...Un lendemain sous la neige [Fe]

‘Ne le redit pas !’ Ca sonne plus comme un avertissement qu’un conseil. De quoi faire flipper Junko qui ne pensait pas qu’il serait capable de quoi… la menacer ? S’il ne veut pas entendre et admettre la vérité, Junko va bien s’en charger. Comment a-t-il pu lui cacher une chose pareille ! Elle a bien envie de lui hurler sa colère qui grandit à nouveau mais quelque chose la retient. Ha les sentiments. Un bouclier qui entoure le jeune serdaigle afin de le protéger de sa foudre. Car Jun’ n’est pas non plus un ange. Si on la pousse vraiment à bout, elle peut péter un plomb et se montrer… cruel. Mais là n’est pas le souci. Notre brunette se sent violement rougir dès qu’il lui avoue qu’elle avait raison sur un point : Il s’est servit d’elle. Du moins, au début. Mais il croit quoi hein ? Que ça va la calmer... Elle sent surtout comme une déchirure au plus profond de son cœur. Comment a-t-il pu… Elle est sur le cul. Mais le garçon enchaîne. Elle écoute vaguement. Quelques phrases clés sortent du lot pour venir résonner dans sa tête : ‘Pas te faire du mal’ ‘Pas envie que tu me quittes’ ‘J’ai besoin de toi’ … Elle sert des poings. Se crispe. Elle ravale une flottée de sanglots avant de se retourner pour être à nouveau face à lui, la tête se redresse subitement, elle le toise de sa vue brouillée. Profonde inspiration avant de se lancer.

-..Je pensais que tu avais confiance en moi. Je pensais qu’on pouvait tout se dire sans avoir peur du jugement de l’autre. Mais j’avais tord. Tu n’as peut être pas une famille idéale, mais merde Kyo’ ! Je… je suis là moi. Tu sais que tu peux compter sur moi pour t’épauler. Et je…[Ses billes prunes tombent à ses pieds, lâchant un gros soupir avant de continuer d’une voix plus basse.] Rien n’a plus vraiment d’importance.

La voix de la petite demoiselle en tremble. Quoi ? Elle vient de prendre sa décision ? Non. Elle ne le peut pas. Même si c’est la meilleure des solutions pour Kyo’ ainsi que pour elle, Junko ne pourra jamais se séparer de lui. Elle l’aime trop. Toute la colère qu’elle avait en elle s’évade de son corps petit à petit, pour laisser place à une immense peine. Une autre douleur bien plus profonde encore. Elle a beau tourner tout ça dans son esprit, elle sent bien que la séparation sonne comme la seule solution possible. NAN ! Elle ne veut pas y penser. Pas y croire. Tant pis si elle passe pour une égoïste. Mais elle ne veut pas le perdre. Qu’importe si ça famille est l’opposée de la sienne… C’est avec lui qu’elle veut continuer sa route, et non avec les autres.

Après quelques secondes de torture morale, Jun’ fait quelques pas vers son serdaigle. Tête baissée et les mains jointes devant son ventre. On dirait une petite poupée de chine avec les flocons de neige qui volent tout autours d’elle. Elle vient se planter devant lui. Fixant le bout des chaussures du jeune homme. Elle est partagée entre l’envie de lui en coller une pour ce qu’il vient de lui avouer ou de le serrer dans ses bras. Ha Jun’. Si délicate. Elle chasse toutes ces mauvaises pensées et dans un élan de tendresse, elle se jette sur lui. Son visage s’enfouit contre le torse masculin alors que ces petites mains se collent dans le bas de ses reins. Comme il lui manqué. Bah oui, c’est très long une journée ! Jun’ reprend peu à peu de son courage et redresse son adorable bouille pour regarder Kyo’.

-…J’ai besoin de toi, Kyo’. Mais je n’ai pas envie d’être un poids pour toi. Si tu penses que… [Jun’ se pince la bouche avant de poursuivre, sachant qu’il lui coute énormement de lui dire ça…] que c’est mieux de ne plus se voir pour ta propre sécurité, alors j’accepterais. Je m’éloignerais et tu n’entendras plus jamais parler de moi… [Gloups. Trop tard, les larmes coulent le long de ses joues, en silence.] [La balle est dans ton camps, Kyo’. Pense à toi. Pense à ton avenir. Pense à ta mère… Moi, je ne suis pas grand chose face à tous tes soucis. Mais tu décides de me garder, promet moi de me dire toute la vérité, de ne plus rien me cacher. Et je serais là, quoiqu’il arrive. Baguette à la main s’il le faut.

Elle est trop touchante notre serdaigle. Elle ferait tout et n’importe quoi pour lui. Même disparaître s’il le faut… Junko lève doucement une main vers son propre visage pour s’essuyer les joues mouillées. Puis elle attend… elle attend qu’il prenne sa décision, le cœur serré…

Le regard ! Kyoschiro reste pendu au regard de la jeune fille. Il la menacer comme, il aurait fait avec n’importe qui… Qu’est ce qui ne va pas ? Avant il n’aurait pas eu ce regret, le regard en dit beaucoup sans le vouloir peut-être. Le garçon ce refuse avoir une seule émotion de faible. Tant pis, il cherchera à ce faire pardonner plus tard, en ce moment il ne peut pas. Ce qu’il veut être seul, s’enfuir d’ici, oublier, et ensuite il pourra recommencer… se faire pardonner, et lui parler, lui dire ce qu’il peut dire, peut-être lui faire entièrement confiance. Le Serdaigle s’est refusé pendant tant d’années à donner sa confiance, alors pourquoi maintenant ?... A-t-il réellement des comptes à rendre à Junko.
Quelle naïveté ! Il a bien crut pendant les quelques minutes précédentes pouvoir manipuler les choses à sa guise. Faire en sorte que Jun’ soit dans l’ignorance. Mais qu’elle soit toujours auprès de lui. Si elle part, qu’est ce qu’il va devenir ?... Au fond, c’est Annabel qui à raison, il est trop sentimentale et téméraire… Jamais il ne sera digne des Mcian… Jamais il ne pourra leurs tenir tête et se venger de tout ce qui lui ont fait. Malgré, sa détermination, il est bel et bien faible. Rien qu’en regardant les perles brunettes, il voit tout ça ! Il se rend compte de son erreur. Le préfet, ne s’est jamais sentit aussi décourager depuis bien longtemps. « Tu n’as peut être pas une famille idéale, mais merde Kyo’ ! Je… je suis là moi. Tu sais que tu peux compter sur moi pour t’épauler. Et je… Rien n’a plus vraiment d’importance. ». Le garçon serre le poing sans s’en rendre compte… Maudit soit cette journée. Rien n’a plus vraiment d’importance, elle parle de quoi là ?!... Si elle croit qu’il a choisit spontanément de lui mentir… Non, il lui a pas mentit, il n’a simplement pas mentionné certaines choses. Kyo’ aurais souhaiter avoir plus de temps, attendre.. Attendre de savoir ce qu’il en n’est vraiment d’eux. Maintenant qu’il sait, qu’il risque de la perdre… Tout ceci lui parait idiot, il aurait pu éviter ça ! Il aurait pu… !
Junko s’enfouie contre lui, brusquement. Il ne réagit pas restant pour l’instant de marbre, bien que ce ne soit pas le cas moralement. Jun’ lui parle, cette voix… Elle tremble un peu ?! Il serait égoïste de la garder, juste parce qu’il l’aime… Car sans lui, elle ne serait pas en danger comme maintenant. Kyo’ pense que de toute façon, c’est trop tard, Anna’ serait capable de tuer Jun’ juste pour le faire souffrir… Ou le menacer pour qu’il suive ces règles bien gentiment ! Non, c’est mieux qu’elle ne parte pas… Junko à redonner naissance et fait naitre des sentiments en lui. Elle lui à apporter plus que n’importe qui. Seulement il a comme même besoin d’être seul… !

- Junko… ! Écoute…

Le Serdaigle se détache d’elle en douceur sans lui faire mal, cette impression de poupée lui revint. Il garde juste sa main dans la sienne. La seule qu’il veut, ce n’est pas la blessée d’avantage… Seulement, il ne pourra pas réfléchir s’il reste ici, et en sa compagnie.

- Tu es plus que ce que tu ne crois, Jun’… Tu m’a donné beaucoup de choses que je n’est jamais eu. J’aurais voulu t’offrir mieux que ma vie misérable… Rentre dans la salle commune, moi, je vais réfléchir. J’ai besoin d’être seul, si tu ne comprends pas, alors je peux rien n’y faire… Je te rejoindrais là bas, plus tard dans la soirée… Et je te parlerais ! A toi de décider, si tu veux m’attendre ou pas… Je serais là, ce soir quelque soit ta décision… Si tu n’est pas là, je disparaitrais de ta vie… Si tu es là… Je te dirais ce que tu veux savoir, ce soir, je serais prêt à te parler… !

Kyo’ ne baisse pas le regard, c’est une façon assez dur d’agir. Il veut avoir pleinement confiance en Junko… Il a besoin de ça pour réfléchir et savoir si elle prête à connaître certaines choses… Des choses assez terribles, qui risqueront de la faire fuir à tout jamais loin de lui… ! Kyoschiro baisse sa main légèrement puis la relâche en douceur… Et il tourne les talons, transplanant peu après, ne laissant pas le temps à Jun’ de le retenir. Si elle décide de le quitter, il aurait voulut l’embrasser une dernière fois…

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