Le choeur revenant [Fe]

A écouter en lisant ce sujet :http://fr.youtube.com/watch?v=5827EPsAOis
[Je te préviens, la song n’a strictement rien a voir avec le contexte]

"Des aristocrates joliment vêtus
Dans un monde gorgé par l'odeur des roses
C'est là que vivent deux clans...
L'un qui croit que la mort apporte le bonheur éternel.
Les autres recherchent la vie éternelle.
Un jour les deux rêves devinrent réalité,
Les autres ne pourraient jamais être détruis.
Ils étaient forcés de vivre dans la solitude comme si c'était une punition sans fin.
Septembre 1998
L'heure des autres est arrivée.
Les descendants de la rose sont apparus.
Par cette rencontre, les souvenirs de ce jour revinrent à la surface.
et... L'histoire commence..."

Les arbres continuent de défiler inlassablement, dans une longue danse…Kamijo accéléra la cadence, son souffle chaud formant une buée dans l’air pesant de cette fin de soirée, en Ecosse. Il continua de courir, les paroles s’emmêlaient dans sa tête comme dans un magnéto hors d’usage.

Je suis fier d'eux.
Le plaisir comme la peur.
C'est une nuit où la lune rit de l'amant.
Le temps est venu pour toi.
Je vais ressurgir avec cris et morsures.
Restez à l'écart !
Est-ce que tu veux venir avec moi ?

C’était sa voix, sa propre voix qui lui chuchotait ses paroles. Des paroles qu’il avait lui-même écrit. Mais en fond sonore, d’autres voix, des milliers de voix parlant en même temps. Ses crises, ils les détestaient. Sa barrière mentale semblait s’affaisser lamentablement, et toutes les pensées les plus secrètes de gens inconnus l’assaillaient. Et comme a chaque fois, une de ses chansons l’accompagnait dans sa course folle. La seule façon d’évacuer tout cela, c’est de courir, et de courir très vite. De fuir.

Le sang de notre clan ne s'arrêtera pas pour toujours.
Si tu le souhaites, je voudrais devenir une rose.
Le sang de notre clan est une vie amoureuse.
Restez, cœur de la tristesse et des douleurs.

Le jeune japonais serra la rose rouge qu’il tenait fermement entre ses doigts gantés et grimaça violemment lorsqu’il sentit les épines de cette fleur si belle mais si dangereuse, tout comme lui, rentrer doucement dans sa peau.

La mémoire du sang rouge a été transformée en rose
Résonnance - Son cri et son cœur…

Enfin…La surface brillante du lac apparu devant ses yeux…Les voix s’éteignirent lentement, sa voix elle-même disparut, faisant place au silence de la nuit. Epuisé, il se laissa tomber dans l’herbe humide de rosée qui produisit un petit chuintement. La rose glissa de sa main, pour tomber sur l’étendue verte. Il s’assit en tailleur et souffla, ses mèches brun-cuivrées retombèrent sur ses yeux d’une couleur incroyablement belle et effrayante, d’un bleu perçant et brillant, qui semblaient transpercer l’âme la plus noire. Un craquement de feuilles le fit se retourner brusquement, une silhouette toute fine, mais téméraire s’approcha du jeune homme. La lune éclaira un visage juvénile a l’expression un peu apeurée, deux grands yeux bleus foncés qui semblèrent défier le jeune homme calmé.

Les insomnies, Angel connaissait ça depuis des années. Cette nuit-là, encore, ça la reprit.
Des soucis ? Non, pas vraiment. La rentrée s’était effectuée calmement.
Bien sûr son saut de 5ème en septième année la perturbait un peu mais moins que la séparation avec Benjamin. Il avait quitté l’école et suivait la formation d’Auror. Impossible de se voir en dehors du week-end et encore.
Récemment, elle avait fait connaissance avec une nouvelle fille d’origine française : Marion Belle. Le gag c’est que cette fille soit tombée éperdument amoureuse de Jaxon Lown, l’ex-ami d’Angel. La serdaigle était heureuse si Jax l’était, même sans elle. Ils n’étaient pas fait l’un pour l’autre, c’est tout.
N’empêche que le sommeil la fuyait encore. En ces cas, le seul remède : une balade.
Habillée de façon à contrer les brumes nocturnes, Angel se glissa sans bruit hors du château. Qu’est-ce qu’elle aimait ça !
Le silence… Seuls quelques rapaces hululaient au loin, il faisait superbe.
Ses pas la conduisirent vers le lac. Que de fois n’y était-elle venue en compagnie du jeune aveugle…
Attendrie, perdue dans ses souvenirs, Angel marcha d’un bon pas avant de piler net.

* Qu’est-ce qui se passe ? *

Il lui semblait avoir entendu comme… un soufflet de forge.

* Ce ne peut être que quelqu’un qui a beaucoup couru. * conclut-elle sagement.

Plus prudemment, elle se faufila dans les buissons vers le lac.
Ses oreilles ne l’avaient pas trompée, il y avait bel et bien quelqu’un qui reprenait son souffle à moitié effondré sur la berge. Elle s’approcha doucement, sa baguette serrée dans son poing au cas où :

Vous allez bien ? murmura-t-elle. On vous a attaqué ? Vous êtes souffrant ?

Par le reflet de la lune, elle put plonger son regard dans celui du jeune homme qui se redressait à son approche. Elle en eut froid dans le dos. Quels yeux étranges !
Elle resta sur la défensive en attendant quelques mots qui lui prouveraient avoir affaire à un être normal.

Une voix douce de jeune fille perca le silence pesant de la nuit.

Inconnue-Vous allez bien ? murmura-t-elle. On vous a attaqué ? Vous êtes souffrant ?

Le jeune japonais, ne répondit pas instantanément, il se contenta de l'observer avec méfiance, comme un animal sauvage et effarouché. Pourtant, la personne en elle même n'avait rien d'effrayant . Elle était plutôt petite, même par apport a lui, qui n'était pas bien grand. Elle était frêle, comme un petit oiseau. Le cri perçant de sa buse le fit relever la tête brusquement. Hizaki était toujours la, elle.

Il se releva et attrapa la rose rouge, qui se détruit en une poussière argentée, qui virevolta dans les airs, doucement, en cadence avec le vent, jusqu'à s'accrocher aux brindilles d'herbes. La jolie jeune femme ne semblait pas particulièrement apeurée par les yeux du jeune homme, d'ailleurs, il étaient bien le reflet de son âme d'une pureté sans pareille.

Kamijo-Je...Je vais bien...

Du haut de ses 19 ans, il ressemblait a un gamin prit en flagrant délit de grignotage chez Honeydukes, alors que ça lui était interdit. ses pupilles étaient tellement dilatées, qu'elles recouvraient le blanc de ses yeux. Il tremblait aussi, très légèrement, d'une façon a peine visible sauf pour quelqu'un qui voyait bien dans le noir. Le japonais fit un pas, deux pas, sur le coté, puis commença a tourner autour de la jeune femme avec une sorte de curiosité attendrissante.

Kamijo-Qui es tu ?

Le jeune homme, apparemment sonné, assura qu’il allait bien. Pourtant à le voir ainsi, Angel aurait juré que non. Il semblait surpris qu’on l’ait découvert et s’approcha d’elle, avec une certaine… curiosité ?
La timidité proverbiale de jeune Serdaigle s’était envolée l’an passé. Elle osa le dévisager sans témoigner la moindre anxiété. Si son jugement était correct, elle n’avait strictement rien à craindre de cet Asiatique aux yeux… bleus.
Sa baguette se renfonça dans la poche de sa veste.
A sa question, elle répondit sans détours :

Je suis Angel Grisham, Serdaigle de 7ème année. Et toi, qui es-tu pour errer ainsi sous la lune, pourquoi, du reste ? Moi, c’est simple : insomnie ! J’aime me balader de cette façon, ça me calme.

Mine de rien, elle l’observait elle aussi avec curiosité.

* Que fait-il ici ? Le parc est interdit aux étrangers, or ce gars n’est pas élève ou je le saurais*

Tracassée, elle n’en demeura pas moins impassible. Elle subit l’examen de sa personne comme une chose naturelle à laquelle elle ne se priva pas de s’adonner également.

Si le jeune homme était bien nippon, il arrivait a certains de se poser des questions. Il avait une sorte de majestuosité française, et puis il portait souvent du maquillage. Encore plus ce soir la vu, qu’il sortait tout juste de scène…

Flash Back.

Hizaki – C’était vraiment le pied !
Yuki- Ca tu l’as dis…Le public anglais est bien meilleur que celui nippon. Qu’en penses-tu Kam ?

Mais le jeune nippon n’entendait rien. Il souffrait atrocement a cause de toutes ses voix qui résonnaient sous son crane. Comme si des milliers de gens cherchaient à lui lancer un appel, en même temps. Hizaki eut tout d’abord énormément de mal à comprendre ce qui arrivait au chanteur aux yeux bleus.

Kamijo-Il faut que je sorte d’ici …
Hizaki-Dans cette tenue ?!

Kamijo ne l’écoutait déjà plus, il courut jusqu'à l’extérieur, comme un aristocrate perdu. Il fallait qu’il courre, le plus vite possible, pour échapper a toute cette pression. Il s’était mit a courir dans les petites ruelles désertées par les passants a cause de leur réputation infâme.

C’est comme cela qu’il avait traversé la foret interdite. Et facilement dévié l’attention des aurors de garde ce soir la.

Fin du Flash Back.

Kamijo étudia la petite collégienne de la tête. Elle devait avoir trois ou quatre années de moins que lui, pas plus. Elle devait être assez surprise de voir un jeune nippon aux yeux bleus, qui ressemblait plus à un aristo de la cour de Louis XIV qu’a un membre de l’Ordre du Phénix. C’est pourquoi il ne lui en voulut pas de lui poser des questions.

Inconnue-Je suis Angel Grisham, Serdaigle de 7ème année. Et toi, qui es-tu pour errer ainsi sous la lune, pourquoi, du reste ? Moi, c’est simple : insomnie ! J’aime me balader de cette façon, ça me calme.

Elle parlait bien, enfin, je veux dire, elle avait tout pour calmer un jeune homme tel que Kamijo. Qui était plutôt méfiant envers les sorciers. Dans sa vie moldue, il n’avait rien du sorcier japonais capable de contrôler et de lire les pensées, les rêves et les sentiments les plus enfouis dans chacun de nous.

Il tenait encore et toujours sa rose rouge dans la main, comme si elle en faisait partie intégrante. Il la porta simplement à ses lèvres, ses yeux perçants se plongèrent une dernière fois dans ceux de la jeune serdaigle. Il dit, calmement et doucement, comme dans un souffle.

Kamijo-Je m’appelle Kamijo…Et…Je suis en patrouille…Ce soir.

Ce n’était qu’un tout petit mensonge de rien du tout. Il fit un sourire amusé devant l’air surpris de la jeune femme. Il reprenait peu a peu de son assurance mystérieuse.

Kamijo- D’ailleurs, je suis censé te ramener dans ton dortoir et signaler a la directrice ta présence a l’extérieur après le couvre feu.

Il marqua une pause désagréablement sérieuse, avant d’éclater d’un rire doux et mélodique.

Kamijo-Mais je ne le ferai pas, je sais ce que c’est les insomnies. Tu ne vas pas bien ? Tu fais de cauchemars ?

Il se tut doucement, se contenta d’observer la réaction de la jeune femme.

Quand le jeune homme déclara :

Je suis en patrouille…Ce soir.

Angel sentit ses jambes se dérober. C’était bien sa veine : tomber sur un garde qui avouait devoir la mettre au rapport. Elle serra à nouveau sa baguette :

* Si tu me dénonces, un « oubliette » te fera changer d’avis*

Heureusement, il parut plus détendu et avoua qu’il n’en ferait rien.
Son rire était… spécial. Tout chez ce garçon était spécial. Pourquoi cette tenue bizarre ? D’habitude, les gardes essayaient de passer inaperçu. Or là, avec son costume d’un autre âge ?? Angel fut perplexe. Elle n’avait plus sa langue dans sa poche depuis longtemps déjà et elle s’apprêta à le questionner mais il la devança en parlant des insomnies qu'il connaissait :

Oui… j’ai des sortes de cauchemars. Surtout trop de choses en tête, des choses idiotes qui vous pourrissent la vie alors qu’elle devrait être si simple. C’est bête parce que ma voie est toute tracée. Je sais où je dois aller et avec qui y aller.

Un silence s’établit, elle soupira :

Je ne vais pas t’embêter avec mes états d’âmes. J’ai cru que tu avais un malaise. Si tu n’as pas besoin de mon aide, il serait peut-être bon de rentrer.

Un temps d’arrêt, la curiosité étant la plus forte, elle reprit :

Tu dois encore « patrouiller » longtemps ? Je ne suis pas dupe, tu sais ? Cette tenue est loin d’être adaptée à ta pseudo fonction.

Devant la tête du garçon asiatique, elle rit. C’était finalement assez cocasse comme situation. Tous les deux n’avaient normalement rien à faire à l’endroit où ils se trouvaient et pourtant ils étaient là à s’interroger l’un sur l’autre.

Le problème, c’est que Kamijo était né comme cela, différent, spécial, dans tous les sens du terme. Né d’un amour plus fort que tout, mais totalement impossible, il avait hérité sa passion, ses traits purs, et la couleur de ses yeux d’un père qu’il n’avait jamais connu. Il n’avait pas vraiment hérité des traits de sa mère, même si son coté nippon ressortait beaucoup. Il était «le fils batard » d’un empereur, et avait pourtant toujours été destiné au trône. Le Kamijo Ushura qui était devant Angel aujourd’hui, n’était pas celui né dans un bateau. C’était le résultat d’un grand amour mais aussi d’une éducation partagée entre les croyances en la rose qui le représentait, et celle de l’Empereur qu’il aurait du être et d’où venait sa prestance et son charisme royal.

Angel-Oui… j’ai des sortes de cauchemars. Surtout trop de choses en tête, des choses idiotes qui vous pourrissent la vie alors qu’elle devrait être si simple. C’est bête parce que ma voie est toute tracée. Je sais où je dois aller et avec qui y aller.

Comme d’habitude, chacun avait ses angoisses, et ses états d’âmes. Kamijo, contrairement a Angel, n’avait pas un destin tout tracé. Il ne connaissait strictement rien de son souvenir, autant sorcier que moldu. Mais pourtant, c’était cela qui lui avait toujours donné envie d’avancer. C’était l’envie d’une vie pleine de rebondissement qui l’avait poussé a fuir le palais royal, ou il vivait dans le luxe, et a trouver cette shammane, qui lui donna quatre autres nippons, ceux de la prophétie comme compagnie. Hizaki, son plus fidèle compagnon, le suivait partout ou il allait, sous la forme d’une buse aux yeux bleus, comme les siens.

Kamijo-Parfois, avoir une voie toute tracée peu conduire a ta perte. C’est vraiment ce que tu veux ? De finir ta vie en sachant exactement comment elle se déroulerait. Peut etre que tu veux toi-même t’ouvrir les yeux que ton avenir ne sera pas rose si tu persistes dans la voie que tu as choisi. T’ai tu déjà demandé, ce que tu voulais toi ?

C’était ce que lui-même c’était répété lorsqu’il craquait, dans les moments les plus durs. Il se répétait que si il n’avait pas fait ce qu’il avait fait, il aurait dut obéir a son père adoptif jusqu'à la fin de sa vie, et que surtout il n’aurait jamais découvert cette prophétie, ses amis, et son pouvoir.

Angel- Je ne vais pas t’embêter avec mes états d’âmes. J’ai cru que tu avais un malaise. Si tu n’as pas besoin de mon aide, il serait peut-être bon de rentrer.

Il ne répondit pas, et la regarda réfléchir a ce qu’elle pourrait ajouter.

Angel- Tu dois encore « patrouiller » longtemps ? Je ne suis pas dupe, tu sais ? Cette tenue est loin d’être adaptée à ta pseudo fonction.

Le jeune homme eut d’abord l’air choqué d’être démasqué. Mais ne resta pas sans défense longtemps. Elle voulait jouer au jeu de la provocation. Il était justement très fort a ce jeu la.

Kamijo- Oh Mademoiselle est drôlement perspicace ! Il sourit, un sourire étrange, mais chaleureux et attirant, comme toute sa personne. On va faire un pacte, tu te confie a un inconnu sur ce qui ne va pas dans ta vie, a moins que tu n’en ais pas envie, et en échange, tu ne me dénonces pas !

Que voulait-il, ce jeune homme ?

Parfois, avoir une voie toute tracée peu conduire a ta perte. C’est vraiment ce que tu veux ? De finir ta vie en sachant exactement comment elle se déroulerait. Peut-être que tu veux toi-même t’ouvrir les yeux que ton avenir ne sera pas rose si tu persistes dans la voie que tu as choisi. T’es-tu déjà demandé, ce que tu voulais toi ?

Cette remarque cloua Angel sur place. Pour s’interroger là-dessus ce n’était pas une mais bien dix fois par jour que ça arrivait.
Elle se rebiffa :

Je n’ai pas de conseil ni d’ordre à recevoir d’un… inconnu, justement. Personne ne dénoncera personne. J’ai mes problèmes, tu as les tiens, ce me semble.
La voie qui m’est tracée me convient parfaitement. Elle a déraillé un peu, il y a quelque temps. C’est ça qui me perturbe, si tu tiens à le savoir. Ma famille veut une chose, j’ai choisi autre chose. Je m’y tiendrai, foi de Grisham et de Gloss.

Fièrement, elle redressa son petit menton volontaire, le défiant d’ajouter quelque argument à sa défense.

Oui, elle était perturbée. Il y avait de quoi, non ? Elevée par des parents aimants, elle avait eu la surprise de découvrir qu’ils n’étaient pas ses parents biologiques. Elle avait été adoptée après un affreux trafic et toute sa « vraie » famille avait été décimée par sa propre sœur jumelle Méredith. Son vrai nom était Erin Gloss, elle s’en était souvenue après un rude choc. Puis toutes ces histoires sentimentales l’avait ravagées. Jaxon. Benjamin… Son coeur avait cessé de balancer. Elle les aimait tous les deux mais c’est à Ben qu’elle appartiendrait.
Si ce Kamijo imaginait qu’elle allait lui déballer tout ça… il se trompait lourdement.

Elle éclata soudain de rire. Tant pis s’il la prenait pour une demi-folle.

Ne t’en fais pas, ça va passer. Je pensais un truc idiot… du genre, je ne parlerai qu’en présence de mon avocat. Ça m’arrive parfois.

Presque pliée en deux sous l’hilarité débordante, Angel tenta de recouvrer sa sérénité. Merlin que c’était dur. A force de souffler et déglutir, elle parvint à se calmer.

Bizarrement, le nippon savait parfaitement qu’elle se rebifferait. Après tout, c’était son choix, si elle ne voulait se confier, cela faisait souvent du bien et aidait à faire le bon choix, malgré tout. Il ne fut donc pas plus contrarié que cela lorsqu’elle lui lança d’un ton acerbe qui aurait blessé le garçon le plus téméraire :

Angel- Je n’ai pas de conseil ni d’ordre à recevoir d’un… inconnu, justement. Personne ne dénoncera personne. J’ai mes problèmes, tu as les tiens, ce me semble.
La voie qui m’est tracée me convient parfaitement. Elle a déraillé un peu, il y a quelque temps. C’est ça qui me perturbe, si tu tiens à le savoir. Ma famille veut une chose, j’ai choisi autre chose. Je m’y tiendrai, foi de Grisham et de Gloss.

La façon dont elle le défia, juste après le déconcerta d’une certaine façon. Il croyait se revoir lorsqu’il était plus jeune et qu’il défiait son empereur de père. Il faisait tout le temps cela, il releva un menton droit et fier, et ne flanchait pas sous les coups qui lui étaient affligés plus tard, au plus grand désespoir de sa mère. Il n’avait jamais cessé de défier l’Empereur, toute sa vie, et il gardait encore des marques sur tout le corps des coups de fouets, et de poings, sur tout le corps. Il se reprit très vite, et ajouta seulement un sourire désabusé a son visage :

Kamijo–Très Bien Angel…Très bien…Tu n’as pas besoin d’être aussi sur la défensive. Je n’insisterai pas plus. Je pensais seulement qu’avoir l’occasion de parler avec quelqu’un qui ne peut pas te juger te ferait du bien. Maintenant, si tu ne le veux pas, je comprends…

Il lui tourna le dos, et croisa les mains derrière lui. Il sentait la jeune femme le dévisager sans complexes. Elle semblait déçue que sa répartie soit tombée a plat devant autant de calme, et un sourire satisfait s’afficha sur le beau visage de Kamijo, qui fit quelques pas près de l’eau, s’éloignant peu a peu d’elle, jusqu'à ce qu’il fasse demi-tour, et qu’elle éclate de rire.

Kamijo la dévisagea avec amusement et incompréhension devant une crise de rire aussi peu discrète.

Angel- Ne t’en fais pas, ça va passer. Je pensais un truc idiot… du genre, je ne parlerai qu’en présence de mon avocat. Ça m’arrive parfois.

Il ne s’en faisait pas. Ce n’était pas une crise de rire qui allait la foudroyer sur place. Ca faisait toujours du bien de voir quelqu’un rire lorsqu’on ne le fait pas souvent soi-même. Et puis ne dit on pas que le rire allonge l’espérance de vie ?

Kamijo-Toi aussi tu as l’esprit un peu tordu non ? Ne le prends pas mal hein. Il sourit et s’approcha d’elle pour lui tapoter le dos. Ca va mieux ? Tu ne vas pas t’étouffer tout de même ?

Ça allait ! Son fou rire était passé. Il était plutôt sympathique de s’inquiéter pour sa santé.

Toi aussi tu as l’esprit un peu tordu non ? Ne le prends pas mal hein. Ca va mieux ? Tu ne vas pas t’étouffer tout de même ?

Pas de danger que ça arrive, non. Elle le rassura tout à fait en souriant également :

L’esprit tordu, moi ? D’habitude, on me considère comme un esprit rationnel mais parfois, oui, je disjoncte. J’aime beaucoup rigoler. Les bonnes occasions sont rares ces temps-ci.

Un autre trait de caractère de Miss Grisham : s’intéresser aux autres. De mauvaises langues la traiteraient de curieuse or, pas du tout. Simplement, elle aimait les gens et si elle pouvait les aider, ils pouvaient compter sur une oreille attentive ainsi qu’un jugement sensé, le plus souvent.

Je ne crois pas avoir besoin de quelqu’un de neutre pour comprendre mes tourments. Je fais très bien ça toute seule. J’ai aussi d’excellents amis avec qui je partage beaucoup de choses. Mais toi ? n’as-tu pas besoin de te confier à quelqu’un ? Tu as eu une sorte de crise de je ne sais pas quoi, n’est-ce pas ? Et cette rose que tu tiens… ? D’où vient-elle ?

Peut-être prendrait-il mal ses questions ? Bah… libre à lui de répondre ou pas. Elle n’était pas du genre à forcer quiconque à se livrer contre son gré. Il arrivait fréquemment que l’on se libère en sa présence. Sans doute dégageait-elle une aura de confiance ?

Si tu ne veux pas répondre, cela ne fait rien. Je te retourne seulement ta proposition d’écouter et d’éventuellement te conseiller.

La balle était dans le camp du jeune homme. A lui de se décider ou pas.
Un long silence s’établit dans ce décor paisible de la nuit brumeuse. Au loin, un rapace hulula.

Kamijo sourit largement. Cette jeune femme aux airs sérieux était en fait un sacré numéro, a ce qu’il pouvait voir.

Angel- L’esprit tordu, moi ? D’habitude, on me considère comme un esprit rationnel mais parfois, oui, je disjoncte. J’aime beaucoup rigoler. Les bonnes occasions sont rares ces temps-ci.

Un esprit rationnel cachait bien des choses. Quant à lui, Kamijo cachait sous un visage calme et impassible une vraie tornade qui ne manquait pas faire rire ses amis. Il était capable de tout pour qu’on le remarque lorsqu’il était avec Hizaki, Yuu, Teru et Yuki. Mais seul…Il se cachait derrière une carapace dure pour empêcher les autres de s’approcher et donc de lui faire du mal. Angel avait échappé à la règle, apparemment.

Kamijo- Rire est une qualité, je ne vais pas te plaindre. En plus, ne dis ton pas que le rire rallongeait l’espérance de vie ?

Il rit doucement. Lorsqu’il n’était pas bien, c’était toujours ce que lui sortait Hizaki. Et à chaque fois, ca marchait. La jeune nippon n’aimait pas du tout parler de lui et de son passé, car il avait essayé de l’effacer complètement de son esprit, pour s’en réinventer un plus beau. Il n’y était malheureusement jamais arrivé.

Angel-Je ne crois pas avoir besoin de quelqu’un de neutre pour comprendre mes tourments. Je fais très bien ça toute seule. J’ai aussi d’excellents amis avec qui je partage beaucoup de choses. Mais toi ? n’as-tu pas besoin de te confier à quelqu’un ? Tu as eu une sorte de crise de je ne sais pas quoi, n’est-ce pas ? Et cette rose que tu tiens… ? D’où vient-elle ?

Elle avait de la répartie, ce qui n’était pas pour déplaire au jeune homme. Il n’avait jamais pu être ami avec quelqu’un qui dirait Amen à tout ce qu’il pourrait dire même si il avait tort. Il resta silencieux un moment. Il avait certes besoin de se confier à quelqu’un, mais se sentait pas prêt a le faire. En tout cas, pas entièrement. Il décida de jouer la carte du mystère, pour évaluer la capacité de la jeune femme à lire entre les lignes.

Kamijo- On ne peut pas avoir le beurré et l’argent du beurre. Disons que cette crise et un des revers d’une chose dont j’ai hérité à ma naissance.

Il souleva la rose qu’il tenait entre ses doigts.

Kamijo-La rose, fait littéralement partie de moi…Tu vas surement me prendre pour un fou et je ne t’en voudrais pas. Je me suis posé la question moi aussi. Tu es donc sure de vouloir en savoir plus ? Tu peux toujours t’enfuir en courant. Je comprendrais.

Angel-Si tu ne veux pas répondre, cela ne fait rien. Je te retourne seulement ta proposition d’écouter et d’éventuellement te conseiller.

Personnellement, il n’avait pas vraiment besoin de conseils, mais d’une oreille attentive, ca oui, même si il n’avait jamais voulu l’avouer a ses proches.

Attentive malgré l’heure tardive, Angel écouta les réponses que le jeune homme consentit à lui livrer.

* Une chose héritée à la naissance ? Une malédiction ?*

Le cerveau de la Serdaigle commença à enregistrer et classer les informations. Très douée question jugeote, rarement on pouvait la traiter de sotte.

La rose, fait littéralement partie de moi…Tu vas sûrement me prendre pour un fou et je ne t’en voudrais pas. Je me suis posé la question moi aussi. Tu es donc sûre de vouloir en savoir plus ? Tu peux toujours t’enfuir en courant. Je comprendrais.

S’enfuir ? Et puis quoi encore. Angel était on ne peu plus éveillée. Si elle rentrait se coucher maintenant, ce serait certainement la nuit la plus blanche qu’elle ait passée. Trop d’interrogations titillaient sa curiosité. Tirer ça au clair devenait une nécessité.

Je suis prête à écouter tout ce que tu voudras me confier. Tu n’es ni vampire, ni loup-garou, ; tu n’en as aucun signe alors, je ne crains pas grand-chose.

L’attitude de Kami traduisait un caractère doux mais tourmenté par… elle ne savait quoi.

Peut-être serait-il bon de bavarder ailleurs ? La brume qui vient du lac est assez… réfrigérante. Ce serait le comble d’attraper un rhume en fin d’été.

Elle proposa d’aller à la cabane hurlante. De longue date, Angel connaissait les lieux et le moyen de s’y rendre sans éveiller l’attention. Elle n’était pas sans savoir que cet ancien repaire de Lupin recevait souvent des rendez-vous clandestin. Elle souhaita que, cette nuit-ci, la cabane soit vide. Lentement, elle commença à marcher dans la direction voulue.

Elle avait touché un point. Cette prophétie était certainement une sorte de malédiction affligée a ses ancêtres pour avoir changé le cours de la vie. Une punition sans fin, qui s'appliquait aussi a leurs descendants, c'est dire Kamijo et les autres. Il était complètement dans le flou pour cela. Il aurait fallu qu'il connaisse son père, pour pouvoir remonter dans tous ces ancêtres. Pour trouver cet homme qui vivait a la cour du roi de France au dix-septième siècle, et qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Mais il n'avait jamais connu l'homme qui aurait été en mesure de lui donner ses réponses. Maintenant, il fallait trouver cet immortel, qui vivait avec les autres "roses" on ne sait ou. Si la naissance des "autres" ne les avaient pas détruits.

Angel-Je suis prête à écouter tout ce que tu voudras me confier. Tu n’es ni vampire, ni loup-garou, ; tu n’en as aucun signe alors, je ne crains pas grand-chose.

Il était clair que se confier était bien tentant, mais Hizaki approuverait il cela ? Pour le moment, il ne s'était pas remontré, peut être n'y avait il rien a craindre ? Le jeune homme lui offrit un léger sourire timide.

Kamijo-Euh...Ok. Si tu veux vraiment le savoir, je vais te le dire.

Il s'apprêtait a tout reprendre depuis le début, d'aussi loin dont il se souvenait. De son enfance dans l'Empire jusqu'à son arrivée ici et sa rencontre avec Hizaki, la buse qui continuait a tourner au dessus d'eux.

Angel-Peut-être serait-il bon de bavarder ailleurs ? La brume qui vient du lac est assez… réfrigérante. Ce serait le comble d’attraper un rhume en fin d’été.

Mais ou voulait elle aller ? Il n'avait le droit de pénétrer dans le bâtiment, et elle encore moins le droit de sortir. De toute façon, il y avait des gardes a toutes les entrées. Elle lui proposa d'aller a la Cabane Hurlante, qu'il ne connaissait que de réputation pour qu'on lui en ait parlé plusieurs fois.

Kamijo- Si il y fait plus chaud...Eh ! Attends moi !

Elle était déjà entrain de se diriger vers un endroit inconnu a grands pas. Il la rattrapa en quelques enjambées, et dans le silence de la nuit, il gagnèrent le passage secret du Saule Cogneur.

Le jeune homme la rattrapa en quelques enjambées. Nulle crainte n’habitai Angel car le arc était réputé comme un des rares lieux sûrs ainsi que tout le château. A leur approche, le saule cogneur commença à s’agiter.
Sans hésiter, elle trouva le nœud qui rendait l’arbre totalement inerte et inoffensif. Une simple branche tendue lui permit de l’atteindre sans risque.
Allumant sa baguette d’un « Lumos », la Serdaigle se glissa dans l’ouverture entre les racines.

Fais attention où tu mets les pieds, c’est un peu glissant par endroit, recommanda-telle. Il faudra aussi se baisser parfois.

Ils cheminèrent en silence jusqu’à la porte qui s’ouvrait au rez-de-chaussée de la cabane. Là, Angel imposa le mutisme par un doigt posé sur sa bouche. Elle désirait s’assurer que la voie était libre.
Elle déroula une oreille à rallonge qu’elle expédia en direction de l’étage. L’écouteur dans son pavillon lui prouva la vacance des lieux.

On peut monter, il n’y a personne aujourd’hui, sourit-elle.

L’escalier de bois fut gravi ; ils débouchèrent dans la seule pièce habitable de l’endroit. Un matelas nu attendait ses amants de passage, deux fauteuils corrects les satisfirent.

Parcourant la « chambre » des yeux, Angel avisa un pot d’assez grande taille. Elle l’installa près de la cheminée et lui appliqua un sortilège. Des flammes bien chaudes qui ne dégageaient aucune fumée jaillirent, créant une ambiance douillette assez rapidement.

Veux-tu un thé ou quelque chose de plus fort à boire, as-tu faim ? demanda-t-elle. Je peux appeler un elfe que je connais bien. Il est tout dévoué et accordera nos moindre souhait.

Pour sa part, elle avait un petit creux comme souvent en virée nocturne. Si Kami refusait, elle se contenterait d’une barre de céréale fourrée dans sa poche.

Ils marchèrent donc en silence, fendant grâce à seules leurs deux silhouettes la brume nocturne. Ils empruntèrent un sentier sinueux, les amenant à longer de loin la cabane d’Hagrid, l’endroit était dégagé, et la lune se faisait encore plus belle qu’elle ne l’était d’où ils avaient discuté quelques instants auparavant. Ils s’enfoncèrent de nouveau dans la foret, jusqu'à une petite clairière. Incapable de conserver une attitude noble devant cette masse sombre, agitant ses branches à qui mieux mieux pour lutter contre un ennemi invisible, il poussa une exclamation dans sa langue maternelle, le japonais.

Kamijo-Mais…Il est immense !

La jeune femme n’avait même pas prit le temps de répondre, car elle partait déjà a l’assaut de l’arbre. Croyant qu’elle était en danger, le jeune homme s’apprêta a lui crier de revenir, mais soudain, l’arbre, s’immobilisa, docile. Angel lui fit un signe de la main. Méfiant, il la rejoint, et ils s’engouffrèrent dans un passage en dessous du Saule Cogneur, encore moins avenant que son propriétaire. Fallait-il vraiment faire tout cela pour seulement trouver un endroit tranquille ou parler ?

Angel-Fais attention où tu mets les pieds, c’est un peu glissant par endroit, recommanda-telle. Il faudra aussi se baisser parfois.

Autant vous dire, que le temps qu’il réagisse, le jeune homme d’assez grande taille, s’était violemment cogné contre le plafond et avait glissés plusieurs fois a cause de sa cape, qui trainait sur la pierre humide.

Kamijo-Merci de le préciser !

Ils continuèrent à s’enfoncer dans les profondeurs du Saule Cogneur. Jusqu'à pousser une lourde porte, en bois, qui grinça tellement que tout le bruit se répercuta dans la pièce qu’ils découvrirent. Sans lumière, pleine de poussière et a l’air lugubre. La jeune femme lui intima le silence et ils marchèrent lentement jusqu’aux escaliers menant aux étages supérieurs. Pas un bruit.

Angel-On peut monter, il n’y a personne aujourd’hui

Le jeune homme acquiesça simplement de la tête. D’ailleurs, que dire dans un endroit pareil. Pourtant, Angel semblait s’y sentir comme chez elle et connaissait l’endroit comme sa poche. Elle le conduisit dans une pièce qui avait surement dut être une ancienne chambre, seulement meublés d’étagères poussiéreuses, de deux fauteuils troués et d’un matelas nu, surement abandonné depuis un sacré bout de temps. Mais tout de même, la pièce était bien plus accueillante que le reste de la maison. Kamijo s’assit dans un des fauteuils qui leur était offert, et sourit a Angel.

Angel-Veux-tu un thé ou quelque chose de plus fort à boire, as-tu faim ? demanda-t-elle. Je peux appeler un elfe que je connais bien. Il est tout dévoué et accordera nos moindre souhait.

Tout cela lui sembla un peu irréel qu’un elfe de maison, vienne jusqu’ici. Mais le monde dans lequel ils vivaient n’était il pas magique ?

Kamijo- Quelque chose ne serait pas de refus. Mais je prendrait comme tu prendras, peu m’importe.

Avec le feu dans son pot, la pièce leur offrit une intimité propice aux confidences. Kami, plus détendu, accepta qu’Angel appelle l’elfe qui lui était dévoué :

Thanwin ! Viens s’il te plaît, dit-elle à voix forte.

Un crac et une créature aux oreilles de chauve-souris, vêtue d’une taie d’oreiller immaculée, se matérialisa.

Nous désirons un en-cas et de la bièraubeurre, vite, merci.

Moins de cinq minute après, un plateau lourdement garni se posa à même le plancher. Angel chercha un support plus adapté et déménagea une sorte de petit dressoir qui convint à ses fins.
La Serdaigle fit le service, sans protocole particulier. Les verres emplis, elle s’attaqua à un volumineux sandwiche garni d’émincé de volaille et salade.

C’est toujours pareil quand je me balade la nuit, ça me donne faim. En général je repasse aux cuisines où Thanwin me sert tout ce que je veux.

Elle ne jugea pas utile de raconter à son vis-à-vis le pourquoi de cette dévotion elfique. Ils n’étaient pas là pour parler d’elle mais bien de Kami.

C’est quand tu veux, l’encouragea-t-elle en buvant une rasade de bière. Parle-moi te ton enfance, d’habitude, c’est un bon départ.

Peut-être en était-ce un, mais là Angel sentit qu’elle avait encore mis les pieds dans le plat. Le visage aux traits fins s’assombrit soudain.

Angel s'exclama :

Angel- Thanwin ! Viens s’il te plaît !

Un grand crac ébranla les murs de la maison, qui menaçait déjà de s'écrouler. Un petit elfe, surement celui qu'elle nommait Thanwin apparut. Le jeune homme n'avait encore jamais vu de créature telle que lui. De grand yeux noirs, un visage repoussant et des oreilles de chauve souris, il ne devait pas mesurer plus d'un mètre dix.

Angel-Nous désirons un en-cas et de la bièraubeurre, vite, merci.

Quelques minutes plus tard, un plateau apparaissait sur le plancher mité. Ils retrouvèrent un petit meuble pour l'y poser.

Kamijo- Merci !

Il prit son épais sandwich entre les doigts, mais la raison revint a grands pas. Il allait devoir se confier a la jeune femme, comme il l'avait promit une bonne demie heure auparavant. Il mordit dans son encas. Le jeune femme avait donc décidé de jouer la carte de la douceur, elle commença donc a le questionner tranquillement.

Angel-C’est quand tu veux, l’encouragea-t-elle en buvant une rasade de bière. Parle-moi te ton enfance, d’habitude, c’est un bon départ.

Le jeune homme baissa soudainement la tête.

Kamijo-Ok..;Je suis né au Japon, il y a 20 ans. Mon père était un musicien francais sans le sou, et ma mère une princesse, destinée a épouser l'Empereur Japonais, un tyran. Mes parents s'aimaient, mais tu te doute que c'était inconcevable pour ma famille qu'elle épouse mon père. Et quand elle est tombée enceinte de moi, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Soit mon père acceptait de s'enrôler dans l'armée, soit ma mère ne me gardait pas. Mon père est mort peu de temps après sur les champs de batailles, et ma mère a épousé l'Empereur, qui m'a reconnu malgré la profonde aversion qu'il me vouait. Il m'a élevé comme futur Empereur. Mais je n'étais fait pour cela. J'étais un enfant rebelle. Un jour, j'ai rencontré mon meilleur ami, Hizaki, avec qui j'ai fuit le Japon. En chine, nous avons rencontré une shammane, qui nous a apprit a nous servir de nos pouvoirs, mais aussi, elle nous a apprit énormément de choses, sur notre passé...

L’appétit de Kami ne devait pas être fameux, s’il prit un sandwiche, il le contempla sans y mordre en lâchant une assez longue tirade concernant son enfance… triste.
Angel avait écouté religieusement tout en mastiquant à belles dents. Une gorgée de bièraubeurre lui rinça la bouche avant de déclarer.

Eh bien… Voilà qui est peu banal. Elevé tel un prince par un… despote. Je peux comprendre que cet empereur ne t’ait pas porté dans son cœur. C’est d’ailleurs étonnant qu’il ait accepté d’épouser ta mère malgré qu’elle soit enceinte. Que tu aies fui cet environnement malsain prouve ton courage. Ton père ne t’a pas recherché ? Cette shaman t’a donc fait des révélations sur ton passé… je suppose que tu veux dire sur les origines de ta mère ou celles de ton vrai père ? Un musicien français, dis-tu ? Aurais-tu hérité de ce talent ? A part aux bals masqués, un costume tel que le tien me semble adapté à la scène.

Ces questions à répétitions allaient peut-être énerver le jeune homme mais c’était plus fort qu’Angel. Kami avait éveillé sa curiosité, elle brûlait d’en connaître un peu plus.
En tout cas, son histoire paraissait palpitante à souhait. Bien plus que la sienne qui était d’une banalité ordinaire.
Oh, Angel aurait bien eu quelques aventures amusantes ou effrayantes à conter. Néanmoins rien de comparable avec ce qu’elle entendait.
Quel lourd secret se dissimulait-il derrière ce visage tourmenté ? Il y avait gros à parier que la suite serait digne d’intérêt.

Il saisit un morceau de son sandwich entre ses doigts, le coupa et le mit dans sa bouche. C'était indéniable, l'elfe de maison, aussi hideux qu'il soit avait un véritable don pour la cuisine. Ca devait être une spécificité de son espèce, si les sorciers en avaient fait leur esclaves, ce n'était surement pas pour rien. Angel resta un petit moment silencieuse après son long discours. Il s'attendait a la voir s'enfuir, mais une sorte de lueur éclaira ses grand yeux bleus, plus foncés que ceux de l'asiatique, et beaucoup moins percants.

Angel- Eh bien… Voilà qui est peu banal. Elevé tel un prince par un… despote. Je peux comprendre que cet empereur ne t’ait pas porté dans son cœur. C’est d’ailleurs étonnant qu’il ait accepté d’épouser ta mère malgré qu’elle soit enceinte. Que tu aies fui cet environnement malsain prouve ton courage. Ton père ne t’a pas recherché ? Cette shaman t’a donc fait des révélations sur ton passé… je suppose que tu veux dire sur les origines de ta mère ou celles de ton vrai père ? Un musicien français, dis-tu ? Aurais-tu hérité de ce talent ? A part aux bals masqués, un costume tel que le tien me semble adapté à la scène.

En fait, le jeune homme n'avait jamais su pourquoi il avait épousé une femme qui allait lui donner un enfant bâtard, né d'un pauvre français passionné de musique et de fêtes. La famille de sa mère était certes un très beau parti, mais il aurait put trouver bien mieux. En y réfléchissant, ca aurait été la meilleure chose. Sinon il ne se poserait pas la question de succéder a son beau père ou pas au Japon. Après tout, on était au 20 ème siècle !

Kamijo- Je ne peux pas me vanter d'avoir hérité de son talent... Il baissa la tête...Mais j'ai hérité de sa passion. En fait la shammane ne nous a pas vraiment fait des révélations sur notre passé, mais celui de nos ancêtres. Il y près de 400 ans, nos ancètres, vivaient tous en France, a Versailles. Ils avaient formé un clan. Et se faisaient appeler les roses. Ils ont cherché pendant longtemps a obtenir la vie éternelle, et l'on trouvé. Mais ils ont étés frappés par une malédiction. Vivre seuls pour l'éternité. Ils eurent des enfants, mais tous furent condamnés a mourir a la naissance de leur premier enfant. Ce qui est arrivé a mon père. Nous avons aussi hérité de leurs pouvoirs. J'ai hérité du don de lire dans les pensées et les rèves et de les controler. Notre génération est exceptionnelle, car a notre naissance, il n'y a pas qu'un de nos parent qui est mort, mais aussi les Ancêtres. Leur malédiction nous a été transmise, et tous nos enfants seront condamnés a mourir très jeune, et nous a etre immortels, si nous ne faisons rien pour retourner la malédiction. Ma crise... Tout a l'heure dans la foret, j'ai fait une crise a cause de mon pouvoir d'empathie. Quand tu recois de trop intenses émotions en meme temps, il arrive qu'elles te submergent.

Un peu tremblant d'avoir tout déballé, d'un coup, et conscient qu'elle aurait sans aucun doute du mal a s'en remettre. Il essaya de deviner qu'est ce qu'elle allait dire ou faire.

Si elle en attendait des belles, les paroles de Kamijo laissèrent Angel un instant sans voix.
C’était beaucoup d’informations en vrac, et quelles infos ! A plusieurs reprises, Angel plissa fortement les paupières afin de s’imprégner du sens de ces révélations.

* Par Merlin… jamais entendu parler d’un truc pareil !*

C’était à la fois effrayant et… excitant.
Elle but une bonne rasade de bière et secoua sa longue chevelure brune. Par où démarrer son analyse ?
Angel tenta :

Eh bien… c’est, euh… complexe comme histoire. Je t’avoue que… je ne pige pas grand-chose.

Le contraire eut été étonnant aussi le Serdaigle n’avait pas peur d’admettre ses lacunes.

Reprenons, doucement. J’ai compris que tu éprouvais des difficultés à filtrer les pensées des gens qui t’assaillent par moment. Ça ne doit pas être drôle, je l’imagine très bien. Peut-être parviendras-tu à un niveau… supérieur de conscience pour dominer ce don d’exception ?

Elle avançait en terrain inconnu, ce qui la dérangeait. La suite fut encore plus difficile à traduire :

Tu parles d’immortalité… et de gens qui meurent jeunes ? Dois-je comprendre que tu es immortel jusqu’au jour où tu auras conçu un enfant ?? A sa naissance, tu meurs ?

C’est tout ce qu’elle parvenait à déduire pour l’instant. Cette histoire d’ancêtres dépassait largement ses capacités cérébrales, hélas. Sa mine tracassée traduisait son profond désarroi. Elle ne s’attendait pas à être confrontée à un tel problème… insoluble.

Bah, il comprenait que la jeune femme ni comprenne rien, justement. Lui, ca lui avait prit quatres années entière, pour le comprendre. Il se souvenait de quelle réaction violente il avait eut lorsque la shammane le leur avait annoncé du tac au tac. Cette femme, maintenant malheureusement décédée, avait toujours semblé au jeune homme tellement étrange, mais si sympathique, en même temps ! Un peu comme la professeur de divination de Poudlard. Qu'il n'avait jamais rencontré, mais dont il avait déjà entendu parler par Bill Weasley, un de ses meilleurs amis, son meilleur ami qui n'était pas un des descendants. Il lui avait compté en détail toute sa scolarité a Poudlard, et le jeune asiatique c'était prit a aimer cette école sans jamais y avoir séjourné.

Soudain, la jeune serdaigle sortit de sa stupeur, et s'exclama :

Angel-Eh bien… c’est, euh… complexe comme histoire. Je t’avoue que… je ne pige pas grand-chose.

Le jeune homme rit et murmura :

Kamijo- Tu m'étonnes...

Il mordit une nouvelle fois dans son sandwich, sans grande conviction, malgré la faim qui lui tiraillait l'estomac.

Angel- Reprenons, doucement. J’ai compris que tu éprouvais des difficultés à filtrer les pensées des gens qui t’assaillent par moment. Ça ne doit pas être drôle, je l’imagine très bien. Peut-être parviendras-tu à un niveau… supérieur de conscience pour dominer ce don d’exception ?

Il sourit et hocha doucement la tete. Elle était tout de meme très intelligente, cette petite. Peu de personnes n'avaient cherché a comprendre son histoire. Elle les dépassait de trop.

Kamijo- Oh oui, je pense que je le pourrai. Mais celle qui m'a aidé a obtenir ce niveau est morte. Tu sais tout comme moi qu'il est difficile d'apprendre une chose pareille tout seul.

Cette prophétie était quelque chose de sombre, il le savait, et la jeune femme devait procéder a une lutte intérieure pour comprendre une telle énormité. Elle aurait meme presque pu le prendre pour un menteur. Mais ses yeux, ne mentaient jamais, eux, et elle aurait vut instantanément si il mentait. Et pourquoi inventer une chose pareille ?

Angel- Tu parles d’immortalité… et de gens qui meurent jeunes ? Dois-je comprendre que tu es immortel jusqu’au jour où tu auras conçu un enfant ?? A sa naissance, tu meurs ?

Le jeune homme sourit d'un air satisfait. Elle n'avait pas tout compris, mais elle n'était pas loin, vraiment pas loin du tout de véritable prophétie.

Kamijo- Non... Mes amis et moi vivront pour l'éternité si nous n'annulons pas la malédiction. Mais nos enfants, eux ne seront pas immortels, et si un jour, ils ont un enfant, ils seront détruits, a leur naissance, et cela continuera jusqu'à ce qu'une nouvelle génération d'immortels naissent, et la, ce seront nous qui mourrons. C'est pour cela, que la prophétie dit que notre punition sera de rester seuls toute notre vie. Car si nous avons des enfants, nous les condamnons a mourir trop jeunes.

Tout ce que Angel avait entendu, au lieu de l’éclairer, obscurcit davantage sa perception des choses.
Un brouillard flottait dans sa tête. Incapable de le percer, elle ne put qu’émettre :

Eh bien, pour une malédiction, c’en est une. Tu n’es pas le seul dans le cas, si je comprends. Combien êtes-vous à la subir ?

Elle darda le jeune homme d’un regard empli de compassion. Il chipotait son sandwiche presque avec dégoût tant il semblait tracassé.
Les idées un peu de travers, la Serdaigle revint à la charge :

Pour passer au niveau de conscience supérieure, effectivement, tu n’y parviendras pas seul. Ce n’est pas notre Trelawney qui pourra t’aider quoique depuis l’an dernier, elle soit en progrès. Si tu veux, je peux te mettre en rapport avec elle.

Un nouveau silence intervint ; chacun réfléchissait dans son coin.

Toi et les autres immortels avaient sûrement déjà cherché à effacer la malédiction. Qu’avez-vous tenté de faire ? Quel moyen existe-t-il ? Vous le savez ?

C’était encore des questions mais qu’attendre d’autre dans une telle situation. Elle souhaitait qu’au moins, il ne les trouve pas trop idiotes.

» En revenant de shopping [Cassie]
» Mission pour un revenant[fe]

Le choeur revenant [Fe]

Le choeur revenant [Fe]

Sujets similaires

Sujets similaires