La Tanière

La jeune femme secoua ses boucles blondes. Il ne comprenait vraiment pas...
Ses frères et soeurs avaient besoin d'elle comme soutien. Mais elle se laissa
embrasser, se sentant de moins en moins forte.

-Non...Non ma décision est prise. La nuit je la passerait a l'hopital si il
le faut mais je ne les passerai pas bien tranquille a Poudlard alors que
ma famille se fait décimer. Je suis désolée, mais je refuse. Pas besoin
de me supplier.

Elle comprenait ce qu'était le danger, mais elle n'avait aucunement peur de la
mort. Si la mort pouvait abréger ses souffrances, ca serait tant mieux.

-Ecoute, je préfère risquer ma vie plutot que de renoncer a veiller au
bien etre de ma famille...

Elle ne précisa pas que c'était pour lui, aussi, qu'elle le faisait.

Il fit un effort pour garder tout son sang froid, son semblant était de nouveau impassible lorsqu'il s'écarta d'elle et s'éloigna de deux pas, sûr de ne pas pouvoir s'empêcher de la toucher si elle était plus proche.

Je maintiens ce que je t'ai dit au premier jour, je ne te retiendrai pas. Si ta décision est de n'en faire qu'à ta tête, alors fais ce qu'il bon te semblera.

Une sourde colère lui battait les tempes, cette petite femme têtue était en train de lui faire plus de mal que supposé et cette découverte le révolta. Il ne voulait pas la laisser s'en aller ainsi parce qu'il savait sciemment que cela signifiait de la perdre et cela était la dernière chose au monde qu'il désirait en cet instant, alors presque rageur, il alla contre se propres contraintes.

Les tiens sont soignés et en sûreté, tu le sais, je t'en ai donné ma parole et je la tiens, Je comprends que tu ais besoin de veiller sur eux mais tu n'as pas besoin de risquer a vie, sinon qui veillera sur eux si tu n'es plus?

Les arguments commençaient à lui manquer et il pressentait qu'elle ne céderait pas d'un pouce, l'éclat de ses yeux ne lui laissait aucun espoir quant à cela. Michael ne voulait pas céder non plus, cela allait contre sa nature, mais au delà de son opiniâtreté il y avait l'irrémédiable besoin de sa présence.

Il n'aurait pas dû la faire venir et se contenter d'une lettre, cela lui aurait évité de se voir confronté à lui même. L'affaire aurait été close et oublié sans trop de mal mais c'était déjà trop tard pour y songer.

Si risquer ta vie te préoccupe si peu alors reste avec moi, ici! Je ne t'oblige à rien, tu jouiras de la même liberté que tu as eue jusqu'à maintenant et au moins je saurai où tu es!

Ces paroles lui avaient coûté un effort énorme. Sans bouger de sa place il attendit sa réponse en sentant une angoisse insidieuse s'emparer de son calme proverbial.

A sa dernière proposition, son dernier argument, elle resta perplexe. Si il ne
s'était pas du tout attaché a elle, il aurait pu la mettre a la porte, mais il ne
l'avait pas fait, il lui avait meme fait une proposition qu'elle accepterait, c'est
sur.

-Bien sur que je veux rester avec toi...Je resterai avec toi...

Elle lui accorda un petit sourire timide. Il avait l'air aussi énervé qu'elle l'avait
été quelques minutes auparavant. Elle s'approcha et déposa doucement sa
tete contre son torse. Simplement et doucement. Parce qu'elle n'osait pas
l'embrasser, de peur d'etre repoussée.

Il fut incapable de bouger ou de dire quoi que ce soit en entendant ses paroles et encore quand en s'approchant, elle posa sa tête sur son torse. Un énorme soulagement l'envahit et il l'entoura de ses bras.

Si le bonheur était ce sentiment de plénitude et euphorie alors il devrait avouer qu'il était heureux.

Ils restèrent ainsi, sans un mot, serrés l'un contre l'autre pendant un long moment. Jouissant simplement de cette proximité qui les rassurait.

Quand enfin, il se décida à bouger, Michael caressa sa tête et y déposa un léger baiser.

Dans trois jours, c'est Noël...ça te dirait d'abandonner un peu cette grisaille et voir un peu de soleil?

Il avait relevé son visage et la regardait droit dans les yeux, en guettant sa réaction.

Le monde pourra bien se passer de nous pour un moment, tu ne crois pas?

Il commençait à dérailler sérieusement mais pour une fois, il s'en moqua et au lieu de continuer à penser, l'embrassa avec une tendresse qu'il découvrait à peine...

-Et ou me propose tu d'aller...?

Elle lui sourit doucement et lui rendit son baiser avec la meme tendresse. Il lui
semblait qu'au fil des jours et des semaines, il devenait plus tendre et doux.
Pour ce qui est de partir pour Noel avec lui, elle ne demandait pas mieux.
Surtout que son frère et sa soeur ne seraient plus la. Ils avaient été autorisé
a rentrer en Colombie pour Noel.

Elle caressa doucement sa nuque et son dos, apaisée par leur proximitée.

Il se laissa aller à ce bien être inconnu. La caresse délicate de ses mains sur son dos, l'entêtante délice de la savoir proche. Il était heureux, se fichant royalement d'avoir cédé sa parcelle d'orgueil.

Mer bleue, palmiers, sable blanc et beaucoup de soleil. On peut choisir...les Caraïbes, les Maledives, les Seychelles. Nous irons n'importe où, nous oublierons nos problèmes et pour un temps nous pourrons jouir de la vie comme n'importe quel bienheureux mortel.

Il aima l'intensité ravie de son regard de mer, son sourire ébahi d'enfant impatiente à la veille d'une surprise. Il sourit à son tour, détendu, tellement plus humain et chaleureux, comme si d'un coup toutes les amertumes de son existence avaient été reléguées á l'oubli.
Ce soir, au coin du feu, Michael avait déplié face à elle, quantité de prospectus d'agences de voyage moldues...des plages radieuses de soleil, la mer éclatante de lumière, ce sable fin qu'on pouvait presque pressentir...un endroit plus beau que l'autre.

Puis tout à coup la porte d'entrée fut ouverte à toute volée, en même temps qu'un tourbillon d'air glacé et de neige, un être, couvert des pieds à la tête d'une cape sombre avait fait irruption.
Michael poussa vivement Shakira derrière un fauteuil et bondit sur ses pieds, armé de sa baguette. À l'autre extrême du séjour, cachée dans l'ombre, Apache plaqua ses oreilles sur la tête et émit un grondement sourd, à peine perceptible, tout en retroussant les babines.

D'un geste théâtral, l'intrus rejeta en arrière le capuchon, laissant à découvert un visage féminin d'exquise beauté mais dont le rictus cruel de sa bouche ne laissait rien à l'imagination. Elle secoua lentement la tête, une somptueuse chevelure blonde déferla sur ses épaules.

Ainsi, c'est ici que tu te tapis, petit frère!

Elle avança vers Michael qui semblait pétrifié sur place mais qui n'avait pas baissé sa baguette.

Tu ne prétends tout de même pas attaquer ta grande sœur. Je suis venue t'avertir, tout simplement. Tes jours sont comptés, Michael, notre famille ne pardonnera jamais ta trahison pas plus que notre Maître. Bientôt, tu auras à rendre tes comptes à notre père et à notre Lord.

Sors d'ici, Ariana, sors d'ici immédiatement avant que j'oublie que tu as été une fois un être cher pour moi. Va t'en de bonne façon avant que je ne me vois obligé à te tuer.

La femme partit d'un rire aigu, crispant de haine mal contenue .

DOLORIS!

Le sortilège, inattendu, frappa Michael en pleine poitrine et il s'écroula sur le seuil avec un cri de douleur.

Tu dois apprendre à ne pas défier tes aînés, petit imbécile!

Le jeune homme se tordait de douleur sur le sol. Dans la bribe de conscience qui lui restait il ne parvenait qu'à espérer que sa sœur ne s'en prendrait pas à la jeune femme tapie derrière le fauteuil...c'est alors qu'avec un rugissement sauvage, Apache bondit de l'ombre et tomba lourdement sur l'intruse. La force du sortilège céda et Michael put se redresser, seulement pour constater ce qu'avaient fait les griffes du couguar.
La moitié du visage de sa sœur aînée n'était qu'une plaie ouverte qui saignait abondamment, elle se débattait en hurlant, sans pouvoir échapper à l'animal furieux dont les canines éclatantes ne cherchaient que sa gorge.

Laisse la, Apache! Et toi, Ariana, prends ta chance et va t'en. Dis leur qu'ils...ne m'auront pas si facilement ...que je maudis l'instant d'être né comme l'un de vous...Va t'en!!!

Il tremblait de douleur et de rage, toute trace de douceur et humanité enfumée de son beau visage crispé. En un instant son passé le rattrapait, crevant sournoisement son vain espoir de bonheur.

Ariana De Brent s'était levée, cachant son visage mutilé d'un pan de sa cape elle courut à l'extérieur et trasplana. Michael tomba sur les genoux, les bras ballants, tout le bonheur ressenti un moment auparavant brisé en mille éclats. Il avait mal...tout son être, corps et âme, souffrait, alors sans y pouvoir remédier, des larmes amères lui échappèrent...

Shakira révait a des horizons lointains, avec un homme pour qui elle éprouvait
une douce tendresse. Et elle se rendit compte que le monde est vaste. Elle
avait beaucoup voyagé dans sa courte vie, mais elle découvrait des terres
inconnus rien que sur des prospectus.

C'est alors qu'un violent coup de la part de Michael la fit tomber dérriere le
sofa. Elle s'appretait a le lui faire remarquer vertement, furax, mais ce qu'elle
vit la figea sur place, et elle s'en voulut énormément aprés, puisqu'elle n'avait
pas bougé de dérriere le sofa.

La femme qui avait attaqué Michael n'était autre que sa grande soeur,
d'après ce qu'elle avait entendu. En fait, elle n'avait pas tout compris.

Lorsque l'apparition eut enfin disparu, elle sortit de sa cachette et se
précipita vers Michael, qui...pleurait. Aussi difficile a croire que c'était.

-Mon dieu...Michael...

La voix de Shakira lui parvenait de très loin. Tout était flou autour de lui, comme si un soudain brouillard avait envahi la pièce. Il était conscient des larmes qui roulaient sur ses joues, de la douleur brutale qui lui déchirait le corps, de la souffrance atroce qui lui vrillait l'âme. Il aurait voulu être mort mais évidement encore cette fois la mort l'évitait. Il en avait tellement assez de vivre ainsi, sans espoir ni lendemain, éternellement traqué par les siens, condamné à une fin sûre et sans honneur.

Il la sentait le toucher mais c'était comme si d'une étrange manière il était absent de son propre corps tout en ressentant ses souffrances. Comme un kaléidoscope monstrueux, les images du passé défilaient devant ses yeux...il revoyait clairement des scènes d'un hier tordu d'angoisse lorsque sa mère le suppliait de rester parmi les siens, d'honorer sa famille...le visage de son père, déformé de haine revenait sans cesse, les ricanements de ses frères, le rire moqueur d'Ariana. S'ils avaient su combien difficile avait été les quitter, renoncer au fait de se savoir chéri, aimé et admiré par une famille comme la sienne. Il avait tout abandonné parce que sa propre conscience avait été alors plus forte que la fierté des De Brent.

Avec un effort suprême il se força à réagir mais les forces lui manquaient...il regarda la jeune femme hagarde et essaya de lui parler mais pas un mot ne franchit ses lèvres, seulement une longue plainte avant de s'effondrer dans ses bras et sombrer dans une bienheureuse inconscience qui le mettait à sauf de la réalité amère...

Bon, récapitulons, Michael venait de se faire attaquer par une blondinette arrogante et froide qui
était censée etre sa...Grande soeur ? Comment un garcon aussi adorable que Michael, mais avec son
caractère, pouvait se trainer une soeur aussi...cruelle. Du peu qu'elle en avait vu, elle n'avait plus
vraiment envie de la revoir.

Puis celui s'étendait effondré dans les bras de la colombienne, qui bascula en arrière sous son poids.

-Zut ! *Bip*

Après avoir poussé un impeccable juron dans sa langue maternelle, l'espagnol, elle essaya de mener
le jeune homme jusqu'au sofa. Action qu'elle arriva a accomplir, non sans mal.

-Allez michael....réveille toi...

Il reprit lentement ses esprits et la première chose qu'il vit en ouvrant les yeux fut son adorable visage menu penché sur lui, une expression d'angoisse aux yeux.
Le jeune homme se redressa, étonné de se trouver sur le sofa. La tête lui faisait mal et un malaise incertain persistait, il savait sciemment qu'on ne se remet pas si vite d'un Doloris lancé avec tant de force et de rage.

Nous devons partir d'ici, tout de suite.

C'était leur seule opportunité de se mettre à sauf, il ne se doutait pas qu'à l'heure qu'il était Ariana serait de retour à la demeure familiale et le clan De Brent au grand complet serait en pied de guerre.

Désolé que tu ais dû voir ça...ma charmante famille a le don de bouleverser un peu mon existence.

Il lui caressa doucement la joue et essaya un sourire qui finit plutôt par ressembler à une grimace.

Je pense que ce soir...nous ferions mieux d'aller à Londres côté moldu. Tu vois...je te fais déjà courir des risques , si tu veux rentrer avec les tiens, c'est le moment!

Si elle prenait cette décision il ne pourrait pas lui en vouloir, ce serait plus que raisonnable de sa part, il l'accepterait même si ça lui faisait mal. D'un geste très doux, il attira son visage vers le sien et lui effleura les lèvres d'un baiser.

Apache s'était approchée à pas feutrés et posait sa tête sur les genoux de son maître qui la caressa reconnaissant, sans l'intervention de la fidèle lionne des montages, à cette heure il serait sûrement face à un tribunal mangemort.

Michael finit par reprendre conscience. La première chose qu'il lui dit, était qu'ils devaient fuir la
Tanière. La deuxième chose...Elle était plus qu'évidente pour la jolie jeune femme, et la troisième la fit
sourire, tout simplement car elle ne rentrerait pas bien sagement chez elle, mais qu'elle resterait bien
avec lui.

-Bien sur que non, je reste avec toi. Mais, tu as un endroit ou loger ?

Tout de meme, elle se leva, prete a aller faire ses valises en quatrième vitesse, l'idée d'une nouvelle
attaque de ce genre ne lui plaisait pas vraiment.

Il n'y avait pas un instant à perdre. Michael réfléchissait à toute vitesse et finit par trouver, ce qui à son avis était la solution la plus sensée.
La jeune femme revenait avec quelques affaires mises à la hâte dans un sac. Elle était plus pâle qu'a l'accoutumée mais cela n'avait rien d'étonnant après ce qu'il venait de se passer.

On va chez Davenport. Tu ne le connais pas, mais c'est mon meilleur ami et il pourra nous fournir la protection dont nous avons besoin.

Il appela l'elfe de maison et lui ordonna de trasplaner avec Apache, pas question de laisser derrière lui des êtres vivants auxquels les siens s'en prendraient en toute hargne.

Michael verrouilla la maison avec quelques sorts anti intrusion mais il se doutait bien qu'ils ne représenteraient aucune difficulté pour une troupe de Mangemorts farouches mais au moins, ce serait du temps gagné.

Allez, temps de partir!

Il serra la jeune femme dans ses bras et un instant plus tard, il ne restait aucune trace d'eux dans le cottage désert.

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http://deathly-hallows.niceboards.org/habitations-f154/la-folie-des-grandeurs-t11945-30.htm

La Tanière

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