Quelque part...entre ici et là...(FE Séléna)

La remarque de Séléna eu au moins le mérite de faire sourire le journaliste. Bien entendu ça n’était pas un reproche, juste une simple constatation et il semblait le prendre dans ce sens là ce qui était une bonne chose. Il fallait bien l’avouer, ça évitait les mal entendus.

« Vous avez raison, je serai incapable de me retenir de poser mille questions...ce serait impossible, parce qu'il y a trop de choses que je veux savoir...et puis...parce que je ne veux pas que vous...disparaissiez...mais enfin, je crois avoir déjà dit ça... »

Malgré son sourire qui ne quittait pas ses lèvres, Séléna ne pouvait s’empêcher d’être de plus en plus intriguée par le fait qu’il ne veuille pas la perdre de vue si vite. Au début, elle avait pensé que ce n’était qu’une question de curiosité assouvie mais plus le temps passait, plus il semblait vouloir être sur qu’elle comprenait bien qu’il ne veuille pas qu’elle le plante sans au minimum une promesse de deuxième rencontre et plus Séléna se demandait si la curiosité était la seule motivation de Preston a vouloir se l’accaparer encore un peu…

Alors qu’elle se perdait peu à peu dans ses propres questionnements, elle sentit quelque chose s’enrouler autour de son bras et là… Preston eu beaucoup de chance qu’elle ne fasse pas partit de ceux qui agissent avant de réfléchir parce que sinon, il se serait surement pris un sort. Surprise, elle tourna la tête pour se rendre compte que Preston l’avait non seulement prise par le bras mais qu’il en avait aussi profité pour la rapprocher un peu plus de lui. Avait-il peur qu’elle change subitement d’avis et qu’elle disparaisse sans un au revoir ?!

« On ne sait jamais...les pavés pourraient être glissants! »

Après un instant de totale stupéfaction, Séléna ne pu s’empêcher de rire de bon cœur. L’excuse était si… Pitoyable… Elle sonnait tellement faux que personne, pas même le plus stupide des Gryffondor, pas même Crabbe et Goyle (quoi que…) aurait pu se faire avoir par un tel mensonge.

Elle ne dit rien cependant et après s’être calmé, elle hésita un quart de seconde avant de replacer son bras de façon a être plus à l’aise et de poser son autre main sur le bras de Preston. Comme si elle pouvait avoir peur de malheureux pavés même pas glissants en plus… Le reste du trajet se fit dans le silence, on entendait seulement le bruits de leurs pas sur le fameux pavé. Séléna trouvait étrange que Preston reste si silencieux et se demanda ce que cela pouvait bien cacher… Peut-être qu’il essayait simplement de lui prouver qu’il pouvait ne pas poser mile et une questions.

Bientôt la porte de l’auberge se montra devant eux et les deux adultes entrèrent dans la pièce à la chaleur accueillante et bienfaitrice surtout après le froid et la légère pluie qui tombait toujours au dehors. Preston ne perdit pas de temps pour mener Séléna non loin de la cheminée où un bon feu ronflait avec joie. La jeune femme, qui avait déjà bien trop chaud, retira son manteau pour le poser sur un dossier non loin, se retrouvant ainsi en pull et en jean.

« Que désirez vous boire? J'ai remarqué que vous ne buviez ni trop de vin ni de cognac...peut être un chocolat chaud vous plairait il plus? Je ne veux pas que vous pensiez que je suis un alcoolique perdu...mais moi, j'ai besoin d'un cognac... »

Séléna sourit, elle ne le prenait pas pour un alcoolique le moins du monde. Elle se doutait bien qu’après un tout premier transplanage, surtout que quelques minutes plus tôt, il ne savait même pas que ça existait, c’était même plutôt naturel qu’il cherche a prendre un petit remontant.

- Un chocolat serait parfait… Je ne bois jamais ou très peux… L’alcool fait perdre ses moyens… Et on m’a appris a ne jamais les perdre.

Et oui, l’éducation des sang-purs était très stricte… Séléna observa Preston prendre les boissons commandées et revenir s’assoir en face d’elle tout en la regardant d’une drôle de façon. Enfin peut-être pensait-elle ça parce qu’elle était habituée a faire face à des regards froids et sans vie.

« Il y a vraiment beaucoup de choses que je veux savoir sur votre monde...mais en ce moment...je ne veux que savoir que je vais vous revoir. Ce sera possible, n'est ce pas? À moins que...il y ait un fiancé jaloux par là?...parce que vous n'êtes tout de même pas mariée... Ou oui? »

Et voila qu’il réattaquait ce qui ne manquait pas d’amuser la jeune femme intérieurement. Encore une fois, il se demandait si il la reverrait vraiment. Elle trouvait cette angoisse à ce sujet réellement curieuse tout de même, surtout qu’il insistait. D’ailleurs, elle allait lui demander des explications sur son comportement avant de l’oublier totalement, surprise par la façon dont il lui avait demandé si elle était mariée… Si elle avait cru ça possible, Séléna en aurait presque pensé qu’il priait Merlin pour que sa réponse soit non. Elle repris, inquiète mais la voix sereine.

- Ca sera possible… Et je ne suis ni mariée, ni fiancée… Rassuré ?!

Oui, elle aurait peut-être du ne pas rajouté la petite dernière remarque mais que voulez vous, ça l’intriguait réellement. Alors qu’elle empoignait sa tasse de chocolat bouillant sans même avoir l’air de ressentir la chaleur pourtant bien présente, Preston reprenait sur un autre sujet.

« Portoloins. Réseau inter cheminée...ça sonne absolument passionnant. Et vous me dites que...le transplanage est le moins traumatisant...je ne veux pas m'imaginer comment se passent les choses avec les autres...c'est comment? »

La curiosité naturelle, chassez là elle revient au galop… Séléna sourit et s’autorisa a boire une longue gorgée de son chocolat chaud avant de répondre, la tasse brulante toujours dans ses mains qui commençaient à rougir.

- Et bien, le portoloin donne cette impression d’être saisi par le nombril avec un hameçon et puis ça tourne beaucoup… L’atterrissage n’est pas contrôlable d’ailleurs, on fini souvent sur les fesses… Le réseau inter cheminée consiste a voyager d’une cheminée à une autre… C’est salissant et aussi douloureux quand on a pas l’habitude… Mais cette méthode n’existe que dans le monde sorcier… Les cheminées moldues ne sont pas connectés… Et puis si on articule mal ça nous emmène pas au bon endroit…

C’était une version plutôt accélérée des choses mais une version réaliste. Durant un quart de seconde, Preston sembla sur le point de faire quelque chose mais il resta immobile avant de continuer.

« Mais à part les merveilles de la magie et autre menus détails sur le thème...dites moi, Séléna...allez vous me permettre de vous revoir? »

Là, Séléna allait réellement finir par se demander si ce n’était pas obsessionnel ou bien si quelque chose ne clochait pas… Trois, fois, ou même plus qu’il lui demandait la même chose et elle avait déjà répondu par l’affirmatif… Alors pourquoi insistait-il tellement ? Si elle n’avait pas connu la guerre ou même l’éducation de sa mère, Séléna aurait surement commencé à devenir parano voir même grandement inquiète pour sa vie mais elle se contenta de serrer sa tasse sans faire attention a ses doigts tous rouges et de fixer Preston dans les yeux. Son regard résigné et sa voix calme.

- Je vous ai déjà dit que nous nous reverrons monsieur Yates… Pourquoi est-ce que cela vous inquiète tellement ?

À vrai dire, il se sentait comme un parfait idiot. Il ne savait même plus ce qu'il disait et le cognac n'avait rien à voir avec cette perte de facultés...pas plus que le whisky pris au début de leur rencontre ou le vin du dîner...ou oui?

Non. C'était définitivement la faute de ces yeux verts ,qui commençaient à le priver de son bon sens. Mais au moins, il avait tiré quelque chose au clair: elle n'était pas mariée, ni fiancée.

*Ils ont des problèmes de vue, les sorciers ou quoi?*

Et elle ne s'opposait pas à le revoir, non plus.

Préférant laisser cet état douteux au compte des émotions du transplanage, Preston fit un effort pour reprendre une conversation plus cohérente, avant de l'assommer à force de bêtise.

Heureusement que sa question sur les moyens de transport sorcier connut bon écho et il put reprendre un semblant plus digne alors qu'elle donnait une réponse qui lui fit courir des frissons le long du dos.

Et bien, le portoloin donne cette impression d’être saisi par le nombril avec un hameçon et puis ça tourne beaucoup… L’atterrissage n’est pas contrôlable d’ailleurs, on fini souvent sur les fesses… Le réseau inter cheminée consiste a voyager d’une cheminée à une autre… C’est salissant et aussi douloureux quand on a pas l’habitude… Mais cette méthode n’existe que dans le monde sorcier… Les cheminées moldues ne sont pas connectés… Et puis si on articule mal ça nous emmène pas au bon endroit…

Il avait du mal à croire ce qu'elle lui disait, mais après tout la jeune femme n'avait pas pourquoi lui mentir.

C'est incroyable. Absolument ingénieux. Mais ce truc du portoloin ne me semble pas trop tentateur...à vrai dire pas plus que le réseau inter cheminées. Existe t'il un moyen indolore pour se déplacer? Je suppose que voler en balai...ne doit pas être le summum du confort...ou je me trompe?

En fait, il ne pouvait même pas s'imaginer en train de voler sur un balai, ou se faisant accrocher par le nombril et encore moins en train de faire de tours affolants entre deux cheminées.

Je ne suis pas ce qu'on pourrait qualifier de lâche mais les moyens moldus me semblent plus rassurants. Mais bien sûr, simple question d'habitude. Chez nous on est aussi abonnés au risque d'un accident et alors, si on manque de pot, la casse est grande et on y laisse la peau.

Exactement le genre de conversation dont on a besoin avant de proposer à une jolie sorcière de faire un tour en voiture ...ou n'importe quel autre engin de locomotion moldu...Mais Preston n'en avait cure!

Je crois que cela vous plairait un petit vol en hélicoptère. Survoler ce paysage par un jour de soleil est fascinant...ou une balade en voiture, sans tomber en panne, bien entendu. Là, on risque d'arriver au mauvais endroit rien que si on ne sait pas lire une carte ou on ne fait pas attention au GPS....c'est un système de navigation, mais ce serait bien long à expliquer...le mien a la mauvaise habitude de me traiter de crétin...je soupçonne ma secrétaire de l'avoir programmé personnellement.

Encore là, il se perdait dans les méandres de l'histoire et elle risquait de n'y rien comprendre. Une fois de plus, au cours de cette étrange soirée, Preston dut reconnaitre chez Selena Grey une rare vertu: elle savait écouter. Pas par simple politesse, elle le faisait avec véritable intérêt...sûrement curieuse de découvrir les raretés des moldus. Il ne pouvait pas l'en blâmer...en fait, il s'en réjouissait énormément.

Une bonne gorgée de cognac lui remit les idées un peu en place...ou les déplaça, allez savoir mais au moins le calma assez pour ne pas se lancer dans une nouvelle diatribe insensée. Elle buvait sagement son chocolat mais d'une façon ou d'une autre son regard restait accroché au sien. Et il se sentait s'y noyer...de pur plaisir!

Il n'était pas un homme timide mais tout à coup il se sentait aussi gauche qu'un collégien. Trop de circonstances se conjuguaient pour ne pas rendre la situation facile. Normalement, il aurait pris sa main...si seulement elle voulait bien lâcher sa tasse de chocolat, aurait entrepris un sourire engageant et aurait dit que celle ci était la meilleure soirée de sa vie ( et il n'aurait pas menti!) mais un petit signal d'alarme clignotait follement dans son esprit, lui indiquant que ce n'était certainement pas la meilleure chose à faire...pas encore du moins. Il ne voulait pas courir le risque de l'effaroucher et la voir disparaître sans laisser d'adresse...et d'un autre côté, il fallait bien faire ou dire quelque chose au lieu de rester là, à se regarder par dessus la table sans piper mot...la soirée touchait à sa fin, c'était clair...même s'il n'en avait aucune envie.

Vous m'avez dit habiter du côté de Brighton. Un coin charmant, ma grand-mère y vit. Je vais la visiter de temps en temps...dommage de ne pas vous avoir croisée auparavant...

Quelle conversation décousue! Nouvelle gorgée de cognac.

Vous allez me pardonner, Sélena si je semble un parfait imbécile et si je me répète sans cesse...c'est plus fort que moi. Je dois vous revoir. Impérativement. Cela vous dirait...demain? Ici ou là où vous voudrez. S'il fait beau (il se doutait un peu que c'était assez difficile!) on pourrait faire un tour...un pique nique ou n'importe quoi. Vous êtes dans votre juste droit de m'envoyer au diable...mais je vous en prie...ne le faites pas...pas encore du moins!

Il devait offrir une image pitoyable mais s'en moquait royalement...il était à sa merci, advienne que pourra!

« C'est incroyable. Absolument ingénieux. Mais ce truc du portoloin ne me semble pas trop tentateur...à vrai dire pas plus que le réseau inter cheminées. Existe t'il un moyen indolore pour se déplacer? Je suppose que voler en balai...ne doit pas être le summum du confort...ou je me trompe? »

Indolore ?! Oui naturellement, certains sorciers utilisaient des voitures. Le ministère de la magie en possédait pas mal d’ailleurs. C’est donc pour cette raison qu’elle se contenta d’acquiescer a la premier question d’un simple signe de tête accompagné d’un léger sourire amuser et qu’elle écouta la suite. Pour ce qui était du balais, c’était une question d’habitude mais il était vrai que rares étaient les sorciers qui utilisaient ce moyen de transport pour les longs trajets. A vrai dire, les sorciers n’avaient pas cherché le confort, simplement les moyens les plus rapides pour se déplacer d’un endroit à un autre…

- Vous ne vous trompez pas…

Preston enchaina sur le fait qu’il préférait tout de même les moyens de transport moldu, même s’ils comportaient des risques d’accidents. Les moyens de transport sorcier en comportaient aussi. Imaginez que votre balais vous lâche à vingt mètres du sol ?! Parce qu’évidemment, pour ne pas être vu par les moldus, il faut voler a haute altitude. En outre, Séléna se demandait pourquoi Preston avait si peur qu’elle le prenne pour un lâche… Peut-être devrait-elle essayer de lui expliquer le fonctionnement des maisons de Poudlard et lui dire qu’elle n’avait pas été répartie dans la maison des courageux

« Je crois que cela vous plairait un petit vol en hélicoptère. Survoler ce paysage par un jour de soleil est fascinant...ou une balade en voiture, sans tomber en panne, bien entendu. Là, on risque d'arriver au mauvais endroit rien que si on ne sait pas lire une carte ou on ne fait pas attention au GPS....c'est un système de navigation, mais ce serait bien long à expliquer...le mien a la mauvaise habitude de me traiter de crétin...je soupçonne ma secrétaire de l'avoir programmé personnellement. »

Qu’est-ce que c’était que ça un hélicoptère ?! Un truc qui vole apparemment… Mais Séléna ne se posa pas la question bien longtemps puisque Preston enchainait en lui parlant de balade en voiture. Bon ça, elle savait ce que c’était mais quand il se mis a parler de GPS… Elle fut totalement perdue et son visage d’ordinaire impassible, voir amusé, se trouva être totalement déconfit. Il lui avait dit que ça servait à naviguer mais qu’était-ce ? Une sorte de boussole ?! Allez savoir mais en tout cas cet engin était apparemment capable de parler et même d’insulter ses propriétaires. Lorsqu’elle entendit ça, Séléna haussa les sourcils et sa bouche s’entre-ouvrit de stupeur. Elle n’arrivait pas a croire qu’il se laissait insulter et qu’il en rigolait. Ce qui la surprenait aussi c’était qu’il disait que sa secrétaire avait programmé cet engin à sa place. Habituée à l’orgueil surdimensionné des mangemorts, Séléna ne pouvait qu’être surprise par un tel aveux.

Quoi qu’il en soit, elle ne fit pas la remarque et le regarda avaler une bonne gorgée de son cognac. De tous les moldus qu’elle avait pu rencontrer lors de ses escapades clandestines avec Elisabeth, Preston était réellement le seul qui l’intriguait à ce point. Premièrement il était le seul a aborder le sujet du surnaturel dans les évènements que son ministère voulait faire passer pour des catastrophes naturelles. Ce qui signifiait qu’il n’était pas stupide… Et puis il avait cette faculté de croire à ce qu’elle lui racontait, il ne semblait pas douter de ses propos ce qui était relativement exceptionnel vu ce qu’elle lui rapportait du monde de la magie… Sans oublier sa perspicacité qui l’amusait au plus haut point.

« Vous m'avez dit habiter du côté de Brighton. Un coin charmant, ma grand-mère y vit. Je vais la visiter de temps en temps...dommage de ne pas vous avoir croisée auparavant... »

Ah, changement radical de sujet… Séléna lui laissa le temps d’avaler sa gorgée de cognac, il ne semblait réellement pas à l’aise. Il n’aurait pas fallu qu’il s’étrangle a cause d’elle tout de même. Quelle façon idiote de mourir.

- J’habite un manoir un peut isolé… Mère me laissait rarement sortir… Et à partir de mes onze ans, je passais le plus clair de mon temps à Poudlard.

Séléna finit ses explications dans un léger sourire et allez savoir pourquoi un léger rosissement de ses pommettes habituellement si pâles. Peut-être était-ce parce qu’elle avait fait l’évocation de sa mère ou bien le chocolat commençait a lui réchauffer les entrailles.

« Vous allez me pardonner, Séléna si je semble un parfait imbécile et si je me répète sans cesse...c'est plus fort que moi. Je dois vous revoir. Impérativement. Cela vous dirait...demain? Ici ou là où vous voudrez. S'il fait beau (il se doutait un peu que c'était assez difficile!) on pourrait faire un tour...un pique nique ou n'importe quoi. Vous êtes dans votre juste droit de m'envoyer au diable...mais je vous en prie...ne le faites pas...pas encore du moins! »

Était-ce elle ou bien il semblait réellement accro ?! Stupéfaite, elle essaya de dissimuler son étonnement flagrant en posant doucement sa tasse sur la table basse devant ses genoux, les yeux posés sur cette dernière, elle se rendit compte que ses mains étaient bien rouge et elle eu une petite grimace de dépit, mais n‘en fit pas plus de cas. Après tout, elle avait survécu a bien pire.

Croisant ses mains sur ses cuisse, se redressant totalement dans l’attitude digne que sa mère lui avait inculqué à coup de bâton, Séléna releva doucement les yeux pour retrouver le regard de Preston qui ne semblait pas l’avoir lâché. Elle ne savait pas réellement quoi répondre… Bien entendu elle avait prévu de le revoir, et elle n’avait qu’une parole. Mais jamais elle n’aurait pensé qu’il aurait voulu la revoir si rapidement.

- Et bien… Si ça peut réellement vous faire plaisir… Je reviendrais demain…

Séléna sourit de toutes ses dents, le regard pétillant, de nouveau amusé par l’attitude presque désespérée de Preston. Par contre, les seuls endroits qu’elle avait a proposer se trouvaient dans le monde magique et elle ne voulait pas l’y emmener tout de suite. La confiance d’un Grey ne se gagne pas si aisément et puis il fallait qu’il s’y fasse avant. Elle continua donc avec un sourire malicieux.

- Pour ce qui est de la destination… Nous pouvons nous retrouver dans un endroit connu et puis je vous laisse le choix de me faire la surprise quand à notre destination…

Elle lui fit un clin d’œil accompagné d’un petit rire.

- Cela vous convient-il ?

Et bien… Si ça peut réellement vous faire plaisir… Je reviendrais demain…

Preston respira profondément. Avait il bien compris? Oui! Pourquoi pas? Il n'était pas foncièrement taré...quoique après une soirée pareille il y avait de quoi perdre la boule.

Vraiment!? Ce serait merveilleux!

Il avait du mal à y croire. Serait ce possible qu'il lui a fait un peu d'effet? Ou était ce de la simple curiosité? Peu importait...

Pour ce qui est de la destination… Nous pouvons nous retrouver dans un endroit connu et puis je vous laisse le choix de me faire la surprise quand à notre destination…

Là, il resta simplement estomaqué. L'esprit en blanc. Elle voulait qu'il la surprenne. Mais comment? Lui, simple moldu...que pouvait il faire pour surprendre cette femme merveilleuse?..et puis, l'idée!...La seule qu'il pouvait avoir.

Je pourrais vous promettre un jet privé...mais pour aller n'importe où ça prendrait trop de temps...alors, au risque d'y jouer ma peau...un de ces trucs...les portoloins..

Il devait avoir l'air aussi anxieux qu'un adolescent éperdu...qu'importait. Si elle lui disait d'aller au bout du monde, il la suivrait sans ciller...Preston essaya de respirer convenablement, sans pourtant la quitter des yeux.

Vous connaissez la Jamaïque? Il y a un endroit sublime...ma famille y possède une maison...je suppose que ce ne sera pas pécher de trop d'audace...euh! il y a des domestiques et...la vue est fantastique...je suis sûr que ça vous plairait...

Il se passa la main dans les cheveux. Quelle manie! Mais là, il devait s'avouer être vraiment nerveux...

Ça...nous changerait de cette grisaille, il fait toujours beau là bas...enfin, presque tout le temps, mais en cette époque de l'année c'est au beau fixe.
Quelque part...entre ici et là...(FE Séléna) - Page 2 Portfolio00_big

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Sans trop savoir comment, il se trouva le courage de prendre sa main et la serrer doucement.

Vous rencontrer a été la chose la plus fascinante de ma vie...je ne veux pas vous perdre si vite, Selena...venez avec...mieux dit...emmenez nous à la destination que j'ai choisie...je suis sûr que ça vous plaira beaucoup...en plus, je promets me comporter comme le plus exemplaire des moldus.

Le tout accompagné d'un sourire a attendrir une pierre...

Si ça vous dit ( et il l'espérait de tout cœur!) on se retrouve demain, ici...à l'heure que vous voudrez...et après, ça m'est égal si ça fait mal au nombril ou n'importe quelle autre horreur...on déjeune à Ocho Rios...ça vaudra toujours le coup!...avec vous...même les feux de l'enfer feraient l'effet de caresses!

*Ok, Preston, t'es fichu pour de bon...à la prochaine, tu sautes d'une, dans le cratère d'un vulcan en éruption....Seigneur, qu'elle a des beaux yeux...!*

« Vraiment!? Ce serait merveilleux! »

Séléna ne pouvait s’empêcher de sourire face au soudain enthousiasme de Preston. On aurait dit un petit garçon à qui on vient d’assurer que le père noël ne l’oublierait pas cette année. Séléna confirma en lui disant qu’elle souhaitait qu’il la surprenne quand à la destination qu’ils prendraient le lendemain et sur le coup, il sembla totalement incapable même de réfléchir. L’avait-elle déboussoler à ce point ?! Non tout de même pas. Ce n’était pourtant pas une demande irréalisable puisqu’elle n’avait mis les pieds hors de l’Angleterre qu’une seule fois, pour se rendre à Moscou en compagnie de William. Mais ça, Preston ne le savait pas. Pendant qu’elle se faisait cette réflexion, il sembla enfin trouver puisqu’il repris bientôt la parole.

« Je pourrais vous promettre un jet privé...mais pour aller n'importe où ça prendrait trop de temps...alors, au risque d'y jouer ma peau...un de ces trucs...les portoloins.. »

Séléna eu un petit rire amusé, elle n’avait aucune idée de ce qu’était un jet privé mais elle se doutait que c’était un de ces moyens de locomotion moldu. Elle fut ensuite surprise qu’il lui propose de voyager par portoloins puisqu’elle lui avait déjà vaguement expliqué en quoi cela consistait mais elle n’en fit rien et réfléchit a ses possibilités d’obtenir un portoloin légal pour le lendemain.

- Si vous y tenez réellement mais vous risquez ne pas avoir l’air très fin à l’atterrissage… Il me faut cependant connaitre la destination tout de suite.

Oui car pour obtenir un portoloin, il fallait que la destination soit réglée à l’avance. Ce genre de truc ne vous emmenait pas n’importe où. Séléna s’arrangerait simplement pour le réactiver en toute illégalité depuis leur destinations afin de regagner l’Angleterre, mais ça, il valait mieux le cacher à Preston.

« Vous connaissez la Jamaïque? Il y a un endroit sublime...ma famille y possède une maison...je suppose que ce ne sera pas pécher de trop d'audace...euh! il y a des domestiques et...la vue est fantastique...je suis sûr que ça vous plairait... Ça...nous changerait de cette grisaille, il fait toujours beau là bas...enfin, presque tout le temps, mais en cette époque de l'année c'est au beau fixe. »

Séléna savait naturellement où se trouvait la Jamaïque mais elle n’y était jamais allé. Elle fit donc non d’un signe de tête à sa première question puis se dit qu’il serait tout a fait raisonnable d’expliquer au département des transports qu’elle ne voulait pas transplaner aussi loin. Séléna n’eu cependant pas réellement le temps de répliquer puisqu’elle sentit tout à coup une main chaude venir se poser sur l’une des siennes avant de la prendre doucement.

« Vous rencontrer a été la chose la plus fascinante de ma vie...je ne veux pas vous perdre si vite, Séléna...venez avec...mieux dit...emmenez nous à la destination que j'ai choisie...je suis sûr que ça vous plaira beaucoup...en plus, je promets me comporter comme le plus exemplaire des moldus. »

Il lui fit alors un sourire façon prince charmant et Séléna lui sourit doucement en retour. Pourquoi semblait-il tout à coup persuadé qu’elle allait changer d’avis ? Elle préféra donc le détromper tout de suite, elle l’avait assez fait marcher pour cette soirée.

- Rassurez vous monsieur Yates, je ne changerai pas d’avis si subitement… J’ai dit que je reviendrai et vous me reverrez demain… Serpentard, peut-être mais je n’ai qu’une parole.

Séléna remarqua distraitement qu’il ne savait pas ce que Serpentard pouvait bien vouloir dire mais il poserait surement la question à un moment ou un autre. Pour l’heure, il continuait sur sa lancée.

« Si ça vous dit on se retrouve demain, ici...à l'heure que vous voudrez...et après, ça m'est égal si ça fait mal au nombril ou n'importe quelle autre horreur...on déjeune à Ocho Rios...ça vaudra toujours le coup!...avec vous...même les feux de l'enfer feraient l'effet de caresses! »

Séléna rougit doucement au compliment qu’il venait de lui faire et elle se trouva toute chose durant plusieurs minutes. Puis, reprenant le dessus, pensant à sa mère qui la frapperait surement jusqu’à l’évanouissement pour agir de la sorte, Séléna se leva en souriant puis attrapa son manteau tout en répondant à Preston d’un ton chaleureux

- Et bien c’est d’accord monsieur Yates, je vous dis à demain, ici, vers… Neuf heures…. Passez une bonne nuit.

Séléna lui fit un immense sourire et ne tarda pas à partir de l’auberge pour transplaner en direction de son manoir. Une fois là bas, elle pris un bon bain chaud et se coucha, pas réellement fatiguée mais devant se lever tôt le lendemain matin pour passer au ministère avant de retrouver Preston. La nuit ne fut pas de tout repos pourtant, elle ne pu s’empêcher de poser mille et une questions à propos du comportement étrange du journaliste…

Le lendemain matin, elle fut debout à sept heures tapantes et après une bonne douche vivifiante, elle pris un petit déjeuné léger, qui lui fut servit pas les elfes de maison. Suite à ça, elle passa une robe légère à bretelle, d’un bleu pastel uni, mis des gants qui lui arrivèrent jusqu’aux coudes afin de cacher sa marque des ténèbres et sortit de chez elle après s’être emmitouflée dans sa cape. Elle transplana pour Londres et se rendit au ministère. Après une longue négociation, Séléna obtint son portoloin qui n’était qu’un stylo bille. Un joli sourire faisait souvent des miracles…

Il était bien neuf heure moins cinq lorsqu’elle ressortit du ministère et elle ne tarda donc pas à transplaner pour l’auberge qu’elle avait quitter la veille au soir. Sans plus de cérémonie, elle entra dans la pièce à la chaleur accueillante mais garda sa cape sur ses épaules, malgré le regard insistant de la femme du patron qui semblait se demander si la demoiselle n’était finalement pas folle. Séléna attendit patiemment que Preston vienne à sa rencontre puis elle l’entraina dehors après l’avoir salué poliment.

-Vous êtes prêt monsieur Yates ? Le portoloin va s’activer dans quelques minutes.

Souriant, Séléna présenta le stylo bille à Preston et lui fit signe de poser la main dessus. Alors la sensation familière d’être collé à cet objet survint puis ils partirent dans un tourbillon de couleurs, les longs cheveux de la demoiselle voletant autour de son visage durant un temps indéterminé mais relativement court avant d’atterrir lourdement sur le sol.

Enfin lourdement c’était vite dit. Puisque, emportée par l’élan, Séléna se retrouva littéralement étalée de tout son long sur Preston, lui-même allongé sur le dos. Le temps de reprendre ses esprits, Séléna resta la tête posées sur le torse du moldu avant de se rendre compte qu’elle avait atterri sur quelque chose qui respirait à un rythme plutôt irrégulier. Ecarquillant les yeux, Séléna se releva d’un bon, prenant appuis sur ses bras, une main plaquée de chaque coté de la tête de Preston pour se rendre compte qu’effectivement, il lui avait servit d’amortisseur.

- Oh je suis désolée ! Je ne vous ai pas fait mal au moins ?

Inquiète mais surtout mal à l’aise devant cette posture plus qu’ambiguë, Séléna se redressa et épousseta sa cape avant de l’enlever, c’était qu’il faisait bien plus chaud qu’en Angleterre. Sa robe lui arrivant jusqu’aux genoux ne cachait cependant pas grand-chose des trois cicatrices qu’elle portait à l’épaule droite. La jeune femme attrapa sa baguette et transforma sa cape en un chapeau de paille qu’elle plaça sur sa tête histoire de se protéger d’une insolation. Elle hésita un quart de seconde mais plutôt que de retirer ses gants, elle fit simplement disparaitre le tissu qui recouvrait ses mains, gardant ses avants bras recouverts de bleu pâle, même couleur que sa robe. Satisfaite, elle rangea sa baguette sous sa robe, fixement attachée sur le coté extérieur de sa cuisse gauche puis elle regarda Preston avec un grand sourire.

- Ca sera plus pratique comme ça… Je n’aurai pas trop chaud…

Elle alla ensuite attraper le stylo qu’elle comptait jeter dans la première poubelle qu’elle trouverait.

Un des problèmes de prendre des décisions sur un coup de tête est qu'il faut s'arranger le mieux possible pour en assumer les conséquences...

Si vous y tenez réellement mais vous risquez ne pas avoir l’air très fin à l’atterrissage…

Tenir, il y tenait réellement. Penser au portoloin lui provoquait un je ne sais quoi mais trop tard pour faire marche arrière. C'était décidé, le lendemain il arriverait à la Jamaïque avec la plus jolie des sorcières et ...tant pis pour son nombril!

Et bien c’est d’accord monsieur Yates, je vous dis à demain, ici, vers… Neuf heures…. Passez une bonne nuit.

À demain, Séléna...bon...euh! déplacement...faites des beaux rêves!

Passer une bonne nuit? Le plus probable est qu'il ne parvienne même pas à fermer l'œil. Comment le faire après une soirée aussi surprenante, si pleine de révélations et expériences et puis...il fallait se préparer pour le lendemain. Pas question de faire une apparition soudaine à la maison de la plage au risque de trouver sens dessus dessous...ou au pire des cas, sa sœur Viveka arrivée avec Dieu sait qui!
Il n'eut pas trop de mal à obtenir la communication téléphonique avec la maison d'Ocho Rios. Le fidèle Jimbo lui assura que tout serait fait selon ses souhaits et qu'il pouvait venir sans se faire de souci.

Comme prévu, il eut tout le mal du monde à concilier le sommeil mais cela ne l'empêcha pas le lendemain d'être sur pied bien avant l'heure du rendez vous...et dut tuer le temps en faisant les cents pas dans sa chambre, incapable de descendre prendre le petit déjeuner en pensant que, peut être pour le voyage qu'il allait entreprendre sous peu, il vaudrait mieux avoir l'estomac vide...sait on jamais!

À l'heure pile, elle fit son apparition. Son entrée dans la salle de l'auberge, couverte de sa cape ne manqua pas d'attirer l'attention et Preston la rejoignit rapidement, en souriant ravi. Deux minutes plus tard, elle l'avait pris du bras et l'entrainait à sa suite.

Vous êtes prêt monsieur Yates ? Le portoloin va s’activer dans quelques minutes.

Elle lui montra un simple et banal stylo bille. Preston considéra l'artéfact, on ne peut plus moldu d'un air assez suspicieux mais Séléna lui demandait déjà d'y poser sa main dessus. Jamais, il n'aurait pu imaginer une sensation pareille...un crochet avait pris son nombril et il se sentit emporté dans un tourbillon affolant, sans même pouvoir émettre un son. Sensation étrange, rayant franchement le désagréable mais qui dura un temps étonnamment court avant e se retrouver propulsé au sol. Seigneur, quel atterrissage!!!

Il resta là, étalé sur le sable, essayant de reprendre le sens de la réalité juste pour en ouvrant les yeux, découvrir la tête de la jeune femme appuyée sur son torse...c'est alors qu'il réalisa qu'elle lui était tombée dessus...au moins aurait il amorti sa chute.

Ça va bien, Séléna?

Elle releva la tête et le regarda en écarquillant les yeux, un peu gênée sans doute par cette position mais réagissant très vite, se redressa.

Oh je suis désolée ! Je ne vous ai pas fait mal au moins ?

Mal? ...Mais non voyons.

Il n'aurait reconnu pour rien au monde qu'il était absolument sonné et qu'il avait un peu de mal à fixer la vue ou à respirer convenablement. Elle, évidemment reprenait les esprits avec enviable facilité, se relevant, son premier réflexe fut d'épousseter sa cape avant de l'enlever d'un geste charmant. Le mieux à faire vu la chaleur régnante. Ce qui s'en suivit fut si magique et parfait que Preston ne songea même pas à essayer de se relever, sous peine de retomber sur son séant...la magie en action...cape transformée en chapeau de paille et gants en délicates mitaines en mousseline du même bleu que sa robe. Quelle vision parfaite!!!

Mais, bien entendu, on n'attendait pas de lui qu'il reste assis sur le sable à la contempler sans dire mot...une fois ne faisant pas coutume, Preston Yates était..muet! Rangée la baguette, elle le dévisagea en souriant.

Ça sera plus pratique comme ça… Je n’aurai pas trop chaud…

C'est...parfait...absolument parfait!

Il finit tout de même par se relever, tout heureux de se sentir d'une pièce.

Franchement...je ne crois que ce soit facile à s'habituer à ça...

Il se palpa, discrètement, le ventre pour vérifier que son nombril était encore à sa place et faillit soupirer soulagé mais se retint à temps.

Et bien...nous y voilà...qu'en dites vous?

D'un geste large il montra le paysage qui s'offrait à leurs yeux. Une plage au sable doré et fin, baignée par une mer cristalline, bordée d'une belle palmeraie sous un ciel d'un bleu éclatant.

Nous ne sommes pas loin de la maison, si ça vous dit, on peut y aller en marchant par la plage...ce serait mieux si on enlevait nos chaussures, c'est toujours plus agréable d'aller pied nus sur le sable...

Il fut sur le point de lui proposer de transplaner mais se dit qu'une expérience de locomotion sorcière au jour lui suffisait largement.

Celui ci est un de mes endroits préférés au monde...j'y viens souvent pour avoir quelques jours au calme, loin de tout. Il m'arrive d'y rester plus de temps, surtout quand je prépare une histoire ou un voyage d'investigation. Si cela ne vous ennuie pas, je peux vous montrer un peu de mon travail...disons que c'est ici que j'ai mon vrai bureau...loin de cet ogre de Camilla...venez!

D'un geste sans préméditation et tout naturel, il prit sa main et commença à marcher, tout en parlant de tout et de rien jusqu'à arriver aux larges degrés de pierre qui montaient vers ce qui semblait une petite jungle particulière. Ce ne fut pas une ascension fatigante et ils ne tardèrent pas à aboutir sur une pelouse très bellement soignée pour avancer vers la maison, encadrée d'un jardin luxuriant, ombragée d'arbres fleuris...faisant face à la mer scintillante de soleil.

Bienvenue, Miss Séléna Grey...faites moi l'honneur de vous sentir comme chez vous.

Preston était très fier de son refuge. Il avait certainement un peu menti en disant que la maison appartenait à sa famille, en fait elle était de sa propriété mais il ne voulait pas faire étalage de richesse, comme s'il essayait de l'impressionner avec cela. Demi pénombre et fraicheur étaient de mises sous ces latitudes, pleine de plantes, sols de pierre ou carrelage, tout s'accordait pour une ambiance tropicale mais douillette.

Ils arrivèrent à la terrasse où un domestique de couleur les attendait, souriant de toutes ses dents.

Bienvenu, Mister Preston...Mademoiselle!

Il s'en faillit de peu pour qu'il plonge en un révérence à l'ancienne.

Bonjour, Jimbo...tu peux arrêter de faire le pitre et nous servir un punch. Miss Grey aura certainement soif après notre promenade sur la plage...venez, Séléna...d'ici vous pouvez jouir du paysage sans affronter le soleil.

Il la laissa s'installer dans un confortable fauteuil d'osier et prit place , face à elle.

Alors...cela vous plait il?

Séléna était rassurée par le fait qu’elle n’avait pas malencontreusement blessé Preston. Il aurait manqué plus que ça qu’un de ses genoux tape au mauvais endroit et que le pauvre homme se retrouve impuissant durant plusieurs jours. Heureusement, ce genre d’incident ne vint pas entacher ce début d’escapade et la demoiselle, souriante, sortit sa baguette de sous sa robe afin de se débarrasser de sa cape maintenant bien encombrante puis de découvrir ses mains avant de ranger son arme pourtant bien inoffensive aux yeux des moldus. Elle ne releva les yeux qu’après avoir finit et fit un sourire radieux au journaliste qui la regardait alors d’une drôle de manière. Elle se dit que c’était surement à cause du fait qu’elle ait utilisé la magie devant ses yeux et même si pour elle, tout ceci était tout naturel, elle concevait parfaitement que ça ne le soit pas pour monsieur Yates.

« C'est...parfait...absolument parfait! »

Bien que la jeune femme se demandait à quoi se reportait cette remarque exactement, Séléna se contenta de sourire d’avantage. Preston ne s’était pas étendu sur ce sujet et elle n’osait pas réellement s’aventurer sur ce terrain là au cas où ça deviendrait gênant. Preston qui était encore assis sur le sable, se leva en se frottant distraitement l’abdomen.

« Franchement...je ne crois que ce soit facile à s'habituer à ça... »

S’habituer à quoi ? Au portoloin ? Où à la magie ? Séléna n’en savait rien mais après tout il venait de vivre une expérience légèrement traumatisante alors autant ne pas trop le presser pour le moment. La sorcière se contenta donc de rire d’amusement avant que l’homme ne l’interroge.

« Et bien...nous y voilà...qu'en dites vous? »

Séléna laissa alors son regard se promener sur le paysage paradisiaque. Elle n’était pas du genre a aimer le soleil mais elle devait bien avouer qu’une fois de temps en temps, cela faisait du bien… L’océan azur s’étendant a perte de vue sous leurs yeux et qui ramenait à chaque vague les effluves salées de la mer, le sable fin, doré et à n’en pas douté chauffé par le soleil, le ciel d’un bleu uni et presque parfait et la végétation environnante que le léger brin de vent faisait doucement onduler.

- C’est magnifique… Vraiment…

Le regard émeraude moins sombre que d’habitude à cause du soleil éclatant qui ne manquait jamais de les éclairer malgré le chapeau de paille, retomba sur le visage semble-t-il radieux de Preston.

« Nous ne sommes pas loin de la maison, si ça vous dit, on peut y aller en marchant par la plage...ce serait mieux si on enlevait nos chaussures, c'est toujours plus agréable d'aller pied nus sur le sable... »

Séléna approuva en silence et se pencha pour retirer ses chaussures tout en restant debout, faisant remonter ses jambes le temps de dénuder ses pieds. Pendant ce temps là, Preston ne tarda pas à continuer.

« Celui ci est un de mes endroits préférés au monde...j'y viens souvent pour avoir quelques jours au calme, loin de tout. Il m'arrive d'y rester plus de temps, surtout quand je prépare une histoire ou un voyage d'investigation. Si cela ne vous ennuie pas, je peux vous montrer un peu de mon travail...disons que c'est ici que j'ai mon vrai bureau...loin de cet ogre de Camilla...venez! »

Sans attendre son assentiment, Preston pris la main libre de Séléna dans la sienne et l’entraina à sa suite tout en expliquant à la demoiselle pourquoi il aimait tellement cet endroit. Elle devait bien admettre que c’était effectivement plus agréable que le froid glacial de Russie mais elle aimait aussi le froid ce n’était donc pas un problème pour elle. Qui était Camilla ? Surement cette fameuse secrétaire dont Séléna entendait si souvent parler, à moins que ça ne soit quelqu’un de plus haut placé que lui dans son travail.

- Je comprend pourquoi vous aimez tellement cet endroit monsieur Yates… Et je serai ravie de voir en quoi consiste votre travail.

Séléna observait le paysage devant elle et parfois baissait le regard pour observer ses pieds nus évoluer sur le sable fin et presque brulant. Elle trouvait cela amusant et puis les petits grains dorés lui chatouillaient doucement la plante des pieds. Bientôt le chemin déboucha sur une sorte d’escalier de pierre mais la demoiselle resta pieds nus, elle avait enduré bien plus douloureux que de se promener pieds nus chez mère nature. Laissant gentiment sa main emprisonnée par celle de Preston, elle suivait sans broncher il aurait pu la conduire n’importe où, elle n’en n’aurait absolument rien su. Une pelouse finement taillée pris bientôt place sous les pas de la demoiselle et elle su à cet instant qu’ils seraient bientôt arrivés. Ce ne fut qu’une fois sur le perron qu’elle rechaussa ses pieds. Pure bonne éducation qui consistait à ne pas rentré pieds nus chez quelqu’un.

« Bienvenue, Miss Séléna Grey...faites moi l'honneur de vous sentir comme chez vous. »

Séléna suivit Preston à l’intérieur et se sentit déjà bien mieux. En effet, il faisait plus frais dans la maison et la demoiselle n’était pas habituée à une chaleur aussi pesante que celle qui régnait dehors. Traversant le couloir sans plus de cérémonie pour arriver sur une terrasse toujours protégée de la plus part des rayons du soleil. Il y avait un homme qui les attendait et les accueillit avec un grand sourire

« Bienvenu, Mister Preston...Mademoiselle! »

Séléna, éduquée dans l’idée qu’on ne se souciait gère des servants, se contenta simplement de tourner les yeux vers l’homme, le visage impassible, se demandant ce que cela devait être de se faire servir par quelqu’un d’autre qu’un elfe de maison. Preston sembla plutôt proche de l’homme et répondit sans sembler se rendre compte du silence de la jeune femme.

« Bonjour, Jimbo...tu peux arrêter de faire le pitre et nous servir un punch. Miss Grey aura certainement soif après notre promenade sur la plage...venez, Séléna...d'ici vous pouvez jouir du paysage sans affronter le soleil. »

Un Punch ? Qu’est-ce que cela pouvait bien être encore ?! La curiosité de la demoiselle fut légèrement satisfaite en entendant la suite puisque apparemment il s’agissait d’une sorte de boisson. Elle suivit son ôte et pris place dans un fauteuil ma foie bien confortable malgré la matière dans laquelle il était fait.

« Alors...cela vous plait il ? »

- Oui… Enormément… C’est une vue magnifique…. Ca change grandement de la forêt dense qui entour mon manoir…

Oui, son manoir. Puisque sa mère était morte une année plus tôt, le propriétaire légitime du manoir était Solal, son oncle, mais celui-ci lui avait bien volontiers laisser la charge de la bâtisse. Après tout, même si Elisabeth était sa meilleure amie, elle s’imaginait tres mal vivre sous le même toit que le couple d’amoureux. Alors elle vivait seule dans son grand manoir avec pour seule compagnie ses deux elfes de maison. Mais Séléna était du genre solitaire… Sans réellement savoir pourquoi, elle expliqua à Preston pourquoi elle possédait un manoir alors qu’elle était si jeune.

- Ma mère est partie à l’aventure l’année dernière pour suivre un homme… Elle m’a laissé le manoir… Et comme elle n’était pas du genre attentionnée et que j’ai un métier, je suis sur qu’elle ne reviendra pas de si tôt…

En réalité, Séléna avait réduit elle-même sa mère en cendre un jour où cette dernière avait eu le malheur de l’insulter dès le réveil alors qu’elle était non seulement majeur mais aussi sortit du collège. Ca, seuls les mangemorts en qui elle avait un minimum de confiance étaient au courant, les autres, elle leur avait raconté la même histoire qu’à Preston.

- Dites moi… Qu’est-ce que c’est du Punch ?

Preston jouit intensément de la promenade qui les mena jusqu'à la maison. Autant par le vif plaisir, toujours ressenti, de retrouver cet endroit qi'il aimait tant comme par la plaisante sensation de bien être qui le gagnait en sentant la main de Séléna dans la sienne.

Sûrement habituée à des servants plus stylés, Miss Grey ne sembla pas trop apprécier les manières un peu cavalières de Jimbo, toujours disposé à rire sans trop se soucier de ce pourrait penser son prochain. Esprit libre, plus camarade que domestique, Jimbo l'avait même suivi dans quelques unes de ses aventures, promu depuis au rang d'assistant, Preston avait essayé de le convaincre de venir avec lui en Angleterre mais au bout de deux mois, Jimbo qui dépérissait à vue d'œil, lui avait avoué qu'il était malsain de vivre dans la grisaille d'une ville où personne ne sourit et est trop pressé pour apprécier les merveilles de la vie.

La jeune femme s'était néanmoins déclarée ravie par ce qu'elle découvrait...un peu difficile autrement, cet endroit était un bout de paradis, aux dires de Miss Grey très différent à la dense forêt entourant son manoir.

Un endroit triste pour une jeune femme comme vous. Le soleil vous sied plus que le gris du ciel, si habituel chez nous, vous yeux deviennent plus verts et croyez moi...l'effet est saisissant.

Elle en parlait pas très volontiers de sa vie privée et Preston respecta cela, même après tout ce qu'ils avaient partagé depuis de la veille, ils n'étaient qu'à peu près des inconnus l'un pour l'autre...mais quoiqu'il en soit, il ne pouvait pas nier être fasciné par la jeune femme, le fait qu'elle soit sorcière avait certainement quelque chose à y voir...c'était l'éclat mouvant de ses yeux d'émeraude qui mettait son bon sens...sens dessus dessous!

Dites moi… Qu’est-ce que c’est du Punch ?
La question, si innocente, le fit retomber sur terre et il se fit un devoir de lui expliquer, le mieux qu'il put, en quoi consistait cette boisson raffraîchissante traditionnelle de toutes les îles des Caraïbes.

C'est un mélange de jus de fruits tropicaux...orange, ananas, fruit de la passion, quelques ingrédients secrets dont j'ignore même les noms et un peu de rhum...le tout servi très froid, c'est la boisson parfaite pour se remettre d'aplomb avec cette chaleur.

C'est le moment que choisit Jimbo pour apparaître en portant, avec un style impeccable, sitôt démenti par son énorme sourire, un plateau avec deux verres, artistiquement ornés, qu'il posa, révérencieusement, face à eux.

Avec les compliments d'Océa, mister!

Remercie là de notre part, Jimbo.

Dès qu'il eut disparu, Preston se tourna vers la jeune femme en faisant des efforts pour garder son sérieux.

Faut excuser Jimbo, c'est un type pittoresque, très à la couleur locale...encore heureux qu'il ne mette pas de l'ambiance avec du reggae...mais il est bon juge de caractères et a deviné de suite que vous n'êtes pas du genre à écouter cette classe de musique.

Il sourit, ravi et leva son verre:

À vous, Séléna. Merci d'être ici avec moi!

Dégusté le punch et après un moment passé à jouir du paysage parfait et de l'agréable brise marine, Preston l'entraina vers son antre sacré.

Il avait réservé pour devenir son lieu de travail une pièce dont la vue plongeante sur le parc et la mer donnait l'impression d'être beaucoup plus grande, deux des quatre murs étaient des baies vitrées. Aménagé avec confort hétéroclite l'ensemble donnait l'impression d'être un mélange, très réussi de bibliothèque, musée, galerie artistique et coin travail muni de tous les avantages de la technologie moderne: ordinateur, téléphones, fax, télévision.

Mon travail exige que je sois à la une avec ce qu'il se passe aux quatre coins du monde.

Il la mena vers diverse photos accrochées aux murs, les unes merveilleuses vues de la nature, d'autres pathétiques scènes de guerre. D'autres, beaucoup en fait montraient des photos d'enfants aux sourires timides ou parfois resplendissants au milieu de scènes de chaos révoltant...

Ce sont mes préférées. Elles ont été faites par un ami, Max Parke, un photographe fantastique...cette série s'appelle "Sourires de la misère"...je ne suis pas aussi bon photographe...celles de la guerre sont à moi, je dois dire que ça me déprime...mais enfin. Je fais des choses plus agréables quand même...comme interviewer le Dalai Lama...ou la mère Thérèse...j'ai même fait un reportage sur les pandas géants en Chine...jolies bêtes mais j'ai failli me casser le cou pour prendre ces photos là...

Il lui montra des belles photos tout couleurs des mignons gros pandas à l'air si placide.

Ils ont l'air sympa...mais rien à faire, ce sont des sacrées bestioles pas commodes du tout.

Disposées par ci par là, il y avait plusieurs photos de lui même en compagnie de célébrités de tout poil et plume...chefs de tribus africaines, un scheik arabe, un chef moudjahidine afghan au regard féroce.

Celui là m'a attaché à un poteau et menaçait de me donner en pâture à se chiens...un type adorable, on est devenus amis par la suite...il adore les pandas!

... Fidel Castro, le Pape, Bono, Lady Diana...Mickey Mouse...

Comme quoi on fait un peu de tout dans ce genre de travail...on rencontre des gens intéressants, d'autres imbuvables...on court des risques mais aussi on s'en tire avec une bénédiction en direct du Pape en personne...même si je ne suis pas catholique....mais pas exigeant non plus...

Un Misté Pre'ton a faire vibrer les vitres mit fin à ce tour guidé dans son petit monde. Une femme d'imposante carrure, vêtue de blanc, un fichu immaculé aussi serrant sa tête d'ébène, les jaugeait ,mains aux hanches, l'air sévère.

Heure de passé à table, Misté Pre'ton...mam'zelle!

Demi tour, droite. En marche. Preston s'empressa de prendre doucement Séléna par le bras, lui murmurant à l'oreille:

C'est Océa, la mère de Jimbo...la meilleure cuisinière de l'île...mais aussi un sergent major...pas de crainte, elle a un coeur d'or. Je suis sûr qu'elle va nous gâter.

Jimbo a appo'té des langoustes ce matin!, annonçait Océa, et des huîtres...et plein de bonnes choses...faut vous mett'e quelque chose sur l'os...

Ça promettait! Il espéra seulement que ses folkloriques domestiques ne déplaisent pas trop à la jeune femme.

Quand nous réussirons à nous lever de la table...il faudrait filer le vite possible avant qu'Océa ne nous oblige encore à dormir la sieste ou Dieu sait quoi encore...je voudrais vous emmener plutôt faire un tour...qu'en penses vous? Il y a des endroits merveilleux dans les alentours...et la voiture a de l'air conditionné, pas de crainte!

« Un endroit triste pour une jeune femme comme vous. Le soleil vous sied plus que le gris du ciel, si habituel chez nous, vous yeux deviennent plus verts et croyez moi...l'effet est saisissant. »

Séléna fut surprise par la remarque mais moins que la veille, c’était qu’elle se posait beaucoup de question sur cet homme qui avait un comportement bien étrange envers elle depuis quelques temps. Malgré son haussement de sourcils, elle eu un petit sourire reconnaissant au compliment qu’il venait de lui faire. Elle était jolie en effet, mais à Poudlard, à coté d’Elisabeth, elle faisait pâle figure. Bien entendu, elle n’avait jamais été jalouse de son amie, on n’avait pas élevé Séléna pour être la plus belle, mais pour être le parfait petit soldat. Quoi qu’il en soit, elle enchaina sur une question qui devait paraitre bien ridicule aux yeux de Preston mais après tout, elle n’allait pas boire quelque chose sans savoir ce qu’il y avait dedans.

« C'est un mélange de jus de fruits tropicaux...orange, ananas, fruit de la passion, quelques ingrédients secrets dont j'ignore même les noms et un peu de rhum...le tout servi très froid, c'est la boisson parfaite pour se remettre d'aplomb avec cette chaleur. »

Ainsi il y avait un peut d’alcool la dedans, il fallait donc à ce qu’elle veille à ne pas en abuser. La demoiselle n’avait pas l’habitude de boire alcoolisé et on lui avait toujours enseigné à rester maitre de ses actes et de ses pensées. Qualité indispensable en temps de guerre, surtout lorsqu’on était au beau milieu de celle-ci. Les deux personnes furent interrompus par le retour du maitre d’hôtel qui revenait les bras chargés d’un plateau contenant deux grands verres plein d’un liquide qui paraissait très appétissant.

« Avec les compliments d'Océa, mister. »

« Remercie là de notre part, Jimbo. »

Alors que l’homme les laissait de nouveau en tête à tête, la demoiselle se demandait bien qui pouvait être cette fameuse Océa mais ne dit rien comme Preston reprenait.

« Faut excuser Jimbo, c'est un type pittoresque, très à la couleur locale...encore heureux qu'il ne mette pas de l'ambiance avec du reggae...mais il est bon juge de caractères et a deviné de suite que vous n'êtes pas du genre à écouter cette classe de musique. »

Et qu’en savait-il ?! Séléna ne savait pas réellement ce qu’était le Reggae mais elle écoutait bien les Bizarr’s Sisters, mais elle doutait qu’il connaisse ce groupe

« À vous, Séléna. Merci d'être ici avec moi! »

Séléna leva son verre et gouta volontiers à ce nouveau breuvage. C’était agréable, il avait raison, et tellement frais qu’elle le sentait descendre jusque dans son estomac. Consciente malgré tout d’avoir une attitude quelque peut cavalière envers le dénommé Jimbo, Séléna préféra s’expliquer à Preston.

- Je suis… Un peut perturbée que vous soyez servit par un homme… Chez nous, enfin chez certains, ce sont des elfes de maison qui ont ce rôle… Ils ne vivent que pour ça… Demandez leur s’ils veulent être payés, et vous les choquerez à coup sur… J’en ai moi-même deux

Les deux verres furent bien vite vidés avec cette chaleur peut coutumière, surtout pour la jeune femme et Preston, se souvenant qu’elle s’était dit ravie de pouvoir découvrir en quoi consistait son métier, l’entraina de nouveau à l’intérieur dans un bureau très éclairé et plein de photo qu’il se mis en devoir de lui décrire.

« Ce sont mes préférées. Elles ont été faites par un ami, Max Parke, un photographe fantastique...cette série s'appelle "Sourires de la misère"...je ne suis pas aussi bon photographe...celles de la guerre sont à moi, je dois dire que ça me déprime...mais enfin. Je fais des choses plus agréables quand même...comme interviewer le Dalai Lama...ou la mère Thérèse...j'ai même fait un reportage sur les pandas géants en Chine...jolies bêtes mais j'ai failli me casser le cou pour prendre ces photos là…

Qui étaient ces noms célèbres ? Elle n’en n’avait aucune idée, ne s’étant jamais réellement intéressée aux stars du monde moldu. Il fallait dire qu’il fallait déjà du courage pour suivre les cours de Binns alors si en plus elle devait se souvenir de tous ces noms… Pas touchée le moins du monde par les photo montrant les paysages dévastés par la guerre, Séléna posait un regard placide sur les clichés pourtant bien faits. Elle était aussi amusée par le fait que les photo ne bougent pas. Elle devrait peut-être lui montrer a quoi ressemblaient les photo sorcières…

« Ils ont l'air sympa...mais rien à faire, ce sont des sacrées bestioles pas commodes du tout. »

Séléna n’avait elle-même jamais vu de panda en vrai… Elle sourit et continua de regarder les différentes photo qui défilaient sous ses yeux. Les autres semblaient plus gai, et on voyait Preston en différentes compagnies et Séléna ne pût retenir un léger rire amusé en le voyant en compagnie d’un homme déguisé en énorme souris à short rouge vif.

« Comme quoi on fait un peu de tout dans ce genre de travail...on rencontre des gens intéressants, d'autres imbuvables...on court des risques mais aussi on s'en tire avec une bénédiction en direct du Pape en personne...même si je ne suis pas catholique....mais pas exigeant non plus. »

Oui, les moldus croyaient en Dieu, elle, elle croyait en Merlin, un homme dont elle était sure qu’il ait un jour existé. Mais ils n’allaient pas s’engager dans ce genre de discution qui amenait généralement des débats sans fin. Elle allait lui répondre quand une voix féminine retenti avec un drôle d’accent.

« Heure de passé à table, Misté Pre'ton...mam'zelle ! »

Surprise, Séléna observa Preston réagir au quart de tours en emboitant immédiatement le pas à la femme tout en entrainant Séléna, la prenant par le bras, pour lui faire suivre le mouvement. Elle était stupéfaite par un tel comportement mais elle ne dit rien et écouta Preston lui chuchoter quelque chose

« C'est Océa, la mère de Jimbo...la meilleure cuisinière de l'île...mais aussi un sergent major...pas de crainte, elle a un cœur d'or. Je suis sûr qu'elle va nous gâter. »

Crainte ?! Paraissait-elle donc si chétive que ça ?! Séléna fut plus amusée qu’autre chose par la remarque. Mais elle savait au moins maintenant qui était la fameuse Océa qu’ils suivaient tout deux dans les couloirs alors que la femme leur expliquait ce que son fils avait ramené pour le déjeuné. A la remarque fort claire qu’elle les trouvait bien trop maigre, Séléna ne pût s’empêcher de baisser les yeux sur son corps pour voir si vraiment elle était si mince que ça… Une minute plus tard, elle jugea qu’elle n’était certes pas bien grosse mais pas au point de faire pitié.

« Quand nous réussirons à nous lever de la table...il faudrait filer le vite possible avant qu'Océa ne nous oblige encore à dormir la sieste ou Dieu sait quoi encore...je voudrais vous emmener plutôt faire un tour...qu'en penses vous? Il y a des endroits merveilleux dans les alentours...et la voiture a de l'air conditionné, pas de crainte ! »

Séléna leva les yeux vers Preston et sourit, avait-il peur qu’elle parte seule et le plante là parce qu’il y faisait trop chaud ? Il semblait en tout cas déterminé à ne pas l’effrayer. Si seulement il savait ce que la jeune femme était capable de faire avec son masque sur le visage, ce serait surement lui qui aurait peur. Mais elle ne dit rien et se laissa conduire à table. Celle-ci croulait sous les plateaux de fruit de mer en tout genre et la demoiselle n’osait pas commencer, n’ayant pas l’habitude de manger ce genre de choses. Elle repris plutôt.

- Je serai ravie que vous me fassiez découvrir cet endroit que vous semblez si bien connaitre… Et puis, il jamais elle veut nous obliger à faire la sieste, il suffit de ne pas l’écouter… Croyez vous qu’elle voudrait qu’on dorme dans la même chambre ?

Sourire taquin et regard malicieux pour le coups. Elle était hilare intérieurement de s’imaginer cette femme les pousser dans le dos et les border dans le même lit avant de leur souhaiter la bonne nuit à la manière d’une mère poule, c’est-à-dire a l’aide d’un gros bisou sur le front. Elle repris une fois qu’ils furent seuls, raconter la magie à Preston, d’accord, mais pas à tout le monde.

- Les photo sorcière ne sont pas immobiles… Elles… ‘‘vivent’’ les personnes et les paysages représentés sont mouvants… C’est pareil dans les tableaux peints… Il y en a des centaines et des centaines à Poudlard … C’est pour ça qu’on s’y perd facilement… Sans compter les escaliers qui bougent sans arrêt eux aussi…

Séléna vérifia qu’ils soient toujours seuls et sortit sa baguette qu’elle pointa sur la table à un endroit dépourvu de plat. Bientôt une petite photo en noir et blanc apparu, elle représentait un portrait de famille. La mère, petite brune très belle et stricte à coté du père, grand brun au même regard que Séléna et qui portait une petite fille d’à peine deux ans dans ses bras et qui gigotait doucement dans les bras de son père, lui faisant de temps à autre un gros câlin et l’homme la regardait alors comme le plus merveilleux des trésors alors que la mère semblait n’en n’avoir strictement rien à faire… Séléna tendit la photo à Preston et précisa.

- Ce sont mes parents… J’avais pas encore deux ans…

Ça ne pouvait pas rater. Une autre des flagrantes différences entre leurs mondes, avait retenu son attention.

Je suis… Un peut perturbée que vous soyez servit par un homme… Chez nous, enfin chez certains, ce sont des elfes de maison qui ont ce rôle… Ils ne vivent que pour ça… Demandez leur s’ils veulent être payés, et vous les choquerez à coup sur… J’en ai moi-même deux.

Là, Preston se trouva presque à court d'arguments, en commençant par le fait qu'il n'avait pas la moindre idée sur les elfes de maison ni à quoi ça pouvait ressembler mais faisant comme si rien il préféra l'emmener voir son lieu de travail. Il faillit se sentir presque désappointé par le peu d'enthousiasme démontré face aux photos...mais en y réfléchissant il se dit qu'après tout, la jeune sorcière ne devait connaître aucun de ces illustres personnages et que ça ne devait pas lui dire grand chose le voir faire des simagrées en compagnie d'une souris géante...

L'apparition d'Océa pour les convier à passer à table créa un petit intermède, la jeune femme sembla , encore une fois, un peu choquée par les manières un peu cavalières de la mère de Jimbo. Preston lui, y était si habitué qu'il n'y voyait rien de mal.

Il adora son regard malicieux et son regard taquin en parlant justement des façons d'Océa.

Et puis, il jamais elle veut nous obliger à faire la sieste, il suffit de ne pas l’écouter… Croyez vous qu’elle voudrait qu’on dorme dans la même chambre ?

Il sourit à son tour, sûrement avec autant de malice.

Je suis sûr qu'elle ne se prendrait pas de telles libertés.

Bien sûr, le cas étant il aurait été le dernier à se plaindre...

Et puis voilà que pour mettre une broche d'or à ce moment parfait, Séléna sortit sa baguette et fit apparaître une photo...mais pas n'importe quel cliché en blanc et noir...celui ci...vivait!

En voyant son expression ébahie...encore une fois, la jeune sorcière crût bon donner une explication qui le plongea encore plus dans la perplexité.

Les photo sorcière ne sont pas immobiles… Elles… ‘‘vivent’’ les personnes et les paysages représentés sont mouvants… C’est pareil dans les tableaux peints… Il y en a des centaines et des centaines à Poudlard … C’est pour ça qu’on s’y perd facilement… Sans compter les escaliers qui bougent sans arrêt eux aussi…

Incroyable...c'est fascinant!

Il prit la photo et la regarda de près. L'expression dure de la mère le choqua tout autant que celle du père l'attendrit.

Ce sont mes parents… J’avais pas encore deux ans…

Un rien de chagrin sembla voiler sa voix ou peut être ce n'était qu'une impression.

Vous avez le regard de votre père...et la beauté de votre mère.

Il ne voulut pas ajouter que sa présente expression lui laissait deviner plus d'une tragédie. Derrière ces yeux merveilleux se cachaient plus de secrets qu'il ne pourrait jamais atteindre...mais le moment n'était pas venu. Le repas finit en gaieté en bavardant de tout et de rien. La présence quasi constante d'Océa ou Jimbo les empêcha de parler un peu plus sur le merveilleux monde de la magie, c'est pour cela, que sans trop de souci pour les manières une fois quittée la table Preston ne douta pas un instant à prendre sa main et la guider vers l'extérieur où ils furent accueillis par une chaleur torride mais pas de longue durée, déjà Jimbo, au sourire resplendissant, garait devant eux un véhicule 4X4.

Avec cet engin, on peut arriver là où une voiture courante n'avancerait pas deux mètres...nous n'avons pas l'avantage de pouvoir nous déplacer dans les airs...ce qui entre nous, ne me tente pas trop mais je suis sûr que vous allez trouver ça très confortable...surtout qu'il ne fera pas chaud à l'intérieur.

Nature luxuriante. Verdeur infinie. Couleurs et contrastes. Alternant mer et forêt tropicale, le paysage leur délivrait des panoramas à en couper le souffle. Même Preston, qui connaissait par cœur chaque détour de chemin, ne pouvait s'empêcher de rester soufflé par la beauté de ce qui s'offrait à leurs yeux. Tout dépendait de la lumière, expliqua t'il...un paysage peut changer d'aspect seulement grâce aux jeux de la lumière...

Combien d'heures cela faisait il qu'il l'emmenait d'un endroit à l'autre? Il en avait perdu conscience. La seule chose dont il était sûr est d'avoir parlé pire qu'une perruche et qu'elle n'avait fait que des questions et des commentaires très ponctuels.

En arrêtant la voiture face à la mer, alors que le soleil tombait doucement à l'horizon, Preston se tourna vers elle,un sourire satisfait mais aussi un rien contrit aux lèvres.

Nous n'en avons vu qu'un petit peu...mais je crois que c'est plus que suffisant pour un jour. Pour découvrir vraiment cette île il faut plus de temps et je ne veux pas abuser de votre patience...on s'est assez baladés en voiture...venez, là, la plage, il y a un endroit charmant ou on pourra boire quelque chose...il ne fait plus chaud en ce moment, une fois que le soleil est parti...vous allez voir, c'est en extrême agréable.

Cinq minutes plus tard, ils marchaient sur le sable à peine tiède,la brise était, comme prédit très agréable...et il avait repris sa main, comme s'il n'y avait rien de plus normal au monde. Sa proximité le rendait heureux...rien à dire là dessus.

Et puis, bien sûr, l'idée du siècle...la faute à cette ambiance de rêve, à cette journée incroyable...à tant de petits détails qui s'accumulaient depuis leur rencontre. Sans rien dire, pour une fois, il l'attira doucement vers lui.

Ne m'en veux pas...mais je ne peux pas l'éviter!

Et sans rien ajouter d'autre, se pencha vers elle et l'embrassa sur la bouche...quitte à se prendre la baffe de sa vie...mais soit ce que ce soit, ça aurait valu le coup!

Preston était naturellement stupéfait par l’idée qu’une photographie ou une peinture puisse bouger toute seule mais quoi de plus normal puisque le monde de la magie lui était totalement étranger ou presque. Séléna n’en fit donc pas de cas et pour prouver ses dires, lui montra le seul portrait de famille qu’elle possédait.

« Vous avez le regard de votre père...et la beauté de votre mère. »

La demoiselle eu un sourire et remercia Preston du compliment. Il était vrai qu’elle avait d’avantage pris du coté de sa mère, mais rien n’était sur, ses parents étant tout deux brun. Par contre, elle avait bel et bien les yeux de son père et c’était ça, plus que toute autre chose, qui la rattachait à la famille Grey. Tout ceux qui avaient un jour eu le malheur de regarder son père ou son oncle droit dans les yeux, savaient immédiatement que Séléna faisait partit de la même famille rien qu’en voyant son regard à elle. Elle n’ajouta rien quand à ce qui concernait ses parents, jugeant qu’il n’était pas réellement de bon ton de raconter que son père avait été tué l’année suivante et que sa mère était devenue folle et l’avait élevée d’une manière on ne peut plus dure et cruelle ce qui avait sans nul doute contribué à son dédoublement de personnalité.

Le repas continua sans que la magie soit de nouveau abordée, les domestiques faisaient de constants allés retours et Séléna avait toujours peur d’être surprise en train de parler de baguette magique ou de choses pas très naturelles pour des Moldus. Elle écoutait donc volontiers Preston tout en découvrant certains mets pour la première fois de sa vie. Une fois le repas fini, les deux jeunes gens sortirent de table et Preston ne perdit pas une seconde pour prendre Séléna par la main afin de la conduire à l’extérieur comme si elle n’était pas capable de marcher toute seule. Ne pipant mot, elle s’interrogeait néanmoins encore plus sur l’attitude de plus en plus proche de Preston. Ils arrivèrent à l’extérieur et Séléna eu l’impression d’étouffer sous la chaleur mais bientôt ils purent monter dans la voiture et ils partirent.

« Avec cet engin, on peut arriver là où une voiture courante n'avancerait pas deux mètres...nous n'avons pas l'avantage de pouvoir nous déplacer dans les airs...ce qui entre nous, ne me tente pas trop mais je suis sûr que vous allez trouver ça très confortable...surtout qu'il ne fera pas chaud à l'intérieur. »

Séléna sourit avant de répondre qu’elle était déjà monté dans une voiture. Les sorciers avaient eu aussi des voitures pour certains et le permis de conduire moldu. Et le paysage filait sous les yeux brillants de Séléna qui écoutait Preston monologuer sans s’arrêter. A tel point qu’au bout d’un moment, la jeune femme ne s’intéressa plus à l’environnement et observa Preston à la fois fascinée par sa capacité a parler autant et aussi amusée parce qu’il ne semblait pas savoir comment s’arrêter de parler. D’ailleurs Séléna se demandait comment elle avait fait pour ne pas s’endormir à la fois bercée par les vibrations de la voiture et par les paroles constantes de Preston qui semblaient ronronnées comme une drôle de ritournelle.

Puis, sans que Séléna n’ait vu le temps passer tellement elle était occupée à observer Preston en train de parler, curieusement même pas tentée de le faire taire par des nouvelles techniques de torture, la voiture s’arrêta dans un endroit ma foie plutôt romantique sous la lumière orangée du soleil couchant. Toujours assis dans la voiture, il se tourna pour faire face à Séléna qui le regardait avec amusement puis il continua a parler… Quelle surprise…

« Nous n'en avons vu qu'un petit peu...mais je crois que c'est plus que suffisant pour un jour. Pour découvrir vraiment cette île il faut plus de temps et je ne veux pas abuser de votre patience...on s'est assez baladés en voiture...venez, là, la plage, il y a un endroit charmant ou on pourra boire quelque chose...il ne fait plus chaud en ce moment, une fois que le soleil est parti...vous allez voir, c'est en extrême agréable. »

Séléna sourit et retenant un bâillement à s’en décrocher la mâchoire, elle accepta de le suivre. Un peut de marche ne lui ferait certainement pas de mal et lui permettrait de se réveiller un peut plus. Séléna fut ravie qu’effectivement la chaleur soit plus clémente et qu’il y ait ce petit brin de vent qui la réveillait totalement. Toujours main dans la main avec Preston, ils marchaient lentement l’un a coté de l’autre en écoutant les bruits de la mer et Séléna respirait à grande bouffées l’air marin. Elle repris dans un murmure, la tête toujours pleine de questions, s’étonnant aussi de le laisser la prendre par la main aussi facilement.

- Il n’y a pas a dire, je préfère amplement marcher… Je crois que la voiture m’endors… C’est vraiment un endroit magnifique…

Preston était curieusement silencieux depuis plusieurs minutes et Séléna se demanda s’il n’avait pas épuisé son taux de parole pour la journée mais elle n’en fit pas la remarque et fut surprise lorsqu’elle se retrouva plaquée contre Preston qui la regardait d’un drôle d’air.

« Ne m'en veux pas...mais je ne peux pas l'éviter ! »

Euh… Eviter quoi ???!!! De quoi parlait-il ? A propos de quoi lui en voudrait-elle ? De parler tout le temps ? Si ça l’ennuyait tant que ça elle se serait surement arranger pour ne jamais le revoir au contraire. Mais Séléna n’eu pas réellement le temps de se poser toutes ces questions ou même de les poser à Preston qui se penchait déjà sur elle alors qu’elle écarquillait les yeux d’avantage au fur et a mesure. Puis, l’inévitable se produisit lorsque les lèvres du journaliste se posèrent doucement sur celles de la sorcière….

La première réaction que la demoiselle eut, ce fut de se figer au possible, surprise par une telle initiative mais la seconde suivante, elle se dit qu’elle aurait finalement dût s’y attendre et que cela expliquait l’attitude du jeune homme. Se détendant après coup, son premier réflexe fut cependant de s’éloigner un peut trop vite de Preston. Ne sachant pas quoi faire, le regard perdu dans le vide, elle marmonna plus pour elle-même qu’autre chose…

- Alors c’était donc ça… J’aurai dût y penser… Mais quel troll je fais… Je fais quo…

Une petite sonnette d’alarme s’alluma dans son cerveau, lui rappelant que Preston était toujours là et pouvait entendre ce qu’elle disait. Elle leva alors un regard déterminé vers le visage de celui-ci, les yeux brillants, le regard profond, elle pencha légèrement la tête sur le coté puis se décida en un quart de seconde. C’était que le baisé avait été agréable malgré tout alors… La demoiselle s’approcha de nouveau de Preston et fit glisser une main sur la nuque de ce dernier avant de joindre leurs lèvres a son tour d’une manière douce, sensuelle, presque timide… Mais la demoiselle, loin d’être un ange, ne se contenta pas d’un inoffensif bisou sur la bouche et approfondit le baisé avec toute l’assurance qu’elle n’avait pas. Quand l’embrassade pris fin, elle se permis un petit rire amusé avant de taquiner.

- Vous aviez prévu ça depuis combien de temps monsieur Yates ?

Amusée, elle se mordit nerveusement la lèvre inferieur puis repris avec un air malin et un regard indéfinissable

- Mais je dois vous prévenir… Je ne suis pas un ange…

Être impulsif formait part de sa nature mais normalement il gardait une certaine maitrise de la situation mais cette fois, ça avait été plus fort que lui. Ces yeux verts avaient beaucoup à voir dans tout ça et si on ajoutait le paysage idyllique, la douce chaleur régnante, le soleil couchant et cette mer placide...il y avait de quoi carrément perdre la tête.

La première réaction de la jeune femme fut de se figer, la seconde de se détendre un peu, la troisième de se séparer, un peu trop vite quand même, en ayant l'air un peu perdue. Pas de gifle, c'était déjà ça! Certainement un peu abasourdie par tant d'audace elle murmura tout bas:

Alors c’était donc ça… J’aurai dût y penser… Mais quel troll je fais… Je fais quo…

Sans doute, Seléna ne pensa pas qu'il aurait pu entendre, le fait était que oui. Preston avait une ouïe très aigüe, chose très utile dans sa profession. Ces mots un peu décousus faillirent le faire sourire mais il s'en garda bien. Le journaliste s'attendait une riposte cinglante pour le remettre à sa place et sûrement ce qui suivrait serait un départ intempestif de la demoiselle moyennant l'usage de la magie dont, pas de doute, elle avait grande maitrise.
Mais non...pas du tout alors! Et cette fois ce fut le tour de Preston d'être surpris...très agréablement qui est plus.

Au lieu de le planter là, la jeune sorcière leva la tête vers lui, son regard profond...ses yeux émeraude brillant comme jamais. un demi pas plus tard, elle était tout prés de lui et sa main, s'élevant gracieusement, se glissa sur la nuque de Preston et attirant légèrement son visage vers le sien, chercha sa bouche pour un baiser incroyablement doux, empreint d'une sensualité qui le secoua, se montrant presque timide au premier abord, pour le surprendre encore plus en approfondissant cet attouchement avec une assurance délicieuse qui finit par lui faire tourner la tête pour de bon. Il aurait voulu que cela dure éternellement mais bien entendu toute bonne chose a sa fin.

En se séparant, elle le dévisagea, taquine, avec un petit rire malicieux.

Vous aviez prévu ça depuis combien de temps monsieur Yates ?

Un peu pris de court, il aurait pu presque rougir, pris en faute comme un collégien faisant l'école buissonnière mais au lieu de cela, il se contenta de prendre son air le plus innocent.

Disons...deux minutes!

Elle s'amusait un peu à ses dépends même s'il la devina un peu nerveuse, en la voyant se mordre la lèvre, d'un geste qui résultait adorablement attirant, puis son expression changea imperceptiblement. Indéfinissable malice.

Mais je dois vous prévenir… Je ne suis pas un ange…

Ange ou pas, elle était la plus jolie et séduisante sorcière que mortel puisse croiser et pour être sincère, Preston se moquait pas mal qu'elle fut ou non une créature angélique...pas avec ces yeux, de toutes façons!

Cela ne me fait pas peur. Tant que tu ne cherches pas à me réduire en cendres avec ta baguette, je me considèrerai le plus heureux des hommes!

Et pour donner plus de poids à cette assertion, il l'enlaça de nouveau et l'embrassa avec une chaleur qui n'avait rien à voir avec la température ambiante. Puis, sans lâcher sa taille, proposa de continuer leur promenade au bord de la mer.

L'endroit ressemblait à une grande chaumière sans murs et au toit de feuilles de palmier. Il y régnait une agréable fraîcheur, une douce musique flottait dans l'ambiance. L'endroit idéal. Ils prirent place à une des tables. Les pieds toujours dans le sable, se laissant porter par la magie du moment. Sans parler. (Oui, il y a des moments où même Preston Yates se tait!). Il enlaça ses doigts fins par dessus la table et sourit, heureux. Un serveur vint interrompre ce dialogue muet et dut répéter deux fois ce qu'il avait à dire avant que ces deux là retombent sur terre. Prenant son mal en patience, il se contenta de sourire et attendre que Preston émette enfin un son...enfin quelques uns, pour commander deux punchs des îles.

Une fois l'homme parti, Preston concentra toute son attention sur la jeune femme.

À toi de me dire ce que nous ferons après. J'ose espérer que tu voudras rester ici...un jour...deux ou plus. J'ignore quelles obligations t'attachent en Angleterre. Pour ce qui me concerne, rien ne m'appelle de retour.

*Ça et rêver tout éveillé revient au même...Camilla t'écorcher vif...mais on s'en fout!*

Il y a encore beaucoup de choses á voir ici. Si je promets ne pas parler à longueur de journée...tu voudras rester...dis moi.

Et il se sentait aussi impatient qu'un adolescent à son premier rendez vous réussi, sûr de n'avoir ressenti quelque chose de semblable jamais auparavant dans sa vie. Il était nerveux, curieux, impatient...et absolument heureux!

« Cela ne me fait pas peur. Tant que tu ne cherches pas à me réduire en cendres avec ta baguette, je me considèrerai le plus heureux des hommes ! »

Ah ça, il fallait dire qu’elle en était pourtant parfaitement capable, mais Séléna n’y pensait pas encore. Elle eu tout juste le temps de sourire avant que Preston ne l’embrasse de nouveau en la serrant contre lui. Naturellement la demoiselle répondit au baisé avec la même fougue que le journaliste, pas timide le moins du monde. Après tout, ce n’était pas le premier homme qu’elle embrassait même si elle devait bien avouer que c’était le premier moldu.

Puis la balade continua sans que Séléna ne songe même a le rassurer quand au fait qu’elle ne pointerait pas sa baguette sur lui pour le réduire en cendre comme il l’avait dit. Elle marchait en silence, son corps évoluant contre celui de Preston qui la maintenait à ses cotés, son bras toujours autour de la taille de la brunette. Se passionnant pour le paysage, la demoiselle cachait au mieux son trouble. En effet, la jeune femme avait été élevée toute sa vie dans l’idée selon laquelle seuls les sorciers de sang-pur étaient digne d’être considérés comme des êtres humains. D’un autre coté, si on regardait plus en profondeur, sa mère lui avait également mis dans le crane qu’elle n’avait pas à se préoccuper de l’amour, des sentiments ou même de la vie de couple parce que son seul objectif devait d’être de servir le maitre et ce jusqu’à sa mort.

C’est ainsi qu’ils arrivèrent dans une sorte de terrasse de café version îles tropicales et Preston conduisit Séléna jusqu’à l’une des tables. La demoiselle écoutait la musique, un léger sourire aux lèvres, les idées encore un peut ailleurs. La miss mangemorette ne se rendit pas réellement compte que Preston ne décrochait plus un mot mais finit bien par s’en apercevoir lorsqu’elle compris que le serveur leur parlait apparemment dans le vide depuis quelques minutes déjà. Le journaliste devait être partit dans ses pensées lui aussi et la demoiselle se demandait bien sur quoi elles portaient - curiosité oblige - mais elle ne dit rien et laissa l’homme prendre commande pour eux deux, ne connaissant finalement pas grand-chose aux boissons moldue et encore moins tropicales.

« À toi de me dire ce que nous ferons après. J'ose espérer que tu voudras rester ici...un jour...deux ou plus. J'ignore quelles obligations t'attachent en Angleterre. Pour ce qui me concerne, rien ne m'appelle de retour. »

Séléna eu un sourire en coin et arqua un sourcil dubitatif. Elle ne pensait pas que Preston qui était tout de même journaliste, n’ait rien à faire plusieurs jours de suite. Quand à elle, elle n’avait pas de travail au ministère pour les deux jours à venir mais elle savait que même à l’autre bout du monde, si son maitre l’appelait à ses cotés, elle le saurait. Seulement, ce genre de choses ne se prévoyaient pas et comment expliquer à Preston qu’elle serait peut-être amenée à partir en vitesse sans qu’il ne comprenne réellement pourquoi elle savait tout à coup qu’elle doive partir…

« Il y a encore beaucoup de choses á voir ici. Si je promets ne pas parler à longueur de journée...tu voudras rester...dis moi. »

Séléna ne doutait pas qu’il y ait énormément de choses a voir dans les parages, surtout qu’elle n’était jamais venu ici donc la moindre parcelle de terre était une découverte. Elle ne pu s’empêcher de rire à la remarque de Preston, le moins qu’on puisse dire c’était qu’il était conscient d’être une parfaite pipelette. Elle décida de le taquiner un peu et répondit avec un regard malicieux.

- Oh ne t’inquiète pas autant… Si jamais je trouve que tu parles trop… J’ai la solution imparable pour te faire taire…

Ah oui ?! Et laquelle ? Un petit coup de baguette serait parfaitement efficace n’est-ce pas ? Un sort de mutisme n’est pas considéré comme sortilège impardonnable… Mais Séléna ne pensait pas à ce genre de moyen… Ce qui était amusant à imaginer c’était de se demander ce qui pouvait bien passer par la tête de Preston après sa remarque. Avait-il pensé à un sortilège bien placé ? Ou bien à un moyen bien plus ‘‘moldu’’ ? Allez savoir. Quoi qu’il en soit, après à peine deux minutes de pose, elle repris.

- Tu ne vois pas duquel je veux parler n’est-ce pas ? Ou du moins tu as un doute… Je vais te montrer alors…

Joignant le geste à ses paroles, Preston, conscient qu’ils étaient entourés de moldus, devait bien se douter que ce moyen ne concernait pas la baguette magique de la demoiselle. Séléna se leva de sa chaise et se pencha en prenant appuis sur la table pour embrasser Preston. Elle n’avait pas menti, c’était un moyen imparable de faire taire n’importe qui à moins qu’il ne la repousse pour continuer de papoter dans quel cas elle serait d’ailleurs certainement vexée

- Efficace tu ne trouves pas ?!

Séléna eu un petit rire amusé et se rassie correctement. Ce fut le moment que choisit le serveur pour leur apporter leur boissons et la demoiselle se demandait légèrement si Preston ne cherchait pas à l’enivrer histoire qu’elle n’ait pas toute sa tête et qu’il ait plus de chances qu’elle accepte de rester plus longtemps que prévu au départ.

- Rien de bien urgent ne m’attend en Angleterre mais saches que tu mens très mal…

Comme si elle pouvait réellement gober qu’il n’avait absolument aucun boulot dans son journal… Elle attendit quelques minutes puis bu une ou deux gorgée de son verre histoire de ne pas paraitre trop stupide le temps de trouver le moyen de le prévenir malgré tout qu’elle risquait de partir à tout moment.

- Par contre… Je ne promet pas que je puisse rester aussi longtemps… Pas que je n’en n’ai pas envie mais il se pourrai qu’on réclame ma présence en Angleterre à tout moment… La magie a des procédés parfois étranges mais qui m’aideront à savoir si il faut que je rentre…

Bien qu’elle s’attendait à ce qu’il lui demande quel moyen exactement, elle n’en n’ajouta pas plus et sourit, attendant la réaction de l’homme en silence, jouant machinalement avec le verre, le faisant doucement tourner sur lui-même entre ses doigts.

Rêver ne fait pas de mal. Du travail, il en avait et des tonnes mais ce n'était pas le moment d'y penser. En outre, faire des promesses qu'on ne saurait tenir, comme par exemple dire qu'il n'allait pas parler à longueur de journée, tenait un peu du mensonge délibéré.
Évidemment Sélena n'en fut pas dupe un seul instant et éclata d'un rire amusé, les yeux pétillant de malice.

Si jamais je trouve que tu parles trop… J’ai la solution imparable pour te faire taire…

Une minute de profonde réflexion. Il se doutait bien qu'elle avait plus d'un tour dans son sac mais n'avait vraiment pas envie de connaître le nom du sortilège qui lui tomberait sûrement dessus, quoique pas à ce moment précis. Trop de public et selon ce qu'il avait glané comme information depuis la veille...les sorciers sont des gens discrets qui ne font étalage de leur magie face à des simples moldus. Donc, pour l'instant, il jouissait d'une certaine sécurité.
Bien sûr rien ne l'avait préparé pour ce qu'elle fit par la suite, avant qu'il puisse penser correctement, elle s'était relevée de sa chaise et se penchant par dessus la table, l'embrassait.

Efficace tu ne trouves pas ?!

Quand il réussit à reprendre le contrôle de ses sens chamboulés, Preston leva vers elle un regard surpris et franchement ravi.

Extraordinairement efficace...ce n'est pas moi qui se plaindra des moyens employés.

Elle reprenait sa place, sans se soucier des regards admiratifs ou surpris que lui décochaient les quelques présents. Son sourire était mutin et Preston jura qu'elle était en train de se payer sa tête en douce. Il l'aurait mérité...son comportement commençait à devenir erratique.

Rien de bien urgent ne m’attend en Angleterre mais saches que tu mens très mal…

Ah bon!? C'était si évident? Ben oui! Il ne fallait pas être foncièrement malin pour s'en rendre compte après tout. Sachant quel genre de travail était le sien, déduire qu'il ne passait pas ses journées à regarder le plafond était assez logique.

Ok. Je l'admets...j'ai une paire de choses à faire mais ce ne sera pas la fin du monde si je ne le fais pas demain ou après demain. Après tout, j'ai quand même le droit de prendre des vacances de temps en temps.

Tout ça débité avec un petit sourire crâneur comme si Camilla se serait trouvée tapie derrière un palmier et pouvait entendre ce qu'il disait...bien sûr d'être celui là le cas, la dame dragon aurait bondi sur lui et l'aurait entrainé de force...
Sélena continuait de l'écoutait en silence, mais elle semblait un peu distraite, prise dans quelque pensée. Elle but lentement quelques gorgées de son punch avant de dire:

Par contre… Je ne promet pas que je puisse rester aussi longtemps… Pas que je n’en n’ai pas envie mais il se pourrai qu’on réclame ma présence en Angleterre à tout moment… La magie a des procédés parfois étranges mais qui m’aideront à savoir si il faut que je rentre…

Il se demanda à quels procédés elle pouvait bien faire référence mais ne fut pas trop sûr de vouloir le savoir. Cette adorable créature était mystérieuse et Preston savait que cela n'avait rien à voir avec le fait d'être sorcière. Il y avait quelque chose d'autre mais il faudrait attendre qu'elle veuille bien lui faire part de ...ce qu'elle voudrait bien lui faire part.
M.Yates avait beau être en train de se comporter comme un gamin irréfléchi, il n'en était pas un pour autant. Il savait sciemment ne pas devoir se faire des illusions échevelées quant à une relation avec la jeune sorcière. En ce moment ils étaient pris dans la magie du décor, du soleil couchant, de la musique, des vagues se rompant doucement sur le rivage doré...La réalité réclamerait son dû...certainement plus vite que voulu.

On ne sait jamais dans la vie, Sélena. Profitons du moment tant qu'on l'a...on pensera aux choses à mesure qu'elles se présenteront.

Il but sagement son punch, en silence tout en la regardant. Elle était ravissante, parfaite en fait. Son regard profondément vert le fascinait. Un regard changeant qui pouvait être tantôt glacial pour devenir caressant ou rieur mais qui gardait toujours un mystère insondable.

Nous resterons ici encore un moment si ça te dit...sinon, nous pouvons rentrer à la maison, je suis sûr qu'Océa doit nous attendre pour continuer à nous gâter. Elle est toujours ravie quand je suis ici.

Preston n'alla pas jusqu'à proposer aller faire un tour en ville. La Jamaïque avait beau être un coin de paradis, ce n'était pas l'endroit le plus sûr du monde. La jeune femme avait beau être une sorcière qui n'hésiterait certainement pas à se servir de la magie pour se défendre en cas de danger, il n'avait aucune envie de se livrer à quelque aventure rocambolesque...il préférait une soirée au calme.

Ils retournaient tranquillement vers le véhicule. Depuis des heures une question le turlupinait sérieusement.

Pourquoi gardes tu ces mitaines? Tu ne trouves pas qu'il fait un peu trop chaud pour ça? Pas que je veuille sembler désagréablement curieux mais...elles dissimulent quelque chose que tu ne veux pas que je voie?

Aussitôt ces mots dits, il fut conscient d'avoir gaffé...

« On ne sait jamais dans la vie, Sélena. Profitons du moment tant qu'on l'a...on pensera aux choses à mesure qu'elles se présenteront. »

Il ne pouvait pas avoir d’avantage raison. Après tout, Séléna connaissait la guerre du monde sorcier et même si elle n’avait pas vécu dedans durant son enfance, on l’avait élevée pour qu’elle y prenne part. Alors c’était un peu comme si elle avait subit un entrainement intensif durant toute sa vie. Enfin aussi loin qu’elle s’en souvienne… Parce qu’elle ne se souvenait pas des premières années de sa vie, mais d’après son oncle Solal, lorsque son père était toujours là, elle était traité en véritable petite princesse… Séléna sourit tristement, sans doute que si son père n’avait pas succombé à ces lâches d’aurors, elle aurait été élevée comme Elisabeth, sa meilleure amie et assurément bientôt futur tata…

Quoi qu’il en soit, il y avait longtemps que Séléna avait accepté de mourir pour la cause de son maitre et qu’elle avait appris a vivre sans chercher a voir trop loin dans l’avenir. Elle pouvait mourir du jour au lendemain, comme n’importe qui, et contrairement à ce que les aurors ou les membres de l’ordre pensaient, elle en était parfaitement consciente, comme la plus part des mangemorts. Ils finirent de boire leurs verres en silence, sans doute chacun perdu dans leurs pensées et Séléna se maitrisait pour ne pas porter sa main à son avant bras gauche pour passer ses doigts sur le tatouage magique par pur automatisme lorsqu’elle pensait à son statut de mangemort. C’était une chose qu’elle avait appris a maitriser très rapidement, puisque personne parmi les ‘‘sorciers fréquentables’’ ne savait pour ce qu’elle portait sur le bras.

« Nous resterons ici encore un moment si ça te dit...sinon, nous pouvons rentrer à la maison, je suis sûr qu'Océa doit nous attendre pour continuer à nous gâter. Elle est toujours ravie quand je suis ici. »

Ah dilemme crucial… Que préférait-elle supporter ? Les regards insistants de ces moldus autour d’eux qu’elle faisait semblant de ne pas avoir remarqué ? Ou bien la femme qui maternait apparemment un peu trop ce cher journaliste ? Le regard de Séléna qui s’était quelque peu perdu dans le vague alors qu’elle se remémorait certains souvenirs, revint se fixer sur Preston et elle l’observa quelques minutes. A la réflexion, elle préférait encore observer Preston fasse à ses domestiques et elle se demandait aussi jusqu’où elle supporterait l’attitude de la femme. De plus, elle ne pouvait s’empêcher de trouver ça étrange de se faire servir par quelqu’un d’autre qu’un elfe de maison. Sans compter le fait que s’il voulait satisfaire sa curiosité sur le monde de la sorcellerie, il y aurait moins d’oreilles indiscrètes chez lui.

- Je crois que je préfèrerai rentrer… J’ai du mal a supporter tous ces regards…

Elle faisait référence aux autres moldus. Séléna n’avait pas l’habitude d’être le centre d’attention et elle s’en contentait très bien. Elle avait passé son enfance seule - sauf pour les soirées mondaines entre sang-pur - et durant ses années d’études au collège, elle restait sagement dans ‘‘l’ombre’’ d’Elisabeth qui ne manquait jamais d’attirer les regards des garçons sur elle.

Ils repartirent donc en silence vers la voiture. La sorcière était encore perdue dans ses pensées, entendant presque Solal et Eli lui dire à quel point elle jouait à un jeu dangereux en se rapprochant ainsi d’un moldu… Ne comprenant pas son attitude, et cherchant à la ramener à la raison… Mais Séléna avait toute sa raison et puis de toute manières, elle n’était pas habituée à se conformer à l’avis des autres concernant ce qu’elle savait être sa vie privée… Au bout d’un moment, Preston brisa le silence d’une voix teintée de curiosité.

« Pourquoi gardes tu ces mitaines? Tu ne trouves pas qu'il fait un peu trop chaud pour ça? Pas que je veuille sembler désagréablement curieux mais...elles dissimulent quelque chose que tu ne veux pas que je voie? »

Ah… Enfin il posait la question… Séléna avait vaguement espéré qu’il prenne ça pour un effet de mode typiquement sorcière mais après tout, que savait-il de la mode du monde de la magie ?! Sur le coup de la surprise, Séléna stoppa dans sa progression quelques minutes mais finit par revenir à hauteur de Preston, un air serein sur son visage, même si elle paniquait légèrement intérieurement. Mais pouvait-elle lui révéler son tatouage ? Pour le moment il n’avait aucune idée de ce qu’il pourrait bien signifier mais sait-on jamais il pourrait rencontrer un autre sorcier qui serait alors bien trop bavard concernant les mangemorts et leur marque…

- C’est surtout quelque chose que les moldus ne devraient pas voir sans que ça éveille certains soupçons…

Elle eu un petit sourire en coin. Après tout, elle n’avait pas menti, sa marque des ténèbres n’était qu’un tatouage aux yeux des moldus, mais même si elle était une sang-pur, elle se doutait bien que dans le monde moldu, les tatouages n’étaient pas sensés bouger comme le faisait inlassablement le serpent sur son avant-bras…

- Mais rassure toi… La chose la plus ‘‘affreuse’’ qui marque mon corps, c’est les trois cicatrices que tu vois sur mon épaule droite…

Séléna était indécise, est-ce que le plus affreux étaient les cicatrices ou bien la façon dont elle les avait eu ? Allez savoir ce qu’en penserait Preston, après tout, pour elle, c’était simplement un vieux souvenir qui lui avait fait faire des cauchemars durant plusieurs mois avant qu’elle ne se raisonne et relativise en se disant qu’elle vivrait surement pire et qu’il aurait finalement été plus simple de ne pas transplaner par instinct cette nuit là…

Les deux jeunes gens arrivèrent devant la voiture et montèrent à l’intérieur. Séléna n’avait toujours pas révéler à Preston ce qu’elle cachait sous ses mitaines et elle savait bien que tôt ou tard, il faudrait bien qu’il la voit… Après tout si les choses allaient plus loin entre eux, elle n’allait tout de même pas garder les morceaux de tissu sur ses avants bras… Avant que Preston ne démarre réellement la voiture, elle repris d’une voix calme.

- C’est un tatouage… Un tatouage que tu jugera peut-être affreux ou malsain surtout chez une jeune femme comme moi… Mais je le porte depuis près de deux ans maintenant… Seulement, je ne le montre pas a n’importe qui… Alors chuuut.

Elle avait un petit air mutin et en faisant signe a Preston de porter son regard sur son bras encore posé sur sa cuisse, elle baissa le tissu cachant son avant bras, révélant ainsi la tête de mort où un serpent sortait par la mâchoire pour se tortiller doucement sans arrêt sur sa peau pâle. Elle laissa Preston le regarder en silence et elle expliqua.

- Tu comprends maintenant pourquoi il faut que je le cache dans le monde moldu… J’imagine que chez vous, les tatouages ne font pas ça…

Mais contrairement à ce qu'il avait supposé, la jeune femme ne sembla pas s'offusquer avec son indiscrétion. Elle démontra seulement une certaine surprise qui la fit s'arrêter un instant avant de le rejoindre. Preston n'aurait su deviner quels sentiments l'agitaient, son merveilleux visage était serein, tout comme sa voix:

C’est surtout quelque chose que les moldus ne devraient pas voir sans que ça éveille certains soupçons…

Matière suffisante pour mettre les rouages de son imagination en action. Seul Dieu savait quelle surprise pouvait lui réserver cette adorable créature. Selena , par contre, semblait lire en lui, comme en livre ouvert, un petit sourire en coin retroussa ses lèvres au temps de dire:

Mais rassure toi… La chose la plus ‘‘affreuse’’ qui marque mon corps, c’est les trois cicatrices que tu vois sur mon épaule droite…

Ils les avait aperçues ces trois zébrures, se détachant nettement sur sa peau pâle mais n'était, définitivement, pas trop sûr de vouloir savoir ce qui les avait causées. Ils poursuivirent la marche en silence et remontèrent dans la voiture, sans avoir croisé un mot. Preston était conscient qu'une certaine gêne s'était installée entre eux et s'en voulut mais avant qu'il ne mette le moteur en marche, la jeune femme parla, d'une voix calme, unie.

C’est un tatouage… Un tatouage que tu jugera peut-être affreux ou malsain surtout chez une jeune femme comme moi… Mais je le porte depuis près de deux ans maintenant… Seulement, je ne le montre pas a n’importe qui… Alors chuuut.

Tu n'as pas à me le montrer si cela te déplait...je suis désolé de...

Mais déjà, elle lui souriait en lui signifiant de regarder alors que la mitaine glissait lentement le long de son bras. Il trouva ce geste empreint d'une sensualité telle qu'un long frisson lui courut le long du dos. Mais rien au monde ne l'avait préparé pour ce qu'il vit. C'était la chose la plus atroce, répugnante à la fois que maléfique et fascinante que ses yeux aient jamais contemplée. Ce serpent sortant d'une tête de mort et se glissant, sinueux, sur cette peau parfaite.

Tu comprends maintenant pourquoi il faut que je le cache dans le monde moldu… J’imagine que chez vous, les tatouages ne font pas ça…

Il contint, à grande peine, un haut de cœur sans pouvoir quitter les yeux de cette image grotesque qui ne pouvait être que l'incarnation du mal. Il le sentait. Il en était sûr. Magie ou pas, l'être humain délimite le Bien et le Mal de façon assez similaire. Le Démon devait avoir la même allure partout...et ce qu'il voyait là n'était pas une simple lubie d'adolescente rebelle, ce tatouage ressemblait bien plus à un symbole d'allégeance au Mal, qu'autre chose.
En faisant un effort pour se ressaisir, il leva vers Selena un regard , mélange d'horreur et pitié.

Qui t'a fait ça? Que signifie cette...Marque? Parce que c'en est une, non? J'ai vu trop de symboles d'allégeance, ils sont assez communs dans mon monde, crois moi. Tous pour distinguer les membres de sectes, groupes ou comme tu voudras l'appeler, pires les uns que les autres. Je n'ai pas besoin d'un cours pour me rendre compte que chez vous ça marche pareil...et ça...excuse moi...

Il ouvrit la portière en coup de vent et se rua dehors, se sentant malade. L'air à peine frais de la nuit, chargé de capiteuses senteurs ne parvint pas à le ranimer, au contraire, l'horreur de cette tête de mort et son serpent, si vivants et gorgés de mal, le retournaient complètement.
Il lui fallut un bon moment pour se calmer et revenir à la voiture où Selena avait remonté sa mitaine et se tenait sagement en regardant devant elle.

Désolé...ça a été un drôle de coup. Rentrons à la maison...si le cœur t'en dit, nous pouvons en parler...si non, je respecterai ton silence.

Le moteur ronronna confortablement et ce fut le seul son qu'on entendit jusqu'à être arrivés face au perron.

Le contraste entre la réaction de Preston et celle de Séléna était réellement troublant. D’un coté, la jeune femme était parfaitement stoïque, ne regardant tout de même pas la marque des ténèbres avec fascination comme certains mangemorts, mais elle n’était aucunement dégoutée par le tatouage, preuve de son appartenance au clan des vilains sorciers… Preston, lui, semblait au bord de la nausée, ou peut-être était-il a deux doigts de tomber dans les vaps. La demoiselle hésitait entre les deux solutions. Quoi qu’il en soit, elle ne comprenait pas réellement pourquoi il avait une réaction si violente. Après tout, ce n’était pas comme si elle lui avait fait voir son bras entaillé jusqu’à l’os, ou bien si elle lui proposait d’aller cramer un ou deux moldu vivant histoire qu’ils jouent les torches humaines. Et que penserait-il si elle lui parlait du sortilège doloris dont les sang-pur étaient friands pour les punissions sur leurs propres enfants ?

Était-il contre toute sorte de tatouage ? Non, allez savoir pourquoi, si Séléna lui avait montré un inoffensif vif d’or se promenant un peu partout sur son bras, elle était certaine qu’il aurait été plus curieux qu’autre chose. Mais le regard qu’il releva finalement vers elle ne délivrait aucune curiosité… Il semblait à la fois horrifié, choqué et curieusement peiné pour la jeune femme. D’une voix à la fois accusatrice et mal contrôlée, il pris enfin la parole, brisant le silence gênant qui s’était installé.

« Qui t'a fait ça? Que signifie cette...Marque? Parce que c'en est une, non? J'ai vu trop de symboles d'allégeance, ils sont assez communs dans mon monde, crois moi. Tous pour distinguer les membres de sectes, groupes ou comme tu voudras l'appeler, pires les uns que les autres. Je n'ai pas besoin d'un cours pour me rendre compte que chez vous ça marche pareil...et ça...excuse moi… »

Certes, elle ne s’était absolument pas attendu à ce que la marque ne lui fasse rien mais de là à ce qu’il réagisse autant… Pourtant, d’après ce qu’elle avait compris, il avait vu pire que ce tatouage magique… Il n’y était tout de même pas inscrit ‘‘fidèle servante du pire mage noir du siècle’’… Regardant Preston essayer de prendre l’air, Séléna n’eu même pas idée de lui proposer son aide et se dit que la meilleure chose a faire était encore de recouvrir la marque des ténèbres puisqu’elle choquait tellement le journaliste.

Elle ne devait absolument pas lui laisser penser qu’elle était gênée par sa réaction où que quelque chose de trop louche tournait autour de ce tatouage. Alors, totalement impassible, elle attendit sagement que Preston se sente mieux pour revenir dans la voiture. Elle n’avait pas répondu aux questions qu’il avait posé et elle ne pensait pas le faire. Mais elle commençait déjà, mine de rien, à chercher un plan de secours. Il avait vu la marque et si elle restait totalement silencieuse à ce sujet là, il y trouverait certainement quelque chose de louche et comme tout bon journaliste, chercherait a comprendre avec ou sans son aide. Séléna n’avait aucun moyen de savoir s’il croiserait d’autres sorciers ou pas… Et si jamais il tombait sur un membre de l’ordre du phénix, ce dernier n’hésiterait certainement pas a baver sur le compte des méchants mangemorts sanguinaires et psychopathes…

« Désolé...ça a été un drôle de coup. Rentrons à la maison...si le cœur t'en dit, nous pouvons en parler...si non, je respecterai ton silence. »

Bien, il lui offrait une magnifique porte de sortie et sans le savoir un bon laps de temps pour peaufiner son petit stratagème dans la plus grande discrétion. Séléna passa donc le voyage du retour a s’évertuer d’avoir l’air passionnée par le paysage qui changeait littéralement avec le couché du soleil. Elle avait un léger sourire en coins tout a fait charmant et naturel et ses yeux suivaient le paysage par la fenêtre passager. Mais dans le secret de sa cervelle, elle cherchait sous quel angle elle devait présenter les choses à Preston… Elle ne devait pas lui mentir sur l’origine et la signification de ce tatouage, premièrement parce que Preston était loin d’être stupide et deuxièmement parce qu’il serait plus enclin à lui faire confiance si elle gardait une part de vérité dans son récit.

Ils arrivèrent devant la maison et Preston gara la voiture sans qu’aucun des deux ne prononcent une parole. Elle se demandait bien à quoi il avait bien pu penser durant le trajet, surement aux questions qu’il poserait si jamais elle était d’accord pour parler de toute cette histoire… Peut-être même, puisqu’il avait déjà associé cette marque à quelque chose de mauvais, s’imaginait-il déjà qu’il y avait peu de chances pour qu’elle lui réponde. Ca serait sa première surprise… Séléna suivit docilement Preston jusqu’à ce qui semblait être le salon et elle pris place dans un fauteuil. Une fois qu’ils furent en tête à tête, elle planta son regard dans celui du journaliste et dit d’une voix calme, pas agressive le moins du monde.

- Et bien je t'écoute Preston… Que veux-tu savoir ?

Elle eu un sourire étrange mais qui ne faisait pas peur, au contraire, c’était comme si elle essayait de le mettre en confiance pour qu’il ose poser ses questions. Elle repris après un léger instant de silence.

- Je vais te mettre sur la voix, que tu poses tout de suite les questions qui te démangent réellement le plus… Oui, cette marque n’a rien d’innocente et effectivement, elle représente l’appartenance à un groupe…

Séléna restait toujours aussi calme et ne détournait pas le regard. Elle devait rester sur d’elle du début à la fin, il ne fallait pas que - au cas où il rencontrerait d’autres sorciers - Preston aille crier sur tous les toits ce qu’il avait vu sur l’avant bras de la demoiselle. Car peu de personnes étaient au courant pour son statut de mangemort et elle en usait justement durant son travail au ministère en temps qu’avocate. Elle savait qu’elle devait faire attention à chaque mot qu’elle prononcerait mais elle n’était pas une ancienne Serpentard pour rien… S’il y avait bien une chose que Séléna savait faire depuis sa plus tendre enfance, s’était se sortir des situations délicates.

Des idées, en parfait désordre, se bousculaient dans sa tête. Il se sentait confus, éprouvé, surpris, désolé...sans pouvoir se mentir, même en le désirant de tout cœur, Preston ne pouvait le faire et penser que tout cela n'était qu'un simple...tatouage anodin, certes d'assez mauvais goût mais sans aucune transcendance. Il savait qu'il n'en était rien et cette certitude l'abattait encore plus.

Le silence pesant du trajet se rompit à peine, en arrivant à la maison. Jimbo s'enquit joyeusement sur leurs désirs en leur communiquant que le diner ne tardait pas. Ils n'y prêtèrent presque aucune attention et allèrent s'asseoir au salon qui s'ouvrait sur le jardin. Ils attendirent les rafraichissements apportés par Jimbo avant de se dévisager longuement. Selena prit enfin la parole.

Et bien je t'écoute Preston… Que veux-tu savoir ?

Sa voix soyeuse et posée, son regard profond et mystérieux. Quelle femme déroutante. Que cachait donc ce visage d'ange? Il eut le pressentiment d'être à point de le savoir et cela fit courir un frisson le long de son dos...frisson qui n'eut rien à voir avec du plaisir.

Savoir? Tout. Absolument tout...enfin, tout ce que tu voudras ou pourras me dire.

C'était pas peu demander, mais arrivé à ce point là, il fallait risquer le tout pour le tout. Déjà, elle reprenait doucement, sans toutefois écarter son regard du sien:

Je vais te mettre sur la voie, que tu poses tout de suite les questions qui te démangent réellement le plus… Oui, cette marque n’a rien d’innocent et effectivement, elle représente l’appartenance à un groupe…

Profonde inspiration. Une douleur sinueuse se glissa dans sa poitrine, son cœur battait à coups redoublés. Il remémora sans mal leur conversation de la veille, quand ils venaient de se rencontrer. Ils avaient longuement disserté sur le thème sorciers et moldus. Sur la guerre qui opposait les sorciers entre eux et la reconnaissance, sans dramatisation de la part de la jeune femme, que son père était du coté...des Mangemorts, méchants de cette histoire si compliquée. Il ne fallait pas faire des gros efforts d'imagination pour deviner à qui pouvait aller l'allégeance de cette merveilleuse créature.

Je ne suis certainement pas qui pour juger. Ton monde demeure un mystère pour moi...cette Marque est bien celle des nommés Mangemorts, n'est ce pas? Tu es l'un d'eux, comme l'a été ton père et je suppose que le reste de ta famille...

Incapable de continuer à la regarder comme si rien, il se leva et fit quelques pas vers la grande baie vitrée.

Le monde est partagé, sans équivoque. Il faut le Bien pour qu'existe le Mal et vice versa. À chacun de choisir la voie sur laquelle s'engager. On pourrait en parler des heures sans parvenir à définir où finit l'un et où s'engage l'autre. Religions, cultures, traditions...ce qui est mauvais pour toi est peut être fantastique en Chine et ce qui est fabuleux pour moi est sûrement une atrocité en Afrique.

Après un court silence, Preston se tourna de nouveau vers elle, un sourire éteint aux lèvres.

Mais ce n'est pas le point...pas en ce moment.

Il secoua la tête, désappointé et revint s'accroupir face à elle. Sans rien dire un instant, le journaliste prit ses mains et les serra doucement entre les siennes.

Je devine que sous ces traits d'ange se cache une fille rusée, peut être même cruelle. Je parie qu'en cet instant même tu es en train d'affabuler une histoire plausible pour me la faire gober sans problèmes. Que crains tu? Que je sois assez stupide comme pour aller crier sur les toits que j'ai rencontré une sorcière maléfique qui porte une Marque affreuse sur son bras? Ou peut être penses tu que comme je t'ai rencontrée je peux aussi croiser le chemin d'autres sorciers...ceux de l'autre camp, par exemple? Tu m'as dit être avocate, à moi de supposer que ni tous tes collègues ou hypothétiques clients ne savent de ton allégeance. Je suis journaliste, Selena, un bon journaliste et je fais mon travail à conscience. Une règle en or pour moi est...ne jamais dévoiler mes sources, encore moins l'identité d'un informant. Je suis une espèce de curé tenu au secret de confession...donc ton secret, pour horrible qu'il soit est en sûreté avec moi.

Il se releva sans pour autant lâcher ses mains.

Ma réaction, tout à l'heure, a dû te sembler un peu démesurée. J'avoue avoir été choqué. Je continue à penser que tu es la femme la plus fascinante qui a croisé mon chemin. Viens, allons dîner et si tu veux...tu peux me raconter ou pas, ton histoire. Rien que pour moi, je ne compte pas écrire un roman sur cela.

Océa s'était, comme prévu mise en frais pour ce repas, pourtant même en s'y forçant Preston ne parvint pas à jouir de ces mets exquis qu'on lui présentait...

« Je ne suis certainement pas qui pour juger. Ton monde demeure un mystère pour moi...cette Marque est bien celle des nommés Mangemorts, n'est ce pas? Tu es l'un d'eux, comme l'a été ton père et je suppose que le reste de ta famille… »

Non… Pas exactement si on considérait que sa mère n’avait jamais porté la marque elle. Quoi que… Vu la femme que c’était, elle aurait largement eu sa place dans les rangs du seigneur des ténèbres. Non, sa mère était bien trop lâche et avait d’ailleurs une excuse tout a fait stupide quand au fait qu’elle n’ait jamais reçu la marque… Peut-être qu’elle en voulait a Séléna dans le fond d’avoir réussit là où elle avait lamentablement échoué…

La jeune femme ne dit rien pour le moment. Un proverbe Moldu disait : qui ne dit mot consent… Et pourquoi nier le fait que cette marque était celle des vilains-pas-beaux-Mangemorts ? Elle préféra attendre qu’il ait fini de parler, attendre sur quel sujet il continuerait mais il faudrait qu’elle le détrompe, sa mère n’avait jamais porté l’habit des mages-noirs.

« Le monde est partagé, sans équivoque. Il faut le Bien pour qu'existe le Mal et vice versa. À chacun de choisir la voie sur laquelle s'engager. On pourrait en parler des heures sans parvenir à définir où finit l'un et où s'engage l'autre. Religions, cultures, traditions...ce qui est mauvais pour toi est peut être fantastique en Chine et ce qui est fabuleux pour moi est sûrement une atrocité en Afrique… »

Avant de continuer, il s’était éloigné vers la baie vitrée, lui tournant le dos, c’était comme s’il n’arrivait pas a supporter son regard sans doute trop calme pour être naturel. Mais d’un autre coté, Séléna était calme, très calme même… Allez savoir pourquoi, elle ne sous-estimait pas Preston parce qu’il était moldu… Elle rencontrait assez de sang-mêlé où de nés moldus lui parlant des technologies de guerre que ces derniers avaient inventés au fil des siècles pour compenser la magie qui leur faisait défaut alors elle était loin de se reposer sur ses lauriers en ce qui concernait les moldus…

Ce que disait Preston était vrai, ce qui lui paraissait normal à elle, ne l’était pas forcément pour les autres alors pourquoi continuer a garder à l’esprit que puisqu’ils étaient du coté sombre de l’histoire, ils étaient forcément les seuls à être foncièrement mauvais ? Elle ne comprendrait surement jamais ça… Tout comme elle ne comprendrait jamais pourquoi, sous prétexte qu’il était un mangemort sadique et sanguinaire, elle n’avait pas le droit de pleurer son père… Certains sorciers se clamant du bon coté étaient parfois pire que les mangemorts eux-mêmes…

Preston sembla revenir à la réalité, fini le petit instant de philosophie, il se tourna de nouveau vers la jeune femme et son sourire sonnait faux. Il n’aurait pas fait un bon sang-pur… Enfin du point de vue de sa mère. Il revint vers elle avec une petite phrase de transition et s’accroupie devant elle, prenant ses mains dans les siennes. Ce geste plus que tout le reste surpris la jeune femme. Elle aurait pensé qu’avec toutes les choses qu’il savait maintenant -même si c’était bien peu - il ne l’aurait plus approché, regardé de travers et surtout pas touché.

« Je devine que sous ces traits d'ange se cache une fille rusée, peut être même cruelle. Je parie qu'en cet instant même tu es en train d'affabuler une histoire plausible pour me la faire gober sans problèmes. Que crains tu? Que je sois assez stupide comme pour aller crier sur les toits que j'ai rencontré une sorcière maléfique qui porte une Marque affreuse sur son bras? Ou peut être penses tu que comme je t'ai rencontrée je peux aussi croiser le chemin d'autres sorciers...ceux de l'autre camp, par exemple? Tu m'as dit être avocate, à moi de supposer que ni tous tes collègues ou hypothétiques clients ne savent de ton allégeance. Je suis journaliste, Séléna, un bon journaliste et je fais mon travail à conscience. Une règle en or pour moi est...ne jamais dévoiler mes sources, encore moins l'identité d'un informant. Je suis une espèce de curé tenu au secret de confession...donc ton secret, pour horrible qu'il soit est en sûreté avec moi… »

Rusée ? Bien entendu puisqu’elle était passé par Serpentard et c’était une qualité rattaché à son ancienne maison. Preston s’imaginait qu’elle monterait une histoire de toutes pièces pour surement se faire passer pour la petite victime persécutée par les vilains sorciers qui ne voulaient pas se soucier de savoir si elle était comme son père ou non…

Heureusement qu’ils ne savaient pas pour son appartenance aux rangs mangemorts sinon, elle travaillerait encore moins que maintenant… Et elle serait surement enfermée à Azkaban à l’heure actuelle pour tout dire… Devrait-elle lui parler de la prison des sorciers ? Lui parler des créatures pires que les mangemorts pour qu’il se dise ne serait-ce qu’un minimum de deux secondes qu’ils n’étaient pas si mauvais dans le fond ? Peut-être, elle verrait bien. Il disait qu’il ne trahirait pas son secret, pourtant il avait parfaitement conscience que ce n’était pas quelque chose de louable et il n’était clairement pas du coté des méchants alors pourquoi le ferait-il

« Ma réaction, tout à l'heure, a dû te sembler un peu démesurée. J'avoue avoir été choqué. Je continue à penser que tu es la femme la plus fascinante qui a croisé mon chemin. Viens, allons dîner et si tu veux...tu peux me raconter ou pas, ton histoire. Rien que pour moi, je ne compte pas écrire un roman sur cela… »

Séléna le suivit jusqu’à la table où le repas était servi sans dire un mot. Elle pris place en face de lui mais ne toucha pas à la nourriture. La femme la plus fascinante ? Elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait bien avoir de spécial mais elle ne doutait pas qu’il rencontre un jour plus fascinant qu’elle. Elle repris au bout d’un moment, l’air dégagé, voyant qu’il ne touchait pas a son assiette lui non plus.

- Tu t’es légèrement trompé tout à l’heure… Ma mère n’a jamais fait partit des mangemorts… Pour elle, avoir épousé un mangemort était bien suffisant…

Séléna se tu un instant, il voulait savoir son histoire ? Pourquoi pas, elle ne rentrerait pas dans tous les détails mais il serait amusant d’un certain coté de le voir essayer d’analyser le pourquoi du comment de cette marque sur son bras

- Ils avaient eu un fils avant moi… Ils l’ont appelé Hélios… Mais il est mort né… Je suis arrivé quelques années plus tard à la grande déception de ma mère qui aurait préféré donner un héritier mâle à la famille… l’année d’après, Lord Voldemort a disparu et mon père a passé les deux années suivantes à le rechercher… Jusqu’à ce qu’il tombe dans une embuscade de trois aurors… Il a combattu longtemps, aussi longtemps qu’il a pu… Mais seul contre trois… La fin était prévisible… L’un d’entre eux l’a abattu dans le dos pendant qu’il tenait encore tête au deux autres…

Séléna se tu un instant, elle n’aimait pas parler de cette période là de sa vie, sa mère lui ayant formellement interdit d’être triste à la mort de son père qui la traitait pourtant comme une petite princesse. Peu importe ce qu’ils pouvaient tous dire sur Hypérion Grey, il était la crème des pères pour sa fille unique. Séléna bu une gorgée d’eau et repris tout aussi calmement, comme si elle racontait une histoire d’un livre qu’elle avait lut un jour

- J’ai pas eu le droit d’aller à l’enterrement, mère m’a interdit d’aller sur sa tombe… C’est à cette époque qu’elle a décidé que comme elle n’avait pas de fils, je deviendrai sa petite arme de guerre… Solal, mon oncle, était encore là à cette époque… Mais malgré ses efforts, il arrivait pas a lui faire entendre raison… Quand j’ai eu sept ans il est partit se former ailleurs… Dans un autre pays… Quelques temps plus tard, j’ai mal supporter ‘‘l’éducation’’ de ma mère et j’ai voulu fuir… C’était une nuit de pleine lune…

Séléna observa Preston quelques minutes, se demandant ce qui pouvait bien se passer dans sa tête et elle lui montra son épaule droite avec sa main tout en continuant.

- Souvenir de cette nuit là… Là où j’ai eu de la chance c’était qu’il était sadique mais stupide… J’ai transplané par instinct de survie… Ma première manifestation de magie… Ma mère m’a emmené à l’hôpital sorcier où j’ai été soigné et quand elle a pu me revoir après les soins… Tu sais quelle a été sa réaction ?

Séléna n’avait même pas l’air en colère, juste un petit sourire en coin mélancolique. Elle s’imaginait bien que Preston pensait à une mère éplorée demandant pardon a sa fille et changeant d’attitude, commençant à la couver plus que nécessaire… Elle repris donc, n’attendant pas vraiment de réponse

- Je me suis pris une baffe… Parce que j’aurai du rester affronter la mort plutôt que de fuir comme la lâche que j’étais… J’ai gardé les bandages plusieurs mois et j’ai été punie une année entière… Il ne vaut mieux pas que tu saches tout de suite ce que signifie ‘‘être punie’’… Quand je suis rentré à Poudlard, je pensais que ma mère serait enfin fière de moi de savoir que j’étais à Serpentard… Mais elle a tout simplement trouvé ça normal… Naturel… J’avais pas beaucoup d’ami… Fille et nièce de mangemort sanguinaire, mort au combat pour retrouver son maitre… Tout le monde pensait plus où moins que je ferai des dégâts au collège… Ils se sont tous trompé…

Et c’était vrai, malgré ses soucis les soirs de pleines lunes, Séléna avait scrupuleusement suivit les ordres de sa mère, faire profil bas pour ne porter aucun soupçon sur elle pour l’après Poudlard…

- Elle voulait que je devienne médicomage… Elle a jamais réussit son examen elle, elle travaillait dans les bureaux de l’hôpital… Personne ne se doutait de comment elle était à la maison… Mais j’ai suivit une carrière au ministère, avocate… J’avais pas encore la marque et j’ai bien fait d’attendre, parce qu’ils ont vérifié mon avant bras… Jugée coupable avant même de l’être… J’ai reçu la marque peu de temps après, mon oncle était fière de moi… Ma mère, je m’en fichai de savoir ce qu’elle ressentait… J’ai toujours plus où moins pensé qu’elle aurait préféré que je meure enfants suite à son entrainement spécial… Et au jour d’aujourd’hui… Même si elle n’est plus dans ma vie, elle a incroyablement bien réussit son coup… Ma meilleure amie va épouser mon oncle et moi… Moi je suis un petit soldat… La vie amoureuse, la vie ‘‘normale’’ comme toutes les jeunes femmes en rêve… C’est surement pas fait pour moi…

Séléna avait un petit sourire, triste, légèrement désabusé, elle y avait cru, plus souvent qu’a son tour surement, mais il s’avérait qu’elle se trompait à chaque fois… Elle attendit, elle n’avait pas tout raconté à Preston, toute une vie, c’est bien long, mais elle ne doutait pas qu’il veuille éclaircir certains point d’ombre.

- Tu as peut-être des questions…

Vraisemblablement, l'appétit ne serait pas de la partie, ce soir là. Mais il se tut, devinant qu'elle parlerait sans y être poussée. La dernière chose au monde que Preston ferait était la brusquer. Le sujet était trop délicat pour cela.

Ce fut en effet Selena qui rompit le silence, sa voix était douce, étrangement calme, évocatrice.

Tu t’es légèrement trompé tout à l’heure… Ma mère n’a jamais fait partit des mangemorts… Pour elle, avoir épousé un mangemort était bien suffisant…

Il hocha la tête, reconnaissant son erreur mais sans toujours saisir la véritable étendue de cette histoire. Elle ne tarda guère à poursuivre, sa voix se fit grave d'un ton. Ses mots étaient précis, comme qui raconte l'histoire d'un autre mais Preston devinait que ces évocations lui faisaient plus de mal qu'elle n'admettrait jamais. Ainsi, elle était la deuxième enfant. Une fille après la perte de l'héritier tant souhaité. Surtout pour la mère ,selon ce qu'il comprit, en sentant une antipathie immédiate pour cette femme qui ne croiserait jamais son chemin.
Son père, quel qu'ai été son camp, était un brave. Pour Selena, il serait à jamais le souvenir le plus cher. Ses mots, pourtant mesurés, traduisaient une douleur muette, acérée, qui faisait mal après tant d'années. Il l'avait aimée, gâtée, fait sentir précieuse et unique...sa mort l'avait privée de cette seule tendresse et laissée démunie face à son monstre de mère.
Preston n'en revenait pas. Interdire à la fille de visiter la tombe de ce père tant chéri? Cette femme était malade...de rancœur. Il ne voyait aucune autre explication. Frustrée de n'avoir pu donner le jour à un fils digne de l'illustre nom, elle devait se contenter d'une fille...et lui avait fait de sa vie un enfer. Tiens, l'oncle cité, suscita la sympathie de Preston même s'il n'était sûrement pas trop commode mais au moins avait il essayé d'adoucir la destinée de sa petite nièce. Lui parti, elle se retrouvait aux prises avec cette mère dénaturée...

Quelques temps plus tard, j’ai mal supporter ‘‘l’éducation’’ de ma mère et j’ai voulu fuir… C’était une nuit de pleine lune…

Pendant un instant, Selena fixa son regard dans celui du journaliste, essayant sans doute de deviner quelles étaient ses suppositions. Il commençait à avoir son idée, pour épouvantable qu'elle put être.

Tu as rencontré un loup garou, n'est ce pas? Je peux déduire ca en voyant les griffures sur ton épaule...et même pour nous, moldus, la pleine lune leur est associée...dans les histoires fantastiques.

Il aurait voulu prendre sa main et la serrer pour la conforter lors de ces aveux, qu'il savait douloureux même si elle ne départait pas un instant de son air si posé, quasi indifférent.

Souvenir de cette nuit là… Là où j’ai eu de la chance c’était qu’il était sadique mais stupide… J’ai transplané par instinct de survie… Ma première manifestation de magie… Ma mère m’a emmené à l’hôpital sorcier où j’ai été soigné et quand elle a pu me revoir après les soins… Tu sais quelle a été sa réaction ?

D'après ce qu'elle venait de lui raconter sur sa mère, on ne pouvait se faire des grandes illusions, quoiqu'il espéra que oui...Les merveilleux yeux verts eurent un éclat, minime de colère, si fugace qu'il se demanda s'il ne l'avait pas imaginé. La maitrise de soi dont elle faisait preuve lui donnait presque froid au dos.

Je me suis pris une baffe…Parce que j’aurai du rester affronter la mort plutôt que de fuir comme la lâche que j’étais… J’ai gardé les bandages plusieurs mois et j’ai été punie une année entière… Il ne vaut mieux pas que tu saches tout de suite ce que signifie ‘‘être punie’’

Il se le demandait en effet, mais rien qu'à voir son expression durcie, préféra ignorer cette question et la laissa parler ensuite de ses années d'école, des peu d'amis qu'elle avait eu...du désenchantement maternel en la voyant opter pour une carrière autre que celle tant espérée. La jeune femme, devenue avocate, sans encore recevoir la Marque...et...

J’ai bien fait d’attendre, parce qu’ils ont vérifié mon avant bras… Jugée coupable avant même de l’être… J’ai reçu la marque peu de temps après, mon oncle était fier de moi…

Preston n'en doutait pas un instant. Elle avait rallié la Cause du Mal, pour suivre les pas de son père? Par pleine conviction? ou encore pour faire sentir à sa mère qu'elle était capable de réussir là où elle n'avait que lamentablement échoué? Comme pour démentir cette dernière idée, elle poursuivit, d'un ton, à peine âcre:

Ma mère, je m’en fichais de savoir ce qu’elle ressentait… J’ai toujours plus où moins pensé qu’elle aurait préféré que je meure enfants suite à son entrainement spécial… Et au jour d’aujourd’hui… Même si elle n’est plus dans ma vie, elle a incroyablement bien réussit son coup…Moi je suis un petit soldat… La vie amoureuse, la vie ‘‘normale’’ comme toutes les jeunes femmes en rêvent… C’est surement pas fait pour moi…

Son sourire désabusé était criant d'un chagrin qu'elle n'avouerait jamais, ce serait un signe de faiblesse, et elle se voulait forte, au delà de tout, fidèle et indifférente. Digne et solitaire. Preston ne bougea pas, son semblant demeurait un masque composé d'intérêt, respect et compréhension. Il sentait que la moindre démonstration de réconfort serait prise comme un mépris à l'image qu'elle affichait.

Tu as peut être des questions...

Il releva la tête et la regarda. Jamais elle ne l'aurait vu si sérieux, grave même.

À quoi bon? Ce que tu m'as dit est suffisamment édifiant. Je crois avoir saisi les traits principaux de cette idée...je dois avouer que plus j'en écoute et plus cela m'est désagréable. Cela fait un moment que j'ai laissé mon rôle de journaliste de côté, me suis limité à t'écouter comme un être humain en écoute un autre, simplement. Si tu veux mon avis, je te le donne...ta vie, et tu m'en vois sincèrement désolé, a été terrible. Ta mère, un monstre. Toi, une brave petite fille qui avait un chemin tracé. Pas trop d'élection, même s'il y en a toujours mais difficilement dans ton milieu.

D'un geste décidé, il finit par écarter son assiette, la vue de la nourriture lui tournait le cœur.

Ne t'en fais pas. Je ne vais pas me lancer dans un panégyrique des vertus du Bien. Je ne vais pas blâmer tes décisions, ni complaindre ton futur. Tu t'es engagée dans l'incertaine voie de ceux qui luttent pour ce en quoi ils ont foi...ou du moins le croient ainsi. Je me plais de penser être un type pragmatique et pas un idéaliste. Je ne cours pas après un rêve, ni une idée dictée par un autre. Je me limite à voir les faits, les analyser et les exposer, sans prendre parti...du moins c'est mon intention première. Je suppose que la pitié est malvenue, tu n'en as pas besoin et même en l'ayant, tu n'en voudrais pas.

En écartant sa chaise, Preston finit par se lever et quitter la table. En cet instant, il ressemblait très peu au jeune homme insouciant de quelques heures auparavant. Ses yeux avaient perdu gaieté et malice. Il se sentait vide de sentiments, bons ou mauvais. Toujours assise à table, Selena demeurait imperturbable. Les mains sagement croisées sous son menton. Il la regarda, un moment, sans rien dire puis interrompant brusquement le silence , il continua.

Parler des Mangemorts serait sûrement la suivante chose à faire mais je ne pense pas être trop prêt à entendre cela. Je me fais déjà une idée assez claire sur leurs activités et parie qu'entre leurs occupations ne sont pas secourir le faible ou aller de porte en porte en chantant des Noëls .

Sourire un peu ironique puis avançant deux pas vers la table, il tendit sa main.

Si ça te dit, allons plutôt boire quelque chose, écouter de la musique sur la terrasse ou faire un tour...essayons de limiter les dégâts de la soirée...

« À quoi bon? Ce que tu m'as dit est suffisamment édifiant. Je crois avoir saisi les traits principaux de cette idée...je dois avouer que plus j'en écoute et plus cela m'est désagréable. Cela fait un moment que j'ai laissé mon rôle de journaliste de côté, me suis limité à t'écouter comme un être humain en écoute un autre, simplement. Si tu veux mon avis, je te le donne...ta vie, et tu m'en vois sincèrement désolé, a été terrible. Ta mère, un monstre. Toi, une brave petite fille qui avait un chemin tracé. Pas trop d'élection, même s'il y en a toujours mais difficilement dans ton milieu. »

Séléna, habituée a ne rien laisser paraitre, ou du moins le moins possible, restait parfaitement stoïque en observant Preston avec un intérêt poli. Elle ne savait pas trop comment réagir. Si elle était trop désinvolte, il trouverait ça curieux et peut-être même qu’il la trouverait monstrueuse surtout s’il se rendait compte que ces actes ne lui faisaient ni chaud ni froid… Elle avait vu pire et pour elle, sa vie était - peut-être pas normale parce qu’elle se doutait bien que sa mère aurait pu ne pas l’élever de cette façon - mais plutôt logique. Sa mère avait décidé depuis longtemps de faire d’elle un soldat qui cultivait ses airs de petite chose fragile, alors c’était logique qu’elle lui ait appris depuis longtemps a endurer la souffrance - vive les doloris que le maitre distribuait comme des petits pains - la faim, l’endurance…

« Ne t'en fais pas. Je ne vais pas me lancer dans un panégyrique des vertus du Bien. Je ne vais pas blâmer tes décisions, ni complaindre ton futur. Tu t'es engagée dans l'incertaine voie de ceux qui luttent pour ce en quoi ils ont foi...ou du moins le croient ainsi. Je me plais de penser être un type pragmatique et pas un idéaliste. Je ne cours pas après un rêve, ni une idée dictée par un autre. Je me limite à voir les faits, les analyser et les exposer, sans prendre parti...du moins c'est mon intention première. Je suppose que la pitié est malvenue, tu n'en as pas besoin et même en l'ayant, tu n'en voudrais pas. »

Là, il avait raison. Elle n’avait ni besoin ni envie de la pitié de qui que ce soit. De plus, elle ne voyait réellement pas ce qui méritait la pitié dans son histoire, sa vie, ses choix… Elle vivait là dedans depuis toujours, pour elle, c’était les autres qui n’étaient pas ‘‘normaux’’. Elle n’était par contre pas aussi intolérante que certains qui pensaient que leur façon de voir les choses était la seule façon qui existait et méritait d’être entendue. Elle concevait qu’on pense autrement, elle concevait même qu’on puisse haïr son père, son oncle ou elle-même pour leurs actes. Même si les autres ne concevaient pas qu’elle puisse aimer son oncle et son père malgré leurs actes…

Ne sachant toujours pas réellement comment réagir sans le surprendre, elle préférait rester stoïque et imperturbable. Peut-être que Preston trouvait son calme étrange mais elle ne voyait réellement pas ce qui pouvait être perturbant dans ce qu’elle avait dit. D’un autre coté, elle se félicitait de ne pas être entré dans les détails… Qu’est-ce que ça aurait été si Preston avait entendu parler des tortures de l’imposition de la marque et des punissions du maitre ??? Il ne valait peut-être mieux pas chercher a le savoir… Preston s’était levé et reprenait.

« Parler des Mangemorts serait sûrement la suivante chose à faire mais je ne pense pas être trop prêt à entendre cela. Je me fais déjà une idée assez claire sur leurs activités et parie qu'entre leurs occupations ne sont pas secourir le faible ou aller de porte en porte en chantant des Noëls. »

Non en effet, il ne valait mieux pas s’étendre sur le sujet mangemorts… Si il y avait bien une chose sur laquelle ils étaient d’accord c’était celle là. D’un coté, Séléna s’amusait en se disant qu’au finale, elle paraissait la plus fragile des deux mais Preston en supporterait surement moins qu’elle… Elle qui se demandait s’il oserait l’approcher de nouveau après toutes ces mini-confidences, elle su qu’apparemment oui, elle ne l’effrayait pas au point qu’il ne veuille plus l’approcher à moins de cent mètres.

« Si ça te dit, allons plutôt boire quelque chose, écouter de la musique sur la terrasse ou faire un tour...essayons de limiter les dégâts de la soirée... »

Séléna observa Preston dans les yeux un instant, pas convaincue qu’il ne l’ait réellement pas encore viré de chez lui puis elle baissa les yeux vers la main qui était tendue vers elle et elle eu un petit sourire en coin tout en acceptant la main pour se relever.

- J’ai vu que ton jardin semble plutôt joli… Tu me le montres ?

Bah quoi ? Avoir des tendances schizophrènes aidait grandement a passer du coq à l’âne et puis il avait bien dit qu’il ne voulait pas continuer sur le sujet mangemorts… Alors autant passer directement a autre chose. Séléna suivit Preston en silence, cherchant désespérément un autre sujet de conversation. Elle repris sur la magie, chose qu’elle connaissait tout de même bien mieux que le monde moldu mais elle fit attention a aborder un sujet plus léger et qui ne concernait pas la guerre.

- Tu sais, chez les sorciers, on utilise des hiboux pour livrer le courrier… Ils sont très intelligents et ils retrouvent systématiquement leurs destinataires même s’il s’agit de moldus… A Poudlard il y a une grande volière, et le château possède ses propres hiboux mais c’est moins impressionnant que le bureau de poste de Pré-au-Lard… Pré-au-Lard est un village habité seulement par des sorciers… Il est pas très loin de Poudlard…

Sujet qui n’a aucun rapport mais au moins elle était sur de ne pas se tromper de de ne pas faire de gaffe…

Elle acceptait sa main en faisant un commentaire de touchante banalité sur le jardin ce dont il la remercia avec un sourire grave.

Ils marchèrent en silence dans le beau jardin qui embaumait de mille senteurs. Grillons, cigales et crapauds firent les frais de conversation pendant un bon moment. Preston ne savait plus que dire. Il ne voulait, d'aucune façon blesser la susceptibilité de son invitée, se sachant trop ignorant sur le thème comme pour avoir droit à émettre des jugements arbitraires. Selena semblait comprendre parfaitement cette situation. Quand elle parla, le thème choisi n'avait rien à voir avec les sujet scabreux qui avait, pour ainsi dire, gâché la soirée.

Tu sais, chez les sorciers, on utilise des hiboux pour livrer le courrier… Ils sont très intelligents et ils retrouvent systématiquement leurs destinataires même s’il s’agit de moldus… A Poudlard il y a une grande volière, et le château possède ses propres hiboux mais c’est moins impressionnant que le bureau de poste de Pré-au-Lard… Pré-au-Lard est un village habité seulement par des sorciers… Il est pas très loin de Poudlard…

Il faillit soupirer d'aise en l'entendant raconter cela. Retour à la magie, en plein...sans côté obscur!

Des hiboux? Mais c'est génial ça. Je n'aurais jamais pensé que ces bestioles là se plieraient de bonne grâce à jouer le rôle de facteur. Chez nous, on utilisait jadis les pigeons...maintenant, tu dois le savoir ça marche autrement. Beaucoup moins romantique, je dois l'admettre mais pratique et rapide.

Il n'allait tout de même pas se lancer sur un éloge aux Postes Royales. De bonne grâce il s'accrocha à l'histoire de la jeune femme.

Dis moi...et tout le monde peut avoir un hibou?...Tu me dis qu'ils peuvent porter des messages même aux moldus. Est ce possible qu'un moldu puisse en posséder un pour se communiquer...avec votre monde?

Il s'imaginait mal en propriétaire d'un hibou magique mais l'idée ne laissait d'être intéressante...un canal de communication entre les deux mondes? Il existait déjà, c'était clair...mais comment cela fonctionnait? Quelque temps auparavant on avait reporté une étrange affluence de hiboux et chouettes en milieux urbains...que voulait dire cela? Aurait il eu un besoin urgent de communication entre sorciers et moldus? Peut être avertir un danger imminent?

Preston allait poser la question quand Jimbo fit une apparition fracassante.

Mister Preston...téléphone, urgent...Miss Camilla!

Cryptique façon de passer un message mais il fallait savoir à quoi s'en tenir avec Jimbo. Comment diables avait fait sa secrétaire pour le débusquer jusqu'en Jamaïque?

Désolé, Selena...cela doit être vraiment urgent !

Ils regagnèrent rapidement la maison sans échanger un mot. à peine le combiné près de l'oreille, il entendit la voix de la dame dragon, qui n'avait pas l'air précisément contente...comme d'habitude. Le journaliste écouta sans interrompre, cela n'aurait joué aucun rôle, mais à mesure que se déroulait le monologue son expression changeait. Il fit d'abord la moue, puis il acquiesça en prenant rapidement des notes puis finalement raccrocha avec un sourire mi ravi, mi contraint.

Je dois prendre un avion dans moins de deux heures. On m'attend à Londres pour de là me rendre le plus vite possible à Sarajevo.

Évidemment cela ne disait pas grand chose à la jeune sorcière même s'il se doutait bien qu'il devait avoir des sorciers dans l'ancienne Yougoslavie mais le moment se prêtait mal à des longues explications.

Je suis sincèrement désolé que ceci doive finir si abruptement...ce weekend à la plage, je veux dire. Si tu veux tu peux revenir en Angleterre avec moi...ou utiliser un moyen plus rapide...tu me comprends.

Il était déjà pris dans l'euphorie de l'aventure. Faire un reportage live depuis une zone de guerre le tentait irrésistiblement même s'il y risquait la peau.

Nous reverrons nous, Selena? Tu m'as ouvert les yeux sur un monde fascinant et je ne pourrai jamais te remercier assez pour cela. Te rencontrer a été une des expériences les plus saisissantes de ma vie.

« Des hiboux? Mais c'est génial ça. Je n'aurais jamais pensé que ces bestioles là se plieraient de bonne grâce à jouer le rôle de facteur. Chez nous, on utilisait jadis les pigeons...maintenant, tu dois le savoir ça marche autrement. Beaucoup moins romantique, je dois l'admettre mais pratique et rapide.

Séléna eu un petit sourire en coin satisfait. Elle avait réussit a aborder un sujet tout autre et extrêmement léger, faisant oublier l’air tendu qui avait régné depuis l’évocation des mangemorts et de la guerre. Elle était contente, ça faisait du bien de pouvoir garder une ambiance légère et joyeuse de temps en temps et puis elle espérait bien pouvoir revoir Preston à l’occasion et il valait mieux qu’ils se quittent sur un bon souvenir…

« Dis moi...et tout le monde peut avoir un hibou?...Tu me dis qu'ils peuvent porter des messages même aux moldus. Est ce possible qu'un moldu puisse en posséder un pour se communiquer...avec votre monde? »

Ah… En voila une question qu’elle est bonne… Séléna ne savait pas vraiment si c’était chose faisable mais avec un peu de logique, elle devait conclure que c’était le cas puisque les enfants nés moldus communiquaient avec leurs parents… Ainsi, c’était un peu comme si un sorcier avait un cousin moldu et qu’il lui donnait des nouvelles… Par contre pour qu’un moldu possède son propre hibou postal, il faudrait soit qu’un sorcier lui en offre un provenant d’une ménagerie magique, soit qu’il aille lui-même sur le chemin de traverse, chose peu probable puisqu’un moldu était incapable de voir l’enseigne du chaudron baveur s’il n’était pas accompagné d’un sorcier.

- Et bien dans le pire des cas, le sorcier peu demander a son hibou d’attendre la réponse… Mais comme certains sorciers sont des nés moldus, je suppose que leurs parents peuvent posséder leur propre hibou pour communiquer avec leurs enfants lorsqu’ils sont a Poudlard… Mais il faut prendre un hibou de la ménagerie magique pas n’importe lequel afin qu’il soit correctement dress…

« Mister Preston...téléphone, urgent...Miss Camilla ! »

Séléna s’était immédiatement arrêté de parler en entendant la voix du domestique appeler son patron. Camilla ? N’était-ce pas la secrétaire de Preston ? Téléphone, si elle ne se trompait pas, c’était cette chose bizarre qui leur servait a communiquer.

« Désolé, Séléna...cela doit être vraiment urgent. »

Séléna fit signe que ce n’était pas grave et suivit calmement Preston jusque dans la maison. Il pris ensuite un objet étrange qu’il porta à son oreille et sembla en grande conversation avec quelqu’un, surement cette fameuse Camilla, étant donné la voix qui semblait venir de la chose qu’il portait contre son oreille. La demoiselle attendit patiemment et en silence que Preston ait terminé et lorsque cela fut le cas, il revint vers elle avec un air gêné.

« Je dois prendre un avion dans moins de deux heures. On m'attend à Londres pour de là me rendre le plus vite possible à Sarajevo… Je suis sincèrement désolé que ceci doive finir si abruptement...ce weekend à la plage, je veux dire. Si tu veux tu peux revenir en Angleterre avec moi...ou utiliser un moyen plus rapide...tu me comprends. »

Séléna sourit et fit signe qu’elle comprenait. Elle répondit d’une voix douce et calme.

- Ne t’inquiète pas, ton travail est prioritaire, c’est normal… Je t’ai moi-même prévenu que je risquai d’être appelée à tous moment… Tu as été rattrapé par la vie de tous les jours avant moi, voila tout.

Petit sourire taquin pour le coup. Après tout c’était la pure vérité et puis Preston n’y était absolument pour rien et c’était aussi la vérité…

« Nous reverrons nous, Selena? Tu m'as ouvert les yeux sur un monde fascinant et je ne pourrai jamais te remercier assez pour cela. Te rencontrer a été une des expériences les plus saisissantes de ma vie. »

Séléna observa Preston un instant, le regard profond, sérieux. Il avait réellement l’air d’avoir envie de la revoir malgré tout… Elle eu alors un léger sourire.

- Je reviendrais te voir… Comment ?! Ne t’inquiète pas pour ça, je suis sur de pouvoir trouver ton lieu de travail…

Séléna ne savait pas encore comment elle ferait mais apparemment il était assez connu dans le monde moldu à cause de son travail, donc ça ne serait pas si difficile que ça.

- Je préfère rentré avec mes propres moyens… Je ne suis jamais monté dans un… Avion et je n’ai pas envie de tenter l’expérience… Je suis moins téméraire que toi… Je te proposerai bien le transplanage mais je crois que tu n’as pas vraiment apprécié et il vaut mieux que tu sois en forme pour ton travail…

La logique de Séléna bien moins courageuse que le journaliste mais après tout elle était une ancienne Serpentard, pas une ancienne Gryffondor…

- Je vais te laisser te préparer et … Ne t’en fais pas, je tiendrais parole, je reviendrai te voir à Londres… A bientôt

Séléna hésita un instant puis se dit qu’après tout… Elle s’approcha de Preston et l’embrassa sur la joue. Pas la peine de continuer a flirter après ce qu’il avait appris du camp de la demoiselle… Elle lui fit un sourire et retransforma son chapeau en cape qu’elle enfila sur ses épaules.

Elle sortit ensuite après un dernier signe de la main en direction de Preston et une fois à l’extérieur et après avoir vérifié que personne ne la verrait disparaitre de nulle part, elle transplana direction Londres…

[HJ : je te laisse finir si tu veux XD]

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Quelque part...entre ici et là...(FE Séléna)

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