Le Mariage [Shin + Ceux qui veulent]

Pour Shin aussi, ce monde était une véritable nouveauté. A Tokyo, ce n'était pas comme ca. D'ailleurs la capitale du Japon ressemblait vaguement a Berlin dans les grandes lignes. Il fallait aller au coeur de la vieille ville trouver les "vrais" japonais, ceux réputés pour leur humour et leur grande gentillesse. Leur générosité extrème alors qu'ils étaient les plus dans la misère.

Devant lui, toutes sortes de stands étaient installés. De plus près, Shin put remarquer que la plupart étaient débordantes de nourriture, de mangas, ou alors de petits gadgets sans valeurs mais tellement amusant. Darld sembla s'intéresser particulièrement a un stand de ses petits gadgets. Le jeune père remarqua une peluche en forme de petit animal très coloré, et chuchota au vendeur, en japonais.

-A combien vous me le faites ?

-Pour le petit, a 0,25.

L'idée que l'on se faisait des japonais dans le monde entier était donc vraie, il venait d'en avoir la confirmation. Ce vendeur était vraiment adorable. Le jeune homme avec un sourire reconnaissant, le paya, et prit la peluche colorée.
Elle représentait une sorte de petit lapin jaune canari, au yeux marrons. Darald sembla deviner pour qui était la peluche, car il poussa un petit cri ravi. Shin la lui mit dans ses bras, et le petit garcon serra très fort la peluche dans ses petits bras a peine assez grand pour la tenir.

Il embrassa son fils sur le front avec un grand sourire ravi.

-Tu es content petit ange ?

Pour Fleece, qui avait déjà voyagé au Japon et avait cotoyé des tas de nippons, elle arrivait à peu près à cerner leur caractère commun: drôle, enjoué, généreux et souriant. Il était étnonnant de voir que ces gens sont aussi bons alors qu'ils vivent dans la plus grande misère, bien loin de l'égoïsme et de la jalousie des Européens. La jeune femme s'agenouilla ptès de son fils qui observait l'étalage de jouet, curieux de voir ces petits gadgets, Shin marchanda avec le vendeur qui, adorable, leur fit un prix infime. Fleece se releva et lui fit un grand sourire, reconnaissante de cette générosité. Quant à Darald il poussa un cri ravi lorsque son père lui tendit un lapin jaune qui était presque aussi grand que lui.

"Tu es content petit ange ?" demanda Shin

Le petit hocha énergiquement la tête en signe d'assentiment et tendit la peluche à sa mère tandis qu'il s'approcha du vendeur qui le regardait, intrigué. L'enfant frotta deux de ses dix doigts et une rose rouge apparut dans ses doigts, une rose qu'il offrit au marchand qui, nullement étonné, lui offrit un grand sourire. Fleece lui redonna sa peluche à son fils et, après un salut au vendeur, ils repartirent...

Le jeune homme fut heureux d'une telle joie de la part de son fils. Le grand marché était incroyablement bruyant, des cris de joies fusaient de toutes parts. Il aimait ca, ca lui faisait presque oublier la douleur de la veille. Plus loin, la foule était plus compacte, comme si quelque chose les empechaient de passer leur chemin. Des bruits de tabours, des exclamations en japonais se firent plus fortes.

-Papa !

Darald tendit les bras vers lui. Shin le prit et le souleva pour qu'il passe sur ses épaules. Puis il joua des coudes pour arriver a voir ce qu'il se passait. Il vit tout d'abord des danseurs et des danseuses habillés de rouge, et pour la plupart qui avaient un tatouage de dragon dans le dos. D'autres tenaient un grand dragon en papier crépon aux couleurs presque aussi vives que celles qui ornaient les différents stands de la rue.

-Eh ! Eh !

Les danseurs étaient des danseurs de Tai Shi. Leurs mouvements étaient rythmés par la musique, il étaient précis, comme si il osaient nous toucher avec leurs mains, il nous couperaient.

Les mouvements des danseurs étaient précis, mélange parfait d'harmonie et de souplesse, de grâce et de fluidité. Chacuns de leurs gestes dégageaient une impression de puissance qui subjuguait les spectateurs, aussi bien adultes qu'enfants, jeunes comme vieux. Darald, juché sur les épaules de son père, tapait des mains au rythme de la musique et lançant des exclamations de joie qui ravissait sa mère. Le dragon de papier, animé par des japonais dissimulés, avançait vers eux, les effleurant de ses écailles dorées et de sa gueule aux crocs effrayants. Le plus jeune des danseurs devaient avoir à peine dix ans, il se hissa sur le dos du faux dragon, bondit à une hauteur suprenante, son corps arqué décrivant une parabole au dessus de la créature. Arrivant au plus haut, son ombre découpée par le soleil se répandant sur le sol comme un spectre. L'enfant regroupa ses jambes, les replia sur lui-même et atterit souplement sur les épaules d'un rude gaillard.

"Impressionant!" s'exclama Fleece, bientôt rejoint par la foule

Les danseurs saluèrent et commencèrent à se mêler à la oule pour récupérer quelques pièces que les spectateurs leur offraient généreusement. Tout comme eux, le couple leur donna une somme tout à fait honorable et la jeune femme se chargea de les féliciter dans un japonais qui ne souffrait d'aucune ni d'un accent anglophone. La petite famille s'éloigna tandis que la foule commençait à se dipserser, chacun vacant à ses occupations. Fleece, main dans la main avec Shin, se tourna vers lui:

"Tu es né dans un endroit extraordinaire!"

Elle se pencha vers lui et l'embrassa sur le coin des lèvres avant de lui demander:

"Que faisons-nou à présent?"

Quelque chose d'impressionnant attira l'attention du jeune homme. Un petit garcon, maigre comme un clou, venait d'effectuer une pirouette des plus spectaculaires. Shin connaissait la réputation des asiatiques comme étant très souple et de très bon acrobates, mais il n'avait jamais été très doué dans cette discipline. Alors voir un enfant de dix ans faire de telles acrobaties...
Il eut peur qu'il ne retombe pas comme il le fallait, et qu'il se blesse, mais il y arriva parfaitement.

-C'est magique...

Il fut vraiment décu lorsque les acrobates saluèrent bien bas les spectacteurs, en se mettant dos au public, comme le voulait la tradition au Japon. C'était d'ailleurs une des seules traditions qu'il n'avait pas oublié, depuis le temps. Ca faisait tellement longtemps qu'il n'était pas venu ici !

-Je sais...

Dit il. Il était vraiment fier de ses origines. Et ne le cachait pas.

-Je ne sais pas... Apparement...

Il montra une grande affiche, et les gens qui se dirigeaient tous vers le meme endroit.

-Il y a une fete et un feu d'artifice sur le port

Il y a une fete et un feu d'artifice sur le port

Fleece sourit et prit la main de Shin dans la sienne:

"Dans ce cas, allons-y! Qu'est-ce que tu en penses Darald?"

Le petit, un grand sourire aux lèvres, tapa dans ses mains avec énergie:

"Oui! Va!"

Sa mère et éclata de rire et ils se dirigèrent vers le port, là où l'odeur marine était bien évidament plus forte et soutenue tout en restant agréable. Divers bateaux se trouvaient là, enchaînés au port par des chaînes solides, des policiers qui veillaient à ce que la fête se passe bien et sans accrochage, bien que les gens présents se saluaient et se serraient chaleureusement la main. De toute évidence, les forces de l'ordre n'avaient pas beaucoup de travail. Fleece jeta un coup d'oeil et remarqua un groupe d'hommes aux bras tatoués, une large chaîne d'or accrochée à leur cou, portant tous des chemises colorées. La façon dont ils regardaient le peuple, leurs mouvements, leurs façons d'être ainsi, regroupés tout en se mêlant aux autres.

"Des Yakuzas." chuchota la jeune femme à l'adresse de Shin

Le mafia japonaise, aussi terrible que dangereuse... Mélangeant les dealeurs, les assassins et autres criminels divisés en diverses familles gouvernés par un "parrain". Leur moyen de persuasion était la violence ou la pression qu'ils mettaient sur les vendeurs pour leur permettre de gagner une part du marché...

"Dans ce cas, allons-y! Qu'est-ce que tu en penses Darald?"

Darald sourit grandement, bien qu'il n'ait jamais vu de feu d'artifice, ni de fete foraine de sa courte vie, il semblait parfaitement avoir compris ce que cela voulait dire et pourquoi tout enfant aimait ce genre de jeux. Donc il frappa dans ses mains et s'écria, ce qui lui valu des coups d'oeuils amusés.

"Oui! Va!"

Ils suivirent donc le flot des passants qui se dirigeaient tous vers le grand port. La nuit commencait lentement a tomber, éclairant la mer scintillante, et l'habillant de sa plus belle parure, un orange magnifique et sans défaut. L'on voyait déjà la Grande roue éclairée de malisse petites lampes dressée sur un ponton qui surplombait la mer et dont les poutres qui venaient le soutenir étaient léchées par les vagues. Perdu dans sa contemplation de l'endroit, il ne comprit pas tout de suite que Fleece lui murmura quelque chose. Il regarda dans la direction qu'elle lui indiquait et jaugea les hommes se distinguant presque autant que lui du regard. Il se fit soudain très méfiant.

-Je sais...Et ca ne me plais pas du tout...
Avancons tout de meme...

Comme si il s'était rendu compte du comportement de ses parents, Darald tendit les bras vers sa mère qui le souleva doucement des épaules de Shin avant de le blottir doucement contre elle. Ils s'avancèrent, gardant un oeil vigilant sur les Yakuzas qui observaient la foule, certainement à la recherche d'une personne à qui pouvoir soustraire de l'argent. Fleece, un bras tenant fermement Darald, l'autre plongé dans sa poche pour se saisir de sa baguette, prête à faire usage de la magie si les escrocs venaient jusqu'à eux. L'un des Yakuzas tourna la tête et croisa son regard. Malgré ses lunettes noires, elle devina aisément la lueur de convoitise qui s'était allumée dans ses yeux et pesta lorsqu'elle vit le japonais se pencher vers son collègue en lui montrant Fleece du doigt:

"Merde..."

Les deux mafieux s'avancèrent, se frayant un passage dans la foule à coups d'épaule. Ils arrivèrent devant la jeune femme qui ne ruma pas d'un cil, se contentant de tenir fermement la main de son fils tandis que l'autre tenait la baguette, dissimulée dans sa poche.

"Dites-moi, mademoiselle, dit l'escroc avec un rictus, accepteriez-vous de nous accompagner un peu plus loin, histoire de faire connaissance?"

Fleece arqua un sourcil, tandis qu'un sourire moqueur se dessinait sur ses lèvres.

"Navrée, mais je ne traîne pas avec des Yakuzas..."

Le rictus du nippon se transforma en une grimace, il plongea la main dans sa poche, certainement pour se saisir d'une arme quelconque, mais son congénère lui bloqua le bras:

"Pas ici, idiot, lui chuchota-t-il en japonais, il y a trop de monde!"

L'autre lui répondit qu'il s'en foutait totalement et qu'il buteriat tout le monde si il le devait. Le Yakuza sortit un 9mm de sa poche et le pointa vers Fleece qui, nullement effrayée par le pistolet, se contenta de pousser Darald vers Shin:

"Maintenant j'te laisses pas l'choix, cracha la crapule, tu viens et on va bien s'amuser!"

La jeune femme sortit sa baguette magique. La vue du bout de bois fit ricaner le nippon. Du moins, jusqu'à ce qu'une boule d epétanque apparut entre ses dents l'en empêche... L'autre mafieux poussa un cri de stupeur et s'écarta. Les autres Yakuzas arrivèrent, entourant Fleece dont le visage gardait un calme souverain, des pitolets, des poignards apparurent dans les mains des escrocs...

Ces hommes faisaient depuis toujours une peur bleue a Shin. Sa mère lui racontait souvent des histoires pour lui faire peur sur eux, comme si ils n'étaient qu'une légende. C'était une facon comme une autre d'effrayer un enfant trop surexcité. Mais il s'était vite rendu compte que cette bande de malfrats étaient impliqués dans toutes les histoires les plus sordides, des meurtres au viols, en passant par les attentats. Sa mère elle meme avait étée abusée et tué par l'un des leurs alors qu'il n'était encore qu'un enfant.

"Merde..."

Il se tourna juste a temps, pour voir les deux hommes s'avancer dans la foule, et se frayer un chemin vers eux. De malheureux nippons se faisaient piétigner par d'autres sans de les deux hommes terriblement imposants ni fassent plus attention que cela. Tout laissait envisager ce qui allait se passer par la suite, et le jeune homme sentit la foudre accumulée en lui lui picoter les doigts.

"Dites-moi, mademoiselle, dit l'escroc avec un rictus, accepteriez-vous de nous accompagner un peu plus loin, histoire de faire connaissance?"

Fleece le jaugea d'un air dédaigneux qui fit sourire le jeune homme, et répondit.

"Navrée, mais je ne traîne pas avec des Yakuzas..."

Shin sentit son souffle s'accélérer et son pouls s'affoler en voyant l'expression hargneuse et effrayante qui s'était peinte sur le visage du nippon. Lorsqu'il glissa sa main dans sa poche, le jeune homme se prépara a le tuer ou au moins a le foudroyer au moindre faux pas, mais il fut coupé dans son élan par l'autre nippon.

"Pas ici, idiot, lui chuchota-t-il en japonais, il y a trop de monde!"

Mais le Yazuka ne l'écoutait pas. Il s'avanca vers le couple et sortit une arme de sa poche. Shin eut un sursaut, et Darald sembla un peu grésiller lorsqu'il le prit dans ses bras.

"Maintenant j'te laisses pas l'choix, cracha la crapule, tu viens et on va bien s'amuser!"

Shin éclata d'un grand rire en voyant la boule de pétanque coincée entre les dents de l'homme, mais son ami prit bientot la relève.

-Je connais ton rire... dit il en lui collant un couteau sous la gorge. Hum...Oui, je me souviens de ta mère, une très belle femme. Une vraie "pute" de luxe.

Lui n'utilisa meme pas sa baguette magique. Son poing s'abbatit sur le visage disgracieux de son agresseur. Dans son élan, un premier Yazuka tira sur lui. La balle atteint son ventre, et un deuxième lui envoya une balle dans la poitrine, heureusement a l'opposé du coeur. Dans des rèserves de puissance, il chercha a faire fondre vers trois des Yakuzas, et il furent grillés sur place. Mais un voile de sang recouvrit les yeux du jeune homme. Il s'effronda au pied du Yazuka qu'il avait agressé.

"SHIN!!!"

Fleece pointa sa baguette vers deux des Yakuzas, une flamme noire et meurtrière dans les yeux:

"STUPEFIX!!"

Les deux hommes volèrent avant de s'écraser violemment contre le mur. Trois autres mafieux surgirent, ils se jetèrent sur la jeune femme comme des fauves. Mais de sfauves transformés en châtons face à la louve qui se dressaient devant eux. Fleece pivota, balança sa jambe en arrière, percuta une arcade sourcillière qui explosa sous l'impact. Se baissa pour éviter un coup d'estoc, frappait du poing, du pied, lançant des sortilèges sur les Yakuzas, protégeant dans le même temps Darald qui s'était allongé sur son père en pleurant. Humaine devenue démone à la vue du sang de son époux, elle était inssaisissable, véritable feu-follet.

L'un des Yakuzas, resté en retrait, le canon de son pistolet pointé sur la jeune femme, à la recherche d'un angle qui lui permettrait de la tuer sans toucher ses compères. Elle bondit en arrière, s'écarta, juste devant lui. Il releva légèremment l'arme, visant la tête, posa son doigt sur la détente... et, baissant les yeux, contempla stupidement la lame d'acier qui venait de lui transpercer la poitrine. Le mafieux s'écroula tandis que deriière lui, le samouraï s'avance, aussi silencieux qu'un fantôme. De taille moyenne, le crâne rasé, ses yeux noirs semblant transpercer tout ce qu'il observe, sa démarche mélangeant parfaitement grâce et souplesse, ses gestes précis. Il s'élança, se jetant dans la mêlé comme un tigre au milieu d'une meute de chiens. La lame de son sabre fendit l'air, mortelle et imparable, si rapide que même les armes à feu des Yakuzas ne parvenaient à le toucher. Trois hommes s'écroulèrent, vaincus par la masamune du samouraï, tandis que les deux derniers mafieux s'écrasèrent sur un bateau, frappés par un sortilège de Stupéfixion. Fleece se jeta aussitôt aux côtés de Shin, observant d'un oeil paniqué les flaques écarlates qui se dessinaient sur sa chemise blanches, là où les balles l'avaient touchées. La jeune femme brandit sa baguette:

"Repulso!"

Les deux cartouches se détachèrent du corps, s'envolant au loin, tandis que la sorcière changeait déjà de formule:

"Episkey!"

Les blessures se refermèrent, laissant la peau aussi intacte qu'auparavant. Darald leva des yeux embués de larmes vers sa mère qui le prit doucement dans ses bras, tandis que Shin ouvrait difficilement les yeux. Fleece se tourna vers le samouraï qui regardait la scène, impassible:

"Merci, sans vous, je..."

Elle se tut, sa mémoire lui imposant un nom sur le visage du japonais:

"Senseï Kamata!"

Le samouraï sourit puis s'agenouilla devant Fleece:

"Ravi de voir que mon élève manit aussi bien ses souvenirs que sa baguette! Ne t'inquiète plus pour ton jeune ami, tes sortilèges l'ont soignés..."

Il posa une main apaisante sur l'épaule de Fleece qui se rassérena avant de reporter son regard sur le jeune homme

La brume et la douleur qui lui avait enserré le crane quelques minutes auparavant se dissipèrent lentement, mais les paroles de l'homme qu'il avait agressé restaient gravées dans sa tete et encrées profondément dans son ame. Sa mère, cette femme qu'il avait idolatré, était morte comme une misérable, comme une prostituée. Il ne pouvait en aucun qu'a accepter cela. Et ceux qui lui avaient retiré l'amour maternel allaient le payer, il en faisait le serment.

Plus un bruit. Tous les villageois, appeurés, s'étaient réfugiés dans leurs maisons. Les Yazukas étaient mis hors d'état de nuire. Le jeune homme ouvrit lentement les yeux mais sa vue mit un moment a redevenir normale.

"Senseï Kamata!"

Shin mit du temps a comprendre ce qui lui arrivait. Il se releva, et se frotta la tete.

"Papa !"

Darald se jetta dans les bras encore fragiles de son père. Celui ci lui sourit. Jusqu'a ce que son regard soit attiré par une troisième personne installée a son chevet. Les traits burinés, un regard vert foncé brillant et bienveillant, il ne connaissait pas cette personne mais son identité lui paraissait véritablement évidente.

"Ravi de voir que mon élève manit aussi bien ses souvenirs que sa baguette! Ne t'inquiète plus pour ton jeune ami, tes sortilèges l'ont soignés..."

Shin sourit faiblement en croisant le regard du samourai.

-Merci...

"Papa !"

Fleece et Kamata tounèrent la tête vers Darald qui, le premier, s'était rendu compte du réveil de Shin et s'était jeté dans ses bras. La jeune femme le rejoint bientôt et gratifia son époux d'un baiser avant de l'aider à se relever, veillant à ne pas trop ménager ses forces. Senseï Kamata rangea sa masamune et sourit à Shin, il lui tendit une main rugueuse, résultat de ses innombrables années d'entraônement au maniement du sabre:

"Je suis ravie de te recontrer, Shin Mausen. Accepteriez-vous de venir chez moi? Cela serait un grand honneur de vous recevoir."

Après un regard vers son mari et son fils, Fleece suivit le samouraï qui les mena dans une bâtisse à l'écart de la petite ville, construite sur une haute colline qui surplombait Mawganaka. Vu d'ici, la ville était plus grande, étendue vers des montagnes aux monts enneigés, tandis que non loin de là, l'ocean Pacifique étalait ses eaux. La maison était ce qu'il y avait de plus classique dans le style nippon mais, tout comme Kamata, elle dégageait une incroyable impression de sérénité. Le samouraï laissa entrer ses invités et les guida vers le sallon où se trouvait déjà un jeune homme de vingt ans à peine, aux longs cheveux d'un noir de jais noués en catogan, laissant quelques mèches retomber sur ses épaules et son visage aux traits doucereux. Il se leva et salua Senseï Kamata avant de sourire à Shin et à Darald. Son regard se posa sur Fleece et son sourire s'effaça légèrement tandis qu'une expression étrange se peignait sur son visage, ses yeux pétillèrent et son sourire revint. Kamata fit les présentations:

"Voici mon fils, Hizaki. Hizaki, je te présente Fleece Wolfheart, Shin Mausen et leur fils, Darald."

Un éclair passa dans les yeux du jeune Kamata, mais personne n'aurait su dire ce qu'il exprimait. Toujours souriant, il joignit les mains et se courba devant les trois invités:

"Je suis ravie de vous rencontrer. Père m'a beaucoup parler de vous" dit-il en regardant Fleece

La jeune femme sourit:

"Tu peux me tutoyer tu sais, je ne suis pas si vieille!"

Hizaki rougit légèrement tandis qu'ils s'asseyèrent sur le tapids rouge étendu sur le sol.

Sensei avait cette sorte de masque qui devait filtrer toutes ses émotions superflues depuis tellement d'années que son expression était devenue lisse et impénétrable. Shin et le grand maitre étaient deux personnes tellement contradictoires qu'il fut éttonné d'éprouver autant de sympathie pour un homme qu'il venait seulement de rencontrer.

L'homme lui tendit sa main, Shin n'attendit pas une seule seconde pour la serrer. Il avait étrangement confiance en cet homme qui l'avait sauvé de la mort.

"Je suis ravie de te recontrer, Shin Mausen. Accepteriez-vous de venir chez moi? Cela serait un grand honneur de vous recevoir."

-Comment savez vous mon...?

Comment savait t'il qu'il s'appellait Shin Mausen ? L'idée saugrenue qu'il puisse avoir connu sa mère lui vint a l'esprit, mais il la chassa très vite, et se contenta de suivre le cortège qui les menaient déjà vers la rive, léchée par les vagues. A l'image de leur propre maison en Angletterre, la maison des Kamata était perchée sur la mer. Le jeune homme s'y sentit tout de suite très a l'aise. Darald devint soudain silencieux et seul le chant des oiseaux a l'extérieur de la batisse arrivait a troubler le calme serein de l'endroit. L'homme les conduisit dans un salon, ou un jeune homme a l'air tout aussi jeune et insoucient que Shin lisait. De longs cheveux d'un noir de jais, un air pleine de joie de vivre, des yeux verts pétillants, le maitre ne tarda pas a confirmer une question qui lui brulait les lèvres.

"Voici mon fils, Hizaki. Hizaki, je te présente Fleece Wolfheart, Shin Mausen et leur fils, Darald."

-On se connait déjà.

-Oh oui, je me souviens bien de toi Shin.

Shin sourit et se courba un peu devant le jeune homme pour lui rendre son salut. Imité par Darald qui joignit ses petites mains d'une facon très comique. Pourtant, l'étrange lueur qui passa dans les yeux du samourai lorsqu'il croisa le regard de sa femme ne le rassura pas.

"Je suis ravie de vous rencontrer. Père m'a beaucoup parler de vous"

"Tu peux me tutoyer tu sais, je ne suis pas si vieille!"

Shin ne fit pas attention aux joues du jeune homme qui avaient légèrement rougies, et il se concentra sur une poterie ancienne exposée un peu plus loin.

Assis sur le tapis rouge sur lequel étaient représentés un dragon vert, un tigre rouge et un phoenix bleu. Emerveillée par la fidélité des dessins, qui témoignaient parfaitement à quel point l'artisan avait mit tout son coeur dans cet ouvrage, Fleece observa longuement les trois animaux mysthiques. Elle savait parfaitement ce que représentaient ces trois créatures: les Trois Royaumes de Chine, avec le tigre rouge représentant le Wu, le dragon vert le Shu et le phoenix bleu le royaume du Wei. C'était grâce à Senseï Kamata qu'elle avait découvert l'ouvrage de Luo Guanzongh, livre légendaire qu'elle avait dévoré, se passionant pour la grande bataille de Chi Bi, tout comme pour les intrigues de Cao Cao et Sun Quan en passant par la décadence de l'empire Han... Si perdue dans sa contemplation, Fleece ne remarqua pas le regard brûlant que posait sur elle Hizaki et ne releva la tête que lorsqu'elle entendit des tasses de thé tinter doucement sur un plat d'argent que portait Senseï Kamata. Le samouraï tendit une tasse à Shin, l'autre à Fleece et réserva les deux dernières à son fils et à lui-même. Darald, curieux de goûter cette étrange substance coloré, pencha la tête vers sa mère, espérant avoir une gorgée de ce breuvage encore inconnue pour lui. Fleece lui fit boire doucement, pour évier qu'il ne se brûla la langue, et observa la réaction de son fils. Le garçon fit mine de réfléchir puis, au bout d'un certain temps, poussa un exclamation de joie accompagné du "clap" sonore de ses mains se tapant, signe que l'enfant appréciait le thé. Kamata sourit:

"Ton enfant est un vrai soleil. On dirait qu'un seul de ses sourires suffirait à réveiller la joie dans les coeurs les plus sombres."

La jeune femme inclina la tête, en signe de remerciement devant un aussi beau compliment:

"Oui, il tient de son père."

Elle regarda Shin dans les yeux, une leur amoureuse dans le regard, une lueur qui n'échappa pas à personne et surtout pas à Hizaki dont le visage s'assombrit légèremment, suffisament pour qu'aucun autre ne voit son regard teinté d'une étrange tristesse.

Shin se rendait peu a peu compte qu'il connaissait moins de choses sur ses origines que Fleece connaissait de choses sur le Japon. Il en était très déconcerté et d'une certaine facon un tout petit peu jaloux. Et oui, la jalousie est un sentiment humain mais tout nouveau pour le jeune homme. Jusqu'ici, il lui semblait qu'il n'avait été qu'un enfant qui vivait dans un reve en pensant a sa terre natale.

Fleece avait réellement eut de la chance d'avoir un précepteur tel que Sensei Kamata. Lui avait grandi avec un homme lache, imbu de pouvoir, qui voulait absolument faire oublier le Japon a Shin et a Kristian pour en faire de bons petits allemands. Ce qu'ils étaient malheureusement devenus. Car jusqu'ici, il n'avait pas cherché a retrouver son payx d'origine.

Mais pour le moment, cela n'était pas sa principale préoccupation. Sensei venait de disparaitre, et un silence...géné s'était installé dans la pièce. Shin ne quittait pas des yeux Hizaki, qui essayait d'éviter son regard. Il n'apprit pas grand chose sur sa facon de se comporter, car Sensei revenait avec des tasses de thé. Il le remercia doucement.

Il sourit, amusé par la réaction de son fils. Son rire ponctué par le commentaire douceureux de Sensei.

"Ton enfant est un vrai soleil. On dirait qu'un seul de ses sourires suffirait à réveiller la joie dans les coeurs les plus sombres."

C'était en fait tout a fait cela. C'était des mots qu'il avait lui meme ressenti.

"Oui, il tient de son père."

Sensei le regarda d'un air amusé lorsqu'il rougit et but une gorgée de son thé pour cacher son trouble.

-Je....Je ne pense pas etre aussi insouciant et brillant que lui...

L'image de Kristian pale sur son lit d'hopital lui revint en tete, et il baissa précipitemment les yeux. Sensei observait sa réaction d'un air entendu, comme si il avait lui meme vécu, le douloureux épisode de l'hopital.

Senseï Kamata était un homme comme il n'en existait plus. De son apparence banale se dégageait une impressionante aura de puissance et de fluidité, de son regard vert et pétillant se voyait toute l'intelligence de ce japonais qui, depuis son plus jeune âge avait su se distinguer des autres par sa philosophie, proche de celle des anciens samouraïs, et par cette générosité sans borne dont il gratifiait ses amis, et de ce manque total de peur pour ses ennemis. Senseï Kamata observa Shin lorsque celui baissa les yeux, comprenant tout sans pourtant rien savoir, lisant dans l'âme du jeune homme comme dans un livre ouvert, découvrant au fil des lignes toutes les douleurs que renfermaient l'allemand. Fleece jeta un coup d'oeil à Hizaki qui fixait toujours le tapis, puis se tourna vers Darald qui, un grand sourire aux lèvres, regardait de tous les côtés, émerveillé par ce qu'il découvrait.

"Je....Je ne pense pas etre aussi insouciant et brillant que lui..."

La jeune femme éclata de rire et posa la main sur celle de son époux:

"Mais si! Tu es aussi insouciant que lui... mais brillant, je ne dis pas..."

Elle laissa plâner ses mots, un sourire amusé aux lèvres tandis qu'elle adressait un clin d'oeil complice à Shin, signifiant clairement que sa phrase n'était qu'une boutade pour le taquiner gentiment. Hizaki observait le couple... de toute évidence, ces deux-là s'aimaient plus que tout. Sans savoir pourquoi, il sentit un pic de glace se ficher dans son coeur, un pic qui lui faisait mal, très mal. S'enfonçant dans son coeur qui s'était emballé dès l'instant où Fleece était apparue, semblable à une illumination. Elle était si belle, si fraîche, si épanouie, que le jeune Kamata se demanda comment il pouvait songer à l'aimer alors qu'elle était mariée et mère. Perdue dans ses pensées, il ne revint à terre que lorsque son père annonça:

"Vous n'avez qu'à rester ici le temps de votre séjour, la maison est suffisament grande pour vous!"

Cette déclaration provoqua la joie de Darald qui tapa une nouvelle fois dans se smains, tirant un sourire au samouraï

L'éclat de rire de la jeune femme fit sursauter le jeune homme.

-Trés drole, vraiment très drole.

Il rit légèrement.

"Vous n'avez qu'à rester ici le temps de votre séjour, la maison est suffisament grande pour vous!"

-Nous ne voudrions pas vous déranger..

[Désolé, pas le temps de faire plus long]

"Nous ne voudrions pas vous déranger..."

Senseï Kamata secoua la tête:

"Vous ne me dérangez nullement Shin, au contraire, c'est un plaisir d'accueillir le fils de mon amie dans ma propre demeure."

Fleece tourna la tête vers lui, surprise de ce détail. Le samouraï sourit:

"C'était une femme merveilleuse, douce et généreuse, je te parlerais d'elle si tu le veux. Je la connaissait bien avant qu'elle ne rencontre ton père."

La jeune femme sourit malgré elle, elle ne doutait pas des formidables qualités de la mère de Shin, elle semblait même la connaître, par esprit, seulement en imaginant son visage, voyant le sourire de Shin, semblable au sien... Fleece but une gorgée de thé avant de poser son regard sur Hizaki qui la fixait. Le jeune Kamara rougit:

"Sinon, comment se passe ton entraînement?" demanda la jeune femme

"Euh, très... très bien." bégaya Hizaki, gêé de l'attention que lui portait Fleece

Indifférente à l'embarras du japonais, la jeune femme continua sur le ton de la conversation:

"Est-ce qu'il t'as obligé à traverser un torrent pour "ne faire qu'un avec les élèments"?"

Le visage d'Hizaki s'éclaira:

"Oui! Toi aussi?" s'exclama-t-il, visiblement ravi de partager un point commun avec la jeune femme dont il avait succombé au charme

"Bien sûr! J'ai même failli me noyer!"

Ils éclatèrent tous de rire, tandis que Darald les regardait d'un air perplexe, n'arrivant pas à comprendre la raison de leur soudaine hilarité

"Vous ne me dérangez nullement Shin, au contraire, c'est un plaisir d'accueillir le fils de mon amie dans ma propre demeure."

Cette phrase choqua tellement Shin qu'il faillit lacher sa tasse de thé. Il connaissait donc sa mère. Il ne se doutait pas qu'elle avait dut attirer beaucoup de monde. Sa mère il s'en souvenait comme une femme insouciante et magnifique, qui avait surtout épousé son père pour se trouver en sécurité. Meme si son père était un lache, le jeune homme l'aimait de toute facon. Mais il avait idéalisé sa mère toute sa vie, en se basant sur de simples photos, vieilles de plusieurs années.

-Mais...

Fleece eut l'air aussi surprise.

"C'était une femme merveilleuse, douce et généreuse, je te parlerais d'elle si tu le veux. Je la connaissait bien avant qu'elle ne rencontre ton père."

Shin eut comme un déclic, et ses yeux se remirent a pétiller.

-Merci Sensei !

On lui avait toujours raconté qu'il ressemblait vraiment a sa mère. Il avait seulement les traits épurés de son père, et ses yeux clairs. Mais il avait le meme rire, et le meme sourire que sa mère. D'ailleurs, il ne se souvenait pas d'avoir déjà vut son père sourire.

Il se redressa, et marcha un peu dans la pièce en faisant bien attention a ne rien faire tomber. Tout y semblait tellement précieux. Un cadre photo attira particulièrement son attention. Une femme y riait, accrochée au cou de Sensei, bien plus jeune, et moins impassible.

-Mais...C'est ma mère ?

Abandonnant sa conversation avec Hizaki, au grand dépit de ce dernier, Fleece se leva et rejoignit Shin près de la photo qu'il contemplait, un air étonné et émerveillé sur son visage. Elle s'approcha et observa la jeune femme qui souriait, accroché au cou du senseï qui souriait comme jamais elle ne l'avait vu sourire, la japonaise était magnifique, avec ses longs cheveux noirs déliés, ses yeux rieurs, son visage aux traits harmonieux et son sourire rayonnant, le même sourire que Fleece avait si souvent vu sur le visage de Shin. Elle lui prit doucement la main et la serra, le regardant, une lueur doucereuse dans ses yeux d'acier. Senseï Kamata s'avança et regarda longuement la photo qui le ramenait des années en arrière, en des temps moins sombres...

"C'était une femme extraordinaire, murmura-t-il à Shin, lorsque j'étais encore adolescent, je traînais dans les rues sans but précis. Un jour, alors que je déhambulais dans les rues de Kyoto, ta mère se faisait poursuivre par de svoyous voulant lui dérober son panier de légumes. Je me suis interposé et ai renvoyé ses malfrats pleurer chez leur mère! Depuis ce jour, ma vie s'est illuminée, ta mère était une étoile qui avait éclairée la nuit qui m'entourait, elle a donné un vrai sens à ma vie et je ne lui en serais à jamais reconnaissant..."

Il posa une main presque paternel sur l'épaule de Shin, lui souriant chaleureusement. Hizaki se rapprocha et observa la photo à son tour, admiratif devant la beauté de la jeune femme qui entourait son père bien qu'il jetait de fréquents coups d'oeil à Fleece. Cette dernière, tenant toujours la main de son époux, ne détachait pas les yeux du visage de cette femme qui avait mis au monde l'homme qu'elle aimait...

Il ne se souvenait pas de sa mère débordante d'une telle joie. En fait, l'image la plus claire qu'il avait gardé d'elle était celle qui remontait a des années plus tot, ou quelqu'un avait frapper a la porte du petit appartement de Kyoto ou ils habitaient avec son père. Tout était ensuite devenu trop flou, mais il se souvenait de l'avoir entendu hurler, ce cri se prolongeant tellement longtemps dans sa tete qu'il se demanda comment il faisait pour vivre en supportant une telle chose.

Il n'entendit pas le Sensei approcher, ne sentit pas la main de Fleece se glisser dans la sienne, ni Darald qui s'accrochait d'une main ferme a son jean pour rester debout. Tous ses sens étaient émoussés par la tristesse, mélée a l'excitation que lui procurait cette photo.

"C'était une femme extraordinaire, murmura-t-il à Shin, lorsque j'étais encore adolescent, je traînais dans les rues sans but précis. Un jour, alors que je déhambulais dans les rues de Kyoto, ta mère se faisait poursuivre par de svoyous voulant lui dérober son panier de légumes. Je me suis interposé et ai renvoyé ses malfrats pleurer chez leur mère! Depuis ce jour, ma vie s'est illuminée, ta mère était une étoile qui avait éclairée la nuit qui m'entourait, elle a donné un vrai sens à ma vie et je ne lui en serais à jamais reconnaissant..."
Il réussit a adresser un sourire mouillé au Sensei, et observa la photo en silence. Ils avaient l'air si proches ! Il eut tout a coup une idée véritablement folle, mais il décida de tenter le tout pour le tout. Sensei semblait avoir énormément aimé sa mère (peut etre l'avait il aimé tout court ?) Peut etre pourrait il répondre a ses questions. Il demanda, d'une voix aussi faible que son souffle.

-Savez vous pourquoi ma mère a tuée et par qui..?

Le sourire de Kamata disparut, son regard se ternit, son visage si rayonnant il y a quelques instants étaient à présent empreint une douleur atroce. Oui il savait qui, il savait pourquoi, il savait comment... et il ne comptait plus les cauchemars que lui avaient causé ce savoir.

"Fuma Tagakata... celui qui a tué ta mère. Il la convoitait, elle l'avait éconduit. Cet homme... est un véritable démon, sans scrupules et sans aucun sens moral, il est le chef de la plus grosse famille de Yakuza. Il a une place politique importante et, peu à peu, il plonge le Japon dans le chaos. La raison pour laquelle il a tuée ta mère, outre le fait qu'elle ai refusé d'être sa femme, est qu'elle avait bon nombres de fois réussit à faire échouer les divers plans que Fuma projetait. C'était une femme de combat et de valeurs..."

Fleece regarda Shin, devinant bien que le nom de Fuma Tagakata était à présent inscrit en lettres de feu dans son coeur et son esprit. Elle savait que le jeune homme se vengera, un jour ou l'autre... Senseï Kamata détourna les yeux de la photo et les posa sur le mur opposé au cadre.

"Je n'étais pas là pour sauver ta mère cette fois, murmura-t-il d'une voix vibrante d'émotion, j'aurais tout donner pour cela. Mais je puis te jurer sur mon honneur que Tagakata mourra, dans les pires souffrances!"

Darald observa à son tour la photo, regardant le visage de sa grand-mère avant de sourire et de faire apparaître entre ses doigts cette rose rouge qui était à présent sa marque, il la déposa devant le cadre, présent du petit-fils envers sa grand-mère défunte...

"Senseï, dit Fleece, comptez sur moi pour être présent à vos côtés!"

"Moi également!" rugit Hizaki, la haine dans la voix à l'idée du crime dont avait été victime l'amie de son père

Shin s'en voulait en partie de devoir faire souffrir quelqu'un pour connaitre la vérité, mais pour une fois dans sa vie, il se disait qu'il le méritait bien après tout ce qu'il avait subit. Sa vie n'avait certes pas toujours étée très rose, mais l'avenir avec Fleece, Darald et tout ceux qu'il aimait semblait parfait, sans tache, seulement si il trouvait l'assassin de sa mère et le tuait de ses mains.

"Fuma Tagakata... celui qui a tué ta mère. Il la convoitait, elle l'avait éconduit. Cet homme... est un véritable démon, sans scrupules et sans aucun sens moral, il est le chef de la plus grosse famille de Yakuza. Il a une place politique importante et, peu à peu, il plonge le Japon dans le chaos. La raison pour laquelle il a tuée ta mère, outre le fait qu'elle ai refusé d'être sa femme, est qu'elle avait bon nombres de fois réussit à faire échouer les divers plans que Fuma projetait. C'était une femme de combat et de valeurs..."

Cette révélation, si elle lui déchargeait un poids sur la poitrine, lui faisait l'effet d'une intense brulure au coeur, comme si quelqu'un faisait fondre de l'acier a l'interieur de lui. Il se sentit trembler, ferma les yeux et serra doucement la main de sa femme.

"Je n'étais pas là pour sauver ta mère cette fois, murmura-t-il d'une voix vibrante d'émotion, j'aurais tout donner pour cela. Mais je puis te jurer sur mon honneur que Tagakata mourra, dans les pires souffrances!"

Si cet homme avait été près de lui en cet instant, il ne savait pas ce qu'il aurait fait. Surement un véritable carnage. Mais il se sentit soulagé de ne pas etre le seul a vouloir venger sa mère. Il adressa un sourire a Sensei, et s'appretait a répondre, lorsque Fleece s'écria.

"Senseï, dit Fleece, comptez sur moi pour être présent à vos côtés!"

"Moi également!" rugit Hizaki, la haine dans la voix à l'idée du crime dont avait été victime l'amie de son père

Il regarda tout le monde avec une certaine surprise. Meme son fils, avait serré son petit poing. Shin souffla a Sensei.

-Bien sur, moi aussi...

Fleece se détacha de Shin et s'approcha du mur opposé sur lequel reposait un katana long d'un mètre enveloppé dans un fourreau orné d'une louve blanche qui fixait la jeune femme de ses yeux d'argent. Fleece tendit la main, ses doigts effleurèrent la garde et un frisson la parcourut, un mélange d'excitation et d'impatience, comme si le katana était heureux de retrouver sa propriétaire. Elle décrocha l'arme et, très lentement, tira le katana de son fourreau. La lame étincelait à la lumière, sans qu'aucune rayure ou entaille ne vienne souillée sa surface, aussi tranchante et acérée que les crocs d'un dragon. Senseï Kamata se rapprocha d'elle et souffla:

"Voilà longtemps que ce katana t'attendait..."

Un sourire naquit sur les lèvres de la jeune femme, tandis que, subjugué, Hizaki la fixait, le coeur battant. Elle maniait le sabre avec une telle précision, une telle aisance qu'il se sentit ravalé au rang de novice. Chaque geste que la jeune femme exécutait avec le katana était éblouissant de précision et d'harmonie et il sentit son coeur battre encor eplus rapidement quand Fleece croisa son regard, se perdant dans l'acier de se syeux comme transpercer par deux flèches de métal... Darald, enthousiasme, tapa des mains et s'approcha de sa mère en la regardant avec admiration. Fleece rangea le katana dans son fourreau et se pencha vers son fils qui fit claquer un baiser sur sa joue:

"Man! Man!"

La jeune femme sourit et l'embrassa sur le front avant de se redresser et de s'approcher de Shin, un sourire impertinent aux lèvres:

"Un petit cours?"

Shin, quant a lui, restait totalement absorbé par la photo, comme si, d'une seconde a l'autre, sa mère allait sortir de ce cadre. Mais rien ne se produisit. Elle continuait a rire, accrochée au cou de Sensei. Elle était comme il l'avait imaginée et révée. En vérité, il ne l'avait jamais idéalisée.

"Voilà longtemps que ce katana t'attendait..."
La voix de Sensei s'adressant a sa femme le fit sortir de ses pensées, et ses yeux bleus percants se posèrent sur une Fleece aussi rayonnante qu'au jour de leur mariage, comme si elle retrouvait son premier amour. Hors, ce premier amour n'était autre qu'un sabre, magnifique...Il en avait vut un seul de semblable, c'était celui que sa mère lui avait offert pour ses dix ans. Il savait qu'il avait été contraint de l'abandonner en quittant le pays. Qui sait ce qu'il était devenu a présent.

-Tu es magnifique mon ange.

Dit il en souriant.

"Man! Man!"

Darald marcha d'un pas vacillant jusqu'a sa mère et lui demanda les bras. Elle s'empressa de s'éxécuter. Son fils l'embrassa sur la joue et la jeune mère proposa a Shin une sorte de rougoiement au fond des yeux.

"Un petit cours?"

Shin fit un lèger sourire amusé.

-Ca fait bien longtemps que je ne me suis pas battu...
Mais je veux bien essayer.

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