[Mission 3] Les anges de Noël

En quelques instants, la courte vie de Massilia avait basculé. Elle qui se sentait assez inutile jusque là, venait d'assister en plein monde moldu à une manifestation de magie. Elle semblait être la seule sorcière présente et surtout munie de ses capacités à agir, les deux autres ayant été changés en pierre. Cette situation lui donna un courage et une détermination qu'elle n'avait jamais ressentis jusque là.

Alors qu'elle était sur les lieux, un moldu l'avait abordée, caméra en mains, lui demandant de retourner voir ses parents. Il ne devait pas savoir apparemment à qui il avait affaire. Massilia n'allait pas partir maintenant !!

Soudain un nouvel évènement se produisit : une voiture folle qui semblait conduite par personne, fonça droit sur la statue qui avait attaqué ses deux collègues du monde sorcier et la détruisit.
Là le temps sembla comme suspendu, un court silence s'abattit sur la rue et semblait-il même, sur la ville entière. Pendant ce laps de temps, une atmosphère inquiétante s'installa, Massilia se sentait oppressée par cette ambiance. Elle ne savait pas pourquoi, mais en cet instant qui avait duré dizaine de seconde tout au plus, elle avait senti comme une force obscure, sans pour autant être capable de l'identifier. C'était une impression seulement mais elle savait que malheureusement, ses intuitions se révèlaient souvent exactes.

Puis la vie moldue reprit son cours, de nombreuses personnes s'éloignèrent, vaquant à leurs occupations. Seul subsistait un léger tintement de clochette qui avait l'air de résonner un peu partout. Cela n'annonçait rien de bon.

Pour ne pas se sentir trop seule, elle tenta de "délivrer" les deux sorciers de leur enveloppe de pierre. Pour ne pas se faire trop remarquer, elle s'éloigna un peu des moldus et sortit discrètement sa baguette. Elle savait qu'elle bravait un interdit car ce n'est pas en première année de l'école de magie qu'elle était autorisée à utiliser sa baguette en dehors de l'école, surtout en présence de moldu. Mais l'envie d'agir était la plus forte et elle essaya un sortilège, espérant qu'il allait marcher. Elle ne savait pas à quelle sorte de magie elle avait affaire mais elle ne pouvait pas rester là sans rien faire.

Elle dirigea sa baguette sur une des deux statues et prononça doucement :

FINITE

Elle espérait bien sûr que cela annulerait l'emprise du sortilège

Iris se tourna vers le journaliste. Ne pas débouler ? Mais débouler justement était leur plus sure façon de surprendre ce qui se passait ! Attendre ne ferait que donner le temps à ceux qui était à la source de la situation de mettre quitter les lieux, voire de tout arrêter. Elle n’était d’ailleurs pas certaine que cette dernière solution ne soit pas la plus intelligente. Mais l’anglaise aimait savoir, et sa curiosité la poussait à rechercher ce qu’elle ignorait.
Néanmoins, Preston avait raison sur une chose. S’exposer inutilement n’amènerait en aucun cas à l’exposition de la vérité.

- Ne vous en faites donc pas Preston. A jouer à cache-cache avec mon père, j’ai appris quelques trucs très pratiques en camouflage dans le jardin. Ce qui est bien, c’est que ça sert aussi en ville.

Son regard se fit amusé pendant qu’elle tournait la tête vers le journaliste

- IL suffit de se déguiser en parpaing et ça passe tout seul !

Bien entendu il s’agissait d’une plaisanterie. Mais il était vrai que par habitude, les cachettes de Richard, quand elle était petite, étaient toujours très difficiles à trouver. Elle s’était alors amusée à en trouver de similaires, et même maintenant, une fois qu’elle avait compris comment il les choisissait, elle savait a peu prés comment se cacher dans n’importe quel environnement. Sans être introuvable bien sur, elle n’avait pas d’entrainement de ce point de vue, mais elle était toujours championne de cache-cache à l’école. Quoi ? On était pas à l’école ? Bon, tant pis…..

Iris...reste là.

A cette injonction, Iris ne daigna que décocher un regard de défi au journaliste, assorti d’un mouvement « parce que je le vaux bien » avant d’avancer au coin de la rue. Le spectacle était assez confondant. Une jeune fille habillée sans doute chez quelqu’un ayant un gout de la mode très personnel, se tenait devant deux statues étonnamment réalistes. Mais était ce des statues ? Chacune tenait en main un petit morceau de bois.
Pendant une seconde, Iris pensa que Preston allait arrêter sa caméra, mais non. Il continuait de filmer tout en s’adressant à la jeune fille présente.

Iris s’approcha également et fit le tour des statues.

- Si on veut lancer la mode des baguettes, c’est bien parti ….

Elle allait répondre quand un BAOUM sonore ébranla la rue dans laquelle ils venaient d’arriver, ponctuant le mariage brutal d’une statue, d’un mur et d’une voiture. Et quelqu’un qui se mettait à l’abri. Iris connaissait cette silhouette.

- Papa ?????

Que ferait il ici ??? a bien y réfléchir, qu’il ait été mis dehors par Elise pendant qu’elle préparait la fête n’avait rien d’extraordinaire … La jeune fille leva la tête. Pendant un bref instant, la ville semblait s’être tue. Comme si la « mort » de la statue avait fait taire et s’arrêter la métropole londonienne. Peu à peu, la vie avait repris son cours et son brouhaha.

- Vous entendez ?

Un tintement se faisait entendre, comme une armée de fée clochettes. Iris sorti son téléphone de sa poche. Elle hésita un quart de seconde et composa le numéro de son père.

- Je suis certaine que c’était mon père …. HEY ! que fais-tu ?

La jeune inconnue avait elle-même levé une baguette pour la diriger vers les deux « statues ». Décidemment …. Le portable à l’oreille, son regard glissa de nouveau vers la statue, qui semblait changer de couleur, à la recherche de la silhouette connue.

La pointe d'humour d'Iris fut coupée court par la fracassante entrée en scène d'une voiture qui ne trouva rien de mieux que semer un peu de panique et percuter la statue...du joli! Maintenant on avait deux inconnus pétrifiés, une statue renversée, un véhicule qui fumait, une fillette étrange, une jeune fille curieuse et un journaliste perplexe, dont la caméra tournait toujours.

Entre les ombres mouvantes des badauds qui couraient ça et là, Miss Grant crût reconnaître son père. Preston prit une profonde inspiration en se disant que ce serait complet pour la soirée...mais un étrange phénomène finit bien par attirer son attention. Cela ne dura qu'un instant mais il était observateur par nature...ce fut comme une soudaine oppression. Un silence intense même si trop court pour être perçu de tous. Comme si par l'espace de secondes le monde s'arrêtait de tourner, le temps suspendu...

*C'est arrivé quand la statue a été touchée...Seigneur, c'est pire de ce que je pensais!*

Et puis le tintement. Stupidement son souvenir le ramena à l'enfance, en regardant le film de Peter Pan..."Clochette"...mais en tout cas, elle n'était pas venue seule.

Vous entendez?

Bien sûr que j'entends, et ça ne me plait pas du tout.

Ce disant, il tirait son portable de la poche et composait en toute hâte le numéro de Scotland Yard, faute de mieux. Iris appelait son père. À supposer qu'avec la Police et l'armée s'en mêlant, l'affaire promettait prendre de l'envergure. pendant ce temps, la petite fille avait tiré une baguette de sa poche.

*Sacré nom d'un petit bonhomme...c'est ça les renforts?!*

Écoute, ma puce, je ne pense pas que tu parviennes à faire grand chose...

Mais sans faire attention à lui, la petite murmurait ce qu'il supposa s'agissait d'un sortilège...ça sonnait à Finite mais pour le moment n'eut pas grand effet...par contre, à la lumière pâle d'un lampadaire, il venait de remarquer que la statue virait au gris sombre.

Marsden était en ligne. Inspecteur en chef de New Scotland Yard, l'homme était l'efficacité même...quoique vu la bizarre tournure de cette situation Preston se demanda s'il serait de quelque aide...
Essayant de garder son calme il lui refera , le plus vite possible, les faits...

Vous avez bu, Yates? Ou fumé quelque chose d'illégal?

Question très légitime. Preston lui assura qu'il n#en était rien et lui demanda d'aller à la fenêtre et de l'ouvrir.

Ça tinte de partout!!!, s'écriait l'inspecteur.

Marsden...j'ai un mauvais pressentiment, bougez vous, alertez tout le monde...c'est pas un jeu!!!

Donnée sa position, il rangea portable et camera, prit l'enfant d'un bras et Iris de la main.

Pas un mot, on file se mettre à l'abri...pas question de rester comme des nigauds voir ce qu'il...Diables, elle bouge!!! Iris dis à ton père de faire bouger ses gens...ça va tourner au moche!

Le son des clochettes couvrait peu à peu les bruits de la ville...obsédant. Face à l'inconnu, la panique ne tarderait pas à s'emparer de la ville...

MJ

La vie avait repris ses droits et pourtant, les spectateurs les plus avisés (les membres de la mission ) les avaient bel et bien entendu ces satanés clochettes. La statue accidentée, quant à elle, avait finie de virer au gris foncé et semblait commençait à s'effriter.
Le sortilège qui avait visé les deux soricers paralysés eut pour effet de les faire s'affaler mollement au sol, visiblement inconscients, probablement KO pour le compte.
Cet évènement ne parut pas surprendre pour le moins du monde qui que ce soit (si ce n'est éventuellement les spectateurs particuliers mentionnés ci dessus ^^). Plus personne dans la foule de passants ne parut s'intéresser à la voiture qui avait percuté la statue. Pour autant ce n'était pas le plus inquiétant.
Le ciel semblait devoir rester figé et bientôt et toute cette ville qui avait reprit vie n'y prêtait pas la moindre attention non plus, un peu comme si seuls de rares privilégiés pouvaient s'en rendre compte. C'était ça le problème, tout le monde ou presque venait de reprendre sa vie comme si rien ne s'était produit, à tel point que même les coups de téléphones de Preston et de Richard restèrent lettres mortes. Personne n'avait entendu ces appels ou personne ne voulait y répondre, quoiqu'il en fut le résultat était le même.

Saleté de téléphone, franchement, le made in British, ce n'était jamais du haut de gamme. Cela ne tenait franchement pas la route, et maintenant cela allait de pire en pire. On se demandait bien ce qui allait se passer, impossible de contacter les potes pour voir débarquer des renforts, on allait devoir se débrouiller tout seul. Merveilleux, on était rempli de joie en tout cas. Sans oublier bien entendu, qu'il n'avait rien sur lui pour se permettre de se défendre. Pas d'armes, pas d'explosifs, même pas un petit couteau. Faudrait qu'il pense à inventer une règle comme cela, toujours avoir un couteau sur soi.

N'empêche, bizarre que les téléphones ne fonctionnent pas. Cela ne tournait pas rond, peut-être en rapport avec le ciel ou tout simplement ce qu'on avait pu entendre. Enfin pour le moment on restait sur ses gardes, une petite observation des alentours, il n'y avait pas un magasin d'armes dans les environs ? Comme aux Etats-Unis ? Cela pourrait servir quand même. Pour le moment ranger son téléphone, ensuite, eh bien on allait voir.

Sa femme n'allait franchement pas être heureuse de voir qu'il prenait autant de temps, espérons qu'il ne se prendra pas un savon en rentrant. Néanmoins en se redressant, il crut apercevoir, sa fille. Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Bon en même temps, on n'était pas en zone de guerre, mais quand même. D'autant plus qu'elle était en pleine zone de combat fictif dirons nous. Ca allait barder pour son matricule. Toujours rester à couvert, elle ne retenait jamais.

En même temps s'il essayait de faire bouger tout le monde, on allait le prendre pour un fou, et pour le moment, il voulait juste savoir s'il s'agissait de sa fille. Donc il y alla, en prenant garde à ne pas être dans une quelconque ligne de mire. Et si au passage, on lui filait une arme, ce serait le paradis.

Massilia était pour l'instant sourde à tout ce qu'elle entendait. Elle n'écoutait plus ce tintement continuel des clochettes, elle ne faisait qu'entendre les paroles près d'elle sans en comprendre la signification. C'est pourquoi lorsque le moldu avec sa machine sur l'épaule lui demanda de reculer, elle ne lui obéit pas.
Elle avait les yeus rivés sur les deux sorciers qui avaient été changés en statue et qu'elle avait tenté de délivrer, guettant le moindre changement de leur attitude. Soudain elle perçut un premier mouvement et en même temps, les deux sorciers visés par son sort s'affalèrent sur le sol.

Elle explosa de joie intérieurement. Elle avait réussi, elle, la jeune élève de première année. Elle avait réussi à faire évoluer cette situation qui était de plus en plus dramatique (dans le sens théâtral de terme). Bon malheureusement les deux sorciers n'étaient pas sortis d'affaire pour l'instant, puisque tous deux restaient allongés, l'air complètement sonnés. Elle ne connaissait pas de sortilège pouvant les ramener à la conscience et espérait de tout son coeur qu'ils allaient bientôt pouvoir se relever.

Elle commença cependant à s'inquiéter pour une tout autre raison. En effet, le jeune homme qui lui avait demandé de reculer avait toujours cette machine braquée sur la scène, elle se demandait bien ce que c'était cette machine moldue. Il avait assisté à toute la scène mais le plus surprenant, c'est qu'il n'avait pas le moins du monde l'air étonné. Connaissait-il l'existence du monde sorcier ? C'était tout à fait possible car elle avait senti son regard sur elle lorsqu'elle avait prononcé le sortilège et il ne posait aucune question. n'importe quel moldu lui aurait posé un tas de questions ou se serait enfui !!

Elle osa alors le regarder et même à lui sourire, l'air de dire : vous voyez ce n'est pas la peine de me demander de partir, je sais ce que je fais et en plus je réussit !

C'était bizarre, mais ils semblaient s'être compris

Iris regarda s'effondrer les deux hommes. Fallait il vraiment voir un mieux dans le fait qu’ils soient par terre plutôt que figés debouts ? il n’en étaient pas vraiment plus alertes. Et ce téléphone qui ne se décidait pas à sonner ! Au Etats-Unis , au moins, on se fichait des ondes téléphoniques et de leurs conséquences et on ne se retrouvait pas en panne en plein milieu du crise !

Iris se tourna vers le journaliste, sans vraiment quitter des yeux la jeune fille , et allait annoncer qu’elle partait à la rechercher de Grant Père, quand son regard se posa sur un silhouette bien connue qui arrivait vers eux d’un pas décidé …. Et déterminé. Ouille. Iris connaissait cette démarche et en général c’était parti pour un discour sur la prudence, le danger tout ça quoi ….

- Preston ne vous retournez pas mais le danger le plus imminent n’est pas celui qu’on croit. C’était bien mon père … et il arrive.

Elle eut à peine le temps de finir que le journaliste décidait de jouer les protecteurs et les trainer de gré ou de force dans ce qui ressemblerait le plus à un abri.

- HEY ! la statue est « morte » ! Regardez on croirait qu’elle va s’effondrer.

Ce qui était également le cas du ciel. Il semblait figé, comme si la disparition de la statue l’avait arrêté, figeant le temps sauf pour les hommes. Et pourtant personne ne semblait s’en préoccuper. En dehors de l’adolescente, de Yates, de Richard pour ce qu’elle en savait et d’elle-même, tout le monde avait repris sa vie quotidienne.

- C’est bizarre … comme si pour tout les autres les choses étaient normales.

Elle se tourna vers la jeune fille.

- Tu dois être plus versée que nous dans les choses bizarres. As-tu déjà vu un truc pareil ?

On avait une spécialiste sous la main. Autant utiliser ses compétences !

Zut! Trois fois zut! C'était la dernière fois qu'il faisait plaisir à sa mère et sortait faire des courses pour Noël. S'il avait pensé à un mauvais quart d'heure à passer en courant les magasins...le voilà bien détrompé.

Statues d'anges, phénomènes étranges, lumières rose...des trucs pas croyables. Une armée de fées Clochette en mouvement, le temps bizarrement figé...ou du moins c'était la sensation qu'il avait. Une petite sorcière en action et puis comme rien ne pouvait aller pire...la cerise sur le gâteau!

Preston ne vous retournez pas mais le danger le plus imminent n’est pas celui qu’on croit. C’était bien mon père … et il arrive.

Il n'avait franchement aucune envie de rencontrer le Capt. Grant en pressentant qu'il ne serait guère ravi de le trouver là avec sa fille chérie, mais peu importait...Papa ou pas en vue, fallait se mettre à l'abri.

En plus de tout cela, il fallait quand même se rendre à l'évidence qu'il se passait encore quelque chose de très étrange...le reste du monde semblait ne pas se rendre compte de ce petit drame qui se jouait là...à part les principaux protagonistes, les autres continuaient à vaquer à leur gentil jour le jour...

Super...à croire que ça ne nous affecte que nous? Je n'y comprends rien!!!

Iris avait fait la même constatation, d'un ton où perçait une certaine angoisse:

C’est bizarre … comme si pour tout les autres les choses étaient normales.

Puis se tournant vers la fillette, l'interrogea pendant que lui essayait de mettre tous ce petit monde à l'abri de Dieu sait quoi. Papa Grant fonçait!

Tu dois être plus versée que nous dans les choses bizarres. As-tu déjà vu un truc pareil ?

Où on en arriverait? Se voir précisé de demander aide et conseil à une gosse de 11 ans...Il espéra de tout cœur que le salut de l'Humanité en serait pas en jeu. Pourtant la douce enfant semblait très sûre de ce qu'elle faisait et le dit non sans fierté:

Vous voyez ce n'est pas la peine de me demander de partir, je sais ce que je fais et en plus je réussis !

Il n'était pas trop versé sur les artifices de la magie, à son avis les deux types avaient changé simplement d'un état calamiteux à un autre...si avant ils étaient debout, à présent ils gisaient avachis sur les pavés. Pas de quoi sauter de joie, tout de même!

Si tu le dis...faudra te croire!

Déterminé néanmoins à s'en sortir de la façon qu'il soit, il abandonna sa mine penaude et se tourna vers Richard Grant, arrivé finalement à leur hauteur.

Bonsoir, Capitaine...drôle de pétrin, non!?

A première vue, le calme était revenu dans la ville de Londres. Enfin surtout dans le centre ville, le calme avant la tempête ? Peut-être va savoir finalement. Enfin pour le moment, il avait clairement vu sa fille, et c'était cela qui comptait le plus. D'ailleurs, vu son air, des plus déterminés dirons nous, elle allait passer un mauvais quart d'heure. En même temps, il n'était pas vraiment le parfait exemple de la prudence, loin de là. Mais bon c'était sa fille, il se devait de la protéger. De plus, Elise risquait de lui en vouloir s'il arrivait quelque chose à leur fille. Que c'était dur la vie de famille.

Toujours est-il que pour le moment, bien que restant sur ses gardes, on s'était redressé dans toute sa splendeur finalement pour arriver face à sa fille. Sans réellement faire attention à ceux et celles qui étaient avec elle. A vrai dire, pour le moment, seul l'être de chair et de sang en face de lui comptait vraiment.

"Iris ?"

Cela n'augurait vraiment rien de bon. Mais alors vraiment rien de bon.

"Je peux savoir, ce que tu fiches ici ? Ta mère t'attend depuis plusieurs heures ! Je peux savoir à quoi tu joues ! Ce n'est pas prudent au vu de ce qui se passe !"

Et c'était vachement prudent de sa part d'être là aussi tiens. Enfin après ce petit moment d'interlude entre un père et sa fille, on s'intéressa à ceux présents avec sa fille. Inconnus au bataillon tout simplement, même celui qui venait de lui parler et qui connaissait son grade. Pourtant il n'était pas en uniforme. Enfin bref, de toute façon, on n'allait pas se demander comment il pouvait savoir cela.

"Bonsoir. J'ai connu pire, j'ai connu mieux. Me faudrait juste de quoi rendre ce...truc inoffensif. Et vous êtes ?"

Histoire de savoir à qui il s'adressait quand même.

Richard s’avançait vers eux d’un air déterminé. L’attitude qu’il avait décidé d’adopter était connue de la jeune femme, et elle savait qu’elle ne couperait pas au sermon. Lui, il avait le droit de faire n’importe quoi n’importe quand n’importe comment, du moins tel que le recevait Iris, mais « ses femmes » se devaient de faire attention. L’anglaise savait qu’il n’y avait nul matchisme dans ce comportement. Il s’inquétait simplement pour elles, et pour ce qui pourrait leur arriver. En bon américain, il était l’époux et le père qui se devait de proteger femme et enfant(s). Et Iris ne le lui reprocherait certainement pas. Mais la , tout de suite, il lui semblait peu judicieux de faire valoir sa qualité de père responsable.
La situation était de plus en plus étrange. Les gens circulaient , achetaient, discutaient, tout ça sans même s’étonner de la présence d’une voiture, du moins de ce qu’il en restait, encastrée dans un mur, un statue d’ange en morceaux à ses cotés, le tout sous un ciel rose et sur fond (même bref) d’un concert de fées clochettes. Et la première chose que son père lui demandait, c’était ce qu’elle fichait ici. La jeune femme faillit partir d’un fou rire tant la question était saugrenue. Fort heureusement, elle fut tempérée par la suite.

"Je peux savoir, ce que tu fiches ici ? Ta mère t'attend depuis plusieurs heures ! Je peux savoir à quoi tu joues ! Ce n'est pas prudent au vu de ce qui se passe !"

Iris remit machinalement une mèche de cheveux en place. Richard semblait ignorer tout le monde en dehors de sa fille, laquelle le fréquentait depuis assez longtemps pour savoir comment prendre ces crises d’autorité (mais ça marchait mieux, pour être franc, quand elle avait 8 ans.) Elle prit donc un air tout à fait innocent.

- Moi ? je fais des courses ! IL manquait le cadeau de grand-mère. J’ai oublié de lui dire ?

Les sacs, qu’en bonne spécialiste du shopping elle savait passer d’une main à l’autre tout en équilibrant les charges, se levèrent d’une demi centimètre pour prouver ses dires.

- A la base je ne venais que pour ça. Juré ! Et puis il y a eu ces statues … Promis je n’ai rien fait qui soit dangereux ! Toi non plus d’ailleurs n’est ce pas ?

** à part lancer une voiture sur une statue dont tu ne sais absolument rien … **

Le regard se fit encore plus innocent, si c’était possible, en regardant son père. Le message était clair « ose me dire que ce que tu as fait était moins dangereux que ce que j’ai fait ! » D’ailleurs à bien y réfléchir, il ne devait même pas savoir ce qu’elle avait fait avant … tant mieux d’ailleurs.

Non mais je vous jure! quelle famille!

S'il n'avait pas été réellement préoccupé par la situation, Preston aurait pris le temps de sourire en assistant à la rencontre père-fille mais en fait, son sens de l'humour commençait à s'émousser sérieusement.

Il manquait d'explications et personne ne semblait disposé à lui en fournir. Grant, qui venait de le toiser comme s'il ne l'avait vu de sa vie, moins que personne. Très imbu de lui, M. le Capitaine, mais , de première impression, aussi ignorant qu'eux sur ce qui se passait.

Bonsoir. J'ai connu pire, j'ai connu mieux. Me faudrait juste de quoi rendre ce...truc inoffensif. Et vous êtes ?"

Yates. Preston Yates. Moi aussi j'ai connu pire ou mieux. Vous avez encore des problèmes avec votre mémoire, à ce que je vois. Nous nous sommes rencontrés il y a quelque temps, capitaine, mais enfin bref...passons à des choses plus importantes et la première est se mettre à l'abri.

Puisque Papa était là pour prendre soin de sa fille, Preston opta pour s'occuper de la petite sorcière, qui continuait obstinément, à la même place.

Écoute, ma petite, je ne doute pas de tes capacités mais là, je crois que tu vas être un peu surpassée.

Et il parlait de ce ciel étrange, de cette sensation bizarre qui semblait les envelopper dans un cocon d'irréalité, de ces clochettes obsédantes et de tant d'autres chose qu'il ne voyait pas mais commençait à pressentir.

Alors, au nom du bon vieux Merlin, tu viens avec moi, on se met à l'abri et on attend des renforts.

Sur ce il se tourna vers le petit groupe familial.

Je m'imagine, capitaine, que vous avez les mêmes problèmes que moi avec les communications externes. Avez vous une quelconque stratégie militaire pour ce cas en particulier?...à part jeter des voitures contre les ennemis potentiels, bien entendu...parce que nous ne disposons d'aucune autre arme efficace que la baguette de cette jeune dame ici présente.

Le militaire dut le regarder d'un air suintant de suspicacité, Ah, ces américains...si terre à terre, avec leurs convictions à la moderne et arrangeant tout avec des gentilles petites invasions. Sauf que là, il n'y avait rien à envahir...pour le moment.

Ne me prenez pas pour débile mental, capitaine, mais là, nous avons affaire avec quelque chose de...surnaturel ou pour le dire plus directement, cela tient de la magie.

Bien sûr, ce n'était pas avec ce genre de déclaration qu'il irait loin. Tant pis. Preston savait de quoi il parlait, comme d'habitude, à lui de le prouver.

Massilia n'avait pas eu l'impression d'avoir prononcé un seul mot à part le sortilège qui avait fait passer les deux sorciers du statut de statue (ah ah) au statut de quasi cadavre. Pourtant le moldu à la caméra s'était adressé à elle en disant "si tu le dis". Elle avait peut être pensé très fort. Elle était un peu gênée de devoir se justifier auprès de non sorciers, même si ceux-ci, dans la situation présente, étaient assez enclin à croire à l'existence de sorcière sans s'en étonner le moins du monde.

Il renouvela ses conseils de prudence qu'elle n'avait pas envie d'écouter. Elle fut sauvée pour l'instant par un homme qui surgit et qui semblait connaître la jeune femme présente également sur les lieux.
Il avait l'air furieux contre elle et elle comprit alors qu'il s'agissait du père de la jeune femme.

C'était lui qui avait détruit la statue, ce qui avait provoqué semble-t-il ce tintement de clochette depuis quelques minutes. Un instant elle eut une sensation de tristesse mêmée d'envie. Son père à elle ne s'inquiétait surement pas pour elle en ce moment même. PEut être avait-il à peine remarqué son absence. Peut être était-il en train de se disputer avec sa mère lui disant qu'elle n'était pas capable de savoir ce que faisait sa fille. Même si l'homme présent était très en colère, au moins c'était la preuve de son inquiétude pour sa fille, pourtant beaucoup plus âgée qu'elle.

Puis, piquée par la curiosité et l'envie d'en savoir plus,elle profita de cette diversion pour continuer à observer ce qui se passait autour d'elle. Les deux sorciers étaient toujours à terre. Se relèveraient-ils un jour ? Elle ne se voyait pas affronter seule la magie noire qu'elle connaissait un peu pourtant, elle, pauvre élève de première année.

L'homme lui demanda qui elle était sans même se présenter d'ailleurs. Elle n'était pas censée le connaître, contrairement semble-t-il au jeune homme à la caméra.

Massilia se contenta-t-elle de répondre, se gardant bien d'en rajouter sur sa réelle identité.

Elle fit alors quelques pas pour s'éloigner du petit groupe et alla observer de plus près les choses diverses qui jonchaient le sol après ce début de bataille

MJ :

Tandis que tout jusqu'aux passants semblait devoir les ignorer, queqlue chose s'intéressa finalement aux quatres protagonistes témons de la destruction de la statue. Au début ce fut plutôt ténu, juste une vague impression et pourtant. Le ciel restait toujours figé et les passants continuaient leurs activités de Noël. Malgré cette agitation de la rue, on pouvait très nettement noté qu'il n'y avait ni sons de clochettes ni de vent. Le calme avant la tempête ?
Précisément, à l'autre bout du trottoir, une silhouette se dessina, massive, plus grande qu'un humain, pas de beaucoup cela dit. Une forme parmis tant d'autres dans la foule, une forme que personne ne voyait sans pour autant la percuter. Ses ailes repliées dans son dos laissaient peu de doutes : un ange. Quand il serait assez prêt, si elles ne prenaient pas la fuite entre temps, quatre personnes se rendraient compte qu'il était assez ressemblant à celui qui venait d'être détruit, à quelques détails près.
Lentement mais sûrement, sans se presser, la statue marchait vers eux. Assez vite ils l'apercevraient, fendant la foule sans gêner qui que ce soit. Aucune expression ne se lisait sur le visage de pierre, plus de rayon coloré cette fois, juste une démarche lourde et déterminée.

Eh bien, on n'était pas vraiment sorti de l'auberge. D'accord, encore une fois, avec sa fille, il se la jouait un peu trop papa poule. D'ailleurs, on se demandait s'il arriverait à arrêter un jour de jouer ce rôle. Peut-être pas. Toujours trop protecteur envers sa fille. Mais bon que voulez-vous. Mais c'était certain que désormais cela fonctionnait beaucoup moins bien que lorsqu'elle était enfant en tout cas. Jetant un regard suspicieux à sa fille, il ne la croyait pas totalement, ou alors il voulait simplement qu'elle se retrouve ailleurs. Ce qui semblait être le cas. Et qu'est-ce qu'elle insinuait là ? Qu'il avait fait quelque chose ?

Pas le genre de la famille malgré tout. Il n'était pas casse-cou à ce point quoique.

"Je fais ce pour quoi j'ai été entrainé. Et toi tu devrais être à la maison Iris. Ta mère va en faire une jaunisse."

Enfin si elle apprenait ce qui se passe, en attendant, Preston venait de lui parler. Ils s'étaient déjà rencontrés ? Possible, on ne pouvait se souvenir de tout, de toute façon, surtout s'ils s'étaient rencontrés après son accident. Mais laissons cela de côté, pour essayer d'analyser la situation. A vrai dire, on ne connaissait rien de l'ennemi.

"Je m'imagine, capitaine, que vous avez les mêmes problèmes que moi avec les communications externes. Avez vous une quelconque stratégie militaire pour ce cas en particulier?...à part jeter des voitures contre les ennemis potentiels, bien entendu...parce que nous ne disposons d'aucune autre arme efficace que la baguette de cette jeune dame ici présente."

Il n'avait encore rien dit que Preston reprenait la parole. D'ailleurs le visage de Richard restait un bloc étonnamment fermé comme toujours. Sauf sa fille devait savoir ce qu'il en pensait.

"Ne me prenez pas pour débile mental, capitaine, mais là, nous avons affaire avec quelque chose de...surnaturel ou pour le dire plus directement, cela tient de la magie."

Surnaturel ? Non. Même lui, bon américain comme il se doit, il savait que tout ceci n'était pas vraiment dans l'ordre normal des choses. On n'était pas si buté que cela quand même.

"En effet, les communications radios et téléphoniques sont coupées. Rien ne passe. En gros on ne coupe de toute possibilité de renforts dans l'immédiat. Truc bizarre ou pas, baguette ou pas, d'ailleurs ça sert à quoi ce bout de bois ?" [i)En fixant le bout de bois de la jeune fille.[/i] "Ce n'est pas vraiment le plus important. Et ça n'a pas vraiment l'air d'avoir son effet sur ces....choses également."

En gros fallait un plan, et un bon quand même. Et la jeune fille avec le bout de bois était partie voir ailleurs, en attendant, observation des alentours. Tout ceci n'annonçait rien qui vaille. Et surtout en observant la foule, il y avait quelque chose de bizarre. Les silhouettes, enfin une silhouette, sans qu'on sache encore exactement ce que c'était. Un géant russe ? Un type d'1m90,100 kg ? Va savoir. Mais apparemment il ou elle avançait. Et peut-être vers eux.

"Je présume que personne n'a d'explosifs sur soi. Ca marche tout aussi bien que n'importe quel rayon de toute à l'heure."

Les américains et leurs armes......

"On va avoir des ennuis. J'espère que vous savez ce que les mots "se mettre à couvert" veulent dire."

Les sacs passèrent de nouveau de façon experte d’une main à l’autre. Elise aurait été fière de sa fille si elle l’avait vue ainsi, tenant ses paquets sans même montrer de faiblesse. Mais si il était bien question d’Elise, il n’était pas question de shopping

- Papa ! c’est la veille de Noël, il me manquait des cadeaux, et maman stresse sur le repas ! tu crois vraiment que je devais rester à la maison à compter les chaises ? je l’ai déjà fait deux fois. Je te rappelle par ailleurs que j’ai 19 ans et le droit de circuler à moins de 20 kilomètres de la maison.

Elle finit sa phrase en levant les yeux au ciel, toujours aussi rose. Mais son regard ne pouvait se détacher de l’étrange spectacle de ces gens passant autour de la voiture fracassée sans même y jeter un œil. Comme si en fait ils ne la voyaient pas.
Laissant les hommes décider de la stratégie à adopter, la jeune femme s’approcha de la petite sorcière qui s’intéressait aux reliefs de la bataille.

- Tu ne devrais pas t’éloigner. Si j’en crois la discussion qui a lieu la bas, ça risque de vite tourner à l’affrontement.

Iris connaissait suffisamment son père pour savoir qu’il était passé en mode professionnel. Il n’en oubliait pas les autres pour autant, mais Richard avait laissé la place au capitaine : regarder, analyser, réagir. Et dans le cas présent, lui présenter comme arme un petit morceau de bois ne devait pas entrer dans les éléments de son analyse.
Elle s’adressa de nouveau à celle qui s’était présentée comme étant Massilia. Le nom latin de Marseille. Allez savoir si c’était son vrai nom ! Si c’était le vrai, ses parents avaient vraiment été cruels.

- As-tu déjà vu … viens, on rejoints « les hommes »

Son regard, de nouveau fasciné par le passage des passants venait de s’arrêter un épisode de leur manège encore plus étrange que le fait de ne pas prêter attention à la voiture ou a la statue brisée, ou encore au ciel de couleur tout a fait inhabituel. Dans leur marche, il s’écartait sans jamais le voir d’un personnage qui s’approchait, massif, ses ailes de géant ne l’empêchant visiblement pas de marcher (wouaaaaah ! la référence !)

- Papa ! Preston !

Elle désigna la forme qui s’approchait. Visiblement, Richard l’avait vu aussi.

Pas de doute, le moment n'était aux trivialités. La plan A, quel qu'il ait été, avait minablement échoué. La situation continuait d'être aussi incertaine et inexplicable qu'au début.

Bien entendu personne n'avait des grenades de main dans les poches, ni même pas un peu de Semtex. Désolant. Faudrait y songer la prochaine fois et ne pas quitter le bureau sans un gentil pistolet de rayons!

On va avoir des ennuis. J'espère que vous savez ce que les mots "se mettre à couvert" veulent dire.

Preston soupira bruyamment. Grant semblait le tenir pour un demeuré mais ce n'était pas lui qui allait perdre le temps à en discuter. Leurs problèmes étaient loin de finir et à moins qu'il ne se passe quelque chose de positif dans les minutes suivantes, il faudrait passer au plan B.

Tiens, plus de clochettes. Plus rien, en fait. Un silence pesant, dense, presque palpable semblait s'être établi dans ce coin de monde...et pour finir de gâter les choses de façon spectaculairement satisfaisante voilà que s'amenait vers eux une espèce de golem ailé. De quoi délirer de bonheur.

Si le plan B était se mettre à couvert, je conseille de passer au C qui est: courir!!!

Pas question de rester sur le chemin de cette masse en mouvement. Cet ange là, n'était sûrement pas celui de la Miséricorde...

Ne connaissant pas les trois moldus qui discutaient, Massilia s'était délibérément éloignée d'eux, le conflit familial ne l'intéressant pas le moins du monde. Piquée par la curiosité typique de sa maison d'adoption, elle essayait de découvrir ce qui pouvait bien se cacher derrière ces manifestations magiques.
Elle sentit alors un léger changemnet dans l'atmosphère et eut du mal à trouver quoi. Finalement elle comprit que le son des clochettes s'était arrêté. Etait-ce bon signe ? Elle n'en était pas certaine du tout, bien au contraire, ce qui accentua quelque peu son malaise.

L'homme qui semblait être le père de la jeune fille sembla la toiser et ironisa sur sa baguette qu'il avait malheureusement vue lui aussi. Il lui demanda à quoi cela pouvait servir. En tout cas cela s'était avéré un peu plus utile que ses outils moldus et que sa tentative aussi désespérée qu'inutile de destruction de la statue. Elle avait comme l'impression que son intervention avait mis encore davantage en colère la force qui animait la statue, si d'ailleurs on pouvait lui prêter des sentiments.

Elle décida de l'ignorer et de ne pas répondre à cette question. La jeune fille s'était approchée d'elle et, cela la rassura presque, avait l'air beaucoup plus ouverte à la magie et lui demanda, contrairement à ce qu'on lui avait conseillé jusque là, de rester près de ce patit groupe qui malgré la foule, semblait seul au monde. Elle lui sourit légèrement et lui fit signe que oui, elle avait bien l'intention de rester. Même si ses pouvoirs étaient encore peu développés, elle ferait tout pour contrer une attaque contre les moldus. Elle se dit d'ailleurs qu'il y avait certainement très longtemps qu'on n'avait pas agi de la sorte dans sa famille.

ok je t'accompagne, euh... comment vous appelez-vous au fait ?

La jeune femme allait répondre quand une statue surgissait de la foule qui ne la voyait même pas. La statue n'était-elle visible que par eux ? c'était incroyable !!
Les "hommes" leur demandaient de se mettre à l'abri et Massilia ne demanda pas son reste. Elle suivit rapidement les trois moldus pour trouver une protection, si infime soit-elle.

Elle ne savait pas trop quel sort utiliser pour les protéger, un protego ne serait valable que pour elle et vu son niveau d'avancée dans les études à Poudlard, elle avait peur de ne pas être très efficace. Un reducto ferait diminuer la taille de la statue qui les menaçaient mais ne lui enlèverait surement pas sa puissance.
Un peu décontenancée et dans l'urgence de la situation, elle essaya de faire disparaître la statue. Malgré toute sa bonne volonté elle n'était pas sure d'elle lorsqu'elle prononça :

EVANESCO

Elle pria Merlin et tous les autres pour que quand elle rouvrirait les yeux, la statue aurait disparu

MJ :

Faute de faire disparaître la statue, le sortilège de massilia eut tout de même un effet. L'inexorable marche de l'ange ne devait pas l'être tant que ça finalement car il se mit à ralentir momentanément. L'espace de quelques instant il parut même devoir s'immobiliser mais cet effet ne dura pas.
La foule continuait son va et vient sans prêter la moindre atention à cette curieuse scène. La statue un instant ralentit recommença à se mouvoir à vitesse de marche. Le seul changement notable provenait de ses yeux qui semblaient fixer le groupe de quatre qui pouvait la voir. Malgré l'inexpressivité de son regard, plus aucun doute ne subsistait sur ce qui animait maintenant la créature : c'était bien vers eux qu'elle se dirigeait. Curieusement, cela se devinait immédiatement dans les lobs de bois. Cette statue là était faite de bois peint, un assez bel ouvrage au demeurant.
Quoique la vitesse de cette chose n'ait guère augmenter, il n'allait pas lui falloir plus d'une douzaine de secondes pour rejoindre ses "cibles" ; à moisn que celles-ci ne décident de lui fausser compagnie.

Plus haut dans la rue, on pouvait à nouveau deviner un tintement de clochettes mais qui y ferait attention ? Pas la foule en tous cas, cette dernière semblaient bien trop occupée avec ses derniers préparatifs festifs.

Bon d'accord, sa fille avait raison pour l'occasion. Faut dire qu'elle restait toujours pour lui sa petite fille, d'ailleurs, on pouvait se poser la question de comment cela se faisait qu'il acceptait le petit ami de celle-ci. Peut-être d'ailleurs qu'il ne l'avait jamais vu, tiens ! Sinon pas sur qu'il aurait survécu. Toujours est-il que pour le moment, on abandonna cette partie. D'ailleurs, elle était perdue d'avance, surtout avec sa fille. Il devrait peut-être plus la voir comme la jeune femme qu'elle était devenue plutôt que comme sa petite fille d'il y a plusieurs années. Mais difficile chose à faire pour un père.

Bon maintenant, on était vraiment dans les ennuis, le machin, la statue en somme commençait à essayer de les rejoindre. Et à priori ce n'était pas pour prendre le thé en tout cas. Dans quoi est-ce qu'il était encore entrain d'être embarqué. Même lui ne le savait pas vraiment. En tout cas, cela n'augurait rien de bon.

"Un jour, j'aimerais vraiment sortir sans avoir de dangers aux fesses."

Plus pour lui-même que pour les autres, en attendant, pour ne pas avoir cette statue inamicale sur soi, autant filer oui.

"On dégage d'ici. Ou en tout cas le plus loin de cette chose. A moins que quelqu'un sache comment la stopper ?"

La fille avec le bâton peut-être ?

L’intervention de la petite Massilia n’avait pas semblé avoir eu d’autres conséquences, outre un léger et passager ralentissement de l’ange, que de fixer sur le petit groupe l’attention de celui-ci. Iris poussa la jeune fille en direction de son père. Il n’y avait pas à dire, dans les moments de crise, les parents restaient un repère stable.

La statue, à présent proche, révélait la finesse du travail sur bois qui avait été pratiqué. En d’autres circonstances, Iris aurait sans doute apprécié la sculpture et le décor du monument. Mais pour l’instant, son instinct de survie lui disait juste que plus loin elle resterait de cette chose, moins elle risquerait de finir en garniture pour pizza angélique.
L’étudiante avait donc rejoint son père au moment ou celui-ci ronchonnait plus pour lui-même que pour le reste du groupe

- Un jour, j'aimerais vraiment sortir sans avoir de dangers aux fesses."

La remarque lui valu un coup d’œil ironique de sa fille qui, sans doute, et la encore en un autre moment, aurait disserté sur l’ennui qu’il aurait eu à vivre en vendant des photocopieurs. Malgré l’inquiétude que pouvait susciter des déplacements dans des pays ou les Etats-Unis n’étaient pas toujours bien vus, Elise et Iris n’avait jamais rien dit contre ce choix de carrière. Elles avaient toujours estimé que c’était la la vie qu’il voulait mener, et aucune d’entre elle n’aurait souhaité le voir renoncer pour s’enfoncer dans une routine qu’il détesterait, même si c’était plus sur. Et puis depuis que des statues d’anges se mettaient à aller faire les courses dans le centre de Londres, qu’est ce qui était sur ?
Mais pour l’instant, elle n’avait pas le temps de s’attarder sur ces considérations.

- La statue n’a pas l’air de marcher très vite, par contre j’ai l’impression que nous sommes devenus son centre d’intérêt. Finalement on a peut être pas tant intérêt que ça à faire appel à une baguette magique !! ca a eu l’air de le focaliser sur nous …

Pendant qu’elle avançait le plus vite possible sans perdre le groupe pour se mettre hors de portée de la chose, qui apparemment venait pour un face à face, une pensée éclata dans son esprit : peut être la statue s’était elle rendu compte qu’elle était vu alors que personne n’était sensé la voir ? Après tout le reste de la population semblait ne rien trouver d’extraordinaire à cette journée ….

Cette pensée figea sur place la jeune fille. Pourquoi EUX voyaient ils la statue ? Qu’avait ils fait pour que ça arrive ? Elle se tourna vers le monument à deux ailes. Et si c’était juste parce qu’ils l’avaient « enregistrée » d’une manière ou d’une autre ? Iris l’avait touchée, Preston l’avait filmée, Richard l’avait … heu …. Légèrement explosé et Massilia lui avait balancé un sort. En fait, tous les quatre avaient eu un contact direct avec les statues. Etait ce pour cela qu’ils les voyaient ?

Pendant que la jeune femme se posait ces questions, une myriade de fée clochette avait repris son vol dans le ciel de Londres. Mais au bout du compte, c’était le cadet de ses soucis. Elle n’y prêta aucune attention.

- J’ai une théorie …

Et elle expliqua ce qui venait de se mettre en place dans son esprit.

Théorie ou pas, la seule vérité constante de cette histoire est qu'il fallait en changer le titre...Mauvais rêve aurait été plus adéquat...mauvais rêve avec musique de fond ce qui est plus.

Fées clochette à la rescousse pour faire joli. En effet la tintante petite musique se laissait de nouveau entendre. Preston était de mauvais poil depuis un moment. Pas que courir pour sauver sa peau lui semblât absurde...ce qui l'énervait au plus haut point était ignorer quelle classe de péril les menaçait vraiment. Soit! Il y avait de la magie la dessous à moins bien sûr que les Martiens aient décidé envahir ce coin de quartier londonien et avaient engagé Tinkerbell et ses sœurs pour la fanfare d'ouverture. L'idée était aussi stupide que la situation.

Il avait couru se mettre à l'abri de francs tireurs, dans des batailles rangées, au cours d'émeutes sanglantes...cela avait de la logique, c'était normal. On savait qui vous tirait dessus...on savait plein de choses...là, il ne savait rien. Une statue de bois, pas mal comme travail tout de même, décidait les prendre comme cibles...Quoi de plus logique? Mais bien sûr, les statues angéliques ornant les églises allaient elles rejoindre celle là et s'adonner à la chasse aux paumés?

Si ce que dit Iris est correct...ça a un sens quand même alors mon idée est de nous séparer. Qui sait? On verra ce que fait notre amie!

Bien entendu, cela entrainait aussi un danger certain...peut être était ce celle là l'intention de l'ennemi? Après tout capturer un idiot est toujours plus facile qu'en cueillir quatre!

Massilia avait tenté une opération à nouveau magique, mais sans beaucoup de succès, tout comme la première fois. Elle devait se rendre à l'évidence, elle n'était qu'une élève de première année dont les sorts n'avaient pas la puissance magique de ses camarades plus avancés. Et elle se trouvait à son grand désespoir au milieu des moldus, seule ou presque pour affronter des statues qui n'avaient d'angélique que la forme.
Son intervention avait eu comme effet de ralentir la statue qui continuait sa marche inexorable vers leur petit groupe. Elle commença alors à paniquer. En effet elle avait eu l'impression que sa tentative avait envenimé la situation davantage qu'amélioré. Elle comprit alors qu'elle avait mis encore plus en danger ses compagnons d'infortune et qu'elle n'avait pour l'instant aucune solution pour les en sortir.
Elle était comme tétanisée. Elle regardait sans pouvoir bouger cet ange qui les menaçait et entendit à nouveau ce tintement de clochette, ce qui augmenta encore l'angoisse qui montait.

Elle écouta à peine la théorie de la jeune fille mais acquiesça en son for intérieur. Tout se tenait et la jeune moldue avait malheureusement très certainement raison. Son regard inquiet continuait de suivre l'avancée de la statue quand Prestonproposa de se séparer.

C'est alors que ses esprits reprirent le dessus et qu'elle enchérit. Cela leur permettrait au moins de connaître les intentions de la chose en question.

Je pense qu'il a raison, on verra ce qu'elle fait ensuite. Mais faisons deux groupes alors, qu'aucun d'entre nous ne soit complètement seul.

Elle balaya le reste du petit groupe du regard et partit dans une direction perpendiculaire à l'axe de marche de la statue, vers la droite.
Massilia avait parlé alors qu'elle était la plus jeune et surement la moins expérimentée, risquant peut être de vexer l'homme qui avait détruit la statue précedente. Il avait l'air assez autoritaire et elle avait surpassé cette autorité mais il fallait agir vite et la proposition de Preston tenait la route.
Elle jeta alors un coup d'oeil derrière elle pour voir ce qui se passait.

Se séparer ? Dans tous les cas de toute façon la statue allait malgré tout suivre quelqu'un, ou tout du moins un groupe. Et à deux, cela passerait certainement moins bien qu'à quatre. Mais bon, cela pourrait faire diversion pour tenter quelque chose sans que cette statue ne voit l'autre groupe. Cela devenait de pire en pire, franchement, bientôt on pourrait se croire en pleine guerre entrain d'échafauder un plan de bataille. Et dire qu'on était quand même dans le centre ville de Londres.

"Bon, je l'attire et vous...eh bien vous faites ce que vous savez faire avec ce....bout de bois."

Il était toujours sceptique concernant la magie à vrai dire, bien qu'il en avait déjà fait l'expérience. Bon et là, il ne se sacrifiait pas pour les autres, simplement il donnait l'occasion de prendre l'avantage. Voyons cela comme une diversion tout simplement et puis il fallait bien qu'on se décide sinon on n'allait jamais s'en sortir et cette chose serait sur eux en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Pour l'instant le pourquoi du comment la chose fonçait sur eux, c'était le cadet de ses soucis.

Après tout la plupart du temps, il était plus payé pour agir qu'autre chose. Bien qu'on soit obligé de réfléchir aussi. Enfin de son côté, la décision était prise.

Iris stoppa net , sur place et se tourna vers son père d’un air au moins aussi décidé que celui du soldat. En règle générale, elle avait une phobie marquée de voir ses parents partir ensemble en voiture. Stupide, mais incontrôlable. Il y avait statistiquement peu de chance qu’un accident comme celui arrivé aux Laranssay arrive aux Grant. Mais la … statistiquement, la statue pesait plus lourd que Richard, était plus grande que Richard, était plus magique que Richard et si ça se trouvait elle était aussi plus rapide. Donc, statistiquement, elle était favorite pour le rattraper et peut être en faire une fresque murale. Peut être esthétique, mais indéniablement peu du gout de la jeune fille qui fronça les sourcils.

- Ah non ! On s’en va, on se cache et on laisse faire la police ! La seule à pouvoir utiliser le bout de boit est une gamine qui si ça se trouve sait à peine s’en servir !

Le dernier sort de Massilia n’avait que peu ralenti l’étrange ange. Et si il y avait une chose qu’Iris ne voulait pas, c’était voir ses parents prendre des risques, fussent ils calculés.

- Je viens avec toi !

Le temps leur manquait pour vraiment en discuter. Il fallait maintenant un consensus et tout le monde le savait. La jeune femme chercha des yeux de quoi répéter sur la statue l’exploit paternel. Un avion, un hélico, une météorite, n’importe quoi pouvant écraser ce truc sans problème.

MJ :

Le temps de cette légère discussion avait suffi pour que la statue ne soit plus qu'à quelques mètres, pas encore à porté de main mais assez proche pour que l'on devine que ses yeux étaient braqués sur les seules personnes qui semblaient s'en inquiéter.
Quand il arriva aux niveau des débris de son double, l'ange s'arrêta net. A son tour il se mit à émettre un curieux faisceau de lumière qu'il pointa d'une main vers le ciel. Quoiqu'il veuille faire, la foule continua de l'ignorer.
Le rayon qui partait percer les nuages semblait converger vers d'autres tandis que le son de clochettes se fit à nouveau entendre. Cette fois-ci on aurait dit qu'il se rapprochait mais il était difficile de localiser sa provenance.

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