Au détour d'une ruelle [FE]

Dahrah était heureuse, pour la première fois depuis un moment, elle pourrait s'accorder une après-midi de shopping. La jeune rousse avait pris un jour de congé et comptait bien en profiter. George étant occupé à la boutique, la jeune femme avait décidé de prendre du temps pour elle. Elle comptait d'abord acheter quelques ingrédients pour des potions soignantes qu'elle avait l'intention de préparer pour l'ordre, au cas où... car il fallait dire que ces derniers temps, l'ordre avait été plutôt mis à mal, avec toutes les actions du ministère, les sorciers n'osaient plus choisir un camp de peur des represailles. Cela n'avait pas effrayé Dahrah qui avait continué tant bien que mal ses actions, mais ces derniers temps son métier de médicomage lui prenait beaucoup de temps.

L'air était froid et sec, le ciel dégagé , la journée était plutôt belle et il n'y avait pas trop de monde car nous étions en semaine. Dahrah marchait depuis quelques minutes lorsqu'elle s'aperçut qu'elle ne se rappelait plus où était la boutique dans laquelle elle achetait ses fournitures. Cela faisait un moment qu'elle n'y était pas allée et elle avait oublié le chemin pour y aller, la jeune rouquine n'ayant pas une mémoire très visuelle.

Elle remarqua alors une femme rousse au loin qui avait l'air plutôt avenant, elle décida de prendre son courage à deux mains et lui demanda:

" Pardonnez-moi, peut être pourriez vous me renseigner? Je cherche une boutique qui vend des ingrédients de potions médicomagiques, savez vous où elle se trouve? Comme une idiote je ne me rappelle plus le chemin!"

Dahrah avait un peu honte, mais elle avait toujours été un peu tête en l'air et il fallait dire que ces derniers temps, elle remportait aisément la palme!!

Edwyna, elle aussi, arpentait les rues en ce temps hivernal pour raisons professionnelles. Les actions conjuguées du ministère et des mangemorts donnaient du travail à tout ce qui pouvait tenir une baguette médicale ou confectionner une potion calmante, de l’élève infirmier au médicomage reconnu. Les rues toujours calmes en ce moment de la semaine faisaient presque oublier la situation politique, n’auraient été les affiches du ministère et les vieux numéros de la gazette qui trainaient et voletaient parfois dans le vent de décembre. La jeune femme releva son écharpe noire, relâchant dans son mouvement une boucle rousse qui vient dessiner sur son long et chaud pardessus sombre une arabesque de lumière.

En plus des victimes directes ou indirectes de la lutte contre le ministère, les médicomages avaient a faire, comme chaque année en cette période, à une épidémie de grippe version sorcier. Et la jeune femme commençait a être a court d’ingrédients. Fort heureusement, ce n’était en général pas le cas des boutiques d’apothicaire ni des herboristeries. Même si parfois il fallait s’aventurer dans des quartiers plus interlopes pour trouver certains éléments.

Elle se pencha vers son sac et en sorti une liste pour revoir ce dont elle avait besoin et organiser au mieux ses emplettes. Ellebore, Belladone, mandragore et quelques autres moins faciles a trouver figuraient sur le parchemin. Et encore la médicomage avait elle la chance de pouvoir faire pousser elle-même les plus communes de ces plantes. Elle rangea son document, remit son sac sur une épaule, repoussa une mèche qui lui chatouillait la joue et allait se remettre en marche quand une voix retentit non loin d’elle.

" Pardonnez-moi, peut être pourriez vous me renseigner? Je cherche une boutique qui vend des ingrédients de potions médicomagiques, savez vous où elle se trouve? Comme une idiote je ne me rappelle plus le chemin!"

Ed se retourna vers une jeune femme un peu plus jeune qu’elle apparemment, pareillement rousse – ce qui la poussa a envisager que tout les sorciers devaient avoir un ancêtre commun chez les Weasley, connus pour ce trait particulier – et visiblement perdue.

- Tout dépend ce que vous cherchez … certains ingrédients ne sont plus disponibles dans les boutiques d’apothicaire de la rue principale. Slug et Jiggers est encore bien approvisionné ceci dit.

Elle montra la direction de la plus grande boutique d'apothicaire du Chemin de Traverse.

Slug et Jiggers c'était donc ça le nom de la grosse boutique! Ceci dit en cette période hivernale et donc de maladie, il leur manquerait peut être certains ingrédients. Dahrah souria à la jeune femme qui avait l'air très aimable et elle lui répondit :

" Je cherche de la mandragore, de la valériane, et du camphre."

C'était les herbes qu'elle avait en tête, il y en avait sans doute d'autres mais la jeune médicomage était plutôt étourdie surtout ces temps-ci où elle avait beaucoup à faire et puis sa spécialité c'était surtout de soigner, elle ne préparait pas très souvent les mixtures, il y a avait des équipes spécialement là pour cela à Sainte Mangouste. Et puis c'était vrai que jusqu'à présent elle ne s'était que rarement préoccupée de cela, mais de cette façon elle pourrait être utile à l'ordre car ces derniers temps , elle n'avait que rarement le temps de partir en mission.

" En tout cas, je vous remercie beaucoup du renseignement, vous connaissez une boutique bien en dehors de Slug et Jiggers?"

Dahrah ne voulait pas abuser de la bonne volonté de cette femme mais elle avait l'air avenante et cela l'avait mise en confiance. Dahrah souria de nouveau, cela lui arrivait souvent quand elle se sentait bête et elle dit :

" Je ne suis pas très au fait car j'ai plus l'habitude d'appliquer ces mixtures que de les préparer!"

L’une des deux rouquines en présence, et dans notre cas c’était Edwyna, sourit gentiment. Elle avait toujours eu le sourire facile, et il était difficile d’aller contre sa nature. Les ingrédients étaient faciles a trouver, étant necessaires à bon nombre de potions et n’étant pas partie de poisons et potions interdites.
Il fallait l’avouer, sur ce coup la les commerçant avait tellement peur de se faire accuser que le Ministère n’avait pas eu a édicter de décret. Les professionnels avaient devancé leurs souhaits éventuels.

- ce sont des ingrédients de base, vous ne devriez pas avoir de problèmes à en trouver. Il est plus difficile de trouver de l’aconit ou de la digitale …

Ed se tourna plus franchement vers sa collègue en inclinant légèrement la tête d’un air curieux. Elle prenait comme fait accompli qu’un médicomage devait avant tout faire confiance en ses propres potions. Bien sur, elle-même avait recours aux préparations de Sainte Mangouste, mais dans son cabinet tout ce qu’elle utilisait était fait maison. Elle préférait également les ingrédients frais aux ingrédients séchés. Du moins pour les plantes ! pour les chenilles et autres cafards, mieux valait faire confiance aux professionnels si on ne voulait pas se retrouver infesté.

- Vous avez Weirdsnail qui est assez bien achalandé, mais il a tendance a gonfler ses prix. Sinon je vous conseille Carrott’s qui vent des plantes sur pieds de très bonne composition. Sauf ses mandragores, mais des mandragore ne sont jamais de bonne composition !!!

La jeune femme repoussa sa mèche rebelle d’un geste avant de reprendre.

- Vous devriez vous remettre aux préparations. Elles sont souvent plus efficaces que ce que est tout fait ! en plus vous pouvez doser.

Vu combien ce qu’elle venait de dire pouvait paraitre péremptoire, elle reprit rapidement.

- Du moins je préfère … C’est une question d’habitudes !! Vous exercez à Sainte mangouste ?

(Hj: Désolée du retard! Beaucoup de boulot en ce moment!!)

Dahrah acquiesça au fur et à mesure que la jeune femme lui parlait, elle ajouta :

" Oui en effet , ce ne sont pas des ingrédients très rares, je devrais pouvoir les trouver facilement!"

Cette femme dégageait quelque chose d'agréable, elle avait l'air sûre d'elle et c'était quelque chose d'appréciable dans cette profession. Dahrah pouvait également se montrer très sure d'elle mais en général seulement dans le feu de l'action et qu'il fallait agir très vite, dès qu'elle avait le temps de réfléchir alors les doutes commencaient... Mais la jeune rousse était persuadée que c'était quelque chose qu'on obtenait avec l'expérience.

Elle lui conseilla ensuite une boutique Carrott's , elle avait l'air d'en connaitre un rayon sur le sujet et Dahrah se sentit un peu inculte de ne pas aussi bien s'y connaitre et en même temps très intéressée. Lorsqu'elle dit que les mandragores n'étaient jamais de bonnes compositions , Dahrah éclata de rire, l'oeil pétillant elle lui répondit:

" Oui si il y en avait ça se saurait!!Mieux vaut avoir un bon cache-oreille!"

La belle rousse lui conseilla de préparer elle même ses antidotes. Dahrah ne l'avait jamais fait par manque de temps, mais elle était tout à fait d'accord avec elle, comme dit le proverbe " On est jamais aussi bien servi que par soi même"

" Je suis tout à fait d'accord avec vous mais malheureusement comme je ne prépare pas souvent , je mets beaucoup de temps, et je manque cruellement de celui-ci! En gros, c'est le chat qui se mord la queue!"

Dahrah contempla quelques instants la femme en face d'elle qui lui demanda si elle exerçait à Sainte Mangouste. L'ex-serdaigle lui sourit amicalement et dit:

" Oui tout à fait, d'ailleurs je suis impolie je ne me suis pas présentée: Dahrah Mills, je travaille aux urgences médicomagiques à Sainte Mangouste."

A présent, elle se sentait tout à fait à l'aise, car la jeune femme avait l'air avenante.

" Et vous, où pratiquez vous? "

[Pas grave le boulot avant tout! ^^]

La médicomage ainée, puisque l'on ne pouvait se contenter de la décrire comme "rouquine" ou comme "médicomage" dans la situation présente, remit de nouveau une mèche de cheveux flamboyant derrière son oreille d'un geste qu'elle tentait vainement de corriger mais dont elle ne se rendait jamais compte que quand il était accompli, en se tournant vers sa collègue. le fait qu'elle travaille aux urgences expliquait le manque de temps pour réaliser ses propres potions. Edwyna elle même fermait son cabinet deux jours dans la semaine afin de mettre a jour et de trier ses différentes fioles de potions, cataplasmes, pilules, décoctions et autres médications. Gérer soi même les solutions diverses et variées impliquait une attention soutenue à leurs classement et a leur dates de péremption.
Certaines, rangées a part, pouvaient même être dangereuses si le traitement n'était pas correctement suivi ou si la potion était prise par erreur. En règle générale, Ed les faisait au fil des besoins, mais il arrivait que l'urgence demande une application immédiate, elle en avait donc une petite provision dans un meuble spécifiquement dédié à ces remèdes.

- Enchantée docteur Mills. Edwyna Applestorm, j'exerce en cabinet, mais je suis également consultante à Sainte Mangouste pour les maladies magiques, ainsi que pour le planning familial. Mais dans ce dernier cas c'est plus du volontariat. Ce qui explique que j'ai le temps qu'il faut pour faire les potions!

Le sac changea de main, le mouvement libérant de nouveau la mèche rebelle.

- Vous devez avoir du travail en ce moment. Même notre unité commence a manquer de lit. Il faut dire aussi que nous avons une magnifique épidémie de Rougeolle trollique, comme chaque année à cette époque. Vous devez travailler avec le docteur Ellings? Il y a longtemps que je ne l'ai vue ...

Anastasia Ellings avait été la condisciple d'Edwyna lors de sa formation médicomagique, et elles avaient passé ensemble leurs examen. Sans être trés proches, elles était amies. Anastasia avait opté pour la médicomagie d'urgence, Edwyna pour la médicomagie libérale. depuis leurs chemins se croisaient moins souvent.

Edwyna puisque c'était son nom avait vraiment un grand nombre d'activités. Non seulement elle exerçait en libéral mais elle travaillait également au planning familial et en tant que Consultante à Sainte Mangouste. Il était évident qu'elle avait plus d'expérience qu'elle et Dahrah aimait bien cotoyer des médicomages confirmés, à leurs côtés elle avait l'impression de sans cesse apprendre et cela contentait sa soif de connaissance caractéristique des anciens élèves de la maison Serdaigle.

" C'est très intéressant, vous ne devez pas avoir le temps de vois ennuyer."

L'irlandaise réajusta sa cape bleue nuit autour de son cou, et rebondit sur les propos de sa consoeur.

" Oh ne m'en parlez pas, j'ai l'impression qu'on n'en viendra jamais à bout , à chaque fois que je me dis que cela se calme, de nouveaux cas arrivent aussi tôt."

Car dans les urgences médicomagiques, il n'y avait pas que des pathologies à forte teneur en adrénaline, beaucoup de maladies bégnines qui avaient pris de l'ampleur comme la fameuse rougeole trollique. Edwyna lui parla ensuite du Docteur Ellings , en effet elle connaissait un peu cette femme mais ne la cotoyait que rarement, tout ce qu'elle savait c'est que c'était quelqun de très compétent. Mais la nature discrète de la médicomage faisait qu'elle ne nouait pas forcément facilement connaissance.

" Oui je la connais un peu, c'est une très bonne médicomage, vous la connaissez bien?"

Dahrah se dit intérieurement qu'il devait être passionnant de travailler avec ce genre de femmes, comme le Docteur Ellings ou le Docteur Applestorm, mais elle était bien trop discrète et réservée pour oser le demander. Certains de ses collègues de promotion qui étaient de jeunes praticiens comme elle n'hésitaient pas à aller demander à grands airs de roucoulade, et malheureusement ou heureusement pour elle, la jeune Mills ne supportait pas ce genre d'attitude. Elle était discrète mais était honnête et très franche, l'hypocrisie à des fins intéressées ce n'était pas son truc, elle pouvait être très aimable mais alors il fallait qu'elle connaisse un minimum la personne en face d'elle.

Après réflexion, il apparaissait évident que l'emploi du temps d'Edwyna était chargé. Elle prenait deux jours (sauf urgences ou rendez vous) pour mettre a jour ses potions et remèdes, une demi journée au planning familial, une journée à sainte mangouste (plus quand c'était nécessaire) il lui restait pour son cabinet 3 jours. Autant dire qu'elle ne chômait pas, d'autant qu'elle avait réussi, au fil du temps, à fidéliser sa clientèle.

- En fait l'avantage de la médecine libérale, c'est que je peux m'octroyer des jours de repos quand je le décide.

Ce qui n'arrivait pas si souvent. La médicomage n'aimait pas rester à ne rien faire.

- Même si en général j'en profite pour aller a Sainte Mangouste! Surtout en ce moment.

La rougeole trollique. Une maladie bénigne si traitée a temps, mais excessivement contagieuse. Qu'un cas apparaisse dans une famille, et le quartier se retrouvait très vite touché. Et quand ça avait lieu dans un quartier peuplé de sorciers et de moldus .... Fort heureusement, le cas de figure restait très rare.

- C'est le problème de cette maladie. Elle prend de l'ampleur a une vitesse! et en plus il faut établir une quarantaine. Estimons nous déjà heureuse que les moldus ne soient pas touchés!

La discussion portant sur Ellings, la rouquine sourit. Elles avaient tant de souvenirs communs, certains qu'il fallait d'ailleurs éviter de divulguer, qu'il faudrait qu'un jour elle l'invite.

- Nous avons fait nos études ensemble. Même si a Poudlard c'était en pleine "guerre" des maisons. Mais par la suite nous avons fait l'école de magicomédecine ensemble. C'est par la.

D'un geste, elle invita sa compagne a la suivre, s'arretant en chemin pour regarder les nouveaux chaudrons médicaux. Mouais ... le sien continuerait a faire l'affaire. Son attention revint a la jeune femme et a son but.

- Carrott's est par la. Weirdsnail est un peut plus loin. N'hésitez pas a aller voir le docteur Ellings! dites lui que vous venez de ma part.

Quelques mètres plus loin apparaissait l'enseigne de Carrot's. Le magasin ressemblait a une herboristerie, mais portait dans un coin de sa vitrine l'enseigne de Sainte Mangouste et de la division de la santé magique.

Edwyna lui vanta les mérites de la pratique médicomagique en libéral, qui permettait de s'octroyer des repos comme elle le voulait. Dahrah souria amusée et commenta d'un air entendu:

"Oui mais avec toutes vos activités, j'imagine que vous ne vous octroyez que peu de repos."

En effet, cela n'avait pas tellement l'air de coller avec la personnalité de sa consoeur. Enfin, ceci dit Dahrah ne la connaissait pas mais c'était comme une intuition. D'ailleurs, Edwyna confirma ses dires en lui affirmant qu'elle allait surtout beaucoup à Sainte Mangouste essayer d'enrayer l'épidémie de rougeole trollique. C'est vrai que cette maladie était un vrai casse tête et qu'il fallait à tout prix éviter la contamination des moldus!

" Ne m'en parlez pas, pendant ma première année de pratique, ça a été le cas, je vous dis pas la débandade, heureusement que l'aide du ministère a été bien efficace!"

Pour un baptême du feu , elle avait été servie! Elle s'était retrouvée à pratiquer des sortilèges d'amnésie avec des membres du ministère car en plus il fallait agir très vite pour que ni la maladie , ni la rumeur ne se propage.

Edwyna dit aussi à Dahrah qu'elle avait connu le Docteur Ellings pendant ses études, elle n'en fut pas surprise, elles semblaient en effet être à peu près du même âge.

" Ah d'accord, la guerre des maisons? Ah moi c'était plutôt serein lors de mon passage à Poudlard! Vous étiez dans quelle maison?"
Puis son âinée lui indiqua Carrot's d'un geste, Dahrah lui sourit :

"Merci!"

Edwyna lui conseilla ensuite d'aller voir le Docteur Ellings de sa part , ce qui était très gentil, mais cette femme avait l'air très gentille. Dahrah aperçut la devanture de l'herboristerie, elle portait le petit logo de Sainte Mangouste dans un coin de la vitrine. Elle se tourna vers son interlocutrice:

"On y est, en tout cas je vous remercie beaucoup, j'ai été ravie de faire votre connaissance."

Ed sourit . C'était vrai qu'avec le train de vie qu'elle menait, elle avait peu l'occasion, ni l'envie d'ailleurs, de s'octroyer des plages de vraie liberté. Ca arrivait, mais rarement. Un psy aurait sans doute adorer s'occuper de son cas (une femme pas trop mal ; avec un bon salaire, une maison, une certaine éducation qui passait son temps dans les hopitaux ou à cotoyer des malades, et a qui on ne connaissait pas de relation stable, il y avait de quoi se poser des questions!)

- En fait ma philosophie est que le repos est une petite mort. Je prends le temps nécessaire a faire ce qui doit être fait! mais c'est une vision très personnelle de la vie.

Et qu'elle racontait a une parfaite inconnue qui allait finir par prendre ses jambes a son cou si elle continuait dans cette voie.

- J'étais dans la maison Serpentard. A l'époque ou il commençait a monter en puissance. il y a toujours eu une animosité entre Serpentard et les autres maisons. Mais a cette époque, c'était pire!

Les deux médicomages s'était arrêtées devant la devanture de la boutique, Ed regardant d'un œil critique mais sans vraiment y prêter attention les plantes mises en avant. pourquoi pas après tout? elle pourrait toujours faire sécher les plants ou en faire des boutures.

- Je vous en prie ... je vais d'ailleurs en profiter également pou faire quelques emplettes. Mieux vaux avoir trop que pas assez. Et je vois que les sautibilis sont à maturité. Ca tombe bien, j'étais a cours de graines.

La rouquine ainée ponctua sa phrase d'un sourire en coin. Le sautibilis était connu pour ses pouvoir curatifs ... et ses effets secondaires totalement inoffensifs mais toujours étonnant a voir. Ca allait du hoquet au sautillement, appelé l'effet kangourou, en passant par un large éventail de fantaisies incontrôlables.

Dahrah ne fut pas surprise du discours de sa consoeur, avant sa rencontre avec George, elle menait sensiblement le même rythme de vie, travaillant d'arrache pied, le peu de temps libre lui restant étant consacrée à son activité au sein de l'ordre du phénix. Elle acquiesça donc à la phrase d'Edwyna.

" Je suis un peu comme vous, je ne prends guère le temps de me reposer, même si cela m'arrive plus qu'avant!"

Ainsi donc Edwyna avait été chez les Serpentards, elle n'en fut pas surprise, Dahrah n'avait pas les péjugés que peuvent avoir beaucoup de personnes sur cette maison, d'ailleurs son ex petit ami avait également effectué sa scolarité chez les vert et argent. Edwyna en avait les principales qualités: l'intelligence, le détermination, la main de fer dans le gant de velours, et une aptitude naturelle à obtenir ce qu'elle voulait. Après tout, Dahrah ne la connaissait pas mais c'était une personne assez intuitive, quoiqu'on pouvait se tromper.

" Serpentard, oui ça n'a pas du être tous les jours facile, malheureusement cette maison provoque beaucoup d'inimitiés."

Elle regarda Edwyna avec un sourire encourageant, elle espérait bien qu'elle ne croirait pas que Dahrah s'intégrait dans le lot. Elle joignit ses deux mains avec ses bras tendus sous sa cape et dit:

" J'étais chez les Serdaigle , ça a été une maison agréable je dois dire."

D'ailleurs Dahrah avait gardé l'habitude de s'habiller souvent en bleu profond, couleur des Serdaigle, elle avait tellement porté cette couleur pendant des années qu'elle faisait véritablement partie de son identité à présent.

Les deux femmes étaient arrêtés devant boutique où elles discutaient depuis quelques minutes, la compagnie de l'une pour l'autre semblant ma foi être agréable. Puis, Edwyna informa Dahrah qu'elle allait elle aussi faire quelques empreintes, elle lui répondit d'un sourire engageant:

" Très bien, si vous le permettez vous pourrez me donner quelques conseils pour choisir de bons produits ?"

Elle ne voulait pas abuser mais elle sentait que cela ne la dérangerait pas trop, et puis elle ne se serait pas permis si elle n'avait pas besoin elle aussi de faire quelques achats!

Ed secoua la tête. malgré tout, elle avait aimé sa scolarité chez les serpentards. la vie dans un cachot, fut il luxueux, sans voir le soleil vous réveiller le matin en regard de la localisation dans les sous sols n'était pas facile, la relation entre les élèves était souvent une relation de domination et d'intérêt, mais elle y avait aussi trouvé des amis, et cette situation était aussi un vrai stimulant pour les protégés de Salazar. Et la médicomage elle même, il faut bien l'avouer et au grand dam de ses parents, avait été une serpentard honorable, avec ce qu'il fallait de mépris pour les autres et d'autosatisfaction. Si elle n'avait jamais considéré que seuls les sangs purs pouvaient être estimés comme valant le coup, elle n'en était pas moins fière d'en être une. Avec le temps, sa vision des choses avait changé bien sur. Elle était toujours fière de sa famille, mais n'y attachait plus la même importance. Quand à savoir si elle en était arrivée a concevoir d'épouser un moldu ou supporter mettre au monde un cracmol .. c'était une autre histoire et une question qu'elle ne s'était jamais posée.

- A l'époque, Celui-Dont-On-Ne-Prononce-Pas-Le-Nom était en pleine ascension. Serpentard était synonyme de Mangemort et de magie noire.

Elle répondait autant à la jeune femme qui l'accompagnait qu'elle se remémorait sa scolarité. Pas toujours facile. Et pourtant un tel sentiment d'être différent des autres ! plus puissant ...

- Les gryffys étaient les imbéciles fonceurs, les pouffys les idiots congénitaux qu'on ne pouvait mettre ailleurs et qui étaient la parce qu'il fallait bien tenter d'en faire quelque chose, et les serdy intello pompeux infichus de mettre en application ce que leur disaient leurs livres. Quand au Serpentards, ils étaient bien sur mauvais par nature.

Sa main vint replacer une boucle rousse derrière son oreille d'un geste élégant.

- Et tout ça sur un fond de quasi guerre civile entre nos parents.

Même si les sien, pour protéger leurs enfants, n'avaient jamais voulu prendre parti pour l'un ou l'autre. ils avaient été contactés par l'Ordre comme par les Mangemorts, et avaient refusé les deux propositions. Ancienne famille composée de sorciers, pas particulièrement riche ni connue mais symbolique, leur ralliement aurait été un signe. Si le refus avait été compris par l'ordre, ca n'avait pas été le cas pour l'autre camps et les Applestorm avait laissé leurs enfants un maximum de temps sous la protection de l'école.
Mais finalement, qui s'interressait à l'histoire d'une famille de pommes?
Ed sorti de ses pensées et se tourna vers sa jeune consœur avec un sourire amusé.

- Je n'en doute pas. Serdaigle a toujours reçu des lauriers de ses élèves.

La médicomage trentenaire poussa la porte de la boutique, faisant beugler une étrange sonnette en forme de canari vert fluo, et entra dans l'échoppe.

- Tout dépend de ce que vous cherchez! mais il n'y a pas de problèmes.

Dans le fond de la boutique, un petit homme fluet rempotait une mandragore avec une vigueur que son gabarit n'aurait pas laissé penser. Ses cheveux poivre et sel soigneusement coupés mettait en valeur une magnifique paire de cache oreilles de la même couleur que le canari qui continuait à émettre des sons stridents.

- J'arrive!

Le canari se tu aussitôt pour s'immobiliser au dessus de la porte comme le jouet qu'il était.

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