Rêverie (PV Jane)

Le soleil venait à peine de se lever lorsqu’Emelyne quitta son dortoir, ce matin-là. La jeune fille descendit les quelques marches de pierre et se retrouva dans une salle commune désertée par des Poufsouffles paresseux qui préféraient faire la grasse matinée. Les quelques parchemins éparpillés sur les tables étaient tout ce qu'il restait d'une longue soirée passée à rédiger les longs et fastidieux devoirs donnés par des professeurs plus exigeants que jamais, à l’approche des ASPICS.. Dans la cheminée, il n'y avait plus traces des bûches de la veille qui avaient probablement brûlées toute la nuit pour éclairer les plus courageux, restés éveillés jusqu'à tard le soir pour apprendre quelques définitions supplémentaires. Mais tout ça, Emelyne le devinait plus qu’elle ne le voyait.

Elle était restée tard la veille pour finir un devoir et pour écrire une lettre à son tuteur. Elle n'avait pas eu de nouvelles depuis déjà plusieurs semaines. Bien sûr, il en fallait plus pour inquiéter la jeune fille qui connaissait très bien les responsabilités dont était doté un membre du ministère un tant soit peu sérieux et attaché à son travail. Une fois la lettre glissée dans la poche arrière de son jean moldu, la jeune Poufsouffle franchit le portrait qui gardait l'entrée de la salle commune et s'enfonça dans le couloir silencieux.

La jeune fille gravit rapidement la volée de marches la séparant de l'antre des volatiles dans laquelle elle pénétra sans plus de cérémonie, provoquant les cris stridents des oiseaux indignés qui n'appréciaient pas d'être dérangés par le bruit de la porte grinçante, et surtout pas de si bon matin.
Sifflant et levant un bras, Emelyne attendit la venue de Liza sa chauve-souris. Bizarre animal que la jeune fille avait choisit mais la Poufsouffle avait toujours été attirés par cet oiseau de nuit. Celle-ci vint se poser sur l'épaule de sa propriétaire qui s'avança vers la fenêtre ouverte. Les serres du volatile pressèrent légèrement l'épaule d’Emy avant que le messager ne prenne son envol pour bientôt disparaître à l'horizon, se dirigeant vers cette Ecosse qui manquait tant à l'adolescente. NewFaroow … difficile d’imaginer ce gigentesque manoir comme sa maison, mais Emelyne n’avait plus que cet endroit pour vivre. Que ne donnerait-elle pas pour «revoir » Marseille !

La jeune fille aurait pu regagner sa salle commune mais l'envie n'y était pas. Elle préférait très nettement rester ici, assis sur le rebord de la fenêtre, avec pour seule compagnie les oiseaux. Le dos appuyé contre la pierre froide, elle ferma les yeux et se laissa aller à une certaine somnolence. Morphée n'avait pas voulu d’elle la nuit dernière, préférant laisser les cauchemars de la jeune fille l'envahir de nouveau.
Emelyne ne comptait pas dormir mais voulait juste rêvasser un moment sans être dérangé par les hurlements des autres sauvages que l'on appelait parfois "élèves". Dormait-elle ou non ? Elle ne le savait pas. Les visages de sa mère et de son père se dessinaient encore vaguement dans son esprit sans qu'elle ne trouve ça plus étrange que ça. Des sons se mêlaient. Certains étaient des voix familières... Un autre, plus lointain, semblait être un bruit de pas indiquant que quelqu'un gravissaient les marches de pierre. Mais la jeune Poufsouffle était dans un état de somnolence et n'y prêtait pas plus d'attention que cela.

Samedi matin, de nouveau une journée de repos après la dure semaine de travail qui avait tant fait souffrir les élèves de Poudlard. En effet, plus les examens approchaient et plus les professeurs se montraient durs sur les devoirs qu'ils leur donnaient. Les devoirs à rendre s'accumulaient ainsi que les tensions dûs au stress de l'approche des examens.
Toute cette semaine s'était donc encore une fois déroulée dans la douleur pour tous les élèves de l'école, ou tout du moins pour tous les élèves "lambdas" ou qualifiés de "normaux". Aussi vous auriez put qualifier Jane, la jeune Serdaigle, d'élève tout à fait anormale. Puisque cette semaine particulièrement, elle s'était acharnée sur son travail avec plus d'entrain et de bonne humeur que jamais.
Son week-end avait été des plus bizarres et le travail comblait le vide qu'avaient laissés toutes ses questions en suspens sur sa famille et sur les mensonges que son père lui avait cachés, à elle et à son petit frère, Ian. Ainsi, toute la semaine, les professeurs s'étaient émerveillés devant la quantité d'efforts déployés par la jeune Serdaigle - surtout après les semaines de démotivation qui avaient précédé cette semaine - et les élèves avaient aussi put assister, assez incrédule, au regain d'énergie et de motivation de leur jeune camarade.
En effet, depuis maintenant quelques semaines, la jeune Serdaigle avait mit très peu de coeur à l'ouvrage dans toutes les matières, se contentant du stricte minimum - voire même moins parfois - ce qui était très inhabituel pour elle. En effet, en temps normal, Jane était une vraie travailleuse, aimant apprendre et s'améliorer plus que toute autre chose au monde. Folle vous croyez ? Elle ne le pensait pas, c'était l'une des choses les plus naturelles au monde pour elle que d'apprendre de nouvelles choses, une sorte de passion si vous voulez. Elle n'était pas à Serdaigle pour rien après tout.
Toujours est-il que la veille au soir, elle l'avait passé devant une table de la salle commune des Serdaigles, tentant vainement d'écrire une lettre un tant soit peu correcte pour demander de plus amples explications à son peur sur la scène auquel elle avait eu le droit le week-end dernier au cimetière avec Davis.. Elle y avait appris que Davis était son cousin direct et par la même occasion, que son père lui avait menti toute sa vie..
Elle avait tenté de cacher tout le ressentiment qu'elle avait, toute l'amertume qui aurait put se lire à travers sa lettre, pour ne pas vexer son père. Même s'il lui avait menti comme ça, elle continuait à le protéger, surtout qu'elle abordait surement un sujet épineux pour lui.. Elle était comme ça, elle pensait à ce que les autres pouvaient ressentir avant ce qu'elle pouvait bien ressentir.
C'était aussi pour ça qu'elle avait choisit d'attendre quelques jours - en l'occurrence une semaine - afin de se détacher de sa rancoeur envers son père et d'être enfin capable d'écrire une lettre correcte où seule la curiosité serait largement perceptible. Elle voulait en effet quand même avoir des réponses. Il lui avait menti pendant toutes ses années, et même si elle faisait de son mieux pour ne pas lui en vouloir, il lui devait quand même des explications par la barbe de Merlin !
Elle s'était donc couchée la dernière et tous les Serdaigles qui étaient restés pour travailler hier soir - et ils étaient nombreux ! - simplement pour écrire une lettre.. Elle n'avait même pas eu le temps de toucher à ses devoirs tellement elle avait écrite et réecrite cette lettre. Quand elle fut levée, aux aurores comme d'habitude ayant prévu de travailler après, elle s'habilla en quatrième vitesse et sans prendre le temps d'aller manger un morceau - elle le ferait après - elle sortit de la salle commune.
Elle monta quatre à quatre les marches qui la séparaient de la volière et ouvrit la porte, tenant sa lettre dans son aitre main. Elle fut étonnée de ne pas être la seule à y être à cette heure ci, surtout que la jeune fille - elle ne la connaissait pas du tout, juste de vue mais n'était pas capable de se rappeler de sa maison - ne semblait pas/plus avoir de lettre à envoyer.
Elle lui sourit poliment avant de siffler avec ses doigts pour appeler une des chouettes de l'école. L'une, blanche comme la neige vint se poser sur son épaule. Elle lui caressa doucement les plumes avant de lui accrocher doucement la lettre qu'elle voulait envoyer à ses pattes. Elle dit alors.

- Tu peux porter cette lettre à Jack Woodhouse, à Hartfield.

Elle lui tapota gentiment le bout du bec avant de la laisser s'envoler par la fenêtre. Elle allait s'en aller quand elle remarqua la regard curieux de la jeune fille assise dans un coin de la volière. Elle se sentit alors curieuse elle aussi de savoir ce qu'elle pouvait bien faire là, assise ici, sans but apparent. Elle attendait peut-être une lettre si impatiemment qu'elle ne pouvait pas attendre le petit déjeuner. Elle décida donc de rompre le silence pesant de la volière.

- Salut..

Elle sourit timidement, se demandant déjà pourquoi elle lui avait adressé la parole, sans doute sa bonne humeur matinale avait-elle parlé pour elle. Quoiqu'il en soit, il était trop tard, c'était dit.

Silencieuse, perdue dans des souvenirs lointains, la jeune fille ne faisait pas attention aux bruits qui l'entouraient. Elle savait qu'une personne était entrée mais elle n'y préta guère attention. Après tout, c'était le lieu d'envois des courriers, normal que d'autres élèves fassent comme elle et viennent de bonne heure pour être au calme. Aussi, afin de ne pas troubler la quiétude des lieux, Emelyne continua à rester muette. Pensant à son oncle, elle se l'imagina en train de lire la lettre de la Poufsouffle. Lui qui était si solitaire, comment allait-il réagir face à cette preuve d'une intrusion dans sa vie ? Bien sûr, c'était lui qui avait demander à Emelyne de venir. La jeune fille ne savait pas quoi répondre mais sa tante s'en était chargée, décretant qu'elle en avait raz le bol de ses tours de passe-passe. Normal pour une moldue qui n'avait pas acceptée le fait de devoir s'occuper d'une nièce handicapée ! Soupirant Emy repensa à son arrivée au manoir. C'était un elfe qui l'avait accueilli et qui l'avait accompagner à sa chambre. Elle n'avait rencontrer son oncle que le soir, lors du repas. Celui-ci n'avait que peu parler, mettant la jeune fille mal à l'aise. Dès la fin du diner, il lui avait demander de le suivre dans la bibliothèque, où il lui avait enfin souhaiter la bienvenue. Leurs rapports s'étaient améliorer dans l'été et maintenant, Emelyne ne regrettait plus d'avoir quitter sa tante et la Bretagne. Son seul regrêt, Marseille. Ville de sa naissance et de son enfance.

Salut..

Sortant de ses pensées, Emelyne se redressa en entendant une jeune fille lui adressait la parole. Très discrête, elle ne pensait pas qu'on allait lui parler, mais plutôt la laisser seule comme elle en avait l'habitude depuis son arrivée.

Bonjour.

Que dire de plus quand on ne connait pas la personne qui vous fait face ? Se creusant les méninges, Emelyne chercha rapidement quelque chose à dire.

Tu as ta propre chouette ici ?

Phrase peut-être bizarre pour une introduction mais quand même mieux que l'habituel "il fait beau, hein ?"

Jane se demandait encore pourquoi elle avait parlé à la jeune fille qui de plus, semblait vouloir rester seule et ne pas parler à quiconque. Mais elle lui avait parlé malgré tout et elle n'avait aucune idée de la raison qu'elle avait eu. Déjà que ce n'était pas du tout naturel chez elle, mais en plus elle le faisait avec une parfaite inconnue qui, de toute évidence, n'avait pas envie de parler..
Elle finit par se dire que c'était juste pour être polie. Puis les secondes passèrent sans que la jeune fille ne lui adresse la parole en retour.. Jane, pendant ce temps là, se perdait peu à peu dans le labyrinthe de ses pensées.. Elle se demandait comment son père allait bien pouvoir réagir en lisant la lettre qu'elle lui avait envoyé. Certes elle avait fait tous les efforts possibles pour ne pas le vexer et pour aider à "faire passer la pilule".
Mais tout de même, elle lui apprenait qu'elle connaissait la vérité, le secret qu'il avait vainement tenté de lui cacher durant toutes ses années. C'en était fini de tous ces secrets, Jane en avait assez et malgré le fait qu'elle ait essayé de protéger son père de sa colère et de son amertume, elle savait pertinemment qu'il saurait la déceler dans sa lettre.. Dans la tournure de ses phrases et dans le vocabulaire qu'elle employait.. Toutes ces choses étaient des indices de ses sentiments et son père savait parfaitement les décrypter depuis le temps.
Elle fut néanmoins sortie de ses pensées abruptement quand la jeune sorcière qui était avec elle dans la volière lui répondit finalement. Jane lui sourit poliment pour lui faire signe qu'elle l'avait bien entendu et que le son de sa voix l'avait bien tiré de son état légèrement comateux. Jane était à présent sur le point de sortir pour aller travailler, voulant mettre un terme à ce moment si étrange avec une jeune fille qu'elle ne connaissait pas du tout.
Mais ce fut le moment que la jeune fille prit pour s'adresser de nouveau à elle. Elle semblait vouloir engager la conversation et Jane n'avait à priori rien contre. Elle allait se montrer gentille, de plus, après tout, c'était elle qui lui avait dit bonjour, elle n'allait pas s'enfuir en l'ignorant complètement.

- A vrai dire non, c'était une chouette de l'école.

Elle lui sourit comme si sa réponse avait quelque chose d'extraordinaire et comme si c'était une raison valable pour être heureuse et pour sourire. Ce qui n'était bien sur absolument pas le cas. Qu'y avait-il d'amusant ou de bien dans le fait qu'elle ait emprunté une chouette de l'école ?
Elle réfléchit l'espace de quelques secondes, se disant qu'elle était trop bien partie pour reculer, elle allait tenter de faire connaissance avec cette jeune fille. Après tout, cela serait peut-être une bonne surprise, non ?

- Tu es dans quelle maison ?

Elle sourit de nouveau. Cela allait-il devenir son prochain tic ou quoi ? C'était insupportable de sourire comme ça sans jamais aucune raison, mais d'après les observations de Jane, c'était une sorte de coutume, quelque chose que les autres faisaient très souvent alors elle décida de se prendre au jeu. Elle montra son écharpe au couleur de sa maison à la jeune fille, la tenant fièrement, et lui dit :

- Moi je suis à Serdaigle, en 6ème année.

Elle se demandait en quelle année était la jeune fille mais elle ne voulait pas lui demander, de peur de se montrer trop insistante. Elle aurait aussi bien aimé savoir ce qu'elle faisait ici mais elle n'osa pas lui demander pour les mêmes raisons. Jane était parfois si froide et si calculatrice ! Surtout lorsqu'il s'agissait des relations sociales, elle n'avait que très peu d'expérience et se basait surtout sur ses observations pour savoir quoi dire et quoi faire.

A vrai dire non, c'était une chouette de l'école.

C'est vrai que tout le monde n'avait pas forcément une chouette ou un hibou, enfin, ... un volatile quoi ! Elle, elle n'avait Liza que parce que son oncle ne voulait pas qu'elle se retrouve seule dans un lieu inconnu. Emelyne ne l'avait pas montrer mais elle avait été très touchée par ce geste venant d'une personne qu'elle connaissait à peine.

Tu es dans quelle maison ? Moi je suis à Serdaigle, en 6ème année.

Serdaigle, la maison réputée pour accueillir les meilleurs élèves de Poudlard ... Bien que nouvelle dans cette école, Emy savait assez de choses sur les uses et coutumes locales. Cette fois, la Poufsouffle se leva franchement pour faire face à sa camarade.

Je suis à Poufsouffle en 5ème année.

Rare étaient ceux qui lui demandaient sa maison. Souriant doucement, elle se souvint qu'elle était habillée en moldue, dernier habits rescapés de son départ précipité en Ecosse.

Je m'appelle Emelyne, Emelyne Martin.

Emy tendit la main vers la jeune fille. Doucement bien sûr pour ne pas la surprendre trop, parce qu'en principe, c'était à ce moment-là que les gens se rendait compte de sa cécité.

[Désolée pour la longueur ]

[Argh la nulle, j'avais même pas capté que ton personnage était aveugle. Shame on me ! Ça va donner un RP intéressant alors ça dis donc Rêverie (PV Jane) 178366

Désolée, je peux pas m'empêcher d'en profiter pour faire faire des boulettes monstrueuses à Jane Rêverie (PV Jane) 261117

]

Jane était contente d'avoir rencontré une nouvelle personne de l'école. Depuis qu'elle était arrivée il y avait de cela plus de 6ans maintenant, elle avait souvent croisé des élèves de sa classe ou de sa maison - voire les deux - mais elle n'avait jamais eu de véritable ami(e), de personne sur qui vraiment compté et à qui tout raconter. Bien sur, Emelyne était loin d'être sa meilleure amie, mais déjà, rien que le fait qu'elle ait réussit à lui parler, faisait d'elle une amie aux yeux de Jane et ça, c'était le plus important. Depuis qu'elle avait pris sa résolution d'être plus sociable et plus agréable, de se remettre dans le droit chemin en quelque sorte, elle n'avait eu que rarement l'occasion de bavarder ainsi et elle se rendit alors compte que cela lui avait grandement manqué. Aussi elle profita de ce moment privilégié, se rendant tout de même compte qu'elle connaissait à peine la jeune fille en face d'elle, elle ne connaissait ni son prénom, ni sa maison, et elle s'était encore moins rendu de la particularité de la jeune élève.
Justement, en parlant de cela, la jeune fille répondit à la question que la jeune Serdaigle lui avait posé quelques instants auparavant sur sa maison. Elle sourit en entendant que la jeune fille était à Poufsouffle. Elle aimait bien les Pouffys', elle les trouvait nettement moins arrogant que les Gryffys', moins méchants que les Serpys' et plus facile à vivre que les gens de sa propre maison. Même si elle savait que les Poufsouffle avait tendance à être moins bon à l'école, elle avait souvent entendu dire qu'ils étaient extrêmement gentil et bon. Elle sourit de nouveau tandis que la jeune Poufsouffle se relevait à l'aide du mur derrière elle, tendant doucement sa main vers Jane.
Sans se rendre compte le moins du monde du handicap de la jeune élève, Jane serra sa main normalement, lui souriant, tentant de communiquer sa joie de lui parler par le langage du corps - ce qui était très mal joué quand on savait que la jeune Poufsouffle en question était aveugle ! -. Mais ça, Jane n'en avait pas la moindre idée, malheureusement pour elle.

- Enchantée Emelyne !

Jane lâcha finalement la main de celle qu'elle considérait comme sa nouvelle amie et s'approcha du mur de la volière où était la fenêtre. Elle regarda dehors, le parc était tout bonnement splendide. Aussi tôt le matin, sans personne dedans, on pouvait même encore voir les gouttelettes d'eau de la rosée qui perlaient les feuilles des arbres et les brins d'herbes. Jane adorait ce spectacle et elle ne put s'empêcher de tenter de le faire partager à Emelyne.

- Le parc est splendide, tu ne trouves pas ?

Elle s'attendait à ce que la jeune fille vienne près d'elle pour admirer la vue et elle se décala donc légèrement sur le côté pour lui faire une petite place.

- Je crois bien que je pourrais l'admirer pendant des heures entières sans m'en lasser.

Bien entendu Jane ne se rendait absolument pas compte de la boulette monstrueuse qu'elle était entrain de commettre. Comment aurait-elle pu deviner que la jeune Poufsouffle était aveugle ?! Ce n'était pas marqué sur son front, mais pour Emelyne, elle devait penser que la jeune Serdaigle manquait vraiment de délicatesse pour le coup !

Enchantée Emelyne !

La voix chaleureuse de la jeune fille la fit sourire. Peut-être que finalement elle n'allait pas rester toute seule aujourd'hui, ou du moins pour une certaine période. Pas besoin d'être devin pour se rendre compte que Jane venait de s'éloigner d'elle. L'envol et les hululements rageurs de quelques volatiles dérangés ne laissait pas de doute sur l'orientation des pas de la Serdaigle. Oui, c'était ainsi qu'Emy savait où se trouvait la jeune fille. Elle était peut-être aveugle mais avait une ouïe très fine.

Le parc est splendide, tu ne trouves pas ?

Fronçant les sourcils, la Poufsouffle se tourna en direction de la voix de Jane. Pourquoi disait-elle cela ? N'avait-elle pas encore remarquer que sa camarade ne pouvait profiter du spectacle ?

Je crois bien que je pourrais l'admirer pendant des heures entières sans m'en lasser.

Plongeant les mains dans ses poches, Emelyne baissa la tête en soupirant. Oui, c'était bien ça. Jane n'avait pas remarquer qu'elle était aveugle. Que devait-elle faire, lui dire ? Oui, de toute façon, elle ne savait pas mentir.

Mon oncle m'a déjà décrit le paysage de Poudlard mais peut-être peux-tu me dire exactement ce que tu vois en ce moment.

Emelyne s'était approchée de la fenêtre et s'adossa au mur, au côté de la Serdaigle.

[Je suis vraiment désolée, mais je n'arrive pas à faire des pavés aussi long que les tiens ]

A la remarque de la jeune Serdaigle, sa nouvelle amie de Poufsouffle soupira bruyamment et Jane fut vexée l'espace d'une seconde. Elle pensait en effet que la jeune Poufsouffle devait la trouver ennuyante à parler du paysage mais elle fit ce qu'elle put pour ne pas en lui en tenir compte.

- Mon oncle m'a déjà décrit le paysage de Poudlard mais peut-être peux-tu me dire exactement ce que tu vois en ce moment.

Jane écarquilla grand les yeux en se tournant vers sa nouvelle amie. Elle ne voyait pas l'intérêt de lui décrire un paysage aussi superbe, elle pouvait le voir par elle-même alors à quoi bon ? Peut-être voulait-elle savoir si la jeune Serdaigle savait bien décrire un paysage, mais là encore, Jane n'en voyait pas du tout l'intérêt. Aussi elle se tourna vers la jeune Poufsouffle qui s'était adossée au mur entre temps :

- Pourquoi ça ?

Elle se pencha de nouveau à la fenêtre pour admirer la vue, ne se rendant toujours pas compte le moins du monde que sa jeune camarade était aveugle. Pour le coup, elle, elle l'était vraiment ! Elle enchainait ainsi les boulettes sans se rendre compte de ce qu'elle disait réellement et de la véritable raison qui avait pousser la jeune Poufsouffle à soupirer un peu plus tôt dans la conversation.

- Il suffit d'ouvrir les yeux pour voir qu'il est magnifique.

La jeune Serdaigle sourit innocemment, absolument inconsciente de la peine qu'elle était probablement entrain d'infliger à sa nouvelle amie, Emelyne. Elle n'avait pas du tout remarqué la cécité de cette dernière. Mais quand elle entendit le silence gênant qu'avait produit sa remarque elle s'efforça de ne pas se vexer en voyant l'attitude nonchalante d'Emelyne, et poursuivit la conversation.

- Pourquoi est-ce-que tu restes ici toute seule ? Je te dérange peut-être.. ?

Prenant soudain compte que la jeune Poufsouffle était peut-être venue ici pour y trouver la solitude, elle se sentit soudainement mal à l'aise et eut l'impression de déranger Emelyne. Même si cette dernière s'était montrée assez aimable avec Jane, celle-ci ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle devait souhaiter qu'elle parte.

[Pas grave t'inquiète (:]

Pourquoi ça ? Il suffit d'ouvrir les yeux pour voir qu'il est magnifique.

Emelyne secoua la tête d'un air navré. Normalement c'était elle l'aveugle mais apparement sa camarade n'était pas très attentive aux personnes qui l'entouraient.

Ouvrir les yeux ... Certaines personnes peuvent ouvrir les yeux autant qu'ils pourront, jamais ils ne verront la beauté du monde qui les entoure.

Ses mots à peine sortit, que la Poufsouffle se demanda si elle n'était pas trop sèche. Après tout, elle voulait toujours qu'on la traite comme n'importe quelle sorcière normale et aujourd'hui, voila que ça ne lui allait pas !

Pourquoi est-ce-que tu restes ici toute seule ? Je te dérange peut-être.. ?

Haussant les épaules, Emelyne se laissa glisser jusqu'au sol. Elle savait que celui-ci n'était pas très propre mais elle s'en fichait, elle aimait être ici en compagnie des volatiles.

Tout simplement parce qu'ici, personne ne viendra m'embêter, se moquer de moi ou tenter de me lancer un sort, parce qu'ici, j'ai l'impression d'être ailleurs qu'à Poudlard, parce qu'ici, je suis bien.

Oui, parfois Emy en avait marre de tout ces problèmes. Son oncle lui avait proposer de suivre des cours par hibou mais comme ça se passait bien à Beaubâton, elle ne s'était pas imaginer que ça pouvait se passer autrement ici. Quelques larmes lui vinrent aux yeux, qu'elle essuya rapidement d'un revers de manche.

Et non, tu ne me dérange pas. Ce lieu est à tout le monde, pas rien qu'à moi !

Jane ne se rendait pas compte le moins du monde de la boulette monstrueuse qu'elle était entrain de commettre depuis quelques minutes, depuis qu'elle était entrée dans la volière à vrai dire. Quand elle allait s'en apercevoir, elle allait surement s'évanouir d'ailleurs, mais nous n'en étions pas encore là. Pour le moment, la jeune bleue et argent continuait sur sa lancée et continuait donc à lancer des phrases à bannir de son langage lorsque l'on parle avec des gens aveugles ou même mal-voyants.
Bizarrement Jane ne se vexa pas le moins du monde en entendant la réflexion de la jeune Poufsouffle. Elle avait peut-être eu l'impression d'être trop sèche, mais Jane trouvait la phrase assez sublime. Elle était toujours accoudée à la fenêtre, admirant la splendeur du parc de leur école et dit, d'un ton assez rêveur et philosophique..

- Je suppose que tu as raison oui.. C'est triste pour eux d'ailleurs.

Jane rit doucement. Elle avait crut que sa jeune camarade de Poufsouffle parlait des gens aveugles au sens figuré du terme, qui avait la capacité de voir le monde qui les entourait, mais qui n'étaient pas capables de l'apprécier à sa juste valeur. C'est pour ça qu'elle avait dit et qu'elle avait rit doucement après coup. Elle ne se rendait bien entendu pas compte que ce qu'elle venait de dire pouvait être pris dans un tout autre sens quand on savait qu'on parlait à une personne atteinte de cécité. Malheureusement pour elle, Jane ne s'en était toujours pas rendu compte et la jeune Poufsouffle ne semblait pas prête à lui faire remarquer son erreur, mais pourquoi ?
Après la question de Jane, Emelyne se laissa tomber sur le sol, laissant son dos collé au mur pour pouvoir contrôler sa chute sans l'aide de ses bras. Le sol était assez dégoûtant mais la jeune Poufsouffle ne semblait pas s'en soucier le moins du monde. Aussi Jane haussa les épaules nonchalamment avant d'écouter la réponse qu'elle avait à lui faire.
Jane ouvrit la bouche d'étonnement en entendant la réponse de sa jeune camarade. Pourquoi les gens se moqueraient-ils d'elle ? Elle avait l'air tout ce qu'il y a de plus gentil.. Elle n'en revenait pas et elle commença à pester contre tout ses imbéciles qui se promenaient dans le château.

- Je rêve, pour qui ils se prennent à se moquer de toi ou à te lancer des sorts. La prochaine fois, dis-le moi je leur mettrais une raclée qu'ils sont pas prêt d'oublier à ces petits imbéciles !

Elle avait sortit sa baguette par réflexe comme si elle s'apprêtait à défendre sa jeune amie dans l'instant. Elle était vraiment énervée pour le coup, elle n'en revenait pas que les gens puissent être aussi méchant, qui plus est, c'était de la méchanceté gratuite pure et dure. A quoi bon ? Elle ne comprenait vraiment pas le comportement des autres. Mais alors qu'elle allait en rajouter une couche en pestant de nouveau contre les imbéciles en question, elle aperçut la main de sa jeune amie se lever pour venir discrètement - ou tout du moins c'est ce qui était voulut - essuyer une larme qui s'était formée au côté de son oeil. Jane baissa le bras dans laquelle elle tenait sa baguette, prête à l'emploi et le laissa retomber le long de son corps, plus en colère mais triste que sa nouvelle amie pleure pour ça.
Alors que la jeune Serdaigle allait dire quelque chose - ou tout du moins tenter ! - pour la consoler, cette dernière enchaîna pour répondre à son autre question de savoir si elle la dérangeait. Jane ne put s'empêcher de sourire en entendant qu'elle ne la dérangeait pas du tout, même si elle avait surtout insisté sur le fait qu'elle n'avait pas le "droit" de lui demander de partir.. Jane appréciait quand même et elle souriait à présent. Elle était plus calme que quelques instants auparavant.
Elle s'appuya sur le même mur que la jeune Poufsouffle et se laissa tomber à son tour de la même façon. Elle ne se souciait plus de savoir si le sol était sale ou propre.. Non, elle voyait bien que sa nouvelle amie souffrait de la méchanceté gratuite des autres et elle était bien décidée à la réconforter. Le problème, comment ? Jane n'avait jamais été douée pour ce genre de choses, mais elle s'y essaya néanmoins. Elle lui dit donc, posant sa main sur son épaule.

- Je suis sérieuse, ces personnes sont bêtes.. Il ne faut pas tenir compte d'eux. Mais s'ils recommencent, dis-le moi, on leur bottera les fesses !

Elle rit doucement puis sourit gentiment à Emelyne, espérant avoir été d'une quelconque utilité, même si elle en doutait. En ce qui concernait les cours, Jane avait la certitude d'être douée, mais dés qu'il s'agissait des sentiments - qu'ils s'agissent des siens ou de ceux des autres - Jane n'était vraiment pas dans son élément.

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