Encore une journée maussade, à trainer les pieds de cours en cours.
Heureusement le dernier cours de la journée venait de s'achever.
Audrey se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir faire avant le diner.
Elle se promena au hazard des couloir lorsqu'elle rencontra Peeves.

Héhéhé ! Une petite Gryffondor ! Oh mais c'est cette chère Audrey !

Elle sourit.

Salut Peeves ! Alors quelles misères as-tu fait aujourd'hui ?

Audrey, Merlin seul le sait, n'avait jamais eu de soucis avec le fantôme mais la plupart des élèves se plaignaient de ses farces.
Audrey les trouvait souvent très drôle et n'hésitait pas à le dire.

Personne n'a répondu à mes blagues ! Ils m'ont tous ignorés !!! Alors j'ai décider de passer à la phase deux !

Audrey fronça les sourcils.

La phase deux ? Qu'est-ce que c'est ?

Peeves se mit à rire.

C'est ça.

Et avant qu'Audrey puisse réagir, elle se trouva ligoter et suspendu au plafond.
Peeves ricana et s'en alla.

Eh ! Peeves ! Ne part pas non ! Ne me laisse pas comme ça !

Merci, Merlin pour une autre journée finie! Il fallait avouer que toute classe d'enthousiasme pouvait échouer lamentablement devant un tel emploi du temps....des cours, plus assommants les uns que les autres, pendant lesquels elle n'avait rien appris de neuf à part les 358 façons différentes de bayer aux corneilles sans se faire remarquer...de ce pas, Opal McLane passerait maîtresse en l'art de la simulation...si au moins ça lui servait de quelque chose dans la vie!

En broyant des noires perspectives pour le lendemain et le jour d'après, elle s'engagea dans un couloir et c'est alors que des cris furieux lui parvinrent accompagnés du rire sardonique de l'inimitable Peeves, qui d'ailleurs passa en vitesse-fusée au dessus de sa tête, en déplaçant l'air de telle façon qu'elle finit avec les cheveux sur le visage.

Sacré fantôme à la noix...qu'est ce que tu as encore fait!?, cria Opal en gagnant le lieu du crime.

Eh, Peeves! Ne pars pas! Non! Ne me laisse pas comme ça!, s'égosillait la victime suspendue la tête en bas et ligotée comme un saucisson.

Cette petite voix rageuse Opal ne la connaissait que trop bien.

Hey, Audrey...tu as un problème?, demanda t'elle en faisant des efforts pour ne pas s'esclaffer pour de bon, alors, petit bout de chou...tu as trouvé la monnaie de ta pièce on dirait!? Faut dire que ce Peeves est un vilain petit truand...tu veux que je t'aide ou tu veux jouer les chauves souris encore un moment?, et là, incapable de se retenir éclata de rire...même en sachant qu'après ça, la petite Gryffondor en voudrait à sa peau...enfin, ça ferait un peu d'action après tant d'ennui...

Audrey s'arrêta de crier en entendant la voix d'Opal.

Un problème ? Non, tu vois bien que je suis tranquille en train de faire bronzette !

Elle recommença à s'agiter pour essayer de se détacher.

Satané Peeves, si je l'attrape, il va passer un sale quart d'heure.

Opal se mit à rire et Audrey lui jeta un regard noir.

Aides-moi donc au lieu de rire ! Je commençe à en avoir marre que tu te moque de moi.
Fais-moi descendre que je puisse te ridiculiser aussi !

Toujours en riant la préfète de Poufsouffle s'appliqua à remettre Audrey sur ses pieds et de la détacher.

La petite Gryffondor ressemblait à un chat furieux, menaçait Peeves d'une justice imminente et Opal d'une cruelle vengeance si elle n'arrêtait pas de se moquer.

Mais je ne me moque pas de toi, Audrey Phillips!, rétorqua Opal, hilare, c'est que te voir là, pendue la tête en bas comme une énorme chauve souris...a été plus fort que moi...excuse moi!, mais elle riait toujours de très bon cœur...

Audrey lança un regard noir à Opal.

Tu ne te moques pas de moi ! dit-elle en haussant le ton.

Elle posa ses mains sur ses hanches et la fixa de ses grands yeux verts.

Vu la façon dont tu ris, tu es une menteuse !

Audrey regarda autour d'elle pour voir où était tomber sa baguette. Une fois trouvée, elle la ramassa et la pointa sur Opal.

Continue comme ça et je te jete un sort !

Elle était furieuse contre Opal et bien sûr contre Peeves mais pour le moment c'était Opal qui était en face d'elle donc elle se défoulerait sur Opal.

En voyant la baguette pointée sur elle, Opal récupéra son sérieux et jaugea sa petite adversaire de fortune en arquant un sourcil.

Tu es au moins consciente de la quantité de problèmes que tu attireras sur ta blonde tête si jamais un sortilège quelconque sort de cette baguette?, elle ne souriait plus, tu auras tôt ou tard des ennuis avec les gens si tu continues à te comporter ainsi...je te l'ai déjà dit lors de notre dernière rencontre, et ignorant l'attitude menaçante de la jeune Gryffondor elle écarta la baguette d'un geste décidé, tu as de la chance que je sois de bonne humeur sinon tu aurais droit à un mauvais quart d'heure...tu n'as rien de mieux à faire que courir les couloirs en cherchant noise à ton prochain?...La prochaine fois je te souhaite de rencontrer un Serpentard...ça te remettra les idées en place!...Allez, va dans ta salle commune et fais tes devoirs, tu dois en avoir comme tout le monde!, et ce disant Opal pensait avec désarroi aux mètres de parchemin qu'elle devait écrire pour le lendemain, ou tu veux encore quelque chose?

Audrey baissa sa baguette en soupirant.

Et zut, y'a jamais moyen de s'amuser ici !

Elle rangea sa baguette et mit les mains dans les poches.

Je m'ennuie ! J'ai déjà fini tous mes devoirs et je cherchais de quoi m'occuper lorsque Peeves m'a attaqué.

Elle réflechit quelques instants à la façon de berner Opal puis elle dit en souriant.

C'est bon ! Je sais ce que je vais faire, je vais trouver un moyen de ridiculiser Peeves comme ça tout le monde pourra rigoler de lui.

Elle ramassa son sac.

Je vais aller à la bibliothèque faire une recherche sur les fantômes. Tu viens avec moi ?, dit-elle en croisant les doigts pour qu'elle refuse.

Ce minois innocent aurait attendri un ogre mais Opal ne fut pas dupe...sa propre enfance n'était pas si loin et elle savait sciemment de quoi est capable un enfant qui veut faire des siennes...or en connaissant un peu Audrey, elle devinait qu'elle avait plus d'une petite idée tournant dans la tête.

Tiens, quelle coïncidence, ma puce, je dois moi aussi aller à la bibliothèque...alors, allons y!, avec un petit sourire en coin la préfète remarqua la moue dépitée de la petite Gryffondor, entre nous, Audrey...je ne te conseille pas d'essayer de piéger Peeves...il a beaucoup plus d'expérience dans ce champ que toi...ça fait des siècles qu'il enquiquine les élèves...alors là, ce serait risquer gros!

Zut, ça n'avait pas marcher ! Elle se retrouvait condamnée à faire un séjour à la bibliothèque. Elle aurait dû se douter que duper Opal ne serait pas facile.
Elle fit une grimace et s'avança dans le couloir.

Ca ne coûte rien de faire la recherche et d'essayer. Au moins, j'ai trouvé à m'occuper, dit-elle en souriant à Opal.

Elle fit un petit saut de cabri.

Tu dois être contente, tu vas pouvoir me surveiller ! dit-elle avec un sourire narquois.

Elle pensais déjà à toutes les farces qu'elle pourrait faire à la bibliothèque.

Audrey s'arrêta et se tourna vers Opal en souriant.

On voie que tu me connais pas encore assez ! J'ai plus d'un tour dans mon sac.

Elle écarquilla les yeux en réalisant qu'elle venait de se faire découvrir. Elle haussa les épaules, tira la langue à Opal et continua.

Rusard n'est pas un problème, mais je déteste miss Teigne !

Elle remonta le sac sur son épaule et se remit en marche.

Singulier personnage, cette petite! À croire qu'elle adorait courir aprés les problèmes et si elle ne les trouvait pas...les susciter!

Opal secoua la tête, même elle se sentait un peu dépassée par tant d'énergie...Audrey Phillips en avait à revendre mais ça ne tarderait pas à lui attirer des gros ennuis...qui sait? Ce serait la seule façon de lui apprendre à se observer les règles établies, après tout Opal n'était pas du tout disposée à se convertir en son ombre et être là pour la tirer d'affaire à chaque occasion. Elle aimait bien la petite mais était de l'avis qu'à part les bons conseils elle avait rudement besoin d'une bonne fessée.

Fais comme tu voudras, lâcha l'australienne, un peu agacée par tant d'impertinence, mais je te préviens, avec Rusard ce n'est pas de la blague...je te le dis par expérience...tu devrais employer ton énergie à quelque chose d'utile...va embêter les Serpentards, plutôt

Audrey la regarda avec un grand sourire.

Ne t'inquiète pas pour moi, va ! Je sais où sont les limites.

Elle se mit à rire.

Les Serpentards ? Je suis en train justement de leurs préparer une bonne blague ! Mais il me manque deux ou trois petites choses. dit-elle en sortant une liste de sa poche. Il faut que j'aille faire un tour dans la boutique Weasley et après ce sera parfait !

Elle rerangea sa liste et continua à avancer. Elle arrivèrent bientôt en vue de la bibliothèque.

Audrey rangea sa liste avec des airs de chat gourmand à la vue du pot de crème...Il était plus qu'évident que tous les discours moralistes de l'australienne n'effleuraient même pas un petit peu son envie de méfaits.

Opal leva les yeux au ciel avec un soupir, cette gamine n'en ferait qu'à sa tête et rien ni personne ne pourrait l'arrêter. Elle espérait néanmoins que la petite n'irait pas se fourrer dans quelque pétrin impossible et se fasse attaquer par quelque malappris sans sens de l'humour.

Bon, j'entre, dit elle en désignant la bibliothèque, tiens toi comme il faut!, puis en la voyant prête à s'élancer Opal la retint par le bras, et oublie cette idée d'aller chez les Weasley...tu ne peux pas quitter l'école, Audrey...c'est trop dangereux par ces temps qui courent...promets moi que tu vas faire attention!

Elle savait qu'elle ne tirerait rien de la jeune Gryffondor mais au moins sa conscience serait en paix...un instant plus tard, elles pénétraient dans le sacro saint antre de Mme. Pince, où il régnait un silence de cathédrale gothique...

Opal ouvrit la porte et Audrey s'élança, bientôt arrêter par son amie qui lui donna quelques conseils.
Elle fit semblant d'être attentive et entra d'un pas plus modéré.

Oui, je te promet que je vais faire attention, dit-elle en croisant ses doigts dans le dos.

Un silence presque catholique régnait dans la salle et Audrey se retint de crier un grand coup.
Elle se tourna vers Opal et chuchota.

Je vais chercher un livre sur les fantômes et on se retrouve à la table là-bas, dit-elle en désignant une table à l'opposé de l'entrée.

La petite Audrey s'en alla chercher ses livres sur fantômes. Opal la suivit du regard...à la voir, on aurait pu croire à une enfant exemplaire, sage comme une image, avec ce brave petit sourire angélique...

La Poufsouffle prit place à la table et déballa ses affaires, disposée à en finir d'une bonne fois pour toutes avec son ennuyeux devoir d'histoire de la Magie...enfin, prise d'inspiration, elle commençait à bien emplir son parchemin quand un boucan de fin du monde fit sursauter les présents jusqu'à la voûte...et le pire est que cela venait justement de derrière les rayonnages où Audrey avait disparu quelques minutes auparavant.

En lâchant plume et parchemin, Opal se rua vers les lieux de la catastrophe, s'attendant au pire...une véritable avalanche de livres barrait le passage.

Audrey! Audrey...tu es là? AUDREY..., et se fichant comme d'une guigne du regard ulcéré de la vieille Pince, elle hurla de toutes ses forces, AUDREY PHILLIPS...RÉPONDS MOI!!!!

Audrey se dirigea vers le rayon bien décidée à trouver un livre intéressant.
Elle fini par trouver le rayon et commença à lire les titres mais ceux-ci se trouvaient trop haut pour elle.
Elle regarda autour d'elle. Personne. Elle commença à escalader les étagères pour se percher finalement au sommet.
Elle se pencha et tira le livre qui l'intéressait mais plusieurs autres suivirent et tombèrent bruyamment.
Quelques minutes plus tard, la voix d'Opal retentit.

Audrey! Audrey...tu es là? AUDREY..., AUDREY PHILLIPS...RÉPONDS MOI!!!!

Audrey se pencha et agita sa main.

Je suis là Opal, je n'ai rien !

Audrey fut toute surprise de se sentir décoller. Elle serra le livre tant recherché contre sa poîtrine et attendit l'attérissage.
A peine au sol, Audrey regarda autour d'elle. Une dizaine de livres s'entassaient en désordre.
Audrey regarda Opal partir et voulu la suivre mais le regard de Mme Pince l'en dissuada.
Elle sortit sa baguette et fit léviter tous les livres à leurs places.
Puis elle couru derrière Opal, suivit pas le regard mauvais de la bibliothéquaire.

Opal ! Attends-moi ! cria-t'elle.

Plusieurs silences furent lancés de toute part de la salle.
Audrey arriva à la hauteur d'Opal.

J'y peut rien, c'est plus fort que moi !

Audrey regarda Opal ranger ses affaires puis la prendre par le bras.
Elle suivit tant bien que mal jusqu'à l'exterieur de la bibliothèque.

Tu en as de l'audace, Audrey Phillips, va dans ta salle commune et n'en sors plus. Entre Voldemort et toi, je ne sais pas qui remportera la partie...allez, fiche moi la paix, je ne suis pas d'humeur pour tes bêtises!

Audrey resta bouche bée devant les propos d'Opal. Elle ne dit rien non plus en la voyant s'éloigner.
Elle baissa la tête en soupirant. Elle venait de mettre en rogne la seule amie qu'elle avait.
En traînant les pieds, Audrey se dirigea vers la salle commune mais s'arrêta au pied des escaliers.

Tant pis pour elle ! Je ne vais pas pleurer pour ça ! Et puis c'est pas ma mère ni ma soeur pour me dire quoi faire ! dit-elle en colère.

Elle repartit à grand pas vers les sous-sols.

Là, je serais au moins tranquille !