Rencontres incongrues [FE]

Hyde, le porte-monnaie vide, un air dépité sur le visage, poussa la porte grinçante du bar.
Il venait de se faire recalé à Gringotts par un gobelin survolté et qui avait même eu l'air guilleret en lui annonçant que le contenu de son compte l'empêchait de retirer de l'argent pour le moment. "Revenez-quand vous aurez quelque chose à retirer !"

Rebuté par l'horrible petite créature qui avait osé le défier, Hyde grinçait des dents. Parmi les choses qu'il ne supportait pas, être fauché était en seconde place, juste derrière "négligé". Il s'était toujours complu dans un certain confort avec la même facilité à y parvenir, issu d'une famille aisée il ne connaissait pas la difficulté, (et son caractère refusait l'échec n'étant courroné jusque-là que la que de réussites) l'affreuse chose grimaçante et sautillante qui servait de banquier venait de lui en donner un premier aspect.

Il se retrouvait obligé à trainé dans un bar louche, mal éclairé et crasseux, attendant une proposition d'un homme généralement capuchonné qui allait encore lui proposer un de ces horribles travaux morbides où il devrait se salir les mains. Un frisson le parcouru. Il détestait ça ! S'il avait rejoint les rangs du Lord, c'était bien par intérêt pur et simple. Le profit, Hyde connaissait, mais depuis l'enlèvement de Narcissa, le Seigneur se montrait plus prudent et les missions se faisaient plus rares.
Hyde commanda un whisky pur feu, après tout, il venait de trouver un prétexte pour boire : attendre.
Il espérait seulement qu'il croiserait quelqu'un qui aurait quelque chose pour lui rapidement, quand on ne consommait pas, on se faisait expulser vite fait bien fait comme un malpropre, et les résidus de fortune de Hyde qui se noyaient dans l'immensité vide de son porte-monnaie ne pourraient pas lui permettre encore plus de deux consommations. Le blond trempa ses lèvres dans le liquide et but une première gorgée aussi doucement que possible, malgré sa gorge enflammée par le liquide qui désirait en finir expressément.

Entre deux gorgées qui le firent tousser comme un fumeur qui viendrait de courir un 1 000 mètres, le jeune Mangemort prit le temps de regarder autours de lui. Dans un coin, il reconnut la table où il s'était déjà assis auparavant avec l'élève Aena Imoen. Les mêmes tâches que la jeune disciple de Serpentard avait causée étaient encore présentes, recouvertes maintenant par endroits de strates crasseuses, ce qui ne rassura pas du tout Hyde sur l'hygiène du barman et de son verre qu'il avait crut opaque à la fabrication. Lui, blond, la peau claire, les cheveux coiffés, une éternelle robe de sorcier repassée contrastait violemment avec le lieu. La porte s'ouvrit à nouveau en grinçant comme annonçant un mauvais présage, et une silhouette masculine se découpa dans l'embrasure. Un client, peut-être ? Non, vraiment, il n'aimait pas cet endroit...

[Désolée pour le roman fleuve, j'avais peur que ce soit trop court, maintenant j'ai peur que ça ne soit plus assez clair et compréhensible... Rencontres incongrues [FE] 663950

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Mick s'était approché de son bureau. Quelques paperasses y traînaient, mais elle était triée. Saisissant une feuille au hasard, il lut.

" URGENT, Mister Falston, nous avons besoin de vos services en tant qu'espion. Ou plutôt inspecteur si vous préférez. Un de nos "pions", nous a signalé un nombre important de personnes louches, peut être même des Mangemorts dans un dit bar, soyez prudent. Nous comptons sur votre caractère de "mangemort" pour vous infiltrer dans ce bar. Le Département du Maintien Hygiénique des Lieux Magiques, demande en même temps un petit rapport sur la propreté des lieux. Ce bar se situe au Pré au Lard, il se nomme "La Tête de Sanglier". Fin du message."

Jamais, ô grand jamais, on avait autant bafoué son honneur. Parler de lui comme ça, il n'aimait pas. Il était Auror, pas espion, à ce qu'il croit. Un caractère de Mangemort, il allait le voir ce dit caractère !! Et le plus humiliant de tout, il allait devoir faire un rapport d'Hygiene ! Pourquoi pas faire le ménage à la façon moldu aussi. Pour le moment, il était obligé d'obéir, mais une fois, cette "mission" terminé, ils allaient l'entendre la haut. Ca lui faisait penser à une phrase que sa mère, moldu, disait. "Je ne suis pas ta bonne !". Son regard impassible c'était dirigé vers les autres paperasses. Aucune autre mission... Il allait bien devoir la faire ce fichu espionnage. Ne défaisant pas sa froideur habituel, il se transplana devant le Bar.

L'enseigne était crasseuse, on ne pouvait pas voir ce qui était écrit. Heureusement, sur une des poutres extérieures tenant le bas-toit, était écrit "La Tête de Sanglier". C'était bien là. L'Auror s'avança jusqu'à l'entrée et d'une main ouvrit la porte. Il s'avança dans la pièce. Quelques sourcils s'élevèrent dans la pièce. De son regard sévère, il observa la pièce rapidement. Les Tables étaient poussiéreuses et tachées. L'éclairage très faible, trop faible. Et l'odeur très désagréable. Le seul endroit "potable" était les tabourets près du bar. Il se dirigea vers ceux-ci et s'assit à côté d'un homme. Il le regarda dans les yeux et salua la personne d'un mouvement de tête. Un homme entre deux âges vint lui demander ce qu'il désirait boire. Mick l'avait fait patienter quelques secondes et s'était décidé.

- Un Whisky Pur Feu.

Dans des bars comme ça, pour passer "dur", il vaut souvent mieux de prendre de l'alcool fort. On ne voyait pas à travers son verre. Il y avait des traces de lèvres. Par Hygiene et Sécurité. Il l'éleva au-dessus de sa bouche et le liquide tomba directement dans sa gorge d'une seule traite et sans toucher les lèvres de l'Auror. Il posa le verre sur le comptoir et dès que le Barman s'éclipsa, l'homme s'adressa à la personne assise à côté de lui. Cet homme ne semblait pas si louche que ça, il ressemblait plutôt à un sans-sous.

- Habitué du bar ?

Dans sa voix, il n'y avait aucune chaleur. Elle ne donnait vraiment pas envie de répondre. Mais, pourtant, sans dédain.

Le nouveau venu s'arrêta quelques secondes dans l'entrée et détailla la pièce avant de, prudemment, s'asseoir dans un coin moins miteux que les autres. Hyde profita de cet instant pour l'observer : la chance ne lui souriait pas, cet homme semblait... eh bien, si l'ont pouvait dire de quelqu'un venu s'asseoir dans ce pub qu'il était normal, l'infortuné jeune Sadlow l'aurait décrit ainsi... Au malheur de Hyde, qui savait pertinemment qu'il n'obtiendrait rien niveau monnaie de ce gars là.

Sans doute l'homme s'était-il aperçu qu'un inconnu le scrutait, -bien que le Mangemort s'efforçait de le faire avec une certaine discrétion-, car sans trop perdre de temps, il s'assit à ses côtés. L'audacieux avait choisi la même boisson que son voisin. Avec un certain style, il fallait bien l'avouer, il but d'un trait -et sans s'étouffer, à l'admiration grandissante de Hyde- l'alcool fort qui semblait lui avoir fait le même effet qu'un verre d'eau. Dès que le barman eut tourné les talons, il prit la parole :

- Habitué du bar ?

Aie. Sadlow qui l'avait sentit plutôt bien au départ eut un peu peur au ton que l'autre avait employé. Sûrement encore un de ces types qui viennent de se faire larguer par leur femme et ne trouvent pas mieux que d'atterrir dans des endroits comme celui-ci noyer leurs chagrins dans l'alcool. Si Hyde lui répondait, ça n'allait plus en finir, il continuerait par lui parler de ses enfants et ensuite de son chien... Une brindille de compassion et de pitié étreignit le coeur du blond. Allez, il fallait bien savoir faire preuve d'un peu de solidarité entre malheureux ! Un léger sourire aux lèvres, il répondit :

-Pas vraiment... le lieu n'est pas très plaisant pour que je vienne m'y planter quotidiennement. D'ailleurs, c'est la première fois que je vous vois. Une raison particulière ?

Jusqu'à la fin de sa phrase, Hyde mimait encore son éternel sourire qui paraissait incroyablement sincère. Avec un ennui dissimulé, il attendit patiemment que l'autre lui déballe tous les malheurs qui le frappaient.

Encore une journée pour le moins banale dans la vie de Rémus Lupin. Croiser le regard toujours aussi dégouté des personnes qui avaient entendu parler de lui, ce qui se faisait de moins en moins rare, sans oublier le fait également de son accoutrement, pour le moins miteux. Il n'était pas particulièrement riche, loin de là à vrai dire. Donc avec les petits boulots que l'on pouvait enchainer, on se payait ce qu'on pouvait.

Ou alors on remodelait le tout, on essayait de garder le maximum d'affaire en forme dirons nous. Pas pour autant qu'il avait un air des plus distingués. Parfois, au contraire, on pouvait le confondre avec un clochard, ce qui arrivait quelques fois malgré tout. Sinon eh bien il était quelqu'un qu'on prenait de pauvre, oui pauvre, serait vraiment un euphémisme à vrai dire. Mais aujourd'hui ce n'était pas le jour pour faire face à ce genre de regard.
Parfois, il arrivait, qu'il en ait réellement marre de tout cela. Il faisait des efforts, il était tout ce qu'il y a de plus patients, des plus avisés, enfin dans sa limite bien entendu. Il faisait de son mieux au final, et qu'est-ce que cela donnait ? Pas grand chose.

Et il arrivait parfois, qu'il souhaite tout simplement oublier le fait qu'il ait été mordu en étant enfant, oublier le regard des autres, oublier tout simplement sa vie. Au moins pour une soirée. Boire le verre de trop qui viendra le rendre amnésique sur la soirée totalement inacceptable dans des temps habituels qu'il aurait passé. Ou simplement boire un verre comme cela, pour oublier.
Parfois cela marchait. Certains prenaient une boisson alcoolisée pour oublier. Et parfois l'oubli venait avec l'alcool, trop d'alcool. Mais Rémus n'oubliait jamais vraiment tout. Bien au contraire.

Et le voilà, prêt à entrer dans un endroit appelé "La Tête du Sanglier". Un bar miteux pour des gens comme lui en somme. Ce qui caractérisait bien son caractère pour ce soir ou non, va savoir. Ou simplement une envie de ne pas se retrouver face à trop de monde, à des personnes "normales" qui auraient peur qu'il mord.
Possible également.

Pour l'instant il poussa légèrement la porte avant de pénétrer à l'intérieur, se dirigeant vers le bar, sans réellement faire attention aux alentours, ni même de ceux à côté de qui ils étaient. Simplement oublier les idées noires du moment au travers d'un bon verre d'alcool. Ou peut-être plusieurs, cela dépendait de la profondeur des idées noires. Jusqu'à ce qu'elles se retirent au plus profond de lui.

"Ce que vous avez d'assez fort, s'il vous plait."

Ah Rémus, malgré tout, il n'oubliait jamais la politesse, quelque soit son état. Sauf en temps que loup-garou. Tiens d'ailleurs peut-être la proximité de la prochaine qui lui faisait cet effet là. Il était toujours de mauvais poil avant que cela n'arrive. Il récupéra un verre, whisky pur feu d'après le chef attitré du bar. Eh bien nous verrons si cela valait son pesant de noises. La première gorgée vint directement détruire toute bactérie se trouvant dans la bouche et l'oesophage. C'était fort, et cela débouchait les sinus. Il était rare qu'il en prenne, mais on encaissait au mieux avant de jeter un coup d'oeil, ici et là, remarquant qu'il y avait déjà discussion entre son voisin de droite et l'autre à côté encore.
Restons pour le moment légèrement en retrait, on avait du mal à être sociable, même si dans un tel endroit.
On n'en demandait pas tant.

L'alcool n'était pas aimé de Mick, celui qui avait été avalé à l'instant, encore moins, il était infecte, on aurait dit de la Sueur de Crapaud ! Ce Whisky n'avait rien de bon. Et puis, il faut dire que le boire d'une traite n'était pas conseillé non plus. Mais, comme on dit, pour rentrer dans le Show Biz', il faut marcher Show Biz'. C'était une couverture. Il avait l'habitude d'avaler des boissons assez forte. Pour lui, c'était un plus. Si, on essayait de le torturer à l'alcool, ça ne marcherait pas.

L'homme qui était à mes côtés était plutôt bizarre. Il n'avait pas l'air "obscure", mais n'était pas "normal". Lorsqu'il me repondit, je sus à quoi il pensait, sans pourtant penetrer ses pensées. Il me croyait pour un "Pauvre Type" qui buvait pour oublier ses malheurs.

-Pas vraiment... le lieu n'est pas très plaisant pour que je vienne m'y planter quotidiennement. D'ailleurs, c'est la première fois que je vous vois. Une raison particulière ?

Il faut bien avouer que, là, il devait mentir. Sinon, tout était fichu. Que pouvoir dire. Une Affaire à regler ? Ca pourrait porter des doutes. Le rôle du "pauvre malheureux qui a pleins de problèmes minimes mais qui pour lui est énorme" appelé precedemment "Pauvre Type". Non, il y aurait eu trop de questionnement. Alors, pour éliminer tout questionnement ou doutes. Il répondit de la même voix d'on il avait questionné l'homme.

- Pas plus que ça. D'habitude, je ne viens pas à ce bar.

Si Mick avait un point fort pour s'infiltrer, c'était son sang froid. Il pouvait parler sans être tendu. Soudain, un bruit se fit entendre dans la piece. La porte claqua et un homme rentra. Mick savait bien que l'habit ne fait pas forcément le moine, mais là, l'homme avait vraiment l'air d'être un mendiant. Cet homme s'était approché du comptoir opposé à celui où était Mick et avait demandé "Une chose assez forte". Son visage, mal éclairé, était familier à l'Auror. Mais, il ne savait pas d'où.

Il fallait se rapprocher de l'homme, niveau relation. Commencer par lui dire son nom. Un autre avantage de Mick, il n'était connu de personne ou presque, aucun des autres Aurors ne le savait, hormis le dirigeant et encore ce n'était pas une certitude. Au total, il n'y avait que deux sorciers à le connaitre sans compter Mick lui même. Il y a la personne charger du recensement et "l'envoyeur de mission". Donc, il se "familiarisa" avec l'homme.

- Vous m'avez l'air de quelqu'un de bien. Au faite... Mick Falston est mon nom. Je doute que ça puisse vous être utile un jour, mais c'est on jamais...

L'inconnu venait de boire un alcool à terrasser un dragon, mais il répondit d'une manière des plus sobres, au grand étonnement de Hyde.

- Pas plus que ça. D'habitude, je ne viens pas à ce bar.

Cela laissait tout de même sous-entendre largement qu'il en fréquentait régulièrement d'autres.
Un simple alcoolique anonyme alors ? Non, il n'en avait vraiment pas l'allure. Le plus probable était qu'il s'était rendu ici pour à peu près les mêmes raisons que lui. Faire affaire. Si c'était le cas, il allait devoir changer de tactique. Soit il l'évitait car il ne lui apporterait que des ennuis, soit il continuait comme si de rien n'était à converser avec lui. Toute relations est bonne à prendre, et peut-être qu'au contraire il pourrait se rendre par la suite éventuellement utile.
Bah, maintenant que la conversation était engagée, autant continuer et voir ce que ça donne. De toutes façons, s'il s'avérait intéressant à avoir dans son entourage, Hyde savait très bien s'y prendre pour sympathiser avec les inconnus. Il croyait depuis toujours en sa capacité naturelle à manipuler les gens à leur insu qui ne lui avait jusque-là jamais fait défaut.
Il s'apprêtait à répondre lorsque la porte d'entrée s'ouvrit à nouveau, laissant place à un homme vêtu de manière à rendre le superficiel Hyde hystérique s'il n'avait pas su se contrôler.
Un frisson le parcourut de l'intérieur, terrifié à l'idée de finir ainsi. L'homme se tenait non loin de son voisin, un peu en arrière, avec une certaine réserve qu'il ne connaissait pas aux gens qui fréquentaient ce bar. Il tenta de reporter son attention sur son interlocuteur et de se concentrer sur l'attitude à adopter.

- Vous m'avez l'air de quelqu'un de bien. Au faite... Mick Falston est mon nom. Je doute que ça puisse vous être utile un jour, mais c'est on jamais...

Flattez Hyde si vous souhaitez obtenir quelque chose qu'il peut vous offrir et le tour est joué. Il masqua tout de même devant le dénommé Mick Falston la façon dont il avait pris sa réflexion. Il fallait rester prudent mais montrer qu'on était à l'aise. Faire travailler son charisme. Utile ? C'est vrai, on ne sait jamais...

-Hum... eh bien... enchanté. Hyde Sadlow.

Le sourire aux lèvres. Toujours. La façon la plus simple d'obtenir un maximum de choses, charmer l'autre. Et ne jamais manquer aux règles de politesses élémentaires, même si elles sont hypocrites. Question de technique ET de principe. Il ne craignait pas de dire son nom en ce lieu, du moins autant que ne l'avait pas craint Mick.

Laisser le temps filer pendant quelques instants, bien sur une oreille ou l'autre trainait sur la discussion qui se trouvait avoir lieu à côté. C'était, pour le moins, inévitable, bien que ce n'était pas par curiosité, qu'on le comprenne. Simplement on n'était pas si loin des deux hommes et donc c'était naturellement et non poussé par une envie d'en savoir d'avantage, que la discussion lui parvenait à ses oreilles et qu'il en entendait une partie.

Oh bien entendu, on n'y faisait que peu attention sur le moment, plus préoccupé à faire tourner le verre dans sa main, verre que l'on avait réglé avec le peu d'argent qu'il avait sur lui. Bien qu'il ne possède pas une fortune, de temps en temps il pouvait se permettre ce genre de verre. Le verre continuait inlassablement de tourner dans sa main, tout comme ses pensées dans la tête.

Toujours la même rengaine au final, "tu es un montre", "tu es trop pauvre", "tu ne sers plus à rien". Simplement la mauvaise conscience qui lui jouait des tours. Et pour tenter de a faire disparaître, l'alcool était une solution. Oh demain tout cela serait enfoui à six pieds sous terre, il ne fallait pas en douter. Autre solution à ce genre de problèmes, écouter les conversations des alentours, sans pour avoir l'air de quelqu'un de trop curieux. Le bar n'était pas ce qu'on appelle réputé pour sa noblesse d'âme, et bien qu'on ne pouvait se cacher complètement, il y avait toujours une parcelle de caractère qui s'affichait à vrai dire, le comportement pour faire simple, on bridait ses instincts naturels en quelque sorte. Ne pas trop se dévoiler, ne pas trop vouloir paraître gentil, de toute façon ce n'était ni le jour, ni le moment.

Encore une gorgée, cela ne fera pas de mal. Et cela brûlait toujours autant à la gorge. Certes ce n'était pas un excellent millésime, mais malgré tout cela décapait de l'intérieur, et on pouvait dire que dans un certain sens tout ceci, faisait du bien, bien que ce ne soit pas sa tasse de thé. Demain on se traitera d'abruti, bien content que personne n'ait pu être là pour observer le spectacle.

Mais pour le moment l'écoute, l'écoute des conversations alentours et notamment celle qui était la plus proche à ses yeux et à ses oreilles tout simplement. Sans paraître grossier. Rémus gardait toujours cette partie de retenue si spécifique à lui-même en fin de compte.
Il ne doutait pas en tout cas que son visage puisse être reconnu, mais est-ce qu'il avait l'air de s'en soucier ici même ? On ne dirait pas, bien que ce soit le cas malgré tout. Mais un nom sans visage, cela ne servait à rien de toute façon, et donc pour le moment, garder le silence. Il n'allait tout de même pas parler à son verre.
Quoiqu'il pourrait y avoir pire comme situation, avouons le...

Et peut-être par la suite, réussir à aligner quelques mots pour exprimer quelque chose, bien que sa réserve soit toujours là, et qu'il ne prononcerait certainement que très peu de choses. Comme à son habitude. Un léger courant d'air, et on se tassa légèrement avant de reprendre une position légèrement plus droite. Rien de fâcheux cependant, de vieux réflexes qui prenaient le pas sur l'alcool, le temps d'instant.

L'Auror sentait que l'homme à l'air de clochard entendait leur conversation. Il n'aimait pas ça. Même si l'homme en question n'était pas très "frais". Mais, ce visage lui était familier, plus le temps passait plus s'était sur. Une technique sûre pour le savoir. L'inviter à parler. Cependant, il fallait le faire de façon "froide". Ca n'allait pas être bien difficile. Le fixant. Il lui lança.

- Ne vous genez pas ! Venez à côté de nous, vous entendrez surement mieux !

Cette phrase était vraiment ce qui a de plus étrange. On pouvait sentir du sarcasme, mais aussi un ordre. Ou était ce un conseil ?! En tout cas, pour faire tourner l'esprit de quelqu'un s'était une bonne phrase. Entre temps, l'homme a qui il parlait, avait repondu à sa question.

-Hum... eh bien... enchanté. Hyde Sadlow.

Hyde Sadlow. C'était la journée ?! Un visage qui lui était familier et maintenant un nom. Mais, il ne fallait pas en informer son interlocuteur, ça aurait pu le vexer. Plus l'homme réagissait, plus il paraissait étrange. Une chose était clair comme de l'eau de roche. Il jouait au double jeu. Le Barman revint demander si "Messieurs voulait autres choses". Tout ce qu'ils voulaient s'était la paix. L'Auror lui jeta un regard arrogant et lança une piece d'argent sur le comptoir. Sous le regard étonné du serveur.

- Avec ça vous nous foutez la paix ?

Il faut dire que Mick jouait bien le jeu, à contre coeur. Il n'aimait pas le mode de vie des gens imités à l'instant par lui même. Trop "important pour les autres" alors qu'ils n'ont rien dans le ciboulot. Mais, quand on doit faire un travail, autant le faire bien. Quand, on doit s'infiltrer, autant bien joué le rôle. Seul contraste, la conversation qu'il avait. A la base, elle n'était pas là pour mieux jouer son rôle, mais tout simplement pour parler et passer le temps. Il était encore tôt. Vingt et une heure trente cinq. Les clients devaient arrivés plus tard. Enfin, c'était l'espoir qu'avait l'Auror. Sinon, il devrait retourner dans ce bar malpropre le lendemain. Et, ce n'aurait pas été fait de plein gré. Deux rapports à faire, en plus d'être dans ce bar ! Un sur les clients et un autre sur l'hygiene et la propreté. Ce n'était pas son travail. A la base, il devait combattre les forces du mal. Et, dans ce bar, les seuls forces malefiques, c'était le tas de poussières important, et le manque de lumière !

Un malaise grandissant gagnait Hyde. Il n'aimait pas cet endroit, et les deux hommes qui étaient entrés à sa suite ne lui inspiraient vraiment rien de bon... L'un essayait de jouer dans la finesse et semblait étrangement... aimable pour l'endroit. Il n'avait encore jamais eu à faire à quelqu'un qui jouait de la même manière que lui avec un inconnu. L'autre ne disait rien mais Hyde avait l'impression de pouvoir lire tous les malheurs qui lui étaient arrivés dans ses cheveux grisonnants et ses vêtements usés. Son interlocuteur fit selon Hyde la chose la plus stupide et la plus gênante pour lui. Non seulement ce type le mettait mal à l'aise, mais en plus il l'invitait la seconde personne qui inquiétait Hyde. Il avait l'impression qu'on le narguait, qu'on lui agitait sous le nez son futur spectre. A vrai dire, il s'angoissait beaucoup pour peu, mais la peur de l'inconnu est une peur compréhensible de tous, et Hyde n'avait encore jamais côtoyé la misère de si près, littéralement terrifié à l'idée que cela puisse lui arriver un jour, et il avait l'impression que ce jour était arrivé.
Bref, Mick invita d'une manière plutôt froide l'inconnu :

- Ne vous gênez pas ! Venez à côté de nous, vous entendrez surement mieux !

Hyde, un peu perdu face à deux personnes qui l'inquiétaient plutôt qu'autre chose, continuait de garder son imperturbable sourire aimable. Maitrise de soi, ne laisser rien transparaitre. Faire simplement preuve de charisme et de courtoisie. Faire le vide, se concentrer, ne pas se laisser déstabiliser à cause de deux types louches.

Mais ce qui continuait à faire grandir l'appréhension de Hyde, c'était la réaction de Mick après lui avoir annoncé son nom. Il n'avait rien fait qui puisse le trahir, et pourtant, Hyde le sentait, il n'aurait peut-être pas dût étaler si facilement son identité, bien qu'il avait été quelques secondes auparavant tout à fait confiant en se présentant. Mr Falston rembarra d'un regard le barman qui était venu demander s'ils voulaient encore consommer quelque chose. Et voila, maintenant, plus rien pour échapper à une question gênante, un regard un peu trop insistant, lui qui avait compté l'éventualité de se ruer sur le serveur pour esquiver avec tact Mick s'il devenait embarrassant... Il lui lança un coup d'oeil. En réalité il semblait un peu... épuisé, et las.

Avec un effort surhumain, le blond se tourna vers l'homme à l'air usé que Mick avait "invité" à prendre part à la conversation, et lui lança un sourire engageant. Il était temps d'affronter ses peurs...

Que faire ? Oh bien entendu il avait parfaitement entendu l'invitation d'une des deux personnes qu'il écoutait, sans vraiment le vouloir trop non plus. Mais devait-il y répondre ? Après tout vu le temps, peut-être que tout ceci n'était pas forcément une bonne idée. Ou c'était tout simplement sa manière bien à lui de partager une soirée remplie d'alcool et dont le lendemain on aura tout oublier. Ou cela pouvait être encore une fois toute autre chose.
Il y avait bien trop de possibilités à ce jour, pour essayer de comprendre correctement ce que voulait dire cette invitation.

En observant les deux personnes actuellement, il ne saurait dire s'ils étaient vraiment disposés à ce qu'il vienne les rejoindre ou non. Il était toujours difficile de lire sur le visage des autres, on ne savait jamais ce que cela cachait à vrai dire. Bien entendu, il y avait toujours certains tics ou même remarques qui ne manquaient pas de donner des indices, mais sinon, si on établissait seulement ce genre de choses au travers de ce qu'on voyait, on ne saurait en dire d'avantage à vrai dire. Bonne, mauvaise idée. Toujours est-il que quelque soit sa décision, il fallait la prendre malgré tout. Mais laquelle choisir ? Encore une grande énigme pour notre cher ami ce soir.

L'autre homme, celui avec lequel discutait celui qui l'avait "invité" venait de lui sourire, un sourire engageant. Rémus fronça quelque peu les sourcils. Une bonne et une mauvaise manière pour l'inviter, cela cacherait-il quelque chose ? Secouant la tête il se dit en lui-même qu'il ferait mieux de ne pas virer paranoïaque comme Maugrey en fin de compte. Cela ne lui réussissait pas.

Malgré son envie de se terrer dans son trou et ses humeurs pour le moins néfastes du moment, il se décida malgré tout à se lever et à rejoindre les deux hommes, s'installant tranquillement, comme quelqu'un de distingué même si on en avait aucune apparence en fin de compte. N'ayant au préalable pas oublié son verre encore à moitié plein sur le comptoir.
Les quelques mots qu'il sortit, furent très éloquents....

"Messieurs."

Une sorte de salutation à sa manière, peut-être n'était-il pas vraiment fait pour la conversation ce soir, mais une certaine politesse était malgré tout de vigueur, ne l'oublions pas.