Des paroles resonnaient faiblement dans la clarté lunaire. Bleu était la rue pavée cette nuit là, et livide était le visage de celui qui l'arpentait d'un pas décidé. Il ne se retournait pas sur le passage des gens, se contentant de regarder droit devant lui, là où le menaient irrésistiblement ses pas. Et même s'il ne le savais pas, c'est un endroit de repos que son âme cherchait, éternel si possible. Sa main poussa la grande porte de bois pourrie des Trois Balai et son regard croisa les deux trois autres qui s'étaient posés sur lui, mais il ne parla pas. Nonchalement, il rejoignit le comptoir délabré où une grosse dame blonde nettoyait des verre semblant avoir vécu les trois dernières guerres. Ses yeux Azur se posèrent sur lui, et deux larmes semblèrent les mouiller, sans qu'aucun malheur ne les perçent.

Ce que vous avez de plus fort. Merci.

Sans effusion, sans qu'elle ne le reconnaisse après toutes ces années, et sans paroles, la femme se saisit d'un des verre qu'elle essuyait meticuleusement, le remplit avec plusieurs liquides multicolores et le posa sur le comptoir. Ne lui demandant ni rémunération ni plus de choses qu'il n'en était nécessaire, elle s'enfuit retourner à sa tache sans lui avoir fait écouter une seule seconde le son de sa voix. Il but consciencieusement, reluquant tout ce qu'il y avait dans le pub de son regard fatigué et vitreux : faisant le tour de la salle il remarqua plusieurs hommes masqués. Probablement des confrères, mais il n'irai pas les saluer, ses relations avec les Mangemorts restant trop banal pour le moment.

Puis enfin quelque chose d'intéressant attira son regard. Un homme superbement habillé, tout son opposé vestimentaire, fraichement rasé et des yeux d'un vert presque éclatant se situait à trois ou quatre place de lui. Sirotant tranquilement le contenu translucide d'un verre tout aussi vieux que le sien, il tourna en même temp son regard que Drakon vers lui. Ils restèrent tout deux là à se scruter du coin de l'oeil pendant plusieurs bonnes minutes puis le mangemort retourna son regard vers la femme debout au bar. Il attendit plusieurs autres minutes, il conaissait la suite, il savait que cette Lune fragile serait baignée de sang dans très peu de temp.

Mais il était mal préparé. Il sentit la baguette se figé entre ses omoplates puis un murmure glisser jusqu'à son oreille. L'homme avait été si rapide qu'il ne l'avait pas vu, et ce dernier l'invitait maintenant à sortir. Drakon se laissa faire, répondant par un sourire calme à ceux qui le regardait, horrifiés, déchanter par la main d'un auror. Les deux hommes sortirent, et la porte claqua sans douceur dans un craquement affreux rapellant étrangement des os qu'on écrase. Puis un hurlement perça le silence pesant qui règnait dans le bar. L'assemblée fut parcourue d'un frisson, et tandis que tous les regards se tournait vers la porte, celle ci se rouvrit à la volée, laissant entrer le mangemort au regard salit et à la cape tachée de sang.

Il déposa quelques pièces sur le comptoir, regarda la grosse Dame, lui sourit faiblement puis sortit. Marchant sur le cadavre déchiqueté de l'auror, il prit la route de Pré au Lard, il avait envie de la reparcourir une nouvelle fois ; cela faisait des lustres. Puis peut être que par chance il croiserai quelqu'un, quelqu'un qui effacerait cette solitude si imposante, si terrorisante, et qu'il pourrai tuer cette personne. Froidement, sans hargne, juste pour que justifier l'existence de cette nuit face à l'éternel. Mais voila que ces pensées cessent, il entend un bruit, il se cache, les pas se rapprochent.

Le muret qui l'abritait semblait le rendre totalement invisible aux yeux des quelques passants, mais lui pouvait bien regarder par un des minuscule fissure de celui-ci ce qui se déroulait à l'extérieur. Une belle jeune fille, blonde, un air un brin provoquateur et froid ainsi qu'un grande beauté marchant tranquilement dans sa direction, ou tout du moins avant que ses yeux cristallins trouve le cadavres. Elle laissa tomber sa cape, et le mangemort put la voir fouiller du regard les environs ; malheureusement pour elle, il n'y avait que très peu de chance pour qu'elle le trouve dans un des recoins de ce chemin. Il la laissa parler et poser une question d'une voix douce et pourtant presque gelée, mais Drakon lui laissa aussi quelques secondes de répis : étrangement, il avait envie que cette nuit soit moins courte que les autres.

Le jeune homme attendit qu'elle se retourne pour passer à l'offensive : aussi rapide que le vent, son poignard vint se caler contre la gorge de la jolie jeune fille, son bras gauche autour de sa taille et il la maitient dans une position lui empêchant tout mouvement déplacé. Il ne sentit que peu de peur en elle, alors comme cela il avait à faire à une jolie courageuse ; sa soirée ne serai finalement en rien perdue ! Il appuya encore un peu le tranchant de sa lame contre le cou blanc qui s'offrait à lui, puis se serra un peu plus contre sa propriétaire. Il arrêta tout lorsqu'il sentit qu'il lui était impossible de vraiment se débattre : il n'avait pas envie de la tuer maintenant, jouer lui remonterait peut être un peu le moral. Le jeune mangemort murmura enfin à l'oreille de son otage, d'une voix suave quoique totalement blanche quelques mots se voulant d'une mortuaire ironie...

La mort ma petite...
Cela te dirait de jouer un peu avec moi ?

Il ponctua ses dernières paroles d'un haussement de ton ainsi que d'une appuie plus prolongé de son couteau sur la glotte de la jeune fille, ce qui d'après sa vue lui fit couler une minuscule goutte de sang. Tout en la maintenant du mieux qu'il put, il attendit patiemment sa réponse.

Sangjin avait senti cette présence. Si familière ... il le connaissait si bien. Il avait cessé de le haîr et entre les deux individus, il y avait une sorte de respect mutuel étrange. Dans le combat, ils avaient trouvé une rivalité que peu de gens pouvait connaître ou concevoir. Sautant de toit en toit dans le petit village, il se rapprochait rapidement de cette présence. Son coeur commençait à battre plus rapidement. Leur dernier combat, dans la forêt, avait dû être abréger rapidement. Mais cette fois-ci, il était certain que tout cela allait se dérouler autrement. Il parvint jusqu'à la scène où il écarquilla les yeux. C'était bien lui, Drakon Blackbird, qui tenait entre ses mains une jeune fille dont Sangjin avait fait la connaissance quelques heures plutôt, alors qu'il se préparait à entrer à Poudlard.

Il était près à l'égorger et il n'aurait pas hésiter à le faire si la jeune fille ne s'était pas défendu avec brio. Sangjin sourit. Intérieurement, Drakon devait bouillir d'excitation et il comprenait les raisons de la survie de cette jeune fille. Il voulait poursuivre le plaisir, continuer à traquer sa proie. Il se surprit à empoigner la garde de son sabre et à comprimer sa main contre elle, comme par reflexe, un vieux tic qu'il n'avait plus eu depuis des années.

Il descendit de sa cachette et les deux protagonistes le reconnut avec aisance, avec une certaine stupéfaction. Appuyé contre le fourreau de son sabre qu'il avait détaché de son dos, il s'appuya contre le mur d'un petit magasin et parla calmement.

- Et bien, que de rencontres pour une seule nuit. Shakira, Drakon ... Tu sais que tu m'as manqué mon petit ? Depuis la mort de Alyssonna, j'avoue ne pas avoir entretenu ma force physique. Et Spirielle ? Comment va-t-elle depuis tout ce temps. Est-elle morte ? Enceinte ? loin de toi ? j'avoue ne pas vraiment avoir suivi votre histoire. QUoiqu'il en soit, lorsque vous aurez terminer votre petit jeu, ce sera à notre tour, Drakon, de terminer le notre ...

Il se tut et se décalant légèrement, il observa la scène plutôt improbable de cette nuit qui promettait d'être longue et palpitante.

HJ : j'espère que ça ne dérange personne ... /HJ