Depuis maintenant 2 nuits, Spirielle n’avait pas dormi. Elle songeait sans cesse aux évènements qui se produisaient autour d’elle depuis son accident. À quelques reprises, certaines personnes complètement inconnues s’étaient adressées à elle comme on le fait à un ami. Pourtant, elle n’avait accompli aucun exploit sinon de rester dans son coin depuis le début de l’année. Selon ce qu’on lui avait raconté, elle n’avait, de toute façon, jamais vraiment été populaire auprès des autres étudiants. Mais était-ce vrai? Lui avait-on réellement dit la vérité à propos de son passé? Ce qui la faisait douter le plus était assurément sa rencontre avec un sombral dans la forêt interdite. Elle connaissait bien ces créatures et elle savait qu’à moins d’avoir déjà vu la mort, il était impossible de les apercevoir.

Étendue dans la salle commune de sa maison, la jeune serdaigle tentait désespérément de trouver la réponse à ses questions. Alors qu’elle semblait perdre espoir, une illumination assez loufoque s’empara d’elle. La clef de l’énigme de sa vie se trouvait au cimetière! C’était évident! Le corps de la personne décédée sous ses yeux devait s’y trouver. Accrochée à son idée tel un naufragé l’est à son épave, elle se leva excitée. Pas question d’attendre le lendemain : il lui serait impossible de passer outre la nouvelle sécurité durant le jour et puis de toute façon elle aurait probablement passer une troisième nuit blanche.

Il lui fallu un bon moment pour arriver à destination, mais avec persévérance, elle y parvint sans être vue. Le vent soufflait, faisant craquer les branches. Spirielle frissonna. Des toiles d’ombres glissaient à ses pieds comme des serpents venimeux. Elle s’avança doucement vers les pierres tombales, puis la brise cessa. Elle se pencha très doucement vers la première quand quelques chauves-souris s’envolèrent brusquement. Le bruit surprenant des battements d’aile rompant le silence la fit sursauter. Portant sa main à sa poitrine, elle se mit à observer les alentours, inquiète. Une bourrasque soudaine fit voltiger ses longs cheveux, lui glaçant la nuque. De minces gouttelettes s’étaient formées au coin de ses yeux, elle hésitait à présent à rester plus longtemps. Nombre de dangers la guettaient. Elle prenait d’énormes risques en agissant ainsi, surtout pour une simple hypothèse à peine plausible, et elle le savait. Pourtant, une force inconnue la poussa à jeter un regard sur les écritures de la tombe malgré sa peur. Comme attirée par le filet de lumière lunaire semblant pointer une pierre en particulier, elle n’écouta que son instinct et s’en approcha pour lire ce qui s’y trouvait.

HJ: Si tu préfère, je peux mettre le sujet ouvert aussi.

Les lourds gonts du portail du cimetière manquèrent de céder mais malgré tout, ils tinrent bon. Sangjin l'ouvrit avec précaution car il savait que cet illustre lieu tombait en ruine et que peu de personne venait l'entretenir. Il était pourtant un lieu rempli de souvenir et qui était investi par une quantité incroyable d'élèves, aussi bien le jour que la nuit. Il ne fut donc pas surpris de voir des courses-poursuites effrénées et des regards effrayés à son arrivée, de peur qu'il ne s'agisse d'un professeur.

Il sourit. Depuis combien de temps n'était-il pas revenu ici, pour se recueillir ? Une fine pluie commença à tomber et regardant le ciel, il constata qu'une nuit aussi noire reste rarissime sur Poudlard. Le cliquetis de son arme qui battait son dos était rythmé par ces pas. Instinctivement, comme par Magie, il se dirigeait en toute quiétude dans les méandres du cimetière. Il avançait sans hésitation, sans doute, reconnaissant au fur et à mesure de son avançée les tombes et les mausolées qui l'entourait. Il s'arrêta un instant dans une grande allée. S'était là où il avait rencontré Alyssonna pour la première fois. S'était à cet endroit précis où ils firent coulés leur sang ensemble, dans une même ardeur au combat alors qu'ils ne se connaissaient pas. Elle était loin d'être innocente et avait tourmenté sa demi-soeur au-délà du supportable. Le cours des choses la changèrent radicalement mais se fut contre un terrible prix. Il reprit sa marche et au bout de quelques minutes, trouva l'exact endroit qu'il désirait. Son coeur commençait à battre de plus en plus vite et en lui naquit une terrible excitation. Mais tout ceci fut balayé en un instant.

Il aperçut, penché contre la tombe de sa femme, une jeune fille avec de longs cheveux blonds. Elle tenta, alors qu'une éclaircie apparut au milieu des nuages, de lire la tombe. Mais la lune disparut aussitôt et il lui aurait été impossible de lire les inscriptions gravées dans le marbre. Elle ne l'avait pas remarqué et comme par un automatisme, il s'assit sur le banc verdâtre qui se trouvait juste derrière elle. Elle put alors entendre ce grincement si caractéristique du fer forgé rouillé. Il parla lentement :

- Cette tombe ... est celle de ma défunte femme. Il est écrit « Alyssonna Cayne, 1973 - 1993 » Elle n'a pas vécu très longtemps mais elle repose à présent en paix. Et toi, pourquoi es ....

Il se figea alors que la jeune fille venait de se retourner. Ses yeux s'ouvrirent au plus grand, chose très caractéristique chez les asiatiques. Il se leva et prononça juste une phras bégayante :

- Spirielle ... Horsa ... comment est-ce possible ?

La lumière disparu soudain, redonnant à la pierre son aspect morne et uniforme. L’obscurité l’empêchant de déchiffrer les lettres encastrées, elle se redressa un peu. À peine avait-elle posé son geste qu’un dur grincement métallique si fit entendre. Spirielle ne put que demeurer figée sur place, raide de peur. Son cœur se mit à battre plus rapidement, à un moment elle crut même pouvoir l’entendre, caché sous le silence. Bientôt, un homme parla. Sa voix lente et indifférente lui glaça le sang. Malgré sa grande inquiétude face à la suite des évènements, la jeune femme écouta avec une certaine attention les dires de l’inconnu. Au nom d’Alyssonna Cayne, un grand frisson la traversa la laissant perplexe. Elle tenta de se souvenir de ce nom, le seul qui lui rappelait quelque chose, mais sa pauvre mémoire ne répondait pas. Perturbée et apeurée, elle se retourna les yeux remplis de questions.

Toute chose sembla s’arrêter soudainement. Plus un son, plus un mouvement, plus un souffle. Le décor paru changer des miliers de fois sous son regard affolé. L’homme se trouvait toujours devant elle, figé dans le temps, l’air visiblement surpris. Elle aurait voulu courir mais ses pieds s’étaient enracinés au sol. Plusieurs voix résonnèrent en écho dans sa tête, tous répétant sans cesse son nom de différentes manières. Elle commençait à avoir le tournis quand elle entendit sa propre voix au travers des autres prononçant Alyssonna sans arrêt. Les voix s’attristaient de plus en plus jusqu’à devenir des pleurs puis l’homme, toujours immobile de devant elle, parla. Tout revint à la normal d’un seul coup. Spirielle eu l’impression de prendre son souffle pour la première fois, et celui-ci était assez déstabilisant. Son nom, comment le connaissait-il? Comment était-ce possible?

Ayant recouvré ses facultés motrices, elle fit un pas en arrière, puis un deuxième, effrayée. Elle avait du mal à respirer, l’air était lourd. Une multitude d’idées allaient et venaient en elle. Elle regarda l’homme le regard suppliant et demanda d’un ton sans espoir :

Qui êtes-vous ? Comment connaissez-vous mon nom?!

Trop d’émotions étaient condensées à l’intérieur d’une si petite personne, elle en avait mal au ventre. L’adrénaline engendrée par les évènements lui fit monter les larmes aux yeux. Spirielle ne se sentait pas triste, pourtant, elle resta là, silencieuse, à attendre une réponse alors qu’une gouttelette minuscule se créait un chemin tout au long de sa joue.

Il était impossible pour lui que de croire ce qu'il voyait devant lui. Il ne parvenait pas à persuader son esprit de la véracité de la chose. Et pourtant, s'était bien elle, à ne pas en douter un seul instant. La première personne qui lui tendit les bras à Poudlard alors qu'il ne connaissait rien au monde occidental, celle qui tenta par tout les moyens de le ramener à la raison alors que cette obsession pour le pouvoir l'avait rendu fou. Elle l'avait mortellement blessé lors d'un combat fratricide, il l'avait brisé lors de son premier combat en tant que Solim ... Leur relation n'avait rien d'amoureuse mais un lien puissant s'était crée entre elle et lui, un lien qui fut notamment tissé par Alyssonna.

Le temps s'était comme stoppé autour d'eux comme si lui-même ne parvenait plus à continuer tellement la situation était paradoxale et uchronique. Il en avait le souffle coupé mais malgré tout, il tenta de se reprendre, voyant que la jeune fille n'allait pas au mieux de sa forme et qu'elle commençait à suffoquer également sous la pression. Une fine larme coula le long de sa jouer et comme par réflexe, alors qu'elle tombait, il la rattrapa dans sa main et se concentrant un bref instant, glaça la larme et l'étendit pour la joindre à quelques gouttes d'eau. Il créa un des sorts qu'il utilisait à outrance lors de ses études. Une rose de glace, bleutée, se forma dans sa main et il la posa près de la tombe de sa femme avant de se relever. Il lui sourit, un sourire qui signifiait tellement de chose. La joie de la retrouver, la peur de l'effrayer, l'angoisse de parler à une vieille amie et surtout la psychose engendrée par le paradoxe. Il tenta avec toutes ses forces d'articuler quelques phrases :

Spirielle ... je ... Je ne sais pas comment est-ce possible ... tu paraîs avoir 15 ans alors que je te connaîs à 24 ans, commandant les aurors et ancien médecin de Sainte Mangouste. Nous avons fais nos études ensemble ... je me suis marié avec ta demi-soeur, Alyssonna Cayne qui est décédée il y a de cela 2 ans ... Comment peux-tu être aussi ... jeune ? Comment ne peux-tu me reconnaître ?

Elle aurait pu avoir peur mais dans ses gestes, Sangjin faisait tout pour qu'elle soit à l'aise. Elle était une amie, peut être celle qui a partagé le plus de choses avec lui et il voulait qu'elle le sache. Il laissa sa main sur une des joues de la jeune fille et fermant les yeux, il laissa en elle se diffuser les souvenirs qu'ils avaient eu en commun.

Leur première rencontre dans le hall de Poudlard
Le premier combat avec Alyssonna alors qu'elle venait de la torturer avec un Endoloris
Leurs entraînements
La folie de Sangjin qui décima Aurors et Mangemorts de toute sorte et Spirielle qui le transperça de son épée.
Spirielle qui pénétra dans le QG des Solims pour tenter de le sauver. Leur combat pendant lequel Sangjin la mit hors d'état et l'emmena à Sainte Mangouste.
Le retour à la raison de Sangjin, son mariage avec Alyssonna ...

Il lui laissa même les derniers instants qu'il passa avec sa demi-soeur. Elle était beaucoup prise au moment où Alyssonna fut frappée par la maladie et elle n'eut aucun autre contact avant son décès. L'enterrement fut fait en ces lieux et depuis deux ans, Alyssonna repose en paix sous ce bloc de marbre. Allait-elle comprendre? Comment pourrait-elle alors qu'il semblerait qu'elle n'ait jamais vécu ces évènements.

[hj] ; étrange RP, je ne sais pas comment on va rattraper cela ^^
[hj2] tu t'es amélioré depuis la dernière fois
[hj3] : il y a fallu que je me creuse la cervelle pour retrouver les quelques rps que nous avons pu faire pendant l'ère de poudlard magical ^^

[HJ1] C’est exactement ce qui me manquait des RPS hihi
[HJ2] Merci, très gentil compliment venant de toi, mon idole de l’écriture
[HJ3] L’effort me touche beaucoup, sérieusement, avec tous ces souvenirs, j’en ai les larmes aux yeux ^^

D’un geste instinctif rempli de tendresse et d’appréhension, l’homme cueilli la gouttelette indomptable avant qu’elle ne termine son périple. Émerveillée, Spirielle observa la matière liquide se cristalliser miraculeusement sous ses yeux. Rapidement, plusieurs petites particules étincelantes virent s’additionner à la première pour ne former qu’un tout. Une rose de glace aux miroitements enchanteurs venait de se matérialiser sous la seule pensée de l’être se trouvant devant elle. Une étrange mais apaisante impression de déjà vu s’empara d’elle. Le créateur de la fleur déposa celle-ci près de la tombe d’Alyssonna. Suite à ce mouvement délicat, il lui sourit simplement. Elle aurait voulu lui rendre son sourire, mais l’hésitation l’en empêcha. Alors qu’elle regrettait d’être resté de marbre, l’homme s’adressa à elle pour la troisième fois.

Elle aurait aimé lui dire qu’il se trompait, qu’il devait la confondre avec une autre. Il l’avait sûrement prise pour une amie lointaine sous le coup du chagrin engendré par la mort de sa femme. La nuit était sombre également, elle-même ne percevait pas clairement le visage de l’inconnu, comment pouvait-il alors être persuadé de la connaître autant? Certaine de ce qu’elle avançait, Spirielle était passé de la crainte à la compassion pour ce veuf peiné qui s’accrochait à des souvenirs enterrés, elle qui n’en avait pas le moindre. Lorsqu’il approcha sa main de son visage, elle ne réagit pas. Elle se retrouva alors, pour une seconde fois, dans la même situation de temps arrêté.

Cette fois, ce n’était pas les voix qui allaient et venaient de nulle part, mais bien les souvenirs. C’est alors qu’un immense lustre apparu à ses côtés. Sans y songer, elle baissa les yeux puis reconnu le hall de Poudlard sous ses pieds. Près de la porte, plus bas, se trouvaient deux étudiants qui semblaient faire connaissance. En fronçant les sourcils, elle se reconnu, elle, peut-être une année ou moins plus tôt, bavardant avec un jeune asiatique visiblement nouveau. C’est en y portant bien attention qu’elle remarqua la véritable ressemblance qui existait entre l’homme à ses côtés et l’étudiant du hall. Soudainement, Spirielle vit le décor fondre laissant l’espace autour d’elle vide. La première scène l’avait ébranlé certes, mais tellement peu face à ceux qui s’ensuivirent. Elle fut propulsée dans une multitude d’endroits différents. Mais ce qui la bouleversa le plus fut que chaque fois, le personnage qui la représentait vieillissait un peu d’avantage. Toutes les situations s’accordaient bien avec elle, pourtant, toutes étaient impossibles!

La réalité finit par reprendre sa place. Spirielle était épuisée, tous ses voyages étranges lui avaient volé toutes ses forces. Sa raison semblait bondir et se heurter contre les parois de son crâne. Toute sa vie était chamboulée. Elle qui ne se souvenait d’absolument rien depuis quelques mois, avait vu défiler devant elle des souvenirs qu’elle n’avait pas encore vécus. Luttant toujours contre l’évidence, elle secoua la tête en formant le mot « nom », essoufflée. Lorsqu’elle pu enfin prononcer autre chose d’articulé, elle le fit d’une voix sèche en fixant toujours le sol.

C’est … irréel… Je… c’est impossible! Je n’ai que 15 ans, moi… Comment suis… pourrais-je être ou avoir été auror ou médecin? Mes…Je n’ai même pas fini mes études! Je ne suis qu’en sixième année et… Vous me confondez… Monsieur, je ne suis pas… Je lui ressemble c’est tout… Je suis désolée…

La jeune serdaigle releva enfin la tête, de grosses larmes glissant un peu partout sur sa peau. Tremblante, elle fixa l’homme dans les yeux sans rien dire. La pluie, si fine un peu plus tôt, tombait à présent au rythme de son cœur. Spirielle les entendait résonner dans leur fracassante chute, mais les pupilles de l’asiatique l’absorbaient entièrement. Sans qu’elle n’y ai pensé elle-même, ses lèvres s’entrouvrirent. Sa voix ne lui obéissait plus. Elle se mit à parler avec une émotion qu’elle ne connaissait pas et avant de réaliser ce qui se produisait, elle avait prononcé :

Je ne suis plus celle que tu crois, Sangjin…

[HJ4] Je crois que j'y ai passé 2h minimum :star:

Quelque chose s'était produit en elle mais inconditionnellement, elle était bien celle qu'il avait connu il y a quelques années. Mais que s'était-il passé pour qu'elle redevienne si jeune et surtout totalement amnésique d'une vie passée ? Est-ce que la Magie possède ce genre de pouvoir ? Il ne le savait pas mais il vivait cet instant comme une renaissance. Il sourit aux paroles qu'il venait d'entendre. Il s'approcha d'elle et tendrement, l'enlassa comme un père pourrait enlaçer sa propre fille, dans un amour bien loin du passionnel d'un couple.

Je ne suis plus celui que tu crois également, Spirielle. La vie, aussi surprenante soit-elle, nous a mené l'un à l'autre dans une improbable destinée. Tâchons de ne pas gâcher ces rares moments indescripitibles de nos courtes vies.

Il relâcha son étreinte et la regarda. Il se croyait dans un rêve. Ce même visage, ce même parfum, cette même prestance, il était évident que cela ne pouvait être qu'elle. Mais comment était-ce possible ? Arrêter le temps ou le ralentir avait déjà été expérimenté par lui-même et Spirielle mais de là à le faire reculer, c'est une toute autre histoire, qui dans la logique reste peu probable. Scientifiquement parlant, on considère le temps comme stoppé à la vitesse de la lumière et qu'en théorie, passer au-delà pourrait le faire plier à l'envers mais à ce niveau de conception, le corps humain ne peut exister. Quoiqu'il en soit, il voulait repartir à zéro et peut être était-ce une chance pour lui, pour eux, que d'apprendre à se connaître de nouveau.

Je ne sais pas ce qui s'est vraiment passé dans ta vie, dans nos vies mais je suis certain que rien n'arrive par hasard. J'ai parcouru le monde et j'ai vu des choses insensés à l'homme et à sa conception de la réalité. Peut être est-ce les prémices d'une nouvelle aventure pour nous ? Dans ce cas, laisses-moi me présenter.

Il toussa légèrement et se redressa avec un sourire un peu caricatural. Il tendit sa main à la jeune fille comme pour la saluer.

Bonjour, mademoiselle, je m'appelle Sangjin Némura et je viens de Corée du Sud. J'ai 24 ans et je suis veuf. Je suis enchanté de vous connaître.

Il voulait dédramatiser la situation. Beaucoup de mystères entouraient leur rencontre mais compte tenu que nul n'avait de réponses pour le moment, il préférait instaurer une ambiance plus paisible. La pluie s'était arrêtée de tomber...

Les mots qui s’étaient échappés de sa bouche ne semblaient pas être les siens, pourtant elle ressentit un immense soulagement lors de leur sortie. Elle était perdue dans ce moment dont elle ne comprenait pas le sens, comme si elle se trouvait dans un rêve où malgré les peurs et l’inconnu, tout semblait possible. Spirielle n’osa pas bouger ou réagir se sentant plus ou moins alaise. Puis, Sangjin l’enlaça avec un naturel qui la désarma. Depuis combien de temps déjà, n’avait-elle pas ressentit une affection pareille. Il la serait contre lui à la manière d’un père ou d’un frère, chose qu’elle crut vivre pour la première fois. Suivant son cœur, elle resserra elle aussi son étreinte et ferma les yeux un instant. Cette odeur, cette présence, ce sentiment, elle les connaissaient, mais seulement au plus profond d’elle-même.

Lorsqu’elle se redressa, l’homme toussota puis se présenta. Devant ce geste qu’elle jugea si généreux, elle ne put que sourire et rougir en signe de réponse. Tout semblait redevenu normal, les présentation se faisaient finalement dans les règles… Elle lui serra la main et puis l’imita.

Enchantée de même monsieur, moi c’est Spirielle Horsa et j’ai 15 ans. Je fais présentement ma sixième année à Poudlard et je suis amnésique.

Jamais depuis l’accident elle n’avait parlé de son problème de mémoire. Personne n’était au courant, mais la subite confiance qui s’était installée l’avait mise assez à l’aise pour effleurer le sujet.

Un sentiment de culpabilité s’empara soudainement d’elle. Il étaient à côté de la tombe de la femme de Sangjin et elle avait fait fi de se détail. Elle détourna la tête pour observer le pierre. Un bloc morne et fade avec une valeur sentimentale élevée se dressait devant elle. Cette Alyssonna qui devait être sa demi-sœur se trouvait sous eux, était-ce un hasard?

Sangjin… Je suis sincèrement désolée pour ce qui vous est arrivé. Je ne me souviens pas, mais je suis aussi désolée de ne pas avoir été présente. J’espère que je saurai me rattraper à présent…

Spirielle soupira longuement. Il était difficile de réaliser ce qui se passait. Se sentir coupable pour des choses qui, pour elle, ne s’étaient pas encore passés. Si toute cette histoire était vraie, qui était donc sa propre famille? Avait-elle des frères et sœurs autre que celle décédée? La réponse à une de ses question avait laissée place à une multitude d’autres problèmes sans solution.

Dit, tu pourras me parler de moi un de ces jours….