... Lou n'avait toujours pas assimilé qu'à présent Voldemort avait disparu, qu'à présent que l'Ordre était reconnu, la vie serait plus simple déjà. En fait, sa vie n'avait jamais été simple, aussi il lui était impossible d'imaginer qu'elle puisse un jour être simple. Combattante du Bien reconnue à présent, son statut était-il dans la même lignée que celui des Aurors ? ... Il ne lui semblait pas ; elle ne se considérait pas pareil... Elle ne recherchait pas à être reconnue ; tout ce qui lui importait était de combattre le Mal par la racine, de l'empoisonner avant même qu'il ne naisse, ou d'empêcher qu'il ne croisse. La célébrité, pour elle c'était une chose abstraite. Ce n'était pas les plus célèbres qui avaient le plus de mérite forcément... Chacune de ses personnes qui se battaient, qui combattaient, avait le mérite d'exister , que leur nom soit connu. Pourtant, avoir son nom de connu, Lou s'en fichait, ce n'était pas le plus important...

... Elle ne parvenait pas à effacer tout ce qui n'avait cesser de se dérouler devant ses yeux lors de la bataille de Poudlard. Toutes les horreurs, tous les morts tombés, elle ne parvenait à se dire qu'ils n'existaient plus. Les premiers temps, elle se prenait à imaginer qu'ils étaient toujours là, ou dans un autre monde auquel les vivants n'avaient pas accès mais qu'eux, ils continuaient de les observer, de suivre la vie sans n'y avoir plus aucun rôles. Mais dès lors qu'elle se réveillait, elle se disait que tout ceci n'étaient que balivernes... Et d'un seul coup, il lui revenait à l'esprit qu'elle aussi avait tué. Certes, des mages noirs, des pratiquants de la magie noire qui ne devaient exister, qui avaient fait tant souffrir en ce bas monde que mieux valait qu'ils ne disparaissent...Cependant, parfois, la jeune femme se répugnait ; elle baissait le regard vers ses mains, semblait y voir du sang coulé et la nuit, tout ceci la poursuivait la nuit, dans d'atroces cauchemars dans lesquels elle ne cessait de courir pour éviter quelque chose qu'elle ne parvenait à distinguer. Et elle se réveillait.. Elle ouvrait les yeux sur les yeux rouges de Voldemort, comprenant qu'en fait il n'était pas partit, qu'il était toujours là quelque part, et qu'il attendait son heure pour réapparaître... Et que donc, en ce sens, tous ceux étant morts pour qu'il soit vaincu, étaient morts pour rien du tout ! ... Pourtant, elle n'abandonnerait pas ; pour ses amis ou les gens qu'elle avait connu qui étaient morts pour rien peut-être, elle continuerait à se battre. Elle ne voyait pas sa vie sans, quitte à en laisser la vie. Mieux valait consacrer sa vie à se battre pour quelque chose dont on ne voyait pas le bout probablement que de ne rien faire dans son existence...

Alors que Lou parcourait les rues Londoniennes dans l'intention de rentrer chez elle, -la soirée était bien avancée-, elle releva la tête croyant sentir de l'eau lui tomber dessus. Ses yeux se perdirent dans les nuages un moment, ils étaient gris ; une pluie d'orage s'annonçait à n'en pas douter. les gouttes tombant des nuages regorgés étaient comme chaudes, d'où le fait qu'elle crut que l'atmosphère se réchauffait et que donc un orage ne tarderait à éclater. Lou ne bougea pas, restant plusieurs minutes sous la pluie ; il ne pleuvait pas encore énormément et qui plus est, qui avait peur d'une petite pluie ?... Au contraire, c'était plutôt rafraichissant. Lorsque néanmoins la pluie sembla accélérer de puissance, la jeune Phénix reprit son chemin, accélérant par la même la cadence de ses pas... Elle espérait qu'une chose : Que l'orage ne commence pas avant qu'elle ne soit arrivée chez elle !... D'un coup d'oeil autour d'elle, elle prit ses repères... A priori, elle habitait à environ trois pâtés de maison de là. En courant elle y arriverait surement avant qu'il ne pleuve à verse, mais elle n'avait pas envie de courir, de se presser.

Elle tourna à l'angle d'une rue, continuant son chemin la tête baissée, elle ne regardait pas vraiment devant elle ; sa seule destination en tête. Ce fût là son erreur car cela faillit la faire se heurter à un homme se trouvant devant elle. N'en devant qu'à ses bons réflexes, elle parvint à s'arrêter à temps et à empêcher la collision. Elle leva les yeux au ciel. Les nuages regroupés là-haut n'était pas pour la rassurer bien qu'elle n'avait pas peur, mais elle préférait être loin lorsque l'orage éclaterait.

- Excusez-moi... ! Et bien, un temps de chien ce soir... Je n'aimerai pas être dehors lorsque l'orage éclatera...

Une fraction de seconde, elle détailla rapidement l'individu devant elle, au travers des gouttes brouillant la vision évidemment...

Rien ne pouvait aller pire pour le moment ? ... Si Lou ne pensait que cela ne pouvait pas l'être, que l'orage était encore assez loin, et qu'elle parviendrait à temps à rentrer chez elle se mettre à l'abri, et bien elle s'était lourdement trompée. A cet instant précis, le ciel fût déchirer en deux en plus des trombes d'eau se déversant sur le pays... D'accord, l'Angleterre était connue pour le fait qu'il y pleuvait beaucoup;, mais là c'était carrément un déluge!! oO. L'orage était particulièrement proche : ce premier éclair n'avait été que le prémice de tous ceux qui allaient suivre...

« Je crois que c’est un peu tard « ne put t’il s’empêcher de répondre.

Lou l'entendit lui répondre sans qu'elle ne d"tourne la tête du ciel qi à présent était d'un noir tellement d'encre que les contours des immeubles, des maisons en demeuraient confondus avec la noirceur du paysage... Un petit coup d'oeils aux alentours indiqua à Lou que la rue avait été déserté et qu'ils devaient bien être les seules personnes encore à être dehors. Ce n'était pas tant que cela dérangeait la jeune Phénix ; l'idée de la pluie ne lui était pas dérangeantes ; mais l'orage... C'en était une autre histoire. Mieux valait ne pas rester dessous. Pour une fois, elle qui n'était pas mouton pour un sou, mieux valait qu'elle fasse comme tus les autres : rentrer chez elle au plus vite. Alors qu'elle commençait à rêver à une bonne douche chaude, la pluie glaciale commençait à lui pénétrer les vêtements et ... Ramenant la capuche de sa cape sur sa tête, elle répondit à la seule personne présente ici dans la rue, mis à part elle..:

- Non, j'habite seulement à un kilomètre de là environ... Trois pâtés de maison... Mais mieux vaut ne pas tarder.

Les yeux tournés vers le ciel, elle inspecta celui-ci comme si elle tentait de déterminer quand exactement ce dernier allait-il s'ouvrir à nouveau... Pendant un moment, la jeune femme resta la tête levée vers le ciel, fermant les yeux sous la moite froideur des gouttes d'eau se déversant sur terre. Cela lui fit comme l'effet d'un vent rafraichissant ses pensées. Ou comme si après un combat, l'on désirait se nettoyer de toute cette souillure, de tout ce sang que l'on avait vu ; se débarrasser de tout cela.

- ... J'espère que vous n'habitez pas loin non plus ... Enfin, au pire, en ce temps-là, un simple bar ou pub peut facilement servir d'abri... Et un abri quatre étoiles qui plus est comparé à ce qui l'attend dehors...

Sous la pluie, même, alors qu'elle discerna le visage de son interlocuteur, elle émit un léger sourire. Court mais net. Au loin, elle entendit un autre coup de tonnerre. Il n'y avait pas eu d'éclairs... Celui-ci semblait être plus lointain. Lou se tourna en sa direction mais d'un coup, un autre éclair éclair zébra le ciel, fendant le firmament en deux, reliant le ciel et la ligne d'horizon ensembles quelques secondes. Lou se prit à admirer la beauté du tableau soudaine du tableau qui venait de se dessiner devant ses yeux... Ce devait être encore plus beau vu de la pleine campagne, sans qu'il y ait le moindre immeuble à gâcher la vue... Et en attendant, la pluie goûtait lentement son visage.

HJ : Désolée du retard... La fac' me prend beaucoup de temps. J'essaie de rattraper mes RPs tout doucement ]

Le temps semblait décidément prêt à se fendre en deux. Cela faisait longtemps que Lou n'avait vu telle phénomène se déchainer autant à croire qu'il faisait tout pour aller envers et contre elle-même, comme s'il cherchait à la punir de quelque chose, ou comme s'il semblait compatir avec son ressentiment intérieur. Fronçant les sourcils, la jeune Phénix leva les yeux en direction comme si finalement elle le cherchait à le défier, ou qu'elle désirait découvrir ce qu'il souhaitait lui signifier... Elle ne sentait même plus la pluie sur son visage ; elle ne s'était pas même aperçu que le haut de sa cape, -sa capuche-, était tombée, et qu'après toute protections enlevées il n'y avait plus aucune barrières contre le pluie. Lou demeura toutefois impassible comme songeant à diverses choses et de très loin où elle était pour le moment, le regard fixé sur le ciel se fendant de temps à autre d'un éclair aveuglant qui éclairait tout le paysage...

« Vous avez tous à fait raison »

Elle tourna la tête légèrement, et alors qu'elle hochait lentement, elle convint qu'il fallait peut-être qu'elle rentre... Rentrer, chez elle. Elle ne savait pas. Elle avait envie de rentrer, mais d'un autre côté, elle n'avait pas envie, elle avait pour le moment de s'éloigner un peu... Elle voulait faire le point sur sa vie entière afin de repartir dans le bon sens, de redonner un sens à sa vie. C'était comme si, elle était se trouvait dans une impasse en ces temps-ci et qu'elle ne voyait plus rien d'autre qu'un mur tout noir... Un mur l'entourant à droite, à gauche, en face, derrière, ... l'entourant de tous côtés, semblant de plus en plus se rapprocher, semblant la compresser de part en part d'elle. Elle avait besoin d'air ! Sans cesse ces temps-ci, des cadavres, des membres éparpillés, des morceaux d'anatomie humaine ... des bras, des oreilles ... hantaient ses cauchemars, elle revivait chaque nuit le combat de Poudlard, et elle revoyait de nouveau ceux qu'elle avait tué, pour sauver sa vie certes et celle de ses amis, du monde entier. Mais quand même... Et lorsqu'elle semblait se débouler et voir son propre regard, elle ne voyait qu'expression de haine s'étaler sur son visage, comme si, comme si elle était devenue comme ces mangemorts qui ne vivaient que dans le haine et qui tuait souvent pour le plaisir de faire souffrir... La lueur qu'elle voyait briller dans son regard l'effrayait, la révulsait.... Finalement, elle n'était rien de mieux qu'eux...

« Heureux d’avoir fait votre connaissance «
- De même. Bonne soirée à vous... Une fois au sec. Au revoir, peut-être à un d'ces jours.

Elle hocha doucement la tête, alors que l'inconnu s'éloignait.
Elle aussi devait partir. Rentrer ? Non, pas forcément... Mais partir. S'éloigner un temps. Laissant demeurer sa baguette rangée au plus profond de sa cape, elle tourna le dos à son actuel présent et malgré la pluie qui continuait à la tremper des pieds à la tête (de toute façon elle n'était plus à ça près...), elle s'enfonça dans les rues londoniennes, en direction d'où elle ne savait où, mais à l'opposé même d'où son appartement se trouvait... Sa baguette, elle n'en aurait pas besoin, normalement.

Elle partait sans prévenir personne, elle le savait. Elle aurait dû prévenir quelqu'un, ses amis, ses connaissances de l'Ordre ; hélas elle sentait que si elle attendait davantage, si elle allait même les voir et essayer de leur expliquer qu'il lui fallait un peu de temps, et bien elle ne pourrait partir. Elle ne se sentirait pas la force s'ils tentaient de la raisonner, de la convaincre, de la retenir ? Non, elle devait partir maintenant. Ce n'était pas définitif. Elle ne savait combien de temps mais elle avait besoin d'une pause. Elle ne pourrait rien faire de bien sinon. Rien. A quoi bon continuer à marcher si devant nous on ne voyait qu'un mur immense et noir .... D'un noir d'encre ? ... Elle leur expliquerait tout à son retour. Peut-être. Pour le moment, elle se sentait trop mal... Elle sentait qu'elle perdait pieds dans sa vie, il fallait qu'elle retrouve le bord de la falaise duquel elle se sentait tomber... Glisser, peu à peu. Elle devait revenir aux sources. Car, dans le cas présent, elle ne vivait plus, mais suivait le chemin tortueux de la vie... L'habituel sourire, enthousiasme qui l'habitait s'effaçait peu à peu...

Entres deux éclairs transperçant le paysage, Lou disparut dans la noirceur de la nuit... Savait-on quand est-ce qu'on la reverrait ?... Elle n'en savait rien elle-même. Il fallait juste qu'elle puisse se retrouver.
C'est ainsi que provisoirement Lou disparut de la circulation, du monde des sorciers...