Une semaine. Emelyne avait reçu le hibou depuis une semaine maintenant. Elle avait tournée cette idée dans tout les sens mais elle ne savait comment le comprendre. Trop de choses bataillaient dans son esprit.
Son refuge ?
La bibliothèque, endroit sacré ; temple de l’oubli et à la foi sanctuaire de la connaissance.
Lieu de pureté psychique et place forte de l’apprentissage.
Si paradoxale qu’inconsciemment, Emelyne se rendit là-bas, espérant oublier un moment ses soucis.

Le petit matin était arrivé et les premiers rayons de soleil perçaient à peine les vitraux de la tour Est. Les grandes portes en bois de chêne de la bibliothèque, apparemment cirées, reflétaient les lueurs des quelques torches encore allumées. Elles devaient être enchantées par on ne sais quel sortilège étant donné qu’un simple premier année pouvait les pousser sans mal.
Emelyne ne voyait pas tout cela malheureusement mais son oncle et quelques personnes bien intentionnés lui avait décrit les lieux.
Emelyne émit un petit doute sur l’heure et le jour de la semaine lorsqu’elle vit que ces énormes portes ne voulaient pas glisser sur leur vieux gonds rouillés. Il est vrai que depuis une semaine, elle vivait comme une zombie.
Appuyant sur son bracelet-montre, celui-ci lui indiqua l'heure. 4h57.
La bibliothèque n’ouvrant qu’à 7heures, ceci expliquait le silence. Par contre il était bizarre de trouver la porte non verrouillée. La Poufsouffle n'y fit pa attention, trop pressée de commence ses recherches.

Trois rangées de 20 tables de 6 places. De quoi accueillir près de 360 élèves en période de révisions. Comment elle le savait ? Tout simplement parce qu'elle avait compter. Pour se reperer, elle avait l'habitude de visiter les lieux et de mémoriser le moindre détail.
Jetant son sac sur la première table à portée, elle se dirigea vers l’immense rangée « Histoire des Familles Sorcières ». Près de 1500 ouvrages traitant de ce sujet se trouvaient dans cette section.
En quelques minutes et grâce à sa baguette, elle avait déjà en main une pile impressionnante traitant des familles anglaise.

Alors qu’elle retournait poser cette masse imposante sur sa table, Emy entendit un énorme vacarme. Quelqu’un d’autre venait de rentrer…
Par reflexe, elle sortit rapidement sa baguette de sa poche et s’accroupit derrière une étagère. Elle n'était pas peureuse mais ne devrai pas être là. Alors autant se faire la plus discrête possible.

Ce matin-là, Blaise s'était levé plus tôt que de coutume pour une raison particulière : il avait une tache à accomplir avant que les habitants du château n'émergent de leur sommeil. Il désirait ardemment consulter un livre de la section interdite de la bibliothèque mais, désirant agir à l'insu des enseignants et des autres élèves, avait élaboré un stratagème censé lui permettre d'agir en toute impunité et dans l'ignorance générale. Car il est vrai que nombreuses seraient les personnes intriguées en le voyant avec un grimoire de magie noire entre les mains. Non pas qu'il désirât faire du mal à autrui, mais il s'était bien rendu compte au cours des ses 6 années de scolarité que sa curiosité pour toutes les branches de la magie, même les plus obscures, n'était pas bien perçue par son entourage.

Il avait donc, dans le but de mettre la main sur Les sorts oubliés que vos ennemis n'oublieront jamais, mis à exécution un plan déjà éprouvé lors de précédentes escapades similaires : la veille, il était resté à la librairie jusqu'à sa fermeture, attendant d'être seul avec Mme Pince, la bibliothécaire qui le fusillait du regard pour oser rester aussi tard et aussi souvent à feuilleter ses livres chéris. Au moment de passer les portes de la bibliothèque ,alors que Mme Pince lui tournait le dos pour ranger les livres abandonnés sur les tables par d'autres élèves, Blaise lui lança un sort de Confusion. Refermant rapidement les lourds battants derrière lui, l'œil au niveau du trou de serrure, il la vit s'éloigner d'un pas hésitant au fond de la pièce où se trouvaient ses appartements.
Satisfait, il retourna promptement au donjon des Serdaigles. Là, il alla se coucher, tranquille, visualisant mentalement Rusard faire ses rondes et passer devant la bibliothèque, vide sombre et silencieuse, comme si de rien n'était.
Blaise savait qu'il valait mieux agir de bon matin que durant la nuit, le risque d'être aperçu par le concierge était bien moindre lorsque le vieil homme et son horrible chat terminaient leur longue nuit de surveillance.

Brûlant du désir de mettre enfin la main sur l'ouvrage tant convoité, Blaise cheminait aussi discrètement que son excitation à peine contenue le lui permettait, sa baguette allumée dans la main. Il franchit avec empressement le seuil de la bibliothèque, faisant crisser les gonds insuffisamment huilés.
Il s'avançât vers la section interdite après avoir refermé la porte tout aussi bruyamment qu'il l'avait ouverte. Il arrivât à peine eu niveau de la partie Histoire de la bibliothèque lorsque, stupeur, il aperçût une jeune fille lui faisant face, sa baguette brandie de façon menaçante. Cette vision le glaçât d'autant plus qu'elle se trouvait dans le noir le plus complet et qu'elle le menaçait ... les yeux fermés ! Blaise était aussi perplexe que surpris.

Les deux élèves se faisaient face, semblant aussi peu sûrs l'une que l'autre de la réaction à adopter.
Une élève, Poufsouffle, les yeux fermés, plus jeune que lui... Pendant que les secondes s'écoulaient lentement dans cette ambiance où l'air semblait s'être glacé, Blaise réalisât qu'il s'agissait certainement de cette aveugle dont il avait entendu parler. Si ses souvenirs étaient exacts, elle avait le réputation d'être une fille sans histoire, et il n'en avait entendu parler que par la rumeur de son handicap qui s'était répandue comme une trainée de poudre. Rassuré mais gardant sa baguette prête, il se décidât à briser le silence.

"Euh... salut. Tu sais, je suis un élève comme toi, je ne te veux aucun mal, je suis juste venu ici pour un bouquin. On abaisse nos baguettes et on discute si tu veux bien. Il est 5h du matin et si on commence un duel, ça va faire du bruit et on sera punis tous les deux."

Après quelques instants où ni l'un ni l'autre n'osât remuer le moindre cil, il rangeât alors sa baguette et, vît le visage de la fille se relâcher et son bras s'abaisser. Il jugeât sans risque de s'assoir sur le banc le plus proche et en profitât pour l'examiner plus posément. Elle était blonde et avait le visage fin et agréable. Cependant il se dégageait d'elle un air un peu négligé, par ses cheveux moins bien lissés et coiffés qu'on avait l'habitude de le voir chez les filles et par la façon qu'elle avait de porter l'uniforme de façon un tantinet débraillée...
Au bout de plusieurs secondes passées dans un silence de plomb, il jugeât opportun de briser la glace par une phrase légère. Après tout, ils étaient tous les deux dans un endroit où ils n'avaient rien à faire à cette heure, ça leur faisait déjà un point commun.

"Alors comme ça, tu t'intéresse à la généalogie?"

Euh... salut. Tu sais, je suis un élève comme toi, je ne te veux aucun mal, je suis juste venu ici pour un bouquin. On abaisse nos baguettes et on discute si tu veux bien. Il est 5h du matin et si on commence un duel, ça va faire du bruit et on sera punis tous les deux.

Restant immobile quelques instants, Emelyne se décida à baisser sa baguette, sans la ranger. D'accord c'était un élève mais il n'aurait jamais dû être là ! Enfin, ... elle non plus n'aurait pas dû être là mais passons ... Gardant sa baguette en main, elle se tourna face à son interlocuteur qui venait de se déplacer. Son ouïe très fine lui permettait d'entendre des bruits presque inaudible pour les autres.

Alors comme ça, tu t'intéresse à la généalogie?

Un leger sourire éclaira son visage, si seulement il savait ... Elle hésita à lui dire le pourquoi de sa présence ici mais elle ne savait pas à qui elle avait à faire.

Oui, mais c'est personnel. Emelyne Martin, 5ème année à Poufsouffle et toi, qui es-tu ?

Pas besoin de jouer les élèves polis, il avait dû se rendre compte de qui elle était aussi voulait-elle savoir si elle pouvait lui faire confiance pour être discrêt ou si elle devait être méfiante.

"Oui, mais c'est personnel. Emelyne Martin, 5ème année à Poufsouffle et toi, qui es-tu ?"

Poufsouffle. Ses suppositions étaient donc justes. Et en dépit de la surprise qu'ils avaient eue tous deux, au moins elle consentait à lui répondre, ce qui était plutôt encourageant. Néanmoins, le ton un peu sec dont elle avait usé, et le fait qu'elle serrait toujours sa baguette magique dans sa main droite ne lui avaient pas échappé. Même s'il sentait qu'elle ne lui était pas hostile (il lui semblait avoir distingué l'esquisse d'un sourire avant qu'elle ne lui réponde), il jugea préférable de rester sur ses gardes. Il savait par expérience que lorsqu'ils se trouvent dans des situations inhabituelles, et assurément, se trouver dans un lieu interdit, en huit-clos, à une heure aussi impromptue était pour le moins inhabituel, ils peuvent réagir de façon tout à fait inattendue. Prudence était donc de rigueur.

Enchanté ! Moi c'est Blaise Nethysat, 7ème année à Serdaigle.

Après tout, elle ne lui avait pas dit ce qu'elle faisait à la bibliothèque, il ne voyait pas pourquoi lui le ferait, d'autant plus que cela pourrait se retourner contre lui si jamais elle était un peu trop bavarde. Il poursuivit :

"Ecoute, tu n'as pas l'air de vouloir me dire pourquoi tu es ici. Ca ne me dérange pas, je n'ai pas très envie de m'épancher non plus. Vu qu'on est tous les deux dans le même guêpier, autant se serrer les coudes non? Je n'ai qu'un bouquin à récupérer mais si tu comptes emporter toute la pile posée sur la table, tu auras besoin d'un coup de main. Qu'est-ce que t'en penses?"

Enchanté ! Moi c'est Blaise Nethysat, 7ème année à Serdaigle. Ecoute, tu n'as pas l'air de vouloir me dire pourquoi tu es ici. Ca ne me dérange pas, je n'ai pas très envie de m'épancher non plus. Vu qu'on est tous les deux dans le même guêpier, autant se serrer les coudes non? Je n'ai qu'un bouquin à récupérer mais si tu comptes emporter toute la pile posée sur la table, tu auras besoin d'un coup de main. Qu'est-ce que t'en penses?

Emelyne fronça le nez. Un Serdaigle, avec lui, elle avait peut-être une chance qu'il ne dise rien ! Qu'il lui propose de l'aide prouvait d'ailleurs qu'il n'était pas méchant.

C'est gentil de ta part mais ... j'avais prévu de consulter les livres ici-même et ... je ne suis pas sûr de trouver ce dont j'ai besoin.

Ce dont elle avait besoin ... difficile de trouver une aiguille aussi petite, surtout quand on est aveugle et qu'on ne veux pas demander d'aide. Soupirant, la jeune fille rangea sa baguette dans sa poche avant de ramasser les livres qu'elle avait posé sur le sol quand elle avait entendu du bruit.

Elle avait prévu de consulter les livres sur place !? Blaise n'en revenait pas : comment une aveugle comptait-elle lire des livres classiques, écrits noir sur blanc? L'idée en elle même lui paraissait saugrenue. Peut être existait-il un sort permettant aux lettres écrites d'êtres prononcées à voix haute? En tout cas, il n'en connaissait aucune de ce genre. Ca ne devait pas être pratique pour réviser les examens.
Plus il y pensait, plus il prenait conscience de la difficulté de la vie quotidienne, des obstacles que devaient représenter pour cette Emelyne les actions les plus anodines. Quel calvaire ce devait être de vivre dans un monde qui ne nous est pas adapté.
Il sentit monter en lui une vague de sympathie mêlée d'admiration pour cette jeune fille qui devait certainement déployer des efforts insoupçonnés et faire preuve d'une nécessaire ingéniosité pour faire face aux vicissitudes de tous les jours. Ces nouveaux sentiments envers cette Poufsouffle balayèrent sur le champ la méfiance qu'il nourrissait à son égard.
Il reprit, plus chaleureusement :

"Tu veux les consulter ici même? Dans ce cas, je vais te prêter main forte, on ne sera pas trop de deux pour venir à bout de l'énorme pile que tu as prise. Mais tu as dit que ce que tu cherchais ne se trouvait peut être pas là. Je pourrais peut être t'aiguiller. J'ai passé une bonne partie de ma scolarité dans cette bibliothèque. Sans en avoir fait complètement le tour, je peux me vanter d'en connaître un rayon sur le contenu de ces étagères"

Tu veux les consulter ici même? Dans ce cas, je vais te prêter main forte, on ne sera pas trop de deux pour venir à bout de l'énorme pile que tu as prise. Mais tu as dit que ce que tu cherchais ne se trouvait peut être pas là. Je pourrais peut être t'aiguiller. J'ai passé une bonne partie de ma scolarité dans cette bibliothèque. Sans en avoir fait complètement le tour, je peux me vanter d'en connaître un rayon sur le contenu de ces étagères.

J'avançant vers l'une des tables à proximité, Emelyne posa la pile de livre avant de se retourner vers le jeune homme.

Je suis à la recherche de la famille de mon père. Je viens d'apprendre que celui que j'ai toujours considérer comme mon véritable père n'avait apparut dans la vis de ma mère qu'aprèe ma conception.

S'asseyant sur une des chaises, la jeune fille attrapa une chaîne autour de son cou et sortit un médaillon.

Mon oncle vient de m'envoyer cela en me disant que c'était à mon grand-père paternel mais c'est tout ce qu'il a put me dire.

Spoiler:

La Poufsouffle tendit l'objet à son camarade, attendant une remarque de sa part.

Mon patronus est un ibis, tout comme l'animal représenté sur ce médaillon, ça ne dois pas être une coincidence.

Elle ne connaissait pas grand chose aux histoires des blasons de famille mais elle savait seulement que les grandes familles sorcières en avaient un.