« Il est neuf heures, cher auditeurs de Londres, et… »

Samedi Matin, Londres, dans un petit appartement du quartier plutôt aisé. Dans la pièce principale se trouvait une table en acier design, ou trainaient quelques restes de nourriture asiatique, Une grande télévision a écran plat éteinte, en face, un lit deux places au couvertures défaites et , a l’intérieur, enfoncé dans les draps et duvets, un ange…Un vrai ange y dormait, la respiration régulière et cette expression juvénile de totale plénitude, seul la sonnerie de son sonnerie de son réveil avait réussi a la briser. Il aurait surement dut rester bien au chaud dans son grand lit, mais ce jour la, était un jour un peu a part.

Un rayon de soleil vint chatouiller son visage reposé et il ouvrit des yeux étonnants, d’un bleu transcendant et profonds. D’un coup de pieds, il repoussa doucement les couvertures et s’étira. Une petite boule de poil noire, joueuse sauta sur son ventre et il sourit lorsque son petit chaton se mit à jouer avec ses cheveux flamboyants.

Il se leva, et tira les rideaux. Une belle journée s’annonçait, l’hiver avait fait belle place au printemps, et vu le sourire tranquille, mais toujours particulièrement calme qui s’étira sur les lèvres vermeilles de Kamijo, cela le mettait de bien bonne humeur dès le matin.

Il encastra son i-pod dans les enceintes posées sur une sorte de table de nuit et bientôt, le silence de la pièce fut brisé par des accords de guitare électrique, de claviers, et une voix, une voix surexcitée d'un chanteur moldu.

Il prit lentement sa douche en chantonnant. Il était étonnamment calme pour quelqu’un qui allait donner un premier concert dans la communauté magique, qui n’était pas vraiment portée sur la musique, et encore moins étrangère. C’était certes dans une petite salle, le Lard Rock Café, mais toute expérience était importante pour le jeune groupe.

Kamijo sortit de la salle de bain habillé des converses noires et argentées, d’un slim allongeant encore plus ses jambes fines, et d’un t-shirt noir a manches longues. Une tenue des plus banales pour quelqu’un qui faisait les plus grandes salles moldues en costume d’époque… Il attrapa ses clés, ouvrit la porte et la referma bien derrière lui.

La journée fut plutôt calme. Rythmées par l’installation du matériel du mini concert au Lard Rock Café, mais aussi des répétitions. Le jeune homme n’avait laissé aucun répits a ses amis. Le nombre incalculable de jeunes femmes qui furent présentes quelques dizaines de minutes avant le concerts, assises a des tables d’un air tout a fait détaché, prouva qu’ils n’étaient pas si inconnus que cela dans le monde sorcier.
Le gérant monta sur l’estrade :

-Et maintenant, pour animer la soirée, je vous prie d’accueillir « Versailles »

-Bonne chance les gars !

Kamijo glissa une de ses mèches cuivrées derrière son oreille, et laissa passer ses musiciens avant lui. Ils furent applaudis, malgré l'animosité de certains. Il se posa devant le micro, ses yeux bleus transpercèrent chacuns et chacunes. Puis les premiers accords hésitants de « Shout and Bites » envahirent la salle .

Lien de la chanson :http://fr.youtube.com/watch?v=PT23AZWSccs

Lorsque Kamijo rouvrit les yeux, il vit la cinquante de spectateurs qui avaient manifesté une certaine méfiance envers le jeune groupe quelques minutes auparavant, se masser contre la scène les yeux brillants. Il était certain que jamais rien ne pourrait remplacer la satisfaction qu'il éprouvait en voyant un tel tableau.

-Merci... murmura t'il.

Il était bien conscient que strictement personne ne l'entendrait, mais il s'en fichait. Il ne remerciait pas de personne en particulier. Il était sur un petit nuage, comme a chaque fois ou il chantait cette chanson. Les paroles, c'était lui qui les avaient entièrement écrites. Elle racontait son histoire, a lui et a ses amis. Parce qu'ils n'étaient pas des sorciers comme les autres, ils étaient tous immortels, et sous le joug d'une prophétie, qui les hantaient jour et nuit. Mais pour le moment, il ne préférait pas y penser, et faire comme tout le monde.

L'euphorie et la chaleur retombée, les instruments furent débarassés de la scène, a part la batterie, et remplacés par d'autres, Kamijo descendit seul de la scène. Il avait faussé compagnie a ses amis, pour essayer de trouver la chose qui l'avait troublé, très troublé. Un regard percant, presque aussi clair que le sien, qui l'avait touché. Mais il n'avait pas vu le visage de son proriétaire, et il lui semblait qu'il allait de soit qu'il le voie, au moins. Après s'etre débarassé de quelques filles pour le peu emcombrantes, il alla s'asseoir au bar.

-Un jus de citrouille s'il te plait

Demanda t'il au barman. Il se tourna face a la salle, et scruta les alentours. Un nouveau groupe était monté sur scène, mais il ne provoquait pas le succés qu'avaient provoqué Kamijo et ses amis. Il n'y fit pas très longtemps attention, car il croisa une nouvelle fois le regard clair qui l'avait troublé quelques minutes auparavant. Il appartenait a une jeune femme, au cheveux très blonds, a la peau pale et d'une beauté qui coupa litéralement le souffle au jeune homme pendant plusieurs minutes.

Elle ne semblait pas avoir fait attention a lui, alors qu'elle n'était assise qu'a quelques sièges a peine du jeune homme. Elle commanda une boisson. A temps, Kamijo interpella le barman, et vint s'asseoir plus près de la belle jeune femme, très discrètement. Il dit a la jeune femme, qui l'observait d'un air interrogateur et quelque peu...Troublé, de sa voix incroyablement douce et grave.

-Je vous l'offre.

Anna était allée s'assoir au bar quand s'était terminée la chanson de Versailles, elle ne voulait pas écouter le groupe qui suivait, elle était trop perturbée pour cela, elle avait tellement aimé cette musique qu'elle sentait qu'elle aurait les paroles à jamais gravées dans sa mémoire.
Elle se les répétait dans sa tête, les chantonnaient doucement, y pensaient; ces paroles racontaient une histoire, celle de Kamijo (elle avait demandé le nom du chanteur) et de ses amis, elle en était certaine.
Elle comprenait quasiment le sens de tous les mots, mais parfois certaines particularités lui échappaient, elle n'avait pas assez pratiquer le japonais pour le parler parfaitement.

Elle était assise, seule, plongée dans ses pensées... les autres semblaient avoir peur d'elle, comme d'habitude. Et personne ne l'approchait, mais bon elle commençait à s'y faire, elle était étrange depuis sa naissance, même dans le monde des sorciers.
Tout d'abord elle n'avait pas fait le moindre bruit en naissant, elle dormait, les médecins avaient cru qu'elle était morte. Ensuite elle avait toujours eu les cheveux particulièrement clairs, sans qu'elle le fasse exprès, et ses yeux changeaient de couleur en fonction de ses humeurs, mais toujours dans des couleurs impossibles, bleu, vert, violet, et lorsqu'elle était avec Shin, rose.
Maintenant qu'elle n'était plus très bien ils étaient en permanance gris, ça ne la dérangeait pas plus que cela mais tout le monde avait peur d'elle à cause de cela. Bof après tout elle n'était pas très bavarde elle-même alors elle s'en fichait un peu que personne ne vienne la voir.

Elle était plongée dans ses pensées quand elle réalisa qu'elle avait très soif, chantonner toute seule lui avait déssechée la gorge, elle se tourna vers le barman et commanda à un jus de citrouille. Elle vit alors un jeune homme se rapprocher d'elle, elle ne fit d'abord pas attention à lui puis elle se retourna légèrement quand il proposa de lui payer son verre et faillit le lâcher quand elle réalisa qu'elle avait en face d'elle le chanteur de Versailles, Kamijo.
Elle était extrêment perturbée, elle sentit le rouge lui monter aux joues et n'eut même pas la force de refuser, elle lutta pour articuler un simple:

- Merci. les yeux baissés.

Elle ne se sentait pas capable de croiser le regard tellement expressif et beau de Kamijo, elle avait peur de se perdre dedans comme elle s'était sentie partir dans sa musique.
Elle finit par relever la tête, les yeux embués de larmes.

- Omedeto gozaimasu.

Kamijo avait l'habitude de telles réactions a son regard. Certains avaient peur de plonger son regard dans le sien, tellement il était pur et percant, et d'y voir la vérité douloureuse sur leur vie ou sur eux meme. D'autres, plus chanceux et qui n'avaient rien a se reprocher, aimaient ce regard pour son charisme et sa sincérité. Autant dire que si l'on l'aimait, ou pas, Kamijo Ushura ne laissait jamais indifférent.

Il ne fut donc pas surpris, mais vraiment touché que la jeune femme le regarde comme cela. Il n'était pas habitué a éprouver ce genre de choses. Mais elle semblait souffrir des memes maux que lui, surement encore plus profonds. Heureusement, Kamijo avait trouvé des gens "comme lui" sur qui il pouvait toujours compté. Hizaki, son ami guérisseur qui prenait la forme d'une buse pour avoir toujours un oeuil sur le jeune homme.

-Merci

Il n'avait pourtant vu personne troublé de cette facon devant lui. Ce qui le perturba lui meme un peu. Sans plus...Le nippon s'était forgé une carapace, qu'il revetait sur scène comme dans la vie. Qui était en quelque sorte son vrai lui, celle d'un vampire qui voudrait briser toute les lois de la nature, et aimer une humaine. Kamijo n'était pas un vampire, mais son ancetre sur qui la malédiction qui le poursuivait était tombé si, et meme si il aurait voulu qu'il en soit autrement, il admirait cet homme qui avait aimé une humaine, malgré les risques qu'il encourait.

-C'est rien...Je peux savoir votre prénom ?

Lui demanda t'il en s'asseyant sur un siège près d'elle. Il aurait donné sa main a couper que des dizaines d'yeux de jeunes femmes jalouses étaient posés sur eux. Lui, qui quelques heures auparavant subissait les remarques hostiles de ses sorcières sur son cher groupe. Mais il n'y fit pas attention, malgré l'air géné de la belle jeune femme. Elle devait surement etre nippone, mais ses yeux étaient trop clairs et ses cheveux trop blonds.

-Moi je m'appelle Kamijo...Kamijo Ushura.

Elle semblait a peine l'écouter. Finalement le jeune homme se demandait si elle était vraiment troublée. Elle semblait véritablement ailleurs...Et il se demanda si elle allait bien, si elle ne faisait pas un malaise. Il fut bien détrompé, car elle releva la tete, le jeune homme crut voir briller des larmes dans ses beaux yeux.

- Omedeto gozaimasu.

Le jeune nippon fit un sourire plein de douceur, et incroyablement beau.

- Merci. Rares sont ceux qui sachent apprécier véritablement notre musique. Et quelque chose me dit que tu es une des rares personnes a en faire partie.

Kamijo n'avait pas l'air particulièrement troublé par sa réaction, il devait être habitué à force, de nombreuses jeunes femmes devaient être troublées en sa présence, tout d'abord parce qu'il était d'une incroyable beauté et parce qu'en plus de cela il avait un regard vraiment particulier, un regard très accrocheur.
Quand elle croisa de nouveau le regard Kamijo elle réalisa qu'il devait souffrir lui aussi, il y avait une ombre, une ombre mauvaise dans son regard si pur, une sale ombre qu'il ne semblait pas contrôler lui-même.
Anna avait l'impression de quelque chose qui le dévorait de l'intérieur, une sorte de malédiction qui pesait sur lui.
Elle tenta de lui faire un beau sourire, mais elle n'avait pas souri depuis si longtemps qu'elle renonça vite à cette idée et se contenta d'un petit sourire timide, au moins elle n'aurait pas l'air de se déformer le visage de cette manière.

Il semblait perdu dans ses pensées, elle se demandait à quoi il pouvait bien penser, il avait surement beaucoup de chose à faire à cause de son groupe, il devait être très occupé et elle trouvait ça particulièrement sympathique de sa part de s'assoir à côté d'elle pour discuter et lui offrir à boire.
Elle réalisa alors qu'il lui avait demandé son nom et il était pour elle impoli de mettre tant de temps à répondre.

- Je m'appelle Anna Kalievska, mais ma mère est japonaise. Répondit-elle dans un japonais parfait.

Elle voulait faire plaisir à Kamijo et se demandait si parler japonais pouvait l'y aider, elle voulait allumer une lueur heureuse dans son regard, une sorte de cadeau de remerciement pour le bon moment qu'il lui avait fait passer.
Elle écouta sa dernière phrase comprenant qu'il avait lu toute son admiration dans son regard, à la vérité il semblait lire en elle comme en un livre ouvert, ça en devenait perturbant.

- Oui j'ai beaucoup aimé les paroles et la mélodie. Puis plus doucement en hésitant : C'est votre histoire n'est-ce pas?

Elle remarqua alors que le jeune chanteur continuait de la vouvoyer, ça la perturbait plutôt, elle le regarda en souriant et en fixant bien ses prunelles dans les siennes, elle n'avait plus peur.

- Vous pouvez me tutoyer vous savez.

Beaucoup de jeunes femmes n'étaient pas vraiment troublées par sa présence. Non. Ce qui les attiraient chez lui, c'était le succés, et le personnage qu'il s'était forgé au fils des années sur scène. Le vampire amoureux qui sommeillait dans ses entrailles, très profondément encré en lui. Dans ce métier, l'on pouvait très difficilement faire confiance a une personne qui dirait ouvertement vous aimer. Peu arrivait a cerner ce qu'il se cachait derrière une telle voix. Il y avait un homme fragile, qui pleurait en voyant toute la misère du monde, et en écrivant ses chansons. Fétichiste des roses.

Il avait été aussi un réveur, en son temps seulement. On l'avait trop tot arraché a l'enfance, on l'avait battu, et mutilé son ame d'enfance. Un mal pour un bien, vu qu'a présent, il aidait des centaines de milliers de fans a s'en sortir, a se battre contre une vie qui s'était montrée bien cruelle pour lui.

Pourtant, Kamijo était un jeune homme comme les autres. Il n'avait pas des pensées particulièrement philosophiques. Il pensait a tout et a rien, des pensées les plus stupides aux plus profondes, et peut importe le temps qu'il passait avec une personne a l'air aussi intéressante et intriguante que cette jeune femme, il avait le sentiment que ce ne serait en aucun cas du temps perdu.

- Je m'appelle Anna Kalievska, mais ma mère est japonaise.

Elle avait visé juste, une lueur amusée éclaira les beaux yeux bleus clairs. Il parlait japonais avec Hizaki et les autres, mais ca lui faisait tout drole de parler japonais avec quelqu'un qu'il ne connaissait que depuis quelques minutes. Qui plus est en Angleterre.

- Anna Kalievska.... Vous avez un nom presque aussi magnifique que vous . Ma mère aussi était japonaise. Mon père était francais, pour le peu que j'en sache.

On ne va pas contre nature. Toute sa vie, le jeune homme avait joué les aristocrates charmeur, mais il pensait ce qu'il disait. Quoi qu'elle puisse se dire, la jeune femme était vraiment d'une beauté a couper le souffle. Il était meme qu'une femme telle qu'elle le regarde de cette facon. D'ailleurs, il ne serait pas autrement surpris de voir le petit ami d'Anna surgir d'un moment a l'autre.

- Oui j'ai beaucoup aimé les paroles et la mélodie. Puis plus doucement en hésitant : C'est votre histoire n'est-ce pas?

Le jeune homme parut tout d'abord effrayé et surpris, puis un sourire ravi se dessina sur ses lèvres. C'était la toute première fois que des personnes non concernées par cette histoire puisse comprendre que ce qu'elle racontait se passait véritablement.

- C'est vraiment étonnant...Oui, c'est tout a fait ca.

Il lui semblait que d'une certaine facon, cette rencontre ne s'était pas faite par hasard. Cette jeune femme était un véritable miracle, un ange tombé du ciel, pour lui. Une des seules personnes qui arrivaient a le comprendre, alors qu'ils ne discutaient que depuis 5 minutes.

- Vous pouvez me tutoyer vous savez.

Kamijo sourit vraiment, cette fois, dévoilant des dents blanches, mais en aucun cas pointues comme on aurait put imaginer. Son sourire avait quelque chose de vraiment spécial, d'envoutant, et de...Troublant.

- Ok, mais toi aussi tu me tutoie.

Le jeune homme avait été élevé a l'aristocrate, il était né aristocrate. Tout comme son ancetre, son père avait voulu aimer une personne inaccessible. Lui, petit pianiste francais avait aimé une princesse du nom de Tenko, promise a l'Empereur du Japon a cette époque. Et qui l'était toujours, d'une facon ou d'une autre. Elle l'avait aimé aussi, d'un amour puissant et sans failles. Leur histoire, elle n'était pas nouvelle, elle avait été répétée pendant des siècles. Seulement, le jeune couple eut un enfant avant que son père soit exilé du Japon, et tué sur les champs de bataille d'Indochine, le jour de la naissance de son enfant. Kamijo.

Sans l'avoir connu, le jeune homme avait idéalisé son père, descendant de vampire, lui aussi. Et de savoir que l'homme qui l'avait adopté en lui vouant une haine puissante et qui l'élevait a coups de fouets pour qu'il devienne un Empereur digne de son pays, lui avait donné une envie de vengeance qu'il n'avait pas toujours réussi a assouvir, et qu'il se refusait d'assouvir.

Il avait apprit au moins une chose avec l'Empereur. "Il faut résister a l'envie de céder aux péchés des simples mortels"

- Merci, j'aime bien ton nom également.

Kamijo sourit doucement. Il ne s'était vraiment pas attendu a ce que la jeune femme si intimidée par lui quelques minutes avant prenne son beau visage entre ses mains. Mais il ne dit rien. Il aurait été hypocrite de lui dire "Tu es folle !" alors qu'il doutait lui meme de sa santé mentale, de temps en temps. Il ne voyait donc vraiment pas d'inconvénient a ce qu'elle le regarde de plus près. Il eut meme un de ses petits rires mélodieux dont il avait le secret, mais Anna le coupa instantanément dans son élan.

- Qui es-tu en vérité?

Comment lui répondre ? Lui meme ne le savait pas vraiment. Bouche bée, il l'observa quelques instants sans qu'il ne fasse attention a ce qu'il se passait autour. Le temps, semblait d'ailleurs s'etre arrété. Il avait peur, peur que la seule personne un peu semblable a lui prenne la fuite, en entendant son histoire en intégralité. Il prit un peu de temps a répondre.

-Tu prendrais tes jambes a ton coup si je te l'avouait, surtout dans un endroit pareil. Alors je vais seulement te dire que tu peux me faire confiance, car je sais ce que c'est de souffrir. Tu souffres aussi n'est ce pas ?

Il n'avait pas eut besoin de lire en elle. Pour lui s'était tout simplement évident, et il savait qu'il y avait très peu de chance qu'il se trompe.

Si elle voyait cela simplement dans ses yeux, elle était vraiment douée. La seule personne qu'il avait autorisé a lire entièrement dans son esprit, c'était Hizaki, le petit garcon orphelin qu'il avait trouvé réfugié derrière des poubelles a Tokyo, et qui pleurait librement la soudaine disparition de ses parents. Lui, le futur empereur avait voué, et vouait toujours une admiration sans faille a ce talentueux guitariste qui était devenu aussi proche de lui que l'aurait été un frère jumeau.

Et elle, cette jeune femme si belle qu'il ne connaissait que depuis quelques minutes seulement, arrivait sans problème a lire dans ses yeux. On lui disait très souvent que lorsqu'il riait, et souriait il faisait bien plus jeune que ses 18 ans révolus. Mais il n'y faisait jamais énormément attention. Mais ce qui l'avait toujours complexé, c'était sa petite taille (1m75). Difficile d'avoir l'air majestueux lorsqu'on est petit. Il s'était félicité pendant longtemps d'avoir de longues jambes très fines qui lui donnaient l'air plus grand.

Il avait a présent très peur. Lui dire ? Ou ne pas lui dire ? Cette histoire, il le savait, devait rester secrète pour le plus grand monde, mais d'un coté, il voulait vraiment faire confiance a cette jeune femme qui semblait tellement bien le comprendre. En fait, il lui faisait déjà confiance, mais il n'avait pas confiance du tout, en lui. Comment pourrait il vivre un nouveau rejet ?

Il vit bientot qu'imperceptiblement, le visage de la jeune femme c'était rapproché du sien. Ce qu'elle vit ensuite...Le suprit très agréablement et le rassura, d'une certaine facon, que ce qu'elle disait n'étaient pas des paroles en l'air. Alors il se décida, mais s'assura tout de meme que leurs plus proches voisins ne puissent rien entendre. Il sortit discrètement sa baguette, et murmura.

-Assurdiato...

Il se tourna vers la belle, et vrilla ses yeux si percants dans les siens, laissant un silence s'installer entre eux. Le temps de sonder son ame. Elle était aussi belle que sa propriétaire, entière et sans tache. Lumineuse comme une étoile. Il n'avait rien a craindre de cette jeune femme. Alors il inspira un bon coup, et se lanca.

-Pour connaitre qui je suis...Il faut remonter très loin en arrière, a presque 400 ans, alors que Louis XIV régnait en France. Un de mes ancetres était un courtisan de ce roi. Il s'appellait Yuji, et était étroitement lié avec plusieurs autres hommes et femmes, qui se trouvent etre les ancetres de mes amis. On les appellait les "Roses" par l'élégance qui les distinguait des autres. Mais aussi pour les phénomènes étranges qui les entouraient. Il ne fut jamais prouvé qu'ils étaient des sorciers, mais ce dont je peux etre sur, c'est que mon ancetre était un vampire, un puissant vampire. Tous les cinqs étaient a la recherche de la vie éternelle.

Ils ont fini par l'obtenir, mais tout a un prix. Ils furent condamnés a vivre seuls toute l'éternité, sous peine de condamner les gens qu'ils pouvaient aimer. Seulement, Yuji est allé contre cette malédiction. Tous ses enfants furent condamnés a mourir dès la naissance de leur premier enfant, et cette malédiction s'est répétée pendant des siècles. Jusqu'a ce qu'une nouvelle génération de roses immortelles voient le jour et détruise la première génération. Je suis une de ses "roses"...

La seule facon pour que l'ont puisse vivre en paix avec mes amis est de désactiver cette malédiction...Sinon, je ne pourrais jamais aimer...Je n'en aurai pas le droit.

Bien sur qu'il avait peur. Il avait peur de s'etre encore trompé et etre décu. A chaque fois que quelqu'un a qui il s'était attaché trop vite le quittait sans donner de raison, ou alors fuyait a toutes jambes dès qu'il entendrait son récit. Sa vie, s'est encore autre chose, il fallait y aller doucement, ne pas presser les choses.

Mais il sentit, a son plus grand bonheur, qu'au fil de son récit, la jeune femme restait toujours a ses cotés. Elle était la, forte et volontaire, et ne tremblait meme pas de peur. Il se demandait si il ne révait pas, car elle le regarda toujours avec la meme douceur et tendresse lorsqu'il rouvrit les yeux.

-C'est rassurant que tu...

Il ne put finir sa phrase, parce que ce qu'il se passa ensuite, fut sans aucun doute le moment le plus heureux et intense qu'il ait connu jusqu'a maintenant. Il sentit les ailes lui pousser dans le dos a l'instant ou ses lèvres rentrèrent en contact avec les siennes. Et il sut a présent qu'il n'était pas si différent que ca de Yuji. Il savait a présent ce que cela faisait d'etre vraiment amoureux.

- Je suis désolée, je veux juste que tu saches que je t'aiderai, pour la malediction....

Il posa un doigt ganté de blanc sur ses lèvres et lui sourit.

- Chut...

Il l'attira une nouvelle fois vers lui pour pouvoir l'embrasser a loisir. Ce qu'il ne se priva pas de faire, et sans s'occuper des regards courroucés des jeunes femmes dans la salle. Ne se préoccupant plus de rien. Il ressentait a présent encore plus d'affection pour son ancêtres, le jeune vampire rebelle qui avait voulu aimer une humaine, envers et contre tous.

Lorsqu'ils manquèrent d'air. Il fallut bien qu'il détache ses lèvres des siennes. Mais il lui sourit doucement.

-Merci...

Les yeux de Kamijo changeaient eux aussi de couleur. Surement moins que la jeune femme, mais lorsqu'il était heureux, ses yeux était d'un bleu vert profond, lorsqu'il était malheureux, ils devenaient bleus gris, et si il était amoureux, d'un bleu pur et éclatant. Ses yeux étaient d'un bleu plus pur et éclatant en cet instant qu'ils ne l'avaient jamais étés.

Comment pouvait on tomber amoureux aussi vite l'un de l'autre ? Bientot, la réalité le rattraperait et le fairait déchanter. Il avait le droit d'etre aimé, mais n'avait pas le droit d'aimer, sous peine de porter malheur a ceux qu'il aimait. Il en avait fait l'expérience lorsque son groupe n'était qu'un petit poisson dans une mer qui en était remplie. La jeune femme qu'il avait aimé avait étée agressée en bas de chez elle. Une coincidence ? Surement pas. Toujours était il, que pour le moment, il n'avait pas la force d'y penser une seule seconde.

Anna...

Essaya t'il de dire. Mais son prénom ne fut qu'un murmure inaudible. Alors qu'elle rapprochait une nouvelle fois ses lèvres des siennes, il refléchissait a toute vitesse. Il ne voulait pas lui faire courir de risques, elle trouverait surement bien mieux que lui et l'oublierait. Mais lui n'avait pas envie de l'oublier. Et ca faisait longtemps qu'il n'avait pas pensé a son propre bonheur. Cela peut paraitre atrocement égoiste. Mais il ne la repoussa pas.

- Je serai toujours là.

La sincérité qu'il trouva dans sa voix l'émut tellement qu'il se trouva idiot lorsque ses paupières le picotèrent furieusement. Personne, ne lui avait jamais encore fait une telle promesse. Il y avait bien Hizaki et les autres, mais ce n'était pas la meme chose. Pour lui, ils étaient devenus indispensables a sa vie depuis tant d'années passées a cultiver cette relation exclusive qui n'existait qu'entre eux cinq, mais ils étaient en quelques sortes enchainés les uns aux autres a cause de cette malédiction.

-Je...Je ne veux pas que tu me promettes une chose pareille. Tu trouveras surement un jour mieux que moi. Un homme qui pourra t'offrir une vie tranquille.

Cette tentative de la raisonner et de se raisonner lui meme fut veine, car quelques instants plus tard, il l'attirait de nouveau a lui pour l'embrasser.
Jusqu'a ce qu'une voix ironique mais grave et douce comme du miel les sorte de leur réverie.
Devant lui, se tenait un jeune homme au sourire d'ange, aux yeux verts pétillants et aux longs cheveux blonds.

-Tout ce passe a merveille a ce que je vois... rit il.

Kamijo sursauta. Il ne s'était pas attendu a ce que ses amis le rejoigne et brisent son moment de félicité.

-Euh...Anna, je te présente Hizaki, mon meilleur ami, et derrière c'est Teru, Yuu et Yuki. Les gars, voici Anna.

Ils eurent l'air vraiment charmé et impressionés. Cette rencontre ne pouvait que faire le plus grand bien a Kamijo qui avait tendance a ne vivre que pour la musique, ses amis et la malédiction, et de ne jamais penser a lui.

- Yoroshiku onegaishimasu

Le toujours silencieux et calme Yuki s'avanca pour s'autoriser un baise main a la jeune femme sous le regard de Kamijo. Il avait toutes les raisons d'etre jaloux de Yuki, qui impressionait par la finesse et la douceur de ses traits, par son sourire pétillant et ses beaux yeux noirs.

Aucun ne fit de mouvement pour les écarter l'un l'autre, et le jeune chanteur se sentit infiniment soulagé. En fait, il n'y avait aucune raison a ce qu'ils les empèchent de s'aimer. Ils étaient tous déjà en couple. Teru était bien plus qu'un ami pour Hizaki, Yuu s'était fiancé avec une jolie et drole allemande, et Yuki, vivait une relation assez singulière avec une mystérieuse jeune femme. Alors pourquoi pas lui me direz vous ? Car il était surement le seul des cinqs a etre hanté par l'esprit de son ancetre, le seul qui avait peur que quelque chose d'horrible arrive a celle qu'il aimerait.

Teru cligna de l'oeuil en direction de son ami. Teru était de quelques heures plus vieux que tous les autres (ils sont nés le meme jour), mais il avait une capacité incroyable a briser toute méfiance dès le premier regard. Avec sa bouille d'ange enfantine, personne, ne pouvait se méfier de lui et savoir qu'en un seul claquement de doigt, il pouvait tuer le pire des vampires, et ses ennemis. Et pourtant, le jeune homme avait beau etre un demi vampire, Kamijo n'avait jamais craint la lumière.

-Bon, c'est pas tout ca les gars mais j'ai faim. On devrait laisser ces tourtereaux tranquilles et aller manger un morceau


C'était Yuu qui avait parlé. Travesti sur scène, il n'était vraiment presque plus le meme en en sortant. Il était assez grand et dégageait une grace hors du commun que l'on retrouvait sur ses jeux de basse. Il avait un doux visage mais plus carré que celui d'Hizaki, a qui il arrivait d'etre vraiment très féminin.

-Merci les gars...

Mais ils étaient déjà partis, laissant Anna et le jeune homme affronter les regards pleins d'animosité que leurs lancaient les jeunes femmes dans la salle. Kamijo se tourna vers Anna, et lui fit un sourire malicieux qui fit joyeusement briller ses beaux yeux.

-Tu n'aimerais pas aller dans un endroit....Plus tranquille ?

Il n'était pas malheureux, il était meme plus heureux qu'il n'aurait jamais pu l'etre. Mais il avait la larme facile. Il pleurait énormément, et le pire, c'est que ca lui faisait un bien fou. Pleurer le déchargeait toujours d'un poids phénoménal.