Arrivée au dortoir

Massilia avait eu une soirée éprouvante. Non pas difficile mais très riche en émotions. En effet il s'agissait de sa toute première rentrée à Poudlard. Et même si elle savait à quoi s'attendre, ce qu'elle vécut lui avait coupé le souffle.
Ses parents avaient tous les deux fait leur scolarité dans l'école, dans la maison Serpentard et lui avait décrit en long, en large et en travers la salle commune de cette maison et Ils avaient évoqué rapidement l'accueil.
Mais elle était loin de s'attendre à tout cela. Déjà le Poudlard express était impressionnant. Elle ne l'avait jamais vu car elle n'avait jamais accompagné personne pour sa rentrée. Lorsqu'elle était arrivée quai 9 3/4, elle était restée bouche bée devant l'énorme machine qui était surement, pensait-elle, 50 fois plus grande qu'elle. Dans le train elle s'était montrée discrète, ne trouvant sur son chemin aucune des personnes qu'elle avait déjà cotoyée durant les réception que donnaient ses parents. Les trois jeunes filles croisées dans son compartiement l'avaient ignorée et laissée lire le livre qu'elle tenait dans ses mains, l'histoire de la magie. Elle l'avait pris pour s'occuper mais avait survolé davantage que lu les pages qu'elle avait tournées. Elle était trop préoccupée par la répartition qui l'attendait. Elle avait donc écouté d'une oreille distraite la conversation de ses voisines qui semblaient appartenir à des maisons différentes si elle avait bien compris.

A la descente du train des calèches tirées par des animaux invisibles pour elle attendaient les anciens élèves tandis qu'elle avait rejoint les première année dans des barques traversant un lac. Elle se souvenait à présent que c'était le lac noir et que dans les eaux profondes de ce lac ne nageaient pas que des jolies et gentilles sirènes. Elle était montée avec une petite appréhension. La traversée avait été assez silencieuse, tous les élèves semblant assez impressionnés. Ils tournaient tous la tête de tous les côtés, se demandant sans doute comme elle si un monstre n'allait pas surgir tout à coup.

Elle était entrée parmi les premiers dans l'immense salle où les anciens étaient déjà tous attablés, chaque rangée de table étant réservée à une des quatre maisons. Elle était restée comme les autres debout, attendant fébrilement le verdict du choixpeau. Elle avait vu passer devant elle des dizaines d'élèves qui allaient grandir les rangs de Serpentard, Poufsouffle, Serdaigle et Gryffondor. Elle sentait que son coeur accélérait la cadence, son tour allait bientôt arriver.

Elle ne tenait plus en place, se balançant d'un pied sur l'autre, et lorsque son nom avait été prononcé, elle avait presque couru. Assise avec le choixpeau magique sur la tête, elle avait fermé les yeux quelques fractions de seconde et respiré un grand coup. Lorsque le choixpeau après une attente interminable pour elle avait prononcé "SERDAIGLE", elle s'était retenue de hurles de joie. Les Serdaigle l'avait acclamée pour l'accueillir commes tous leurs nouveaux camarades et elle s'était presque jetée dans les bras de sa voisine.
OUI elle faisait maintenant partie de Serdaigle ! OUI comme elle le sentait, elle n'était pas comme ses parents. Elle était très intelligente, sérieuse et très studieuse, et ces qualités-là avaient provoqué son envoi à Serdaigle. Elle l'avait su et son intuition était bonne.

Après le repas pendant lequel elle avait commencé à faire connaissance avec ses nouveaux camarades, les préfets les avaient emmenés dans le dortoir où leurs valises les attendaient déjà. Comme ce serait toujours le cas, le tableau avait posé une énigme à laquelle l'élève qui se présentait devait répondre. Cette fois-ci, la question avait été : "qu'est-ce qui est arrivé en premier ? Le dragon ou l'oeuf ?" Le préfet avait réagi immédiatement donnant la réponse avant même qu'elle ait pu trouvé. Original comme mot de passe !!
Elle avait suivi les filles dans le dortoir qui leur était réservé pour installer rapidement ses affaires puis était redescendue dans la salle commune.
Là elle s'était assise dans le fauteuil dans lequel elle se trouvait maintenant. La tension de la soirée retomabit petit à petit et elle commençait à respirer de nouveau tranquillement. Elle ferma les yeux avec des images de la soirée qui revenaient en flash. Elle les rouvrit regardant le plafond avec un sourire d'une intensité traduisant son bonheur d'être là. Elle se mit à rêver de toute sa scolarité, s'imaginant tour à tour la meilleure de sa classe, la plus jolie fille de Serdaigle, mais aussi la moins aimée. Ce manque de confiance en elle ressurgissait et elle avait peur de rater ce passage. Elle craignait beaucoup de décevoir non pas sa famille qui serait déjà horrifiée de ne pas la voir suivre les traces de ses ancêtres, proches ou éloignées qui étaient tous passés par Serpentard, mais de se décevoir elle-même tant elle attendait beaucoup des 7 années qui l'attendaient.

Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas le bruit de pas qui s'approchait

C'était la première fois qu'Artur revenait dans cette salle commune depuis la fin de sa cinquième année. Il ne jeta qu'un bref coup d'oeil à la large pièce, qui pour lui était devenue on ne peut plus familière. Il attendait généralement des heures tardives pour revenir dans la salle des Serdaigles, préférant largement le silence à la compagnie des autres. Aujourd'hui, comme tout le temps depuis son arrivée à Poudlard, la salle commune lui semblait froide, de marbre. Peut-être parce qu'il rejetait les autres, la salle commune le rejetait elle aussi ! Il ne s'en souciait guère, cependant.

Le premier jour de sa sixième année s'était déroulé ordinairement, très ordinairement. Il avait abandonné sa mère dans sa contrée natale, en Russie, pour prendre l'avion de Moscou à Londres dans la nuit. Puis, il s'était rendu à la gare King's Cross, pour ensuite traverser la voie 9 3/4. Cette originalité l'avait d'ailleurs surpris alors qu'il entrait en première année ! Il avait repéré un groupe de jeunes sorciers, accompagnés de leurs parents, et les avaient observés foncer dans le mur à toute vitesse, pour finalement disparaître. Discret, comme à son habitude, personne ne l'avait vu, et il avait soigneusement attendu que toute la famille soit passée pour entrer lui aussi et découvrir le Poudlard Express. Plus tôt dans la journée, il était enfin arrivé devant le lac de Poudlard, ce lac qui le fascinait tant. Il avait alors attendu la dernière diligence pour se rendre au château, et prendre place à la table des Serdaigles.

Peu importe où il s'asseyait, il ne parlait jamais à personne. Et personne ne lui parlait jamais. Les autres avaient appris à ne plus faire attention à se présence, et c'était bien comme ça. Il n'eut même pas un regard pour les premières année lorsque ces derniers s'avancèrent à travers la Grande Salle pour la cérémonie de la Répartition. Il avait vu une large floppée de jeunes Serdaigles rejoindre la table, avait pris part au festin une dizaine de minutes, puis s'était levé et dirigé hors de la grande salle. Il était resté dans la tour d'Astronomie, un endroit où, le premier jour au moins, il était sûr de ne croiser personne. Quelques heures plus tard, il s'était enfin décidé à rentrer dans sa salle commune. Il le fallait, de toute façon.

Son attitude, au banquet, et envers les autres, pouvait facilement passer pour du mépris aux yeux des autres élèves et des professeurs, il en était parfaitement conscient. Mais il était ainsi, il ne savait pas être autrement. Cela faisait des années qu'il n'ouvrait la bouche que très occasionnellement. Presque 16 ans. Cela ne l'empêchait pas d'être un bon élève, cependant : le Choixpeau Magique ne l'avait pas envoyé à Serdaigle pour n'importe quelle raison. Il avait passé ses BUSEs avec succès en fin d'année dernière, mais il n'en tirait aucune satisfaction. Les jours continuaient de passer, longs et monotones. Les personnes qu'il croisait étaient toujours dissuadés de lui parler à cause de cet étrange lueur de mélancolie qui brillait comme des larmes dans ses yeux.

Il remarqua qu'une fille était encore là. Sûrement une première année, il ne l'avais jamais vue auparavant ! Il fila tout droit vers le canapé, s'y assit, et regarda fixement les flammes chaleureuses de la cheminée.

Massilia avait finalement repris ses esprits et ouvert les yeux. Elle sursauta un peu lorsqu'elle aperçut un jeune garçon assis sur le canapé qui se trouvait près de la cheminée. Elle craignait s'être endormie pour ne pas avoir entendu son arrivée mais il n'en était rien. Elle rêvait toute éveillée et avait réussi à se détendre, atteignait une plénitude qui, pensait-elle, n'allait pas la quitter de sitôt.

Le jeune homme ne la regardait pas, il avait les yeux rivés sur les flammes qui dansaient dans l'âtre. Elle-même se laissa envahir par la chaleur de la pièce et n'osa pas tout de suite le déranger. Pendant le repas elle n'avait pas pris le temps de regarder tous les élèves de sa maison, seulement les premières années avec qui elle allait passer surement beaucoup de temps, pendant les cours surtout qui commenceraient dès demain.
Elle n'avait donc pas remarqué la personne qui était dans la pièce à cet instant. Il semblait assez âgé par rapport à elle et elle en conclut qu'il avait peut être déjà passé la 5ème année.

Puis elle décida d'engager la conversation. Elle ne connaissait personne de serdaigle, les seules personnes de son âge qu'elle avait déjà cotoyées chez ses parents ayant été bien entendu envoyées à Serpentard. Elle avait presque senti un regard de mépris de la part de ces gens quand elle avait été envoyée à Serdaigle. Elle se doutait que ce n'était que le début de ce qu'elle vivrait à son retour à la maison, mais peu lui importait désormais.

Bonsoir dit-elle simplement. Elle voulait juste le faire réagir.

Comme il tournait la tête vers elle, elle lui sourit simplement avant de poursuivre.

Je ne vous avais pas entendu arriver j'étais perdue dans mes pensées. Massilia Parsington, enchantée. Je viens d'arriver

Elle avait surement l'air un peu timide car elle avait parlé lentement et d'une voix douce mais elle ne voulait pas déranger le jeune homme qui semblait être satisfait de se retrouver ici, dans le calme de la salle commune après le tumulte du banquet d'accueil. Il avait l'air discret, un peu froid même, mais cela ne l'avait pas empêchée de s'adresser à lui plutôt que de quitter la pièce sans un mot comme une sauvage qu'elle n'était finalement pas malgré sa réserve apparente.

Artur avait aperçut la jeune fille sursauter du coin de l'oeil, quand elle avait pris conscience de la présence d'une autre personne dans la salle. Il avait fait semblant de rien, mais il était presque sûr qu'elle engagerait la conversation d'un moment à l'autre. Il en était toujours ainsi, avec les premières années qui n'étaient pas encore habitués à lui. Ils engagaient la conversation, tout pleins de bonne volonté.

Il attendait qu'elle parle, ses pensées suspendues sur les moindres sons que la nuit tardive produisait encore. Le crépitement du feu maintenait une sorte de musique d'ambiance dans la pièce, empêchant un silence lourd de venir s'installer. Il fixait toujours des yeux les longues flammes qui s'élevaient et suffisaient à garder l'attention au moins de ses yeux, à défaut de celle de ses pensées.

La jeune Serdaigle ouvrit finalement la bouche pour parler. Elle parlait d'une voix douce, et avec gentillesse. Il tourna doucement la tête vers elle, et voyant qu'elle s'apprêtait à parler à nouveau, ne prit pas là peine de l'interrompre pour répondre d'un "Bonsoir". Un sourire s'étendit sur ses lèvres, et elle parla de nouveau, de la même voix douce. Il crut déceler une once de timidité dans ses propos, cependant. Et ce "vous" constituait pour lui beaucoup trop de formalités, même pour quelqu'un qui n'addresse la parole à personne. Pendant qu'elle parlait, les yeux d'Artur, déjà naturellement brillants, s'humidifièrent encore plus, une réaction qui se produisait à chaque fois que quelqu'un lui parlait, et qui dissuadait souvent les élèves de lui addresser la parole.

Il me semble que ce "tu" est un peu trop sérieux, non ? Artur Borissova, je viens d'entamer ma sixième année ici

Sa voix était plutôt chaleureuse, mais son visage était resté de marbre, sans un sourire, comme à son habitude. Il espérait ne pas paraître trop froid non plus. Aussitôt ces paroles dites, ses yeux recommencèrent à scruter le feu à sa gauche.

Massilia avait voulu marquer le respect que lui inspiraient ses camarades de serdaigle plus âgés en employant le vouvoiement mais il est vrai que ce niveau de langage était assez peu utilisé entre élèves. C'est pourquoi elle esquissa un sourire lorsque le jeune homme lui fit remarquer.

Il n'avait pas l'air très enclin à la conversation car après qu'il se soit présenté à son tour, son visage se retourna à nouveau vers la cheminée. Elle avait peur de l'avoir importuné. Aussi décida-t-elle de garder le silence un moment. Elle le comprenait parfaitement car elle-même s'était laissée étourdir par le diner (tant de nouvelles choses lui arrivaient) et elle avait besoin de ce calme avant d'aller se coucher auprès de ses camarades féminines.
Elle se glissa vers le fond du fauteuil, prenant une position semi-allongée dans laquelle elle se sentait tellement bien, et poussa un léger soupir, non pas d'agacement, mais de détente, et ferma les yeux à demi. Elle aurait eu envie de prendre un tabouret qui se trouvait à proximité pour y poser ses jambes, mais elle craignait que cela ne la rendit un peu trop, comment dire, famillière, aux yeux d'Arthur (puisque c'était le prénom du jeune garçon).

Finalement, elle osa rompre le silence qui règnait, quitte à se prendre un premier vent dans son histoire à Poudlard.

Ca fait du bien de se retrouver ici au calme après ce banquet, le feu dans la cheminée est vraiment agréable. Vous êtes la première personne de serdaigle qui ne spit pas en première année avec qui je discute. J'avoue que je ne connaissais personne de notre maison, ç fait bizarre.

Elle ne savait pas pourquoi, mais l'ambiance qui règnait en cet instant, et ce garçon qui semblait si discret, l'avait poussé malgré elle à la confidence. Elle avait besoin de parler, de sentir que pour une fois ce soir, elle était la bienvenue.

Mégane entrait pour la première fois dans la salle commune de Serdaigle, sa nouvelle maison. Elle était exténuée, après la journée riche en surprises qui venait de s'écouler. Elle repensa à tout ce qui s'était passé depuis son réveil. Tout d'abord, les parents de Mégane l'avaient conduite jusqu'au chemin de traverse, dont ils ignoraient tous trois l'existance auparavant. Elle y avait vu des choses qu'elle n'avait même pas imaginées dans ses rêves les plus fous: des balais volants, des animaux magiques, des véritables baguettes magiques que tous les sorciers possédaient, les gobelins et les coffres de la banque Gringotts... Puis, vers 10 heures, elle avait rejoint ses parents et ces derniers l'avaient emmenée à la gare King Cross. En sortant son billet, la jeune fille s'était aperçue que son train démarrait de la voie 9 3/4 . Elle et ses parents avaient beau parcourir la gare d'un bout à l'autre, ils n'avaient trouvé aucune indication pour cette voie, puis ils avaient remarqué un groupe de personnes qui courraient avec un chariot semblable à celui de Mégane contre un mur entre les voies 9 et 10. La jeune sorcière comprit qu'il s'agissait d'un passage magique qui la mènerait inévitablement vers la voie 9 3/4 . Après avoir dit au revoir à ses parents, elle aussi fonça dans le passage. En haut du mur était inscrit "Voie 9 3/4-Poudlard Express". Dans le train, elle n'avait rencontré personne. Pour s'occuper, elle avait commencé à feuilleter ses manuels de cours. A l'arrivée, après un lond voyage, elle avait été émerveillée par l'immensité du château, puis par la taille de la Grande Salle et la longueur des 5 tables qui s'y trouvaient. Mégane était engoissée en attendant l'appel de son nom. Puis elle s'était avancée timidement jusqu'à un tabouret où l'un des professeurs lui avait posé le Choixpeau sur la tête. Celui-ci n'eut qu'une brève hésitation avant de prononcer "Serdaigle" . Une fois la répartitions terminée, elle s'était régalée avec le banquet de début d'année. Jamais elle n'avait vu un aussi grand festin. Après le repas, fatiguée, elle était montée avec les autres à la salle commune. Dans le dortoir, Mégane remarqua que d'autres personnes étaient déjà présentes. Tout en commençant à défaire sa valise et à ranger ses affaires, elle salua ses camarades, intimidée

- Bonsoir.

L'ambiance chaleureuse qui reignait dans la salle commune rassurait la jeune fille, encore perdue et angoissée dans cette immense école où elle ne connaissait encore personne. Timide et réservée comme elle était, elle n'osait pas trop parler.

» [OU] Dans Le Dortoir Des Jum'zZ
» (Ou)Dortoir les filles

Arrivée au dortoir

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