Toute l’Angleterre vibrait sous les coups de la grande horloge de Londres située dans le cœur de Londres, sur la rue Bridge Street, non loin du parlement anglais. 17 heures, la fin de la journée de travail, la fin de la journée d’école, voilà ce que représentait les 5 coups de Big Ben qui libérait ainsi les écoliers de leurs chaînes tout comme les fonctionnaires, l’espace d’un nuit avant que tout ne recommence une nouvelle fois… Le monde entier n’était qu’un énorme troupeau de moutons qui suivait les heures sans se poser de question, sans tenter d’aller contre les horloges, contre la geôle dans laquelle ils s’étaient mis eux-mêmes… Tous ces moutons vivaient dans l’insouciance, dans l’innocence, dans le déni de savoir que le loup était déjà dans la bergerie, que nul n’était dans la sécurité dont il se croyait imprégné… En fait, il n’y avait pas qu’un seul loup mais beaucoup plus que ce que les pensionnaires de cette bergerie mondiale ne pourrait le croire… Des loups meurtriers, des criminels, des tortionnaires sans remords ni scrupules….

Mais bon, et si nous revenions à cette petite ville marchande de Pré-au-lard ou plus précisément à la frontière de la ville où se dessinait une silhouette dont les cheveux blonds flottaient comme une étendard derrière elle tout comme sa cape légère… Même si la météo recommandait d’avantage le port de la cape d’hiver, Summer avait simplement préféré sa petite cape plus légère qui flottait doucement au vent avec un bruissement satiné. L’écusson des Serpentards avait été délicatement brodé sur le devant de la cape, les fils argentés brillant à chaque fois qu’ils rencontraient des sources de lumières dont les lumières de Noël que les commerçants avaient commencé à installer dans leurs vitrines déjà aux couleurs des fêtes… Summer entra donc dans la rue principale, un sourire rêveur ou plutôt songeur se mit à orner les lèvres de la jeune blonde… Elle pénétra un instant aux trois balais où Rosemerta lui prépara un bon chocolat chaud que la Serpentarde apporta avec elle… Elle avait un étrange besoin de réconfort depuis quelque temps et on disait que le chocolat de la propriétaire du petit resto était presque magique… Le tintement des pièces continuait de résonner dans le bistro lorsque la porte se referma sur la silhouette aux cheveux dorés…

Un peu de tranquillité lui ferait sans aucun doute du bien… Le verre chaud réchauffait doucement la main droite de Summer qui alla s’asseoir sur un banc près de chez Zonko… Si seulement tout pouvait être calme contrairement aux pensées et à l’état d’esprit de la septième année… Elle prit une bonne gorgée du chocolat si sucré et ferma les yeux en soupirant, sentant les picotements de la neige sur sa peau… Étrangement, elle n’entendit pas les pas qui venaient vers elle, se rapprochant inexorablement. Elle sursauta en sentant une main sur son épaule, le liquide caud et foncé coulant sur ses doigts… Elle redressa le regard et reconnu rapidement le regard léger et les ceveux bruns foncés de Davis, le capitaine de l’équipe de Quidditch de Serpentard et Summer se força doucement à sourire…Dans ses rêveries? Semblait-elle donc toujours aussi rêveuse?

-Davis! Je ne t’avais pas entendu…

Elle se mit sur le côté afin que Davis puisse s’asseoir à ses côtés…

-Fait attention. À cause de toi j,ai passé près de m’ébouillanter…

Elle porta sa main à ses lèvres et savoura la gorgée de liquide brûlant qui était tombée sur sa main…

-Mmmm...

Elle essuya sa main rapidement avec l'essui-tout que lui avait mit Rosemerta avec sa tasse....

-Tu vas bien?

Était-elle vraiment si différente de ses contemporains? Était-elle vraiment si complexe par rapport au reste de la communauté magique ou même simplement de la communauté adolescente? Un an… un an déjà que tout était si étrange pour la jeune sorcière blonde… Non, en fait, tout n’état pas étrange mais tout était différent, oui voilà le terme le plus adéquat : différent. Toute vie est sur une base complexe et d’ailleurs le début de toute vie est très complexe et nul chercheur ne peut ouvertement déclarer les bases fondamentales de toute vie humaine, cette dernière étant si énigmatique… Tenter de trouver pourquoi tel individu agit ainsi relève de générations et de générations de chercheurs puisqu’à la base, nul ne naît gentil ou méchant, mais bien neutre, ni blanc ni noir, simplement sur l’équateur de ces deux pôles vitaux. Les idéologies du bien et du mal ne sont-elles pas en fait que des pensées faites par des humains, formes de pensées créées par la société afin de justifier les gestes qui sont perpétrés par eux-mêmes ou encore par leurs proches décidant ainsi qui sont les gentils et les séparer des individus classés comme « méchants »…

Ce que ressentait la jeune Milles, elle ne l’aurait jamais souhaité à aucun Bouffondor… Elle était déchirée tant côté cœur que physiquement… Pour une raison obscure, chaque transformation la faisait atrocement souffrir depuis maintenant 52 semaines… Elle était perturbée psychologiquement et cela n’aidait vraiment pas à la « tranquillité » de ses transformations… Elle était étonnée de ne pas s’être encore tuée sous ses propres coups de griffes, devenant une véritable bête sanguinaire lors des pleines lunes… Chaque fois était pire que la précédente et chaque fois, elle se réveillait de plus en plus près de Poudlard… Elle craignait toujours de se réveiller dans les donjons, ou au milieu de la salle commune des Serpentards ou pire encore, dans le hall… Il faut dire qu’il est loin d’être glorieux ou même prestigieux de se réveiller presque nue au centre de l’école… La pleine lune était chaque fois de plus en plus menaçante, même si au début, elle était surtout effrayante, l’astre lunaire semblait bien décidé de jouer aussi longtemps que possible …

Oasis de douceur et de tendresse, les caresses et regards mielleux, les rares moments qu’elle passait entre les bras de la gente masculine lui donnait la sensation de pouvoir tout diriger, d’avoir le contrôle sur tout autour d’elle… Pourtant, elle savait fort bien qu’elle ne dirigeait rien mais qu’il s’agissait plutôt d’un simple prolongement, un prolongation à une autre vie qui n’était pas la sienne… Elle substituait ce semblent de vie, d’existence, à celle du monstre qui clamait haut et fort sa sauvagerie…

Ce fut la voix de Davis qui la ramena à la réalité… Il ne savait pas la chance qu’il aurait ou même qu’il avait de savoir que chaque nuit qu’il pensait avec sa dulcinée dans ses bras était un rêve que la jeune blonde ne pouvait qu’à peine caresser… Elle savait que lorsqu’elle aurait un petit ami sérieux, elle risquait de le faire fuir ou encore de le blesser en se transformant… Et si elle avait un enfant? Que lui arriverait-il? Elle redressa la tête en entendant la voix des ivrognes sur le trottoir et sourit naïvement… Même eux ils étaient plus chanceux qu’elle… La voix de Davis se voulait rassurante, elle le savait mais néanmoins, elle était devenue presque imperméable à toute forme de chaleur humaine… Elle se mit à rire et prit un nouvelle gorgée de chocolat chaud…

-Disons simplement que c’est très complexe… Finalement je ne croit pas que je sois différente, puisque je sais que je suis différente…. Sur tous les plans en fait… Physique, psychologique, émotionnel, tu peux tous les nommer….

Elle posa un main rassurante, amicale, sur son épaule.. Il avait une copine mais cela importait peu à Summer… Il agissait envers elle comme un grand frère et ce simple geste, cette simple attention faisait sourire Summer et elle savait qu’elle lui devait tous les sourires qu’elle aurait dans la soirée… Et qui sait, peut-être quelques uns après… Elle savait qu’il n’y aurait jamais rien entre eux de plus qu’une simple amitié fraternelle… Et cela était très bien ainsi…. Elle ne le voulait que comme grand frère, comme un protecteur… Et il remplissait son rôle à merveille!

-Oui, c’est vrai que j’ai joué avec deux cœurs à la fois… enfin trois mais je ne me considère déjà plus comme complètement humaine alors, côté cœur, du moins physiquement, on en reparlera… Mais je ne le ferai plus… Je m’en suis fait la promesse… J’ai fait du mal à des gens qui m’étaient très chers….. Et oui, j’ai des regrets…Mais cette histoire est derrière moi désormais…

Elle se mit à rire.

-Une erreur de jeunesse disons! Je n’était qu’en sixième à l’époque après tout…

Pas différente? Comment pouvait-il la croire si simple alors que l’individu qu’il avait à ses côtés était tout sauf simple… De la moindre cellule, jusqu’à cette longue mèche blonde et ondulée qu’elle entortillait autour de son doigt, tout cela n’était que physique, biensûr mais ô combien complexe… D’ailleurs, elle était tout aussi complexe du point de vue psychologique… Le comprendrait-il un jour? Peut-être, avec un peu de chance et d’expérience… Il était si attendrissant de le voir, ainsi penché sur Summer pour tenter de lui ramener un sourire qui avait depuis trop longtemps quitté ses lèvres roses, la faire rire à nouveau, elle qui était si froide, presque glaciale depuis si longtemps sans que rien ne parvienne à la réchauffer que ce soit intérieurement ou d’une façon extérieure… Elle mourrait peu à peu, la créature prenant à chaque inspiration un peu d’avantage su l’humanité de Summer… Certains lycanthrope parvenaient à demeurer eux-mêmes toute leur vie alors que d’autres sont atteints par ce qui semble être une nouvelle branche épidémique de lycanthropie, plus dure, plus contraignante, asphyxiante et meurtrière tant durant la pleine lune que durant le reste du temps. Elle se mit à rire en entendant les mots de Davis… un rire désabusé, découragé… Elle avait cessé de rêver depuis longtemps…

-Davis… Comment te dire….Je suis de moins en moins humaine… Il n’y a jamais eu de troisième garçon, le troisième cœur était le mien… Mais à la longue, arraché et détruit sans cesse, congelé, réfrigéré, il perd peu à peu de son humanité…. Je souffre d’une maladie oui.. Une maladie incurable qui m’empêche d’avoir accès au bonheur que tu vit, qui m’imperméabilise à toute forme de sentiment tendre et affectueux, me laissant là, sans défense, au milieud e la nuit noire de l’Univers, du monde magique…. Écoutes-moi… Ne comprends tu donc pas que je suis ce que l’on pourrait déclarer comme une perte totale et complète? Cela fait déjà 4 ans que je ne sais plus ce qu’être humaine signifie! Je ne suis pas une adolescente normale et si tu lit entre les lignes tu le comprendras bien assez tôt… Et quand tu dit que je suis des vôtres, je te pose cette question : si je suis vraiment des vôtres, pourquoi dois-je donc m’isoler, tout tenter pour éviter de blesser ceux que j’aime mais également ceux que je déteste simplement dans le but utopique de prolonger une innocence qui s’est envolé depuis si longtemps… Alors, si je ne peux pas faire ce que ‘importe qui peut faire, pourquoi donc serais-je normale?

*Tu en connais beaucoup des personnes qui risquent de tuer leur compagnon aussitôt que la pleine lune se lève?*

Elle relâcha cette mèche soyeuse qui trônait tel une bague autour de son doigt, la laissant retomber en de grosses boucles soyeuses sur le côté de son visage qui paraissait si angélique mais sous lequel trônait le feu bouillant, le sang du pire des démons…. C’était une véritable harpie qui règnait comme seule et unique maitresse du corps de la jeune fille des Bahamas… Oui, bon d’accord, il y avait également une part de lumière, de bonté mais celle-ci semblait presque imperceptible dans l’obscurité qu’imposait l’ombre des flammes… Néanmoins, aussi mince que fut le côté lumineux de Summer, elle ne put s’empêcher d’être touchée par les propos de Davis, de toute cette confiance qu’il semblait porter envers elle malgré le fait qu’il connaisse une très légère partie des histoires de cœur de la jeune femme… Savait-il à qui ou plutôt à quoi il parlait?

Il lui semblait si aisé de simplement parler comme si de rein n’était en soulevant néanmoins des questions au sujet pourtant si difficile….. Il semblait tout prendre non pas nécessairement à la légère mais il voyait du positif presque partout où son regard se posait provoquant automatiquement une contraction des muscles zygomatiques des personnes qui l’entouraient… C’était comme si une aura doucereuse, d’une confortable chaleur qui vous pousse à vous confier et d’ailleurs, il était sans doute nécessaire de mentionner le fait que le Serpentard était loin d’être laid et même si elle le considérait comme son grand frère, summer devait se l’avouer… Sans doute, son don de vous mettre en confiance provenait oui, de cette aura de chaleur mais également de cette carrure musclée qui semble prête a vous serrer, comme si Davis n’était qu’une simple machine à câlins et à réconfort. Il semblait toujours prêt à relever dès que vous êtes dans un moment de faiblesse… D’ailleurs, cela avait toujours étonné Summer… Comment savait-il quand elle avait besoin de lui? Il semblait exactement savoir quand elle était au plus bas… Néanmoins, malgré la douceur qu’il avait à son égard, il savait mettre les points sur les i et les barres sur les t, la confronter à la vérité et à la dureté des faits établis… Elle se mit à rire doucement…

-Ne t’inquiète pas, je ne referai jamais cette erreur… Qui plus est, un cœur est déjà assez dur à comprendre alors si on en rajoute deux…. Des hommes qui plus est, c’est beaucoup plus compliqué! Et puis, comme je te l’ai dit, j’ai un cœur très différent de la moyenne des gens… Disons simplement que je n’ai pas qu’un cœur mais bien deux moitiés si je puis m’exprimer ainsi…

Elle se mit à rire et lui fit un clin d’œil amusé… Elle sourit, complice, lorsqu’il se mit à lui murmurer des mots à l’oreille… Il avait un air conspirateur et à nouveau, Summer se sentit comme la petite sœur de Davis, protégée dans cette relation plus que complice… Il semblait décidé à la faire sourire et d’ailleurs, il semblait avoir pleinement réussi! Elle se mit à rire et avala en une grande gorgée qui lui brûla carrément la langue…

-Ouch!

Elle sauta du banc à pied joint, sur le sol, jetant le carton de la tasse dans une poubelle non-loin… Elle semblait avoir brusquement retrouvé sa joie de vivre… Elle n’avait pas besoin d’un amoureux non, simplement de savoir que quelqu’un veillait sur elle, la protégeait, comme Davis le faisait, simplement en étant présent et en étant une oreille attentive…

-Je doute qu’il y ai des blagues sympathiques et non-humiliantes chez Zonko, mais pourquoi pas! Après quelques heures de recherche on devrait tomber sur quelqeu chose….

Elle fit une petite moue pensive et se mit à rire…

-Du moins, je l’espère!

Un proverbe suédois clame « petits enfants petits soucis; enfants grandis, grands soucis ». De son côté, Antoine de St-Exupéry mentionnait que « Les enfants seuls savent ce qu'ils cherchent ». Ces deux simples proverbes démontraient bien l’état de la boutique qui semblait justement avoir été créée pour et par des enfants…

Le premier proverbe signifiait beaucoup pour Summer malgré le fait qu’elle ne soi jamais passée par la Suède ou encore connu quiconque provenant de ce coin du monde… Tout semblait plus simple, les soucis beaucoup moins présents quand elle était une simple gamine… Tout avait l’apparence d’être si aisé, si futile, tandis qu’elle jouait avec sa sœur ainée et ses poupées aux cheveux d’or… La situation de Summy reflétait à merveille cet état de pensée… Elle grandissait et tout autour d’elle grandissait… La petite boucle d’or avait grandit en même temps que les trois ours du conte… Puis, venait cette seconde pensée, celle de l’auteur du petit prince, une histoire qui avait fait chaviré le cœur de milliers de mères qui pleuraient avant même que l’histoire n’en arrive à la fin, simplement pour ce qui ressemblait a une magnifique mais à la fois si ridicule et risible histoire d’amour entre un prince et une rose sur une planète à l’autre bout d’une galaxie plus que fictive…

La boutique de Zonko était un véritable paradis pour les enfants du monde magique grands ou petits… Une multitude de sorciers âgés de plusieurs décennies entraient avec des étoiles plein les pupilles, le regard étincelant comme si d’un seul coup ils retombaient à leur plus tendre enfance à l’âge des jeux naïfs et innocents presque puérils… Les arrières-grands pères retombaient à l’âge de leurs arrières-petits enfants, aussi jeunes qu’ils puissent l’être…

Ainsi notre petit compagnon désirait jouer un vilain petit tour à quelques personnes de la maison des verts et argent? Il faut savoir être près de ses amis mais encore plus de ses ennemis comme le mentionnait Machiavel … Alors en suivant cette théorie, Davis préparait quelque mauvaises blagues pour un Gryffy? Bref, la jeune blonde le saurais bientôt non? Le petit sourire presque digne d’une caricature… Cette fois, elle en était certaine, Davis ne réservait aucune mauvaise blague ou même aucune blague…Ou du moins, si cette blague était réellement prévue et manigancée, elle n’arriverait certainement que lors de la semaine des quatre jeudis... Néanmoins, plus le temps passait, plus cette certitude semblait fermement décidée à s’envoler… Elle se mit à rire retrouvant cette attitude que Davis semblait tant apprécier chez elle… Oui, décidément, il semblait bien décidé à apprécier chaque sourire de la jeune demoiselle et de lui faire également apprécier à elle-même, aussi étrange que cela puisse paraître… Le jeune vert et argent aux cheveux foncés semblait déjà avoir quelques plans saugrenus, à la fois quelque peu divertissants et humiliants… Au moins, elle savait que Davis ne planifiait rien, pour l’instant du moins, pour elle ou si jamais sa blague devrait avoir lieu, elle risquerait d’être plutôt raffinée, en tout cas, la jeune blonde l’espérait… Pitié, qu’il lui fasse un gag du genre des chérubins plutôt que les bombes puantes ou une boîte entière de Dragées surprises à saveurs toutes plus répugnantes les unes que les autres….

Davis avait raison… Avec cette petite flèche entre es deux yeux il ressemblait beaucoup à une licorne de légende, peuplant la forêt interdite de Poudlard…. Le temps d’enlever la toute nouvelle protubérance de M. Burningham que déjà une fléchette était collée sur le front de Summer… Décidément, ces petits angelots étaient très mignons mais également très enfantins…. Avec douceur, comme s’il la considérait comme une poupée de porcelaine, Davis retira la petite ventouse laissant une marque rouge sur la peau de notre demoiselle avant de disparaître après quelques secondes… Elle se frotta un peu le front, par simple réflexe, tandis que les angelots faisaient la fiesta au-dessus de leur tête heureux d’avoir un nouveau propriétaire… Ces petits anges aurait un charme fou dans la salle commune des verts et argents! Deux jeunes étudiants de Poufsoule passant par là semblèrent très intéressés par une petite enveloppe d’une fuschia éclatant… Cependant, rapidement, les deux jeunes premières années laissèrent l’enveloppe sur un étalage plus loin…. Un sourire aux lèvres, l’un des vendeurs s’empara de l’objet en riant…

« Nettoyer une maison pleine d'enfants est aussi efficace que de dégager une allée à la pelle pendant une tempête de neige… Il faudrait plutôt approprier cela aux boutiques de farces et attrapes je crois! »

Le jeune homme blond se retourna et son sourire sembla s’évaporer en voyant Summer… Son regard passa rapidement de la jeune femme blonde à Davis, de Davis à Summer…

« Summer…. »

Aussitôt également du côté de la blondinette, le sourire sembla s’envoler pour revenir se poser aussitôt, mais ayant perdu un peu de chaleur pour faire place à un sourire qui se voulait presque déplaisant, simple et pure politesse oblige....

- Fabrice…

Après un malaise qui sembla durer une éternité, la voix du blond se fit entendre….

« Ta nouvelle conquête? Tu as déjà remplacé Zach alors?»

Summer donna un petit coup de coude subtile à Davis pour le persuader de jouer le jeu…

-Ça fait déjà plusieurs mois que nous sommes ensembles n’est pas mon chéri? Et puis, on dit bien qu'il faut abuser du présent,laisser le futur aux rêveurs et le passé aux morts non?

Summer sourit, s’approchant un peu plus de Davis, allant jusqu’à passer son bras autour de la taille du capitaine de son équipe de Quidditch, sa tête sur son épaule ainsi qu’un rapide baiser sur la joue...Le dénommé Fabrice semblait déjà intimidé… Une vieille femme rachitique s’approcha du jeune homme blond…

« Pardonnez-moi je cherche quelque chose pour mes petits-enfants… »

« Oui, oui, biensûr madame juste ici… On se reparlera Summer… Plus tôt que tu ne le pense… »

- Mais oui Fabrice! À la prochaine!

Le jeune homme blond disparu au bout d’une rangée.. Aussitôt Summer se redressa….

-Désolée… Un ami de Zachary, un de mes anciens petits-amis…

En fait, Fabrice n’avait jamais vraiment aimé Summer malgré l’amour que portait son meilleur ami loup-garou… D’ailleurs, le jeune homme blond ne cessait de clamer à qui veut l’entendre que c’était en fait Summer qui avait donné le coup de grâce à Zachary qui était mort à Ste-Mangouste…Elle inspira profondément et retrouva son sourire chaleureux…

-Et si on oubliait ce petit « incident »?On va les voir ces figurines? J’ai entendu dire qu’il y en avait des splendides avec des petites fées qui se transforment en magyar à pointe… Supposément que l’on n’en trouve pas ailleurs…

Bien sur, le vendeur ne savait pas, ou du moins, n’était pas au courant des problèmes lunaires de son meilleur ami et ignorait également ce que Zach avait fait subir à la jeune blonde… Il ne comprenait donc pas que la jeune blonde avait eu le besoin de refaire sa vie et que, si ce n’était pas avec Davis, ce serait avec quelqu’un d’autre? Et puis, Fabrice avait beau vivre sa vie comme il l’entendait, Summer avait également le droit de vivre sa vie, vivre un histoire qui lui serait propre… Cependant, Fabrice semblait décidé à rendre la vie de Summer un calvaire simplement à cause de ce qui ne devait plus qu’être qu’un tas de poussière et d’os en décomposition… Et dire que Fabrice semblait la croire aussi pure que lors de leur première rencontre alors qu’il ne l’aimait déjà pas… D’ailleurs, il semblait même la détester, depuis le moment où il l’avait vue au bras de Zachary…

Les traits de Fabrice avaient fondus, son regard s’était agrandis de stupeur… Comment avait-elle osé faire ça, devant un ami de Zachary? Ainsi enlacés, Davis et Summer était l’icône même du couple emblématique des films à petits budgets… Un beau brun et une plantureuse blonde, roucoulant presque devant le vendeur ébahi…. D’ailleurs, Summer fut plutôt surprise de voir à quel point Davis semblait aimer jouer le jeu… Peut-être un peu trop même! Comme s’il avait lut dans ses pensées, la main de Davis vint se poser naturellement sur la hanche de la demoiselle blonde, un sourire doux éclairant ses dents de couleur nacré, Summer s’amusant candidement à battre de ses longs cils… Ils ressemblaient à deux amoureux dignes des films d’Hollywood… La première dans les bras de l’autre à se susurrer des mots tendres et des surnoms à la limite du cliché… Maintenant, la difficulté était de ne pas trop tombé dans les films à l’eau de rose sinon Fabrice allait se poser des questions…

Ce fut le jeune homme qui donna le ton avec ce qui ressemblait un pur élan de tendresse mais, la blonde la savait, n’était que pure feinte… Cependant, le geste que posa le jeune Burningham surpris d’avantage Summer… Avec une autre personne, dans une autre situation qui plus est, la jeune Serpentard se serait reculée, aurait esquivé, mais non, elle était restée là, toute souriante, sucre et miel… Elle était follement hypocrite dans le cas présent mais elle était loin de se sentir mal entre les bras du jeune homme brun… Après tout, pour Summer, Davis était l’emblème du confident, du grand frère protecteur et presque omniprésent quand tout allait mal…Comment aurait-elle put songer un instant qu’il oserait l’embrasser? Qui plus est en public, alors que tous savaient qu’il était en fait avec Gabrielle! Et oui, que voulez-vous, les rumeurs vont bon train à Poudlard… Le baiser que partagèrent les deux jeunes gens était, du point de vue de Summer du moins, un baiser tout simplement scénique comme ceux partagés au théâtre ou au cinéma qui semblent vibrer d’émotion alors que dans le fond, chaque acteur est dans son propre personnage… Ce ne sont pas les acteurs qui s’embrassent mais plutôt ceux qu’ils incarnent… ainsi, pour le moment, ce n’était ni Davis ni Summer qui s’embrassait, mais le couple fictif que semblait composer les deux Serpentards… Doucement, chacun s’approchant inexorablement de l’autre exactement comme dans les films… Tous deux ayant eu plusieurs histoires de cœur, et chacun ayant eu néanmoins une bonne expérience en baiser, le moment fut plutôt agréable, léger mais néanmoins ce n’était encore une fois, qu’un baiser de scène…

D’ailleurs, les mots de Davis semblaient directement tirées d’un livre de poésie si bien que la jeune serpent eu tôt fait de croire que le jeune homme lisait des poèmes avant de s’endormir le soir… Elle roucoulait, que dire, elle ronronnait dans les bras de Davis comme les étudiantes que Summer croisait dans les couloirs, lovées entre les bras de leurs amoureux comme des chatons qui cherchent un peu d’amour, de chaleur … D’accord, maintenant sois Davis écoutait trop de films d’amour, de filles quoi, ou encore trop lut d’histoires romantiques, de poèmes si rose bonbons que le simple fait de les lire vous donne des caries… Mais où pouvait-il bien aller chercher des phrases comme celle-là?

Au passage deux jeunes étudiantes de Serdaigle et de Gryffondor, deux quatrièmes années, se mirent à sourire en voyant les deux jeunes gens s’embrasser à bouche que veux tu… Dans une autre situation elle les aurait rattrapées et les auraient accrochées à l’enseigne de Zonko quelques heures mais bon… Elle perdrait tout crédibilité… Alors elle resta là, bien sagement ses lèvres soudées à celles du jeune brun… Elle avait connut différent hommes il était vrais, mais il s’agissait de la première fois qu’un garçon avait ce petit quelque chose de si particulier…. Quelques secondes plus tard, les deux Serpentards se séparaient accompagné d’un petit clin d’œil complice de Summer… Elle devait l’avouer, ce baiser avait laissé sur ses lèvres un goût léger de fraise… Après quelques au revoir que nous qualifierons de polis, le jeune blond disparut, la vieille femme sur les talons…Elle se mit à rire, une fois certaine que Fabrice était partit… Pour avoir détourné ainsi l’ami de Zachary, Davis et elle avaient dût être très convaincants…. Quelle chance mais bientôt Summer allait devoir barrer Zonko de la liste de ses commerces… Ou du moins, elle viendrait avec Davis et non seule…

-Et le prix de l’académie pour le titre d’acteur de l’année est remis à…. Davis Burningham pour la scène du baiser chez Zonko devant le vendeur jaloux!!! Voici ton prix!

Elle se mit doucement sur la pointe des pieds déposant à nouveau un rapide baiser sur sa joue… Elle continua légèrement de rire avant d’envoyer un petit coup du revers de la main sur le ventre de Davis….

-Tu étais excellent! Si j’ai besoin d’un simili petit-copain je te fais signe promis!! Ne t’excuse pas, tu as fait ça comme une star de cinéma! Tu devrais penser à faire du théâtre tu y aurais de l’avenir, c’est certain!

C’était vraiment étrange…. Deux amis qui s’embrassent en public…. Mais bon, une anecdote de plus à ajouter à la ligne de vie de Summer… Décidément, la soirée s’annonçait… spéciale? Maintenant séparés, Davis mentionna la question qui semblait lui brûler royalement la langue… Qui était Fabrice?

-C’est un peu long à expliquer… Mais on peut résumer en disant qu’il était le meilleur ami de mon petit copain en troisième année… il se nommait Zachary et il est mort dans un excès de folie à Ste-Mangouste… Fabrice ne l’a jamais accepté et à décidé de me faire porter le blâme … Mais ce n’est pas très grave… Je croit qu’on va l’avoir calmé, pour quelque temps du moins…

Maintenant, ils se dirigeaient vers le rayon des figurines, les cris des petits dragons vous déchirant les tympans…Les petites fées s’amusaient à tourner autour des clients, en hoquetant quelques petites flammes…

-C’est vrai qu’ils sont mignons ces petits dragons…. Mais j’y pense…

Elle se retourna pointant un index accusateur sur Davis avec un sourire en coin…

-Tu devrais laisser les baumes à lèvres à saveur de fraise aux filles, Burningham… Ou du moins les baisers à saveur de fraise !

Elle partit à courir vers le bout de la rangée, soudainement certaine qu’il voudrait se venger de cet affront fait à sa virilité… Biensûr, Summer savait bien qu’il ne mettait pas de baume à lèvres à saveur de fraise, comme les gamines qui s’en serve comme rouge à lèvres mais pourquoi ne pas en profiter pour s’amuser un peu à ses dépends?

Talon pointe et propulsion… Talon pointe et propulsion…. Un peu plus rapide maintenant… Et voilà déjà deux pas de faits dans cette course poursuite sans fin, ou du moins, dont la dite fin était indéterminée…. Et puis, hop maintenant on accélère le pas…Un deux, une deux.. À chaque pas, c’était comme si ce n’était non pas son pied qui la propulsaient avant mais plutôt le plancher, voir le monde qui tournait sous la simple propulsion de son pied vers l’avant… Le plancher était quelque peu glissant… Il faut se concentrer, après tout, tomber en ce moment, durant une course en public ne serait que très voire beaucoup trop dégradant… Des petits sorciers, des petites figurine habillées de cape de toutes les couleurs faisaient ressembler les étalages de la boutique à des arc-en-ciel de couleur multiples et variées…. D’ailleurs, une multitude de motifs se retrouvaient sur les tissus des minis-tuniques des sorciers, des sorcières célèbres, des représentations dignes des cartes de chocogrenouilles, qui d’ailleurs, étaient faites par de grands artistes… Donc, ces minis sorciers, ravissantes petites figurines, se tenaient, là, formant une espèce de haie d’honneur, de chaque côté de l’allée au plancher de céramique…

Talon pointe propulsion… Ignorer ces petits éclats de lumière qui vont de plus en plus vite de chaque côté….. Ignorer ces petites baguettes, ces petits cris stridents qui disent de courir ou encore de s’arrêter… la jeune blonde courrait ses longues jambes fines se donnant sans cesse le relais, accélérant rapidement… Ses jambes, ce besoin vital et irrépressible de courir la démangeait depuis trop longtemps, elle avait beaucoup trop retenu…. Maintenant, elle laissait son côté suave oui mais surtout sauvage sortir, la gazelle qu’elle était, gamine, était enfin revenue… D’ailleurs, depuis toujours, le simple fait de courir, en secret, en cachette la faisait sourire…. Pourquoi en secret? Car ses parents ne désiraient pas la voir circuler de façon moldue… Non, le balais, la poudre de cheminette, tant de moyens mis au point par les sorciers et ce, pour les sorciers…

D’ailleurs, en parlant de sorciers, les petites figurines semblèrent bien décidées à laisser une maigre chance au jeune homme brun qui la poursuivait… D’un commun accord, les petits statuettes levèrent leurs minuscules baguettes faites à l’échelle, encore une fois réplique parfaite de l’originale… Chaque baguette avait été construite avec des semblants des baguettes d’origine… Ainsi, si le sorcier représenté avait une baguette contenant un crin de licorne, le modèle réduit avait une baguette avec, à l’intérieur, un infime échantillon de crin de l’animal enchanté et enchanteur. Leurs petites baguettes, ressemblant à de petites sections d’allumettes, dressées vers les bougies au plafond, suspendues dans l’air… Une femme aux boucles brunes, dans sa petite robe fuchsia aux étoiles brodées de fil d’or, toute minuscule se mit à articuler quelques mots…

-À vos baguettes! 3…2…1… Allez-y!

Aussitôt une centaine de jets d’eau minuscules tels des petites fontaines se mirent à voltiger avant que l’eau ne retombe sur la jeune blonde, trempant ses cheveux, rendant le plancher de marbre glissant comme la chaussée en hiver lorsqu’elle est emplie de glace… Ce corridor serait vraiment dérapant… Quel plaisir d’imaginer Fabrice nettoyant avec une serpillère, à la façon des moldus (même s’il utiliserait certainement la magie), les dégâts causés par les petites figurines suite à la course des deux jeunes gens…. Le corridor étant devenus une véritable patinoire, elle n’eut aucun porblème à se laisser déraper, tournant rapidement le coin avant de se précipiter dans une autre rangée, cette fois, emplie de petit chatons enchantés qui se précipitaient vers la personne la plus près dès que quelqu’un tappait dans ses mains…

Continue, n’arrête pas… tire…. Non ce n’est pas ça… talon pointe…. Oui, talon pointe propulsion… Tu dois continuer la course, ne te laisse pas rattraper…La jeune femme continua donc de courir sans ralentir, sans s’arrêter… Elle tourna à nouveau, fonçant droit vers le département des gadgets lumineux… Là vous pouviez trouver des petites soucoupes volantes et d’ailleurs, une nouvelle boîte en forme de cœur, comme celle des angelots se trouvait non-loin d’elle… Elle se pencha, se cachant derrière une boite un peu plus grosse que les autres…. Une fois certaine que Davis ne pourrait la trouver elle se mit à sourire, à respirer plus aisément… Elle posa naïvement sa main sur sa joue sentant encore les lèvres de celui qu’elle s’amusait à associer à un grand frère… Décidément… Et puis, elle continua de se poser la question concernant Fabrice…. Elle n’y avait jamais pensé…. Néanmoins, cela avait une certaine logique…. Elle n’y avait jamais pensé mais il y avait nénamoins une certaine forme de logique…. Mais bon, ce n’était pas vraiment le moment de réfléchir mais d’avantage le moment de plaisanter, de faire de simples enfantillages… D’ailleurs, la baguette de Summer se dirigea vers une petite soucoupe volante et l’attira vers elle… Et hop, voilà! La petite soucoupe flottait dans l’air avant de se rendre vers le centre du magasin où devait se trouver Davis…. Et un petit tour de passe passe avec quelques miroirs de farces et attrapes, et hop, voilà 5 Summy qui se dirigent vers le centre de la boutique, tout sourire…

-Tu me…. Ou plutôt nous cherchais Davis?

Les cinq jeune femmes blondes avaient la même voix, parlant en même temps avec les mêmes intonations…