Un endroit où les larmes se recueillent... [FE Emelyne Martin ]

Isabella ignorait pourquoi ce jour-là elle avait envie de se retrouver seule. Ses premières années dans l'école s'était bien passée et il y avait de cela quelques jours, elle avait cru qu'elle avait enfin trouvé quelqu'un qui serait toujours là pour elle, quoiqu'il arriverait, en n'importe quelles circonstances. Elle, c'était ce qu'elle pensait. Elle était prête à être toujours là pour lui. Hélas, à cause d'un malentendu. Un malentendu qui avait couté la confiance que celui à qui elle avait donné son cœur avait en elle, elle se retrouvait plus seule que jamais. Bien sûr elle avait des amis, mais cela n'avait rien à voir n'est-ce pas avec une personne qui aurait partagé sa vie, ses peines et ses bonheurs. Elle aurait été prête à tout abandonner pour lui s'il lui en avait fait la demande.

Elle voulait un endroit où elle pourrait calmer la sourde tristesse noyée au fond d'elle. Non, pas que sourde d'ailleurs mais réellement réelle. Au plus profond d'elle, elle se sentait comme une coquille vide. Elle passa trois fois devant la salle sur demande en pensant à cela. Une porte apparut, et elle entra dans une endroit presque vide, aussi vide que son existence l'était en ce moment. Les murs étaient d'une couleur grise, maussade comme son humeur. Pendant quelques heures les jours derniers, elle avait cru retrouver le sourire pour toujours. Elle s'était trompée. A croire que le bonheur, qu'aucun bonheur n'existait pour elle. Alors qu'elle songeait à nouveaux aux évènements qui s'était passés dans la forêt interdite, et qu'à ce souvenir, ses yeux se remplissaient de larmes, la décoration de la salle changea pour venir prendre exactement le décor de cette forêt où elle avait découvert et perdu tant de choses avant même de les connaitre... Ses dents se serrèrent à cette pensée et elle ferma les yeux comme incapable de pouvoir y penser. Elle en avait encore le souvenir trop vivant. Le souvenir de la forêt, de Kyo, était bien trop vivant en son esprit... Jamais elle n'avait ressenti autant de liens entre eux, pourtant elle l'avait perdu, elle ne savait de quelle manière mais elle l'avait belle et bien perdu. Jamais elle ne se pardonnerait d'avoir raté une expérience inouïe avec quelqu'un d'exception à ses yeux. Jamais elle ne se le pardonnerait, il ne lui restait plus qu'à partir ; jamais plus elle ne pourrait se regarder en face dans un miroir, aussi bien que dans n'importe quoi d'autre. Jamais elle n'avait autant ressenti de la douleur, mais pas n'importe laquelle, la douleur d'aimer. Sa gorge se serra à cette pensée, et ses yeux se remplirent de larmes amères alors que demeurait ancré dans ses pensées le seule souvenir du jeune Gryffondor. Elle ne parviendrait jamais à trouver une échappatoire à la prison de son cœur. Elle l'avait perdu, et de sa faute... même si elle ignorait de quelle manière elle l'avait perdu.

Comme accompagnant ses pensées et ses pleurs en silence, le doux murmure du vent vint remuer dans les branchages des arbres de la forêt recréée pour les besoins de la salle alors que celle-ci s'assombrissait. Le souvenir du jeune homme restera à jamais gravé en elle, celui du contact de ses lèvres sur les siennes aussi, de ses bras autour d'elle, de tout de lui... alors que pour lui elle n'existait déjà plus.

Cette dernière pensée fut trop horrible à songer... Elle ferma les yeux et les serra fort, tentant de retenir ses sanglots. Il lui était trop douloureux d'avoir pu lui faire du mal, même si elle ignorait ce qu'elle lui avait fait. Ne pas savoir ce qu'elle avait fait, c'était là le plus dur encore... Si seulement elle savait exactement pour quelle raison elle l'avait perdu... Au moins elle aurait une bonne raison de s'en vouloir !

Elle l'avait perdu. Elle ne parvenait toujours pas à assimiler ces mots. Elle rêvait en ce moment qu'il lui parle, qu'il la prenne dans ses bras, qu'il reste avec elle, qu'il soit là avec elle... Elle était prêt à tout abandonner pour un seul moment avec lui. Pourtant, à présent, elle pouvait toujours rêver. En réalité il n'apparaitrait pas devant elle, ne lui parlerait plus, ne la reverrait même plus... Alors qu'elle continuerait à penser à lui pendant longtemps. Elle devait s'y faire, apprendre à vivre avec. Pourtant, elle ne le pouvait pas. Au fond d'elle, elle essaya de ravaler ses sanglots tandis que pourtant, des larmes salées venaient lécher son visage, sans qu'elle puisse rien faire pour les retenir...

*Kyo...*

It's for you that I still love
It's for you that I am here
It's for you you that I was opening my arms
It's for you you that red and white mix all the time
-Céline Dion-

Elle n'existait plus pour lui à présent...

Emelyne montait les escaliers et ressera sa cape autour d'elle. Elle ne s'était pas changé depuis ses cours et elle portait toujours l'uniforme de Poudlard dont la jupe était plutôt courte, ce qui n'était pas des plus brillant en hiver. Même s'il ne faisait pas froid, il y avait de nombreux courants d'air et elle se félicita intérieurement pour avoir eu la bonne idée de prendre sa cape. Elle venait de la salle commune des Poufsouffle et avait donc dû monter de nombreux étages avant d'arriver à l'endroit qu'elle convoitait. La Salle sur Demande... Un endroit mythique dont beaucoup d'élèves parlaient. Seuls peu d'entre eux savaient vraiment où elle se trouvait, étant plutôt dure à trouver. Nombreux étaient ceux qui avaient passés des journées entières à faire les cent pas dans chaque étage espérant qu'elle se manifesterait. Emelyne, elle, n'avait pas eu ce besoin-là. Elle avait regroupé plusieurs endroits par rapport aux dires des élèves. Elle avait bien sûr pris ceux dont elle connaissait la maturité, ne prenant pas en compte ceux qui faisaient la plupart du temps des pitreries pour se faire remarquer. Par rapport à tout ça, elle avait eu deux endroits qui se distinguaient. Le premier se situait au troisième étage devant la tapisserie d'une jeune demoiselle d'après ce qu'elle avait réussit à savoir. Mais, à peine arrivée, elle avait su que ce n'était pas là qu'elle trouverait c qu'elle cherchait. Elle décida donc de se rendre au septième étage peu avant le début du couvre-feu car rares étaient les élèves qui traînaient encore dans les couloirs.

En arrivant devant la tapisserie dont elle avait entendue parler elle se stoppa, attentive au moindre bruit. Quelques pas s'approchèrent et la jeune fille fit ce qu'elle savait le mieux faire pour tromper les autres, jouer son rôle d'aveugle. Très rapidemet les pas s'éloignèret, la laissant seule. Patientant un peu la Poufsouffle put enfin entrer dans la salle sur demande. Mais son instinct lui fit comprendre qu'elle n'était pas seule. Quelques sanglots étouffé parvinrent à son ouïe fine.

Bonsoir.. Je suis Emelyne. Je te dérange ?

Et elle lui sourit, attendant que son interlocuteur lui réponde.

Les yeux dans le vide, sans trop savoir ce à quoi elle songeait, un peu perdue, Isabella ne se rendit pas tout de suite compte que quelque part au-delà de la tapisserie permettant d'accéder à cette salle si spéciale, une jeune fille de la même Maison qu'elle venait de s'arrêter. Ce fut au moment où des paroles lui parvinrent qu'elle sursauta soudainement et se levant alors pour atterrir sur ses pieds, elle aperçut la présence d'une jeune fille aux cheveux ors et d'un regard bleu un peu comme celui de la cousine qu'elle n'avait jamais connu pour la simple raison que sa famille avait banni ses parents du reste. Intérieurement, comme si cela remuait en elle quelque chose, Isa' se sentit mal à l'ais ; cela ne dura que quelques secondes.

Elle se reprit et d'un geste vif de la main, elle essuya ses yeux, se racla la gorge afin de masquer la tristesse qui aurait pu se lire dans sa voix puis, elle essaya d'afficher un sourire...

- Bonsoir... Emelyne... C'est bien ça ?... Désolée, je ne t'aie ni vue ni entendu arriver, j'étais... dans mes pensées...

Elle fit quelques pas en avant puis s'immobilisant à quelque distance d'Emelyne, elle se rendit alors compte de son appartenance... C'était une poufsouffle également. Intérieurement, elle fut rassurée que cela ne soit pas une serpentarde car, si cette dernière avait suspecté qu'Isabella avait pleuré, elle l'aurait certainement moquée et Isabella n'était pas d'humeur à supporter la moquerie sans réagir violemment... A croire que cela n'arrivait jamais aux serpentards d'avoir un coup de blues. Elle sourit à sa collègue de Maison...

- Non, tu ne me déranges pas, je... j'avais terminé de toute façon. J'avais simplement besoin de me retrouver un peu seule... Et toi, que fais-tu là?

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