Sinfunia Nustrale [Fe Kev']

Il était aux alentours de dix heures du matin. Des cernes sous les yeux et l’ai terriblement fatiguée, une jeune fille aux cheveux mi-longs châtains clairs sortait de deux heures d’histoire de la magie. Elle avait beau adorer ce cours, celui d’aujourd’hui avait été tellement ennuyeux et soporifique que la demoiselle arborant le noir et le jaune de sa maison s’était endormie. Repérée par le professeur, elle s’était donc fait réprimander et humilier devant toute sa classe avant de se prendre deux heures de colle en pleine tête. En ce levant ce matin là, Daria Rossi avait eu le pressentiment que la journée allait être pourrie, elle avait raison. Heureusement le soleil était au rendez-vous et elle n’avait pas cours l’heure d’après, et allait en profiter un peu pour s’entraîner à la guitare et au chant.

Elle descendit donc vers les cuisines, entra dans sa salle commune par le tableau de la nature morte, fila dans le dortoir des filles de cinquième année et se doucha pour faire disparaître son air fatiguée qui ferait fuir quiconque la croiserait si elle le gardait. Puis elle enfila un uniforme propre composé des obligatoires chemisier blanc et jupe grise. Elle mit néanmoins des collants noirs, car même si le soleil braillait dans le ciel, l’air frais issus des dernières pluies persistait. Puis elle revêtit un blazer en cuir noir sur le quel était épinglé l’insigne de la maison Poufsouffle, déposa soigneusement sa guitare dans son étui qu’elle prit sur son dos, chaussa ses baskets et partit pour le parc.

Le grand astre jaune étincelait dans l’étendue azur et les oiseaux chantaient. Si les feuilles des arbres n’avaient pas été colorées dans des tons rouge orangé, on aurait facilement pu se croire au à l’arrivée du printemps. Daria se trouva un coin tranquille sous un châtaigner dont les bogues n’étaient pas encore tombée. Cet arbre rappelait à la demoiselle ses origines dont témoignaient son et un pendentif en or mit en évidence sur son chemisier, une tête de Maure. La jeune femme sortit son instrument de sa protection ainsi que son médiator, son accordeur et son carnets de chansons. Elle s’aida de la petite boite noire pour régler les cordes de sa guitare puis ouvrit son livret de paroles au hasard. Elle tomba alors sur une chanson un peu oubliée qui faillit lui arracher une larme. Comme par magie, ses doigts se mirent à glisser sur les cordes de sa gratte et en tirèrent le meilleur son qu’elle n’ait jamais produit! Confiante, elle s’attaqua à la strophe suivante avec tout autant de facilité malgré la complexité de ce chant bien de chez elle, et c’est alors qu’elle se risqua à chanter le refrain. Une voix cristalline et parfaitement juste sortit de sa bouche et déclama alors les vers suivants:

-Simu sempre in viaghju sottu à listessu maghju
Nant'un batellu scemu ver' di l'orisonte stremu
È simu sempre uniti da curà i feriti
Ver' di li nostri sogni sopr'à li scherzi è li vergogni!

Le cœur envahit d’une immense et soudaine joie, la jeune fille chanta le reste des paroles avec la facilité déconcertante d’une professionnelle. Mais le chant était un poil trop rapide pour elle, c’est pourquoi elle finit essoufflée après la dernière note. Elle reprenait son souffle, heureuse comme un enfant qui obtient ce qu’il désire le plus au monde, quand elle entendit des craquements de branches sèches, signe que quelqu’un approchait. Daria se retourna et aperçut un garçon, plutôt grand, aux cheveux courts brun. L’insigne de Serdaigle était épinglée sur ses habits. La jeune femme ne le reconnut pas immédiatement, puis elle eut un déclin. Elle agita sa main en direction du nouvel arrivant, l’invitant à venir la rejoindre car elle avait compris de qui il s’agissait.

- Keview! Salut!

Keview MacAffee, tel était le nom de ce jeune homme, que Daria connaissait depuis qu’elle était arrivée ici il y avait deux ans. Il était en cinquième année quand elle l’avait rencontré, c’était d’ailleurs l’uns des premiers garçons avec qui elle avait sympathiser. Mais les deux jeunes gens de ne voyait pas souvent, étant dans des maisons et années différentes. Pourtant à chaque fois qu’ils avaient l’occasion de se parler, la demoiselle en était ravie, c’est pourquoi elle était si heureuse de le voir.