Plantée devant la porte du train, Méredith attendait Angel.
Voilà une année que les jumelles s'étaient retrouvées et pour fêter ces retrouvailles, elles avaient décider de retourner dans la maison de leur enfance.
Méredith s'était renseignée. Personne n'habitait la maison et le quartier était très calme donc ce serait un week-end tranquille.
Elle regarda l'horloge de la gare et soupira. Mas que faisait Angel ? Elle n'était jamais en retard. Ce pouvait-il que Méredith se soit trompée de date ? Non, impossible.
Posant son sac à dos à ses pieds, elle croisa les bras et reporta son attention sur l'entrée du quai.

A la bourre ! ça c’était plutôt rare. Angel avait bouclé un petit bagage au cas où la visite prévue se prolongerait et elle n’avait pas vu le temps filer. De plus ,sa montre s’était arrêtée. Lorsqu’elle constata son retard, elle dut pousser le plus beau sprint de sa vie en direction de la gare où devait poireauter sa jumelle :

Méré ! J’arrive ! cria-t-elle entre deux souffles.

Depuis la rentrée, les jumelles ne se voyaient plus beaucoup. Alors qu’Angel avait sauté en 7ème, Méredith était en sixième. C’était déjà un exploit pour elle qui avait eu tant de retard à rattraper après sa longue amnésie.
Une embrassade sur le quai puis, hop, en voiture.
Il était prévu de longue date, ce voyage ! Angel en était toute émoustillée : revoir la maison de son enfance. Maison trop vite quittée suite à un accident qui l’avait conduite à l’hôpital avant d’être déclarée morte pour être « vendue » aux Grisham.

Les sœurs trouvèrent un compartiment à leur goût et s’installèrent en papotant.

On pourra aller faire un saut à l’appart de Ben, non ?

Ce n’était plus un secret pour personne qu’Angel fréquentait le jeune Auror Benjamin Kohl. Fiancés, ils songeaient intensément au mariage. Bien sûr, Méredith avait été la première à être au courant de cet extraordinaire amour qui transformait Angel. Elle en avait été fort surprise car Benjamin possédait une « sale » réputation de coureur. Pourtant, elle dut admettre que lui aussi avait changé. Au contact d’Angel, il était maintenant le plus courtois des amoureux.
Que la fiancée désirât profiter de l’escapade pour faire coucou à Ben était donc du plus normal.

On ne fera que passer. Rappelle-moi encore où nous habitions ? Je n’ai pratiquement aucun souvenir… nous n’avions que trois ans.

Son attente fut enfin récompensée. Une furie déboula sur le quai et l'embrassa sur les deux joues. Meredith sourit en voyant l'enthousiasme de sa jumelle.
Auparavant, c'était Angel la plus calme des deux mais depuis quelques temps, la tendance s'était inversée. Angel, amoureuse, était une boule de nerf pleine de vie et de joie, tandis que Méredith se renfermait doucement. Elle n'avait rien dit à sa soeur et ne compter pas lui dire aujourd'hui pour ne pas gâcher cette journée.

Elles montèrent dans le train et s'installèrent en discutant. Méredith éclata de rire quand Angel lui demanda de rendre visite à Benjamin. L'amour qui unissait les deux jeunes gens était vraiment magique et tendre. Méredith se souvenait de ses premiers moments avec Christopher et ... Elle chassa les souvenirs pour revenir à l'instant présent.

Bien sûr qu'on ira le voir ! Pas de problème !

Méredith appréciait le jeune homme et surtout son changement d'attitude depuis qu'il était avec sa soeur. Avant, c'était un coureur de jupon alors que maintenant, il avait tout de l'homme idéal.
Sa soeur la questionna sur leur maison et Méredith s'empressa de répondre.

On habitait à Greenwitch, dans une maison aux volets bleus. Il y avait un grand jardin avec un bac à sable, une maison dans un arbre et une balançoire.

Méredith se mordit les lèvres à cette évocation. C'était de sa faute si Angel n'avait pas grandit avec elle. Si seulement elle avait refuser de la pousser plus ... Des larmes lui vinrent aux yeux et elle détourna la tête vers la fênetre.

Méredith regardait le paysage sans le voir. Elle avait mal au coeur. Mal d'avoir brisé sa famille. C'était de sa faute, si sa famille ne se réduisait plus qu'à Angel et elle. Encore que sa jumelle avait Benjamin maintenant alors qu'elle ...
Elle essuya rapidement ses yeux puis se retourna vers sa soeur. C'est vrai que Angel ne savait pas que la famille était en train de s'agrandir.

Mathias ? Je l'ai vu hier justement. Il comptait nous envoyer un hibou pour nous dire qu'il allait avoir un enfant. Sandy est enceinte.

Un sourire apparut enfin sur le visage de la jeune Serdaigle. Bientôt, elle pourrait aller aider Sandy à pouponner. Depuis qu'elle avait perdu son bébé, la jeune fille avait l'impression qu'un grand vide l'habitait. Et ce grand vide était devenu gouffre depuis la disparition de Christopher lors d'une mission.
Elle jeta un coup d'oeil à sa montre. Elles allaient bientôt arrivées à la gare de Londre et l'aventure pourrait commencer.

A peine le train arrêtait, les deux filles prirent leurs affaires et se dirigèrent vers la sortie. Quelques minutes plus tard, elles étaient dans un taxi et roulaient en direction de l'appartement de Benjamin. Méredith jeta un regard à sa jumelle et sourit en la voyant si impatiente de retrouver son fiancé. Elle repensa au début de son couple avec Christopher. Elle était comme Angel. Maintenant ... elle espérait seulement qu'il revienne.

La visite chez Benjamin fut très agréable, le jeune homme remplissant à merveille son rôle de maître de maison. Puis le départ fut annoncé et Méredith s'éloigna quelque peu pour laisser les jeunes tourtereaux se dirent au revoir avant que les deux Serdaigles ne remontent en voiture.

Heureusement pour les filles, Mathias avait donné l'adresse à Méredith car malgré ses énormes progrès, la jeune fille n'avait pas récuperer toutes ses facultés. Le nez collé à la vitre, elle regarda le paysage défilait. Tout à coup, elle reconnue les abords.

Vous pouvez nous laisser là ?

Le taxi s'arrêta et les jumelles descendirent. Méredith laissa sa soeur régler le taxi, car elle avait un peu de mal avec l'argent moldu. Puis elle se retourna vers sa soeur et lui tendit la main avant de lui désigner une maison.

C'est là !

C’était là ??
Au cri de sa jumelle, Angel braqua son regard sur… Une très jolie maison blanche aux volets bleus. Telle qu’elle l’avait vue en songes, Angel reconnut son lieu d’enfance.
Une étrange sensation lui étreignit le cœur. Depuis le retour inopiné de sa mémoire perdue le jour d’un certain accident de balançoire, elle avait souvent imaginé sa maison, leur maison. Celle-ci demeurait identique à ses vagues souvenirs.

Elle est vachement bien conservée. J’avais peur de tomber sur une ruine. Faut croire que les nouveaux propriétaires l’ont restaurée et… aimée.

Elles restaient plantées là comme deux cruches à se demander ce qu’elles devaient faire.

On sonne ? demanda la 7ème année.

Un haussement d’épaules dubitatif lui répondit. Au fond d’elle-même Angel avait conservé le tempérament de Griffondor curieux et intrépide inculqué par sa famille d’adoption. Elle s’avança donc vers la porte dont elle poussa le bouton de sonnerie.
Un Ding-dong retentit. Elles attendirent.
Le panneau de bois peint en bleu, lui aussi, s’entrouvrit. Une dame aux cheveux blancs apparut, la mine interrogative :

C’est pourquoi ? Des gâteaux pour une œuvre ? J’ai donné la semaine dernière.

Non ! s’empressa Angel. Excusez-nous, Madame. Nous…(glups) nous avons habité cette maison il y a longtemps. C’est… une sorte de pèlerinage que nous effectuons. Serait-ce trop vous demander de bien vouloir nous accorder… le droit de visiter ?

La dame les dévisagea de haut en bas. Elle semblait attendre une action de Méré qu’Angel poussa discrètemùent du coude afin qu’elle dis quelque chose de convaincant.

Les yeux fixés sur la facade, Méredith sentait les souvenirs remontaient à la surface. Elle, qui pensait ne plus jamais se souvenir, voyait toute son enfance défilait devant son regard. Des larmes lui brouillait la vue et c'est comme sur un petit nuage qu'elle suivit sa soeur. Cette dernière lui posa une question où la jeune fille lui répondit par un haussement d'épaule.

Un léger moment de panique la prit à la gorge quand la porte s'ouvrit. Heureusement Angel répondit rapidement et la Serdaigle se calma immédiatement. Un coup de coude de sa jumelle l'incita à se concentrer sur la conversation. Elle adressa un sourire à la vieille dame et parla d'une voix douce.

Nous avons vécues pendant notre petite enfance ici, avant de nous perdre de vue. Nous venons de nous retrouver et on cherche à se rappeler certains souvenirs heureux. Et ... cette maison en fait partie. Nous ne resterons pas longtemps et nous ne toucherons rien, c'est juste revoir notre ancienne demeure quelques instants avant de repartir à nos vies présentes.

Elle jeta un regard à sa soeur et serra un peu plus sa main. Pourvu que la vieille dame accepte !

Plantée dans le hall d'entrée, Méredith cherchait les souvenirs. Ceux-ci revenaient en vague. Que ce soit des souvenirs avec Angel, avec ses parents, ou avec ses petites soeurs. Mais le plus dur, c'était le sourire de ses soeurs. Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux. Une exclamation de sa soeur la fit se retourner.

Cette dernière était à l'entrée du salon. La Serdaigle se précipita et retint sa jumelle. Celle-ci l'assura de sa santé et s'avança. Méredith ne la quitta pas des yeux et entendit le cri étouffé de la vieille dame quand sa soeur ouvrit la porte vitrée à distance. Un rapide coups d'oeil la fit grimacer la dame paraissait vraiment surprise. Reportant son attention sur Angel, Méredith la vit sortir dans le jardin puis se stopper. Avec un cri de stupeur, la Serdaigle vit sa jumelle tombait.

Elle se précipita suivit par la vieille dame. Méredith s'agenouilla et retourna la jeune fille. Elle porta sa main à sa poche pour sortir sa baguette mais s'interrompit avant de se tourner vers la vieille dame.

Je pourrais avoir un verre d'eau, s'il vous plaît ?

La vieille dame rentra et Méredith en profita pour sortir sa baguette.

ENERVATUM !

Angel ouvrit doucement les yeux et Méredith sourit.

Salut toi ! Tu m'as fait une de ses peur !

La vieille dame revint, un verre à la main. Mére se rendit compte qu'elle n'avait pas ranger sa baguette. D'un geste rapide, elle la replongea dans sa poche avant de regarder la vieille dame. Celle-ci la regardait en souriant.

Pas la peine de ranger ta baguette si vite. Je ne suis pas une moldue.

Méredith écarquilla les yeux avant de reporter son attention sur Angel. La vieille dame s'avança et annonça.

Tu pense que tu peux te lever ? Ce serait plus confortable sur le divan.