Envie de vengeance ... { Pv N. }

Ressassant sans cesse sa soirée précédente, Cassandre était loin de tiré un trait sur cette dernière. Sans parvenir à trouver le sommeil, la jeune Serdaigle avait eut un mal fou à trouver le sommeil. Il l'avait totalement ridiculisé, commençant, avant même qu'elle est eut l'envie de le berner, à la tromper. Il lui avait donné une fausse baguette, lui avait fait de faux compliment, se montrait faussement gentil ... Outre le sentiment de s'être fait rouler dans la farine, Cassandre avait ressentit un gout amère de trahison, comme si l'hypothétique lien qu'elle avait cru créer avec lui s'était brisé. La jeune fille avait cru un instant que le fait qu'il lui donne sa baguette était un signe d'une espèce d'attache entre eux, comme ci leur destin était lié tant qu'elle possèderait l'objet magique ... Elle s'était vraiment trompé, vu que la baguette n'était qu'un vulgaire bâton. Avant, elle y avait vu un jeu, maintenant elle ne découvrait qu'un horrible besoin de vengeance. Oui, elle exagérait peut être, mais c'était le caractère de Cassy. Ne supportant pas être devancé, battu sur son propre terrain et encore moins se faire ridiculiser de la sorte.

Lorsqu'elle trouva enfin le sommeil, ce fut pour rêver du garçon en compagnie de son frère aîné en train de rire aux éclats alors qu'elle venait de faire prendre par Rusard. Un cauchemar idiot. Le Serdaigle n'avait aucun lien avec son frère et n'en aurait jamais. Et puis Glenn ne se moquerait jamais d'elle et ne s'allierait pas avec quelqu'un ressemblant à un moldu.

Se persuadant que son rêve ne pourrait jamais devenir réalité, elle s'était levée difficilement pour aller en cours. La chemise mal boutonnée, les cheveux pas coiffés et la cravate mal nouée, elle descendit les escaliers rapidement, constatant qu'elle était en retard pour son cours de métamorphose. Courant dans les couloirs, elle arriva tout juste à l'heure dans la salle de classe.

Le reste de sa journée se passa sans que rien de particulier ne lui arrive, les cours lui faisaient momentanément oublié le visage impassible du Serdaigle qu'elle avait rencontré. A midi, elle avait pratiquement rien avalée, se contentant de soupirer toutes les cinq secondes. Heureusement, les cours reprirent vite et son cerveau fut totalement concentré sur ces derniers. Le soir arriva bien vite, décidant d'éviter la bibliothèque et de continuer son entreprise, Cassandre s'installa dans un fauteuil de la salle, copiant des sorts sur sa liste qui était déjà bien épaisse. Elle avait emprunter juste avant quelques livres, désirant de ne pas travailler au milieu de ses étagères d'ouvrages magiques.

Il fallait aussi qu'elle pense à s'entraîner. C'était bien beau d'agrandir sans cesse sa liste, il fallait bien qu'elle teste ses sortilèges. Ayant déjà l'intention d'utiliser la Salle sur Demande, même si cette dernière lui rappelait de bien mauvais souvenir, elle n'attendait que le bon moment et une motivation suffisamment grande. Pour le moment, l'activité simple de recopier des sorts lui était plus que bénéfique.

Plus le temps passait et plus la salle se vidait. Bientôt, il ne restait plus qu'elle dans la grande pièce des Serdaigles. Ses pensées totalement focalisées sur les sorts, utile ou pas, n'étaient plus malmené par le surnommé N, ou Nouille ... Enfin, elle n'était pas certaine de vouloir l'appeler comme ça. Malheureusement, elle ferma rapidement le dernier livre qu'elle avait empruntée et elle était loin d'avoir envie de dormir.

Une seconde de relâchement et l'inévitable arriva : Elle repensa de nouveau à lui. Serrant les poings, son envie de vengeance refaisait surface, comme un poison s'insinuant rapidement dans ses veines. La plupart des images qui lui venaient à l'esprit était le Serdaigle se prenant un coup de poing, ou un coup de pied, voir un incendio ... Mais ce n'était pas ça qu'elle voulait. Cassandre voulait le duper, lui faire ressentir cette douleur, qu'il se sente trahit, trompé tout autant qu'elle.

Le visage du Serdaigle nettement en tête, elle avait totalement enregistré ce dernier, comme si son esprit craignait de l'oublier, de peur de ne pouvoir accomplir sa revanche. Ses yeux noirs lui paraissaient soudainement plus moqueur, un sourire ravi au visage et sa main formant le signe de victoire.

" Je le déteste ... " dit elle du bout des lèvres.

Chassant cette vision plus que ridicule du Serdaigle, Cassandre soupira bruyamment.

Même si elle désirait le manger chaud, la vengeance est un plat qui se prépare et se déguste froid ...

Le sommeil devenait de plus en plus difficile, voir inaccessible. Nysin avait occupé sa journée à élucider ses meurtres pendant les heures de cours habituels. Il avait d'ailleurs bien avancé et avait également constaté que la police était loin d'être assez performante à son goût. Commettre un crime parfait n'est jamais possible, même pour un sorcier, mais cela n'empêchait pas les nombreuses erreurs policières dû à leurs incompétences.

C'était donc par l'intermédiaire de l'institution que Nysin avait accès aux dossiers confidentiels, détenu par le FBI et la CIA. L'agent Lackh continuait à faire son travail avec la même perfection qu'à l'accoutumée et brouillait les pistes contre tout ceux qui tentaient de retrouver Nysin. Ainsi, il s'était passé une seule journée depuis la mésaventure qu'il connut contre cette jeune serdaigle, orgueilleuse et avide de tout contrôler. Même si Nysin l'avait écarté de ses pensées afin d'étudier les cas qui le préoccupaient, il savait qu'elle n'était pas si loin que ça, surtout qu'elle appartenait à la même maison que lui.

Il demandait parfois jusqu'où elle était prête à aller pour assurer sa vengeance. Il ne craignait pas de se confronter à elle une nouvelle fois, mais il savait qu'il devait se tenir sur ses gardes dorénavant. Cependant, Nysin transportait les ouvrages qu'il avait dérobé à la bibliothèque partout avec lui, les ayant recouvert d'une autre couverture afin de ne pas les reconnaître. Il se disait que s'il tombait sur Cassandre, il les lui donnerait tout en ne s'excusant pas... D'un certain côté, elle l'avait mérité après tout.

* Mm.. Cassandre. Je sais qu'il y a 99% de chance qu'on se rencontre tôt ou tard et 87% dans le but de te venger. Il m'apparait donc nécessaire de garder mon avantage et de venir te voir avant que ce soit toi qui le fasse. En agissant ainsi, l'imprécision de tes actes sera synonyme au simple fait que tu n'as élaboré aucun plan encore. Pour ma part, je vais t'offrir ses livres qui devraient faire en sorte que tu reconsidère la question sur ta défaite. Je sais bien que cela ne suffira pas pour me pardonner de ton orgueil insatiable, mais c'est en agissant d'une façon imprévue que j'ai de plus grande chance de recoller les morceaux.*

Du haut de sa chaise, il était temps pour le jeune serdaigle d'aller revoir cette dénommée Cassandre. Bien entendu, il imaginait tout les scénarios possibles... Du moins dangereux au plus risqué. Nysin était bien conscient qu'il ne pouvait en être autrement. Evaluant le caractère de la jeune serdaigle, il savait qu'il devait agir ainsi avant que ce soit elle qui le trouve... Il était toujours plus facile de négocier contre quelqu'un qui n'a pas d'idée précise sur sa vengeance, que devant quelqu'un qui a échafaudé un plan difficilement contrable.

Prenant les deux livres qu'il avait prématurément emprunté à la bibliothèque, Nysin sortit de son dortoir afin de rejoindre la salle commune des serdaigles. La probabilité que cette Cassandre soit dans les lieux n'était pas tellement élevée, mais le jeune garçon vit que la chance se mêla aux statistiques. En effet, elle était là, seule dans une immense salle vide... Apparemment absorbé dans ses études.

Pied nu, ayant le même accoutrement que lors de la dernière fois, Nysin marchait sur la pointe des pieds afin de ne pas être entendu. Une fois arrivé derrière la jeune Cassandre, ce dernier laissa tomber les livres devant elle, trahissant ainsi sa présence... C'était maintenant que tout allait devenir intéressant.

- Je pense que c'est ces bouquins là que tu voulais à la bibliothèque

L'entrée dans le vif du sujet risquait fortement de remémorer la journée d'hier... Mais la probabilité que Cassandre y pense sans le rappeler était supérieure au seuil des 80%. Il ne risquait donc pas d'envenimer la plaie puisque cette dernière n'avait pas encore commencé à cicatriser.

* C'est maintenant qu'on va savoir si tu sais te contrôler un minimum. Je pense qu'il y a cependant 70% de chance que je souffre soit d'un sortilège, soit d'une violence physique soudaine. Mais bon, se comporter de la sorte ne ferait que justifier ta défaite une fois de plus, et je pense qu'on pourrait peut être en rester là?... Allons Nysin, depuis quand es-tu devenu optimiste et non objectif dans tes remarques? *

Alors qu'il attendait la réaction de Cassandre, Nysin prit une chaise proche de la jeune adolescente et s'y installa à sa façon : accroupie de telle sorte que ses jambes ne touchent pas le sol. Allait-il rester dans cette position longtemps? Seule Cassandre en possédait la réponse.

Luttant contre son caractère impulsif, Cassandre s'entreprit à rassembler ses pensées. Elle voulait se venger et le faire intelligemment. Elle n'était peut être pas aussi doué que lui mais elle comptait bien l'avoir d'une manière ou d'une autre, que ce soit loyal ou pas, cela l'importait peu. Maligne de nature, Cassandre pouvait se montrer particulièrement créative et ingénieuse lorsqu'il s'agissait de se venger. Mais pour le moment, il fallait se calmer, ne plus penser à sa jeter sur lui pour lui refaire le portrait ...

Alors qu'elle cherchait un moyen efficace d'assouvir sa vengeance, Cassy entendu un bruit à ses pieds et une voix qui lui était malheureusement familière. Tournant la tête, son sang ne fit qu'un tour lorsqu'elle reconnut le Serdaigle qui hantait même ses rêves. Il se trouvait là en face d'elle et une folle envie d'envoyer sa main en plein dans son visage naquit dans son esprit. Contre toute attente, elle détourna la tête du jeune homme.

Fronçant ses sourcils et sans un mot, elle prit les livres sans les regarder et les posa sur les jambes du jeune homme. Possédait elle une fierté beaucoup trop grande pour accepter les livres ? Quoiqu'il en soit, elle refusait tout bonnement l'acte du jeune homme, y voyant une autre tentative de duperie.

" Je peux me débrouiller seule. " dit elle d'une voix glaciale.

Se rappelant les évènements de la vieille, elle voulut presque ne pas avoir prononcé ses mots. Après avoir eut son aide pour sortir de la bibliothèque, elle avait tenté de se servir de lui pour obtenir ses précieux ouvrages. Elle s'était vraiment pas débrouiller seule et elle le regrettait. Si seulement elle n'avait pas prit cette satané baguette magique et avait refusé l'aide du garçon.

L'ignorant totalement, elle sortit un livre de botanique de son sac et commença à le lire sans grand intérêt. Elle espérait qu'il partirait rapidement, Cassandre ne supportait vraiment plu sa présence. Dire qu'il n'y avait même pas deux secondes elle rêvait de le frapper. Etait en train de se dégonfler ?

Remarquant un bout de parchemin sous sa chaussure droite, elle le ramassa, reconnaissant l'écriture du Serdaigle. Sur le papier, elle pouvait lire les mots rapidement griffonnés : ' Peut être que ce sera pour la prochaine fois ? ' Elle leva les yeux sur lui, comme si elle était profondément blessée. Elle le regarda sans rien dire pendant quelques secondes qui lui semblait plus ressembler à des minutes. Cherchait il encore à la ridiculiser ? N'avait il pas obtenu ce qu'il voulait hier soir ?

Soudain, elle se leva d'un coup et se jeta sur le Serdaigle tranquillement assis. La chaise et les livres tombèrent sur le côté par la même occasion. Sur le jeune homme, Cassandre levait un poing menaçant au dessus du visage de ce dernier.

" Qu'est ce tu veux au juste ? " dit elle d'une voix forte. " Notre petite soirée à la bibliothèque ne t'a pas suffit ? "

Comme si quelqu'un avait mit sur pause, Cassandre restait immobile, tout en maintenant son regard noir sur le surnommé ' N '. Elle se surprit à se demander pourquoi cette histoire l'obsédait à ce point. Elle avait d'autre chat à fouetter ! Bizarrement, penser cela la rendit soudain triste. Elle focalisait cent pour cent de son attention sur le Serdaigle ... Et ses frères ? Elle les avaient oubliés ?

" Laisse moi tranquille, c'est tout ce que je te demande. "

Etait elle prête à renoncer ? Etait ce une tactique pour lui faire croire qu'il était hors de danger si il faisait ce qu'elle lui demandait ? Quoiqu'il en soit, elle était persuadée que cette vengeance ne devait nullement faire partit de ses priorités.

Partagée entre l'envie de le frapper tout de suite et de ne rien faire Cassandre soupira bruyamment. Que ferait Taylor à sa place ? Elle songea à son frère blessé, elle était sûre que lui se serait sortit de cette situation avec brio ...

Son poing s'abattit rapidement sur le sol, ce n'était pas le moment de se venger ...

Bien que Cassandre eut été victime d'une machination du jeune serdaigle, on pouvait penser qu'elle contrôlait parfaitement la situation dorénavant. En effet, assise sur le Nysin qui était allongé à terre suite à la charge de cette dernière, l'adolescent pouvait contempler les yeux ravissants mais triste de la personne victime de cette agression. Le ton qu'elle employait et sa réaction ne pouvaient échapper aux statistique de Nysin, il n'y avait pas de jeu d'acteur possible cette fois : la jeune serdaigle avait son orgueil brisé.

La tristesse de cette dernière n'échappa au regard de l'adolescent. Bien qu'au fond de lui-même, il était persuadé d'avoir poussé son plan un peu trop loin, il était bien trop tard pour reculer sur ses pas. D'un côté, c'était lui qui avait été victime d'un chantage en premier et de l'autre, même s'il avait donné une fausse baguette magique juste pour paraître crédible, pas une seule fois il n'avait envisagé de se servir de l'arme commune à tout sorcier digne de ce nom. Bien que Cassandre ne puisse avoir la même capacité logistique, elle le savait sans en découdre... Même si Nysin avait gagné une bataille sur son orgueil, elle n'ignorait pas que jamais il aurait osé porter la main sur elle.

Les prévisions de Nysin furent mise en déroute car Cassandre n'utilisa pas d'autre violence physique. L'adolescent doutait bien qu'il s'agisse là d'un contrôle d'elle-même, mais il paraissait que la tristesse de la jeune fille prenne le dessus sur sa colère pourtant encore très grande. Cette dernière leva son emprise en se dégageant du corps de Nysin, et ce dernier restait allongé, sortant une tablette chocolatée qu'il croquait allongé.

* D'une certaine façon, j'aurai pensé que le séjour à l'infirmerie me soit nécessaire afin de reprendre de meilleures bases, mais tu m'étonnes encore une fois. Est-ce qu'un tel changement de comportement signifierai que le coup que j'ai porté à ton moral ne te permette pas de te venger de la sorte ? Où chercherais-tu à jouer un jeu d'acteur afin que ce moi qui lève ma vigilance ? Non, tu ne pourrais pas te retenir uniquement pour cette raison là, quoiqu'avec toi, tout semble possible. Mais si tu as l'intention que je sorte de ta vie de la sorte, je pense que tu sais que ce ne sera pas le cas... Notre rencontre est inévitable, tôt ou tard... Autant ne pas laisser traîner.*

- A la bibliothèque, tu as toi-même cherché ce donc tu méritais Cassandre. Je ne suis pas fier d'avoir dû te duper de la sorte, mais hélas, moi non plus je n'aime pas perdre ni être devancé dans une situation.

Il continuait de croquer sa tablette chocolatée allongé. Peut-être que cette nouvelle position allait devenir un tic pour Nysin ? Seul le futur pouvait répondre à cette question sans importance. Du bas de sa position, les yeux de Nysin balayait le plafond de la salle, se perdant dans l'immensité du lieu; Cassandre et lui étaient les seuls présent, c'est qu'il devait être déjà tard.

* Finalement ta réaction semble sincère. Aurait-il quelque chose qui te chagrine à ce point là? Je peux me permettre de comprendre qu'avoir été dupé puisse être dur à mener pour le moral mais, je ne comprends pas pourquoi tu ne m'as pas collé ton poing à la figure il y a deux minutes... La théorie que ta tristesse est dû à ma faute n'est donc plus que de 46% . Il y a autre chose que tes yeux me cachent Cassandre... Mais te connaissant, je doute bien que tu m'avouerais tout, et que si je parviens à définir l'origine de ta peine, tu ne me le pardonnera jamais, n'est-ce pas?*

- Tu sais très bien que jamais je n'aurai eut l'audace de te lancer un sortilège avec ma vraie baguette. Au cas où tu voudrais te réfugier sous l'excuse 'tu m'as trahie en premier', je pense qu'aucune personne censée ne puisse donner sa baguette au premier venu, simplement pour ses beaux yeux. La tentation de me mettre au chantage ne pouvait être inévitable, surtout après avoir dû t'avouer que j'étais plus logique que toi.

Nysin prenait de grands risques. La fureur de Cassandre ne s'était pas volatilisée, loin de là. L'adolescent semblait vouloir provoquer quelque chose en elle, différent de la colère, différent même de la triste : l'humilité d'avoir été battue sur son propre terrain. Parfois, il n'existait pas de sanction plus difficile pour une personne pleine d'égo de devoir s'avouer qu'elle avait perdu une partie où toutes les cartes gagnantes étaient dans son camp. Le serdaigle ne s'attendait pas à ce qu'elle lui dise qu'il avait raison ouvertement, mais qu'au fond d'elle-même, elle fasse la paix avec ce qu'il s'était passé hier soir à la bibliothèque.

La véritable confiance pouvait-elle se donner à un total inconnu sans que l'on sache rien de ce dernier? Voilà une intéressante question. Entre ceux qui maitrisent le mensonge à la perfection, et d'autres qui se cachent derrière une façade ou seuls les bons principes règnent, il paraissait difficile dans la vie courante d'émettre une probabilité dépassant les 10% que ce soit le cas. Cassandre semblait souffrir d'une trahison, d'une confiance brisée, mais a-t-elle réellement pu penser une seconde qu'elle aussi, l'avait trahi au cas où ce dernier lui aurait passé sa vraie baguette?

- Je sais que tu es capable de prendre ces livres-là seule, mais j'osais espérer que tu comprennes que mes intentions n'étaient pas aussi négatives que tu le penses. D'ailleurs, je sais que tu es intelligente et loin d'être une idiote contrairement à l'image que tu vois de moi, sinon, peux-tu expliquer pourquoi suis-je ici devant toi de mon plein grès, t'ayant emmené les ouvrages de la bibliothèque?

Nysin savait que la probabilité qu'il obtienne une réponse à sa plaidoirie était importante. C'était donc allongé au milieu de la salle commune des serdaigles, qu'il attendait une réaction de Cassandre... Il faisait comme à son habitude.. Il mangeait du chocolat dans une situation délicate... C'était ainsi.

Elle était restée que quelques secondes sur le Serdaigle, le poings menaçant de s'aplatir sur son visage. Pourtant, elle avait eut l'impression que plusieurs minutes s'étaient écoulées, hésitant à le frapper ou pas. Quelques fois, le fait d'être impulsif était utile, si elle n'avait pas pensée à ses frères, le jeune homme se serrait sûrement retrouvé avec de beaux bleus sur le visage. Cassandre aurait été plus que satisfaite et elle aurait en quelque sorte commencé sa vengeance. Mais rien de tout ça arriva. Au lieu de cela, la jeune Serdaigle abattit son poing sur le sol et se redressa, le visage impassible.

Au lieu de céder à son impulsivité, elle avait eut le malheur de réfléchir et de penser à son comportement ridicule. Etait elle tellement idiote qu'elle ne pouvait pas se concentrer sur une seule chose à la fois ? Comment avait elle pu oubliée un seul instant ... ? Elle était consciente que la colère l'avait rendue excessivement égoïste. Ne cherchant qu'a se venger, elle avait oubliée l'essentiel. Certes, ne plus pensé à ses histoires sombres étaient bénéfique pour elle, mais elle avait plus l'impression de les avoir totalement oublié, presque comme si elle avait faillit abandonner.

N'écoutant que d'une oreille le Serdaigle, elle se contenta de bouger la tête, signe qu'elle acquiesçait ses propos, même si elle les écoutait à peine. Il allait la laissé tranquille si elle faisait mine de renoncer à toutes représailles. Après tout, c'était peut être mieux ainsi. Le jeune homme loin d'elle, cela l'aiderait à enterrer cette histoire rapidement pour ce concentrer sur une autre, beaucoup plus importante.

Cassandre avait presque l'impression qu'il se montrait gentil avec elle. Comme si elle avait avaler quelque chose d'horrible, elle ne put s'empêcher de grimacer. La dernière fois, il avait été agréable dans le seul but de l'amadouer, difficile de penser qu'il était sincère, peut être avait il autre chose derrière la tête cela était bien son genre. Elle prit tout de même les livres, beaucoup trop important pour elle, malgré sa fierté.

" Permet moi de douter de tes véritables intentions ... N, " dit elle lentement, détestant cette appellation ridicule, " mais je n'ai toujours pas oublié ce qui c'est passé. "

Faisant référence à l'épisode de la bibliothèque, elle était loin d'avoir dirigée. Si il cherchait à ce qu'elle lui fasse confiance, il était très loin de son but. Et puis, pourquoi avait il prit les livres si ce n'était pour la tromper, vu ses dires ? Consciente qu'elle n'avait récolté que la monnaie de sa pièce, il avait fait cela que dans l'unique but de répondre à la tentative de chantage de la jeune fille. Mais elle ne comprenait pas pourquoi il venait vers elle tout d'un coup, cherchait il à atténuer ses désirs de vengeance ?

Elle s'installa également par terre, les livres sur les genoux, pour pouvoir continuer à l'observer. Toujours allongé, il croquait gaiment dans sa tablette de chocolat. Elle songea qu'il devait avoir des problèmes de poids, cachait il ses rondeurs sous ses pulls trop grand ? Non, il était tout aussi léger qu'une plume, elle n'avait eut aucun mal à le pousser pour se jeter sur lui. Comment faisait il pour ingurgiter autant de chocolat, elle en aurait eut la nausée à force ...

Chassant la réflexion inutile de sa pensée, elle s'adressa une nouvelle fois à lui.

" Pourquoi m'as tu apporté ses bouquins alors ? Tu cherches à te faire pardonner ? Je croyais avoir mérité ma punition, il faudrait savoir ... "

Une expression neutre sur le visage, elle se demandait qu'elle était sa raison pour se geste qui semblait amical. Après avoir eut quelques explications, elle avait l'intention de lire les livres qu'il lui avait apporté et les étudier avec beaucoup d'attention et de précision. Ses yeux se posèrent à nouveau sur le parchemin qui l'avait fait s'énerver au plus au point, se trouvant non loin d'elle. Elle le ramassa et le fourra dans la poche de sa petite jupe, désirant à tout prit se souvenir à quel point elle détestait le garçon.

Elle ne se vengerait pas sûrement pas tout de suite, à moins que la situation lui permette d'elle même de le faire. De toute manière, elle avait d'autre soucis plus important à régler : Un frère dangereux dans la nature, l'autre à l'hôpital et des parents risquant de se faire tuer à tout moment, ça elle s'en fichait un peu mais bon ...

* Je doute que tu saches ce que je pense réellement. Après tout, j'ai parfois du mal moi-même à m'expliquer un raisonnement si je me proposais à me dédoubler un court instant, mais qu'importe. Le simple fait est que cette fois mon intention est réelle et s'offre à ces deux livres que je suis allé te chercher. Je peux comprendre que tu ne veuilles pas me faire confiance, mais je n'en demande pas tant non plus. Non ma priorité actuelle est que la mésaventure d'hier ne te prive pas de continuer à vivre normalement. Apparemment l'esprit de vengeance s'est quelque peu dissipé et c'est le but de ma visite ce soir. Si tu ne peux ou ne veux pas comprendre cela, peu m'importe, c'est le résultat au bout qui compte.*

L'adolescent était toujours allongé. Il continuait à savourer sa tablette chocolatée dans une indifférence totale. En réalité, on avait beau tenté d'épier Nysin en tout point, aucune émotion ne se dégageait de sa personne. Un curieux sentiment de vide s'installait. Exacerbé par un silence presque glacial, les dernières paroles de Cassandre tournaient en boucle dans l'esprit du serdaigle. Malgré les apparences, Nysin avait gagné une autre bataille qui n'avait rien à voir avec la première; Cassandre semblait se défaire peu à peu de la colère qui l'avait rongé pendant une journée entière.

- Tu peux douter de mes intentions autant que tu voudras, je ne suis pas venu chercher ta confiance Cassandre. Je ne cherche pas non plus à me faire pardonner car je maintiens à dire que cela te serviras de leçon. Cependant, je tiens à ce que tu saches que je n'ai pas été très fier d'avoir été contraint de réagir de la sorte hier soir. Ces livres ne sont ni piégés ni ensorcelés, mais sont là juste pour te prouver que je ne mens pas.

Nysin se montrait souvent direct et peu émotif lorsque ses paroles étaient susceptible de blesser une personne. Cependant, il était impossible de douter de sa franchise. Conscient de cela, le serdaigle n'hésitait donc pas à utiliser la puissance des mots pour exprimer ce qu'il ressentait ou voulait faire ressentir à son entourage.

* Finalement, la vie est belle... Les montagnes, les rivières, le monde, les personnes... Tant de données à prendre en compte quotidiennement. J'élucide des dossiers parlant de meurtre; je m'occupe de retrouver des personnes disparus, j'ai accès aux dossiers les plus confidentiels qui puissent exister, et j'éprouve le besoin de devoir me justifier auprès d'une fille qui ne soupçonne même pas l'ombre de mes activités, pire même, qui déteste les moldus. Je me suis longtemps demandé si le hasard était capable de s'amuser des situations qu'il provoquait sur son passage.*

- Si tu veux réellement que je sorte de ta vie, je pense que ce ne sera pas difficile. Cependant, je doute que ce soit aussi évident qu'il ne parait, je ne pense pas que tu sois d'accord avec ce que je dis, mais je pense bien avoir raison Cassandre.

La vie s'écoulait d'une manière souvent irrationnelle. Bien que Nysin s'était promis d'être capable de tout expliquer, il ignorait la raison qui le poussait à souhaiter être en compagnie avec cette Cassandre. Il avait énormément d'autres choses à faire, il se devait d'expliquer un cas de meurtre que la police n'avait pas été capable de retrouver le coupable.

D'ailleurs, en passant par la salle commune des serdaigles, l'adolescent avait prévu d'envoyer un hibou dès ce soir afin que l'agent Lackh puisse opérer dans l'ombre. Maintenant qu'il était mis au courant comme quoi l'institut avait engagé Monsieur "Nilhatak" pour le retrouver; le serdaigle savait qu'ils n'hésiteraient pas à le capturer, quelque soit les procédés utilisés. Nilhatak était le deuxième détective le plus réputé après "N" dans le monde des moldus, et il s'agissait de "N" lui-même sous un faux nom. Cette mesure qu'il avait élaboré lui permettait de savoir qui tentait de le retrouver, puisque tout le monde ignorait que Nilhatak et "N" sont la même personne.

- Enfin, je suppose que je t'ai assez embarrassé. Si tu veux que je prenne congé, il suffit que tu le dise et j'irai dehors.

Nysin était un devenu un peu perturbé dans ses calculs. La probabilité que Cassandre lui demande de partir était pourtant bien plus grande... D'une certaine façon, il s'agissait à demander au revoir avant l'heure, et il se demandait si la jeune adolescente allait le laisser partir à son devoir. Il apparaissait clairement que la probabilité de rencontrer à nouveau Cassandre était encore bien au dessus du seuil des 75%.

Sans se relever, Nysin leva son tricot de façon à extraire un dossier qui tenait grâce à son pantalon trop court et trop serré. Il s'agissait d'un dossier marron portant une un grand "i", et tout portait à croire qu'il s'agissait de l'affaire criminelle qu'il venait de résoudre. Peut être souhaitait-il attirer la curiosité de la demoiselle?

Il y avait quelque chose de particulièrement agaçant chez le Serdaigle. Enfin il y avait tellement de trucs agaçants qu'en faire la liste prendrait beaucoup de temps ... Mais ce qu'elle trouvait des plus énervants était la totale impassibilité du jeune homme. Cassandre avait beau chercher quelque chose dans son regard ou dans son expression, elle n'y trouvait rien du tout. Vide, ses yeux ne montraient rien sur ses sentiments et sa bouche se transformait jamais en sourire ou en grimace. Cette absence de sentiment lui donnait certes, un air mystérieux, mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir l'impression de parler à un automate. Un robot intelligent, dénué de tout sentiment.

Elle se surprit à penser qu'elle tenterait bien de tester ses réactions, histoire de voir si il était vraiment doué d'une impassibilité à toute épreuve. Avait elle, au fond d'elle, la certitude de recroiser son chemin ? Se traitant mentalement d'idiote, elle songea que plus il serait loin d'elle et plus elle pourrait se consacrer à 100% sur ses objectifs.

" Donc ... Tu m'as apportés ses livres juste pour que je sache que tu regrettes, en quelque sorte, ton geste ? "

Peut être qu'au fond, elle s'attendait à une autre réponse. Elle se mit à imaginer une scène digne d'une série télévisé américaine : Il, jeune homme beau et séduisant, lui ramenait les livres, avouant qu'il s'était mal comporté et qu'il voulait lui faire plaisir, en espérant qu'elle oublie cette histoire au fil du temps. Elle, tout sourire, aurait immédiatement accepté les ouvrages du gentleman ... Secouant la tête comme pour s'ôter cette vision d'horreur de l'esprit, Cassandre songea qu'elle avait parfois une imagination tordue.

Ce fut le Serdaigle qui la remmena à la réalité, continuant de s'adresser à elle de son habituelle voix grave. Elle ne put s'empêcher de laisser s'échapper un soupir discret, elle commençait à s'habituer à lui, c'était vraiment mauvais signe. Il était persuadé d'avoir raison et pourtant il lui demandait son avis. Peut être qu'elle faisait exprès de le contredire juste pour être tout sauf d'accord avec lui ... Quoiqu'il en soit, elle lui fit connaissance de son désaccord.

" Pourquoi ne dis tu pas directement que sortir de MA vie serrait pas évident pour toi ? "

C'est vrai quoi, il parlait toujours d'elle mais jamais de lui. C'était frustrant qu'il l'analyse toujours et par la même occasion n'avouant rien de bien spécial sur ce qu'il pensait ...

" Tu sais, j'ai des choses beaucoup plus importante à faire que de jouer au chat et à la souris avec toi ... " dit elle avec un étrange sourire.

Joignant le geste à la parole, elle se leva, enjamba le Serdaigle qui était toujours étalé de tout son long par terre, pour rejoindre le fauteuil qu'elle occupait juste avant de se jeter sur lui. Elle observa la couverture des livres, elle avait l'impression qu'on avait tenté de les couvrir avec du papier cadeau fleurit. Elle en déduit rapidement qu'il avait tout simplement pensé au fait de protéger ces livres volés, histoire de ne pas se faire avoir bêtement. Elle ouvrit le premier livre quelques secondes et le referma aussitôt.

Un léger blanc s'installa, elle tourna la tête vers le surnommé N, constatant qu'il était toujours allongé par terre. Fixant de nouveau les livres qu'il lui avait apporté, elle s'adressa de nouveau à lui.

" Bon,... si tu ne veux vraiment pas sortir de ma vie, ... J'essayerai de faire avec hein. "

Son ton, était froid, ne montrant rien de particulier à part peut être une touche d'agacement. Elle eut un autre sourire étrange, comme si elle se moquait elle même de son comportement lunatique. Comment pouvait elle lui dire ça alors qu'il n'y avait même pas deux secondes elle avait une énorme envie de le frapper ?

Cette petite phrase simple en disait long sur ce que pensait Cassandre à ce moment là et il en déduirait sûrement beaucoup de chose. Il avait raison, ils étaient en quelques sortes liés, elle en avait l'horrible impression ... Le faire sortir de sa vie semblait plus compliqué dans ses conditions. Peut être son désir de vengeance qui reprenait le dessus ? Elle n'avait pas la réponse à cette question, ne comprenant pas vraiment ce qui la poussait à accepter la présence du jeune homme. Faisait elle une erreur ?

Plongée dans ses pensées, elle en fut soudain coupé par un bruit du Serdaigle qui la fit tourner la tête vers ce dernier. D'un geste tranquille, il sortit un fichier de son pull, comme si il était totalement normal de garder des documents à cet endroit. Levant les yeux au ciel, elle se tourna vers son livre, un autre sourire aux lèvres.

* Tu vois, finalement j'ai vu juste. C'est autant plus difficile pour moi de partir que pour toi de le faire, bien que tu ne veuilles l'avouer directement. Les aléas de la vie après tout, je pourrai t'expliquer pourquoi le ciel est bleu, comment faire un crime parfait, mais je suis dans l'incapacité de te dire pourquoi se quitter l'un et l'autre peut s'avérer aussi complexe. Enfin, tout n'est pas si dramatique Cassandre, j'ai rarement eut des amis jusqu'à maintenant, d'autant plus que vu mes connaissances et mes contacts en dehors de Poudlard, il se pourrait que je t'aide pour "tes choses plus importante que de jouer au chat et à la souris"...
Une personne normalement heureuse n'aurait pas hésité tout à l'heure à chercher à se venger de façon irréfléchie. Autrement dit, il y a 51% que quelque chose te préoccupe constamment... Vu ton âge, il est supposable à 76% qu'il s'agisse d'un problème familial et 24% que ce soit un problème émotionnel sortant du contexte familial. Cependant, je sais que si je te questionne directement sur le propos, tu vas penser que je cherche à lire en toi grâce aux statistiques, et je préfère éviter une nouvelle confrontation. Après tout, tu te relève d'un sale coup que je t'ai fait, il serait malvenu que je recommence à épier ta vie sans ta permission... Le plus logique à faire pour moi, est de tenter de trouver l'origine de ta cause en gardant le silence et une fois que j'aurai des résultats probants, je t'en ferai part. Je sais que lorsque ce moment arrivera tu seras furieuse contre moi, mais le fait est que si mes informations sont susceptibles de t'intéresser, tu ne pourras pas me le reprocher.
Cependant le plus dur reste à faire, car je sais que tu feras tout pour ne rien laisser paraître de toi ou de tes problèmes, alors je vais peut être devoir faire des confidences en premier, pour te prouver que je ne cherche qu'à t'aider et non pas à t'étudier.*

C'est ainsi donc que Nysin apercevait les choses. Sans expliquer pourquoi, il se devait d'enquêter sur les malheurs de la jeune fille afin de tenter de l'aider... En faisant cela, il allait briser tous ses principes, à commencer par le suivant " Ne pas aider s'il n'y a pas demande"... Pourtant, l'esprit du jeune homme ne parvenait pas à se faire à l'idée qu'il devait laisser Cassandre se débattre seule dans son problème. De nombreux signes montraient également que Nysin était sur à 62% qu'elle n'avait pas de confident à qui parler de ses problèmes.
Ce qui tentait surtout l'adolescent à briser ses règles pour aller l'aider était le simple fait que la jeune serdaigle n'avait pas laissé tombé... Et c'est en secret qu'il admirait les personnes qui se battaient contre leurs destins respectifs. En réalité, le débat de l'aider ou non n'eut pas lieu dans la tête du serdaigle, il allait le faire au risque de devoir se disputer une nouvelle fois avec elle... Au risque même de briser toute amitié avec elle... Oui, les aléas de la vie étaient souvent étranges et tout le temps difficile à expliquer.

- Alors, permet-moi de rester un peu en ta compagnie, Cassandre.

Le silence qu'avait tenu Nysin pendant le temps où la jeune serdaigle parlait à s'auto-persuader qu'elle pouvait se passer de lui facilement montrait qu'il tenait en respect les propos de Cassandre. Afin de ne pas accentué le conflit, il comprit que sa dernière réplique était une demande d'invitation proposée de manière indirecte afin de ne pas le laisser penser qu'elle avait déjà tout oublié, ou tout pardonné. Pourquoi se priver dans ce cas là, puisqu'elle le souhaitait tout autant que lui?

Ayant sortit le dossier marron de sa taille, Nysin se leva pour la première fois depuis la confrontation qu'il eut avec la jeune sorcière. Il prit une chaise qui se trouvait à côté de Cassandre avant de s'y installer à sa manière : accroupie sur cette dernière de façon à ne pas toucher le sol. Il sortit également une dizaine de tablettes de chocolat afin de les disposer tout autour du dossier marron. D'une main, il prit la première friandise en partant de la gauche, et de l'autre, il ouvrit le dossier directement à la seconde partie.

Les dossiers de l'institution n'étaient pas tout le temps organisé de la même façon... Généralement, les détails de la vie de la victime constituait la première partie, et les données scientifiques dans la seconde. On entend par "données scientifiques" par l'autopsie, les suppositions des experts quant aux blessures et à la mort de la personne, le tout illustré en photo afin de se faire une meilleure idée des hypothèses des docteurs.

Une troisième partie, facultative mais souvent présente, montrait les rapports de police, que ce soit la police de côte, le FBI, la CIA... Rien n'était confidentiel pour l'adolescent. En lisant les rapports, Nysin pouvait ainsi reprendre l'enquête du début, suivre les hypothèses des policiers et voir rapidement s'ils étaient dans l'erreur ou non.

Les dossiers étaient totalement constitués par l'institution. Comme ces derniers ignoraient la cachette de Nysin, c'était l'agent Lackh qui les récupéraient afin de les faire parvenir à l'adolescent. Ce dernier se mettait constamment en contradiction avec les règles de l'institut, mais il faisait cela pour la bonne cause... Etant sorcier de souche, l'agent Lackh n'avait pas de mal à brouiller les pistes face aux moldus avides de le retrouver afin de le questionner.

Nysin se rendit directement aux conclusion des médecins ayant émis diverses hypothèses sur la mort de la victime. Malgré l'écriture bâclée, on pouvait lire :
" Monsieur Dimitrie SALKHOV est mort dans des circonstances difficilement explicables. La colonne vertébrale de la victime est totalement brisé au niveau des vertèbres lombaires, ce qui peut s'expliquer par une chute de 4 étages. Cependant, le manque d'autre fracture de sa colonne vertébrale ne peut expliquer un suicide ou autre, car monsieur Dimitrie n'aurait pu se fracturer uniquement le bas du dos, donc la thèse de la chute est à écarter."

C'était donc officiel, personne ne pouvait expliquer comment un homme, mort dans une rue déserte, aurait pu se fracturer le bas de sa colonne vertébrale. La police n'a pu émettre d'hypothèse plausible, car ces derniers avaient marqué qu'il était possible que l'assassin avait traîner la victime jusqu'ici... Cependant, aucune trace ne permettait d'affirmer cette thèse. Et puis, lorsque l'on assassine une personne, on utilise un coup de couteau, un "pistolet" ou une arme semblable... Dans ce cas là, il aurait fallu que le meurtrier puisse prendre une tonne 500 kilos de béton et de l'écraser avec juste au bas du dos sans laisser de trace...

Nysin s'était plongé dans son affaire, laissant de côté Cassandre et ses livres un moment, il n'attendait pas réellement de réaction de sa part, il ne se demandait pas non plus si elle était assez curieuse pour lire ce qu'il lisait... C'est donc dans l'attente, que Nysin se demandait si son hypothèse était réalisable.

Oui, elle lui permettait de rester, mais le dire à voix haute était beaucoup trop difficile. Il était plus simple de le lui faire comprendre, en lui disant d'une manière détournée qu'elle était prête à le supporter, malgré tout ce qui c'était passé. Le sourire qui avait naquit sur son visage trahissait encore plus ce qu'elle pensait vraiment, mais il ne l'avait pas vu. Dès qu'il s'asseya à ses côtés, elle reprit son activité, à savoir étudier les livres qu'il lui avait apporté.

Le premier s'intitulait " Les plus puissants sortilèges de Défense ", à peine eut elle posée les yeux sur la première page du livre que son attention fut remportée sur le jeune homme. Elle observa son manège, du coin de l'oeil. Le jeune homme avait sortit du dossier marron quelques documents qu'il avait soigneusement posé sur la petite table en bois qui les faisaient face. Tout autour, il posa des tablettes de chocolat d'un air tout autant concentré. Se demandant un instant si il était humain, elle s'imagina une espèce d'alien avec les mêmes yeux que lui, dont la seule nourriture serait du chocolat. Elle chassa rapidement l'image ridicule du jeune homme en d'extraterrestre de son esprit, et sans quitté des yeux le Serdaigle posa son livre à côté d'elle, sa curiosité piquée à vif par ce qu'il faisait.

Elle se contenta de l'observer, sans rien dire. Il prit une tablette pour la croquer tout en lisant les documents qui lui faisait face. Mais qu'était il en train de faire ? Il avait sortit trois pochettes du porte document et en lisant la première, Cassandre y vit, certaine de ne pas s'être trompé, les mots ' mort dans des circonstances difficilement explicable '. Elle se surprit à douter quelques secondes, était il vraiment un élève ?

* Bien sûr qu'il est un élève, il est même dans ta maison idiote !*

Restant silencieuse, elle porta son attention sur le jeune homme lui même et non sur les documents. Assis d'une manière qui ferait râler sans aucun doute sa mère, il semblait totalement concentré sur ce qu'il lisait, tout en dégustant son chocolat. Son physique en lui même n'était pas franchement intéressant, il ne devait pas plaire au fille ça c'est sur ... A part peut être une fille particulièrement intelligente qui réciterait des pourcentages tout aussi bien que lui.

Totalement dans ses pensées, cela faisait un moment que Cassandre le fixait, si bien qu'il avait eut le temps de levé la tête entre temps. Légèrement rêveuse à ses heures, la petite Cassandre avait une assez grande imagination ( qui ne semblait pas marcher pour les vengeances ~~ ) et aimait inventer des sortes de scénarios, un peu comme lui et ses hypothèses, sauf qu'elle c'était toujours des pensées surréalistes qui lui venait à l'esprit, rien de rationnel. Elle revint à la réalité au bout d'un moment, adressant un petit sourire au jeune homme.

Prenant un air mutin, semblable à celui que prenait les enfants désirant avoir ou savoir quelque chose, elle lui demanda d'une voix douce.

" Dit ... "

Son regard légèrement tourné vers le plafond et sa petite moue étaient des armes qui avait toujours fait ses preuves sur ses frères. Elle obtenait souvent ce qu'elle voulait de cette façon, ou sinon il y avait les larmes qu'elle pouvait faire couler avec une facilité déconcertante quand elle désirait quelque chose. Mais elle avait nullement l'intention de pleurer devant lui.

" ... Je peux t'appeler Nouille ? " continua t'elle sur le même ton.

Toujours surprenante et imprévisible, elle était sure et certaine qu'il ne s'était pas attendu à cette question. N'importe qui aurait pensé que Cassandre allait le questionner sur son activité en cours, même lui. Consciente que ce surnom faisait référence à un évènement fort désagréable, elle lui demandait une sorte de concession, comme une miette de victoire, quelque chose qui lui permettrai d'avoir en quelque sorte le dessus sur quelque chose le concernant.

Et puis N, c'était vraiment nul ... Elle ne s'imaginait pas l'interpeller dans un couloir ' Hey N ! ' .. Non, ridicule. Nouille ça faisait bien mieux ! ...

* Mais pourquoi je l'interpellerai dans un couloir ... *

* Ainsi... Dimitrie est décédé dans d'étranges circonstances, comme le signale le rapport de l'autopsie. Le scanner de sa colonne vertébrale montre bien que les os ont été littéralement broyés. Pour entraîner un tel choc, il y a plusieurs hypothèses qui sont automatiquement démentit par le lieu de sa mort. La piste selon laquelle il s'agit d'un suicide est totalement écarté, mais la question de savoir si ce meurtre a été volontaire subsiste. Après tout, il y a des méthodes plus simples et plus radicales qui laissent moins de trace... L'arme blanche, une arme à feu, faire passer le meurtre pour un accident... Cette mort serait-elle donc involontaire?

Une chute de trois étages pourrait correspondre à l'impact. Cependant, il n'y a aucun bâtiment au alentour de la rue où ce Dimitrie est décédé, mais en plus, il est impossible que le reste de la colonne vertébrale puisse rester indemne. La thèse du FBI aurait été que l'homme a été écrasé par un engin similaire à une fourgonnette. Cependant, il n'y a aucune trace de pneu, ni même d'un objet aussi lourd ayant été tiré. On pourrait également penser que l'objet n'est pas si gros que ça et qu'il s'agisse de quelque chose tombé d'une certaine hauteur, mais l'absence de lotissement dans le coin permet d'éliminer cette thèse. Il ne semble y avoir aucune explication logique à l'accident de Dimitrie... En effet, comment un jeune homme en pleine santé, marchant dans une rue déserte, aurait pu souffrir d'une mort en ayant seulement les vertèbres lombaires éclatées?

Définitivement, cette affaire prouve que la raison n'a pas lieu d'être. Le FBI se savent dans l'erreur, mais ils devaient bien fournir une réponse au procureur afin de ne pas avoir d'ennui... La sorcellerie aurait-elle un rapport là dedans? Même s'il y a que 15% de probabilité que ce soit le cas, je n'ai pas d'autre solution que de l'envisager correctement. Même si je ne suis pas assidu aux cours, j'ai une très bonne connaissance théorique de la magie, mais ne j'ai jamais entendu parler d'une potion et d'un sort qui soit capable de provoquer la mort en détruisant une partie de la colonne vertébrale. De plus, je ne vois vraiment pas en quoi un sorcier veuille tuer un moldu, que ce soit par amusement ou pas. Mais... est-ce que involontaire et magie peuvent se rencontrer pour donner lieu à une mort de quelqu'un?

Nysin continuait de croquer sa tablette de chocolat, totalement absorbé par l'affaire qu'il traitait. L'adolescent semblait avoir laisser Cassandre un peu de côté afin de se consacrer à son "autre travail" qui était de résoudre des meurtres inexpliqués. Il ne montra aucune réaction lorsque cette dernière lui demanda une faveur pour se laisser appeler "nouille". Jugeant que cela n'était pas d'une extrême nécessité de répondre à une question aussi imprévisible que ridicule, le serdaigle continuait à épier le dossier en quête d'un élément de réponse caché. Nysin se devait de coincer le coupable, qu'il soit sorcier ou moldu.

* Est ce qu'un sorcier peut être poursuivit en justice pour un meurtre involontaire? Mais avant, il faudrait répondre à cette question : Est-ce qu'une personne issu d'un monde surnaturel peut se rendre coupable d'un crime involontairement? Serait-ce un dérapage incontrôlé de la part de quelqu'un d'inexpérimenté dans le domaine magique? *

Un léger sourire apparu sur le visage de Nysin. Ses yeux brillaient d'un éclat qui signifiaient qu'il avait trouvé l'origine du décès de Monsieur Dimitrie. Toujours sans accorder un regard ou une parole à la jeune adolescente qui se tenait devant lui, Nysin sortit une feuille de papier et un stylo de grande marque.

" Pour A. Lackh,
Code de mission : 356B8C
Raison : Dérapage incontrôlé de la part d'une personne ne sachant manier correctement ses capacités.
Précisons : A suivre par voie normale.
Amitié A. Lack, Détective N "

Ainsi écrit, personne ne pourrait déduire de quoi que ce soit si le courrier était intercepté. Il ne se cacha pour écrire le message, donc rien ne put échappé à la vigilance de Cassandre; la serdaigle tenté de l'appeler constamment "Nouille" à présent. Pour en revenir à sa demande, Nysin était conscient que lui autoriser ou non sa requête n'avait aucun sens puisqu'elle prendrait le droit s'il lui interdisait. Apparemment, la jeune serdaigle semblait vouloir prendre sa revanche en testant les réactions de l'adolescent. Il était donc préférable d'opter pour l'indifférence en fin de compte.

- Que je te dise oui ou non, je sais très bien que tu m'appelleras comme tu en as envie. Mais si tu cherches à me faire réagir, tu es encore assez loin du compte, Cassandre.

Finalement, Nysin trahissait sa pensée de rester de marbre et totalement indifférent. Peut être que le jeu de se faire appeler aussi stupidement ne le dérangeait vraiment pas en fin de compte? Pour la première fois depuis longtemps, un sourire s'afficha sur le visage de Nysin d'habitude privé d'émotion... Signe que finalement, il y avait du bon dans ce surnom débile.

La mettant totalement de côté, il n’avait d’yeux que pour ses documents. Elle l’observa donc à sa guise, sans se préoccuper du fait qu’elle pourrait paraître légèrement impolie. Observant d’un œil sceptique les drôles de dossiers traitant d’un meurtre, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi un élève de Poudlard en avait en sa possession. Etait il une sorte d’enquêteur ? Le plus étrange c’est qu’il semblait traiter d’une affaire concernant un moldu … Elle vit avec étonnement l’éclat qui traversa ses yeux, il avait sûrement trouver quelque chose … Son léger sourire confirma la thèse de Cassandre. Il sortit rapidement une feuille et un stylo bille d’origine moldu et griffonna quelque chose qu’elle put lire aisément et qu’elle ne se gêna pas de faire.

Alors comme ça il était détective … Voilà qui répondait à quelques questions mais en posait de nouvelles. Qui était Lack ? Pourquoi ce pseudonyme ? Pour quels raisons enquêtait il ? …

Heureusement pour lui, il finit par répondre à sa question. Même si elle aurait préféré un bon et vrai oui, elle savait très bien qu’elle se donnait elle même le droit d’utiliser ce superbe surnom. Il était loin d’être une nouille, mais pourtant, ce surnom ridicule lui allait comme un gant ! Un sourire satisfait naquit donc sur son visage et elle fut surprise de constater que son visage habituelle impassible s’était une nouvelle fois orné d’un sourire qui n’avait rien avoir avec la résolution de son enquête.

Peut être qu’au final elle n’avait chercher qu’une chose, le faire réagir. Tout le temps de marbre, son expression était limite agaçante. Et puis, c’était peut être une manière de se venger, à l’usure il en aurait marre de toutes ses petites provocations, non ? Doutant tout de même de cela, Cassandre songea que cela pourrait toujours être un bon moyen de se distraire.

Alors qu’elle allait s’adresser à lui sans omettre d’utiliser le surnom, un bruit sourd retentit. Il semblait venir d’une fenêtre non loin d’eux. Un hibou de grande taille frappait avec force contre le carreau comme si le temps lui était compter. Lorsqu’elle le vit, Cassandre ne put s’empêcher de penser qu’il devait apporter quelque chose au jeune homme, c’était sans aucun doute par se biais qu’il avait eut ses documents. Elle alla donc ouvrir la fenêtre, histoire d’avoir peut être des informations supplémentaires sur le Serdaigle. Mais à son grand étonnement, la lettre qu’apportait le volatile lui était adressé.

Sans vraiment remarqué l’oiseau partir en trombe, elle referma la fenêtre d’un air absent, ses yeux parcourant l’enveloppe jaunie. Elle se rasseya à sa place et ouvrit la l’enveloppe avec un léger air inquiet non dissimulé sur le visage. Elle avait bien sur reconnut l’écriture propre et élégante de son frère Taylor. Il était donc sans aucun doute rétablit. Avait il eut des séquelles causées par un sort ? Etait il totalement guérit de ses blessures ?

Oubliant totalement la présence du jeune homme, elle déplia le parchemin devant ses yeux et le lut d’une traite :

Citation :: Hello Cassy !

J’ai reçu ta lettre il y a un moment déjà, mais malheureusement je n’étais pas encore en état d’y répondre. Maintenant, tout va mieux, ne t’inquiète pas. La preuve, j’arrive très bien à me servir d’une plume sans trembler comme une feuille. Je doute que ça suffit à te rassurer mais bon.

Il me reste encore des jours à passer à St Mangouste, d’après les médicomages, j’en ai encore pour deux semaines. Ils veulent vérifier que mes aptitudes magiques n’ont pas été perturbé, il paraît que ça arrive souvent lorsque l’on se reçoit plein de sorts de magie noire à la tête. Puis j’ai encore une potion à boire pour soulager les quelques brûlures que j’ai reçut. Je sais maintenant d’ou te viens cette étrange passion pour l’incendio … Je plaisante hein, je vois déjà ton expression furieuse.

Mais bon, ton sourire me manque, j’espère sincèrement que tu pourras me rendre visite. Je sais que tu te poses beaucoup de questions Cassy, mais je ne peux pas vraiment en parler dans une lettre et je sais très bien que tu comprendras pourquoi.

Je te laisse, je dois manger le repas infecte et obligatoire ( que je vais m’empresser de faire disparaître, enfin si j’y arrive ) qu’on sert ici. J’espère à bientôt. Sinon on se verra à ma sortit à Pré au Lard, je viendrais te rendre visite.

Je t’aime fort.

Taylor.

Plus elle lisait et plus son visage redevenait paisible, quoique le passage sur le sortilège incendio lui fit froncer légèrement les sourcils. Il allait mieux, c'était le principal. Refermant soigneusement la lettre comme si elle valait une tonne de gallion, elle la rangea dans sa poche droite avec un petit sourire. C'était décidé, elle irait le voir en fin de semaine.

Se souvenant de la présence du surnommé Nouille, Cassandre se tourna vers lui, constatant qu'il l'observait. Elle lui fit un sourire ravie, visiblement de bonne humeur, comme si elle voulait communiquer cette dernière à tout le monde.

*Le cas de ce Dimitrie m'aura prouver que même si la probabilité qu'un sorcier se rende coupable d'un crime involontaire prône les 10%, cela est parfaitement plausible. Apparemment, l'hypothèse la plus exacte serait qu'une masse correspond à un poids humain d'une bonne cinquantaine de kilos soit tombé sur Dimitrie, de telle sorte à ne fracturer que le bas du dos. Suite à cet accident, le moldu est mort d'une hémorragie intérieure. Les vertèbres déversent un liquide meurtrier pour le corps lorsqu'une vertèbre est brisée. Peut être que le sorcier qui s'est rendu coupable de ce crime involontaire a préféré fuir au lieu que de tenter de secourir Dimitrie. Autant qu'il soit supposable que le fameux meurtrier ne savait pas comment appeler les secours s'il ne connaissait pas l'utilisation du téléphone. Tout se tient hormis le fait qu'il faille trouver qui a transplané ici et pourquoi. Il se peut fortement qu'il s'agisse d'un accident de la part d'un sorcier n'ayant pas acquis son droit de transplanage, ou bien d'un meurtre prémédité de telle sorte à éveiller tout soupçon de la part du ministère de la magie. L'agent Lackh est compétent dans ce domaine, je sais qu'il me trouvera un lien entre lui et un hypothétique sorcier, ce qui prouverait peut être ma dernière hypothèse bien que la première soit plus probante.*

Encore une fois perdu dans ses pensées, Nysin accomplissait le même rituel... Il ouvrait une tablette chocolatée qu'il mangeait aussitôt, sans prendre garde de choquer la jeune serdaigle qui se tenait devant lui depuis un assez long moment maintenant. L'adolescent n'ignorait pas que Cassandre semblait porter un grand intérêt à ce qu'il faisait, mais il ne trouva pas de raison de se priver de continuer d'opérer. En effet, les sorciers n'ont que faire de ceux qui s'amusent à étudier les moldus, donc, prendre des mesures de sécurités pour travailler devenait totalement inutile. Cassandre pouvait raconter ce qu'elle voulait à qui elle voudrait, peu de monde serait susceptible de la croire sur parole. C'est un plus pour Nysin qui n'a pas à se préoccupé du problème d'espionnage d'un éventuel sorcier pouvant travailler à la même Institution que lui.

Encore une fois, la situation échappa à tout contrôle. Bien entendu, Nysin était bien loin d'être un devin, mais il n'ignorait sans doute pas que recevoir un courrier aussi tard avait une probabilité frôlant les 2%. Cassandre, aussi étonné que lui, prit l'enveloppe entre ses mains, déplia la lettre qui se trouvait à l'intérieur avant de la lire pour elle-même. Cependant, la façon dont elle tenait le manuscrit semblait inciter, ou attirer le regard de Nysin, car ce dernier, ne se priva pas de la lire en même temps que cette dernière.

* Voilà un bel élément qui peut m'avancer sur mon hypothèse concernant Cassandre. Apparemment, elle converse avec un certain Taylor, résidant pour le moment à l'hôpital de Ste Mangouste pour coup et blessure, probablement dû à des maléfices de la part d'un autre sorcier puisqu'il le précise lui-même. Sa manière d'écrire traduit quelque chose de plus important, il semble connaître Cassandre bien mieux que n'importe qui, ce qui approuverait la thèse de son "meilleur ami", son "petit ami" ou bien son frère. Je doute que cela provienne de son petit ami en raison du manque d'expression prouvant l'amour qu'il lui porterait, pourtant, la signature pourrait correspondre à cette hypothèse... Elle aurait un petit ami?... Allons Nysin, ça suffit et continuons de développer les thèses probables. Qu'il soit frère, ami, ou fiancé à Cassandre ne doit rien changer à l'objectivité de la situation. Je peux simplement conclure qu'il reste quelqu'un de très attaché à elle d'une manière ou d'une autre. Aucune description de l'agresseur, ce qui signifie qu'il y a plus de probabilité qu'ils le connaisse tout les deux... Ce qui semble tout de même assez étrange. Cassandre serait-elle obsédée de retrouver le sorcier responsable de l'état de ce Taylor? Une hypothèse plausible à approfondir. Il faudrait que je le voie aussi, il pourrait m'apporter quelque chose d'intéressant après tout, et je pourrai vérifier qu'il ne s'agisse pas de son petit ami...*

Une fois la lecture terminée, Nysin attendit un temps certain afin de s'assurer que Cassandre eut bien finit elle-aussi. Puis, dévisageant cette dernière, il ne put s'empêcher de remarquer que la colère qu'elle exerçait pour lui avait totalement disparu pour laisser place à quelque chose de joyeux, tant mieux après tout. Cela permettait d'affirmer avec 99% de chance l'hypothèse selon laquelle, ce Taylor était bel et bien quelqu'un qui importait beaucoup à Cassandre...

- Si tu veux, il nous suffit d'aller lui rendre une petite visite cette fin de semaine, Cashou

En l'appelant de la sorte, Nysin faisait référence à des bonbons moldu " les Cachous"... Sans doute ne savait-elle pas de quoi il parlait, mais peu lui importait, c'était sa manière de répondre à Nouille à la place de "N". En procédant ainsi, le serdaigle allait enfin savoir qui était ce Taylor et quel degrés d'importance il avait pour Cassandre, croisant les doigts afin qu'il ne s'agisse pas de son petit-ami...

* Allons Nysin... Tu es détective, tu as accès à toutes les requêtes policières moldus et tu enquêtes à leurs places... Qu'es ce qu'il te prend de penser ça soudainement?

Effaçant cette pensée du mieux possible, le serdaigle attendait une réponse de cette dernière, espérant à un "oui" plutôt que l'inverse...

Heureuse, Cassandre était soulagée que son frère aille beaucoup mieux, elle en oubliait presque qu'elle avait eut envie de frapper le Serdaigle, la c'était plutôt un grand et jolie sourire qu'elle lui adressait, rien avoir avec un coup de poing. Avoir des nouvelles de Taylor avait en quelques sortes balayés ces derniers jours elle avait principalement fait que de s'inquiéter. Elle avait hâte de pouvoir le revoir, d'entendre sa voix et de pouvoir le serrer dans ses bras. Cassandre avait déjà l'intention d'aller le voir en fin de semaine. Elle lui amènerait quelque chose de bon à manger qu'elle achèterai en chemin et peut être quelques tablettes de chocolat qu'elle piquerait au Serdaigle.

Cassandre s'empressa donc de prendre un parchemin et une plume pour lui répondre rapidement. Encore une fois, elle ne faisait pas vraiment attention à celui qu'elle appelait Nouille, ce ne fut que lorsqu'il s'adressa à elle que sa légère euphorie se transforma en totale surprise, elle allait commencer écrire la réponse mais elle arrêta son geste totalement stupéfaite parce qu'il venait de dire.

Déjà, il l'avait surnommé ' Cashou ', faisant référence à un bonbon qu'elle connaissait vu ses origines, elle trouvait ce petit nom tout autant ridicule que Nouille, après tout pourquoi pas ... Mais ce n'était pas ça qu'il l'avait surprise mais plutôt le reste de la phrase. Il voulait venir avec elle ? ...

" Mais, pourquoi tu veux m'accompagner ? "

Elle se tourna vers lui, un air mi étonné mi amusé sur le visage. Depuis quand formaient ils une espèce de duo ? Il avait dit ' nous ' comme si ils étaient indissociables. A part la curiosité, elle ne comprenait vraiment pas ses motivations. Et puis d'un autre côté, il fallait absolument qu'elle est une conversation plus approfondie avec son frère et elle ne pourrait en aucun cas le faire devant le jeune homme. Après tout, elle pourrait aisément le mettre de côté un moment pour pouvoir s'entretenir avec lui, il pourrait comprendre ça tout de même. Et puis, pour une fois elle ne serait pas seule ...

" Ce n'est pas que je veux pas hein Nouille, " dit elle en souriant, " mais je me demande ce qui te pousse à venir. Si c'est juste par curiosité je préfère que tu restes ici. "

Après tout, si il voulait voir un malade il avait qu'a aller à St Mangouste tout seul, elle n'était en aucun cas la pour lui permettre de se balader un peu hors de Poudlard. Certes, elle aurait de la compagnie mais dans ces cas là elle préférerait rester seule. Après tout, elle en avait l'habitude. Et puis, elle n'ignorait pas que si elle acceptait, ils le formeraient sûrement ce duo. Peut être qu'elle s'était fait un ami ? En tout cas il était beaucoup trop tôt pour qu'elle le considère comme tel. Pour le moment c'était plus une connaissance étrange qu'elle avait eut envie de désintégrer lorsqu'il l'avait bien ridiculisée. Peut être que la lettre de Taylor y était pour quelque chose car elle avait l'impression que son envie de vengeance remontait à plusieurs semaines voir quelques mois.

Plus elle avait envie de le comprendre et plus elle se posait des questions. Le jeune homme était vraiment étrange. Elle avait quasiment aucune information sur lui, elle ne connaissait même pas son prénom ... Tout ce qu'elle savait sur lui était qu'il était à Serdaigle, qu'il était plus vieux qu'elle - quoique elle n'avait pas vraiment de preuve concrète la dessus mais elle était quasiment sûre -, qu'il était plutôt du genre futé et qu'il résolvait des enquêtes non élucidés par d'autre ... Peut être qu'au fil du temps, elle en saurait un peu plus, après tout il ne pouvait pas sortir de sa vie, elle allait faire avec hein.

Tout en prenant soin de ne pas le montrer au jeune homme, elle continua la réponse de son frère n'oubliant pas de préciser qu'elle ne serait pas seule le jour de sa visite ...

* Il ne va pas sans doute dire que la raison de ma venue trouve plusieurs sources. Premièrement, cela me permettrait d'en savoir plus sur toi... La passion que tu nourris pour ce Taylor pourrait peut-être la clé de ton mystère. SI je dois poursuivre mon enquête sans que tu n'en sache rien, je dois opérer intelligemment et pour cela, il faut que je prenne un motif plutôt personnel. Te dire que c'est juste pour t'accompagner nourrirait tes soupçons et tu pourrais deviner que je continu à enquêter sur toi contre ton grès. D'autant plus que si tu me poses la question aussi ouvertement, tu ne renies pas le simple fait que je puisse venir avec toi, ce qui marque un bon point pour mon camp. Ce Taylor ne semble donc pas être ton petit ami, sinon tu aurais refuser mon invitation sans me demander le motif de ma venue. Ce qui abaisse donc de 55% la probabilité que toi et lui êtes amoureux. Donc, c'est soit un bon ami, soit quelqu'un appartenant à ta famille : frère, cousin, neveu... De plus, ma visite à l'hôpital pourra me servir à combler l'intrigue, enfin, ton intrigue. La probabilité que ton obsession réside dans le fait de retrouver le responsable de l'état de Taylor est monté de 10%, mais, ne connaitrais-tu pas son agresseur par hasard?

Le plus sage serait que je prenne un motif du genre que j'ai besoin d'aller à l'hôpital afin de trouver des informations concernant quelqu'un. Je pourrai par exemple re-vérifier si les archives de mon père ne seraient pas caché quelque part la-bas, ou bien trouver un sorcier victime de chute de transplanage qui pourrait servir de coupable pour l'affaire Dimitrie. Si on calcule la hauteur des choses, il m'apparait clair que même le sorcier susceptible d'être accusé de meurtre involontaire ait été gravement blessé dans la chute... Et ça donnerait peut-être moins de travail pour l'agent Lackh après tout.

Tranquillement, le serdaigle se leva de sa chaise. On pouvait penser qu'il faisait cela dû à d'éventuelles crampes à cause de sa façon de s'asseoir. Cependant, il n'en était rien, sans doute procédait-il ainsi afin de mieux s'exprimer et mieux s'impliquer quant à la suite de la situation. La salle commune des serdaigles était plongé dans une ambiance de semi-obscurité. Malgré l'éclairage habituel de la salle, il semblait que l'étrange noirceur de la nuit entravait l'affut de lumière qui régnait en ces lieux... Cela rappela soudainement le contexte de la vie que menait Nysin... Un espèce de justicier qui tenait une vie dépourvue de sens à ses yeux... Lui qui savait résoudre les enquêtes les plus difficiles se retrouvait coincé à ne pas mettre la main à sa famille. D'ailleurs, ce problème de recherche affectait Nysin dès qu'il n'avait plus d'enquête à résoudre... Ce qui expliquait peut-être la dépendance que le serdaigle approuvait pour les affaires qu'il traitait.

- Et bien, la première des raisons est que j'ai à faire là bas moi aussi. Et je me disais qu'y aller avec une autre personne serait peut être plus sympa non?

[i] A l'accoutumée, utiliser le terme "sympa" pour une situation n'avait strictement aucun sens pour le serdaigle... Il savait cependant que la confiance de Cassandre n'était pas encore totalement gagné, et c'est pour cela qu'il ne voulait prendre aucun risque supplémentaire. De cette façon, aucun soupçon ne pouvait être nourri et la jeune fille ne pourrait lui refuser de l'accompagner, puisque lui aussi avait affaire là-bas.

Sans prendre garde à la réponse que Cassandre adressait à ce fameux "Taylor" dont Nysin ne connaissait rien, ce dernier se contenta de regarder la jeune serdaigle droit dans les yeux. Le sourire en coin de lèvre, ce dernier approuvait que la réponse devait lui être inconnu, et c'est une chose qu'il comprenait parfaitement. Dans l'intimité, il était toujours préférable à 88% de vouloir rester seul à ne pas partager les informations qui pouvait nous tenir à cœur.

Fermant le dossier qui se trouvait encore sur la table, Nysin le rangea dans son pantalon. Sans s'approcher de Cassandre qui finissait la réponse qu'elle adresserait à l'hypothétique frère, cousin ou neveux qui se prénommait Taylors, ce dernier siffla d'une façon assez spéciale afin de faire apparaître un hibou.

Attachant la réponse qu'il adressait à l'agent Lackh à la patte de l'animal qui venait d'apparaître, ce dernier prit son envol sans prendre connaissance de l'adresse qu'il devait prendre. En réalité, pour des raisons de sécurités, Nysin et Lackhs apprivoisèrent des hiboux afin de leur inculquer les adresses où ils pourraient trouver l'un ou l'autre sans qu'on leur demande où se rendre. Si les messages étaient interceptés par le ministère ou autres, le hiboux lui, poursuivrait sa route sans prendre la peine de récupérer le message, et qui prouverait donc que le message a bel et bien été interprété par quelqu'un.

- Alors mes motifs sont recevables Cashou?

En attendant la réponse de Cassandre, ce dernier se demandait en réalité si une piste pouvait bien se dégager sur sa situation tôt ou tard... La disparition de ses parents semblait lui peser plus que cela ne paraissait.

Etonnée qu'il veuille l'accompagner, Cassy avait déjà en quelque sorte acceptée avant qu'il n'est répondu à sa question. Avoir de la compagnie lui changerait, mais il fallait absolument qu'elle reste seule avec Taylor un moment et c'était qu'a cette condition qu'elle acceptera la présence du jeune homme. Elle l'écouta attentivement, il avait lui aussi des choses à faire à St Mangouste, alors pourquoi pas. Légèrement songeuse, Cassandre répondit après quelques secondes au Serdaigle.

" Eh bien, c'est okay. On y va ensemble, mais j'aimerai que tu me laisse seule un petit moment avec Taylor, c'est tout ce que je te demande. "

N'ignorant pas qu'il avait pu aisément lire sa lettre, elle supposa qu'il avait deviné qu'il s'agisse de son frère et ne développa pas plus. Après tout, il avait pas à en savoir plus, sinon il verrait tout ça comme une enquête qu'il voudrait sans aucun doute résoudre et elle n'avait nullement envie qu'il s'immisce dans sa vie. Lui, il ne lui avait pas dit en détail ce qu'il avait à faire à l'hôpital des sorciers, elle n'avait pas à en dire plus elle aussi.

Cassandre lui fit un autre sourire, le regardant elle aussi dans les yeux. Elle avait tout simplement hâte d'être là bas. En plus d'obtenir des informations plus que vitale, elle y retrouverait son frère qu'elle avait vu il y a un moment déjà. Etait elle en train de se lier d'amitié avec le Serdaigle ? Elle ne connaissait pas encore la réponse à cette question, mais peut être que finalement ils étaient en quelques sortes liés par l'évènement désagréable de la bibliothèque. Elle était tout de même légèrement méfiante, peut être qu'il avait d'autre intention derrière la tête ... Quoiqu'il en soit, elle était beaucoup trop heureuse pour vouloir le frapper ou autre ...

Il était tard et ils étaient les seuls dans la salle commune depuis un bon moment déjà. Plongée dans une légère obscurité, seul le feu de cheminée et les quelques bougies posés un peu partout dans la salle diffusait une lumière tamisé dans la pièce. La jeune fille ne ressentait pas pour le moment la fatigue de cette longue journée, peut être parce qu'elle était trop euphorique pour penser à dormir. Lui non plus ne semblait pas fatigué. Il avait rangé ses dossiers et semblait avoir finit ses tablettes de chocolat.

Puis il s'éloigna, la laissant finir les derniers phrases de sa lettre. Il l'entendit siffler d'une manière plus qu'étrange et entendit le bruit caractéristique d'un oiseau battant des ailes, un léger hululement confirma ses dires et elle n'eut pas besoin de se retourner pour comprendre qu'il envoyait un hibou à quelqu'un. Elle rangea la lettre terminée dans sa poche et se leva à son tour, s'approchant du jeune homme. Elle s'accouda à la fenêtre encore ouverte et observa l'oiseau de Nouille s'envoler rapidement dans la nuit sombre. Rapidement, elle le perdu de vue, elle leva donc la tête, avec l'espoir d'y apercevoir quelques étoiles. A ses côtés, le jeune homme semblait pensif, elle se demandait ce qui pouvait préoccuper un garçon comme lui, peut être une enquête qu'il n'avait pas résolut.

" Ne t'inquiète pas, tu trouveras la solution. " dit elle, persuadée qu'il s'agissait de cela.

Cassy se tourna vers lui et lui fit un petit sourire qui se voulait encourageant. Il était probable qu'elle se goure complètement, mais elle s'en fichait royalement. Elle n'avait pas de pourcentage à lui sortir, ce n'était qu'instinctif, elle avait l'impression qu'il s'agissait de quelque chose de se genre. C'était sans aucun doute la bonne humeur qui lui faisait dire ça, en tant normal, les paroles réconfortantes sortaient rarement de sa bouche. Elle tourna de nouveau la tête vers le ciel, n'ayant pas encore aperçu une seule étoile dans cet amas de nuage épais. Elle laissa échapper un soupir de ses lèvres et un indescriptible sourire naquit sur ses lèvres.

Elle était bien et cela faisait un moment qu'elle n'avait pas ressentit ça. Elle avait hâte de revoir son frère, d'aller à cet hôpital en compagnie du curieux jeune homme qu'elle avait rencontré la veille et d'en savoir plus sur la tragédie qui avait eut lieu il y a quelques mois de cela. La vérité lui semblait si proche.

Le vent froid de novembre souffla un instant sur les adolescents. Cassandre frissonna mais ne faisait guère attention à ce détail. Silencieuse et perdue dans ses pensées, elle fixait le ciel attendant patiemment d'y voir quelques étoiles, le visage radieux et ravie pour une unique et seule raison : Taylor.

Ainsi, je vais finalement t'accompagner pour aller à l'hôpital de Ste Mangouste. C'est assez rare de voir quelqu'un d'heureux franchir un tel lieu... Enfin, c'est sans doute une autre preuve qui démontre que l'hypothèse selon laquelle Taylor est important pour Cassandre, enfin, conclusion inutile puisque je l'ai déjà déduis plus tôt. Il reste à savoir ce que je vais découvrir là-bas. Parfois, je me demande encore ce qui me motive à t'aider dans une affaire ou mon aide n'est sans doute pas indispensable... Enfin bref, c'est ce qu'on appelle le facteur humain, quelque chose qui nous pousse à faire une action sans qu'elle nous soit profitable.

Cela dit, je ne perds rien à te laisser un instant avec Taylor, car si à Poudlard les artéfacts moldus électrique ne marche pas, à Ste Mangouste c'est tout autre chose. Je pourrai donc espionner une conversation qui m'apporterai des informations très importante pour la suite. L'ennui est maintenant de trouver les micros qui me permettront de la maintenir sur écoute et le lui fixer sans qu'elle s'en aperçoive. Dans une poche ou autre, je pense que ça suffira, le plus dur sera de le lui enlever après en avoir eut l'utilité. Si jamais elle découvre ma manœuvre, il m'apparait clair que plus jamais je ne pourrai obtenir une hypothétique confiance de sa part... Est-ce que le risque en vaut la chandelle? Est-ce que je découvrirai réellement quelque chose d'indispensable pour la suite? C'est quelque chose à méditer... J'ai jusqu'à la fin de la semaine, je commanderai le matériel nécessaire au cas ou si je mets mon plan à exécution.

D'autant plus que sa réaction face au surnom que je lui ai donné prouve son appartenance au monde des moldus. Les cachous sont des bonbons qu'on ne trouve pas dans le monde des sorciers, c'est un excellent moyen de savoir si un sorcier a vécu dans parmi les leurs ou dans une famille démunie de pouvoir. Pourtant, à connaître les deux mondes, on en tire un plus grand avantage... A force de sous-estimer les moldus, les sorciers commettent des fautes facilitant leurs identifications... En temps normal, dans mes enquêtes, j'ai bien plus de mal à coincer un moldu qu'un sorcier... A force de profiter du progrès, on en devient une victime. Pour en revenir au cas de Cassandre, elle connait très probablement l'existence des micros et autres outils permettant une liaison audio-vocal. Ce qui complique mon plan de 43%, mais sans prise de risque, la vérité reste toujours hors de portée.*

C'est en restant presque rêveur que Nysin prit une tablette chocolatée qu'il commença à croquer avidement. La fenêtre était resté ouverte depuis le départ du hibou que le serdaigle avait envoyé à son agent Lackh, qui assurait la liaison des courriers entre les sorciers et les moldus. Le spectacle qu'offrait le décor extérieur laissa l'adolescent à ses pensées, entendant à peine la dernière réplique que lui adressait Cassandre. Elle semblait vouloir jouer le même jeu que lui cependant, elle était loin de se douter que Nysin tout aussi intelligent qu'il était courrait auprès de deux hypothétiques fantômes qu'étaient ses parents. Malgré la fraicheur du mois de novembre, l'adolescent ne souffrait pas de froid ou de frissons... il contemplait silencieux le vaste ciel parsemé de nuage épais, restant opaque aux rayonnements de la lune. Le vent sifflait une mélodie harmonieuse malgré ses crocs déchirant la chair d'une étreinte glaciale... Tout semblait d'un paradoxe invraisemblable que même tout le génie de Nysin ne saurait expliquer rationnellement... C'était un peu comme le facteur humain après tout.

Restant quelques minutes sans dire un mot de plus, seul le bruit que provoquait le contact entre les dent du serdaigle et le chocolat rompait continuellement le silence. Sans doute que Nysin s'exerçait encore à éclaircir les affaires qu'il avait en cours, il se demandait aussi si la visite qu'il allait faire à l'hôpital Ste Mangouste lui servirait à quelque chose personnellement. En effet, sans doute que pour l'affaire Dimitrie, il pourrait trouver d'éventuels sorciers correspondant au profil du meurtrier peut être "involontaire", mais est-ce que cela allait répondre à ses attentes pour retrouver la source de ses origines? Certainement pas. Sans doute allait-il éclaircir le mystère qui rôdait autour de la jeune fille qui se tenait à ses côtés depuis un moment déjà, à savoir quels sont ses motivations, qui est l'agresseur de Taylor, et pourquoi déteste-t-elle les moldus si elle a vécu comme eux... Mais est-ce que cela allait lui apporter autre chose qu'une vague satisfaction morale?

- Et moi, je suis certain que tu retrouveras l'agresseur de Taylor

Toujours fidèle à lui-même, Nysin faisait toujours preuve de franchise, même à des moments comme celui-ci. Cela pouvait augmenter les soupçons comme les diminuer... Autant voir la réaction de Cassandre pour en dire plus. Ayant vu la lettre, il était facile de supposer qu'elle était motivée à retrouver le coupable de l'état de quelqu'un d'important pour elle. D'autant que Nysin n'était pas allé jusqu'au bout de sa thèse, il était certain à 84% qu'elle connaissait l'agresseur... Mais le dire ouvertement serait prouver que l'adolescent continuait de tenter à lire en Cassandre, d'autres éléments... Et comme il l'avait vu à la bibliothèque, elle n'aimait pas qu'il fasse des hypothèses dévoilant sa vie comme un livre ouvert... S'il voulait avoir d'autres éléments tout en cachant son enquête, il devait la faire parler intelligemment, gagner sa confiance sans doute...

Accoudée à la fenêtre, Cassandre laissait ses pensées s'épanouir dans son esprit. Elle se sentait plutôt bien et n'avait pas vraiment envie de fermer cette fenêtre même si son corps commençait à ressentir la morsure du froid. Elle tremblait parfois, à un intervalle presque régulier, mais n'y faisait nullement attention. Près de Cassandre, le Serdaigle qu'elle avait rencontré la veille semblait tout autant pensif, sauf que lui ne paraissait pas sensible à la brise glaciale. Au moment de leur confrontation, elle n'aurait jamais cru qu'elle se tiendrait la, plusieurs heures plus tard, près de lui comme si de rien était et encore moins pensé qu'elle aurait accepté qu'ils aillent ensemble à St Mangouste.

Le ciel chargé de nuage, ne montrait pas une seule étoile. Cassandre ne connaissait pas de formule pour contrôler le temps et encore moins pour chasser les cumulus du ciel. Les étoiles ne voulaient pas se montrer, tant pis. Sa bonne humeur ne partirait pas aussi facilement !

Un léger blanc s'installa entre les adolescents. Elle préférait vraiment avoir une relation amicale avec lui plutôt que conflictuelle. Certes, elle n'avait pas oublié l'incident ' bibliothèque ', mais l'idée de se venger s'évaporait doucement à mesure qu'il se faisait sympathique et puis, il y avait Taylor. Sa lettre était l'origine même de sa bonne humeur. Son frère lui manquait beaucoup, elle avait besoin de lui plus qu'elle ne le pensait. Peut être parce que Glenn les avaient trahit ... Quoiqu'il en soit, elle ne comptait pas perdre Taylor.

* Ah, vivement la fin de semaine. *

Quel vêtement allait elle porté ? Devait elle lui amener un petit cadeau ? Une robe ou plutôt une jupe ? Peut être du chocolat aussi ... En gros, c'était les pensées qui jaillissait de l'esprit de la jeune fille. Des questions tout aussi inutile les unes que les autres, et elle en avait conscience, mais qui en quelque sorte, lui permettait de patienter, car elle avait vraiment hâte d'être le week-end. Alors qu'elle était en train de se remémorer sa garde robe, le jeune homme surnommé Nouille s'adressa à elle de son habituel voix grave qu'elle connaissait bien malgré elle.

Tout d'un coup, les jupes et les petits hauts roses s'évanouirent pour laisser place à une image de son frère Glenn. Plutôt grand et agile, il n'avait aucun mal à attraper Cassandre pour la chatouiller. Son sourire était communicatif, ses yeux envouteurs, ses bras réconfortants ... Puis l'image se brouilla pour laisser place à une autre beaucoup plus sombre. Un Glenn au regard noir, furieux avec un tatouage affreux sur l'avant bras.

Cassandre ferma les yeux comme pour chasser cette horrible vision de son esprit. Pourquoi les avait il trahit ? Pourquoi avait il rejoint le camp du seigneur des ténèbres ? Les mains crispés sur le rebord de la fenêtre, elle luttait contre cette tristesse qui s'insinuait doucement dans ses veines. Ne pas penser à Glenn, penser à Taylor ... Elle avait beau se répéter cette phrase, c'était beaucoup trop dur. Les larmes naquirent sans qu'elle s'en rend vraiment compte, coulant sur son visage triste. Prenant soin d'avoir la tête sur le côté pour qu'il ne remarque pas sa faiblesse passagère, elle fixait le ciel qui était toujours dépourvu d'étoiles.

" Oui, j'espère. "

Ses deux mots simples étaient plus que difficile à prononcer. La voix serrée mais pourtant contrôlée, elle avait fait attention à cacher un maximum sa tristesse au jeune homme. Elle ne voulait pas qu'il la voit pleurer, qu'il la voit faible ou qu'il éprouve de la pitié à son égard. Ce serait pire que tout pour elle.

Elle aimait Glenn plus que tout, mais la confrontation était inévitable. Elle devrait l'arrêter, il avait commit l'irréparable, s'attaquer à son propre frère sans aucune raison. Il fallait qu'elle détienne la vérité sur tout ça, elle ne pouvait y échapper ... Et elle était seule face à lui, elle et sa baguette. Ferait elle le poids ? Essayant de faire le vide et de penser à autre chose, Cassandre referma les yeux. De toute manière, le ciel n'était pas étoilé ce soir là. D'un revers de main discret, elle tenta de faire disparaître quelques larmes de son visage, elle se trouvait vraiment pathétique ... finalement, sa bonne humeur était partit rapidement ...

* Ainsi donc, la réaction que tu montres suite à mes paroles ne fait que monter la probabilité selon laquelle l'agresseur de Taylor ne t'es pas inconnu. Serait-il lui aussi lié à toi d'une quelconque manière? Serait-il un ami, un frère, un neveu ou un membre de ta famille? Est-ce que tout ça aurait un point commun avec le fait que tu désapprouves les moldus? Pourtant, au vu de tes connaissances, il m'apparait clair que tu n'es pas ignorante de ce monde, tout au contraire... Pourtant, on dirait que tu cherches à le fuir. Comme la liste de la bibliothèque peut le contester, tu te forces à t'estimer plus sorcière qu'autre chose, preuve d'un quelconque traumatisme dans ta jeunesse...

Si on fait le point sur la situation, c'est la difficulté de prévoir quels seraient tes réactions qui montrent que la situation dans laquelle tu es n'est pas aussi simple qu'elle ne parait. Tu es quelqu'un de très orgueilleux et qui affiche une grande volonté à dominer une situation, s'ensuit la suite logique que l'échec que tu as connu à la bibliothèque aurait du te faire réagir.... Or, aussi proche, j'ai la sensation qu'on peut se proclamer d'ami sans défaillir. Il n'est pas évident d'expliquer une réaction aussi atypique... Soit je me serais totalement trompé sur ton compte et tu serais amène de te contrôler parfaitement et d'accepter l'humilité, ou bien quelque chose d'autre de plus important de préoccupe. La lettre que tu as reçu prouve a 86% que la seconde thèse est bien plus plausible... Cependant, définir la situation en ne laissant rien te paraître d'anormal ne va pas être une mince affaire.

Si je m'appuie sur les preuves que j'ai pu voir jusqu'à maintenant, ton affaire est restreinte à ce Taylor. Au vu de tes réactions et de la façon dont la lettre a été écrite, il est fort probable aussi que l'agresseur ne vous est pas inconnue à toi et à ce Taylor. Les deux larmes que tu essaies de me cacher montreraient-elles un quelconque attachement face au ravisseur?*

Pensif, Nysin continuait de vaquer dans l'infinité céleste. Bien que les rayons de lune étaient toujours masqués par d'épais nuages, le décor offrait quelque chose qui se voulait rassurant malgré l'ampleur des ténèbres. L'étrange paradoxe du lieu reflétait la façon d'être du serdaigle, toujours aussi imprévisible... Il s'était mis en tête d'aider une personne qui ne nécessitait peut être pas son aide, de lui donner un coup de main malgré la réticence de cette dernière... Et le serdaigle devait faire son enquête dans le plus grand des secrets. Certes, il savait que l'entrevue secrète qu'aurait Cassandre avec l'auteur de la lettre apporterait des preuves lui permettant de continuer sereinement son enquête... Cependant, il avait promis de la laisser seul avec lui pendant un certain temps; et n'importe qui pouvait aisément deviner qu'ils pouvaient parler de l'agression pendant ce laps de temps.

*Afin de poursuivre mon enquête, il m'apparait clair que te laisser converser seule avec Taylor me poserait quelques soucis. Te faire parler après coup ne passera pas inaperçu et tu te rendras compte que je continu à enquêter malgré ta négation d'accepter une aide extérieure. L'idée du micro semble être bonne car Lackh enregistrera la conversation qu'il m'enverra par hibou hors de Poudlard, peut être à Pré-au-Lard. Cependant, même si lui mettre un micro ne m'apporterait aucune difficulté, le plus dur serait de le lui enlever, d'autant plus qu'il est fortement supposable qu'elle connaisse l'existence de ces appareils moldus. Il ne va sans dire que si elle se rend compte de quoique ce soit, il sera trop tard pour tenter de rattraper quoique ce soit, donc le lui administrer directement ne semble pas être une idée excellente. Cependant, déguiser une caméra et un micro dans un objet spécifique qui passerait inaperçu ne pourrait éveiller aucun soupçon... Mais que lui offrir? Une bague, un collier ou quelque chose de la sorte ne semblerait pas encore être la bienvenue car le soucis resterait le même... Déjà, nous nous connaissons pas suffisamment pour lui offrir un tel cadeau, ce qui a de forte chance d'éveiller ses craintes et d'examiner attentivement les artefacts moldus au risque de trouver le micro et la caméra dedans... Encore une fois, cela signifierait que je l'aurait sur surveillance 24H sur 24, ce qui semble abuser si on se réfère à son affaire...

- Et bien, nous irons à l'hôpital le vendredi soir si tu veux.

Il était sans doute temps de se dire bonne nuit, de refermer la fenêtre qui frigorifiait Cassandre, et de chercher un moyen d'espionner la conversation qu'aurait cette dernière avec le dénommé Taylor. Sans attendre de réponse de la part de cette dernière, Nysin se retourna en prenant la direction de son dortoir. Il savait qu'elle ne le retiendrait pas plus longtemps, et que, comme lui, elle en saurait plus lorsque cette entrevue sera finit.

Les yeux du serdaigle brillèrent à nouveau, il semblait qu'il avait trouvé la solution à son problème, comment espionner la conversation sans éveiller le moindre soupçon...

- Si tu veux me trouver avant, je ne serais pas difficile à passer inaperçu. Il te suffira de trouver un serdaigle s'asseyant accroupi en faisant des bâtiments en allumette.

Il ne semblait pas remarquer sa tristesse passagère et c'était très bien comme ça. Cassandre craignait qu'il la voit et en déduise qu'elle était faible et émotive. C'était vraiment pas l'image d'elle que la jeune fille voulait montrer aux autres. Elle masqua donc un maximum ses larmes au jeune homme, essayant tant bien que mal de chasser l'image de Glenn de son esprit. Certes, il n'avait pas eut l'air de s'en rendre compte, mais il fallait tout de même qu'elle arrête de pleurer ... Elle était plus que pathétique.

Un léger soupire s'échappa de ses lèvres, à peine perceptible. Peut être que c'était trop difficile, qu'elle n'avait aucun contrôle sur ce qui allait se passer, que Glenn pourrait très bien recommencer. Il était plus facile de douter que de croire non ? Si elle ne croyait pas un minimum en elle, Cassandre n'avait aucune chance et elle savait très bien que pour retrouver son frère mangemort elle ne pouvait compter que sur elle même. La jeune fille se détendit doucement, tranquillement. Il fallait agir à son rythme, pas le moment de douter, elle avait prit sa décision il y avait un moment déjà. Et puis elle croyait en elle ! Elle était forte et n'avait besoin de personne non ?

* Et puis même, je préfère agir seule, ce sont mes affaires après tout .. *

Il s'adressa à elle, lui proposant une date précise pour leur visite à Ste Mangouste. Elle acquiesça d'un signe de tête, le plus tôt possible, à savoir vendredi soir, était la date idéale. Elle l'entendit se diriger vers les escaliers menant aux dortoirs des garçons, il était tant d'aller dormir mais elle savait qu'elle ne trouverai pas le sommeil de si tôt à vrai dire. Elle comptait rester encore un moment, accoudée à la fenêtre, même si le vent frais de novembre la frigorifiait.

Cassandre ne savait pas vraiment si il plaisantait ou pas en parlant de construction en allumette mais ça remarque lui arracha tout de même un sourire. Le jeune fille ne put s'empêcher d'imaginer le jeune homme en train de jouer à un jeu de construction pour enfant. Elle tourna la tête vers celui qu'elle s'amusait à appeler Nouille et avec un sourire en coin s'adressa à lui.

" Fais de beaux rêves, Nouille."

La jeune fille se tourna de nouveau vers le ciel, replongeant dans ses sombres pensées. Elle s'imagina brièvement comment allait se passer la soirée à l'hôpital. Elle avait hâte de le revoir, Nouille n'avait vraiment pas intérêt à tout gâcher. Sinon, elle ne retiendrait pas son poing cette fois ci. Elle songea avec amusement la tête qu'il aurait fait si elle l'avait frapper. Bon, c'était tout de même mieux qu'ils soient en bon terme, mais elle se retiendrait pas si il l'empêchait de passer une bonne soirée en compagnie de son frère.

Ses pensées divaguèrent, parfois heureuse, parfois un peu moins. Ses frères étant au centre de ses dernières. Malgré le froid, son corps s'habituait à la basse température, elle ne sentait quasiment plus rien. Elle passa donc sa soirée à songer tout en observant le ciel qui, petit à petit, avait laissé entrevoir quelques étoiles. Elle n'avait qu'une hâte, être vendredi soir.

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Envie de vengeance ... { Pv N. }

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