Septembre 2001.
Harry a maintenant 21 ans.


« J’ignore ce qui me pousse à ouvrir ce cahier et à noircir ces pages. Je voudrais essayer d’expliquer ce qu’il se passe, ce que nous faisons tous et pourquoi… Je voudrais que cette guerre n’ait jamais eu lieu. Nous sommes tous là, le regard vide, le cœur sombre et la peau abimée. Tous là, debout, en rang, face à l’ennemi. Que ce soit eux ou nous, nous défendons tous des idéaux. Ils diffèrent, sont contraires, mais il est important de comprendre qu’au jour d’aujourd’hui, ni les partisans du Seigneur des Ténèbres, ni les partisans d’Harry Potter ne sont encore des humains. Nous ne sommes que des machines à tuer. Car si les mangemorts sont appelés « monstres », notre propre clan se tâche les mains, jour après jour, heure après heure. Nous sommes comme eux. Nous avons la même rage, la même envie de vengeance, la même envie de vaincre. Cette guerre nous détruit. Nous ne sommes plus des hommes, juste des animaux. Mais nous faisons la guerre. Car il faut vaincre, ou mourir. J’ai fais mon choix. Je redeviens maître de mon destin. Dès demain, lorsque nous livrerons bataille sur une des plaines d’Ecosse, je ne lèverai pas ma baguette. Dès demain, je mourrais. Pour ne plus avoir les yeux grands ouverts sur cette guerre. »


Dumbledore est mort, assassiné par l’ancien professeur de potions, Severus Rogue. Ce geste a plongé le monde de la magie dans les ténèbres. Les plus anciens le murmurent encore, ils n’ont jamais connu ça, même lorsque le Seigneur des Ténèbres était au pouvoir il y a vingt ans. La guerre dépasse toute pensée, toute logique. Personne n’avait imaginé ça.
Le ministère, si hautain autrefois, n’est plus qu’un champ de ruines. Les détraqueurs se promènent dans les rues de Londres, parmi l’épais brouillard. Et parmi lui se dressent deux camps. Ils sont ennemis, ils doivent leur survie à la mort de l’autre.

L’époque est historique. C’est une manipulation à échelle nationale que connait le monde des sorciers. Les plus vieux se battent comme avant, et il n’est pas rare d’envoyer des gamins, avec ou sans expérience, grossir les rangs. C’est l’histoire de ces mômes qui se retrouvent à dix-sept ans et plus dans une guerre d’adultes et qui prétendent être des tueurs. C’est la génération perdue du monde de la magie.

« Quand j’essaye de raisonner à propos de tout ce que nous vivons, je réalise que nous n’avons rien à envier aux moldus. Comparées aux leurs, nos guerres sont de véritables boucheries. Car aussi loin que je me souvienne, ils voient rarement un lycan vous sauter à la gorge au détour d’une rue. Ils ne vivent pas la torture de sentir leur sang bouillir dans leur veine avec un simple mouvement du poignet. Ils ne connaissent pas l’idée qu’un corps entier puisse se désarticuler en une demie seconde. Ils ne connaîtront d’ailleurs jamais l’horreur de voir un homme se vider de son sang en en souffle. Non, nous n’avons rien à leur envier. Car pour nous, la guerre est longue, perverse, et méthodique. »

Dans les mois qui ont suivi la mort de l’illustre sorcier, la guerre fut meurtrière. Les locaux commerciaux brûlaient à tour de rôle, les plus grandes institutions du Chemin de Traverse furent prises par les mangemorts. Car il est évident qu’à l’époque, le clan du bien ne pouvait rien contre la magie noire. Voldemort gagnait du terrain et il le gagnait vite. Il apportait à ses rangs l’aide précieuse des créatures les plus sombres.
Mais, depuis maintenant deux ans, la guerre est devenue plus vicieuse, plus stratégique. Désormais, au stade où le conflit se trouve, les blessés sont de plus en plus nombreux et les attaques de plus en fréquentes. Les aurors gagnaient à leur tour des batailles, mais ils ont vite réalisés qu’ils n’étaient pas assez nombreux. C’est pourquoi ils se sont rapprochés de Poudlard.

Ils y ont tout d’abord élu domicile, donnant un l’école un statut de QG. Et ils ont alors réalisé, avec rancœur et dégoût, qu’ils auraient besoin des jeunes élèves, membres de l’Armée de Dumbledore. Cette armée, faite tout d’abord clandestinement, puis de façon officielle au cours des années, a apporté au monde de la magie de nouvelles recrues. Elle est guidée par Elizabeth McBeth, une jeune fille au coeur froid, mais au sang chaud. Cette dernière s'est ajoutée au trio d'origine : Neville Londubat, Luna Lovegood et Ginny Weasley.

« Nous ne savons plus rien du Trio d’Or, comme les quelques journaux survivants les appellent. Ils vont et viennent, parfois chaque jour, parfois tous les six mois. Certaines rumeurs disent qu’ils sont à la recherche d’éléments pouvant tuer Vous-Savez-Qui. Personnellement, je pense qu’ils seraient mieux sur le champ de bataille. Oh, bien sûr, parfois ils se battent avec nous. Parfois, ils reviennent en sang et sont alités pendant des jours. Mais à force d’agir comme ça, beaucoup d’entre nous ne croient plus en notre possible victoire. Je n’y crois plus moi-même. »

En 1997, suite à des meurtres étranges à Poudlard, deux clans s’étaient formés. L’Armée de Dumbledore, donc et les Marqués. Ces gens étranges, noirs, et avides de sang, qui prônaient les idées du Seigneur des Ténèbres à travers d’actions plus sordides les unes que les autres. Appelés Marqués par le Seigneur lui-même, il refusait jusqu’alors de les intégrer dans les rangs des mangemorts. Mais lorsqu’ils furent forcés de quitter le château par l’arrivée des aurors, le mage noir prit la décision de les intégrer à part entière dans ses rangs. Maintenant tatoués de la Marque des Ténèbres, ils représentent les jeunes mangemorts, prêts à tout pour vaincre à leur tour. Ils siègent actuellement à Pré-au-Lard, pour trouver le moyen d’entrer à Poudlard de nouveau et pour continuer de terroriser les derniers élèves du château. Trois jeunes adolescents s'occupent de guider cette organisation : Drago Malefoy, Kyle Falco et Sogu Yutido.

« Ces deux gosses m’énervent. Je les déteste. Depuis quand des mômes ont-ils autant d’importance aux yeux du maître ? Certains d’entre nous, comme Malefoy Senior ou Lestrange, sont aux côtés du Seigneur depuis des années. Et eux, en quelques mois, ont appris à se faire un nom et une place. Ils sont des leaders. Ils représentent Voldemort dans ce groupe de Marqués… Les marqués ! Une belle mascarade, voilà ce que j’en dis. Même Macnair a peur d’eux deux. Combien de fois m’a-t-il dit « Falco et Yutido ? Plutôt me retrouver face à Lestrange que d’être en face d’eux ! Ils sont pire que des montres, pire que nous, pire qu’elle-même… Ils n’ont aucune conscience, aucun amour, rien… Être vide, ça doit les rendre aussi monstrueux ! » Si vous saviez ce que ça me fait vomir cette réputation »

C’est alors qu’un événement bouleverse le cours des choses en 2001. Deux élèves font leur entrée à Poudlard. Ils ont 17 ans, ils sont beaux, ils sont jeunes et ils sont mystérieux. Ils répondent aux noms de Tom et Alice Dawson. Après quelques recherches du professeur McGonagall, il s’est avéré qu’ils n’existent nulle part. Ils ne sont nés nulle part, n’ont vécu nulle part et ne viennent de nulle part. Cependant, elle se voit forcée de les accepter car elle n’a absolument rien contre eux. Ils n’ont pas la marque, n’ont jamais été vu sur un champ de bataille et ne semblent pas faire parti de la guerre. Et, selon elle, ce serait une hérésie de les refuser alors qu’elle prône le côté « Refuge » du château.



« Les Dawson ? Je ne les aime pas. Ils sont étranges. Ils ressemblent à des… des « robots », exactement. Ils sont puissants. Une fois, je les ai vu s’entraîner et ils semblaient être animagus. Honnêtement, je pense qu’ils sont des envoyés de Vous-savez-qui… Ils sont trop inhumains pour être gentil. Beaucoup de rumeurs circulent… Mais je ne serais pas étonné que si Vous-savez-qui entre à Poudlard, ils ne soient pas innocents… »