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MessageSujet: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Mer 7 Avr - 23:51

Enfin seuls ! Cette fois c’était décidé, Andreï ne voulait plus entendre parler des Davenport. Quel pugilat ! Il s’en souviendrait longtemps. Tout le monde avait tapé sur tout le monde. Quoique, à la réflexion, non. Au moins Sam ne l’avait pas giflé, elle. Il n’imaginait pas Justin aussi costaud mais était assez satisfait d’avoir pu lui en coller quelques vilaines. Quant aux filles ! Là Sanders rigolait de la manière de chattes énervées avec laquelle elles s’étaient empoignées. Et je t’en colle une ici, je te mords là… Les injures avaient volé bas, les touffes de cheveux aussi !
Lorsque effarés les médicomages étaient intervenus pour calmer le jeu, Sam venait d’en mettre une sévère à Nate. Justin fut remis au lit d’où il tint à planifier les choses. Marrant, il lui proposa même son amitié en prétendant qu’ils se ressemblaient. Tort ? Raison ? Andreï s’en fichait ne désirant que foutre le camp le plus loin possible de ces enragés personnages.
Dès qu’on leur permit de sortir, les Norton ne se firent pas dire deux fois. Entraînant une Sam ébouriffée comme un épouvantail à moineaux, il décida de rentrer chez eux. Ils avaient besoin d’un remontant après tant de hargne déchargée. Il lui sourit :


Eh bien mal belle, je n’imaginais pas tant de fougue dans une si douce personne : une vraie lionne !..
Oui, tu m’as surpris, agréablement du reste. Maintenant je sais à quoi m’en tenir en cas de scène de ménage ! (Il redevint sérieux) N’empêche que de tels talents seront très appréciés à la ferme. Tu as un beau tempérament de combattante. Je postulerai pour devenir ton instructeur particulier. Ils me doivent bien ça ; ils ne refuseront pas... Ce que j’ai fait pour eux ? Des tas de trucs pas toujours jolis mais très… secrets. Désolé, je ne peux pas t’en parler… Quand y aller ? Pas de suite, non. J’aimerais encore profiter *de toi* d’instants de quiétude en ta compagnie. Après tout toi tu viens de mourir et moi de renaître…


Rigoler faisait du bien. Il fallut songer à se rendre présentable. Pour ce qui était de soigner le bobos, Sanders en connaissait un max pour avoir souvent appliqué des soins à des équipiers ou à lui-même. Ecchymoses, griffures, morsures s’effacèrent. Quelques douleurs musculaires persisteraient un temps aussi préférèrent-ils s’abstenir de doux jeux aquatiques.
Enfin convenable, le couple ressortit.


Pas question que tu sois toujours collée aux fourneaux même si tu adores ça et que ce que tu prépares est divin.

A nouveau brune, Sam resplendissait dans une robe chatoyante au dos nu affolant. Ayant fait ses repérages habituels, Sanders déclara la voie libre et ils transplanèrent en ville.
Pour une beauté telle celle de Sam, il fallait un écrin digne de ce nom : le casino.
Très huppé, le restaurant du bâtiment les reçut comme les princes dont ils avaient la mise et le portefeuille.
Un repas aux chandelles, yeux dans les yeux… paisible, enchanteur...
Les vins étaient délicieux, la soirée continua par un passage inévitable aux tables de jeux. Pas question de se faire trop remarquer, sait-on jamais… Donc, ils laissèrent à la chance et au hasard de quoi perdre ou gagner.
Plusieurs semaines s’écoulèrent ainsi à approfondir leur relation dans la paix et les divertissements divers. Si vivre avec une femme n’était pas nouveau pour lui, jamais Sanders ne s’était fixé. La majorité de ses conquêtes étaient des couvertures de boulot. Pas une n’avait gravé quoique ce soit dans son sœur ni provoqué le moindre regret à leur départ. Avec Sam c’était différent, tout était différent et… il ne s’en plaindrait pas.
Il adorait la faire rire, la voir si débordante d’énergie mais il savait aussi que quelqu’un lui manquait terriblement et ce quelqu’un n’était pas Davenport…


Entre jogging, parties de golf ou tennis, j’ai organisé notre départ ou notre arrivée, comme tu veux, lui annonça-t-il au déjeuner.

Elle lui parut très attentive surtout que son air malicieux annonçait une surprise :

J’ai contacté de nombreuses personnes, dit-il, énigmatique.

Froncement de sourcils, air déçu ?

Dont une qui devrait te plaire : ce soir nous allons chez ton père.

Il savait qu’elle serait ravie mais ne s’attendait pas à un tel déferlement de gratitude à son endroit.
Tel un ressort, elle bondit sur lui, prodiguant remerciements, mots doux, caresses à n’en plus finir… Délicieux… :


*Si j’avais su, je l’aurais inventé plus tôt*

Sauf que là, il ne s’agissait nullement d’un bobard. Sanders avait à nouveau rencontré Gerry en secret. La discussion fut très houleuse. Mr Forrester doutait toujours des bonnes dispositions d’Andreï et aurait souhaité les voir séparés plutôt que de connivence totale.

Vous escomptez que ma Sam entre à la CIA ? Vous êtes givré, c’est pas un boulot pour elle.

Navré de vous l’apprendre, vous ne connaissez pas votre fille.

J’ai changé ses couches, je la connais mieux que vous !

Sanders préféra ne pas en rajouter sur le galbe parfait des fesses de Sam, le paternel n’aurait manifestement pas apprécié…

Nous dirons que nous la connaissons différemment… Votre fille est une vraie lionne, combattive, féroce quand elle le veut *surtout au lit* Elle est d’accord de tenter le coup. Tout dépendra de son évaluation. Qui sait… Ils n’en voudront peut-être pas ? En ce cas nous envisagerons autre chose. Pour l’instant je souhaiterais sécuriser le secteur.

Dans quel but ? demanda Gerry soupçonneux.

De vous l’amener une soirée, ça vous dit ?

Ce fut tout juste si Andreï ne reçut pas une accolade dont il se serait bien passé.
Bon, l’affaire réglée, il ne resta qu’à prévenir Sam du déménagement imminent, ce qui se traduisit par l’effet révélé plus haut.
Les sortilèges anti-intrusion et assurdiato prononcés tout azimut, repoussse-moldu et autres, les Norton débarquèrent dans la propriété d’enfance de Sam.
Une fois de plus Sanders se sentit exclu de la fête mais il n’en avait cure puisque son aimée était enchantée.
Tant qu’à faire, il examina la sécurité placée. L’ensemble semblait parfait, nul ne les dérangerait cette nuit. Longuement père et fille goûtèrent aux joies des retrouvailles. De quoi parlaient-ils ? Il le saurait sans doute plus tard mais se doutait d’être passé au crible par le père.
En attendant, il lança régulièrement des sortilèges de détections mais ne trouva aucune faille à son système.


*Soit ils sont bernés sur toute la ligne, soit ils ont d’autres chats à fouetter*

Dans le fond, cela l’arrangeait.
Se rappelant probablement sa présence, Sam l’appela soudain.
Qu’avait-elle raconté à son père ? Le fait est qu’il semblait le considérer d’un autre œil.


Plus convivial, moins agressif, Mr Forrester se montra un hôte assez jovial, conciliant, sauf quand il fut question d’aller dormir…
Sanders comprit très bien les raisons de cette séparation temporaire. Le paternel serait satisfait : pas de galipettes sous son toit. Un peu de repos ne ferait de tort à personne.
Andreï dormit pourtant très peu. Son plan A marcherait-il ? Il avait concocté un B mais…
Absolument pas habitué à se faire de la bile pour quelqu’un, il se sentait presque aussi étranglé que par le Davenport enragé sauf que là il ne pouvait pas riposter.


*On verra demain…*

Dans l’aube claire, Sam fit ses adieux touchants à son père. D’autres cieux l’attendaient.
Avant de transplaner, puisqu’ils avaient peu eu l’occasion de discuter avant cette heure, Sanders la retint :


On va t’en faire baver pour tester ta résistance, tes motivations… Si c’est trop dur, envoie-moi ton patronus… J’ai … pas dit que tu étais sorcière... Ils ne savent même pas que j’en suis… même s’ils en savent l’existence.

Un baiser fou plus tard, ils arrivèrent à la ferme. Changement de costume. Sam arrondit les yeux devant l’uniforme impeccable qu’il arborait :

Je t’ai dit que je savais être honnête… Je te laisse au sergent Andrews. J’ai un rapport à faire.

Un bisou rapide sur le nez suivi d’un strict salut réglementaire, Andreï abandonna Sam en se dirigeant vers les bâtiments administratifs. Un instant plus tard, on lui octroya droit de passage

Capitaine Sanders au rapport, mon Colonel…
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Ven 16 Avr - 13:56

Au diable la vie paisible et rangée ! Il avait d’abord fallu rencontrer Davenport pour que tout commence à basculer vers un côté inconnu de l’existence : celui des impossibles réalisables. Justin lui avait donné un bref aperçu des incommensurables possibilités de l’imagination alliée à la magie non sans compter avec les larges bienfaits de la fortune. C’est ainsi, que tour à tour, Sam avait connu la résidence la plus extravagante et superbe, un yacht somptueux et les luxueux délices du QM2. Tout cela en un laps restreint de temps. M. Davenport parti reconquérir sa rouquine de femme, Samantha n’avait eu d’autre recours que se lancer, en solitaire, à la découverte des bontés de ce géant des mers. Sa solitude n’avait été de longue durée. Andrei avait fait son entrée en scène et depuis, la vie de la jeune vérificatrice du ISR avait connu pas mal de bouleversements. Tant et si bien qu’elle en était morte et avait, façon de dire, connu les mystères de la résurrection.

Une rencontre inespérée avec le couple Davenport avait mis beaucoup de piquant, pour appeler cela d’une façon quelconque, à ce qui était destiné à être une tranquille remise à jour dans sa nouvelle vie. Comme « update », elle avait connu mieux mais devait s’avouer que flanquer quelques baffes bien senties à Nate Davenport s’était révélée une expérience très satisfaisante.

Elle y pensait justement quand Andrei l’entrainait de retour à leur villa. Sa mise était catastrophique, lèvre fendue, œil au beurre noir, une morsure au bras, robe déchirée, cheveux en folie, humeur au beau fixe, s’il fallait en juger par son expression de minet content. Sans se préoccuper de son allure de pugiliste victorieux, elle prépara un bon Martini, question de se remettre un peu d’aplomb après les diverses émotions de cette journée.


Eh bien mal belle, je n’imaginais pas tant de fougue dans une si douce personne : une vraie lionne !

Elle rosit de plaisir et lui adressa un sourire ravi.

Ça faisait un moment que j’avais envie de mettre les choses au clair avec Mme. Davenport. Cela te surprend ?

Il eut l’heur de sourire, le coquin, comme un ange d’innocence, ce qu’il ne serait jamais, surtout tenant compte que cela avait été en partie pour ses beaux yeux qu’elle avait arraché quelques cheveux à la jolie rousse.

Oui, tu m’as surpris, agréablement du reste. Maintenant je sais à quoi m’en tenir en cas de scène de ménage !

S’imaginer une scène de ménage avec Andrei était presque inquiétant. Fâché pour de bon, il ne devait pas être un adversaire clément. Mais déjà il délaissait le badinage pour passer à un autre sujet, bien plus sérieux.

N’empêche que de tels talents seront très appréciés à la ferme. Tu as un beau tempérament de combattante. Je postulerai pour devenir ton instructeur particulier. Ils me doivent bien ça ; ils ne refuseront pas.

Devenir agent secret était une tentante tournure à donner à son existence, jusque là très normale. L’aventure et les émotions fortes avaient toujours attiré Sam qui sous ses dehors de jeune femme très comme il faut, avait une imagination assez débordante et un goût du risque insoupçonné de beaucoup...surtout de Papa Forrester.

Je me demande bien ce que tu as pu faire pour eux, s’enquit elle, songeuse même si en se doutant bien de la réponse.

Ce que j’ai fait pour eux ? Des tas de trucs pas toujours jolis mais très… secrets. Désolé, je ne peux pas t’en parler.

Sam but une gorgée de son Martini, sans le quitter des yeux, fascinée par son expression malicieuse. Cet homme la bouleversait, la troublait, l’enchantait, l’avait irrémédiablement séduite et laissé pressentir que la vie avec lui n’aurait absolument rien d’ennuyeux.

Et alors…C’est pour quand ?

Quand y aller ? Pas de suite, non. J’aimerais encore profiter d’instants de quiétude en ta compagnie. Après tout toi tu viens de mourir et moi de renaître.

Sam se mordit la lèvre pour ne pas sourire, pressentant que « quiétude » n’était pas exactement le mot approprié pour qualifier ces « instants ». Pas avec Andrei aux alentours ! La séance « soins aux bobos divers » qui s’en suivit fut une petite preuve de cela. Ces mains qui pouvaient tuer en un quart de tour se montraient aussi douces et tendres…pour elle. Cette fois Sam soupira d’aise et se laissa aller à une douce rêverie…enfin, presque !

Il voulait sortir voir un peu de monde.

Pas question que tu sois toujours collée aux fourneaux même si tu adores ça et que ce que tu prépares est divin.

Elle apprécia le compliment et mit un soin spécial à sa mise. Andrei la préférait en blonde mais la brune avec laquelle il sortirait ce soir lui ferait oublier n’importe quel préjugé.

Ce fut le vrai début de leur vie en commun. Une vie que Sam n’aurait jamais envisagée quelques jours auparavant. Jusque là, son existence avait été régie par le bon sens. Elle avait toujours été ce qu’on peut appeler, sans risque de se tromper, une brave fille. La gentille voisine d’à côté, issue d’un milieu bien nanti mais plutôt conservateur. La fortune de son père lui aurait ouvert les portes d’un monde plus chatoyant que le sien mais Sam trouvait harassante la vacuité de ces vies pressenties pour le loisir banal. Elle n’avait que faire de lassantes sessions au country club en compagnie de personnes dont la seule occupation était décortiquer la vie de leurs semblables pour leur trouver tous les défauts imaginables, à parader comme des paons inutiles, faisant étal d’une richesse pour laquelle la plupart n’avait pas eu à bouger le petit doigt, à parler, sans se lasser jamais, de leurs voyages, leurs maisons, leurs chevaux de course, d’eux et toujours d’eux comme si le reste du monde n’était qu’un décor futile où resplendir.

Avec Andrei, la vie devenait trépidante, ingénieuse, dangereuse. Il la faisait se sentir réelle dans le plus ample sens du mot. Elle n’était plus une gentille poupée blonde dont Papa prenait soin, elle existait par ses propres moyens et se découvrait des facultés inédites. Jamais auparavant elle ne s’était vraiment attachée à un homme, trop exigeante, elle finissait par se lasser très vite d’une relation qui tombait en routine après le troisième rendez vous.

Avec Andrei, elle pouvait se montrer sous son véritable jour sans aucun besoin d’artifices ou faux fuyants. Gaie ou mélancolique, sérieuse ou délurée. Au début, Sam s’était dit que tout cela n’était que la folle attraction qui jouait entre eux qui dictait le tout, que ce n’était que l’offre de cette nouvelle facette de sa vie qui la tentait et pourtant un matin, en s’éveillant à ses côtés, le regardant dormir encore, Sam découvrit, avec un rien de terreur, qu’elle ne pourrait plus se passer de lui, qu’il s’était glissé dans sa peau…Que pour la première fois de sa vie, elle était follement, irrémédiablement amoureuse. Pas d’un amour banal, tranquille et doux, non…c’était Amour, le total, l’unique, celui pour lequel on tue ou on meurt. Celui qui fait tout le bien du monde ou tout le mal aussi. Celui qui déchire ou reconstruit. Et elle eut peur de sentir trop…

Et puis il y avait Gerry. Amoureuse ou pas, Sam adorait toujours son père et ne pouvoir ni le voir ni se communiquer avec lui, lui pesait terriblement et cela avait sans doute beaucoup à voir avec ses soudaines sautes d’humeur qu’elle ne pouvait éviter.

Entre jogging, parties de golf ou tennis, j’ai organisé notre départ ou notre arrivée, comme tu veux.

Vraiment ?, elle oublia de porter la fourchette à sa bouche et le regarda, sa mine malicieuse lui mit la puce à l’oreille.

J’ai contacté de nombreuses personnes.

Elle avait reposé ses couverts, plissant à peine les yeux, inquisitrice.

Ah bon…

*Ça y est, il t’a casée chez ses copains les espions et fin de l’histoire !*

Sam en aurait presque pleuré mais s’obligea à demeurer sereine en attendant la suite, qui fut totalement inespérée.

Dont une qui devrait te plaire : ce soir nous allons chez ton père.

Laissant toute retenue de côté, elle quitta sa place et lui sauta au cou le couvrant de baisers enthousiastes.

Je t’adore, Andrei…tu es merveilleux !!!

Et de lui prouver combien merveilleux elle le trouvait.

Leur arrivée chez Gerry se fit en toute discrétion. Andrei n’avait rien laissé au hasard. Tous les sortilèges pertinents lancés, elle put enfin retrouver son père chéri qui semblait ému outre mesure. Faisant étal d’une extrême délicatesse, Sanders les laissa seuls, tout à leurs retrouvailles.

Une fois la première émotion passée, Gerry l’examina sur toutes les coutures comme s’il pensait découvrir trace de quelques sévices sournois ou Dieu sait quoi d’autre.


Je me suis fait un sang d’encre tout ce temps, mon petit…J’imaginais…

Elle lui ébouriffa les cheveux en l’embrassant, câline.

N’importe quoi ! Je te connais, Gerry tu es capable de te faire des fables incroyables…Je ne suis plus une petite fille démunie, crois moi…et puis Andrei prend soin de moi.

Andrei…C’est justement celui là qui me fait le plus peur ! Cet homme est dangereux, ma petite chérie, il t’a tourné la tête avec Dieu sait quel bobard impossible…

Sam sourit gentiment en lui flattant le bout du nez.

Il a sauvé ma vie, Gerry…Ça te semble un bobard impossible ? Tu es jaloux, c’est tout…Tu es vert de jalousie…

Elle riait de bon cœur en voyant sa mine renfrognée, sûre d’avoir donné plein dans le mille.

Tu es ma fille. L’unique que j’aie, normal que je me fasse du souci pour toi, non ? Pas normal qu’un jour débarque chez moi un type comme lui et me largue une histoire débile…Pour lui c’est peut être son jour le jour, mais là, crois moi, j’ai failli faire une apoplexie…Et puis, te laisser seule avec lui…Ce type est un prédateur, mon ange…Une bête de proie. J’en connais comme lui…

Vraiment !?, rigola Sam, où…à ton club de golf ?

Sam, je ne passe pas ma vie rien qu’à jouer du golf, quand même !

Ne me dis pas que tu as une vie secrète !

Samantha ! Tu sais très bien de quoi je parle.

Bien sûr qu’elle le savait.

Je sais aussi ce que je fais, Gerry !

Et puis, il m’a dit que tu pensais entrer travailler pour la CIA…C’est quoi comme histoire ?

Ma foi, je me suis dit pourquoi pas ? Il semblerait que c’est plus vivifiant de traquer les mauvais éléments de façon plus efficace qu’en vérifiant leur comptabilité. J’ai perdu mon travail, pour si jamais tu l’as oublié, il faut bien que je fasse quelque chose.

Mais quand même…c’est pousser un peu loin. Il a beaucoup d’influence sur toi…Trop ! Je me doute bien que vous ne passez pas votre temps à parler politique ni à regarder la TV…mais je veux te demander quelle est vraiment votre relation ?

J’adore tes questions indiscrètes, Papa…Je suis amoureuse de lui, un point c’est tout…et je pense qu’il l’est de moi. Ce n’est pas un jeu, Gerry, c’est l’affaire la plus sérieuse de ma vie. Et même si tu as du mal à le croire, sous ces dehors un peu ténébreux, Andrei est un homme merveilleux, absolument merveilleux !

Voilà ce que j’appelle un avis objectif !

Elle passa la suivante demie heure à lui vanter les diverses vertus de l’homme de sa vie, y mettant tant d’entrain et conviction que Gerald Forrester était à point de se déclarer enchanté avec son élection, tant et si bien que quand Andrei les rejoignit, il se montra charmant avec lui, oublia la plupart de ses préjugés et s’amusa pas mal avec la conversation qui s’en suivit alors qu’ils dînaient en parfaite harmonie. Bien sûr, à l’heure où tout le monde s’en allait dormir il eut son petit mot à dire.

Ici, chacun dort dans sa chambre. Dites moi vieux jeu, si ça vous chante mais c’est comme ça et un point c’est tout !

Bonne nuit, Gerry…Tu es le meilleur père du monde, pas de souci…je dormirai seule avec le vieux Mac.

Au petit matin, il fallut prendre congé d’un Gerry au bord des larmes.

Tout va aller bien, Papa…Tu vas voir, tu seras fier de moi !

J’ai toujours été fier de toi, ma petite fille, toujours ! Et vous, Sanders, gare à vous s’il lui arrive le moindre malheur !

A bon entendeur !

Un peu plus tard, ils se préparaient pour la phase suivante. Soudain très sérieux, Andrei la retint pour donner les dernières directives.

On va t’en faire baver pour tester ta résistance, tes motivations… Si c’est trop dur, envoie-moi ton patronus… J’ai … pas dit que tu étais sorcière... Ils ne savent même pas que j’en suis… même s’ils en savent l’existence.

Elle se doutait bien que ce ne serait pas un jeu d’enfant mais l’attitude d’Andrei l’émut profondément, s’accrochant à lui comme si sa vie en dépendait, Sam l’embrassa à en perdre haleine.

Pas de souci…Je serai courageuse !

Un instant plus tard ils arrivaient à destination et encore là Andrei surprit sa belle en apparaissant sanglé dans un impeccable uniforme.

Je t’ai dit que je savais être honnête… Je te laisse au sergent Andrews. J’ai un rapport à faire.

Combien d’autres facettes as-tu encore ?, murmura t’elle en le voyant s’éloigner après un fraternel bisou sur le nez.
Consciente d’être passée aux rayons X par le sergent en question, qui pour les effets était une femme à l’air pincé et sévère, Sam arbora son air le plus neutre, redressa les épaules et se tourna vers elle.


Je suis prête, nous pouvons y aller ?

Ici, vous allez quelque part que quand on vous l’ordonne, compris !?

Reçu 10/10, Ma’am !

Vous vous croyez très maligne, hein ?

Erreur, je ne me crois pas maligne, je le suis. Petite différence.

Avec perverse satisfaction Sam constata mesurer au moins cinq centimètres de plus que cette revêche créature et d’avoir bien plus belle prestance aussi mais se doutant bien que cela n’aurait aucune influence sur ce qui allait suivre. Le reste de la journée le prouva largement.

L’ogre en service la guida vers une habitation d’aspect spartiate et lui désigna le survêtement posé sur l’étroit lit.


Mettez ça, attachez vos belles boucles. Je vous attends dans le corridor.

Manquait qu’elle montre les dents en grognant ses ordres. Sam s’acquitta avec célérité et ne fut guère surprise quand son guide la conduisit vers l’extérieur. Une très vaste aire d’entrainement, énorme en fait, s’étendait face à elles. L’air était encore froid en ce début Mai en Virginie, rien de comparable à celui tiède de sa Miami natale. Mais le paysage était de saisissante et bucolique beauté, rien ne laissait presque penser qu’elle se trouvait dans un centre où on entrainait des agents…très spéciaux. Il n’y avait pas un chat en vue.

*Oups…For my eyes only !?*

Elle faillit rigoler mais s’en abstint en devinant que le sergent Andrews n’entendait rien à l’humour. En tout cas pas en ce moment. Elle aboya l’ordre de faire trois tours complets en courant.

Si vous vous trouvez mal, criez, on ira vous chercher !

Sam hocha la tête, prit son temps pour faire quelques exercices d’échauffement avant d’entamer la course. Longues foulées cadencées. En bonne habituée au jogging, Sam n’eut aucun mal à couvrir la distance demandée en un minimum de temps et revenir face au sergent, évidemment assez déçu de ne pas avoir eu à envoyer les services médicaux la ramasser à la petite cuillère.

Hum ! Suivez moi !

L’énorme piscine couverte ne la surprit pas du tout. Elle enfila un maillot de bain et suivant les ordres stricts fit un beau plongeon et commença à nager. Combien de longueurs fit elle jusqu’à ce qu’Andrews ne gueule de sortir de l’eau ? Sam n’en savait rien trop appliquée à contrôler son rythme et respiration pour ne pas s’épuiser.

Retour à l’extérieur. Petite course d’obstacles. Sam avait les mollets endoloris mais tint bon. Pas question de donner une quelconque satisfaction à ce dragon en treillis de combat. Elle commençait à se demander si Andrei ne l’avait amenée à un camp d’entrainement pour Marines. L’ogre en service lui accorda une pause et lui indiqua la cafeteria. Sam faillit traîner les pieds mais sentait le regard d’Andrews cloué sur son dos et avança gaillardement. Contrairement à la solitude des autres endroits fréquentés, la Cafétéria grouillait de vie. À peine eut elle passé la porte, plusieurs têtes se retournèrent et personne ne se gêna à la détailler de la tête aux pieds. Il y en eut qui siffla, admiratif et d’autres quolibets fusèrent de ci de là. Sans vouloir le reconnaitre, Sam était éreintée mais alla se servir une tasse de café, prit une pomme au passage et alla s’asseoir à une table vide. Un grand gaillard, aux cheveux coupés en brosse et au regard déluré vint s’asseoir face à elle, un petit sourire narquois aux lèvres.


Alors, ma belle, on veut devenir agent secret !?

Elle leva vers lui un regard limpide et fit une moue d’ahurissement.

Oh mon Dieu…Ce n’est pas ici pour le concours de Miss America ?

L’autre partit d’un rire tonitruant et se leva pour aller le raconter aux autres. Sam put finir pomme et café en toute paix. Andrews ne tarda pas à se pointer et lui ordonner, encore une fois, de la suivre…comme si elle songeait aller quelque part d’autre. Après avoir marché des kilomètres dans des couloirs où on ne croisait pas une âme, elle ouvrit une porte.

Entrez et attendez !

Sam se retrouva dans un bureau désert où il n’y avait qu’une table et deux chaises. Elle avait une certaine idée de la routine à suivre. On la laisserait poireauter pendant des heures en suivant ses mouvements à travers une caméra dissimulée quelque part. Elle s’en fichait. Sans se démonter le moins du monde, elle occupa une des chaises, perchée comme un moineau sur sa branche, elle prit la position du lotus, se relâcha en fermant les yeux, respira profondément, faisant abstraction de tout ce qui l’entourait, laissa son esprit s’envoler très loin de là…enfin pas trop loin, question de rester un minimum aux aguets.

*Un jacuzzi, du champagne, des bougies…*
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Ven 16 Avr - 23:55

La laisser, elle, aux mains du sergent Andrews n’amusait pas Andreï. Il connaissait assez l’apôtre pour savoir que Sam allait déguster.
Baiser époustouflant avant de la quitter, il s’était présenté au rapport dans le strict uniforme impliqué.
Le colonel Allen le considéra longuement avant de l’inviter à s’asseoir.
Raide, Sanders occupa la place et attendit :


Vous nous avez transmis une demande qui a été agréée. Samantha Forrester est donc une potentielle agente…


Elle l’est. Je m’en porte entièrement garant.

Nous n’en doutons pas ( sourire en biais) Vous aurait-elle piégé, Capitaine ?

Absolument pas, mon colonel.

Nos rapports indiquent que vous avez vécu plusieurs semaines ensemble…


Recruter un agent fiable demande du temps ...

Du très bon temps, si j’en crois mes sources.

On peut donner l’illusion que l’on veut à qui l’on veut, mon colonel.


Allen rigola en sourdine et alluma un cigare sans en présenter un à un Andreï sur le qui vive.

Là, votre recrue déguste avec Andrews.

C’est pas ça qui la démotivera. Elle est parée à faire du bon boulot.

Vraiment ? Vous avez postulé pour être son instructeur particulier… Ce n’est pas dans vos habitudes, Capitaine Sanders.

Quelque chose de très désagréable remua dans les tripes d’Andreï. Une envie folle de prendre sa baguette le saisit mais il se contint. Détester Allen, son pouvoir, ses idées, était peu dire. D’un effort surhumain, Sanders parvint à sourire :

Je veux l’être, en quoi cela vous surprend-il ? Elle fera tout ce que je lui dicterai : elle a confiance en moi. *Et si tu abuses, t’es mort*

Après une pause d’exercices physique, Miss Forrester va subir le 1er test psychologique. Je pense que vous apprécierez de le mener en compagnie du lieutenant… Power.

Power ? Ndd non ! D’après ce qu’il savait de ce mec, Power était un costaud dénué de scrupules. Sam, face à lui, serait une plume au vent pire que dans la Traviata. Se redressant, il claqua des talons :

A vos ordres, mon colonel !

Adorable… Si belle, même si des signes de fatigue tiraient ses traits, Sam resplendissait en position du lotus, se déconnectant de tout.
Power osa lui donner une claque dans le dos, Andreï se retint de le mordre :


On y va ?

Puisqu’il le fallait… Conscient que tout serait enregistré, analysé, décortiqué, il se devait de jouer le jeu.

DEBOUT ! gueula Power en entrant dans la salle. Nous devons évaluer vos dispositions. Je suis le lieutenant Power. Vous connaissez Sanders ou pensez le connaître.
Asseyez-vous. Déclinez vos noms, prénoms et matricule… Bien. Maintenant testons votre résistance


Sans crier gare, Power s’approcha et cogna dur le menton de Sam.


Nom, prénoms et matricule ?
Pour qui travaillez-vous ? Pourquoi êtes-vous ici ?


D’abord perdue, Sam reprit du poil de la bête et apostropha méchamment son tourmenteur.
Une bouffée de fierté gonfla la poitrine d’Andreï. Elle était culottée, la « petite »


Les baffes qui lui plurent dessus, l’atteignirent cruellement mais Sam résistait en blaguant.

Tu te fous de moi ! beugla Power. Tu te crois maligne ? Peu savent résister à ça !

En un rien de temps voilà Power dénudé, exhibant un sexe prêt à l’emploi. Déjà il arrachait le survêtement d’une Sam affolée, la renversant sur la table.

Tu prendras le relais, Sanders !

Trop, c’était trop. Une baguette s’agita. Si des écrans se brouillèrent, tant pis, Andreï ne pouvait tolérer ça. Tout mais pas ça.
Longuement, il la serra dans ses bras :


Je ne pensais pas qu’il oserait. Ça va aller, calme-toi. On va leur faire croire que ça a marché… Je hais Power… c’est partagé. Tout doux… Je vais reconnecter la salle. Tous croiront que tu as bousillé cette face de rat. Prête ?

Essuyer des larmes, embrasser follement ces douces lèvres, le chavirèrent. Puisqu’elle était d’accord, le théâtre se mit en place.

Je te retrouve ce soir. Dortoir ou pas, on s’en fout.

Quand les images s’éclaircirent, les examinateurs virent une Sam furibonde dominer un Power étendu raide tandis que Sanders, impavide, prenait des notes.

Epreuve N°1 réussie. Vous pouvez disposer. Quartier libre jusqu’à demain 7 heures.

Discret clin d’œil, Andreï se leva et s’éclipsa.
Il ne voulait pas la fatiguer davantage. Sachant que sa journée avait été éprouvante, il ne lui octroya qu’un câlin avant de la laisser dormir du sommeil du juste :


Demain, je dois t’enseigner des techniques de combat. Tu vas déguster ; Je ne te ménagerai pas. Je t’aime.
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Sam 17 Avr - 21:55

Après la matinée mise en forme, aux ordres de la virago sadique qu’était le sergent Andrews, Sam n’était pas pour se faire des illusions. Elle savait que si qui allait s’en suivre n’aurait rien d’un jeu d’enfants. On voulait tester sa résistance ? Soit. Qu’ils le fassent et restent surpris de ce qui se dissimulait sous ces allures de top model.

*Si Andrei pense que tu peux le faire alors fais le.*

Cette idée la confortait. En fait cette idée et savoir qu’il ne serait pas trop loin était tout ce que Sam avait pour la soutenir.

L’attente avait été longue. Sans doute, on voulait voir si elle s’énervait en n’ayant rien à faire. Pas de fenêtre, des murs nus, rien en quoi distraire la vue. Il y en a qui se mettent à tourner en rond comme des fauves en cage, d’autres cherchent le coin le plus éloigné pour s’asseoir, ceux qui se prennent pour quelqu’un se campent au milieu de la pièce en fixant la caméra, sachant que l’endroit en est truffé. Ceux qui s’énervent sifflotent, se grattent la tête et transpirent. Sam avait opté pour le yoga. Il lui fallait à tout prix se défaire du poing d’angoisse qui lui tordait les tripes, garder la tête claire et les réflexes vifs. Elle laissa dériver un instant son esprit vers des moments plus plaisants mais se reprit aussitôt, ce n’était pas en rêvassant sottement qu’elle parerait ce qui allait venir. Ce fut la bonne résolution.

DEBOUT !

Abandonnant sa position du lotus au quart de tour, Sam se retrouva sur pied face à une brute carrée qui la dominait de toute sa taille en arborant un sourire mauvais.

Nous devons évaluer vos dispositions. Je suis le lieutenant Power. Vous connaissez Sanders ou pensez le connaître.

*Mieux que toi, en tout cas !*

Elle fit un effort pour ne pas regarder Andrei qui venait d’entrer à la suite du costaud aux airs de gorille mal luné.

Asseyez-vous. Déclinez vos noms, prénoms et matricule…

Forrester Samantha. 543 2178…

Pas le loisir d’en finir avec le numéro, l’animal gueulait de nouveau.

Bien. Maintenant testons votre résistance…

Et de lui flanquer, sans crier gare, son poing dans la figure. Il n’y alla pas de main morte et Sam fut un peu sonnée. Il ne frappait pas pour l’assommer mais pour lui faire mal.

Nom, prénoms et matricule ?Pour qui travaillez-vous ? Pourquoi êtes-vous ici ?

Allez vous faire foutre…

Et de lui crier tout ce qui lui passait par la tête, sauf que ce n’était pas ce à quoi il semblait s’être attendu, une pluie de baffes lui tomba dessus.

C’est tout ce que tu peux faire ?...Allez ! Un si grand gars quand même…Oh…je vois tu es du genre…délicat ?

Elle parait quelques coups, essayait d’en placer quelques uns mais le mec était définitivement un trop gros numéro pour elle, en lutte à main nue.

*Ah, si je pouvais sortir ma baguette…tu y passes, la brute !*

Bien entendu, il n’en était pas question. Ce cirque commençait à l’éreinter sérieusement. Andrei, à l’écart, continuait à jouer son rôle d’observateur impassible, prenant des notes. Pas une fois, elle ne chercha un contact visuel avec lui.

Elle continua de narguer son opposant qui ne tarda pas à perdre carrément la patience.


Tu te fous de moi ! Tu te crois maligne ? Peu savent résister à ça !

« Ça » était quelque chose à qui Sam ne s’était pas attendue. Se faire violer par ce gorille n’entrait pas dans sa vision des choses. Affolée, elle perdit un instant les moyens, temps suffisant pour que l’autre lui arrache pratiquement son vêtement et la renverse sur la table.

*Mon Dieu…Ça non ! Ça non !!!*

Tu prendras le relais, Sanders !

*ANDREI !!!!*

La suite alla à l’accéléré. Sanders avait utilisé sa baguette magique et mis hors combat la brute. Hoquetant de terreur, elle se jeta dans ses bras. Que c’était bon de se retrouver là.

Je ne pensais pas qu’il oserait. Ça va aller, calme-toi. On va leur faire croire que ça a marché…

J’ai…J’ai…eu peur…Pourquoi…

Je hais Power… c’est partagé. Tout doux…

Il l’embrassait, merveilleusement doux, rassurant, chaleureux. Essuyait ses larmes, calmant ses appréhensions.

Je vais reconnecter la salle. Tous croiront que tu as bousillé cette face de rat. Prête ?

Elle releva la tête pour le regarder, avec un pâle sourire. Sa lèvre fendue lui faisait mal.

Vraiment ? Je peux le bousiller ? Avec votre permission, mon capitaine…Je suis prête à la lui refaire, sa gueule !

Je te retrouve ce soir. Dortoir ou pas, on s’en fout.

Je t’attendrai.

Cette fois ce fut elle qui l’embrassa avant de s’écarter et se mette en position. Reconnectées, les caméras captèrent un spectacle assez inédit, contrairement à toutes les prévisions la blonde semblait avoir plus d’un tour dans sa poche et prenait le dessus sur la brute au sol, en lui martelant la face à coups de poing précis avant de se lever et lui décocher un coup de pied dans les côtes qui sembla la satisfaire beaucoup. Fin de la joute. D’un revers de main presque indifférent, elle s’essuya le sang qui lui coulait sur le menton, rajusta ses vêtements et attendit.

Épreuve N°1 réussie. Vous pouvez disposer. Quartier libre jusqu’à demain 7 heures.

Après un presque imperceptible clin d’œil complice, Andrei s’était éclipsé.

*Quartier libre ? Ça veut dire quoi au juste ? Qu’on peut aller au bar du coin prendre un pot ?*

Une idée si saugrenue que malgré ses nombreux bobos, Sam se trouva l’esprit de sourire. Puisqu’on lui avait dit de disposer c’est exactement ce qu’elle fit. Bien entendu en quittant la salle, Sam se retrouva dans un couloir désert, sans âme qui vive aux environs. D’un pas résolu, elle défit le chemin fait à la suite du sergent Andrews et comme prévu aboutit à la Cafétéria. Sans se soucier de son aspect de gladiateur sortant de l’arène, elle poussa la porte et entra. Il y avait pas mal de monde là. En la voyant s’encadrer sur le seuil, les conversations tombèrent en point mort et tous les regards suivirent sa progression vers le comptoir.

Pepsi Cola, s’il vous plait !, même si elle se serait damnée pour un Martini.

La boisson en main, elle se dirigea vers une table, s’assit en commença à boire avec délectation.

Le même gars qui l’avait approchée lors de la pause midi, prit place face à elle. Il n’avait pas l’air narquois maintenant.

On dit que c’est Power qui t’a examinée, c’est vrai ?

Sam lui adressa un regard las.

La brute qui m’a examinée a oublié de se présenter mais s’il a l’air d’un gorille en rut, ce doit être bien lui.

L’autre la dévisagea, admiratif et tendit sa main en disant.

Bryan Devereaux…pour si jamais tu me casses la gueule, au moins tu sauras mon nom !

Elle sourit et serra cette droite franche.

Sam Forrester.

Bienvenue à bord, Sam.

Ce serait déjà ça de gagné.

Tu dois être crevée, finis ta boisson, si tu veux je peux t’indiquer le chemin des dortoirs.

Tu fais partie du comité de bienvenue ?

Tu as de l’esprit.

Ce qu’il en reste !, admit elle, tu as raison, je suis fourbue…et ne peux rêver que d’une douche et d’un lit.

As-tu mangé quelque chose de la journée ?

Pour être franche, mon appétit est le moindre de mes tracas en ce moment, crois moi.

Il la crût et sans plus insister attendit poliment pour l’escorter galamment jusqu’aux « dortoirs ». Ils n’allèrent pas bien loin, le sergent Andrews toujours aussi amène, leur coupa le chemin.

Vous, Forrester, suivez moi. Devereaux, occupez vous de vos oignons !

Congédié si aimablement le jeune homme ne put que les regarder s’éloigner en secouant la tête.

*Sacré numéro, la blonde !*

Andrews la guida, sans un mot. Elle n’avait pas cru que la nouvelle recrue tiendrait la première journée. Les nouvelles allaient vite et savoir que cette jolie fille, aux airs distingués, avait cassé la figure à la brute de Power de maitresse façon n’était que pour lui faire gagner le respect de n’importe qui. Le sien inclus, mais cela, elle ne l’avouerait même pas sous torture.

Sam suivait en état de zombie. Arrivées à destination, le sergent se tourna vers elle.

Demain 7 :00am à l’aire d’entrainement extérieure. Votre instructeur vous y attendra. La Cafétéria est ouverte dès 5 :30am.

Demi tour gauche et hasta la vista, baby !

Sam entra dans la chambre qu’on lui avait désignée. Petit mais confortable, comptant avec l’essentiel. Sur le lit était posée sa valise.

*Réglé au détail près, sûr que maintenant ils savent la couleur de mes sous vêtements !*

Elle resta longuement sous la douche, laissant ses muscles endoloris se relâcher sous le jet d’eau chaude puis sans savoir trop comment parvint à se mettre au lit avec un profond soupir d’aise. Mais quand Andrei arriva, elle parvint quand même à lui tendre les bras, avec un sourire.

Sam aurait voulu lui dire tant de choses mais se paupières se fermaient malgré ses efforts et tout son corps semblait être en plomb. Il savait très bien tout cela et se montra d’une prévenance tendre que personne ne lui aurait soupçonnée.


Je...vais…y arriver !, assura t’elle, en baillant, je…ne vaux rien…suis si fatiguée.

Demain, je dois t’enseigner des techniques de combat. Tu vas déguster ; Je ne te ménagerai pas. Je t’aime.

Je t’aime aussi…tellement…

S’il dit quelque chose de plus, Sam n’en eut pas conscience, elle s’était pur et simplement endormie alors qu’il lui donnait un dernier baiser.

Le réveil sonna ponctuellement à 5 :50am. Sam ouvrit les yeux, un rien affolée puis se prenant les choses avec pas mal de calme, s’ébroua comme un chat avant de se lever et filer sous la douche. Le jet d’eau froide effaça toute trace de sommeil et la remit d’aplomb pour une journée qui s’annonçait aussi éreintante que la veille. Revêtu un survêtement gris, Sam quitta son habitation et passa par la Cafétéria . Un café et une pomme. Il était temps de se rendre à l’aire d’entraînement.

Solidement campé sur ses jambes légèrement écartées, mains croisées derrière le dos, semblant fermé, le capitaine Sanders se trouvait déjà là. Ce n’était pas « son » Andrei mais « l’instructeur ».

Une expression neutre au visage, Sam avança vers lui. C’était 7 :00am pile.
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Dim 18 Avr - 17:21

Non, Andreï n’était pas satisfait. Il n’avait pas imaginé que ce serait si dur pour Sam… ni pour lui.
Le porc de Power devait la vie à sa chance. Sanders en avait bavé à l’extrême avant d’en arriver là où il était. La ferme n’avait rien à voir avec les bonbons roses des films connus. Entraîner sa Sam là-dedans lui sembla une erreur monumentale quand elle dut subir le gorille en rut. Il s’en était fallu de peu pour qu’un crime ne soit commis.
Après l’avoir embrassée, il l’avait regardé dormir. Andreï n’en revenait toujours pas d’avoir été si bellement piégé dans un jeu inattendu.
Les épreuves à venir ne seraient pas de tout repos. Il lui baisa le front et, pensif, regagna ses quartiers.
5H30… L’habitude étant au rendez-vous, cela ne gêna pas Andreï de ne pas avoir écrasé plus de trois heures. Toilette, déjeuner expéditif, il n’aimait pas le programme du jour.
Pile à 7heures, Sam se présenta face à lui au terrain d’entraînement.


Garde à vous ! beugla-t-il, dépourvu d’expression.
Nom, prénom, matricule.


Le bon petit soldat répondit au quart de tour.

Je dois vous évaluer : en garde !

Lui prit immédiatement l’attitude défensive du krav-maga. Elle…

Karaté ? Intéressant. Parez !

Son pied droit partit direct vers la face. La pauvre ne s’y attendait pas et se prit le talon de Sanders en plein dans la figure. Sur le coup, Andreï crut avoir frappé trop fort. Il se précipita pour la relever mais la mandale qu’elle lui asséna le rassura :

Pas très orthodoxe mais valable Miss Forrester.

La suite fut un vrai bonheur douloureux de part et d’autre. Il s’en prenait plein la figure et elle lui rendait la pareille avec vivacité.

Touchez les points sensibles de votre adversaire. Je suis pas en coton, frappez !

Elle tenta les yeux… raté, la nuque... raté. Les genoux… raté.

Plus fort. T’es molle !*Vise moi aux c******s ndd !*

Plié en deux par un pied venu d’on ne sait où, Andreï roula au sol. Ça faisait un mal de chien mais un bien fou aussi. Que follement inquiète elle se penche sur lui déclencha un renversement diabolique :


Ne jamais croire son adversaire à terre même s’il en donne les signes. Là ( il sortit un couteau pointé immédiatement sur sa gorge) t’es morte.

Une envie terrible de l’embrasser le saisit mais il résista.
Il lui tendit la main pour la relever.


Revenons-en à la technique de base. Attaque-parade.

Ils joutèrent presque une heure durant
.

Il l’avait prévenue et ne l’avait pas ménagée. Elle non plus du reste.
Endoloris, il s’effara de voir la correction qu’il lui avait mise.


Je… Je ne pensais pas avoir tapé si dur. On va arranger ça. Je…

Capitaine Sanders, le colonel Allen vous attend.

IL ATTENDRA !


Vive la magie ! Andrews réduite au mutisme, Andreï porta Sam dans le seul lieu possible pour se détendre : un jacuzzi.
Lentement, elle reprit ses sens. Il avait effacé les ecchymoses, saignements, bosses et la couvait de tendres attentions en attendant son réveil. La baffe magistrale qu’il se prit le fit rire :


Tu en veux encore ? J’ai d’autres projets…
Tu es magnifique quand tu es déchaînée… Ouais, je vais devoir répondre à quelques questions, m’en fous. Demain, on remettra ça mais je voudrais que tu manges autre chose que des pommes. C’est pas avec ça que tu tiendras.


Un autre appétit semblait au menu ce ne serait pas lui qui s’en plaindrait.
De nombreux soupirs plus tard, Andreï revint à la réalité :


Je dois aller voir mon supérieur direct : Allen. Toi, tu es bonne pour un nouveau parcours du combattant sous les directives d’Andrews. Mange un peu plus et si Deveraux t’agace, t’a qu’un signe à faire.

Tendres séchages, baisers inoubliables, Sanders rentra à nouveau dans la peau du parfait agent.
Le comité d’accueil fut plus surprenant que prévu.
A peine entré et avoir salué son chef, Andreï fut menotté :


Tout nous porte à croire que vous avez viré de bord, Capitaine. On va vous soumettre à la question.

Ce n’était pas la première fois. Régulièrement, on le remettait en place. Cet agent n’était pas conforme aux directives de la ferme. Trop individualiste, rarement strict aux directives, ces idiots pensaient le soumettre avec une « remise » en forme particulière.
Pour déguster, il dégusta. Power en tête il s’en prit plein la figure et ailleurs.
On exigea des détails sur sa relation avec Sam ainsi qu’un tas d’autres trucs dont il se sortit comme une fleur… comme toujours. S’ils avaient su, ces c**s !
Bénis soient les sorts informulés !
Passablement lessivé, au propre comme au figuré, Andreï gagna le mess.
Les bruits, l’ambiance… assez choqué, Sanders prit un plateau et, sourd à tout, débuta la file devant l’étalage des mets proposés.
Il posa un vol-au-vent, de la purée, sur son assiette, l’air dégoûté. Des mots percèrent le brouillard de son esprit :


La nouvelle recrue est un canon. Je me la farcis dans la semaine, on parie ? Samantha, vous avez vu cette croupe ? On va rigoler.

Soupir. Pose de plateau, regard direct :

Tu rigoleras un autre jour. Sam c’est chasse gardée. Tiens-le-toi pour dit.

L’autre s’écroula de rire :

Vous entendez ça ? V’là que Sanders en pince pour une nana. On aura tout vu !

Ce que tu n’as pas encore vu, c’est celle-ci !

Libérer sa fureur lui fit un bien fou. Avec une joie immense, additionnée de sadisme, Andreï réduisit le portait de l’outrecuidant en deux temps trois mouvements. Qui retint sa baguette ? Elle…
Echange de regards


Je vais bien. Je vais arranger ça. T’inquiète.

Des oubliettes plus tard, il se retrouva dans le dortoir de Sam :


J’ai disjoncté. C’est pas banal. T’as pas idée de ce que j’ai fait cet aprem. Sam.. ça tourne pas comme j’aurais voulu… Je ne pensais pas qu’ils mettraient la barre si haut. Ce sera comme tu voudras. Tu restes ou je démissionne… Toi seule importe.
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Mar 20 Avr - 22:08

Droite comme un piquet, elle resta face à lui, inexpressive. Son beuglement ne la prit pas au dépourvu.

Garde à vous !

Elle s’acquitta sans hésitation.

Nom, prénom, matricule.

Son petit laïus débité d’une voix forte et claire, Sam attendit la suite qui ne tarda point.

Je dois vous évaluer : en garde !

Lui choisit le krav-maga. Sam préférait le karaté, pratiqué régulièrement depuis ses 7 ans. Il sembla trouver intéressante son élection.

Parez !

Comme si elle pensait à faire autre chose. Il se prenait très au sérieux son rôle d’instructeur et n’y alla pas de main morte. Se prendre son talon en pleine poire n’avait rien de réjouissant et la fit basculer à terre. Andrei se précipita pour la relever mais on n’était pas là pour jouer aux amoureux sollicites. À la guerre comme à la guerre, faute de mieux, elle lui envoya une tarte magistrale.

Pas très orthodoxe mais valable Miss Forrester.

Ballet meurtrier. Il était un expert très bien entrainé et elle un amateur discipliné qui repassait mentalement les enseignements de son sensei Tokashi San. Ses « catas » s’enchainaient à la perfection. Elle parait l’attaque d’Andrei et ne connaissait aucune pitié pour y répliquer. Ils ne se firent pas d’aumônes et encore il en demandait plus.

Touchez les points sensibles de votre adversaire. Je suis pas en coton, frappez !

Il l’aurait voulu. Mais bien sûr il ne lui faisait pas la chose facile. Il parait, esquivait et répliquait avec une efficacité létale.

Plus fort. T’es molle !

Tant pis. Donnant le tout pour le tout, elle l’envoya rouler au sol en se tordant de douleur.

*Oups !*

Elle oublia tout et fonça vers lui. Grand mal lui en prit, d’un coup, la voilà renversée avec un coutelas au cou.

Ne jamais croire son adversaire à terre même s’il en donne les signes. Là t’es morte.

Qu’il était beau ! Si diablement sexy et irrésistible. Mais déjà il lui tendait la main pour la relever.

Revenons-en à la technique de base. Attaque-parade.

Sans se plaindre, même si elle commençait à se sentir moulue, Sam tint bon encore une heure jusqu’à être à point de s’effondrer au bout de laquelle, se fichant de démontrer faiblesse, elle demanda une pause. Il ne l’avait pas épargnée et elle ne lui avait pas fait des caresses.

Je… Je ne pensais pas avoir tapé si dur. On va arranger ça. Je…

Cela sonnait à musique céleste à ses oreilles mais il fallait que le sergent Andrews fasse son apparition, la mine rigoureuse.

Capitaine Sanders, le colonel Allen vous attend.

IL ATTENDRA !

Sam se surprit de cette riposte, pas autant que le sergent, même si elle n’en garderait aucun souvenir. Andrei ne se passait pas l’usage de la magie pour parvenir à ses fins. Sam sentait ses jambes trembler piteusement et la tête lui tourner, sans attendre la suite, elle se laissa aller mollement dans une confortable semi conscience, sûre qu’il saurait bien parer la circonstance.

Il le fit, de maitresse façon. Se reprendre dans les eaux bouillonnantes, délicieusement chaudes et relâchantes d’un jacuzzi comblaient tous ses aspirations immédiates. Mais les réflexes de combattante n’avaient pas encore été matés et en plus elle voulait une petite revanche…ce fut un plaisir défoulant lui envoyer encore une belle baffe qui le surprit et le fit rire.

Tu en veux encore ? J’ai d’autres projets…

Elle aussi. Sans aucune arrière pensée, Sam s’enroula autour de lui comme un serpent tentateur, se prélassant de sa proximité, le picorant de baisers audacieux.

Tu es magnifique quand tu es déchaînée…

Tu es un instructeur dangereux !, souffla t’elle, mutine en l’embrassant avec délectation, dis…c’est normal que ton supérieur t’appelle, si péremptoire…Tu n’auras pas de problème à cause de moi au moins…ou... ?

Ouais, je vais devoir répondre à quelques questions, m’en fous. Demain, on remettra ça mais je voudrais que tu manges autre chose que des pommes. C’est pas avec ça que tu tiendras.

Elle lui caressa doucement le visage puis l’embrassa une et une autre fois, pour lui faire oublier ses soucis et perdre les siens, en passant..Qui pensait aux pommes en ce moment ?

Pas eux…

Mais il fallait bien retourner à la plate réalité.

Je dois aller voir mon supérieur direct : Allen. Toi, tu es bonne pour un nouveau parcours du combattant sous les directives d’Andrews. Mange un peu plus et si Devereaux t’agace, t’a qu’un signe à faire.

L’idée de passer l’après midi en compagnie du « sympathique » sergent n’était pas des plus engageantes mais il fallait bien se plier aux circonstances. Chacun regagna les activités à l’ordre du jour.

Suivant les sages directives de son « instructeur » Sam s’octroya un repas un peu plus substantiel que la pomme de rigueur. Le roast beef avec pommes de terre et légumes avait un aspect assez appétissant et Sam se força à ne pas penser quel aspect ce repas aurait eu d’être passé par ses mains expertes. Elle mangeait en pensant à n’importe quoi quand on s’arrêta à sa table.

Bonjour, Sam. Bonne matinée. Pas trop dur, l’entraînement avec Sanders ? Il est terriblement strict.

Wow. Quel moulin à paroles ! Elle leva le nez de son assiette et considéra le nouvel arrivant avec un sourire poli.

Bonjour, Bryan. Tout va parfaitement, merci.

Qu’il se contente avec ça. Elle n’avait aucune envie de discuter avec lui sur le strict instructeur que pouvait être Andrei. S’il savait !

C’est lui qui t’a recruté, dit on par là. C’est vrai ?

Regard limpide, criant d’innocente sincérité.

En effet.

L’autre qui avait déjà pris place, sans demander son avis, semblait vraiment intéressé. Sans doute, sous cet air de bon gars convivial, il avait la mission de connaître plus à fond le genre de relation qu’elle pouvait entretenir avec le capitaine Sanders.

Je me demande où une adorable fille comme toi peut avoir rencontré un type comme lui.

Sam posa sa fourchette, soupira et croisant les mains sous son menton, le surprit.

Il joue au golf avec mon père. Disons qu’il a réussi éveiller mon intérêt entre le green du 7ème et le piège de sable du 12ème .

Tu te payes ma tête !

Elle éclata d’un rire joyeux.

Si je te dis que je l’ai rencontré sur le Queen Mary II, au cours d’un diner au Brittania, tu me croirais ? Je portais une robe fantastique avec un décolleté au dos qui a fait perdre son dentier à un vieux duc et lui un smoking blanc, qui le rend très séduisant, toutes les femmes soupiraient. Depuis nous sommes inséparables et bien sûr, il m’a convaincue de travailler ici…C’est beaucoup plus passionnant que le Département du Trésor. Ça te convient comme version ?

L’autre rigolait franchement.

Quelle imagination. Tu devrais écrire un roman ! Allez, sois pas comme ça…raconte moi comment il t’a dénichée ?

Sam lui décocha un regard malicieux et en souriant, continua à manger tranquillement.

Devereaux n’était pas prêt à s’avouer vaincu.

Moi, j’étais à l’armée. Ex-Marine.

Il en avait l’allure. Elle le crut, ce n’était pas précisément le genre de gars qui ferait preuve de grande imagination. Levant de nouveau les yeux vers lui, la jeune femme semblait, cette fois, parfaitement sérieuse.

Je ne vois pas d’où tu te fais autant d’idées. Ma présence ici n’obéit à rien de suspect ni bizarre, j’ai tout simplement postulé, comme tant d’autres. Je suis une excellente sportive, ceinturon noir en Karate, 3ème Dan. Experte comptable et parlant plusieurs langues étrangères, ayant déjà travaillé pour le Gouvernement, il ne s’agit que d’un simple changement de scénario. Et maintenant, si cela te dit, je voudrais bien finir mon repas. Le sergent Andrews m’attend dans un moment pour passer ensemble une charmante après midi à courir par monts et par vaux.

Renvoyé de si gentille façon, l’autre n’eut d’autre recours qu’aller chercher son bonheur ailleurs.

Comme prévu, le sergent Andrews lui avait préparé un rude emploi du temps pour cette après midi. Sam la soupçonnait de brûler quelques étapes pour tester sa limite, mais elle tint bon. Bénie soit la forme !!!

Cela faisait au moins 15 kilomètres de parcourus au petit trot, sous une petite pluie glacée, Andrews suivait, confortablement dans une voiturette de golf. Sam s’en sortit gaillardement, avec de la boue jusqu’aux yeux.

Jugeant en avoir fait assez pour un jour. Andrews la libéra avec la consigne de se trouver le lendemain 7 :00 am, au stand de tir.

Elle utilisa discrètement sa baguette pour reprendre une allure à peu près présentable et se dirigea vers le mess alias la Cafétéria et y arriva juste pour éviter la casse en toutes règles. Allez savoir pourquoi, Andrei était en train de casser la figure à Bryan avec un enthousiasme dément. Il levait déjà sa baguette, le fou, pour l’envoyer sûrement à un au-delà inconfortable quand Sam, affolée parvint à le retenir.


Andrei…non !!!

Il avait l’air à bout, hagard. Comme s’il venait de passer un très mauvais quart d’heure en compagnie de Godzilla.

Je vais bien. Je vais arranger ça. T’inquiète.

Il le fallait bien et vite fait. Sam le seconda de son mieux avant de disparaître. Il s’arrangerait bien avec la suite. Il ne tarda pas trop à la rejoindre dans sa chambre.

Qu’est ce que tu as, mon amour ? On dirait que tu t’es battu…ou plutôt qu’on t’a passé à tabac…Oh non…c’est ça ! Mais avec Bryan…qu’est ce qu’il t’a pris de le massacrer de la sorte ?

J’ai disjoncté. C’est pas banal. T’as pas idée de ce que j’ai fait cet aprem. Sam... Ça tourne pas comme j’aurais voulu…

Qu’est ce qu’il se passe ?, elle l’embrassa sur le bout du nez, qui semblait le seul endroit à ne pas lui faire mal.

Je ne pensais pas qu’ils mettraient la barre si haut. Ce sera comme tu voudras. Tu restes ou je démissionne… Toi seule importe.

Cette déclaration l’attendrit follement mais avant de continuer avec la conversation ou songer à lui faire un câlin, elle jugea nécessaire soigner son corps meurtri. Ce qu’elle fit avec grand soin et délicatesse.

Mieux ?...Tu sais, Andrei, c’est très flatteur que tu penses ainsi, mais ce n’est pas moi qui va s’avouer vaincue et crier au secours à la première difficulté venue…Je t’aime aussi…et je crois qu’ils le savent…Oh…juste des petits trucs par ci, par là…

Elle ne tenait pas trop à lui raconter sa conversation débile avec Bryan lors de la pause midi, mais le fit quand même.

Je t’en prie ne la prends pas contre lui, je parie qu’il ne fait que son travail…Qu’il t’a provoqué avec ses commentaires ? Ils testent nos réactions. C’est pour cela qu’ils s’assurent de me la faire difficile…Bof, 15 kilomètres au trot, pas la mort…Je suis une sportive très performante, mon amour…je ne vais pas me défaire pour si peu…et puis, si tu les largues…ben, à mon avis…ils se feront des idées et t’auront dans la mire…et si je pars avec toi…Ça ira bon train, les idées…(multiples baisers !)…Alors, on reste…qu’est ce que tu en dis ?...Tu sais de quoi j’ai envie, en ce moment…

En fait, elle rêvait d’un Martini…entre autres !
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Jeu 22 Avr - 19:36

Adorable petite bonne femme. Plus il la fréquentait, plus Andreï lui trouvait des facettes inattendues, toujours de plus en plus plaisantes.
Là, elle venait de le remettre d’aplomb et de lui prouver sa détermination. Il ne pouvait lui donner tort quand elle avait déclaré :


si tu les largues…ben, à mon avis…ils se feront des idées et t’auront dans la mire…et si je pars avec toi…Ça ira bon train, les idées… Alors, on reste…qu’est ce que tu en dis ?

Que dire d’autre que oui ? Cependant, il tint à ajouter :

Ils m’ont déjà dans la mire. Ce n’est pas pour rien qu’ils m’ont soumis à la question. C’est un rituel auquel ont droit tous les agents qui reprennent du service après une longue absence. J’y repasserai, sois-en sûre. Je sais qu’ils m’ont longuement observé dès que j’ai un peu récupéré de mon « accident ». Pas pour rien que je sois toujours sur le qui-vive. C’est en partie à eux que nous avons pu changer d’identité et devenir les Norton. Cela restera notre identité pour l’extérieur… C’est pas demain qu’ils m’enverront en mission, ni toi du reste. Tu es bonne au tir ? … Il faudra le devenir. Tu recevras aussi des cours théoriques sur des trucs techniques : comment fabriquer de l’explosif en cas d’urgence, piéger une pièce, un immeuble ; le fonctionnement d’armes, monter, démonter des engins, trouver les meilleurs endroits où poser une bombe, pirater des ordis… tu vois le genre. Le plus dur pour toi sera de… de tuer. T’en crois-tu capable ? J’espère leur démontrer que nous serons un binôme parfait. Je ferai le sale boulot à ta place, pas de souci.

Elle lui répondit clairement et quand, enjôleuse, elle lui demanda s’il savait ce dont elle avait envie, il avait ri en sachant parfaitement qu’il ne s’agissait pas de galipettes. Un geste de baguette fit apparaître une bouteille de scotch :

Désolé, je ne sais pas encore faire de martinis corrects. J’aurais aimé te sortir mais nos journées seront encore longues*et douloureuses* Contentons-nous d’un peu de cette détente-ci.

Ils trinquèrent sans abuser puis se séparèrent après de sages baisers.

L’instruction reprit.

Sanders remarqua rapidement que les autorités limitaient exprès ses contacts avec Sam. Il pouvait lui enseigner le corps-à-corps pendant deux heures le matin puis, par un étrange « hasard » leurs emplois du temps variaient tellement qu’il ne pouvait qu’à peine la croiser ici où là.
On « l’occupa » à des tâches barbantes comme apprendre aux futurs agents de second cycle les différents types d’armes à employer ou des techniques de filatures. Pour se maintenir à niveau, Andreï devait aussi s’entraîner régulièrement. Il passait donc des heures en parcours du combattant et en exercices de tir à distance.
Que les autres le veuille ou pas, tous les soirs, il retrouvait sa dulcinée dans sa « cellule » où ils échangeaient leurs impressions de la journée… entre autre.
Une éducation spéciale était nécessaire à Sam : le côté obscur de la sorcellerie. Il s’appliqua donc à lui apprendre des sortilèges particuliers, surtout des informulés.


L’ante doloris peut se révéler extrêmement utile en cas d’interrogatoire musclé. On pourra te briser les membres que tu ne sentiras rien. Faudra jouer la comédie mais là, je ne me fais aucun souci : les femmes sont roublardes de nature !

Cette déclaration lui avait valu maints quolibets et baffes pour rire.

Lors de séances ultérieures, il lui inculqua des méthodes d’invisibilité, écoutes à distance, vision à travers murs, résistance aux drogues et des techniques plus offensives d’aveuglement, écartement, explosions.

Plusieurs semaines s’écoulèrent.

Sanders était certain de n’avoir commis aucun faux pas visible dans la discipline imposée à la ferme. Nulle affectation ne lui parvenait pourtant. Il jugea donc qu’il était encore en balance.
Homme de terrain avant tout, même s’il ne s’ennuyait pas, il aurait préféré bouger plus.
Sam apprenait vite, s’endurcissait le moral et physique. De jour en jour, Andreï était fier d’elle et encore plus amoureux…
Il aurait fallu être aveugle pour ne pas s’en rendre compte vu les regards qu’ils échangeaient parfois malgré eux.
C’est alors que l’on changea la sergente instructeur de Sam. Au lieu de la stricte Andrews, Miss Forrester hérita de la très pulpeuse Candice Forsyth qui ne se gêna pas de la malmener tout en coulant des yeux de merlan frit vers Andreï à chaque occasion possible. Très attractive créature que celle-là ! Un essaim de bourdons impatients de copuler lui tourna vite autour mais elle n’avait d’attentions que pour le capitaine Sanders. Difficile de résister à cette tentation !
Ayant souvent eu un faible pour les jolies plantes, Andreï parut coincé entre deux choix : prendre ou pas cette opportunité ?
Tous les jours, il subissait les assauts du sergent et, bien évidemment, céda…
Candice était parvenue à l’isoler à son entrée au stand de tir. Langoureuse, elle s’était collée à lui :


Allons, mon capitaine. Le jeu du chat et de la souris a assez duré, tu ne crois pas, Andreï ?

Et d’accompagner sa tirade d’un baiser des plus torrides qu’il lui rendit avec chaleur. Une porte s’ouvrit et se claqua presque aussitôt :

*Oups*

Sûr d’avoir entrevu Sam au travers ses paupières mi-closes, Sanders sentit poindre les ennuis. Sans cesser de peloter gentiment la ravageuse Forsyth, il susurra :

Ce soir 22h, si tu veux. Chez toi ?

L’autre parut ravie et se décolla enfin.

Rendez-vous pris, Andreï vaqua à ses activités, l’air serein. Ses cartons au tir ne démentirent pas son exaltation : dans le mille à tous les coups.
Fatalement, il croisa plusieurs fois Sam dont il fit mine d’ignorer l'humeur exécrable.
A 21 heures, moment habituel de leurs retrouvailles, à peine matérialisé, il se prit le pain de sa vie.
Impassible, il la laissa se défouler, le traiter de tous les noms d’oiseaux possibles et imaginables, le frapper durement en attendant que la crise se passe faute d’énergie.


Ça va mieux ? Tu te calmes ? Sam… c’est un test. Rien de plus qu’un test… J’ai joué leur jeu... c’est ce qu’ils souhaitent : voir nos réactions... Si j’ai pris mon pied ? Ben oui, je suis pas en bois !

Il rit comme un fou devant la nouvelle explosion de sa Sam :

Arrête ! S’il te plaît, écoute-moi.

Impossible de la raisonner sans la ceinturer.

C’est exactement ce qu’ils veulent : te voir péter un câble. Si des affinités trop marquées apparaissent dans un couple d’agents, cela constitue une faiblesse. Mal préparés, imagine que l’on me torture devant toi ou l’inverse ? La nature voudrait que l’on craque et avoue ce que nos tourmenteurs voudraient. Tu crois que ça m’a plu de voir ton instructeur de tir te tenir dans ses bras pour t’aider à viser ? Je l’aurais mordu… Je sais que ce que tu as vu t’a fait mal mais tu pourrais avoir droit à pire… Des photos ou vidéo... j’ai rendez-vous avec Forsyth, ce soir… Ne me tape pas, il ne se passera rien, même si elle croira le contraire… Je te le jure, Sam. Cesse de faire l’enfant.

Il fallut beaucoup de paroles apaisantes et de caresses avant qu’elle accepte ce jeu.
Forsyth résidait en chambre individuelle dans l’aile du mess. Personne en vue… Rien d’étonnant.
Sitôt accueilli avec fougue, Andreï se douta que l’endroit était truffé de micros espions et peut-être aussi de caméras. Jusqu’où auraient-ils poussé le voyeurisme ? Avant de rencontrer Sam, probablement qu’Andreï aurait profité de la situation. Il aurait soigneusement mis sa belle en couleur et passé une délicieuse soirée avec l’autre. Là, il faudrait jouer serré.
Se laissant embrasser, participant au feu de l’action, il commença un déshabillage en règle, entraînant Candice vers la chambre. Rétive, elle paraissait vouloir consommer sur le divan. Tant d’obstination conforta les appréhensions d’Andreï : on les observait.


Ce sera beaucoup mieux sur ton lit !

L’enlevant dans ses bras puissants, il ne lui laissa pas le loisir de lui résister et l’emporta dans la pièce d’à côté. Derrière la porte close, les autres pourraient imaginer ce qu’ils voudraient.
Si Candice reçut un coup de baguette, ce ne fut pas celui attendu. Sortilège d’illusion à l’appui, au matin, elle serait persuadée avoir passé des heures inoubliables en sa compagnie.
Assis dans un fauteuil en regardant la belle abandonnée aux bras de Morphée, Andreï patienta le temps voulu avant de défaire sa mise, cheveux, vêtements et de jouer la comédie de l’ajustage de tenue en ouvrant et refermant la porte un sourire très satisfait aux lèvres.


Quartier général :

Assise autour d’une table une assemblée, mêlée de militaires et de civils empesés, patientait en silence. Un homme dominait la situation. Imposant dans sa rectitude, tous semblaient guetter ses réactions à la lecture des divers rapports qu’il feuilletait avec attention. Enfin il posa ses lourdes lunettes et la discussion put commencer :

Colonel Allen, au vu des rapports, vous semblez profondément mettre en doute la sincérité du capitaine Sanders. J’avais déjà lu ceci hier mais j’aimerais entendre votre version personnelle car rien, strictement rien dans le dossier ne laisse à penser qu’il ne soit pas fiable.

Avec votre permission Monsieur, j’aimerais vous donner mes raisons.

Faites, Colonel.

Monsieur le directeur, pour moi Sanders est une sorte d’imposteur. Il est rusé mieux qu’un renard et roublard comme pas deux. Son dossier comporte quand même certains faits troublants. Interrogé sur la manière spectaculaire dont il nous revient dans une forme éblouissante après avoir été cassé en deux, que dis-je en mille morceaux, il ne trouve rien de mieux à avouer que d’avoir rencontré une sorcière sur le queen Mary II. Avouez que son état mental mérite que l’on s’y attarde.

Allen était tellement pris dans son sujet qu’il ne constata pas divers regards échangés lors de sa remarque.

Et puis, poursuivit-il, voilà qu’il se met à recruter un agent. Il ne l’a jamais fait avant. Nous avons de forts doutes qu’il existe une connivence entre ceux-là.

Avez-vous des preuves, colonel ?

Aucune, Monsieur. A part des regards… spéciaux, les caméras de surveillances des couloirs n’ont jamais enregistré d’échanges de chambre, sauf une fois…

Je vois laquelle, dit Monsieur avec un soupçon de sourire aux lèvres. C’était une idée à vous de lui envoyer Forsyth lui mettre le grappin dessus ?

Nous avons été plusieurs à être d’accord qu’il était nécessaire de voir si un lien sentimental existait entre Forrester et lui.

Et…

Aucun n’a bronché. avoua Allen, piteux.

Bref, ou ils sont d’une trempe hors norme ou… il n’y a rien entre eux, conclut le directeur.

Je maintiens, sauf votre respect Monsieur, qu’il y a quelque chose de pas net là-dessous. J’aimerais séparer définitivement ceux-là ; l’équipe me semble trop…

Parfaite ? Et puis après ? Que craignez-vous ? Une faiblesse de leur part s’ils copinaient un peu trop? Ce ne sont pas nos oignons dans la mesure où ils donnent satisfaction. Ecoutez Colonel Allen, nous n’avons eu qu’à nous réjouir d’avoir Sanders dans nos rangs depuis des années.

Recrutement peu bal, si vous m’excusez.

Vous n’avez pas tort puisqu’il s’est recruté tout seul.

On n’avait jamais vu ça !

Et on ne l’a pas revu non plus. Il a été passé au crible : aucune faille. Nous sommes parfaitement au courant de ses activités parallèles sur lesquelles nous fermons les yeux parce qu’elles servent souvent nos intérêts. Bref, Colonel Allen, je déboute votre proposition de démissionner le Capitaine Sanders.

C’était une signification de congé que capta le militaire, dressé au quart de tour en claquant les talons.

Il restera dans nos rangs tant qu’aucun signe de trahison notable ne sera relevé. Il va reprendre le service actif plus tôt que prévu. (mode ironique)Je suppose que vous serez heureux de le lui annoncer personnellement… Ce sera également l’occasion de vérifier si le binôme avec Forrester sera efficace. Merci de votre collaboration.

Assez pâle, le supérieur d’Andreï franchit la double porte après des saluts réglementaires.
Sitôt refermée, le directeur se frotta les mains
:

Je pense, messieurs, que nous avons fait du beau boulot ce matin. Vous pouvez disposer également.

Seul, le directeur contempla le panorama du dehors. Souvent il avait eu des doutes au sujet d’Andreï Sanders. Maintenant, il en était sûr : ce gars était de l’autre bord, de celui dont peu connaissaient l’existence. Si la fille en était aussi…

Bon dieu quelle équipe. Faudra que je demande à Mary de les inviter à dîner ! J’ai toujours rêvé de croiser des sorciers.

Le lendemain, un spectacle inédit se déroula sur le terrain d’entraînement. On vit débouler au pas de course un Capitaine Sanders radieux qui saisit Sam au vol pour la faire pirouetter en riant :

Fais tes paquets : on a gagné !

Le baiser qui suivit provoqua applaudissements et sifflets des spectateurs amusés.
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Ven 23 Avr - 22:03

Et ils étaient restés. On ne leur faisait pas des cadeaux. L’entrainement de Sam devenait chaque fois plus dur, rigoureux, on exigeait d’elle un maximum en tout. Elle avait démontré à satiété ses talents comme sportive accomplie mais ce n’était pas tout. Ce n‘est pas le fait de pouvoir courir, faire du karaté ou de la plongée sous marine comme un professionnel qui vous fait automatiquement apte pour devenir agent spécial, version officielle d’agent secret.

Elle pensait souvent aux paroles d’Andrei, au moins lui savait exactement à quoi s’en tenir :


Tu es bonne au tir ? … Il faudra le devenir. Tu recevras aussi des cours théoriques sur des trucs techniques : comment fabriquer de l’explosif en cas d’urgence, piéger une pièce, un immeuble ; le fonctionnement d’armes, monter, démonter des engins, trouver les meilleurs endroits où poser une bombe, pirater des ordis… tu vois le genre. Le plus dur pour toi sera de… de tuer. T’en crois-tu capable ? J’espère leur démontrer que nous serons un binôme parfait. Je ferai le sale boulot à ta place, pas de souci.

Non, elle n’était pas particulièrement douée au tir. Il avait fallu s’y mettre. Son instructeur n’était pas la mère Thérèse de Calcutta et souffrait de mauvaise humeur chronique. Sam serrait les dents, subissait les remontrances et recommençait, jusqu’au jour où elle put épater l’agent Collins avec un carton parfait, qui aurait tiré un sourire satisfait à quiconque d’autre mais de la part de Collins, elle n’obtint qu’un laconique hochement de tête. Qu’elle soit très rapide pour démonter et remonter son arme, ne suscita aucune réaction. À croire que n’importe quel coup de pouce pour le moral était interdit. En relativement peu de temps, la jeune femme était familiarisée avec toute sorte d’armes, même avec quelques unes qu’elle n’avait jamais soupçonné d’exister.

La théorie était intéressante mais ce qui attirait le plus Sam était le côté pratique. Apprendre sur la fabrication d’engins explosifs l’enchanta, qui l’aurait cru ? Découvrir les diverses techniques pour faire sauter quoique ce soit, lettre, colis, boite aux lettres, voiture, maison, immeuble la plongea dans un ravissement presque enfantin et elle démontra un rare talent et une imagination débordante qui ne fut que pour réjouir ses instructeurs qui commençaient, sans jamais le dire, à la considérer comme une recrue de choix. Pirater un ordinateur, craquer les sécurités : un jeu d’enfant, hacker un programme : un plaisir. Infecter un système avec un virus : une joie perverse.

Mais bien sûr tout n’était pas si simple que cela. Sam savait que l’épreuve finale serait la plus dure. Prouver qu’elle était capable de tuer un autre être humain. Elle n’avait jamais été portée sur la violence mais il était évident qu’en ce bas monde les bonnes intentions ne suffisent pas. On ne s’attendait certainement pas à la transformer, du jour au lendemain, en une machine à tuer de sang froid mais elle devait être capable d’assumer le fait de tuer sans arrière pensée ni remords torturant.

L’entrainement devint alors plus dur. Cruel. On testait ses réactions en la faisant regarder à longueur de temps des scènes terribles, capables de remuer les tripes du plus insensible.

Elle tint bon même si l’envie de vomir la tenaillait.

Le « Staff » s’était bien arrangé pour qu’elle et Andrei ne se voient que rarement. Il continuait de l’instruire dans la lutte corps à corps mais ce n’étaient que deux petites heures au matin pour ne plus le revoir qu’au soir, alors qu’il la rejoignait dans son habitation. Amoureux ou pas, Sanders demeurait un homme pratique et plein de bon sens. Si Sam était en train de parfaire ses talents moldus de combat, lui tenait à affiner son côté sorcier. Il resta clair pour miss Forrester que son chéri était aussi un sorcier très doué, pas seulement dans les pratiques courantes de la magie. Il en connaissait long sur le côté obscur et tint à partager avec elle ses connaissances. Sam se révélait, encore une fois, comme une élève avantagée. Dominer les sorts informulés était prioritaire.

L’anti doloris peut se révéler extrêmement utile en cas d’interrogatoire musclé. On pourra te briser les membres que tu ne sentiras rien. Faudra jouer la comédie mais là, je ne me fais aucun souci : les femmes sont roublardes de nature !

Une déclaration pareille, faite comme si rien, ne pouvait pas rester comme si rien. Elle se chargea de lui donner une bonne correction à sa façon puis, très roublarde, mit fin à la leçon en le séduisant en toute joie de cœur.

Méthodes d’invisibilité, écoutes à distance, vision à travers murs, résistance aux drogues et des techniques plus offensives d’aveuglement, écartement, explosions. Rien ne fut oublié.


Plusieurs semaines s’étaient écoulées. Sam faisait des progrès notables en tous les champs imposés. Pour alors, il était impossible supposer que le reste du monde continuait d’ignorer ce qui se passait entre elle et Andrei. Malgré leurs efforts, le fait était trop évident. Il n’y avait qu’à voir les regards échangés…

Et puis, un bon matin, au lieu du sergent Andrews, Sam se trouva face à face avec une autre femme. Un instructeur civil, cette fois. Candice Forsyth. Une brune dont les très attractives courbes faisaient tourner toutes les têtes, surtout tenant en compte qu’elle ne se privait pas de les mettre en valeur, ses courbes. Sam ne tarda pas à se rendre compte de son petit manège avec Andrei. Elle lui coulait des regards langoureux, incendiaires, chacun étant une invitation licencieuse. Sam sentait son sang bouillir, devinant qu’il faudrait être de pierre pour résister à tant de charme en branle bas de combat. Cela ne rata pas.

Sam resta d’une pièce en ouvrant la porte du stand de tir. Là, dans un coin, Candice Forsyth embrassait férocement Andrei et celui-ci ne semblait pas du tout s’en plaindre, au contraire, il correspondait à cette chaleureuse étreinte avec beaucoup d’enthousiasme. Sans rien dire, elle ressortit en claquant la porte.

Le reste de la journée se passa avec une lenteur désespérante. Sam essayait de garder la tête froide mais chaque fois qu’elle croisa Andrei, il était impossible d’ignorer la colère qui lui battait les tempes. Ce soir, comme d’habitude, il la rejoignit chez elle. Comme si rien, l’animal ! Sam ne se retint pas, à peine eut il fait un pas vers elle, sa main partit et lui assena une gifle d’anthologie…et ce ne fut que le début. Elle se découvrit un vocabulaire très fleuri pour décrire ses pensées envers lui et une hargne très directe pour défouler sa rage. Il ne bougea pas un doigt pour se défendre. Il fallut quand même qu’elle reste presque à bout de souffle pour s’avouer assez satisfaite.


Ça va mieux ? Tu te calmes ? Sam… c’est un test. Rien de plus qu’un test… J’ai joué leur jeu... c’est ce qu’ils souhaitent : voir nos réactions... Si j’ai pris mon pied ? Ben oui, je suis pas en bois !

On s’en est rendu compte !, siffla Sam, il n’y avait qu’à te voir…Encore heureux que vous ayez été au stand de tir…sinon…

Arrête ! S’il te plaît, écoute-moi.

Mais elle n’avait pas du tout envie d’entendre quoique ce soit, elle ne désirait que lui taper dessus, en sentant son petit cœur douloureusement meurtri…

C’est donc cela…la vie d’agent…à sauter toutes les filles qui te font des beaux yeux…Lâche moi…Lâche moi, je te dis !

Mais il n’en faisait rien, il l’enserrait plus fort, en tout cas et lui larguait un discours très réconfortant.

C’est exactement ce qu’ils veulent : te voir péter un câble. Si des affinités trop marquées apparaissent dans un couple d’agents, cela constitue une faiblesse. Mal préparés, imagine que l’on me torture devant toi ou l’inverse ? La nature voudrait que l’on craque et avoue ce que nos tourmenteurs voudraient. Tu crois que ça m’a plu de voir ton instructeur de tir te tenir dans ses bras pour t’aider à viser ? Je l’aurais mordu… Je sais que ce que tu as vu t’a fait mal mais tu pourrais avoir droit à pire… Des photos ou vidéo... j’ai rendez-vous avec Forsyth, ce soir…

Sam le crût parce qu‘elle ne désirait que le faire. Elle avait besoin de confier en lui, sans cela son monde se réduirait à rien. Elle bouda encore un moment, juste pour faire durer le plaisir de se laisser convaincre. Andrei s’y prenait très bien à ces manœuvres.

Tu as sans doute raison. Je sais qu’ils ne font que nous tester, tout le temps. Mais ça m’a prise de court…te trouver avec cette vipère enroulée autour de toi, elle te dévorait presque…et toi, pardon mais là, tu n’avais pas l’air bien triste…J’ai vu rouge. Que veux tu ? Je suis jalouse…j’ai eu envie de lui sauter dessus et la battre. Tu crois qu’ils vont me montrer des vidéos ? Seigneur…

Ne me tape pas, il ne se passera rien, même si elle croira le contraire… Je te le jure, Sam. Cesse de faire l’enfant.

C’est bon. Je veux te croire…Si tu me dis qu’il ne se passera rien, je te crois…Je t’aime, c’est simple, ça me rend possessive et odieuse…ce n’est pas être enfantin, ça !

Et un baiser époustouflant pour le lui prouver.

Le lendemain, impitoyablement, on la mit face aux évidences. Elle resta de marbre en suivant d’un œil froid la scène de séduction torride dont les acteurs étaient l’homme de sa vie et la pulpeuse Candice Forsyth. Qu’il emporte la femme dans la chambre, hors des cameras de vigilance faillit la faire sourire mais s’en garda bien consciente d’être soigneusement observée.

Sans un mot à ce sujet, on lui ordonna de rejoindre son instructeur et poursuivre avec l’entrainement. Candice Forsyth l’attendait avec un petit sourire satisfait et suffisant aux lèvres, sûre de l’avoir emporté haut la main sur la nouvelle recrue mais Sam ne lui donna pas satisfaction et s’activa á obéir les divers ordres comme si rien ne la rendait plus folle de joie. Après deux heures intenses, Forsyth n’y tint plus, elle l’apostropha, sans douceur.


Alors, ça ne te fait rien que je couche avec ton amant ?

À la guerre comme à la guerre, Miss Forsyth…qui sait, demain je devrai peut être aussi coucher avec le vôtre. On n’est pas ici pour se montrer mièvres. Pas de sentimentalismes ni de chichis.

Le lendemain, Sanders se pointa sur l’aire d’entrainement et sans préavis l’enleva dans ses bras, sans se gêner du public.

Fais tes paquets : on a gagné !

Forsyth ne broncha pas, les autres applaudirent. Le baiser échangé scellait leur vérité, à eux.

Quitter La ferme et voir le monde avec d’autres yeux. Sam se sentait bien différente qu’à son arrivée. C’en était fini avec la Sam insouciante et parfois naïve de jadis. Retrouvée son identité d’Isabella Norton, elle était à point d’affronter sa première mission. Le Staff n’avait pu que reconnaître que le binôme formé avec Andrei pouvait donner des résultats au-delà de toute prévision.

Les paramètres de leur première mission conjointe leur parvinrent deux jours après. Rien de trop compliqué, aux dires d’Andrei. Il s’agissait d’éliminer le gênant leader politique d’un pays sud américain qui prenait résolument la voie du communisme le plus flagrant. Ennemi déclaré du monde capitaliste, ce charmant homme vouait les USA aux enfers et comparait le président américain à Satan en personne avec une virulence qui était loin de lui attirer trop de sympathies. Son influence sur le reste du continent risquait de mettre en échec tous les efforts de pacification et lutte antidrogues. La solution était simple : l’homme devait disparaitre laissant le mouvement de sa révolution en acéphalie. Le pouvoir serait repris par un candidat nettement plus raisonnable et l’équilibre serait retrouvé et tout le monde content.

La capitale normalement pleine d’une activité trépidante apparaissait calme ce matin là. D’un calme étrange, comme celui qui précède la tempête. L’opposition avait appelé les habitants à une manifestation passive. Il ne s’agissait pas de se lancer aux rues pour être repoussés violemment par les forces de l’ordre. Au contraire, il était question de ne pas bouger. De transformer la ville et tout le pays si possible en un décor de village fantôme. Le peuple, fatigué avait plié à l’appel. Très peu de gens circulaient dans les rues et avenues. Il faisait pourtant si beau, l’air était tiède, doux, chargé de senteurs matinales.

« El Présidente » l’ami du peuple que tous, sauf ses proches qui profitaient bellement de l’aubaine, commençaient à exécrer, aimait, comme tous les tyrans du monde, pavaner son pouvoir. Il ne manqua pas de le faire. Si le peuple ne sortait pas de chez lui, il regarderait au moins la TV alors il noya le programme du jour (il contrôlait toutes les chaînes les plus importantes !) des discours et autres aménités. Il fit défiler ses Forces Armées en une parade stupide dans les avenues vides, suivi uniquement des caméras de journalistes étrangers, qui faute de mieux reporteraient gracieusement les événements du jour. La plupart d’entre eux diraient qu’on avait à faire avec la mégalomanie d’un homme ambitieux et ignorant. Il les ferait déporter, d’autres viendraient et diraient pire…et un jour personne ne viendrait et on l’oublierait. Mais il ne comprenait pas cela. Comme tous les mercredis, il sortirait du Palais Présidentiel et se rendrait au Congrès où il braillerait pendant deux ou trois heures, dépendant de l’humeur du jour.

Les fans de rigueur étaient présents. Triés au volet. Tous des fidèles, proches, tout aussi fanatiques que l’orateur. Il le fallait, sinon les inepties débites les auraient endormis. Mais ce jour là, personne ne dormait. Le verbe était brillant, plus que d’habitude. Soudain, au premier rang des spectateurs, une femme se leva, calmement, tira une arme d’on ne saurait jamais où et tira. Une seule fois. El Présidente s’effondra comme une masse au milieu d’une phrase. Foudroyé. Un martyr était né. On le relèguerait vite fait au souvenir. Quand les forces de sécurité réagirent, il ne restait plus trace de la femme, comme si elle n’avait jamais été là. Personne ne savait rien, personne n’avait rien vu, en fait tout le monde était plongé dans un état de confusion abrutissante.

Andrei l’avait entrainée dans un transplanage parfait et ils se retrouvèrent exactement là où ils devaient être. Sortant de l’eau et se défaisant de leur équipe de plongée, commentant ravis les beautés du paysage sous marin qu’ils venaient de visiter. Manuel Quintero, leur guide leur sourit largement en leur offrant une bière froide quand de la radio surgit la nouvelle effarante : le président venait d’être assassiné au vu et au su du Congrès en plein.
Sam se tourna vers Andrei et se coula dans ses bras. Il l’embrassa et la retint contre lui, rassurant. À peine si elle tremblait un peu. Elle n’avait pas hésité à tirer de la gâchette.


C’est bizarre quand même, avoua t’elle, peu après, c’est si facile. Je t’aime.
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Dim 25 Avr - 15:56

Sam n’y était pas allée de main morte avec lui mais avait fini par admettre que les circonstances exigent qu’ils soient de parfaits comédiens en retenant leurs pulsions naturelles.
Tout serait analysé, décortiqué et sans doute transmis en haut lieu. Dire qu’Andreï prenait ça sereinement était de la poudre aux yeux. Il angoissait sérieusement.
Pour la première fois de sa vie, il tenait à quelqu’un. Ce quelqu’un était plutôt quelqu’une et pas n’importe qui. Sam… Samantha… Jamais il n’avait imaginé qu’une telle chose puisse lui arriver : tomber amoureux. Et pourtant… Sans faux fuyants, il devait admettre être cuit, rôti, carbonisé.
Le pire était qu’il en était conscient et… parfaitement heureux.
La démonstration de jalousie l’avait enchanté. Si elle tenait autant à lui que lui à elle, tous les espoirs étaient permis.
Ils jouèrent le jeu de l’indifférence, poursuivant leurs activités comme si rien n’était.
Quand ce matin, il reçut une convocation du colonel Allen, Andreï sentit ses tripes se nouer.


*Ils ont débattu… *

Sous des dehors impassibles, il s’était rendu au bureau de son supérieur direct.

Bonjour Capitaine Sanders, asseyez-vous.

On aurait dit qu’Allen avait avalé quelque chose de travers. Il avait le teint verdâtre malgré son air rogue.

Je n’irai pas par quatre chemins : on vous a passé au crible. Ne ricanez pas !


Loin de moi de telles pensées, mon colonel.

Vous fichez pas de ma poire, Sanders. Je sais, je suis sûr que vous nous cachez des choses. Lesquelles ? Je n’en sais rien encore mais je trouverai.

*Cours toujours*

Comme si ces mots lui irritaient la gorge, il cracha :

Malgré mes mises en garde, le directeur vous agrée, vous et votre « élève » ! Vous rempilez au service actif Sanders.

Cacher sa joie ? Que nenni ! Andreï bondit sur ses pieds, remercia son supérieur et courut la rejoindre, elle.
Que tous les présents soient témoins lui importait peu. Ils étaient libres de se donner en spectacle si bon leur semblait.


Deux jours… Deux jours à jouer les touristes et s’aimer comme jamais.
Les Norton entraient en lice, qu’on se le dise.
Les instructions arrivèrent. Andreï en rit :


Descendre le nouveau leader ? … De la roupie de sansonnet. Ce gars doit déplaire à nos intérêts. C’est gagné, les doigts dans le nez.

Tout fut minutieusement planifié :

Si tu hésites, je serai derrière toi, tout le temps. Lève la main, je prendrai le relai.

Le président avait bassiné les médias et organisé un meeting en sa faveur malgré l’opposition marquée de la population locale qui désertait rues et rangs.
Le passage au détecteur de métaux s’était avéré négatif pour tous. Qui se serait méfié des bouts de bois ?
Il se tenait juste derrière elle. Le guignol commença sa harangue.


C’est de l’injustice ! De L’iniquité pure et simple. Le grand Satan nous nargue et ne veut que nous écraser…

Tel un automate bien dressé, Sam se leva et tira. Un coup au but, tout était dit.

La saisissant par le col, Sanders l’avait évacuée dans un transplanage parfait vers un appentis où ils se coulèrent dans des équipements de plongée. Pas un mot ne fut échangé entre ce changement, la nage et l’arrivée au point 0.

Pas mal ce coin, non ? Tu as vu ces poissons ? On en pêchera autant que tu voudras.

Leur réceptionniste et guide local, Quintero, les soulagea des équipements avant de les mener vers l’habitation où, déjà, les nouvelles se diffusaient :

Une femme a tiré, notre président a succombé.

Toutes les recherches sont en cours. Aucun résultat jusqu’ici. Nous vous tiendrons au courant…

Avale ça ! dit-il en lui donnant un verre d’alcool. Pleure si tu veux, tu as été magnifique.

Baisers, étreintes :

C’est bizarre quand même, c’est si facile. Je t’aime.

Ces mots l’atteignirent plus que voulu. Elle n’aurait agi que par amour pour lui ? Tout autre s’en serait rengorgé, senti glorifié. Lui pas. La transformer en machine insensible n’était pas son but. Il la voulait comme au premier jour : rieuse, primesautière, battante.
Quoi de mieux qu’une remise des pendules à l’heure sur l’oreiller ?


Délires partagés…
Restant en elle, il osa :


Sam… Je t’aime comme jamais je n’ai aimé personne. Ne change pas, je t’en supplie. Tu as fait ce que l’on t’a ordonné de faire : c’est parfait. On exigera plus de nous mais pour rien au monde ne deviens ce que j’étais avant cet « accident » où j’ai merdé. Promets-le-moi.

Remise de couvert endiablée. Quelque chose en Andreï exultait.

Rappel à la ferme, eh m***e.

Le colonel Allen lisait un rapport quand Sanders et Sam se présentèrent devant lui :

Rompez, prenez un siège. Nos observateurs directs sont absolument ravis. Votre récente prouesse est édifiante. Seulement vous avez mis une journée avant de vous présenter au rapport…

Nous étions occupés.

On se doute à quoi. Passons... Vu le succès incontestable de cette mission, nos autorités supérieures vous destinent à d’autres cieux…

*Aïe*

Ce vous les impliquait lui et Sam… Qu’avaient-ils inventé pour leur gâcher la vie ?
Impassible, Allen leur fourra un dossier en main.
Ouvrant le sien, Andreï y vit la face d’un mec vachement sexy aux yeux féminins. Mélange de Brad Pitt et de Paul Walker, le gars présentait vachement bien.


Mrs Norton ne verra sûrement aucun inconvénient à devenir la maîtresse de Mr Steele. Il les aime brune et pulpeuse.
Si vous lisez bien, nous avons de sérieux doutes quant à ses activités clandestines.
Golfeur hors pair, amateur de bonne chair… ce gars est suspecté d’être un trafiquant d’armes non conventionnelles. On n’a jamais su le piéger jusqu’ici.
Nous comptons sur vous pour dénicher ces preuves et stopper ces trafics.
Prenez le temps et dispositions voulues.


Allen prenait son pied. Andreï eut envie de le dézinguer.
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Lun 26 Avr - 15:17

Pleurer? Non. Elle n’avait pas envie pleurer. Une curieuse sensation de vertige l’investissait. C’était étrange. Tuer était donc si facile ? Tirer tout simplement de la gâchette et éliminer la cible, sans arrière pensée. Sans remords. C’était affreux. Mais Andrei était là. Tout allait bien. Il était son refuge et sa force, il la comprenait mieux que personne et devinait sans doute ce débat interne. Andrei qui l’aimait et la rassurait. Andrei qui pensait aussi aux ravages que pouvait causer cette nouvelle tournure de sa vie.

Sam… Je t’aime comme jamais je n’ai aimé personne. Ne change pas, je t’en supplie. Tu as fait ce que l’on t’a ordonné de faire : c’est parfait. On exigera plus de nous mais pour rien au monde ne deviens ce que j’étais avant cet « accident » où j’ai merdé. Promets-le-moi.

Elle promit. Elle aussi voulait croire que rien ne changerait. Pourtant, tout avait déjà changé.

Ils se prirent un jour pour eux. Une journée délicieuse passée à s’aimer et découvrir ce coin de paradis où ils se trouvaient. Oubliant ordres ou missions, n’étant que ce qu’ils était si bien : des amoureux en quête de tranquillité.

Mais la réalité réclamant son dû, ils rentèrent à La Ferme où les attendait un Allen exultant.


Nos observateurs directs sont absolument ravis. Votre récente prouesse est édifiante. Seulement vous avez mis une journée avant de vous présenter au rapport…

Nous étions occupés.

On se doute à quoi. Passons... Vu le succès incontestable de cette mission, nos autorités supérieures vous destinent à d’autres cieux…

Sam ne disait rien, laissant les hommes aux échanges de rigueur. Elle se demandait quels étaient ces autres cieux vers lesquels on les destinait. Ils ne tardèrent pas à le savoir. Le colonel Allen leur passa un dossier à chacun. Sam se doutait bien qu’ils étaient identiques.

L’ouvrant, la jeune femme en étudia le contenu pour découvrir quelle serait leur prochaine mission. En fait, ce serait plutôt « sa » mission. La cible, puisqu’il y en avait bien une était un homme, dans la trentaine, diablement sexy et absolument beau garçon. De quoi tirer un soupir, mais elle se garda bien d’exprimer une quelconque émotion, attendant simplement qu’Allen dise ce qu’il avait à dire. Avec une expression narquoise, comme si rien ne le réjouissait plus au monde que l’emmêler dans un truc de ouf comme celui là, l’officier parla.

Mrs Norton ne verra sûrement aucun inconvénient à devenir la maîtresse de Mr Steele. Il les aime brune et pulpeuse.

*Et quoi d’autre !?*

Une autre femme se serait damnée pour une mission pareille. Sam s’en sentait affolée. Ils attendaient donc qu’elle séduise le tel Steele, devienne sa maitresse et perce ses secrets.

Elle se doutait bien qu’Allen se faisait une joie extrême de leur gâcher la vie. Il savait, comme tout le monde ce qui se passait entre Andrei et elle. Que désirait-il à la fin, les acculer à la limite de leur résistance ? Dans quel but ? Les séparer sans doute…mais pourquoi ? En tout cas le moment se prêtait mal à ces réflexions. L’autre parlait toujours.


Si vous lisez bien, nous avons de sérieux doutes quant à ses activités clandestines.

*On s’en serait douté !*

Golfeur hors pair, amateur de bonne chair… ce gars est suspecté d’être un trafiquant d’armes non conventionnelles. On n’a jamais su le piéger jusqu’ici.

*À moi de vous le servir en plateau d’argent…Mon Dieu !*

Nous comptons sur vous pour dénicher ces preuves et stopper ces trafics. Prenez le temps et dispositions voulues.

Fin de l’entretien. Ils quittèrent La Ferme sans avoir échangé un mot à ce sujet, ce ne fut qu’un bon moment après, alors qu’ils roulaient en pleine campagne virginienne, que Sam ouvrit la bouche.

Cette histoire ne me plait pas plus qu’à toi, mon chéri.

Il ne fallait pas être un génie pour deviner les idées folles qui couraient dans la tête d’Andrei. Cette mission était loin…très loin de le ravir. Pas plus qu’à elle.

Je n’ai jamais séduit un homme…enfin, de cette façon…pas dans la fin de lui soutirer des informations…Je…je n’ai pas la moindre idée de comment m’y prendre…Ils devraient envoyer Forsyth pour ce genre de mission…Elle se ferait sans doute un plaisir de le croquer, celui là…

Ce n’était pas Andrei qui allait lui donner des conseils pour mener à bien sa mission. Il râlait en silence, tout en conduisant.

Je sais que ce n’est pas juste, mon amour…mais qu’y pouvons-nous ? Qu’y puis je ? Envoyer Allen au diable ? Il n’attend que ça. Rien ne le rendrait plus heureux que pouvoir nous accuser de n’importe quoi…Il ne nous apprécie nullement…

Ce n’était certainement pas de cette façon qu’elle arriverait à dérider Andrei, à court d’arguments, elle préféra se plonger dans la lecture du dossier pour essayer d’en tirer autant d’information que possible.

Une véritable cible de choix, ce M. Steele. 32 ans, célibataire avec une liste de conquêtes longue comme le bras. Il s’en donnait à cœur joie pour jouir pleinement de l’existence, en fait on pouvait dire qu’il ne se privait de rien. On se doutait bien qu’avec sa fortune et son physique de jeune premier les femmes devaient lui tomber plein les bras. Comment faire pour approcher ce Casanova notoire sans éveiller ses soupçons ? Que faire pour attirer son attention ? Et la retenir !?

Arrivés à destination, Sam se lança à corps perdu dans une enquête sur le Net en essayant d’ignorer les œillades incendiaires que lui lançait Andrei en tournant par là comme âme en peine.

Internet s’avéra, comme toujours, être une intarissable source d’information. On n’avait pas lésiné au détail, là. Paul Steele était toute une célébrité. Dans le monde du golf, des finances, du jet set. L’Adonis en question semblait posséder la touche de Midas, le pouvoir de transformer en or tout ce qu’il entreprenait.

Un long soupir lui échappa alertant d’immédiat Andrei qui, n’y tenant plus, la rejoignit alors qu’elle ouvrait une page remplie de photos. Splendide animal ! Sam se mordit la langue pour ne pas lâcher de commentaire et continua d’étudier le sujet d’un œil voulu neutre.


Il faut que je me familiarise avec ses goûts…C’est vrai qu’il a l’air de préférer les brunes….Mince …oups…et quelles brunes…Regarde moi ça…

Et de signaler une ravissante créature tout courbes et charme délirant.

Peux pas rivaliser avec ça, moi !

Ton légèrement dépité qui mérita un regard attentif de la part de Sanders qui ne regardait pas la brune mais le blond en question et il fallait dire que le type était exactement le genre d’homme qu’aucun amoureux, fiancé ou mari doté d’un doigt de bon sens, ne permettrait que sa femme approche à moins de 100 mètres. Et il fallait qu’elle le séduise.

*Misère de moi !*

Mais enfin…Allen a dit qu’on avait tout le temps qu’on voudrait pour faire ce travail…

Elle ferma les pages ouvertes et se tourna vers l’unique homme de sa vie.

Ne fais pas cette tête, Andrei…Je ne ferai rien de plus que le strictement nécessaire…

Voilà de quoi ne pas le rassurer du tout ! Tous deux savaient exactement à quoi se résumait ce « strictement nécessaire ». Surtout lui, qui en avait souvent fait usage.

En tout cas…je ne veux pas avoir à coucher avec lui…

En fait cette idée la déprimait au plus haut point. Allen avait été très clair dans les termes choisis : devenir la maitresse…ce qui équivalait exactement à cela…ni plus ni moins. On ne s’attendait pas à une gentille histoire fleur bleue, à quelques bisous innocents et sorties au cinéma…

Andrei…Je t’aime…Tu es le seul homme au monde que j’aime et désire…Tu le sais, ne l’oublie jamais !

Et de le lui prouver avec toute sa science.



S’il fallait croire aux dernières informations fournies, la cible se trouvait à Acapulco, au Fairmont Pierre Marques. Impossible autrement, Steele choisissait toujours ce qu’il y a de meilleur au monde.

Il se trouvait justement dans le lobby de l’hôtel quand une apparition époustouflante eut lieu. Une femme superbe venait de faire son entrée. Grande, mince comme une tige, racée, élégante. Brune avec des yeux d’un bleu vert étincelant, elle fit se retourner toutes les têtes masculines mais n’y prêta aucune attention.

Steele aiguisa l’ouïe quand elle se dirigea à la réception et s’exprimant en un espagnol impeccable, déclina son identité en assurant avoir une réservation.

Bien sûr qu’elle en avait une. Un des superbes bungalows éparpillés dans le parc somptueux, près de la plage, non loin du golf.

Isabella Norton. Il retint le nom et la suivit des yeux quand elle s’éloigna,suivie de ses nombreux bagages, équipement de golf compris. Elle arrivait seule. Il se demanda comment une si superbe plante se trouvait seule dans un endroit comme celui là mais n’allait pas se plaindre de pareille aubaine…Il y avait sans doute un M. Norton quelque part mais s’il ne se trouvait pas avec elle, il était soit un imbécile sans pareil ou s’en fichait comme d’une guigne.

Le bungalow était parfait. Rien de tel comme pour avoir droit à toute la paix et intimité souhaitables. Bagages déposés, groom disparu, elle se dirigea vers le patio interne et laissa vaguer le regard sur ce décor de rêve.


Quel endroit merveilleux…

Sam souriait, badine, en se tournant vers Andrei qui venait de se matérialiser. Sans rien dire de plus, elle alla vers lui et lui nouant les bras au cou, l’embrassa langoureusement.

Je suis heureuse que tu sois là…tellement…

Il faisait bon de bonne heure, le soleil n’était pas encore haut et la brise sentait bon la mer. Sam regarda la petite balle, sourit, ajusta son tir et hop…La balle décrivit une parabole parfaite et alla se perdre…par là…

Franchement ! Vous pourriez faire attention….C’était ma balle ! Vous avez envoyé ma balle…

Voix ulcérée. Avec raison, on ne joue pas avec la balle de quelqu’un d’autre, surtout qu’elle l’avait fait exprès. Feignant la plus totale des contritions, elle se retourna pour faire face à l’outragé qui fonçait vers elle. Il était craquant sous ce soleil matinal…craquant et furieux.

Oh, mon Dieu…je suis désolée…si affreusement désolée. Je ne sais pas ce qui s’est passé…je suis si sotte !

Le tout accompagné d’un regard consterné, d’un savant papillonnement de cils et d’un petit sourire presque timide. L’autre sentit sa colère tomber en point mort. Il se fichait pas mal de la petite balle blanche. Elle était encore plus adorable que la veille, si possible.

Oh…pas de souci. N’importe qui peut se tromper.

*Menteur !*

Je suis Paul Steele, et de tendre la main qu’elle prit, avec un sourire charmant.

Isabella Norton. La plus étourdie joueuse de golf qui soit.

La plus jolie aussi !

*Bingo…*

Assis dans la voiturette électrique, Andrei, qui pour les effets jouait le caddy boy de service sous un aspect d’emprunt, suivait tous les faits et gestes de cette rencontre d’apparence si casuelle alors qu’en vérité, elle avait été minutieusement orchestrée.

À la fin du parcours. Steele s’avouait sous le charme. La drague allait à fond de train, avec grand style, sans précipitation…
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Mar 27 Avr - 0:22

Pas la joie ! Alors là, pas du tout.
Le discours d’Allen l’avait ulcéré au-delà des mots mais, bien sûr, Andreï n’était pas prêt à lui donner la satisfaction de lui river son clou par un éclat quelconque.


*Il n’attend que ça, le c*n ! *

N’empêche que d’imaginer un instant sa Sam dans les bras de ce Steele, le gonflait à bloc.
Ils roulèrent longtemps en silence.


*Elle ne fera pas ça ! Elle n’ira pas jusqu’au bout. Je l’ai analysée, ce n’est pas dans son caractère. Tu t’es peut-être planté, comme avant ton « accident »… Non, non, je suis sûr que non. Tu te mens à toi-même… Je suis certain de ce que j’avance.*

Pour un peu, il en aurait oublié qu’elle était dans la voiture. Sam le fit sursauter :

Cette histoire ne me plait pas plus qu’à toi, mon chéri. Je n’ai jamais séduit un homme…enfin, de cette façon…pas dans la fin de lui soutirer des informations…Je…je n’ai pas la moindre idée de comment m’y prendre…*Ben voyons…* Ils devraient envoyer Forsyth pour ce genre de mission…Elle se ferait sans doute un plaisir de le croquer, celui là…

Elle essayait l’humour… C’était grave alors. Ce gars avait une trop belle gueule pour ne pas parvenir à séduire n’importe quel jupon. Elle en remit une couche :

Je sais que ce n’est pas juste, mon amour…mais qu’y pouvons-nous ? Qu’y puis je ? Envoyer Allen au diable ? *Bonne idée* Il n’attend que ça. Rien ne le rendrait plus heureux que pouvoir nous accuser de n’importe quoi…Il ne nous apprécie nullement… *Bingo ! t’as tout bon*

Allen l’avait, lui, dans le collimateur depuis longtemps, très longtemps. Pourquoi ? Sanders ne s’était jamais penché sur cette question. Il se souvenait de son air « navré » quand on l’avait remercié pour services rendus après qu’il ait été démoli.

*Sûrement qu’il aurait préféré que je reste sur le carreau…*

Cette idée le tarauda au plus haut point.
A peine arrivés, Sam se jeta dans une exploration minutieuse du Net, lui dans ses réflexions.
Elle se méprit certainement sur son attitude mais ce n’était pas lui qui s’en plaindrait. Sam se montra très câline et pleine de sollicitude :


Ne fais pas cette tête, Andrei…Je ne ferai rien de plus que le strictement nécessaire…En tout cas…je ne veux pas avoir à coucher avec lui… *Encore heureux !* Andrei…Je t’aime…Tu es le seul homme au monde que j’aime et désire…Tu le sais, ne l’oublie jamais !

Pas prêt d’oublier une séance pareille, en tout cas.

Ils peaufinèrent les détails des jours durant.
Le beau gosse résidait actuellement à Acapulco dans l’endroit le plus huppé du coin : le Fairmont Pierre Marques.


*Se prive de rien, ce mec !*

Sam devait y faire une apparition époustouflante. La voir ainsi attifée avait failli faire disjoncter Andreï qui avait pris le parti d’en rire (jaune) :

Je vais prendre un ticket pour la file qu’il y aura derrière toi.

Le cœur serré, il l’avait laissé faire son numéro avant de la retrouver au bungalow réservé.
Seule ? Elle ne le serait jamais vraiment. Sous divers aspects, Andreï allait veiller sur elle mieux que sur la prunelle de ses yeux.
Parcours de golf… Rencontre en apparence anodine. Lui était le caddy-boy de service, obligé de ronger son frein en silence.


*Non mais regardez-le… Il lui bave presque dessus*

Ecœuré, tracassé, Andreï subit de loin la scène N° 1 de séduction.
Emoustillée, Sam rentra au bungalow où Sanders, bougon, relisait le dossier.
Sans ambages, elle lui fit part de son expérience, commentaires à l’appui, dans un babil enjoué.


Ça va ! grogna-t-il, sec. J’ai vu. Tu dînes avec lui ce soir ? Parfait. Je prendrai la place d’un des garçons de salle, j’ai déjà prévu lequel.
Il reste trois heures…


Elle se montrait si prévenante. Il n’était pas d’humeur. Se détachant de son étreinte, il ordonna :

Dors un peu ! Douche-toi et prépare-toi à la phase N°2. Je vais m’absenter un moment mais je reviendrai… à temps.

Cette phase serait encore pire que la précédente, il n’en doutait pas.
Tant pis si elle le jugeait jaloux : il l’était. Mais ce n’était pas uniquement cela qui guidait ses réactions.
Quelque chose clochait dans le dossier. Son flair ne pouvait pas se tromper.
Il l’avait remarqué depuis la 1ère lecture. Un type au-dessus de tous soupçons… des maîtresses à tour de bras… Sam elle-même avait été saisie par ses choix, se jugeant au départ incapable de rivaliser avec de tels canons de beauté.
Il avait beau fouillé en long, large et en travers, ces multiples femmes semblaient s’être évaporées dans la nature…
Pendant qu’une stratégie d’approche s’amorçait, il avait mené une enquête parallèle sans en souffler mot à sa compagne. Sam avait un rencard ce soir ? Il en avait deux. Laissant sa belle se reposer, il s’activa :


1er portoloin

Ding dong

Bonjour, je suis Gerald Benson, de People. J’ai rendez-vous avec Miss Gilmore.

Un domestique l’introduisit auprès d’une grande brune qui se leva à son approche.

Miss Gilmore, je suis enchanté que vous ayez accepté de me recevoir. Gerald Benson pour vous servir.

Baisemain, blabla… La jeune femme semblait néanmoins sur la défensive mais accepta « l’interview » proposée tout en réclamant des boissons à son personnel.

Comme vous ne pouvez l’ignorer, notre journal ne s’intéresse qu’aux gens qui font la une…

Cela fait longtemps que j’ai déserté les colonnes des médias.

Nous nous en sommes rendu compte, d’où ma visite. Il fut un temps où l’on ne parlait que de vous, chère Miss Gilmore.

C’était… avant.

Avant quoi ? Nos lecteurs sont friands de détails… surtout de ceux… cachés.

Trois gouttes de véritasérum déposées dans son alcool, la belle n’y vit pas malice.
Elle sourit ; il embraya :


Vous semblez avoir disparu de la scène publique peu après vous être notablement affichée en compagnie de Paul Steele. Que s’est-il passé ?

Le récit le cloua sur place. Une veine qu’il soit assis et que son enregistreur soit branché.
Trente minutes plus tard, il remerciait son hôtesse et s’éloignait d’un pas mal assuré vers un coin discret d’où il transplana.


2ème portoloin

Situation quasi identique.

La créature qui le reçut ne reflétait plus grand-chose de la splendeur passée.
Selon ses sources, Sanders était certain qu’il s’agissait de la dernière conquête officielle de Steele. Elle avait duré trois semaines. Là, elle ressemblait plutôt à une loque qu’autre chose. Certes son habitation était luxueuse, les bijoux clinquants, mais elle…
Picolant sec et sans vergogne, Miss Schein se montra aussi réticente que Jessica Gilmore avant de céder au véritasérum.
De quoi dresser les cheveux à moins aguerri !
Patraque, quasi nauséeux, Andreï retourna au bungalow d’Acapulco.


Sam dormait. Il ne la dérangea pas. La douche qu’il s’octroya lui lessiva le corps mais pas la tête.
Devait-il lui rendre des comptes ?


*Fais pas l’idiot. C’est un coup à tout foutre en l’air. Elle doit savoir… Non ! ça gâcherait sa spontanéité et l’autre se méfierait. Mais… Pas de mais, Sanders, tu dois assumer. *

Les dés étaient pipés… Depuis le début…

*Allen ne pouvait pas ne pas savoir… Sciemment, il a oblitéré ces… détails…*

Il s’en serait frappé la tête au mur. Des bosses ne l’aideraient, ne les aideraient en rien.
Très tendrement, il alla secouer Sam :


Tu dois te préparer pour l’acte deux, ma chérie. Fais comme tu le sentiras, je ne t’en voudrai pas et ne serai jamais bien loin. Je t’aime.
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Mar 27 Avr - 17:00

À la casuelle rencontre sur le green, s’en était suivi le parcours complet. Sam faisant un judicieusement pauvre étal de ses talents de golfeuse, le très aimable M. Steele crût bon faire apport de sa science pour améliorer sa technique. Tout douceur et prévenance, sans rater l’occasion de l’enlacer, mine de rien. L’instructeur parfait, sans doute le plus séduisant des alentours. Séducteur talentueux, ce qui est plus. Ni trop ni trop peu, il appliquait la dose exacte de charme. Sam s’appliquait à penser à Andrei, qui n’avait pas relâché sa surveillance, elle en était sûre.

Au parcours avait succédé une agréable promenade au bord de la mer, dans le parc. Il fallait, à tout prix, découvrir les beautés sidérantes de cet endroit. Il y avait vraiment de quoi s’en sentir époustouflé, les lieux étaient d’une rare perfection. Il était le guide parfait, ne manquant pas de trouver le commentaire ponctuel, l’anecdote exacte, réplique à tout.
Faisant preuve d’un esprit …très alerte. En définitive, c’était un vrai régal perdre le temps en pareille compagnie. Au fond, cela pouvait même devenir grisant. Dangereusement grisant !

Déjeuner en sa compagnie sembla le plus normal du monde. La conversation était fluide, facile. Le charme en branle bas de combat, de part et part. Flirter avec un homme pareil se révélait comme un délice incommensurable.

S’arrachant à l’éclat ravageant de ces prunelles bleues avec la promesse de se retrouver pour le dîner, Sam retourna au bungalow pour y trouver un Andrei de mauvais poil, révisant exhaustivement le dossier remis par Allen. De continuer comme ça, il finirait par le savoir par cœur.


Tout marche sur des roulettes. Ça a été presque un jeu d’enfant…J’ai cru qu’il allait se fâcher tout rouge avec le truc de la balle mais…au contraire…

Et de babiller allègrement sur les entrefaites de la journée, ce qu’il ne sembla pas trop agréer.

Ça va ! J’ai vu.

Un vrai grognement d’ours, sec, coupant. Andrei était vraiment de mauvaise humeur. Ça la prit de court et fit mal.

Je…Nous nous retrouverons plus tard…

Tout son entrain était tombé à zéro face à cette mine fermée.

Tu dînes avec lui ce soir ? Parfait. Je prendrai la place d’un des garçons de salle, j’ai déjà prévu lequel.

Ah bon…

Il reste trois heures…

Faisant fi de ses grognements, Sam s’approcha de lui, se coulant dans ses bras, enjôleuse. Elle avait un besoin fou de le sentir proche pour y puiser de la force et continuer, mais Andrei n’était pas d’humeur aux câlins et la repoussa, sans trop de douceur, au lieu de cela, donna des ordres précis.

Dors un peu ! Douche-toi et prépare-toi à la phase N°2. Je vais m’absenter un moment mais je reviendrai… à temps.

Elle se retint de faire la moue, fouettée dans son amour propre, elle obtempéra sans un mot, ravalant les larmes qui menaçaient.

*Tu es stupide et enfantine, ma fille…Ce n’est pas un jeu. C’est du boulot !*

Une longue douche la remit d’aplomb et suivant le sage conseil de son chéri alla s’allonger un moment pour être fraîche et dispose pour affronter la soirée.

Il lui sembla entendre qu’Andrei sortait mais déjà un paisible sommeil la prenait.


Elle avait dû dormir assez longtemps. Quand Andrei la secoua doucement, la nuit tombait.

Tu dois te préparer pour l’acte deux, ma chérie. Fais comme tu le sentiras, je ne t’en voudrai pas et ne serai jamais bien loin. Je t’aime.

Sam sentit son cœur se serrer mais ce n‘était pas le moment de flancher. Andrei souriait mais il n’y avait aucune joie dans son expression. Ses yeux étaient graves.

Je t’aime aussi, Andrei Sanders…Je déteste ce qui m’attend mais on ne peut pas faire marche arrière.

Ils savaient sciemment que c’était ainsi. Prenant son courage à deux mains, elle se leva, déterminée à faire de son mieux pour arriver le plus vite possible à leurs fins.

La robe choisie était très seyante. Blanc perle, contrastant délicieusement avec le ton doré de sa peau. Elle releva les cheveux en un chignon qui laissait échapper, gracieusement quelques mèches. Des longues boucles d’oreille complétaient l’ensemble avec une touche d’exotisme élégant. Le décolleté était un peu trop plongeant à son goût mais n’étant pas là pour jouer les collégiennes prudes mais plutôt les bombes sexy, il fallut se faire à l’idée.

Paul l’attendait, comme convenu, au bar. Elle avait tardé, exprès mais il semblait avoir pris son mal en patience et commandé un whisky en attendant.

Je suis désolée, minauda t’elle, je n’arrive jamais à être à l’heure !

C’était assez minable comme entrée en matière mais il ne s’en porta pas plus mal. Il baisa sa main, charmant.

L’attente aura valu la peine, tu es merveilleuse, Isabella !

Il prononçait son prénom d’une façon si délectable et caressante que, malgré elle, Sam sentit un long frisson la parcourir. N’importe laquelle des femmes là présentes, se serait surement damnée pour être à sa place. Tout en cet homme était une invitation au péché…et pour les effets, n’avait d’yeux que pour elle.

*Il doit passer des heures face au miroir pour entretenir une image si parfaite…Il doit se tuer au Fitness. Sans doute à t’il un instructeur particulier…Il a pris des classes de diction ou quoi ? Seigneur, il y a maldonne quelque part…Personne…personne ne peut être siiiii parfait. Mince…et ce sourire…Hum, il doit avoir fait le bonheur d’un orthodontiste, celui là…*

Encouragée par ces pensées si peu charitables, elle ne cessait de jouer son rôle de vamp en action. Sans exagérer mais consciente d’être en train de donner un sacré coup de pouce aux prétentions de l’apollon de service. Parce qu’on pouvait bien se douter qu’il en avait, des prétentions, qui ne se limiteraient sûrement pas à une gentille promenade au clair de lune.

Le garçon de salle s’acquittait de son travail avec véritable ferveur. Il ne se passait pas cinq minutes d’affilé sans qu’il n’apparaisse servir de l’eau, enlever une miette, s’enquérir sur un désir quelconque ou simplement se planter dans les alentours, surveillant, mine de rien, tous leurs faits et gestes. Paul ne sembla pas relever ce fait, fasciné comme il se montrait avec le lumineux sourire de sa compagne, l’éclat sans égal de ses yeux et logiquement, la profondeur de son généreux décolleté.

Entre ceci et cela, Paul voulut tout de même savoir pourquoi une femme si splendide se trouvait seule et démunie en ce bas monde cruel. Sans le douter, Sam se lança dans un récit poignant, celui de ses misères. Sûre qu’il n’aurait pas hésité à chercher des informations sur elle dans le Net...et à en trouver en quantité suffisante pour satisfaire sa curiosité.

L’histoire d’un mauvais divorce tenait toujours le chemin. Elle s’appliqua à donner de la véracité à ses paroles en mêlant opportunément soupir ou larme furtive. Sam se méconnaissait ce talent histrionique mais le résultat fut celui voulu, une de deux, l’autre était un acteur consommé ou gobait allègrement son histoire.

Arrivés au dessert, cela faisait déjà un moment que Paul ne lâchait plus sa main. Sam avait des frissons chaque fois que son pouce caressait sa paume et que ces merveilleuses prunelles couleur de ciel lui envoyaient des messages de plus en plus explicites. Il fallait vraiment être de pierre pour résister à cet assaut de charme pur. Elle voulut s’imaginer taillée dans du granit.

*Dieu tout puissant, vivement que les crêtes Suzette déclenchent un incendie !*

Mais elles furent délicieuses et le seul feu qui couvait dangereusement était celui provoqué par cet exemplaire masculin au top de la forme.

Ils quittèrent le restaurant, s’éloignant irrémédiablement de l’orbite protectrice du « garçon de salle ».

La lune au rendez vous, resplendissait sur la mer. La brise tiède, chargée de senteurs, portait doucement des notes mélodieuses. Tout était si invraisemblablement parfait, qu’on se serait cru dans un décor hollywoodien.

Tu es parfaite, Isabella !

Sam s’en doutait, avec tout le mal qu’elle s’était donné pour en arriver là ! Pour le moment, elle se contenta de sourire, modeste et de fixer son attention sur le vol d’une luciole.

Je n’aurais jamais cru pouvoir rencontrer une femme comme toi…Il a suffi de quelques heures et je suis à tes pieds.

*Quel mièvre !*

Oh, Paul…Je t’en prie…

*De plus qu’il doit débiter ça à chaque brune pulpeuse qui croise son chemin !*

C’est vrai qu’il sonnait absolument sincère.

*Qui sait ? Il en est peut être convaincu ? En tout cas, très pris dans le rôle…*

Et comment ! Il avait ce rare talent pour faire sentir à une femme qu’elle était unique dans son genre, unique à ses yeux…etc.

Être doucement enlacée, à un détour de sentier, dans ce parc de rêve, ne la prit pas de court. Qu’il l’embrasse sembla la suite la plus logique, qu’il s’y prenne si adroitement qu’elle sente ses jambes flageoler…pas prévu du tout ! Et il n’y avait pas que ses jambes qui flageolaient, tout son être se défaisait dans un embrasement fou. Moment de paniquer un peu!


*Andrei ! Andrei ! Andrei !*

Mais c’était Paul Steele qui était là, en train de la séduire de maitresse façon. Cédant à une impulsion toute humaine, elle se trouva en train de lui rendre ses baisers. Le bon sens céda d’un cran…ou de deux…Une alarme insistante commença à résonner dans son esprit obnubilé.Panique gagnant du terrain!

C’est…Ça va trop vite, Paul…Je… ne veux pas me précipiter !

Quoi de plus légitime, la pauvre venait de divorcer, très plausible que son cœur soit encore meurtri.

Je comprends, Isabella…Excuse moi d’être si impulsif, je perds la tête avec toi !

*Oups !*

Exemplaire, il tint à l’accompagner jusqu’à son bungalow. Il n’insista pas pour entrer avec elle, après un dernier baiser à lui en tourner la tête, il la quitta avec la promesse de se retrouver le lendemain pour poursuivre avec la leçon de golf.

Sam ouvrit la porte et s’engouffra à l’intérieur, plongé dans une demi-pénombre, entretenue par une petite lampe. Avec un soupir entrecoupé, elle découvrit Andrei , debout près de la large fenêtre, le regard perdu. Son cœur s’emballa dans une chamade folle en avançant vers lui. Sans pouvoir les retenir, les larmes coulèrent. Elle se jeta dans ses bras…


C’est toi que j’aime…
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Mer 28 Avr - 12:34

S’il avait pressenti que ce serait dur à assumer jamais Sanders ne s’était attendu à ce que cela le soit autant. Divine… Comment la qualifier autrement dans cet écrin blanc qui lui seyait à ravir sur sa peau dorée ?
Un garçon de salle drogué, pétrifié dans un coin oublié ? Et alors ? Andreï avait pris cette place peu reluisante afin de roder au plus près d’une table à laquelle Sam ne s’ennuyait pas le moins du monde.
Ils avaient normalement bâti un scénario à toute épreuve expédié sur le Net au cas où. Aux yeux du monde, Isabella était divorcée de fraîche date. Belles compensations financières à l’appui, cette isolée devenait un morceau de choix. Ici où là, au hasard de son service assidu, Andreï capta des bribes de conversation à lui retourner le foie.


*Si au moins elle avait l’air de se défendre… Même pas… Ou elle est actrice consommée, ou la drague marche à fond !*


Sous des dehors imperturbables, Andreï bouillait mais se contenait… lui.
Il les vit se diriger vers les jardins.


*Pas la peine d’assister à la suite où tu pètes un câble.*

Il avait mieux à faire qu’à se torturer l’esprit. Un transplanage express, il fut dans la suite de Steele.
Les sortilèges fusèrent de quoi se rendre invisible à d’éventuelles alarmes et caméras.
Une fouille systématique à grande vitesse se mena. Sans vouloir penser à ce que fabriquait Sam, il décortiqua la chambre et le bureau du séducteur. Hormis quelques ustensiles réprouvés par la morale, il ne dénicha rien. Dépité, pressé par le temps, force fut de transplaner au bungalow.
Les minutes s’écoulèrent, silencieuses, solitaires…


*C’est une novice… Pas en amour… Avoue que tu l’as séduite assez facilement… Qui sait, elle aime peut-être juste ça : être séduite ? Pas Sam… Là, tu flattes ton égo, mon pote. Aucune importance. Si elle abuse, je m’en remettrai. Que tu dis ! T’as jamais été aussi mordu de toute ta vie. C’est un fait… J’admets (soupir) Mais ça ne change rien : ce qui doit être le sera. Laisse-moi rire ! Ris si ça te chante et va au diable*

La porte s’ouvrit et se referma vite. Il perçut son halètement de biche affolée et la reçut dans ses bras comme un oiseau tombé du nid :

C’est toi que j’aime…

A moins d’être taré, Sanders ne pouvait se méprendre. Sam était aux quatre cents coups d’émotions bouleversantes. Elle tremblait, pleurait…
Lentement, il caressa sa chevelure dont il défit le savant chignon. Un baiser sur le front, il la berça :


Je sais, ça va aller. Ce type est… dangereux… * Plus que tu crois* N’importe quelle oie blanche se laisserait convaincre de ses bonnes intentions. *Pas toi, hein ?*(Baiser sur le nez) Il est très persuasif… ne l’ai-je pas été pour toi ?*Dis non !* (baiser sur les lèvres) Oublie ça. Un baiser, des caresses ne signifient rien. Tu le sais, tu m’as vu embrasser Forsyth et j’ai rien fait avec elle… parce que je t’aime toi, Forrester.

Et de le lui prouver de façon magistrale, même si un peu brutale…

Petit déjeuner pour deux, à l’intérieur question d’esquiver les enquiquineurs. Plutôt froid, Sanders résuma la situation :

Il t’a à sa botte, on dirait. Tu dois en profiter au maximum. D’après ce que tu dis, le programme du jour est déjà établi : 9 h30 parcours de golf. Déjeuner sitôt terminé. Farniente… *On se doute duquel…* 16h plage ou autre… 20h dîner, 22h30 casino.
Je ne serai jamais loin. Si un truc cloche tu sais quoi faire.


Elle avait l’air tellement perdue, la pauvrette…

Je ne serai pas constamment à tes basques… J’ai des choses à faire. Hier j’ai essayé de fouiller sa suite pour que dalle… Ne t’énerve pas. Cela ne signifie rien. J’ai dû faire vite, je prendrai plus de temps aujourd’hui si tu t’arranges pour le retenir loin de son coin.

Au moment de se séparer, il la retint contre lui avec tendresse et force :

Ne t’inquiète pas. Quoique tu doives faire, on s’en sortira.

Un long baiser plus tard, il la laissait aller retrouver l’autre.
Se reversant un café, il fit disparaître les vestiges du repas et toutes les traces de sa mâle présence. En aucun cas Steele ne devait savoir, même via le personnel, qu’une autre personne partageait ce bungalow avec Sam.
Sa nuit avait été courte. Alors que sa douce reposait contre son torse, Sander avait longuement gambergé. Bientôt, très bientôt, Steele allait augmenter la pression. D’après les rapports fournis et leurs investigations personnelles, le coco était du genre impatient. Il serait très difficile à Sam de le maintenir à distance longtemps.
Un plan B avait surgi dans la tête lucide d’Andreï. Sans que Sam ne se réveille, il s’était dirigé vers le Net et n’avait pas lésiné dans ses recherches. Depuis qu’il était entré dans ce curieux métier, Sanders s’était constitué sa banque de donnée très privée. Vu le nombre d’identités diverses à endosser, il était nécessaire de parfois copier un individu sans avoir recours au polynectar pas toujours disponible. Aussi, sans hésiter, Andreï fouilla la liste des individus auxquels il pouvait facilement s’adapter. Sa mémoire ne l’avait pas trahi. Il relut attentivement le profil du gars :


*Bingo ! Absolument parfait !*

Une autre recherche s’avéra nécessaire pour les détails.
Extrêmement réjoui par ses découvertes, Andreï bidouilla encore un peu avant de se réinstaller auprès d’une Sam délicieusement belle dans son inconscience :


Dors tranquille. Je veille.

Maintenant que Sam retrouvait Steele, il pouvait entrer en scène.
Sa coupe de cheveux changea, son teint s’éclaircit. Pour le reste tout collait.
Transplanage express à l’aéroport. La limousine était là, bagages et personnel aussi.
Voiturage sans heurt, arrivée au Fairmont Pierre Marques.


Bonjour, bonjour ! sourit le dandy. Ma suite est-elle prête ? Je n’ai réservé qu’hier soir.

Pas de souci, Monsieur Lemercier. Nous sommes ravis de vous compter parmi nous. Votre voyage fut-il agréable ?

(Petite moue) Pas assez m’enfin… Je suis là ! J’ai pu dormir, ouh ! ça faisait longtemps. Si bien que je pète la forme. Je signe où ?

De nombreuses têtes ahuries assistèrent à cette arrivée massive d’un gars hyper maniéré en costume blanc, chemise hawaïenne, cheveux gominé et lunettes solaires, flanqué d’un majordome et d’une soubrette.

Guillaume, occupez-vous des bagages. Lisette, préparez la suite comme je les aime. Des fleurs, des fleurs, je veux des fleurs partout ! Ouh !

Gestes efféminés à l’appui, Jean-Louis Lemercier ondula du bassin jusqu’aux ascenseurs.
Quelques minutes plus tard, il réapparaissait dans le hall en compagnie de Guillaume transformé en caddy-boy.


Nous allons au golf. J’espère qu’il y a du beau monde aujourd’hui ?

On s’empressa de le rassurer et de l’orienter.
Jean-Louis Lemercier était connu du monde entier pour ses excentricités. Styliste de haute couture, on lui pardonnait tout tant il avait sa façon particulière de régler les problèmes possibles et imaginables. Même ceux qui le détestaient finissaient par lui trouver du charme. Toujours d’excellente humeur, en apparence, ce milliardaire avait une réputation peu banale. Pour certains, c’était une tapette notoire, pour d’autres un séducteur ravageur. En fait, Jean-Louis Lemercier fréquentait les deux bords avec une déconcertante facilité. La presse pourrait commenter ses prouesses, le vrai Lemercier se la coulait douce dans un temple bouddhiste d’où il n’était pas prêt de sortir.


*Cible en vue*


Le spectacle était écoeurant aux yeux d’Andreï. Baveux, Steele tentait d’améliorer le swing d’Isabella qui roucoulait de plaisir dans ses bras.
La voiturette freina, il descendit, maniéré au possible, tout sourire dehors :


Qui vois-je ? Ne serait-ce pas le grand Paul Steele ? OOoohh ! (voix plus mâle) la belle brunette ! Bonjour, je suis Jean-Louis Lemercier. Vous savez ? Le styliste déjanté !
Je vois que vous ne vous ennuyez pas, mon cher. Une partie sérieuse vous siérait-elle ? ça fait des lustres que je n’ai pas croisé un adversaire à ma taille, ouh !


Sam paraissait absolument béate, paf de chez paf. Il lui adressa un clin d’œil coquin avant de tester Steele. Celui-là n’avait pas l’air d’apprécier l’interruption de ses leçons. Un public discret observait la scène. Plutôt sec, Paul grogna :

J’ai entendu parler de vous, Monsieur Lemercier…

En bien, j’espère ! Dites-oui, mon chou !

Traiter Steele de chou était d’une audace suprême… La façon dont Lemercier le couvait prouvait qu’il le trouvait très à son goût, ce qui ne l’empêcha pas de reluquer ouvertement les formes pulpeuses de la brunette.

D’accord pour combler des trous ? 10.000 le point, ça vous dit ?

Le pari était chaud. Le public se rapprochait. Le grand golfeur résisterait-il ?
Comme dépité, Steele accepta en glissant à Sam :


Je vais l’écraser, ne t’en fais pas.

Le parcours débuta. De notoriété publique Steele était un champion en comparaison de ce farfelu de Lemercier. Pourtant…

Ouh ! Je ne pensais pas réussir cet eagle !

De trou en trou, la différence se faisait. A la surprise générale, Steele était en train de se prendre la dégelée de sa vie. Les fers se choisissaient au quart de tour. Concentré comme jamais, Andreï n’usa qu’une seule fois de la magie pour dévier d’un poil la balle d’un adversaire de plus en plus mal luné.

Sautillant sur place, battant des mains tel un gosse ravi, Jean-Louis exulta :

J’ai gagné, j'ai gagné. Qui l’eut cru ? On en refait une demain, hein ? Je me fous du fric… Je voudrais vous le laisser contre un dîner, un simple dîner, en compagnie de la femme la plus ravissante de l’endroit.

Et de reluquer profondément la poitrine de Sam.
Le NON, strict et sec de Paul faillit gâcher l’ambiance ludique.


Faites pas cette tête, ma mignonne, dit Jean-Louis en flattant la joue d’Isabella : Je ne vous quitte pas de sitôt !
A ce soir ! Lança-t-il à la cantonade avant d’onduler en sifflotant vers sa voiturette.


Objectif N°1 réussi : énerver Steele.
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Mer 28 Avr - 23:50

Andrei. Seul lui comptait. Se retrouver à l‘abri, dans ses bras, lui permettait de redevenir elle-même. Et la Sam de toujours avait peur, se voyait dépassée, craignait un faux pas…Craignait tant de choses en fait.

Il la protégeait. La consolait et elle savait n’avoir besoin que de cela pour être heureuse de nouveau.

Je sais, ça va aller. Ce type est… dangereux…

C’est affreux, souffla t’elle sans bouger d’un pouce alors qu’il caressait sa tête, il est si…

N’importe quelle oie blanche se laisserait convaincre de ses bonnes intentions.

Là, elle releva la tête et le regarda, contrite.

Je fais si oie blanche que ça ?

Il déposa un baiser sur son nez en souriant.

*Pas si blanche que ça…mais oie quand même, ma pauvre !*

Il est très persuasif… ne l’ai-je pas été pour toi ?

Ce n’est pas la même chose…Toi, je t’aime…et puis…c’était différent…

Oublie ça. Un baiser, des caresses ne signifient rien. Tu le sais, tu m’as vu embrasser Forsyth et j’ai rien fait avec elle… parce que je t’aime toi, Forrester.

C’était la seule chose qu’elle voulait entendre, savoir, sentir même si sa façon de le lui prouver fut un peu brutale, la surprenant un peu.

*Il ne va pas te le dire…mais il est furieux…Quelle situation odieuse !*

Au réveil, elle le trouva un peu froid mais l’attribua à son professionnalisme. Il ne s’agissait que d’une mission et c’est comme tel qu’ils devaient l’envisager.

Il t’a à sa botte, on dirait. Tu dois en profiter au maximum. D’après ce que tu dis, le programme du jour est déjà établi : 9 h30 parcours de golf. Déjeuner sitôt terminé. Farniente… *On se doute duquel…* 16h plage ou autre… 20h dîner, 22h30 casino. Je ne serai jamais loin. Si un truc cloche tu sais quoi faire.

*Crier au secours ? Lancer des étincelles avec ma baguette ? Courir ? Faire tout foirer comme une conne ?*

Je ne serai pas constamment à tes basques… J’ai des choses à faire. Hier j’ai essayé de fouiller sa suite pour que dalle… Ne t’énerve pas. Cela ne signifie rien. J’ai dû faire vite, je prendrai plus de temps aujourd’hui si tu t’arranges pour le retenir loin de son coin.

Avec un soupir, elle acquiesça, résignée, préparant son esprit pour reprendre ce rôle qui lui était odieux même en semblant très plaisant.

Pas de souci…Je le maintiendrai occupé mais après le déjeuner je reviens ici. Il peut prétendre ce qu’il voudra et toi te faire de idées…Je ne vais pas sauter dans son lit comme une idiote…

Et elle priait pour que cela ne soit pas nécessaire.

*J’ai beau aimer mon pays mais quand même…vais pas coucher avec tous les suspects de trafics étranges…même s’ils ressemblent à Brad Pitt…en mieux !*

Forte de ces bonnes intentions, elle alla prendre une douche, seule. Sa tenue pour jouer au golf était très sexy, aucun doute sur cela. Le polo moulait sa poitrine à souhait et les shorts, à la limite permise par la bienséance, exhibaient impudemment ses jambes kilométriques et bronzées. Jolie visière blanche et lunettes de soleil complétaient la mise.

Au moment de le quitter, Andrei la surprit avec une longue étreinte et un baiser délicieux, de quoi lui faire remonter le moral en flèche.


Ne t’inquiète pas. Quoique tu doives faire, on s’en sortira.

Elle voulait le croire.

Paul l’attendait au golf, comme prévu la veille. Il sembla absolument ravi de la voir et ne se gêna pas pour reluquer à souhait toutes les bontés anatomiques révélées par sa tenue.

*Seigneur...Si Gerry me voyait en ce moment, il en tomberait raide !*

Entrant dans le jeu, elle octroya l’adonis d’un sourire resplendissant espérant qu’il n’oserait pas l’embrasser devant tout ce beau monde là réuni. L’animal osa. Elle s’écarta, un peu trop vivement, ce qui fit sourire le fieffé séducteur. Il les aimait un peu rétives, ce qui donnait plus de saveur au jeu.

Il conduisit lui-même leur voiturette, laissant les caddy-boys suivre dans une autre.


Tu es radieuse, ce matin, Isabella.

Merci, Paul…Une bonne nuit de sommeil fait des miracles !

*Mon Andrei fait des miracles !*

Et ainsi de suite. Conversation anodine à n’en plus pouvoir, ce qui laissa à Sam le loisir de se concentrer pour esquiver les mains un peu trop baladeuses de Steele. À peine arrivés sur le terrain, elle sauta rapidement à terre.

J’ai hâte de commencer avec la leçon…Il faut à tout prix que j’améliore mon jeu.

La veille, elle s’était assurée de sembler le plus gauche possible, alors que son jeu était très bon mais pour les effets il n’était pas question que ce fat la croit capable de le battre sur son propre terrain.

La leçon durait déjà depuis une bonne demi-heure et Sam était sûre que ce ne serait pas ce jour là qu’elle risquait d’améliorer son « swing » mais plutôt les tactiques d’évasion contre séducteurs entreprenants.

Et puis, sous ce soleil radieux, dans ce paysage d’idylle …Une voiturette freina et « Ça » en débarqua. De prime abord, Sam crut avoir des visions en voyant avancer vers eux, le type le plus extravagant qu’elle ait jamais vu. Certes il portait la tenue obligée du golfeur mais dans son cas elle était en couleurs pastel et sa casquette était coquettement portée. Quel sourire ! Et ses manières ?

*Seigneur…c’est quoi ce truc ?*

Le « truc » en question était un grand bonhomme aux manières les plus affectées qui soient, d’aspect très séduisant gâché irrémédiablement, à ses yeux, par sa tenue si…enfin…délicate ? Par se manière si…exagérées ?

Qui vois-je ? Ne serait-ce pas le grand Paul Steele ?

Cette voix…à vous en taper sur les nerfs et en plus avec un accent français à couper au couteau. Sam n’était pas du genre ultra conservateur ni rien de semblable mais les « homos » si à la mode ces derniers temps, l’énervaient assez…sauf que celui là…

*Sais pas pourquoi mais il…me donne un petit air de déjà vu !*

Et l’autre de baisser ostensiblement ses lunettes et la regarder, sans cacher en rien sa vive admiration et dire, d’une belle voix profonde, bien plus masculine.

OOoohh ! La belle brunette ! Bonjour, je suis Jean-Louis Lemercier. Vous savez ? Le styliste déjanté!

Ah!...Enchantée!, dit elle automatiquement quoique toujours sidérée.

*Tu as l’air fine là…Idiote aussi, arrête de te comporter comme une sotte !*

Cela ne dura que deux secondes pendant lesquelles il la regarda droit aux yeux et Sam sentit un frisson lui courir le dos.

*Ce n’est pas possible…J’ai des visions !*

Je vois que vous ne vous ennuyez pas, mon cher. Une partie sérieuse vous siérait-elle ? Ça fait des lustres que je n’ai pas croisé un adversaire à ma taille, ouh !

Ce « ouh ! » était de trop mais sans doute c’était bien sa façon de s’exprimer, après tout, il était ce qu’il était et que le bon Dieu s’en charge. Pas besoin de regarder Paul pour deviner qu’il grinçait des dents, néanmoins il se montra assez poli même si pincé.

J’ai entendu parler de vous, Monsieur Lemercier…

La riposte de l’autre fut de haut folklore et d’une audace effarante.

En bien, j’espère ! Dites-oui, mon chou !

Sam eut un petit haut de corps, espérant que Paul n’irait pas l’assommer avec son club mais Steele fut à la hauteur de son éducation même s’il était loin d’être ravi. Lemercier ne fit aucun secret sur son admiration vers le blond, en fait il semblait le trouver à croquer vu sa mine de chat gourmand mais acte suivi tourna son attention vers elle et la jaugea avec un sans gêne très masculin, détaillant ses courbes avec une expression …alléchée. Déjà qu’un instant auparavant, il lui avait adressé un clin d’œil trop coquin pour être ignoré.

La sensation de « déjà vu » ne fit que s’accroître.


D’accord pour combler des trous ? 10.000 le point, ça vous dit ?

Wow ! Il ne manquait pas de toupet, mine de rien, Sam l’observa avec plus d’attention. Un doute impossible s’insinuait dans son esprit mais déjà Paul acceptait le pari.

Je vais l’écraser, ne t’en fais pas.

Ceci glissé à son oreille en la frôlant de ses lèvres.

Bonne chance !, souffla t’elle, en lui souriant, angélique.

Force fut de les suivre alors que le parcours débutait. Jean Louis Lemercier pouvait être une tapette notoire et tout ce qu’on voudrait, sa façon de la regarder n’avait rien de maniéré tout autant que celle de jouer au golf. Deux choses qu’il faisait comme un homme…très homme. Quand il ne de déhanchait pas comme une folle quelconque, ses mouvements étaient élégants, racés, sûrs comme ceux d’un fauve, comme ceux de…

*Non…ce n’est pas possible…quand même pas ! Tu radotes, ma fille…Andrei ne ferait jamais une chose pareille !*

Ouh ! Je ne pensais pas réussir cet eagle !

Malgré elle, Sam pouffa, ce qui lui gagna un regard vexé de la part d’un Paul plutôt enragé. Mine de rien, Lemercier était en train de le battre joliment.

À mesure qu’on avançait sur le parcours, Sam se convainquait de l’impossible. À l’avant dernier trou, elle en eut la totale conviction. Il suffit d’un regard et d’un sourire complice. Elle sût.

*Il est fou !...Complètement fou…et merveilleux !*

Elle crut déceler un peu d’aide magique pour dévier, juste d’un poil, la balle de Paul et s’octroyer le jeu, ce qu’il accueillit avec des marques d’enthousiasmes délirantes. Le voir sautiller sur place comme un gosse le matin de Noël fut irrésistible. Elle dut se mordre la lèvre pour ne pas rire aux éclats.

J’ai gagné, j'ai gagné. Qui l’eut cru ? On en refait une demain, hein ? Je me fous du fric… Je voudrais vous le laisser contre un dîner, un simple dîner, en compagnie de la femme la plus ravissante de l’endroit.

Il n’y allait pas de main morte, évidemment le grognement de cavernaire outragé de Steele manqua de tout sens de l’humour.

NON !

On ne s’attendait pas qu’il dise le contraire mais l’autre le prit avec incommensurable sagesse, enfin, quelque chose de ressemblant mais menant l’audace jusqu’aux dernières conséquences alla jusqu’à lui flatter la joue.

Faites pas cette tête, ma mignonne. Je ne vous quitte pas de sitôt ! À ce soir !

Sam se força à ne pas le suivre du regard, de toute façon, Paul l’entrainait déjà vers leur voiturette en pestant à voix basse.

Je déteste ce type !

Moi je le trouve…comique !, assura t’elle, si extravagant…et Dieu, quel accent épouvantable !

L’autre se fichait de l’accent ou extravagances. Possessif, il passa son bras sur les épaules de la jeune femme.

Je n’aime pas la façon dont il te regarde !

Mais voyons, Paul…qu’est ce que ça peut faire…Il est…absolument...Ouh ! Je dirais que c’est plutôt moi qui devrais me faire de la bile…

Pourquoi dis tu ça ?

Elle lui sourit, badine et lui échappant monta dans la voiturette.

Il te reluquait sans aucune gêne…comme quoi, je pense que tu lui as tapé dans l’œil !

La tête de Paul valait de l’or et elle ne se priva pas de rire de bon cœur. Sitôt installé à ses côtés, il l’octroya d’un baiser à couper le souffle qui lui signifiait clairement vers quel camp il penchait.

La rencontre avec Jean Louis Lemercier avait gâché sa matinée mais Paul essaya de retrouver son entrain et s’y prit avec grand enthousiasme. Il ne perdait pas de temps pour avancer hardiment vers son but. Sam bénissait qu’ils se trouvaient dans un endroit assez concurrencé sans cela, Merlin savait de quoi aurait été capable Steele. Il ne la lâchait pas, la tenant collée à lui avec son bras passé autour de sa taille, laissant parfois sa main dériver un peu plus bas quand on ne les observait pas de trop près.

Je t’en prie, Paul…Tiens-toi, sinon je me verrai obligée à marcher à trois pas de toi !

Ma douce chérie…je finirai par croire que tu es prude et timide !

Elle lui rit au nez, adorable.

Je suis ce que je suis, Paul…rien d’autre *triple menteuse !*

Et je t’adore ainsi.

Tu m’as connue hier matin…

Baiser époustouflant.

T’aimer ne m’a pris que 30 secondes !

*Et moi, je suis le Président des États Unis !*

Oh, Paul !, et de lui couler un regard de biche énamourée.

Allons à ma suite !

Ah non…

Mais…

J’ai mes principes !

*Qu’il pense ce qu’il voudra mais Andrei doit être en train de mettre à sac sa suite !*

Ma chérie…à ton bungalow alors…

N’insiste pas, Paul…

S’arrêtant, elle le regarda, mutine en disant d’une voix suave, enjôleuse.

Je ne vais jamais au lit avec un homme que je ne connais que 24 heures…Peut être après 72 heures… quand je serai un peu plus fixée sur toi…

Il éclata de rire et l’enlaçant de nouveau, reprit le chemin.

Tu es unique, savais tu, tu es merveilleuse, Isabella !

Mais la façon dont il la regardait disait long sur ses intentions. Il jouerait de tous ses atouts pour la mettre dans son lit dans le délai le plus bref possible, foi de Steele. Peut être pas après le déjeuner, mais pas plus tard qu’avant minuit ce même jour.

Après le déjeuner, Sam/Isabella s’arrangea pour lui fausser compagnie en lui promettant de se retrouver plus tard au bord de la piscine, le laissant là, à se faire des idées…tout seul.


Pas trace de Lemercier aux alentours, Sam se demanda où il pouvait bien être, quand la réponse vint toute seule et fut fournie, innocemment, par un garçon de salle tout émoustillé, qui venait de retirer le service du déjeuner de la suite 326, celle du Ouh ! Un sortilège de Désillusion plus tard, elle se faufila à l’étage. Le très stylé Guillaume vint ouvrir la porte et sans un mot, la conduisit vers son maitre, qui reposait, languide, sur son lit, dans une chambre noyée de fleurs, les yeux couverts d’un masque sommeil. Étouffant son rire, elle ferma doucement la porte et s’approcha à pas de chat. Mettant un genou sur le lit, elle se pencha et releva le coin du masque.

Coucou, Jean Louis !

Son regard ne pouvait pas la tromper. Sans le penser, elle se pencha et l’embrassa langoureuse, tout en déboutonnant sa chemise pour caresser son torse. Avant de murmurer, en français :

Vous êtes terrible, monsieur…vos regards, tantôt, m’ont fait fondre !

Impossible de continuer ainsi, se séparant de lui, elle commença à rire, tant et si bien que les larmes lui roulaient sur les joues et qu’elle en avait presque mal aux côtes.

Excuse moi…C’est plus fort que moi…C’est trop…Tu es fou…Complètement dingue…

Que c'était bon rire avec lui...Et il faut dire qu'ils rirent, comme des fous...entre autres!

Elle regagna son bungalow pour passer une tenue adéquate et se remettre dans la peau d'Isabella, en prévision d’une après midi mouvementée à esquiver les mains de Paul, qui développait d’heure en heure des aptitudes de poulpe très marquées.

Comme prévu, pas le temps de s’ennuyer. Il voulut aller à la plage, quasi déserte, à part quelques promeneurs solitaires. L’endroit idéal pour une séduction avec fond de décor exotique. Non merci ! Les grosses vagues qui roulaient sur la grève lui fournirent l’excuse rêvée.

Non…Je ne vais jamais de la vie prendre un bain là…J’ai une peur bleue des vagues et j’ai entendu dire que les courants sont traitres…Tu sais…Je rêve souvent que je me noie…La mer…la mer me fait peur !

C’était la chose la plus ridicule qu’elle avait pu inventer mais Paul ne voulait que lui faire plaisir. Ils allèrent donc s’installer placidement au bord d’une somptueuse piscine…où il y avait assez de gens comme pour se sentir rassurée. Il ne sembla pas enchanté mais se montra charmant et plein de prévenances. Les cocktails se succédaient à bon rythme.
*
*Il veut m’enivrer, l’animal…S’il savait !*

En tout cas, il fut assez surpris de la voir tenir parfaitement debout après avoir ingéré quelques bombes alcoolisées capables d’assommer un cosaque.

Le dîner demandait une préparation spéciale et elle prit son temps. Son apparition au bar, ineffable lieu de rencontre, fit tourner des têtes et Paul sourit…béat. Son bonheur parfait ne fut pas de longue durée…Spectaculaire et bruyant, Jean Louis Lemercier fit son apparition. Il agitait la main, saluant, ici et là, des gens ravis de le voir. Souriait de toutes ses dents, lançait des bisous et avançait sur eux, aussi sûr qu’un rhinocéros fonçant sur sa proie.

Paul fronça son adorable nez et serra plus fort la taille de Sam mais celle-ci, faisant fi de son état possessif, sourit ravie et tendit sa main.

Bonsoir, Jean Louis !!!

Apoplectique, Steele vit Lemercier foncer tel épervier, sur la main tendue et la picorer de baisers tout en gloussant, éperdu de bonheur.

Elle riait aussi, comme si cette scène débile l’amusait follement.


Il est trop chou, souffla t’elle à l’adresse de Paul qui avait viré au cramoisi danger.

Chou ? Qu’est ce qu’il a cette tapette qui rend tout le monde fou !?, grommela l’autre.

Son accent…en plus, il est trop marrant !

Lemercier coupa court cet échange discret en claironnant qu’il voulait du champagne…Ouh !!!

Le dîner promettait d’être une expérience inoubliable et le fut. Être installés à des tables voisines, n’évita pas un instant, un échange de civilités savoureuses, toast indiscrets, œillades incendiaires, une véritable partie de flirt déchainée adressée tant à un Paul malade de rage comme à une Sam, absolument réjouie…

Qu’il décide venir partager le dessert avec eux, à leur table, n’étonna personne parmi cette assistance qui avait suivi le spectacle, avec morbide fascination. Quiconque ne se serait étonné de vois Steele lui coiffer une assiette sur la tête ou lui envoyer le poing dans la figure. Mais il tint bon !

Quand Lemercier émit sa suivante proposition…On contint la respiration !
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Jeu 29 Avr - 23:52

Jouer les bisexuels ? Andreï n’était pas à ça prêt. Il avait même été une femme, le temps d’une mission… Pour empêcher la tournure inévitable de la situation entre Steele et Sam, il aurait fait bien pire.
Coquet, maniéré à souhait même un proche de Lemercier aurait été blousé puisque personne ne pouvait se vanter de connaître parfaitement ce « mec » aux excentricités déconcertantes. Un fait demeurait immuable : Jean-Louis était aimé. La société moderne étant ouverte à toutes les tendances, on lui pardonnait toujours.
Il avait cru que Sam pigerait au quart de tour. Cependant, il était tellement pris par son rôle qu’elle mit un certain temps avant de se persuader qu’elle ne rêvait pas. Quand Sam pigea, Andreï le remarqua et dut se retenir plus d’une fois d’éclater de rire au nez de la cible.
Un poème ce parcours de golf. Bon… il avait un peu triché mais très peu.
Sa prestation achevée par un « Non » vindicatif, Lemercier avait poursuivi sa route comme si rien.


Rien… Façon de dire.
La notoriété n’est pas de tout repos. Andreï le sut rapidement à ses dépens.
« Jean-Lou » par ci, « Très cher » par là…
Jamais Sanders n’avait imaginé qu’il suffisait de gribouiller un croquis sur un bête bout de papier pour être porté aux nues.
La nouvelle de son arrivée au Fairmont s’était propagée mieux qu’un incendie de forêt. Incroyable le nombre de gens qui désirait l’aborder ! Autographes, conseils, de quoi déboussoler n’importe qui. Suivant son personnage, agitant joyeusement les mains, il déclara forfait :


Mes choux, laissez-moi respirer. La détente avant tout ! Ouh !

Il devait se reposer impérativement, surtout après une si courte nuit. Réfugié dans sa suite, il fit passer la commande d’un déjeuner à la mesure de son personnage. Le pavé de boeuf devrait être saisi, c'est-à-dire quasi cru, sel, poivre rien d’autre ; la salade serait servie avec une cuillère d’huile de pépins de raisin point barre.
Son personnel commanda ce qu’il voulut, Andreï était moulu.
Chers Guillaume et Lisette… Chouette de leur part d’avoir accepté, au pied levé, de participer à cette farce. Il les connaissait depuis plus de cinq ans… Ils lui devaient bien ça pour leur avoir radicalement changé de vie en évitant un « effacement » éternel…


Une dame, une très jolie brune, voudra peut-être me voir dans un moment. Guillaume, tu l’introduiras sans question, s’il te plaît. Continuez comme ça : réponses évasives, ça suffira.

Comment un mec pouvait-il vivre dans cette ambiance florale écoeurante, un tel décor guimauve et bonbon ?
Trop claqué mais jouant son rôle, Andreï plaça ses œillères à fleurs et s’octroya un gentil roupillon après avoir remballé, très galamment, le garçon d’étage nanti d’un pourboire royal… et d’une tape sur les fesses. Ouh !


L’instinct le réveilla, lui faisant pressentir une présence amie. Prenant une pause alanguie, il attendit, riant sous cape. Qu’elle se love contre lui, relève son masque ridicule fut trop fort. Il sourit et reçut avec joie un baiser très langoureux. La coquine déboutonnait sa chemise…

Vous êtes terrible, monsieur…vos regards, tantôt, m’ont fait fondre !

Votre polo était trop ajusté, ma colombe, ouh !

Elle partit d’un fou rire irrépressible :

Excuse moi…C’est plus fort que moi…C’est trop…Tu es fou…Complètement dingue…

Je suis fou, fou de toi, et tu le sais.

Et de reprendre son accent épouvantable :

Comment trouves-tu Jean-Louis ? Réussi, non ? Ouh !

Rire à perdre haleine avec elle, elle qui l’avait séduit jusqu’à la moelle... Eclats, ébats torrides…

Elle allait se rendre à la plage avec Steele…

Ne reste pas isolée avec lui. Invente n’importe quoi mais retiens-le jusqu’au dîner. Je vais fouiller à fond sa suite.

Sam promit, il la laissa partir non sans un méchant pincement dans la poitrine.
Remettant les sortilèges en place, Andreï prit son temps cette fois. Pas un recoin ne fut délaissé. Inimaginable, il ne découvrit rien de plus que la veille.


*Je bouffe mon balai ou alors ce type est aussi un sorcier*

Ordinateur craqué, chaussettes retournées... Rien !

Devant cette impasse, Sanders ne put que réendosser rapidement sa nouvelle identité loufoque. L’heure s’était avancée, on en serait bientôt au dîner, Steele ne tarderait pas.
Ayant transplané dans ses appartements, il entendit la sonnette :


*De la visite ?...* Guillaume, ouvre et planque-toi !

Un mauvais pressentiment le tenaillait, il n’eut pas tort. Deux brutes épaisses foncèrent bille en tête :

Bonjour, bonjour, les accueillit Lemercier tout sourire. Wow, les beaux morceaux, je suis gâté ! Rien dans la tête, tout dans les muscles… Comme je les aime ! A qui dois-je ce cadeau ?

A ton avis, lopette ?

En fait de cadeau, il dégusta proprement en hurlant comme un putois à chaque coup porté.

Au secours ! A l’assassin ! Non ! Pitié…

Un vrai matraquage en règle. Les barbares satisfaits le laissèrent sur la moquette, nez en sang, yeux au beurre noir, lèvres éclatées, ravagé.
Guillaume accourut :


Andreï, ça va ?

Bondissant sur ses pieds, Sanders rigola :

T’en fais pas ! On dirait que Steele a peur de la concurrence... Il sera servi.

Les sortilèges le remirent d’aplomb en deux temps trois mouvements. Déjà Andreï jouissait de la comédie suivante. Seule une légère douleur subsistait au bas des côtes ; il survivrait.

Acte2

Beau, tel un phénix renaît de ses cendres, Jean-Louis Lemercier déboula de façon fracassante dans la salle du restaurant. Ondulant du croupion joyeusement, salutations guillerettes à gauche ou à droite, petits bisous expédiés à certains ou certaines, il ne rata pas le :

Coucou, Jean Louis !!!

Elle lui tendait la main. Invisible pour lui, Steele pouvait tirer une gueule jusque par terre, Lemercier ne voyait qu’Isabella dans sa splendeur incendiaire. Lui picorer paume jusqu’au creux du coude le délecta.

Ma mignonne, ma belle ! Vous êtes à croquer ! Ouh quel délice... Cette peau est suave à souhait.


L’abandonnant un instant, il claironna :

Gaaarçon ! Je veux du Champagne, un flot de Champagne ! Du celui qui se boit cette fois, pas comme celui de mon bain de tantôt, s’il vous plaît !

Andreï prenait son pied comme pas deux. D’abord la tête de Steele valait son pesant de gallions puis Sam marchait à fond en allongeant la sauce.
Des tables voisines, qui l’eut cru… ?
Pas un instant, il ne laissa l’intimité s’installer entre Paul et sa compagne. Il se mêlait de tout, à tout moment.


La Barbade ? Mais non, voyons, on s’y ennuie à mourir. Choisissez plutôt les Bermudes, ah !...
La pêche au gros ? Pas besoin d’aller bien loin pour trouver des requins… Si vous voulez mon avis…


Patati et patata… Steele verdissait. Sam étouffait de rire.
Ses plats, mijotés selon ses exigences, rattrapèrent ceux des voisins. On en arriva à l’omelette norvégienne en même temps.
Sans gêne ( pourquoi aurait-il dû demander leur avis ? Il aurait dû ? mais non, voyons !) Lemercier se leva et flamba lui-même l’alcool couvrant les meringues.


Inutile de te fatiguer, mon chéri, dit-il au garçon un peu ahuri, nous allons partager, n’est-ce pas, mon chou(oeil vers Steele) ? On partage tout à présent. Ton nœud pap est de trop, tu es si mignon, sans ça, ouh !

Et de le lui défaire en un tour de main. Steele tremblait de fureur rentrée. Il n’était pas au bout de ses peines…
S’installant à leur table, Jean-Louis alla jusqu’à caresser sans vergogne le genou d’une Sam clouée par l’audace. Puis, il planta son regard d’une innocence toute feinte dans celui de Steele et osa d’un ton grave, voire sournois :


Vous n’avez pas voulu me la céder pour un dîner tout à l’heure… On se la ferait au poker ? Qu’en dites-vous, mon cher ? Cette fois, c’est pour la nuit entière, si la belle n’y voit pas d’inconvénient, évidemment.

Seigneur le bel arc-en-ciel ! Steele passa par toutes les couleurs. Une fois de plus le farfelu le défiait en public…

Isabella n’est pas un objet. Il est hors de question de la parier comme une vulgaire… une vulgaire…

Il en perdait ses mots, le pauvre.

Chose ? sourit Andreï/ Lemercier. Mais regarde-la, mon chou. Elle est ravie, ouh ! A moins que tu ne veuilles que ce soit toi l’enjeu ? Dis-moi oui, ma chatte.

Œillade renversante… Battements de cils… Silence pesant…

Vous dépassez les bornes de la bienséance tout Lemercier que vous soyez !

La bienséance ? Tu penses me donner des leçons ? J’adorerais ça… Oh Ouuiiiiiiii ! Ouh ! Surtout au fouet ! Quand commence-t-on, mon minet ? Il paraît que t’es un pro…

Un observateur avisé aurait décelé qu’au-delà d’une joute verbale délurée, il se jouait tout autre chose. Sûrement que Sam fut la seule à ne pas être dupe. Ses yeux lançaient de SOS. Andreï refusa de les capter.
Le ton sec de Steele n’échappa à personne. Le glas sonna tel un appel au duel :


22h30, salle 2.

Merci, merci ma choute ! On va se marrer, tu verras !

Bisous du bout des doigts, Jean-Louis Lemercier quitta le restaurant sous des applaudissements discrets ou francs.
Une petite heure le séparait d’une fameuse joute.
Cela aurait pu être divertissant mais là quelque chose clochait dans son organisme. Un des nombreux coups subis avait-il causé plus de dégâts que prévu ? Sans qu’il le voie Steele avait-il versé quelque chose dans son verre ? Andreï n’en savait rien sauf qu’il tenait à peine debout.
La douleur sous les côtes avait augmenté :


*C’est pas le moment NDD*

Il ne voulait pas perdre la partie, pas ce soir, ce serait trop bête.
Son estomac vidé dans les waters le soulagea un peu. ; les potions et sortilèges beaucoup.


Coucou !

22h30 tapante, dans un complet rose bonbon, Jean-Louis fit une apparition fracassante.
Une table, tapis vert, croupier sérieux comme un pape, assistance nombreuse…
Les cartes furent distribuées… On se la ferait en 5 tours.
Une paire de neuf… jouable mais assez minable. Œil indiscret dans le jeu de l’autre, Andreï frémit : paire de valets.


Trois cartes, mon chou, réclama-t-il au croupier avec un sourire d’enfer.

Trois as ! Damnée chance ! Il possédait un full aux as par les dames. Miam ! L’autre réclama aussi trois cartes. Misère… Il disposait d’un carré de valets à présent.

*Bluffe, bluffe à fond où t’es foutu .*

Andreï se sentait mal mais risqua ses mises.
Coup nul… L’autre abdiquait : égalité.


Cela se poursuivit avec une poisse équivalente. Double paire contre brelan ; paire contre full. Il bluffa à en avoir le tournis.
Il ne fallait pas perdre ! Sam devina-t-elle qu’il n’allait pas bien ?
A bout de force, il déclara, faussement réjoui :


Tapis ! Ça passe ou ça casse, mon chou ! Ouh, que c’est excitant !

Tu parles… Brelan de dames contre… Il ne savait plus, tout se brouillait…
Fondu au noir.
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Sam 1 Mai - 0:35

Ce qui s’était voulu d‘être un dîner en tête à tête, se transforma, de façon déconcertante, en débat à trois. Jean Louis avait beau être à la table voisine, s’encombrer d’un détail si moindre n’étant pas son souci, il s’activa, gaillardement, à ruiner la soirée de Steele.
Sam s’amusait comme une folle mais se doutait bien que ce cher Paul n’était absolument pas du même avis. Il écumait de rage mais faisait bravement l’effort. Impossible de se livrer à une quelconque manœuvre de séduction avec l’impertinent de service à portée de main. Il fallait profiter des rares instants de silence alors que l’autre mastiquait pour avoir un semblant d’intimité…mais ça ratait trois coups sur quatre.


Nous devrions aller à Barbados…Tu adorerais cet endroit, Isabella chérie…

Et Lemercier de donner gentiment l’avis que personne ne lui avait demandé.

La Barbade ? Mais non, voyons, on s’y ennuie à mourir. Choisissez plutôt les Bermudes, ah !...

Paul avait beau le foudroyer du regard, l’autre le prenait comme une invitation tacite pour poursuivre, en toute joie de cœur.

Ce type est imbuvable ! Il ruine notre soirée.

Ce qui ne le priva pas d’embrasser son cou, avec grande science. À sa table, Andrei fulminait mais sans perdre l’enthousiasme se lança allégrement dans quelque commentaire débile qui hérissa, comme voulu, ce cher M. Steele. Essayer de l’ignorer s’avérait mission impossible, Lemercier était d’un sans gêne sans pareil.

En la dévorant du regard, faute de mieux, Paul évoquait la pêche à l’espadon, bien entendu l’autre avait son mot à dire.

La pêche au gros ? Pas besoin d’aller bien loin pour trouver des requins… Si vous voulez mon avis…

Au diable les bonnes manières!

Justement, on ne le veut pas, votre avis !!!

Calme toi, Paul…Laisse le parler, il adore être le point de mire !

Et, pas à dire, y réussissait pleinement. Pas un ne ratait ce ping pong verbal, c’était bien plus passionnant que n’importe quelle variété.

Le clou de ce diner à trois, fut le dessert. Jean Louis tint à flamber lui-même l’omelette norvégienne et s’y prit avec un talent que Sam ne lui connaissait pas. Son Andrei était un homme aux facettes stupéfiantes !

Le garçon de salle renvoyé sans plus, il se tourna vers Paul en lui décochant un regard mielleux.


Nous allons partager, n’est-ce pas, mon chou? On partage tout à présent. Ton nœud pap est de trop, tu es si mignon, sans ça, ouh !

Sam crut que Steele allait lui taper dessus quand il défit son nœud papillon, en plus que s’entendre traiter de chou le mettait dans tous ses états. Elle luttait contre le fou rire !

Qu’il prenne place à leur table n’étonna plus personne. Paul enrageait mais ne trouva pas d’argument valable pour l’envoyer se faire voir. S’il avait su ce qui se passait sous la table, il n’aurait pas hésité à casser la rieuse figure de ce singulier entremetteur. Sam ne put éviter un petit sursaut en sentant la main baladeuse qui caressait son genou, de façon éhontée. Seconde flottement avant de dévisager l’audacieux qui se limita à lui couler un regard enflammé et un sourire à faire craquer un saint.


Et puis…

Vous n’avez pas voulu me la céder pour un dîner tout à l’heure… On se la ferait au poker ? Qu’en dites-vous, mon cher ? Cette fois, c’est pour la nuit entière, si la belle n’y voit pas d’inconvénient, évidemment.

La belle en eut le souffle coupé, comme tous les présents d’ailleurs. Son cœur se lança dans une sarabande endiablée mais déjà Paul l’enlaçait, pour laisser claire sa position et grondait, livide d’une colère très mal contenue.

Isabella n’est pas un objet. Il est hors de question de la parier comme une vulgaire… une vulgaire…

Sam eut presque pitié de lui. Cette provocation publique était outrageante mais ce me fut pas cela qui empêcha à Andrei d’en rajouter une couche…perverse !

Chose ? Mais regarde-la, mon chou. Elle est ravie, ouh ! A moins que tu ne veuilles que ce soit toi l’enjeu ? Dis-moi oui, ma chatte.

Trop ! C’était vraiment trop !

Vous dépassez les bornes de la bienséance tout Lemercier que vous soyez !

La bienséance ? Tu penses me donner des leçons ? J’adorerais ça… Oh Ouuiiiiiiii ! Ouh ! Surtout au fouet ! Quand commence-t-on, mon minet ? Il paraît que t’es un pro…

*Mon Dieu…il est fou…absolument fou ! Ça dépasse les limites !!!*

Elle lança un regard désespéré à Andrei, l’enjoignant muettement d’arrêter cette farce mais il ignora sa supplique. La main de Paul serra sa taille avec plus de force, lui coupant presque le souffle. Il était pris entre deux feux, Sam pouvait presque entendre les rouages de son cerveau.

22h30, salle 2.

*Seigneur…il accepte…S’il joue au poker comme au golf, t’es frite, ma fille !*

Et l’autre d’enfoncer le clou, à fond !

Merci, merci ma choute ! On va se marrer, tu verras !

On applaudit sa sortie en beauté. Enfin seuls, Paul, décomposé, se tourna ver la jeune femme, la couvant d’un regard incendiaire.

*Veux pas jouer les porte bonheur, moi…Manque qu’il veuille un autre genre de partie pour se remettre d’aplomb !...Peut toujours courir !*

Il manque une heure, susurra t’il, charmeur, ça nous laisse du temps.

Elle plongea son regard dans le sien et soupira.

Il faut que tu sois reposé et avoir la tête dégagée, Paul…pas question de laisser que Lemercier gagne, tout de même !

*S’il ne gagne pas…je vais me noyer dans la piscine !*

Ne te fais aucun soucis pour cela, ma chérie…Il n’aura plus envie de rire après la dégelée de ce soir… Il va faire le rôle du pire imbécile sur la terre !

*Rêve toujours, mon chou…Tant que je pourrai l’éviter !*

Isabella…je dois savoir…

Elle prit son air le plus angélique et battit des cils, adorable.


Quoi donc !?

S’il gagne…ce n’est qu’hypothétique bien sûr…mais si c’était ainsi…tu irais vraiment avec lui ?

Là, elle décida de prendre un petit air pincé. Sa bouche se plissa, amère et son regard se fit dur.

C’est toi qui as accepté le pari, Paul…D’autant que je sache, personne n’a demandé mon avis…

Elle eut presque pitié de lui. Son air contrit était absolument sincère, elle l’aurait juré mais se plut à enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie.

Mais enfin…vous, les hommes êtes comme ça…Votre amour propre prime sur le reste, tant pis pour les dégâts !

Isabella…je…

Pas la peine d’en parler. Faisons plutôt un tour dehors, un peu d’air frais t’aidera à te calmer !

Il agréa l’idée. Elle ne se méprenait pas, il avait agi sur un coup de tête, la suffisance moqueuse de cet imbécile de Lemercier l’avait fait voir rouge. Le type le déconcertait tout de même. Selon les deux qu’il avait commis pour le mettre hors d’état de nuire, ils l’auraient laissé mal en point, pourtant sa brillante prestation au dîner ne disait rien de cela…

Je gagnerai, Isabella…Je le ferai !!!

Un frisson courut le dos de Sam. Elle ne voulait pas envisager cette possibilité. Jamais. Andrei devait emporter cette partie stupide même si pour cela elle devait envoyer un mauvais sortilège à Paul…

Conscient du fait que la belle n’était pas d’humeur trop câline, Paul se contenta de se montrer attentif au moindre de ses souhaits et ne l’importuna plus avec ses demandes, supposant que ce ne serait que partie remise…La partie gagnée, elle serait à lui.

À l’heure pile, pas une seconde plus, Jean Louis Lemercier fit une, comme toujours, une remarquable entrée en scène. Tout sourires et manières débiles. L’air guilleret, l’humeur au beau fixe et visiblement très disposé à faire la vie impossible à Paul, qui était tendu comme corde de piano et avec des envies de meurtre.

Le jeu, comme tel, était interdit au Mexique où on ne trouve pas de casinos ni salles de jeu. Mais là, il s’agissait d’une partie privée, même si un public restreint et trié sur le volet était présent.

On allait se la jouer en cinq tours. Les cartes furent distribuées. Sam aiguisa sa concentration au maximum. Le premier tout fut décourageant pour Andrei, avec s petite paire de neuf alors que Paul avait une paire aussi mais de valets…Pas de quoi faire perdre le sourire à Lemercier qui demanda trois cartes. Il reçut trois as. La chance. Paul fit de même et compléta un carré de valets. La poisse !

Un bluff sauvage s’en suivit. Paul renonça. On continua.

Au fur et à mesure que se déroulait la partie, Sam, mine de rien, ne quittait pas Andrei des yeux et fut sûre que quelque chose clochait avec lui. Il démontrait un entrain loin d’être ressenti. Il bluffait comme un dément, le jeu ne lui avait pas été favorable depuis le début mais ce n’était pas uniquement cela qui l’accablait, Sam était sûr qu’il y avait autre chose. Elle le connaissait trop pour se tromper.

*Il est malade…Ça ne va pas du tout bien…*

Dernier tour, le décisif…Si Paul l'emportait, elle était fichue et ne pourrait pas aider Andrei…

Tapis ! Ça passe ou ça casse, mon chou ! Ouh, que c’est excitant !

Sam fronça les sourcils. Joli brelan de dames. Tant pis si c’était de la triche…une petite dame de plus ne nuisant pas, cela devint un carré. Paul était livide…Son magnifique full de dix et rois ne donnait pas la taille…

Et voilà qu’au lieu de sautiller de bonheur, comme on l’attendait de lui, Lemercier piquait du nez sur le tapis vert.


Sam agit d’immédiat, de sa vie Andrei ne se serait pris un Revigor si intense. Retapé de maitresse façon, il reprit ses sens et aussi bruyant que souhaitable réclama son dû.

Le semblant fermé, Sam semblait ne pas se décider à le suivre. On aurait juré que Paul allait se mettre à pleurer. Il l’embrassa comme si elle allait à l’abattoir.


Je devrais le tuer !

Sam haussa les épaules.

Apprends plutôt à ne pas faire des paris stupides…maintenant tu dois honorer tes dettes. On se voit demain…

Lemercier lui offrit ostensiblement le bras. S’efforçant pour prendre son air le plus digne et consterné, Sam alla vers lui. Après tout, deux hommes venaient de la jouer au poker, comme une simple chose, comme une marchandise qui peut changer de main sans avoir rien à dire. Personne ne s’étonna pas de ne pas la voir sourire.

Un silence quasi religieux suivit leur sortie.

Le chemin vers l’ascenseur sembla éternel à Sam, il s’accrochait très fort à son bras.
Sitôt les portes coulissèrent sur eux, les isolant du reste du monde, elle l’enlaça avec force.


Mon amour…mon chéri…tu m’as fait si peur…que c’est il passé? Tu es malade…je l’ai deviné. Cette après midi pourtant tu étais en pleine forme…

Il la rassura de son mieux mais elle n’y crut pas deux mots. A peine arrivés à la suite de Lemercier, elle voulut interroger Guillaume.
L’homme ne lui cacha rien de ce qui avait lieu en début de soirée. L’attaque des deux malfrats et le vilain état où ils avaient laissé Andrei.

*Envoyés par Paul…à coup sûr…l’animal !*

Andrei protesta mais elle ne voulut rien entendre et entreprit de l’examiner minutieusement. Il avait toujours mal au bas de côtes du côté droit.

Ça ne me plait pas du tout…Ce types ont tapé très fort. Aux dires de Guillaume tu étais en piètre état !

Il bluffait encore en prétendant se trouver parfaitement.

Je fais le rôle d’une fille idiote, mon chéri…cela ne veut pas dire que j’en sois une ! Allonge toi et reste tranquille…Je ne vais nulle part, aucun souci.

Avant qu’il ne s’avise à protester, elle avait invoqué son patronus et un adorable Isatis argenté se matérialisa.

Celui-ci est un message pour Lavinia Dexter…Va et dis lui que Sam a besoin d’elle, que c’est urgent qu’elle vienne…avec sa trousse.

L’isatis disparu, Andrei voulut évidemment savoir qui était Lavinia Dexter.

Une amie et ancienne camarade d’école. J’ai choisi d’enquiquiner les contribuables, elle d’aider son prochain, c’est une médicomage reconnue et une fille adorable.

Enfin…Il devrait lui croire sur parole parce que la femme qui apparut dix minutes plus tard n’avait pas précisément l’air ravie…et encore moins adorable. En robe de chambre et pantoufles, les cheveux ébouriffés, l’air passablement de mauvais poil, Lavinia n’offrait pas sa meilleure image.

Bon sang, Forrester, j’espère que le motif de ton appel désespéré vaille la peine…tu as une idée de quelle heure il est !?

Tout comme au bon vieux temps. Lavinia avait toujours eu un caractère épouvantable même si un cœur d’or. Elle menait son petit monde au doigt et à la baguette. Sam n’étant pas l’exception.

Désolée, Lav…Je n’y ai pas pensé…C’est…pour lui !

Et de désigner Andrei qui contemplait la scène d’un œil assez hilare. Lavinia le jaugea d’un regard exercé puis dévisagea son ex camarade.


Pardonne-moi de te le dire mais « lui » il a l’air de se porter mieux que moi…

L’air seulement…Tantôt il a fait un malaise et cette après midi deux salauds l’ont battu, il a mal au bas des côtes…et je t’assure qu’Andrei n’est pas de ceux qui tournent de l’œil pour rien.

Hum ! Tu es amoureuse comme une folle ou je mange ma baguette !

Ben oui…

Commençait à être temps…au pas que tu allais, tu étais bonne pour coiffer la Ste. Catherine…Au fait Bill t’envoie au diable avec un gros bisou !

Je l’aime aussi !

S’il songea se résister, ce fut peine perdue pour Andrei. Entre Sam et l’énergique Lavinia il n’avait pas le choix. Un examen à fond eut lieu.

Gros soupir de Lavinia. Elle contempla Andrei d’un œil grave.


Sam me dit que tu es un bon sorcier…Je ne suis qui pour la contredire mais une de deux…ou c’est un piètre mensonge ou tu avais définitivement la tête ailleurs en essayant de te remettre du tabac…Laisser deux côtes cassées comme si rien, c’est une erreur de débutant et ça fait mal…Tu as eu de la chance que cela n’ ai pas endommagé la rate…sinon, en ce moment tu filerais à l’hosto le plus proche. C’est arrangé maintenant mais je recommande un peu de repos. Évite les bagarres et les sports violents…Merlin, quelle nuit ! On se parle, Forrester…à des heures décentes…

Merci, Lavinia…Tu es un ange d’être venue si vite.

Attends de recevoir la note de mes honoraires !

Lavinia partie, Sam se tourna vers Andrei qui souriait, malicieux.

Franchement…à quoi pensais tu pour ne pas remarquer tes côtes cassées ?

Sa façon de répondre lui fit comprendre qu’il y a des questions idiotes…


Dernière édition par Samantha Forrester le Dim 2 Mai - 11:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Sam 1 Mai - 18:35

Hein, quoi, c’est à quel sujet ?
Vlam ! Un revigor inattendu le fit revenir des limbes.
On applaudissait ? Il possédait 4 dames dans son jeu ? Il aurait juré le contraire peu avant. Un coup de Sam, sûrement
:

Ouh ! Ouh ! Mais voilà qui conclut l’affaire ! Excusez ce léger embarras, j’ai eu une rude journée… a assez musclée. Si j’en crois le tapis, j’ai donc gagné. Décidément Popol t’a pas la pêche ces temps-ci. J’emporte donc mon trophée. Bonne nuit tout le monde. La mienne sera divine, j’en suis sûr !

Il souriait de toute se dents blanches ; elle pas.

Tire-moi de là vite fait, lui souffla-il, incommodé.

S’accrochant à elle, ils gagnèrent l’ascenseur. Portes closes, intimité, enfin !

Mon amour…mon chéri…tu m’as fait si peur…que c’est il passé? Tu es malade…je l’ai deviné. Cette après midi pourtant tu étais en pleine forme…

Je vais bien. Je suis juste… fatigué. Ce rôle est épuisant, tu peux me croire.

Pourquoi lui cacher qu’il crevait de mal, qu’il venait de se faire taper dessus à le transformer en passoire ? Fierté quand tu nous tiens…

Elle le déposa sur son lit et vaqua à Merlin sait quoi.

*Mrd, elle s’en prend à Guillaume*

Revenant vers lui, elle tint à lui faire subir un examen en règle. C’était bon… Délicieux même si elle tirait une drôle de tête :

Ça ne me plait pas du tout…Ce types ont tapé très fort. Aux dires de Guillaume tu étais en piètre état !

J’ai connu pire. Je ne voulais pas t’affoler. Il m’a envoyé des gars costauds, oui. Mais ça va, tout baigne puisque tu es là.


Il perdit un peu l’espace du lieu et du temps pour se retrouver palpé par une mégère ébouriffée du nom de Laviana :

*Deux côtes cassées ? À quoi je pensais… ? * Je ne pensais qu’à toi. J’ai paré au plus pressé : soigner ma gueule. Ils y ont mis le paquet. Sam… Tu es si…

Repos ? Pas de sports violents ? Lemercier avait une réputation à défendre. Il se ficha des recommandations du toubib en pantoufles et prouva à Sam qu’il était encore au top de sa forme.

6h30

Eveil délicieux. Sam était là, endormie, attractive.

Mon amour, il est tôt mais réveille-toi.

Bisous ici où là, il se délecta.

Les paupières s’ouvrirent, il ne put résister à l’enlacer à nouveau. Pourtant…

Chut, tout doux ma belle. Je t’aime. On a un os au programme.

Elle semblait si surprise, qu’il se fit plus entreprenant. La caressant sous le drap, il avoua :

Ton Paul c’est pas du gâteau. Qu’il m’ait envoyé ses sbires pour me réduire en miette n’est rien. Comparé au marquis de Sade, il est peu mais est… performant. Il ne prend son pied qu’en souillant ses victimes. Tu n’imagines pas ce que j’ai trouvé sur son compte.

Elle se scotcha à lui, tremblante :

Je ne veux rien de ça pour toi… pour nous. Chut, chut, ne dis rien. Je sens le coup foireux à100%. Réflexe, vieille tendance, j’en sais rien, mais je reste persuadé qu’on nous a posés sur un coup... débile. J’ai fouillé, cherché, tout, absolument ce qui s’approchait de Steele. Le résultat est clean.
Où je deviens dingue, où on nous mène en bateau depuis le début.


Il l’embrassa follement :

Sam, épaule-moi. Allen veut notre peau. C’est la seule conclusion que j’ai à portée de main.
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Dim 2 Mai - 14:52

Les recommandations de cette chère Lavinia furent oubliées sitôt celle-ci eut disparu. La réponse à sa question fut fracassante.

Je ne pensais qu’à toi. J’ai paré au plus pressé : soigner ma gueule. Ils y ont mis le paquet. Sam… Tu es si…

De quoi l’amener, mode express, sur le plus merveilleux des nuages. Sam n’eut pas la tête à discuter, elle n’en avait aucune envie d’ailleurs.

Nuit inoubliable de délices partagés.

Douce clarté d’un nouveau jour au Paradis. Sam n’avait pas envie de se réveiller, elle voulait continuer à filer au creux de ce rêve merveilleux. Un rêve délicieux où Andrei l’embrassait, câlin…


Mon amour, il est tôt mais réveille-toi.

Des bisous…encore plus. Elle aurait ronronné de bonheur. Puis lentement les brumes du rêve s’estompèrent, juste pour réaliser qu’Andrei était vraiment là et qu’il continuait à l’embrasser. Quel réveil glorieux.

D’humeur câline, elle répondit à ses avances. Mais…

Chut, tout doux ma belle. Je t’aime. On a un os au programme.

Brusque retour à la réalité, descendant de son nuage, Sam réagit.

Un os !? Quel genre d’os ? Paul a fait du foin ? Des nouveaux ordres ?

Comment réfléchir convenablement s’il la caressait de cette façon tout en faisant des aveux surprenants.

Ton Paul c’est pas du gâteau. Qu’il m’ait envoyé ses sbires pour me réduire en miette n’est rien. Comparé au marquis de Sade, il est peu mais est… performant. Il ne prend son pied qu’en souillant ses victimes. Tu n’imagines pas ce que j’ai trouvé sur son compte.

De quoi la secouer rudement. Certes elle n’avait jamais supposé que Steele fut un saint mais de là à…

Tu veux dire qu’il est…sado ? C’est abominable…et…Allen le savait…

Elle tremblait presque en se lovant étroitement contre lui.

Je ne veux rien de ça pour toi… pour nous. Chut, chut, ne dis rien. Je sens le coup foireux à100%. Réflexe, vieille tendance, j’en sais rien, mais je reste persuadé qu’on nous a posés sur un coup... débile. J’ai fouillé, cherché, tout, absolument ce qui s’approchait de Steele. Le résultat est clean. Où je deviens dingue, où on nous mène en bateau depuis le début.

Tu…tu crois vraiment que…

Des baisers à lui en faire tourner la tête avant de dire justement ce qu’elle craignait d’entendre.

Sam, épaule-moi. Allen veut notre peau. C’est la seule conclusion que j’ai à portée de main.

Là, elle sauta mieux que si on l’avait piquée avec une aiguille.

Ce triple salaud !!! Bien sûr que je t’épaule, mon amour…bien entendu que oui. Ça ne m’étonne pas du tout de la part d’Allen…mais pourquoi ?!? …Oui, je sais il ne te porte pas dans son cœur et ne ressent aucune sympathie pour moi…c’est un fait. Que veut donc, cet imbécile ?...Nous ruiner la vie en ruinant celle de Paul, en passant ? Pas que je me fasse de la bile pour lui, non…pas ça…mais quand même. Tu crois qu’il pourrait être en combine avec Allen ? On ne sait jamais…

Elle l’embrassa sur le bout du nez et sauta du lit. Enfilant un peignoir, elle alla vers la large fenêtre et regarda le merveilleux parc qui s’étendait jusqu’à la mer.

Il n’y a qu’une façon pour le savoir. Allen veut nous causer du tort. Tant pis pour lui. Il ne sait pas avec qui il a affaire. Comme sorciers, nous avons plus d’un tour dans le sac…Je vais me faire un vrai plaisir en faisant cracher son morceau à ce cher Paul…Oh, pas de souci…Je ne pense pas le séduire pour ça…Je crois qu’il l’est déjà assez…Mais le cocktail que je vais préparer pour lui sera irrésistible…

Andrei voulait connaître à tout prix la recette de son fameux cocktail. Enjôleuse, Sam retourna vers lui pour l’octroyer d’un baiser à lui couper le souffle.

Martini au Veritaserum…Ça te dit ? Et maintenant, mon amour que dirais tu…si on dormait un petit peu plus…Personne ne s’attend à nous voir au terrain de golf de si bon matin…Après, on prendra le petit déjeuner sur la terrasse et j’irai retrouver Paul…Oui, je sais...mais il le faut bien…Je ne suis que l’enjeu d’une nuit…

Paul regardait sa montre. Il ne faisait que ça depuis plus de deux heures. Pas trace d’Isabella. Il avait grassement suborné un garçon d’étage pour qu’il lui avoue avoir monté un splendide petit déjeuner pour deux à la suite de Lemercier. Les détails savoureux annexes à son histoire virèrent le foie de M. Steele. Comme quoi la belle Isabella ne s’ennuyait pas du tout avec ce farfelu.

Poireauter comme un idiot, guettant les ascenseurs et étant le point de mire de tous ceux qui passaient par là, était à point de lui briser les nerfs quand enfin, les portes coulissèrent, livrant passage à une Isabelle, resplendissante dans sa jolie robe fleurie…pas du tout la même portée la veille !


Ah, Paul…tu es là !

Et où voulais tu que je sois ??? Je me faisais un sang d’encre…Pas pu coller un œil de la nuit !

Elle voulut bien le croire, il avait vraiment l’air d’avoir passé une très mauvaise nuit.

Tu m’en vois désolée !

C’était être un peu poison mais elle ne pouvait pas s’en empêcher, de toutes façons Paul était si sincèrement bouleversé qu’il ne releva pas son ironie.

Et… ?

Sam le dévisagea, sans trop d’aménité.

Tu ne veux tout de même pas que je te donne des détails, non ? Mais si tu tiens à le savoir…Jean Louis est…un homme parfait !

Et toc !

Rien de quoi le rendre fou de joie mais faudrait vivre avec !


Je m’en veux, Isabella, si tu savais combien…

Pas la peine d’en faire un plat, Paul…c’est fini. On n’en parle plus…

Il t’a retenue jusqu’à…

Elle consulta sa montre et sourit, perverse.

11.25…Disons…qu’on a fait la grasse matinée, pris le petit déjeuner à la terrasse, contemplé la mer et les jardins. Puis...j’ai pris un bain et me voilà…

Que veux-tu faire ? Dis-moi…tout ce que tu voudras, ma chérie…N’importe quoi !

Il était attendrissant.

Promenons nous un peu…Je n’ai pas trop la tête à penser à autre chose…Puis nous irons à mon bungalow…

Le regard ébahi qu’il lui adressa aurait fait fondre la plus revêche des femmes. Il voyait proche la réalisation de sa plus chère prétention…du moment. S’il avait su…

Installé dans le superbe patio, Paul berçait les rêves les plus audacieux. Isabella, plus belle que jamais lui tendit une coupe de Martini.


Je l’ai préparé moi-même…Vieille recette de famille ! À ta santé, Paul !

Elle entrechoqua doucement sa coupe contre la sienne et but une gorgée du Martini. Paul se dépêcha de faire de même. Isabella soupira.

Excellent…Je n’ai jamais bu un si bon Martini !

Merci !...Et maintenant, Paul…Nous allons avoir une gentille petite conversation…

Tout ce que tu voudras, ma chérie !

Le pauvre homme ne s’attendait pas du tout à la suite. Isabella sortait d’on ne sait où un bout de bois qui émettait des rayons de lumière, fit un petit mouvement avec et il se retrouva fermement attaché sur une chaise.

Pour si jamais tu avais envie de me fausser compagnie !, dit doucement la belle, pour ton information, Paul, un des ingrédients de ton Martini est une potion qui t’induit à dire la vérité et rien d’autre que la vérité, donc inutile de te résister. Il y a une paire de choses que je veux à tout prix savoir…

Mais…pourquoi ?


C’est moi qui pose les questions, Paul. Toi, tu réponds.

Et elle en posa des questions et en reçut, des réponses. Le bel ange n’avait d’angélique que sa belle gueule, il avait l’âme pourrie et des instincts absolument pervers mais s’avouait pris sous le charme d’Isabella comme jamais auparavant d’une autre femme. Ses intentions, bien entendu, n’étaient pas du tout louables. On aurait pu l’imaginer. Non. Il ne s’était jamais livré à un trafic quelconque, encore moins d’armes.

Connais tu un tel Richard Allen ?

Oui.

*Bingo !*

Et de déballer l’histoire la plus dingue qui soit. Comme quoi Allen l’avait contacté. Il détenait un dossier assez disgracieux sur ces activités ludiques, qu’il se ferait le plaisir de mettre en connaissance du grand public, ce qui, sans aucun doute, ruinerait sa réputation, etc…etc. Son intention était d’embourber dans ses manigances une certaine agent qu’il avait dans la mire pour la mettre hors jeu, en même temps que son partenaire gênant. Tout avait été froidement planifié et Paul n’avait pu que se prêter à son intrigue.

Aveux par ci, aveux par là. Le dictaphone enregistrait fidèlement chaque mot.

Merci, Paul, tu ne peux pas t’imaginer l’aide précieuse que tu m’as fournie. Je suis désolée que cela doive finir de cette façon…mais ici finit cette histoire. Essaye de redresser ta vie, ce ne serait pas mal pour le futur.

Il la regardait, sans rien comprendre. Elle lui flatta la joue avant d’agiter sa baguette.

Oubliettes !

Par la suite, gentiment réduit à un profond sommeil, il ne sut rien du transplanage qui le mena dans sa propre suite, dans on lit…En se réveillant, quelques heures plus tard, il ne saurait rien à part avoir l’impérieux besoin de s’éloigner d’Acapulco le plus vite possible et se perdre un temps de la circulation.

Sam se tourna vers Andrei qui avait fini d’écouter le singulier enregistrement.


Je pense qu’avec cela…Allen ne va pas faire des vieux os, à La Ferme. Une copie de cet enregistrement va aller tout droit aux mains du Boss, je parie qu’il sera ravi d’apprendre quelle sorte de type véreux occupe un poste si important.

Richard Allen sirotait son café en tout calme quand la porte de son bureau s’ouvrit et les deux dernières personnes au monde qu’il n’aurait voulu voir entrèrent, le dévisageant d’un air très…mais alors là, très peu amène.

Sanders…Forrester ! Que faites vous ici !? De quel droit vous présentez vous sans avoir été…

Fermez là d’une bonne fois pour toutes, colonel…On sait tout. Absolument tout et pour si jamais il nous manque un détail ou deux, vous allez vous faire un bonheur de nous les fournir, n’est ce pas ?

Il ne pouvait pas donner crédit ni à ses yeux ni à ces oreilles. C’était Samantha Forrester, la nouvelle, qui s’adressait à lui de cette façon si insultante.

Vous êtes devenue folle ! Est-ce le traitement infligé par Steele qui vous a mis dans cet état !?

Non. Au contraire, il a été merveilleusement collaborateur…vous voulez entendre tout ce qu’il m’a raconté ?

Vu le regard assassin dont le couvait Andrei, il pouvait difficilement s’y refuser…
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MessageSujet: Re: Reconversions(fe)   Reconversions(fe) Play211Lun 3 Mai - 23:50

L’intervention d’une mégère en pantoufles l’avait soulagé, il ne s’en plaindrait pas.
Mal en point ? Il avait connu pire. Rien que deux côtes cassées ? Bah !
Ce qui l’étonnait, le surprenait, le déconcertait, c’était elle. : Sam.
Jamais dans sa vie mouvementée il n’était tombé sur un atout aussi prenant. Non seulement elle l’avait séduit mais, en plus, elle le surprenait par des déductions et actions géniales.
Ses réactions l’enchantèrent : elle voulait la peau d’Allen aussi sûrement qu’il voulait la leur.
Joli discours parsemé de baisers à le faire dérailler, Sam était délicieuse quand elle s’énervait. Elle préféra dormir encore un peu avant de déjeuner et de lui fausser compagnie afin de prendre Paul en main avec dégustation de véritaserum au programme.
Ça arrangeait bien Andreï qui, lui, avait d’autres projets.
Un portoloin plus tard, il patientait dans un couloir. Un secrétaire le héla enfin :


Vous pouvez entrer.

L’homme face à lui le toisa de haut en bas en lui offrant sa main.

Capitaine Sanders ! J’ai beaucoup entendu parler de vous.

Moi aussi de vous, Monsieur le directeur.

J’avoue que votre présence ici est assez… Inattendue. Au moins je suis satisfait de vous revoir plus en forme que la dernière fois.

Je vous remercie de me recevoir. Oui… la dernière fois j’étais passablement cassé en deux. La situation actuelle n’est pas banale. Je viens ici accuser formellement le colonel Allen de s’être royalement fichu de notre poire à Forrester et moi.

La tête du directeur changea. D’amène, il devint suspicieux :

Que me chantez-vous-là ? C’est une grave accusation. Il était prévu qu’il vous remette en service actif. C’est en cours, non ?

La cible désignée n’est pas la bonne, j’en suis certain. Voici le dossier qu’il nous a remis.

Le directeur chaussa ses lunettes et ouvrit non sans dissimuler sa surprise.

Pour un motif dont j’ignore encore la finalité, il nous a fait entrer en contact à Acapulco avec un gars du nom de Paul Steele soi-disant suspecté d’être un trafiquant notoire. En ce moment même Miss Forrester devrait lui soutirer des aveux complets qui éclaireront cette histoire.

Elle est à Acapulco et vous ici. Vous volez, Sanders ?

Dans notre jargon, ça s’appelle transplaner quoique cette fois j’ai usé d’un portoloin. On ne va pas tourner autour du pot, Monsieur. Je suis sûr que vous êtes au courant de certaines activités… parallèles. Là où le bât blesse c’est qu’Allen a délibérément voulu mettre Forrester dans les pattes d’un mec aux goûts… douteux.

Tant que ça ?

Pire !

Sans ambages, Andreï narra tout ce qu’il avait appris depuis le début de cette « enquête ». Plus il parlait, plus la tête du directeur s’allongeait.

Il n’est pas dans nos habitudes de demander ça… pas à une nouvelle recrue… Le colonel a dépassé la mesure… Qu’est-ce qui lui a pris ? Je n’ai jamais entendu parler de ce Steele et ce dossier n’est pas issu de chez nous.

Je n’ai pas été le fabriquer à la librairie du coin, non plus. Je crois que pour une raison X ou y le Colonel Allen me hait. Toute cette histoire aura été bâtie pour nous faire tomber Samantha et moi. Car tout ce qui la touche me touche aussi, vous vous en doutez.

Capitaine, je veux bien vous croire mais…

Des preuves, j’en aurai de plus solides que ces papiers que peut renier nous avoir fourni Allen.
Je tenais à vous mettre au courant et aussi, si je puis me permettre et si votre emploi du temps l’agrée, vous donner rendez-vous ce soir à la Ferme pour un « gentil » interrogatoire. Il n’y aura pas de miroir sans tain mais vous y verrez clair et entendrez tout comme si vous étiez dans la pièce avec nous.


Très bien Capitaine. Nous verrons ça ce soir. Vous repartez par portomachin ?

Là, il avait la tête d’un gosse émoustillé :

Oui, monsieur le directeur. C’est assez désagréable mais très pratique. Ne vous étonnez pas trop si un délicieux renard bleu argenté vous apporte quelque chose avant peu.

Claquement de talons, salutations, Andreï revint pile au moment où Sam rentrait de son interrogatoire. Elle aussi était émoustillée par les confidences reçues. Elle brancha l’enregistreur et Andreï eut la confirmation verbale de ce qu’il soupçonnait.

Je pense qu’avec cela…Allen ne va pas faire des vieux os, à La Ferme. Une copie de cet enregistrement va aller tout droit aux mains du Boss, je parie qu’il sera ravi d’apprendre quelle sorte de type véreux occupe un poste si important.

J’en viens tout droit. J’ai préféré l’avertir en direct. Il est très surpris par l’attitude d’Allen mais heureux comme tout d’avoir vu un sorcier. Expédie la copie de la bande par patronus : il se croira à Noël. Il sera là ce soir, verra et écoutera tout.
Inutile de rester plus longtemps ici. Fais tes valises.


Gros câlin. Personne ne s’opposa au départ d’un Lemercier en hyper forme qui ondoya joyeusement au bras d’une délicieuse brunette vers sa limousine, ouh !

Même en sachant que le directeur allait suivre pas à pas leur interrogatoire, Sam ne prit pas de gants avec Allen. Elle était outrée, déchaînée. Sanders se marrait en douce.
D’abord surpris par leur intrusion alors qu’il les croyait à des kilomètres et empêtrés de belle façon dans un scénario débile issu de son imagination fertile, le colonel dut écouter les aveux complets de Steele, son comparse obligé.


Ce type déraille, si vous voulez mon avis. Vous l’avez drogué pour qu’il raconte n’importe quoi.
Pourquoi aurai-je inventé ça ? Cela n’a aucun sens et ne tiendra pas la route. Je ne constate qu’une chose : vous avez foiré la mission. C’est un fiasco total : bravo pour vos états de service.


Andreï n’était pas du genre à s’énerver facilement. Sous l’œil intrigué( apeuré ?) d’Allen, il ouvrit sa mallette :

L’affaire Longwood. Ça vous dit quelque chose, Allen.

Colonel Allen ! clama l’autre en donnant du poing sur la table.

Excusez-moi cette irrévérence, mon colonel. Longwood, donc. Un topo parfait, non ? J’ai eu l’occasion – je vous dirai comment si vous y tenez tant – de comparer les bases de données. Pourquoi a-t-il fallu que certaines informations disparaissent entre les originaux et celles rapportées ? Le seul qui pouvait bidouiller le truc, c’était vous colonel.

Allez au diable Sanders !

Capitaine Sanders ! Et de taper sur la table aussi. Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour m’attirer votre animosité ? J’ai déjà eu des doutes à l’époque mais je n’avais pas de preuve. Vous voulez ma peau. M’atteindre via Sam a dû vous faire marrer. Seulement, il y a un truc que vous ignorez : je suis sorcier.

L’autre éclata de rire… jaune. L’apparition d’une baguette sous son nez n’était pas pour l’enchanter.

Un bout de bois… un vulgaire bout de bois, selon vous. Non, « colonel » Allen : bas les masques !

Vous ne savez rien, vous bluffez, tout comme au poker avec Steele.

J’ai été ravi que vous parliez de vous-même de Steele tantôt. Reconnaître que vous avez suivi notre périple à Acapulco est déjà un poème en soi.

Qu’est ce que ça peut foutre. Il n’y a personne pour donner du crédit à vos délires, Sanders !

Capitaine Sanders ! ( re-poing sur la table) Qui vous dit qu’il n’y a pas des oreilles très attentives à tout ceci ?

Vous mentez, bluffez comme toujours.

J’ai menti souvent dans mes rapports afin de dissimuler mon appartenance à l’autre monde, c’est exact. J’aimerais surtout savoir pourquoi vous en voulez tant à ma peau « Colonel »
Vous avez intérêt à déballer votre sauce, ou je vous laisse au soin de ma femme qui n’attend qu’un geste pour vous manger aux petits oignons. C’est une excellente cuisinière et aussi sorcière que moi.


Vous ne me faites pas peur avec vos airs ridicules !

Ridicules ? Vraiment ? Serpensortia !

Un reptile pas commode se matérialisa.

A toi, ma chérie !

Son applausus était hilarant sauf pour celui qui le subissait.

Finite ! Parle ou ce sera pire.

Je te hais Sanders. Depuis le jour où tu es entré ici sans y avoir été convié, tout t’est tombé dans les mains alors que moi j’ai dû ramer comme un dingue pour monter en grade.
Il fallait que ça cesse. J’ai pris mon pied en te voyant faire un joli vol plané. Six étages : tu aurais dû y passer. Eh non ! Ce n’était pas assez, apparemment. Puis tu te la ramènes encore, avec une fille comme jamais je n’en aurai. Steele était parfait pour te foutre en l’air : mission ratée, copine éclaboussée. Tu n’as pas de preuve. Personne ne croira une histoire aussi déjantée même si tu as tout filmé ou enregistré.


La porte s’ouvrit sur un directeur assez secoué :

Pas besoin de plus de preuves, Colonel Allen. J’ai tout vu et entendu.

Deux jours plus tard…

Soleil, mer calme, plage déserte. Seul un couple en maillot contemplant les flots bleus.
Caressant l’épiderme oint d’huiles parfumées, Sanders soupira d’aise :


Allen va connaître la tôle. J’ai presque pitié de lui. On nous laisse huit jours de congés avec une jolie compensation à la clé. J’ai pensé à beaucoup de trucs mais un seul me revient sans cesse en tête. C’est la première *et dernière* fois que je dis ça… Veux-tu m’épouser ?
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