|Description

En l'an 1986, alors que le Seigneur des Ténèbres revenait au pouvoir en force, dévastant et tuant père et fils sur son passage, la directrice de Deathly-Poudlard Irma Dracia eut une bien étrange visite. Madame Irma Dracia était une femme était une femme toute mince au postérieur étonnament développé. Ses petits yeux d'oiseau étaient recouverts par de bien étranges lunettes en forme de demi-lune, tandis que sa bouche pincée laissait entrevoir une rangée de dents anormalement développées, faisant immanquablement penser à une mâchoire de cheval. Ses oreilles décollées lui donnaient un air bien sympathique mais on pouvait en regardant les annulaires de la pauvre femme que son charme n'avait jusqu'ici pas ébloui grand monde. Cependant, elle était une femme exceptionnelle, généreuse et toujours sincère. Elle était une excellente directrice, et toute l'école - les Serpentards mis à part, bien sur- éprouvait pour elle un profond respect. Les Poufsouffle étaient très fiers que Madame Darcia ait appartenu à leur maison et le clamaient à qui voulait l'entendre. Revenons-en à notre fameuse rencotre... Deux jeunes gens, un homme et une femme, frappèrent à sa porte en prétextant une urgence de premier ordre. La vieille femme les invita avec joie à entrer dans son bureau et ses hôtes la prévinrent derechef :

- Madame la directrice, commença la femme alors qu'elle s'asseyait mollement sur un fauteuil prévu à cet effet, nous avons une excellente nouvelle à vous annoncer, mon frère et moi.

Ledit frère étouffa un léger rire menaçant tandis que la directrice commençait à trouver leurs pieds sur son bureau un peu trop encombrants.

- Effectivement, nous avons le plaisir de vous informer que vous n'êtes plus tenue de rester ici, nous nous occuperons dorénavant de Deathly-Poudlard, continua l'homme qui prenait de plus en plus ses aises.

Irma sourit, polie malgré son agacement, puis répondit sur le même ton désinvolte :

- Quelle charmante attention jeunes gens, mais je pense que mes vieux os peuvent encore assurer le fonctionnement de l'école, de plus nous n'avons pas encore été présentés...

Les deux frangins se regardèrent un instant, bien embêtés. Ils savaient pourtant que la vieille pie ne lâcherait pas le morceau ! Alors quoi, préférait-elle mourir plutôt que de céder la vieille école ? La jeune femme fut la première à se reprendre alors que, furibond, son frère tripotait nerveusement sa baguette sous le bureau.

- Veuillez excuser notre impolitesse - elle mit un discret coup de coude à son frère - , je me nomme Sharpay Chanel-Taylor, et voici mon frère jumeau, Edwin Chanel-Taylor. Quand à nos bonnes intentions, je peux vous assurer que c'est pour votre bien et uniquement pour votre bien. Comprenez bien que l'on ne peut se permettre de laisser une ancienne Poufsouffle au poste de directeur, cela n'a aucun sens avec les temps qui courent...

- Oh mais oui, bien sur ! Je m'en souviens de vous deux, ne vous en déplaise ! Vos noms seront gravés dans ma mémoire pour une longue durée je pense ! Deux jumeaux de Serpentard qui semaient le trouble et le chaos à chaque fois qu'ils entraient en cours, cela m'a passablement marquée ! Vous devez être les seuls élèves à qui j'ai donné des heures de retenue... Et maintenant, alors que vous avez cinquante ans de moins que moi, vous vous pensez âptes à me donner des leçons !

Edwin se leva de son siège comme un ressort et toisa la vieillarde qui sursauta, frôlant l'arrêt cardiaque. Lorsqu'il le voulait, le jeune mangemort pouvait paraître tantôt aimable et courtois, tantôt effrayant et d'une froideur mortelle. Ainsi la vieille pie comme ils l'appelaient à l'école, ne les avait pas oubliés... Agacée par le comportement de son frère, Sharpay se leva et le tira en arrière pour le faire asseoir. Bougonnant, Edwin se rassis à contrecoeur.

- Non mais ça ne va pas bien jeune homme ? Vous m'avez flanqué une de ces frousses !

Edwin réprima un léger rire immédiatement réprimandé par une oeillade de sa soeur.

- Ecoutez-moi madame Irma, poursuivit-elle, ce qu'il faut à cette école aujourd'hui, ce n'est pas des gentils élèves qui apprennent à faire voler des ustensiles de cuisine ou bien à soigner ces imbéciles de bestioles ! Ce qu'il faut, c'est une armée, une véritable armée de jeunes gens qui auront choisi leur voie et à qui l'avenir offrira mille fois plus de possibilités que vos ridicules propositions pour eux ! Nous garderons les quatre maisons et chacun fera comme il l'entend, mais nos cours seront plus appropriés à l'avenir auquel ils sont destinés en ces heures sombres !

La directrice gonfla comme un ballon et commença à rougir de colère avant d'exploser. La comparaison rappela à Edwin une cocotte minute géante et il éclata d'un rire cristallin et chaleureux qui contrastait avec son comportement odieux. Sharpay ne put s'empêcher de sourire à son tour en voyant la pauvre femme qui passait pour une idiote et en entendant son frère le lui faire remarquer. L'explosion attendue ne déçut pas les jumeaux.

- Pour qui vous prenez-vous ? Croyez-vous un seul instant que je laisserai mes élèves aux mains de gens non fréquentables comme vous ? Que des rebus de la société vont réussir à me faire renoncer à mon poste ? Que votre satané "maître" me fait un tant soit peu peur ? Non, vous vous trompez ! Retournez d'où vous venez et ôtez vos sales pates de mon bureau immédiatement ! Vous n'auriez jamais du être admis dans cette école il y a quatorze ans ! Vous n'êtes pas respectables, votre pauvre mère se retournerait dans sa tombe si elle voyait ce que vous êtes devenus...

Elle n'eut jamais le temps de terminer sa petite crise de nerfs. A la mention de leur maître, Sharpay s'était crispée sur son siège à deux doigts de tuer la vieille, mais Edwin avait été le plus rapide lorsque leur mère était apparue dans le monologue de la directrice. Il avait bondi de son fauteuil et arraché avec toute la violence dont il pouvait faire preuve sa baguette magique de sa poche, emportant au passage un lambeau de son pantalon. Le craquement du tissus de l'habit ne l'alarma pas plus que ça qu'il pointait déja sa baguette sur la vieille pie en prononçant le sortilège de mort, sous l'oeil attentif de sa soeur. Madame Irma s'effondra sur le sol dans un râle rauque. Edwin reprit ses esprits peu à peu et son souffle saccadé se régularisa. Sharpay lui sourit mais lui adressa un regard répprobateur, et son frère se mit une main effarée devant la bouche.

- Merde ! jura-t-il, La diplomatie, j'avais complètement oublié...

Sharpay éclata de rire et se leva à son tour pour lui tapoter l'épaule.

- Mais tu as été très diplomate, bien plus que d'habitude ! La preuve, elle a tenu une heure entière celle-la ! En tout cas, elle jeta un regard dégoûté au corps qui gisait à côté d'eux, c'est toi qui nettoies cette fois !

Et la jeune femme partit en riant, claquant la porte avec légereté derrière elle.

Depuis ce jour, à Deathly-Poudlard, c'est une autre histoire... Sharpay et Edwin sont devenus les deux directeurs, ils ont changé les matières et ceux qui sont à Serpentard sont bien inscrits dans leurs petits papiers;le pire étant qu'il ne cachent même pas ce flagrant favoritisme ! Mais tous les élèves -et même les professeurs !- résistent à ce dur régime, essayant tout de même de leur mettre des bâtons dans les roues chaque fois qu'ils le peuvent. Et vous, de quel côté serez-vous ? Serez-vous aux côtés des directeurs, ou des oprimés ?



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