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 manoir Blackstorm[fe] Imprévu

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manoir Blackstorm[fe] Imprévu Empty
MessageSujet: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Dim 31 Mai - 22:47

Le maître était bon. C’est tout ce que retenait l’esprit torturé d’Alix. Ce qu’elle avait fait de travers, elle l’avait oublié. Punie… malmenée, elle s’en fichait.
Si au moins elle avait su pourquoi.
Les doloris l’avaient réduite à l’état de larve des semaines, des mois ? Elle n’en n’eut que vaguement conscience. Elle ne voyait plus. Ses grands yeux bleu nuit étaient éteints.
Le maître l’avait privé de vision en… soumission ? Elle n’en savait rien.
Il lui fallut du temps pour s’adapter à cette situation. Réflexes aidants, Miss Blackstorm se débrouilla. Une espèce de sixième sens la guida. Elle y vit quasi comme avant, au bout d’un certain temps.
Ce jour-là, elle avait rendu visite à ses plantes chéries. Merlin, elles étaient les seules à la comprendre, l’aimer, l’écouter.
Quelque chose ou quelqu’un lui manquait. Chaque fibre de son être le lui criait. Mais rien ne répondait.
Elle sortait de la serre lorsqu’un crissement de freins suivi d’un boum incroyable la projeta en avant.
Odeurs, sons, elle se dirigea vers le lieu de l’accident.
Tous les signaux étaient présents : un être vivant était coincé dans une carcasse déformée en passe de prendre feu.

Glorgol, Hiroliran, ici, de suite !

Les elfes arrivèrent délivrant la victime de son linceul de métal.

Portez-le à l’intérieur, vite !

Solitaire, elle assista aux soins de ses domestiques. Le blessé était un jeune homme, à peine moins âgé qu’elle. Alix le veilla toute la nuit, lui épongeant le front, répondant n’importe quoi à ses questions délirantes.
Au matin, une main accrocha la sienne. Souriant à demi, elle dit :


Vous allez mieux ? J’en suis heureuse. Mon platane vous plaisait-il tant que vous ayez eu envie de l’emboutir ?

Boutade de derrière les fagots ; pour l’avouer Miss Blackstorm était larguée. Ses doigts avaient détaillé les traits de l’inconnu. Il était très bien fait… de partout. A part une commotion cérébrale, il se remettrait facilement sauf si « Circé » s’en mêlait.

Vous n’êtes pas en état de repartir. Puis-je vous offrir mon hospitalité ? Je suis Alix Blackstorm…. Je ne vois rien mais devine beaucoup, reposez-vous.
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Lun 1 Juin - 14:13

Rouler à vive allure sur une route de campagne déserte était un de ces plaisirs dont Max ne se passait jamais. Il aimait les voitures rapides, ce bolide en était la preuve.La puissance de ce moteur parfait était une invitation irrésistible pour aller vite...encore plus vite. Cela lui produisait cette grisante sensation de liberté dont il avait besoin pour se sentir vivant.

Vitesse égalant risque ce n'était que meilleur. Qu'était donc une vie sans risques? Un long décompte de jours ennuyeux. Max détestait l'ennui, aimait la vitesse et le risque ce qui entraine le plus souvent une certaine addiction à l'adrénaline...mais quand on roule de cette façon le plus simple ennui devient un danger imminent...par exemple un renard!


Son premier réflexe fut de l'esquiver. On n'écrabouille pas un renard par plaisir, pas lui en tout cas. Ce faisant une pierre aux arêtes hostiles rencontra le pneu droit avant et le creva proprement lui faisant perdre le contrôle de la voiture, qui faisant une embardée folle, entama une série de tonneaux acrobatiques avant de finir estampillée contre un platane...

L'airbag lui éclata contre le visage, amortissant quelque peu l'impact mais manquant de peu de l'étouffer pour de bon avant de se cogner le crâne contre le toit, quand le bolide resta roues en l'air coincé contre l'arbre qui avait freiné, efficacement, tout autre activité.

Il était là, à moitié inconscient, attrapé dans une voiture démolie qui, s'il ne se mèprenait pas, sentait le brûlé. De gestes maladroits, le jeune homme parvint à défaire son ceinturon de sécurité mais se trouva sans force pour essayer de se trainer dehors.

*T'es fichu...c'est fini!*

Sonné comme il était, voir deux elfes de maison venir en son aide, lui sembla tenir du délire mais se retrouvant allongé sur l'herbe au bas côté de la route, cela commença à lui sembler parfaitement acceptable. Comme en songes, il écouta une voix de femme donner des ordres:

Portez-le à l’intérieur, vite !

Dans cet état, pas question de discuter, en plus que deux minutes plus tard, il s'était évanoui pour de bon.

L'inconscience de Max fut peuplée de rêves, si on pouvait appeler comme cela cette suite d'idées et visions qui empiétaient les unes sur les autres, sans aucune logique. Un vrai délire. Parfois, il avait la sensation d'émerger douloureusement en appelant Eve. On le rassurait, elle allait venir. Il hurlait á Lev de redresser le nez de l'avion. On lui disait que c'était fait. Bafouillait des excuses pour Steph, on tapotait gentiment sa main. Encore le puits...il fallait creuser...creuser...On épongeait son front. Des mains douces papillonnaient sur son visage, son corps, délicieuse sensation de réconfort. Peu à peu apaisé, son délire fou céda et il sombra dans un profond sommeil réparateur et sans rêves.


Perdu. Voilà comment il se sentit en ouvrant les yeux. Complètement, absolument perdu. Rien de ce qui l'entourait ne lui était connu. Ni la vaste chambre en demi pénombre, ni ce lit à baldaquin et encore moins la belle femme brune, à son chevet. Il essaya de pêcher un souvenir quelconque mais tout était trop confus dans sa tête. Instinctivement il accrocha sa main, posée près de la sienne.

Où diables, suis je?

Le classique incontournable entre les questions.

Vous allez mieux ? J’en suis heureuse. Mon platane vous plaisait-il tant que vous ayez eu envie de l’emboutir ?

Il la regarda, cette fois les yeux grands ouverts, sans rien comprendre ou presque, sans toutefois lâcher cette main salvatrice.

Euh...mieux?...Sais pas! J'ai mal au crâne...Votre platane? Ah, oui!...le platane...y a eu un...renard...oui, c'est ça...un renard...

La cohérence personnifiée. Peu à peu, quelques idées embrouillées vinrent s'en mêler, n'améliorant en rien la chose mais il était décidé, sans savoir trop pourquoi, à se lever . Elle le repoussa doucement sur ses oreillers. Il se laissa faire, faute de mieux.

Vous n’êtes pas en état de repartir. Puis-je vous offrir mon hospitalité ? Je suis Alix Blackstorm…. Je ne vois rien mais devine beaucoup, reposez-vous.

Pour une raison qui lui échappait, comme tant d'autres choses, il ne pouvait pas la quitter des yeux...Quelle femme splendide. Pendant un bref instant, la fixité de son regard le gêna mais ses propres paroles lui avaient fait comprendre la douloureuse réalité. Elle était aveugle. Quel gâchis dans tant de perfection.

Faisant un effort pour rassembler ses esprits épars, surtout après avoir constaté que sous ces draps soyeux il était en tenue d'Adam, Max esquissa un maigre sourire.

Oui...vous avez certainement raison, Miss Blackstorm...je ne crois pas être en état d'aller nulle part pour le moment. Je m'en veux d'abuser ainsi de votre hospitalité mais...ça a été un peu...fracassant comme entrée en matière...

Quel demi sourire empreint de mystère. Il se demanda bêtement comment aurait été le regard de ces incroyables yeux couleur de nuit. Se poser des questions telles le faisait oublier presque ses manières.

Je suis Maximilian Benedict von Falkenberg...

Il se demanda où étaient passées ses affaires, ne les voyant nulle part, ne restait plus qu'à poser la question.

Excusez moi de vous déranger mais est ce que...par hasard, vous avez trouvé mon portable? Je dois appeler Eve...sinon elle se fera un sang d'encre...

Il ne put que remarquer que cette demande la surprenait quelque peu...
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Lun 1 Juin - 21:55

Un blessé ! Cela faisait des lustres (exagéré) qu’Alix avait aidé quelqu’un. Ce type était surtout sonné. Ses quelques écorchures étaient sans gravité. Réveillé, il parla d’un renard. Une chance que sa Sherkan n’ait pas traîné dans le coin. Mais un homme qui se fichait dans un arbre pour éviter un animal méritait bien quelques égards. Elle consentit à rester encore quelques instants au chevet de son invité involontaire.

Je suis Maximilian Benedict Von Falkenberg...

Choc ! Ce nom ne lui était pas inconnu. Peut-être qu’avec des yeux normaux elle l’aurait identifié. Elle demeura interdite un moment, pensive :

Von Falkenberg ? Je crois connaître un Karl Theodor Von Falkenberg ! Serait-ce apparenté ? Quelle brillante famille. Durmstrang s’enorgueillissait d’avoir eu en son sein quelqu’un d’aussi prestigieux.

Le jeune homme ne réagit pas immédiatement, s’inquiétant surtout au sujet d’un portable et d’une Eve.

Portable ? Ce truc dans lequel on parle à la moldue ? Il n’y a pas de réseau par ici et… votre voiture est partie en fumée avec ce qu’il y avait dedans. Je suis navrée mais votre femme devra attendre un hibou pour obtenir de vos nouvelles.
Ne vous agitez pas, c’est mauvais dans votre cas.


Elle se leva et se dirigea vers une commode d’où elle préleva une fiole. Trois gouttes violettes dans un verre, elle les allongea d’eau avant de le lui tendre.

Buvez ; c’est un sédatif puissant. Vous devez reprendre des forces ; le choc a été rude. Je reviens dans deux heures.

Elle lui caressa la tête au passage avant de sortir sans heurter quoique ce soit.
Dans un fauteuil du salon, une cigarette aux lèvres, elle laissa ses idées vagabonder. Faisait-elle bien ? Mal ? Elle n’en savait rien. Amour du prochain et autres fariboles lui passait au-dessus du chignon. Claquemurée depuis des mois, elle espérait un signe de son maître… en vain. Il lui avait ôté ses yeux sans qu’elle sût pourquoi mais demeurait fidèle envers et contre tout.
Sa panthère, un bébé de moins d’un an, vint se lover contre ses jambes.


Je ne sais même pas d’où tu viens, toi ! Nous avons un hôte sous notre toit ; ne le mange pas !

Sa main plongea dans la fourrure soyeuse de l’animal qui lui rendit son affection par un mordillement amical du poignet. Cette bestiole, elle l’aimait. Elle lui rappelait vaguement quelque chose, quelqu’un de perdu à jamais.


J’ai sûrement commis quelque chose d’impardonnable… tu es tout ce qui me reste de lui. Pourquoi suis-je si forte en potions ? J’ai oublié son nom mais il reste en moi quelque chose…

Un bruit lui fit relever la tête.

Maximilian ? Vous descendez ? Ce n’est pas prudent.

Elle se leva d’un bond, se portant au devant de son hôte. Ce qu’elle tâta la fit pouffer :


Le dessus de lit doit vous conférer une allure de statue antique. J’imagine très bien. Vous auriez dû appeler. Mais puisque je ne vois rien, venez. Nous allons dîner. Vous sentez-vous en appétit ?

Sans gaucherie aucune, elle le guida vers la salle à manger. Sa panthère ronronna dans leurs jambes :

Je vous présente Sherkan, mon chat. N’ayez crainte, elle est dressée et n’attaque que sur ordre.

L’aveugle guida le paralytique… ou presque.

Installez-vous. Désirez-vous un apéritif ? Autre chose ? Je suis navrée de n’avoir ici aucune commodité moldue à disposition. Ne dites rien… Je sais. Nous sommes du même monde vous et moi ; je l’ai su à la seconde où vous êtes sorti de cette carcasse fumante.

Elle le fit asseoir à la table, se posant tout près. D’un claquement de doigt, elle ordonna :

L’Entrée !

L’elfe parut et disparut. De ses doigts agiles, Alix commanda aux verres de se remplir de pur feu.

Von Falkenberg, à vous ! Je suis très honorée de recevoir chez moi un tel illustre ! Je… Je ne reçois pas grand-monde… Je suis ravie de cette opportunité. Trinquons !

Les verres s’entrechoquèrent. Au passage leurs doigts se touchèrent. Rêvait-elle ou une sorte de décharge électrique se produisit-elle ?
Elle s’écarta vivement, plus troublée que prévu :


Nous contacterons Eve demain ne t’inquiète pas. Sorcière aussi, je suppose ? Elle comprendra.

Ne pouvant le voir, elle tendit une main en avant. Une autre répondit à son geste, elle sourit
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Mar 2 Juin - 13:41

Si l'entendre parler de son portable la surprit, la maitresse de céans le dissimula avec grâce, par contre elle semblait plus intéressée par son nom de famille. Max, lui, ne put éviter une moue en percevant son enthousiasme.

Von Falkenberg ? Je crois connaître un Karl Theodor Von Falkenberg ! Serait-ce apparenté ? Quelle brillante famille. Durmstrang s’enorgueillissait d’avoir eu en son sein quelqu’un d’aussi prestigieux.

Il se passa la main dans les cheveux découvrant ainsi la belle bosse qui ornait son crâne. Ça faisait mal. Avec une espèce de soupir inarticulé, il lâcha l'information attendue, du bout de lèvres.

Karl Theodor Von Falkenberg est mon père.


Prestigieux. Illustre. Brillant. Que d'épithètes flatteurs. Encore heureux qu'elle ne puisse pas le voir, l'évidence qu'il ne correspondait à rien de cela sautait aux yeux. Si elle voulait l'imaginer comme une copie en jeune de son célèbre géniteur, c'était son affaire...mais il suffirait d'entrer un peu en conversation pour que Miss Blackstorm se rende compte de sa méprise. Elle le faisait déjà peut être. Il était certes un peu sonné mais le léger agacement en l'informant sur son téléphone, ne lui échappa pas:

Portable ? Ce truc dans lequel on parle à la moldue ? Il n’y a pas de réseau par ici et… votre voiture est partie en fumée avec ce qu’il y avait dedans. Je suis navrée mais votre femme devra attendre un hibou pour obtenir de vos nouvelles.

Nouveau soupir à fendre l'âme.

Oui...le truc pour parler à la moldue.

Tiens, sa voiture était partie en fumée avec tout ce qu'elle contenait. Au moins pouvait il se réjouir de ne pas avoir été dedans, ce serait déjà ça de gagné. Pas de téléphone, pas d'ordinateur. Le travail de semaines disparu. Et il se trouvait, Merlin sait où, avec une femme fascinante qui ne pouvait pas le voir mais qui avait sans doute un sixième sens très développé pour percevoir ses états d'âme.

Ne vous agitez pas, c’est mauvais dans votre cas.


Avec l'aisance que donne l'habitude, elle se dirigea vers la commode et Max la vit verser dans un verre quelques gouttes d'une fiole. Ses gestes étaient élégants, fluides, précis.

Buvez ; c’est un sédatif puissant. Vous devez reprendre des forces ; le choc a été rude. Je reviens dans deux heures.

Il n'avait pas envie de boire un sédatif ni rien d'autre mais son ton doucement impératif le fit obtempérer, aussi docile qu'un enfant. Il but avec une grimace.

Pourquoi on ne fait pas ces trucs avec un goût de framboise, par exemple?, grommela t'il en posant le verre.

Pour toute réponse elle se limita à lui caresser la tête avant de se diriger vers la porte avec une assurance innée le laissant confondu. Faute de mieux, il s'accommoda voulant penser mais son cerveau semblait déjà engourdi. Persistait uniquement la sensation qui l'avait parcouru en sentant sa main dans ses cheveux...Plaisir. Un intense et bienfaisant plaisir.

Après un sommeil apaisant, Max se sentait beaucoup mieux. Il se trouva en train d'attendre avec impatience de la voir apparaître mais la porte demeurait obstinément close. Au bout d'un bon moment à divaguer allègrement, il décida être assez grand pour s'arranger tout seul. Quittant le lit, se posa le suivant problème. Pas question de se balader tout nu dans les couloirs de cette demeure inconnue. Soit, son hôtesse de fortune ne pouvait pas le voir mais à la limite il avait quand même gardé le sens du décorum. Le dessus de lit se transforma rapidement en toge patricienne. Un coup d'œil au miroir lui renvoya une image qui le fit rire tout seul.


Tu es fin en Jules César, mon pote!


Il ne fut pas long à trouver son chemin. Descendre les escaliers sans s'emmêler dans les plis de sa toge demanda des efforts artistiques mais il parvint au rez de chaussée d'une pièce. Elle se trouvait au salon. Pendant un instant, Max resta sur le seuil ébloui par le spectacle offert par la jeune femme et...une jeune panthère qu'elle caressait comme un petit chat domestique.

Sûrement le bruissement de son costume d'époque l'alerta. Son ouïe était admirablement perceptive. Elle se leva d'un bond et vint au devant de lui.

Maximilian ? Vous descendez ? Ce n’est pas prudent.

Erreur...je suis déjà descendu, dit il doucement, amusé de sa réaction...mais pas autant que par ses gestes. Ses mains, légères comme une caresse, le touchèrent, tâtant l'étoffe qui le couvrait.

Le dessus de lit doit vous conférer une allure de statue antique. J’imagine très bien. Vous auriez dû appeler. Mais puisque je ne vois rien, venez. Nous allons dîner. Vous sentez-vous en appétit ?

Se reprenant, il sourit.

Faut dire que j'ai pas l'air très malin là dedans mais je n'ai pas trouvé mes vêtements. Pas besoin d'appeler...suis du genre débrouillard...et oui, puisque cela ne vous gêne pas...je crois que j'ai faim...

Le fait que la panthère soit dressée ne l'étonna pas...qu'elle attaque sur ordre était digne d'être tenu en compte. Comme quoi au moindre écart de conduite il servirait de pâture au chat de la maison. Mais l'admirable bête ne semblait pas envisager de le manger pour le moment, au lieu de cela elle garda le comportement attendu d'un gentil minet et ronronna en se frottant à ses jambes. De quoi le rassurer.

Le prenant par le bras, Alix le guida vers la salle à manger et lui offrit un apéritif en se disant navrée de n'avoir aucune commodité moldue à disposition. Ce commentaire donna de quoi penser à Max mais déjà elle poursuivait.

Ne dites rien… Je sais. Nous sommes du même monde vous et moi ; je l’ai su à la seconde où vous êtes sorti de cette carcasse fumante.

Il se demandait bien comment mais enfin...le moment n'était pas à ce genre de considération. Tant mieux si elle le savait sorcier, ça éviterait des explications à la longue.

Les elfes diligents entrèrent en service et tout fut rapidement disposé. Il admira, encore une fois, l'aisance avec laquelle elle maniait la magie. Le Pur Feu fut versé dans les verres sans contretemps. La perfection du maître.

Von Falkenberg, à vous ! Je suis très honorée de recevoir chez moi un tel illustre ! Je… Je ne reçois pas grand-monde… Je suis ravie de cette opportunité. Trinquons !


Son toast faillit le faire rire ce dont il se garda très bien. Lui, illustre? Rien de plus éloigné de la vérité. Mais sans se faire plus de souci pour ce détail il leva son verre et l'entrechoqua avec le sien. Leurs doigts se frôlèrent pour une seconde . Il ne manqua pas de remarquer son trouble, ce qu'elle masqua habilement en passant soudain au tutoiement. Le fait de savoir qu'ils étaient tous deux sorcier et lui, illustre par dessus le marché, semblait la mettre en confiance.

Nous contacterons Eve demain ne t’inquiète pas. Sorcière aussi, je suppose ? Elle comprendra.


De façon inattendue sa main se tendit vers lui, comme s'il était nécessaire de le toucher pour poursuivre la conversation. Il la prit et la serra doucement...encore cette fois un long frisson le parcourut et il aurait juré qu'il en était de même pour elle. Quelle étrange sensation.

Pas de souci. Eve comprendra, c'est sûr. Oui, elle aussi est sorcière...mais n'est pas ma femme comme tu sembles l'avoir supposé.

Pourquoi lui disait il cela? Pourquoi soudain ce besoin de laisser établi qu'il était libre comme le vent? Pourquoi aussi il n'avait aucune envie de lâcher cette main abandonnée dans la sienne?...Beaucoup de questions pour un instant si bref.

Eve est...ma petite sœur.

Petit mensonge sans l'être. Pour lui, c'était la vérité. L'entrée fut servie , forcé de laisser aller sa main, Max essaya de se concentrer sur ce qu'il avait dans son plat. Sans succès. Il mangea distraitement sans pouvoir la quitter des yeux. Bercé par sa voix sensuellement grave, il buvait ses paroles comme un vin capiteux qui enivre rapidement.

Il parla lui aussi. Fallait bien raconter un peu de sa vie, ce qui infailliblement lui ferait comprendre qu'il était loin d'être la merveille qu'elle croyait.


Je reconnais ne pas être un sorcier conventionnel. Pas du tout. Ce qui a toujours beaucoup choqué ma famille...et les autres. Le plus clair de ma vie, je la passe chez les moldus, loin de notre monde. De ce fait, je ne me mêle pas à toutes les embrouilles existantes. Ne m'occupe pas des partis pris.

Cet aveu la fit tiquer légèrement et son sourire sembla se figer, imperceptiblement. Encore une chance qu'ils n'aient pas été assis face à face, avec l'énorme table entre eux. Il ne put pas résister à l'envie de reprendre sa main posée près de la sienne. Elle ne la retira pas.

C'est certainement inacceptable pour un Von Falkenberg...tu le penses aussi, n'est ce pas? Autant te le dire maintenant, je suis la brebis galeuse de la famille...Mon père est passablement déçu, mais c'est de ma vie qu'il s'agit...et celle que mon illustre nom m'offrait ne m'a jamais convenu. Je suis ce qu'on appelle un...esprit libre. Je suis mon seul maître et agis selon mon bon vouloir, à ma façon...c'est absolument satisfaisant, crois moi.

Sur ce, il libéra sa main et piocha dans son dessert. Le gâteau au chocolat était succulent et il était gourmand. Sans s'en rendre presque compte il avait vidé son assiette et seules ses bonnes manières, si longuement rabâchées,l'empêchèrent d'en demander plus.

De retour au salon, il se laissa aller avec la grâce d'un empereur romain, dans le premier fauteuil venu. Le repas, les boissons et la présence d'Alix commençaient à avoir un drôle d'effet sur lui. Il se sentait à la fois exalté et fatigué, sans compter en plus avec le lancinant mal au crâne qui le torturait depuis un moment. Quitte à sembler impoli, il finit le dernier verre servi et se leva, en se sentant stupidement mal assuré sur ses jambes.

Je suis désolé, Alix...mais là, ça ne va pas trop bien...je crois que je retourne me coucher...ma tête éclate...ce doit être le coup...

Le chemin vers la porte lui sembla terriblement long. C'est avec un immense soulagement qu'il sentit le bras de la jeune femme sous le sien, le soutenant.

Quelle situation absurde...


Dernière édition par Max B. von Falkenberg le Lun 8 Juin - 11:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Mar 2 Juin - 16:45

Le dîner se déroula agréablement. Cela faisait longtemps qu’Alix n’avait pas passé une si bonne soirée. Sans cette intervention inattendue du « destin »( ?) elle n’aurait jamais réalisé à quel point le contact humain lui manquait.
Entendre que l’Eve évoquée n’était pas une épouse ou maîtresse supposée ne déclencha aucune réaction chez Miss Blackstorm. Par contre que Maximillian se déclare :


Je reconnais ne pas être un sorcier conventionnel. Pas du tout. Ce qui a toujours beaucoup choqué ma famille...et les autres. Le plus clair de ma vie, je la passe chez les moldus, loin de notre monde. De ce fait, je ne me mêle pas à toutes les embrouilles existantes. Ne m'occupe pas des partis pris.

Tu as de la chance, murmura-t-elle, tracassée.

Il lui prit la main, elle ne s’y opposa pas puisant dans ce contact un certain… réconfort( ?)

C'est certainement inacceptable pour un Von Falkenberg...tu le penses aussi, n'est ce pas?

Pas du tout… je pense à autre chose…

Autant te le dire maintenant, je suis la brebis galeuse de la famille...Mon père est passablement déçu, mais c'est de ma vie qu'il s'agit...et celle que mon illustre nom m'offrait ne m'a jamais convenu. Je suis ce qu'on appelle un...esprit libre. Je suis mon seul maître et agis selon mon bon vouloir, à ma façon...c'est absolument satisfaisant, crois moi.

Je te crois…

Merlin, elle ne se sentait pas bien. Heureusement l’arrivée du dessert fit diversion. Pouvait-on réellement être sorcier et vivre… normalement ? C’était tellement novateur qu’Alix en fut sciée quelques instants avant de surmonter rapidement ce léger embarras.
Les coups de fourchettes raclant l’assiette lui prouvèrent que son gâteau était apprécié :


*Un gourmet gourmand…*

Ils repassèrent au salon. Inutile de voir, elle sentit que quelque chose clochait. Ce fut confirmé dans les minutes suivantes :

Je suis désolé, Alix...mais là, ça ne va pas trop bien...je crois que je retourne me coucher...ma tête éclate...ce doit être le coup...

Elle lui prit le bras et le ramena doucement vers le sofa :

Tu n’iras nulle part ! Surtout pas à l’étage à moins de vouloir finir en chaise roulante à cause d’une chute stupide. Tu aurais dû me le dire, et moi j’aurais dû m’en douter. Assieds-toi !

Contournant le siège, elle se plaça dans son dos. Ses doigts effilés entrèrent en action contre les tempes du jeune homme alors qu’un ordre sec claquait :

Accio onguent 32.

Un petit pot vola jusqu’à elle. Imperceptible pour non averti, le bruit du déplacement lui permit de le prendre sans faillir.
S’en enduisant les majeurs, elle reprit son massage. Les tempes, le cou, tout était si noué :


Détends-toi. Laisse ton esprit vagabonder hors du temps, de tout... Il n’y a plus que ma voix et un souffle de vent…


Elle expira lentement sur la nuque du jeune homme tout en poursuivant ses effleurements. Un frisson la parcourut, ce qui était totalement imprévu. Elle faillit tout arrêter mais si Max se détendait, elle elle rêvait. Une autre nuque, un autre épiderme s’accrochait, tenace. Pas de visage ni de nom à placer sur l’absent.

Je crois que tu vas mieux, dit-elle brusquement. Je t’aide à remonter au lit. Ma maison t’est ouverte. Tu y restes autant que tu veux.

C’était abrupt, elle s’en fichait. Fermée mieux qu’une huître, elle l’accompagna jusqu’à la chambre d’ami.

Tes vêtements seront propres et réparés au matin, dors bien. Si tu pars avant que je sois levée, adieu.

Elle referma la porte et s’enfuit dans sa propre chambre. Le pur feu ingurgité en vitesse, ne la calma pas. Cette situation la dépassait, et Alix n’appréciait pas de ne pas dominer les événements. Les quelques attouchements avec ce corps viril lui avaient rappelé quelque chose d’indéfinissable mais d’extrêmement agréable quoique atrocement triste aussi.
La panthère se lova contre ses jambes, elle la caressa sans souci des larmes qu’elle sentait mouiller ses joues
:

Toi, tu es là, ma chérie. Tu ne me quitteras pas…
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Mer 3 Juin - 22:55

S'il avait cru que la jeune femme allait le guider de retour à sa chambre il faut dire que Max fut très surpris par ses paroles:

Tu n’iras nulle part ! Surtout pas à l’étage à moins de vouloir finir en chaise roulante à cause d’une chute stupide. Tu aurais dû me le dire, et moi j’aurais dû m’en douter. Assieds-toi !

Que faire d'autre qu'obéir? Il n'avait aucune envie de s'y refuser d'ailleurs. Sentir ses doigts habiles masser ses tempes, le fit frissonner d'aise. Il ferma les yeux et se laissa aller à cette bienfaisante sensation.

Détends-toi. Laisse ton esprit vagabonder hors du temps, de tout... Il n’y a plus que ma voix et un souffle de vent…

Se détendre? Pourquoi pas? Ce n'était pas difficile...plus en ce moment, sous l'empire de ces mains magiques qui dénouaient la douleur, l'engourdissant d'un plaisir inespéré...qui connut une fin abrupte.

Je crois que tu vas mieux. Je t’aide à remonter au lit. Ma maison t’est ouverte. Tu y restes autant que tu veux.

Pris de court, Max ne put que se plier à ce désir énoncé d'une voix...troublée? Elle l'escorta, en silence, jusqu'à sa chambre. Une fois là, Miss Blackstorm consentit enfin à ouvrir la bouche.

Tes vêtements seront propres et réparés au matin, dors bien. Si tu pars avant que je sois levée, adieu.

Un demi tour gracieux et elle quitta la chambre presque au pas de course. Cela ressemblait trop à une fuite comme pour s'y méprendre.

Max demeura un instant interloqué. Cette femme le décontenançait. Ses gestes, ses mots...rien ne l'avait préparé pour cette étrange réaction.
Elle venait pratiquement de le mettre à la porte. Parfait, ainsi soit il! Du coup, il se sentit presqu'en colère. Mais pourquoi? Qu'avait il dit ou fait?...Rien, à son avis. Il s'était limité à se laisser faire. Faire quoi, à la fin? À peu de détails près...hypnotiser. La paix qu'il avait ressentie était inégalable. Jamais auparavant il n'avait eu une sensation semblable...même si généralement il n'avait aucun problème avec ses états d'âme.

Cela ne dura qu'un instant. Réagir rapidement faisait partie de son jour le jour. En ouvrant la porte il n'eut qu'à jeter un coup d'œil dans le couloir pour la voir s'engouffrer en coup de vent dans une chambre. Pas besoin d'être un génie pour deviner que c'était la sienne.
Sans le penser deux fois et u risque de se casser la figure en s'empêtrant dans sa toge, il fonça. Sans se donner la peine de toquer, il ouvrit la porte et resta un instant sur le seuil..à la regarder.

Alix était là, caressant sa panthère...en pleurant. Il ne comprenait pas grand chose mais il était plus qu'évident que la jeune femme souffrait profondément et Max déduisit sans trop de mal (tout de même!) qu'il n'était pas précisément la cause de ce profond chagrin.

Alix...euh...pardon d'entrer comme ça...mais...

Elle leva vers lui son regard aveugle. Pendant quelques secondes, Max pensa qu'elle allait lui crier de sortir mais l'expression de son visage était d'un tel désarroi qu'il ne put s'empêcher d'avancer vers elle.

Ai je dit...ou fait quelque chose pour te mettre dans cet état? Tu semblais si...et puis...

Les larmes coulaient toujours. C'était ridicule de rester là, à la regarder sans rien faire, sans savoir que dire alors il avança lentement sa main vers elle et toucha son visage, essuyant doucement une larme sur sa joue.

J'ignore ce qu'il t'arrive mais cela me désole. Demander si je peux être d'une aide quelconque est sûrement stupide mais...je ne peux pas rester là en te voyant si bouleversée.

Et comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, ignorant le feulement outré de la panthère, il la prit dans ses bras. Elle n'opposa pas de résistance et posant la tête sur son épaule continua à pleurer silencieusement. Max ne trouva rien de mieux à faire qu'à caresser ses cheveux en espérant que cela la calmerait, tout comme il le faisait avec Eve...

Mais Alix Blackstorm n'était pas une petite sorcière canadienne capable d'inspirer ses sentiments les plus fraternels. Elle était sans doute la femme la plus troublante qu'il ai jamais croisée de sa vie. Une femme qu'on devinait aisément forte, froide peut être...probablement implacable dans ses décisions et qui pourtant, en cet instant, semblait lasse et démunie. Peu à peu, elle s'apaisa et releva la tête. Merveilleux yeux de nuit qui semblaient le voir sans le faire. Elle frissonna et il la devina tendue...un peu affolée aussi.

Tu m'as chassé, pour ainsi dire...mon illustre compagnie t'a déplu à ce point?, se trouva t'il en train de dire au temps que sa main frôlait doucement sa joue, la trouvant douce comme une pêche mûre, si je te dis que ma tête me fait encore souffrir...que j'ai encore mal partout...ferais tu un peu de magie pour m'aider?.

Sa main avait glissé vers sa nuque, lente, caressante. Max ne savait pas trop bien à quoi il s'exposait mais en y pensant une seconde, arriva à la simple conclusion qu'il s'en fichait, comptait seulement la foule de sensations inusitées qui l'envahissait. Se taxant de fou perdu, il se pencha vers elle, sa bouche cherchant la sienne...
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Jeu 4 Juin - 14:48

Rien ne l’avait préparée à ça ! ça, c’était la présence d’un homme, d’un mâle, dans son antre. Son massage, tout amical qu’il fût, avait attisé une braise oubliée, une réminiscence du passé qui la poignardait sans qu’elle en sache le motif.
Elle l’avait largué au lit avant de fuir dans sa propre chambre. Mal, elle avait mal et ne savait même pas pourquoi, sauf… que quelqu’un lui manquait affreusement. Le bruit de la porte s’ouvrant à la volée lui fit redresser la tête. Sans y voir goutte, elle sut que Von Falkenberg était entré :


Alix...euh...pardon d'entrer comme ça...mais...

Elle perçut nettement des pas en approche et se raidit :

Ai-je dit...ou fait quelque chose pour te mettre dans cet état? Tu semblais si...et puis...

Si quoi ? s’étrangla-t-elle. Si stupide ? Tu peux le dire.

Elle sentit l’énervement la gagner. Délogeant Sherkan, Max tint à l’enlacer. Trop abattue pour se défendre, elle se laissa aller contre la poitrine solide. Des caresses sur les cheveux… un autre lui en avait prodiguées. Où était-il ?

Tu m'as chassé, pour ainsi dire...mon illustre compagnie t'a déplu à ce point?, si je te dis que ma tête me fait encore souffrir...que j'ai encore mal partout...ferais-tu un peu de magie pour m'aider?

Là, elle faillit pouffer. Il en avait un de ces culots le sieur Von Falkenberg. Ce qu’il entreprit ensuite la fit fondre, littéralement. Tant de douceurs, de sensations perdues. Elle accueillit les lèvres de Max dans un sanglot. Puis… Elle s’écarta avec force. Debout, elle tremblait, ses larmes redoublant d’intensité :

Tu n’es pas lui. Tu me troubles, je l’avoue, mais tu n’es pas lui. Je ne sais même plus qui c’est ! On m’a punie pour avoir aimé… une fois, une unique fois. Je suis fautive. J’ai choisi l’oubli. Plus de nom, plus de visage… je n’ai rien omis sauf d’inclure le regret des sensations.
Belle sorcière, en vérité. Tu n’as rien dit ou fait de travers, c’est moi qui cloche. Je…(couinement) je ne te chasse pas. C’est contre moi que j’enrage.


Une panthère furibonde n’aurait pas offert plus beau tableau. Elle tournait en rond, se pressant les tempes avec vigueur.

Tu as encore mal ? Vraiment ? *Je n’en crois rien.* (Elle sourit tristement) Je peux… *Te donner des cachets d’aspirine* y remédier.


Quel démon la poussait à agir de la sorte ? Elle aurait pu le remballer d’une tirade bien sentie mais… Assez froide pourtant, elle ordonna :

Allonge-toi sur le ventre, s’il te plaît.

Le jeune homme marqua un temps d’hésitation. Elle avait pressentit son caractère libéré et se voir sous contrainte ne devait pas lui plaire énormément. Mais il devait être curieux aussi car elle l’entendit se déplacer vers le lit. Le sommier craqua sous son poids ; elle s’approcha :

Maintenant ne bouge pas, ne dis rien ou j’arrêterai… tout.

Sans gêne aucune, elle dépouilla son hôte de sa « toge ». Une fiole fut débouchée, les mains ointes d’Alix entrèrent en action.
Du cou, elle passa aux épaules, tantôt avec la légèreté d’une plume, tantôt fermement. Elle descendit et remonta le long des dorsaux puissants, laissant passer un magnétisme au travers ses effleurements. La rencontre des fessiers amena un petit sourire au coin des lèvres fines de la jeune femme. La glissade jusqu’aux orteils s’avéra langoureuse. Suave, elle accompagna son traitement de mots très choisis :


Tu es un bel homme, mes doigts me le disent. Je te remercie d’essayer de me consoler. Si tu prends plaisir à ce que je te fais, sache que c’est partagé. Je dois pourtant t’avertir de plusieurs choses à mon sujet. Si tu es libre, moi je ne le suis pas. J’ai juré allégeance à un maître implacable. Devines-tu lequel ? Je suis Mangemorte ! Bannie actuellement, mais fidèle.
Je sens que mes révélations te surprennent. Détends-toi, je n’ai jamais tué personne… directement. Les potions sont ma spécialité. Celle que j’emploie à l'instant est assez singulière. Tes muscles ne sont-ils pas relâchés, n’éprouves-tu pas d’étranges picotements… partout ? Ton esprit devient confus, tes paupières s’alourdissent…


Le corps de Max se relâcha complètement ; Alix sourit. Elle se releva et se dirigea vers la salle de bains où elle effectua une toilette rapide. En chemise de nuit vaporeuse, elle revint près du beau dormeur, s’allongeant à ses côtés. Le déplaçant légèrement, elle se ménagea un nid dans ses bras. Une grande paix l’habitait. Cette chaleur contre sa peau ravivait tant de choses…

Dors Max. Demain est un autre jour.

Elle lui embrassa le front et éteignit les lumières.
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Ven 5 Juin - 15:44

Un baiser. Un simple baiser. Ce n'était censé d'être que cela. Si elle sembla littéralement fondre, Max lui se sentit envahi par un inespéré sentiment chaleureux, délirant, troublant d'autant plus qu'elle acceptait cet échange avec un sanglot. Comme si l'embrasser éveillait quelque lointaine souffrance...de quoi le décontenancer un peu tout de même. Qu'elle s'écarta vivement et resta face à lui, tremblante...pleurant à chaudes larmes. Max commençait à trouver la situation de plus en plus étrange et son explication fut loin d'arranger ce tout si surprenant.

Tu n’es pas lui. Tu me troubles, je l’avoue, mais tu n’es pas lui. Je ne sais même plus qui c’est !


Voilà de quoi le plonger dans d'intenses réflexions. Il attendit la suite en espérant y voir plus clair.

On m’a punie pour avoir aimé… une fois, une unique fois. Je suis fautive. J’ai choisi l’oubli. Plus de nom, plus de visage… je n’ai rien omis sauf d’inclure le regret des sensations.

Une histoire on ne peut plus simple. Max se demanda s'il ne ferait pas mieux de s'asseoir, ces singuliers aveux le remuaient un peu, devinant qu'ils n'étaient que le prélude à une confession qu'il n'était pas trop sûr de vouloir entendre...

Belle sorcière, en vérité. Tu n’as rien dit ou fait de travers, c’est moi qui cloche. Je…je ne te chasse pas. C’est contre moi que j’enrage.

*Au moins ça...*

Il resta là, à la regarder tourner en rond comme un fauve en cage, maitrisant peu à peu cette vague d'émotions pour enfin revenir face à lui .

Tu as encore mal ? Vraiment? Je peux… y remédier.

Voix calme, un rien ironique. Sourire triste. Elle n'avait pas gobé son demi mensonge mais semblait prendre un certain plaisir à cette situation dont elle entendait rester la seule maitresse. Son ordre le surprit:

Allonge-toi sur le ventre, s’il te plaît.

Max haussa un sourcil. Que ton péremptoire! Il n'était pas de ceux qui se laissent facilement commander mais cette femme éveillait toute sa curiosité alors, sans plus y penser se dirigea vers le grand lit et fit ce qu'elle lui indiquait.


Maintenant ne bouge pas, ne dis rien ou j’arrêterai… tout.


*Super...et quoi après? Pas m'attacher quand même!*


Pas le moins du monde. Quand elle entreprit de lui enlever sa toge improvisée il ne pipa mot mais faillit laisser échapper un soupir de satisfaction...puis se mains de fée se mirent à l'œuvre le plongeant dans un tourbillon de sensations délicieuses tout comme le début du discours qui s'en suivit:

Tu es un bel homme, mes doigts me le disent. Je te remercie d’essayer de me consoler. Si tu prends plaisir à ce que je te fais, sache que c’est partagé.


*Plaisir est peu dire...je vais ronronner!*


La suite, elle, le surprit et noua de nouveau ses idées en un écheveau inextricable.

Je dois pourtant t’avertir de plusieurs choses à mon sujet. Si tu es libre, moi je ne le suis pas. J’ai juré allégeance à un maître implacable. Devines-tu lequel ? Je suis Mangemorte ! Bannie actuellement, mais fidèle.

*Lève toi et fous le camp!

Elle dut sentir sa réticence, ses mains se firent douces, ses mots apaisants.

Je sens que mes révélations te surprennent. Détends-toi, je n’ai jamais tué personne… directement. Les potions sont ma spécialité. Celle que j’emploie à l'instant est assez singulière. Tes muscles ne sont-ils pas relâchés, n’éprouves-tu pas d’étranges picotements… partout ? Ton esprit devient confus, tes paupières s’alourdissent…

Quel pouvoir étrange possédaient ses doigts habiles. Sa voix le berçait, l'entrainait doucement vers un limbe soyeux dont il ne voulait pas s'échapper. Il céda.

Combien d'heures avait il dormi? Max n'en sut rien et ne chercha pas à le savoir non plus en se découvrant dans ce lit...et avec Alix, endormie, lovée dans ses bras.

*Tu rêves encore!*

Mais non, c'était bien réel. Elle était bien là, abandonnée au sommeil. Rassurée par ses rêves si on croyait au sourire paisible qui distendait sa bouche. Elle était encore plus belle avec ses cheveux défaits qui sentaient bon le chèvrefeuille. Détendue, son visage perdait la froideur qu'elle semblait imposer à ses jours, semblant plus jeune...démunie presque. À quoi rêvait elle? À qui? À l'autre? À lui? Max sentit, pour la première fois de son existence, un tiraillement inconnu au creux de l'âme qu'interpréta, ahuri, comme de la jalousie. Étrange sentiment qui l'opposait à un adversaire anonyme...à un fantôme sans nom ni visage. Lui qui n'était jamais tombé amoureux pouvait que mal comprendre l'intensité d'un amour pareil mais devinait, non sans une certaine angoisse, qu'aimer une femme comme Alix ne pouvait être qu'intense, affolant. Total. Ses aveux de la veille auraient dû lui donner de quoi penser. Une mangemorte.

*Entre toutes les femmes du monde...pourquoi justement...elle?*

Il avait beau être sans parti pris. Les Mangemorts n'éveillaient en rien sa sympathie. Voldemort encore moins...mais Alix...

*Elle te rend dingue rien qu'en te touchant...t'es fichu, Max...*

Sa main entama une caresse sur son épaule, la parcourant lentement, Remontant son cou gracile, atteignant la courbe volontaire de son menton. Déviant vers sa bouche entre ouverte dont il suivit le contour de son pouce. La trouvant douce, chaleureuse, invitante. Remplaçant son pouce par ses lèvres, il entreprit de l'embrasser doucement la sentant frémir au creux de ce sommeil dont elle commença à émerger, répondant d'instinct à ce baiser qui de doux se teinta peu à peu de passion.

Elle ne le repoussa pas. Bien éveillée à présent, elle correspondait à baisers et caresses avec une ardeur délicieuse. La découvrir entière fut une expérience unique. Parcourir ce corps mince et parfait de sa bouche et ses mains, le plongeait dans un état de ravissement délirant, jamais ressenti. Elle l'ensorcelait, il s'y plait consentant, dévoré d'un désir affolant. Dominant et dominé. Possédant et possédé. Jamais faire l'amour n'avait été une expérience aussi intense. Exaltante. Révélatrice. Pourtant pas un mot d'amour ne franchit leurs lèvres, pas de promesses. Pas d'illusions. Ce serait ce que cela serait...il ne fallait pas rêver, les éveils sont douloureux. Pas s'attacher, les adieux sont brisants...


N'empêche que Max eut le léger pressentiment qu'il était déjà un peu trop tard pour ce genre de considérations...
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Sam 6 Juin - 2:32

Pourquoi se comporter de la sorte ? Alix avait simplement appris à aimer l’amour. Redondance ? Ne vous y trompez pas. Il existe diverses formes d’amour. Là, la Mangemorte était en dépression. Privée de vision pour une cause inconnue, une foule de sensations avait ressurgi au contact d’un mâle consentant. Se blottir contre un corps musclé – même inerte – lui procura le réconfort souhaité. Elle dut évacuer Sherkan, la panthère semblait très fâchée que quelqu’un d’autre qu’elle occupe sa place privilégiée depuis des mois.
Rêves…
Il était là et la caressait. Un soupir s’échappa :


M… Mich… Max…

Des lèvres chaudes cherchaient les siennes, elle y répondit, consentante, vibrante. Chaque fibre de son être rechercha la source de plaisirs dévoilés. Quelqu’un lui avait ouvert une porte inconnue, elle voulait retrouver ces sensations ineffables perdues.
Robe de nuit balayée, son épiderme satiné se colla intimement à l’autre. Elle apprécia son odeur, son goût. Chairs se mêlèrent, fluides s’échangèrent, la harpe de l’unisson les emporta dans un délire parfait.
Pause.
En riant, Alix s’ébroua, ses longs cheveux giflant gentiment le visage de son amant.


Ne bouge pas, je reviens…

Passage à la salle de bains, ordres donnés, claquement de doigt, un plateau bien garni atterrit sur le lit, la Miss était en appétit.

Je suis affamée,
sourit-elle.

Double sens parfaitement déclaré, elle croqua un croissant avant de siroter un jus d’orange. Très sérieuse dans son déshabillé diaphane, elle dit :

Max… Je ne veux aucune promesse, aucun faux-semblant. Tu es là maintenant, demain ou après tu seras ailleurs. J’ai… J’ai trouvé ton Eve, ta « sœur »… petit menteur. Un hibou est parti l’avertissant que tu serais absent… quelque temps. Je souhaiterais prolonger ta… convalescence. C’est toi qui décide. Vois ce nectar ( présentation d’une fiole) Si tu le désires, viens.

Elle caressa la joue râpeuse, chercha la bouche pour un délicat attouchement.

Je veux te voir Max. Là où je vais aller ce sera possible. Tu me suis ou pas ; c’est comme tu veux.

Elle but une petite gorgée avant de lui tendre la fiole. Déjà ses paupières se refermaient, elle partit.
Combien de fois était-elle venue là ? Elle n’aurait su le dire. Son domaine secret n’avait été partagé qu’avec… l’autre, ça elle le savait.
Chaque visite en ce lieu paradisiaque lui procurait douceur et paix. Là, elle voyait, ses yeux étaient intacts, elle pouvait imaginer n’importe quoi, tout se réalisait.
Elle n’eut pas longtemps à attendre avant qu’un Maximilian resplendissant ne surgisse. Elle s’accrocha à lui :


Tu es tel que mes doigts me le disaient. Je suis heureuse de te découvrir, enfin.

Un corps à corps furieux se déclencha.
Quand Alix s’y mettait… garez-vous. De cavalier on passa à cavalière avec toute la gamme des nuances. Enchantement, extase totale !


Nageons ! Il n’y a de requins que si nous le voulons. Je préfère les dauphins.

Joyeux, les mammifères surgirent. Leurs jeux nautiques les occupèrent beaucoup.
Revenus sur la plage de cette île de nulle part, Alix soupira, sérieuse :


Demain, je reçois une visite… Si tu es encore là, ne te montre pas. Ils… Ils ne sont pas tendres… Je ne veux pas qu’ils te fassent du mal.

Soupir, caresses, tendresse…
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Dim 7 Juin - 1:09

Retour à la réalité. En la sentant encore tout près de lui, Max émergea lentement de l'état de délicieuse béatitude qui l'engourdissait. Il aurait voulu rester ainsi le plus longtemps possible, à s'étourdir de son odeur, de la douceur de sa peau mais Alix se défaisait de son étreinte et sautait du lit.

Ne bouge pas, je reviens…

Comme s'il avait l'intention d'aller quelque part. Il la vit disparaitre un moment dans la sale de bains pour en ressortir couverte à peine par le voile diaphane de son déshabillé. Il émanait d'elle une sensualité telle qu'il s'en sentit tout secoué mais déjà un plateau bien garni faisait son apparition. Moment de penser à autre chose...quoique pas pour longtemps.

Je suis affamée.

Son sourire éloquent lui laissa le sursis de se faire toutes les idées qu'il voudrait. D'une chose Max était sûr, ce séjour au manoir Blackstorm promettait d'être inoubliable. Peu désireux de se faire des soucis inutiles, il s'empara d'une tartine et la beurre généreusement avant de la croquer à belles dents en écoutant les sérieux propos d'Alix:

Max… Je ne veux aucune promesse, aucun faux-semblant. Tu es là maintenant, demain ou après tu seras ailleurs. J’ai… J’ai trouvé ton Eve, ta « sœur »… petit menteur. Un hibou est parti l’avertissant que tu serais absent… quelque temps.

Singulières déclarations de la part d'une femme avec qui on vient de toucher le ciel. Mais il pouvait la comprendre. Ce qui est plus, il partageait amplement son avis. Les promesses ne menaient à rien, les faux semblants encore moins. Ainsi son petit mensonge sur Eve avait été éventé. Tant mieux, il ne pensait pas en faire un mystère.

Il sourit en finissant son jus d'orange et se tourna vers elle.

Tu n'as pas tort...demain je pourrais être à l'autre bout du monde. Je souffre de bougeotte chronique, il m'est très difficile de demeurer trop de temps à un même endroit...Merci d'avoir averti Eve...cette petite est quelqu'un à qui je tiens énormément, elle n'est pas ma sœur, comme tu as si brillamment déduit...mais tout comme si...et je ne voudrais pas qu'elle se préoccupe à cause de moi.

La suite ne put que flatter ses sens déjà aiguisés.

Je souhaiterais prolonger ta… convalescence. C’est toi qui décide. Bois ce nectar, si tu le désires, viens.

C'était une demande on ne peut plus légitime. Il aima sa façon si directe de dire les choses, sans détours se prêtant à l'équivoque. La fiole arriva dans sa main et il l'examina en silence en se demandant quel était le nom du jeu...mais elle ne fut pas longue à éclairer sa lanterne:

Je veux te voir Max. Là où je vais aller ce sera possible. Tu me suis ou pas ; c’est comme tu veux.

La caresse sur sa joue et son baiser ne firent qu'accélérer sa décision.

Tu sais que je te suivrai...


Elle buvait un peu de la fiole et la lui tendait, avant de l'imiter, il l'attira vers lui et l'embrassa sentant le goût amer de la potion sur ses lèvres, soudain froides.

Tu savais que je le ferais!, avec un sourire un rien désabusé il vida le reste de la fiole. Ce qu'il sentit par la suite n'eut rien de trop agréable mais ce fut trop court comme pour s'en plaindre...le résultat? Exubérant!

L'endroit était une succursale du Paradis. Il se trouvait quelque part dans le Pacifique...mais ça aurait pu être aussi l'Antarctique couverte de glace...seule comptait Alix...Alix et son regard de nuit qui le regardait. Ces yeux sombres et veloutés, vivants, expressifs, tel qu'il les avait imaginés.

Tu es merveilleuse!


Ce n'était pas un compliment mais une constatation. Il ne faisait qu'exprimer une vérité évidente. De son côté, le découvrir sembla lui causer un vif plaisir, car en le voyant elle se coula dans ses bras.

Tu es tel que mes doigts me le disaient. Je suis heureuse de te découvrir, enfin.

Elle était simplement radieuse. Max eut une seconde d'hésitation, en se demandant s'il gagnait ou perdait en comparaison de son adversaire oublié...mais cela lui sortit de la tête aussitôt cette bouche passionnée trouva la sienne.

à suivre...


Dernière édition par Max B. von Falkenberg le Lun 8 Juin - 11:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Dim 7 Juin - 2:25

Seuls sur cette plage de rêve, abandonnés à leurs plus délicieux fantasmes, la suite ne pouvait qu'être échevelée et magnifique. Dire qu'ils retournèrent à la réalité serait une ironie, ils dérivèrent gentiment vers un état plus consistent pour se réjouir des maints plaisirs que pouvait leur offrir ce paradis si particulier.

Elle voulut des dauphins. Ils ne manquèrent pas au rendez vous. Max saisit au quart de tour la magie de l'endroit. Cela lui plaisait énormément, même si peu porté sur la magie, il savait en tirer, quand même, le meilleur des partis quand elle se présentait ainsi.

Cela faisait longtemps qu'il ne pensait pas à prendre des vacances, cet interlude lui rappela ce plaisir ignoré. Pour une fois il ne pensa pas à tout ce qui attendait au delà du rêve...il rêva, tout simplement, sans arrières pensées, la secondant , euphorique dans toutes ses idées. Alix se révélait pour lui comme une source intarissable d'émerveillements. Tantôt rieuse, légère, presque heureuse...pour soudain sembler grave, mélancolique...Il ne fut pas dupe de ces états d'âme.

Le soleil tombait sur ce décor de rêve, elle restait assise près du rivage, regardant la mer calme, évoquant Merlin sait quel souvenir...Son front plissé, son regard triste. Max la rejoignit et lui entoura les épaules de son bras.

Tu sais, Alix...le passé ne revient jamais. Je sais que tu en souffres. Mais à quoi bon?...Le récupèreras tu un jour? Non. Personne ne peut le faire. Vas tu ruiner le reste de ta vie à jouer avec une illusion? À venir ici...pour croire que ce pourrait être réel?

Il la sentit se raidir sous son étreinte mais la retint contre lui, en déposant un baiser sur sa tête.

Tu m'as demandé de ne rien dire, ni promettre, cela me convient...je ne saurais comment le faire...mais je peux te faire découvrir le monde...le vrai monde...sans craintes, ni allégeances...laisse moi t'apprendre à être libre, Alix...loin de tous ces schémas pourris...

Elle ne le laissa pas finir. Soudain, très, mais très sérieuse elle dit:

Demain, je reçois une visite… Si tu es encore là, ne te montre pas. Ils… Ils ne sont pas tendres… Je ne veux pas qu’ils te fassent du mal.

Ne te fais pas de souci, je ne les crains pas...mais je vais te faire plaisir et disparaitre...pour un moment!

Il le fit. À leur retour de cette singulière aventure, elle reprit son attitude froide et ferme de parfaite mangemorte et alla rencontrer ses collègues. Max s'isola dans la chambre qu'ils avaient partagé et attendit, sans pouvoir éviter que l'angoisse lui ronge le cœur.

Il boudait presque, allongé dans le grand lit à baldaquin quand déboula en scène la belle petite panthère de la maitresse de céans. Il était plus qu'évident que le félin ne le portait pas dans son cœur. Max ne pouvait pas être dupe de ces crocs étincelants et du regard rusé de la bête. Elle en voulait à sa peau et il ne voyait qu'une explication adéquate:

*"IL" a quelque chose voir ici...cette bestiole...oh non...je déteste la magie!!!!*

Cet animal était intimement lié au passé d'Alix... il le découvrit à ses dépends au moment où la jeune femme entra dans la pièce et il bondit à sa rencontre...au même temps que la panthère...sauf que la magnifique bestiole n'entendit pas partager le plaisir. Au moment où il allait poser sa main sur Alix, le fauve bondit, féroce et le mordit au bras...Sidéré, Max ne put que la frapper pour qu'elle lâche prise et sortant sa baguette l'en pointa.

Je ne vais pas me laisser bouffer par ta bestiole...je devine que l'autre l'a érigée en ton gardien...je suis son ennemi...à toi de l'écarter, ma belle...à moins que tu ne veuilles que...
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Mar 9 Juin - 0:04

L’escapade au Paradis qu’ils créaient selon leurs envies fut de courte durée. Alix devait rentrer urgemment afin de rencontrer des « collègues ». Tenue stricte, attitude humble, elle affronta un couple sévère tandis que son amant l’attendait à l’étage.
Des dialogues froids, voire ironiques à la limite de l’insulte, s’échangèrent à l’encontre le l’hôtesse que sa baguette démangea.


Vous devez vous rendre compte, Miss Blackstorm, que c’est une grâce que vous accorde notre maître. Il n’y aura pas de seconde chance. Trahissez-le à nouveau, ce sera fini pour vous.

Je n’ai pas trahi ; le maître le sait !

Pour cette occasion particulière, le Seigneur des Ténèbres vous rendra vos yeux. Réussissez et ce sera… peut-être définitif. Echouez… ce sera mortel.

Je réussirai.

Elle ne les voyait pas mais sentait qu’ils arboraient un sourire mauvais. Les adieux furent formels ; elle aurait des nouvelles bientôt.
Une mission… En d’autre temps, Alix aurait bondi de joie d’avoir l’opportunité de reprendre sa place auprès du Maître. Là… elle s’en moquait quelque peu. Le beau mâle qu’elle montait retrouver l’intéressait autrement plus.
Ce qui se produisit à l’instant où elle entra dans sa chambre la laissa clouée sur place. Sans détailler la scène, elle la comprit d’instinct : Max venait de se faire mordre et avait donné un coup à Sherkan. Elle cria :


Max, non !

Je ne vais pas me laisser bouffer par ta bestiole...je devine que l'autre l'a érigée en ton gardien...je suis son ennemi...à toi de l'écarter, ma belle...à moins que tu ne veuilles que...


Son odorat lui indiqua le sang répandu et les intentions mauvaises de la panthère battue. Rapide, Alix se propulsa au-devant du jeune homme et reçut l’animal de plein fouet. Les crocs étaient sur sa gorge, elle ne respira plus. Le félin, décontenancé, rompit les rangs sans la blesser.

Vilaine fille, la gronda sa maîtresse. Max est notre ami.


Elle chercha la main de son amant. Sans aucune crainte, elle s’accroupit, forçant Von Falkenberg à suivre le mouvement.

Sherkan, viens ! Flaire-nous ! Il est moi et je suis lui ; ce n’est pas pour autant que nous ne t’aimons pas.

Bientôt une grosse langue rose lécha les mains unies, un puissant ronronnement quémandant des papouilles. Plusieurs minutes de câlins s’écoulèrent avant qu’Alix ordonne au « chat » d’aller sur le lit tandis qu’elle menait Max à la salle de bains.
Tout en examinant les plaies, Miss Blackstorm se confondit en excuses :


Elle n’a jamais fait ça… C’est vrai qu’elle n’a jamais eu l’occasion de me partager avec qui que ce soit depuis qu’elle est là. Ce n’est pas trop profond, attends.

Le tergéo de la baguette lava les plaies ; l’episkey stoppa le saignement. Un baume s’appliqua ; les morsures se refermèrent.

Ça va mieux ? Tu as moins mal ?

Un petit baiser la rassura. Afin de parfaire son traitement, Alix en soumit un autre au jeune homme. Le plaquant contre une cloison, elle entreprit de lui prouver sa passion. Rien de mieux pour oublier cet épisode douloureux.
Longtemps après ces effusions, de retour dans la chambre, elle alluma une de ses fines cigarettes dont elle était devenue accro :


Je vais partir, Max. Mes « collègues » me soumettent à un ultimatum infâme. Marche ou crève, en quelque sorte. Tu as ta vie, j’ai la mienne. Si on se revoit, ce sera… plus qu’un plaisir, sois-en sûr. Je n’ai pas le choix. Dans le fond, chacun pour soi est une solution.

Von Falkenberg n’était pas entièrement d’accord, il le lui démontra illico.

Pas de promesses, mon ami ! Pas de faux semblants. Tu dis ne pas les redouter mais tu ne les connais pas comme je les connais.
S’ils ont vent de ton existence, de notre attirance mutuelle, ils sont capables du pire.
Retrouve Eve, ta « sœur » ! Oublie-moi, c’est mieux pour toi.


Là, il ne fut pas d’accord du tout.
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Jeu 11 Juin - 0:05

Alix s'y prit avec beaucoup de sang froid pour calmer l'animal et celui ci tarda pas à se montrer aussi docile qu'un chat domestique, permettant enfin que la jeune femme s'occupe de Max.

La morsure n'était pas bien profonde n'empêche que ça faisait mal mais il ne songea pas à se plaindre, la proximité d'Alix suffisait largement pour lui faire oublier n'importe quoi d'autre qui ne fut pas le désir intense de la prendre dans ses bras.


Ça va mieux ? Tu as moins mal ?

Pour toute réponse il l'attira vers lui et l'embrassa déclenchant une délicieuse et passionnée réaction chez la jeune femme. Oubliés blessure et douleur, seuls comptaient ces instants de délirante intensité.

De retour à la chambre, apaisés corps et esprits, elle redevint soudain sérieuse et Max devina que ce qui allait suivre allait lui déplaire.

Je vais partir, Max. Mes «collègues » me soumettent à un ultimatum infâme. Marche ou crève, en quelque sorte.

Il ne put s'empêcher d'aller vers elle et la prendre dans ses bras. La seule idée de pouvoir la perdre l'affolait. En si peu de temps, elle s'était coulée dans sa peau, devenant un besoin irrémédiable. Max se demandait s'il n'était pas devenu soudain fou mais tout compte fait s'en fichait royalement, tant que sa folie s'appelait Alix...

Je ne veux pas te perdre!, assura t'il, à même ses lèvres, en sentant son cœur lui cogner dans la poitrine à faire mal.

Tu as ta vie, j’ai la mienne. Si on se revoit, ce sera… plus qu’un plaisir, sois-en sûr.

Max s'écarta un peu pour la regarder. Froide et déterminée. Contrôlant à merveille ses émotions pourtant, il la connaissait autrement... passionnée, affolante de sensualité, espiègle et imaginative...

Si on se revoit? Ne le doute pas une seconde, ma douce, nous allons nous revoir. Mais...cette mission...

Elle sourit, sans gaité.

Je n’ai pas le choix. Dans le fond, chacun pour soi est une solution.

Une horrible solution!
, il s'empara de sa bouche, l'embrassant lente et doucement, sûr de ne jamais pouvoir s'en rassasier, la serrant contre lui comme s'il voulait la fondre à son corps, la sentant frissonner du même désir qui le consommait, Alix...je...

Elle ne le laissa pas continuer.

Pas de promesses, mon ami ! Pas de faux semblants. Tu dis ne pas les redouter mais tu ne les connais pas comme je les connais. S’ils ont vent de ton existence, de notre attirance mutuelle, ils sont capables du pire.

Et que suis je censé de faire? Me cacher comme un lâche?

Retrouve Eve, ta « sœur » ! Oublie-moi, c’est mieux pour toi.


T'oublier? Tu ne sais pas de quoi tu parles, Alix...comment pourrais je t'oublier? En trois jours tu as chamboulé ma vie...je ne veux pas t'oublier...

Dans les heures qui suivirent, il s'appliqua consciencieusement à lui démontrer pourquoi il ne pourrait plus l'effacer de sa vie et à lui donner plus d'un motif pour qu'elle le garde dans la sienne.

Pourtant, il fallait bien retourner un jour ou l'autre à la réalité. Il devait impérativement retourner à Londres pour s'occuper de ses affaires, pour poursuivre avec l'entrainement d'Eve...pour préparer son retour en Afrique, où, qu'il le veuille ou non, l'attendait Stéphanie qu'il avait si efficacement effacée de sa mémoire pendant ces jours de torride délire...sans pouvoir espérer qu'elle ait fait de même avec lui.

Il retourna néanmoins au Manoir Blackstorm la veille de son voyage. Il voulait voir Alix une dernière fois avant de partir...chacun de leur côté, lui en Afrique, elle, affronter son destin.

Fais moi savoir quand ta mission aura touché à sa fin...je deviens déjà fou en pensant qu'il pourrait t'arriver quelque chose de mauvais...Tu me préviendras? Dis moi que tu le feras!

Max ne se reconnaissait pas lui même...Ces sentiments houleux, frôlant déjà le désespoir étaient une première pour lui. Il avait du mal à l'assumer mais une vérité incontournable commençait à germer...
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Ven 12 Juin - 0:20

Après de nouvelles heures torrides lors desquelles Max avait failli dire le mot tabou, il dut rentrer à Londres pour des affaires et s’occuper de sa protégée. Alix n’eut pas beaucoup de loisir de s’interroger sur la tempête que cet accident avait déclenché dans sa vie « paisible ». Pouvait-on réellement parler de paisible quand on est lié avec le Seigneur des Ténèbres ? Certes pas. Elle eut de quoi s’occuper avec les préparatifs de la mission. Les réunions s’enchaînèrent à vive allure afin de ne rien négliger et que le projet soit une réussite. Lieutenant du mage noir, elle se devait d’y assister en y participant activement. Critiques, exposés, débats, son esprit rationnel fonctionna parfaitement.
L’action était imminente. Elle ne s’énervait pas, regrettant seulement de ne pas avoir pu revoir son bel amant.
Il la surprit en débarquant abruptement. Quelles retrouvailles ! Le sommier s’en souviendrait longtemps. Plus chaude et passionnée que jamais, Alix se déchaîna. Von Falkenberg, soumis à ce déferlement époustouflant, y répondit plus que vaillamment. Elle ne lui laissa guère de répit, le réclamant à corps et à cris. Il avait réveillé en elle bien plus qu’une bête ardeur charnelle. Un amour neuf l’habitait, elle le savait mais refusait de l’admettre. Sans en avoir conscience, elle griffa, mordit, imprima ses marques de délire à l’homme chéri comme pour assouvir sa soif… une ultime fois. Peut-être mourrait-elle demain ? De cet aveu, bien sûr, elle s’abstint. Pourquoi gâcher l’intensité de tels moments, s’ils devaient être les derniers ?
Au petit jour, repu sans l’être vraiment, ils se séparèrent dans une courte étreinte :


Fais-moi savoir quand ta mission aura touché à sa fin...je deviens déjà fou en pensant qu'il pourrait t'arriver quelque chose de mauvais...Tu me préviendras? Dis-moi que tu le feras!

Des larmes perlèrent au bord des cils du regard aveugle. Elle qui ne voulait aucune promesse fut contrainte d’en émettre une :

*Morte ou vive* Je le ferai. Carpe Diem, mon ami. Que Merlin veille sur toi.*Et sur moi*

La porte refermée, Alix crut qu’une chape de plomb lui tombait sur le cœur.

*Te reverrai-je un jour… Mon amour…*

Les larmes coulaient encore lorsqu’elle transplana jusqu’au repaire du mage. Elle prétendit que ses yeux la brûlaient, le maître fit le miracle promis : il lui rendit la vue. Oh, ce n’était pas gratuit, évidemment ! Il avait besoin d’un lieutenant en pleine possession de toutes ses facultés pour cette mission.
Trois jours plus tard, l’éradication de l’Ordre du Phénix débuta.
Dans un chaos indescriptible, Voldemort attaqua le 12 square grimmaurd. De nombreux mangemorts, restés dehors, bombardèrent de sorts l’édifice tandis qu’à l’intérieur ce n’était que cris et grincement de dents. Les flammes montèrent à l’assaut du ciel. Pour faire comme elle y était obligée, Miss Blackstorm lança quelques incendio ou bombarda, sans grande conviction toutefois. Les hurlements perçus l’atteignaient plus que voulu


*Les malheureux !*

Tout cela semblait si absurde. Elle était là, perdue dans la tourmente alors qu’elle aurait pu goûter à une bataille bien plus enivrante, ailleurs…
Mais l’heure du revirement n’avait pas encore entièrement sonné. Un groupe de sorciers réussit à traverser l’enfer par Merlin sait quel miracle. Comme les autres, elle tourna sa baguette vers eux.


*Il y en a de si jeunes…*

Elle les regarda détaler comme des lapins, lançant des sorts de protection à tout va. Les finite des mangemorts les annulait les rendant vulnérables aux sorts des encagoulés hilares. Incapable de lancer un Doloris ou pire, elle se contenta de lancer des incarcerem.

Je les veux vivants ! hurla-t-elle, en désespoir de cause.

Elle courut vers le groupe dont plusieurs étaient empêtrés dans ses liens. Assomant légèrement l’un ou l’autre, elle avisa une jeune fille brune qu’elle supplia :

Stupéfixie-moi, vite !

L’éclair rouge partit au moment où son sort informulé les libérait tous. Valsant très loin, le corps d’Alix alla se fracasser méchamment contre un tronc d’arbre où elle s’empala, inanimée.
Du reste de la bagarre, elle ne sut rien. Emergeant dans un brouillard sanglant, elle s’éveilla sur la couche d’une minable pièce qu’elle reconnut comme étant une du repaire. La douleur, bien présente, ne fut rien en comparaison de celle qui l’attendait lorsque le maître vint la trouver. La mission n’était pas un échec mais pas une réussite totale non plus. Du coup, Voldemort la tenait pour responsable.


De nombreux membres sont morts, certes. D’autres se sont enfuis... par ta faute ! Pour cette semi réussite, je te récompense à demi : tu verras comme promis mais un jour sur deux. Pour ton échec, subis ! [/size]

Les endoloris et autres sorts plurent avec rapidité, puis cessèrent quand le lieutenant perdit à moitié conscience. Des bribes de phrases lui parvinrent :

[size=18]Pas besoin…ici… dehors !

Combien de temps s’écoula-t-il avant qu’un soupçon de conscience n’émerge ? Miss Blackstorm l’ignorait. Des mots lui parvenaient : la pauvre… brisée de partout… perdue…


*Je vais mourir… M…Max, ne me laisse pas… partir*

Un sursaut la fit crier :

GORGOL !

Plop, l’elfe se matérialisa. Puisant dans le peu de forces qui lui restait, elle murmura :

Ramène-moi Max !

Elle s’évanouit.
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Ven 12 Juin - 14:37

L'apparition inespérée l'avait quelque peu décontenancé, il avait attendu le patronus d'Alix pendant ces jours interminables mais se plia de bonne grâce à accompagner l'elfe. Que leur voyage finisse à Ste. Mangouste lui fit pressentir le pire. Max suivit l'elfe le long des couloirs en proie d'une angoisse qui allait en croissant. Il eut beau poser des questions, Gorgol demeura silencieux. Enfin, ils arrivèrent face à une porte close, l'elfe la signala en lui disant simplement d'entrer.

Alix gisait dans le lit, affreusement pâle, défaite, figée dans une immobilité terrifiante. Max sentit que le monde s'effondrait autour de lui, brisé de douleur, en prenant sa main, froide et inerte. Pendant un instant, au bord du pire désespoir de sa vie, il crut être arrivé trop tard mais ces doigts fins réagirent à la chaleur des siens
.

Alix, mon amour...je suis là...

Un gémissement inarticulé échappa à la jeune femme et elle ouvrit les yeux, le couvrant d'un regard endolori...mais incroyablement expressif. Elle le voyait, Max en fut convaincu.

Tout va aller bien, ma douce...tu vas te remettre et je vais te sortir d'ici, le plus doucement du monde il caressa son visage et baisa tendrement sa bouche close, mon Alix...

Une infirmière entrait et sembla très surprise en découvrant que la patiente n'était pas seule.

Vous êtes de sa famille?,
s'enquit t'elle d'un ton pincé, parce que cas contraire vous ne pouvez pas...

Max releva la tête et la cloua sur place d'un regard glacial. Qu'est ce que cela pouvait bien lui faire à cette bonne femme qu'il soit de la famille ou pas? Alix gisait là, dans cette chambre nue et impersonnelle, seule...abandonnée de tous et l'infirmière pensait déjà à appliquer un règlement.

Je suis son futur mari, ça vous pose un problème!?

Bien entendu dire être un ami ou son amant n'aurait aucun poids à l'avis de ce cerbère en jupes.

Elle est là depuis plus de trois jours!
, récrimina la femme en le dardant d'un regard accusateur comme s'il était le coupable du triste état d'Alix.

Je ne le savais pas...j'étais en Afrique et viens de rentrer il y a dix minutes...je veux parler au medicomage qui s'occupe du cas de ma femme.

Votre future si j'ai bien entendu!

Tout comme si. Vous m'avez compris, je veux lui parler...maintenant!

Le Dr. Sanders a d'autres patients, il est très occupé.

Je m'en doute bien, mais il faut que je sache...

La femme secoua la tête en regardant Alix.


Son état est lamentable, la pauvre...on ne sait pas si...

Taisez vous! Elle s'en sortira, je le sais...


Il voulait s'en convaincre mais le souffle de vie qui animait encore ce corps inerte lui semblait si minime que son désarroi ne fit qu'augmenter. Cela sembla émouvoir un peu l'infirmière qui s'en alla en lui promettant de faire tout son possible pour amener le medicomage.
Max devinait que ce ne serait pas tâche aisée, il avait bien remarqué que l'hôpital ressemblait plus que jamais à une rûche en folie comme pendant une guerre, ce qui était malheureusement bien le cas. Il lui sembla que des heures s'écoulaient jusqu'à ce que le medicomage ne fasse son apparition. L'homme semblait accablé de fatigue mais faisant preuve de bon vouloir accueillit les questions de Max avec un semblant plein de bienveillance.

Comprenez, M. von Falkenberg, cette jeune femme a subi des tortures...en plus de ses autres blessures, sûrement subies en combat. Son état est critique, elle est très faible, a perdu beaucoup de sang...à son arrivée, nous avons pensé la perdre...je vous fais grâce des détails...

Je veux tout savoir!, assura t'il d'une voix rauque.

Le medicomage lui adressa un regard attristé et exposa les faits. On avait déposé Alix mourante à l'entrée de l'hôpital, sans un mot. Tous se membres brisés, désarticulée comme un pantin. Une hémorragie interne faisait craindre le pire, une infection fulgurante faisait des ravages...il faudrait un miracle pour la sauver...et encore, en ce moment, où le monde sorcier se trouvait bouleversé par une lutte sanglante, on n'avait pas les recours pour sauver tout le monde...on donnait évidemment préférence à ceux qui avaient plus d'opportunités de s'en sortir.

Au fur et à mesure que le medicomage parlait Max se sentait envahi d'une rage folle, maudissant une fois de plus les sorciers et leurs embrouilles débiles.

Miss Blackstorm aura droit à tous les soins..aux meilleurs soins, je ferai n'importe quoi...

M.von Falkenberg, comprenez...ce qu'il faut ici, c'est un miracle!

Alors...je ferai en sorte d'en...avoir un!

Le Dr. Sanders secoua la tête, apitoyé. Il en avait vu trop de cas pareils, trop de familles désespérées. Aux miracles, cela faisait longtemps qu'il n'y croyait plus.

Max retourna auprès d'Alix faisant des efforts pour ne pas se mettre à pleurer éperdument.

Ne lâche pas prise, ma chérie...tu vas vivre...je t'en supplie, tu dois vivre!


Elle sembla réagir un peu à ses mots, ses merveilleux yeux bleu de nuit se fixèrent sur lui et ses lèvres remuèrent sans qu'un mot n'en sorte.

N'essaye pas de parler...garde toutes tes forces, mon amour. Je vais remuer ciel et terre pour que tu ais les meilleurs soins du monde...je ne te laisserai pas me quitter...

L'infirmière revint pour administrer des soins à la patiente et Max dut sortir. Il en profita pour envoyer plusieurs messages, les uns plus désespérés que les autres. À son père, imminent maître en potions, à son oncle Aloius, médicomage reconnu. À Tao'Chi. À Eve...

Karl Theodor fut le premier à répondre à cet appel au secours. Il ne perdit pas le temps d'envoyer un messager pour demander de quoi il s'agissait. Même si parfois il avait grand mal à comprendre la façon de vivre de son fils, il ne l'en aimait pas moins pour cela quoique le jeune homme semblait parfois mettre ce fait en doute. L'arrivée de telle éminence causa des remous, sa réputation le précédait et ouvrait toutes les portes. On le conduisit sans délai auprès de la patiente.

Max avait l'air d'un spectre. En quelques heures le désespoir semblait l'avoir miné, en voyant son père debout au seuil de la porte, il lâcha la main d'Alix et alla à sa rencontre.

Tu es venu...

Von Falkenberg, senior secoua la tête et l'enserra dans une accolade chaleureuse.

Tu as demandé mon aide, Maximilian et ton message ressemblait trop à un appel au secours comme pour ne pas réagir au plus vite. Maintenant calme toi et explique moi ce qu'il se passe.

Ainsi fut fait. Le grand maître en potions s'entretint longuement avec le Dr. Sanders et puis à sa grande surprise, son frère Aloius fit, selon son habitude, une fracassante entrée en scène. Karl Theodor se demanda quelle teneur avait eu le message de Max pour obliger son oncle à se déplacer avec tant de diligence. Plus tard, se présenta un élégant chinois, Tao' Chi. Max tenait sa promesse et avait réuni au chevet de la femme qu'il aimait les trois hommes susceptibles de l'aider. Ils se réunirent pour un long conciliabule avant de commencer à travailler intensément.

Tu devrais aller te reposer, Max
, recommanda son père.

Je veux rester ici!, s'entêta t'il, elle a besoin de savoir que je suis là.

Personne ne put le convaincre du contraire, il fallut qu'en début de soirée une jeune fille blonde comme les blés fasse son apparition, pour le distraire un instant de son désarroi. Eve avait reçu le message mais avait dû attendre la fin de sa journée de travail pour pouvoir le rejoindre en apportant le petit paquet remis par le joailler. Elle ne comprenait rien à ce qu'il se passait, c'était la première fois de sa vie qu'elle mettait les pieds à Ste. Mangouste et était un peu sidérée par tant de mouvement et ...de magie en action. Mais ce qui la bouleversa le plus, fut découvrir Max sous cette nouvelle facette, amoureux et désespéré, il était loin de ressembler à son insouciant instructeur.

Tu comprends que je ne pourrai pas continuer avec l'instruction...pas pour le moment du moins. Quand Alix ira mieux...

Il s'aferrait à cet unique espoir comme à une planche de salut. De peu servirent conseils ou ordres, il n'abandonna pas le chevet de la jeune femme. À peine s'il mangeait, dormait d'un œil, se réveillant en sursaut à chaque bruit pour minime qu'il fut.

Au bout d'une semaine, Alix répondait doucement aux traitements combinés. Tao'Chi était retourné à Singapour, l'oncle Aloius à Munich et son père chez lui. Il ne restait qu'a attendre que la nature poursuive son œuvre. On lui permit de l'installer plus confortablement à Stillworth House et ainsi, sans en être trop consciente, Alix quitta l'hôpital où d'autres l'avaient laissée pour y mourir.

Max s'était assoupi sans lâcher sa main. Ce fut une douce pression sur ses doigt qui le réveilla en une seconde. En relevant la tête, il vit Alix qui l'observait, attendrie. Amaigrie et pâle, mais parfaitement vivante.


Bonjour, mon amour...
, il baisa doucement ses lèvres, je t'aime...et non, ne me fais pas taire , je m'en fiche...je t'aime et tu es là!...
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Sam 13 Juin - 14:59

Une fine couche de brume recouvrait le lac. Tout était gris, était-ce la nuit ?
Abattue, elle était montée dans la barque et avait donné l’argent au passeur pour qu’il l’emmène loin de la douleur. Déjà l’esprit partait à la dérive, ne laissant que deux regrets sur l’autre rive. L’un, sans nom, perdu à jamais ; l’autre vibrant encore dans un cœur défaillant.
Un fil de sa robe accroché à une ronce la reliait à la berge sans qu’elle s’en aperçoive. Il se dévidait lentement au rythme de la gaffe du nautonier. Il tendait inexorablement vers le point de rupture. Le froid devenait de plus en plus mordant, le silence pesant.
Soudain, elle regarda sa main. Une étrange chaleur la lui caressait. Un son, une voix étouffée lui parvint à travers le brouillard :


Alix, mon amour...je suis là...

D’un effort suprême elle voulut répondre mais ne put qu’émettre un léger gémissement. Soulevant difficilement les paupières, elle le vit. Les traits chéris même troubles se penchaient sur elle :

*Max… Max, au secours !*

Des paroles incompréhensibles… une chaleur bienfaisante effleura ses lèvres. Sa main, sa main…

*Ne me lâche pas, Max j’ai tant besoin de toi !*

La suite de ses pensées vola dans le chaos total. Tantôt elle se voyait sourire à un homme sans visage, tantôt elle revivait les rires partagés avec Max. Parfois c’était une voix sifflante, inhumaine qui la faisait hurler. On la calmait, la couvait, la main de max accrochait la sienne, elle s’apaisait. A chaque fois qu’elle entrouvrit les yeux, elle le vit, là, attentif. Dans sa présence, elle puisa la force de surmonter son calvaire. Des inconnus lui prodiguèrent leurs attentions, la soulageant de multiples façons, mais le chemin vers la guérison serait long.
Un jour, il lui sembla qu’elle flottait. Les drogues l’abrutissaient tellement qu’elle ne se rendait pas compte qu’on la déplaçait vraiment. Il y eut encore des jours et des nuits puis, un matin, la douleur cessa complètement ; la conscience revint.
Pour la première fois depuis plus de 15 jours, sa vue était nette et, grâce à cela, elle le découvrit, fidèle au poste, assoupi à son chevet dans une chambre inconnue. Elle put sans souffrir lui serrer les doigts ce qui le fit se pencher sur elle immédiatement :


Bonjour, mon amour, je t'aime... et non, ne me fais pas taire, je m'en fiche... je t'aime et tu es là!...

Elle n’avait pas envie qu’il s’arrête, au contraire. Ces mots si doux lui avaient tant manqué. D’un soupçon de voix rauque, elle avoua ce qu’elle gardait jusque-là dans son cœur :

Je t’aime aussi, Max !

La rééducation s’opéra doucement. Mr Falkenberg se dépensa sans compter pour le confort de sa belle. Le thérapeute assigné aux soins, Max le choisit dans la gent féminine. Pas question qu’un autre mâle mette les mains sur l’épiderme d’Alix ; il se réservait ce privilège et ne s’en privait pas, même si ses frictions étaient plutôt des caresses qu’un massage efficace. Aux premières heures d’exaltation de se retrouver en amoureux, succéda une très rude période.
Tous les jours, le jeune homme dut inventer une nouveauté pour la faire rire ou au moins sourire. L’humeur de Miss Blackstorm était une vraie montagne russe. Des hauts et des bas permanents… ce n’était pas facile ni pour l’un ni pour l’autre. Des cauchemars horribles la secouaient parfois la nuit, la laissant vidée de substance au matin. Ou alors elle s’emportait sur son état semi larvaire, bouillonnant de rage avant de fondre en larmes.


Je ne suis plus pareille ! Il m’a brisée ! Il aurait mieux valu que je meure !

Le pauvre Von Falkenberg était aux cents coups quand elle était dans cet état. Il se montrait d’une patience d’ange, d’une gentillesse extrême. Il loua une chaise roulante pour égayer la jeune femme que sa séquestration rendait morose. Les promenades au parc magnifique qui agrémentait l’hôtel particulier rendirent quelques couleurs aux joues blafardes de la convalescente. Habituée à de longs intervalles solitaires, la sollicitude permanente de Max lui tapait malheureusement souvent sur le système nerveux rendu très fragile. Quand ça débordait, elle explosait :

Mais fiche-moi donc un peu la paix ! J’ai pas besoin d’un oreiller de plus ou d’un verre d’eau ! Je veux courir, danser… t’aimer.

Tout ce qu’elle avait à portée de main volait dans les coins. Après la colère, venaient pleurs et regrets :

Pardon, pardon d’être ainsi ! Je… je suis un tel fardeau pour toi, mon amour ! Regarde-moi… Je n’ai aucune force, je ne sais pas faire trois pas sans aide avant d’être épuisée… j’en ai marre.

Ce soir-là, la tempête fut plus forte encore. Cette fois, Max n’y tint plus, ses nerfs aussi étaient trop tendus. Il claqua la porte et partit faire une longue balade solitaire qui permit à l’un comme à l’autre de faire le point.
Quand il revint s’enquérir d’elle, Alix était à nouveau calme. Elle le contempla avec le sourire d’un enfant fautif :


Max… ça ne peut plus durer ainsi. Je t’aime, tu le sais mais… nous sommes trop souvent ensemble… Tu as besoin d’air… et moi aussi. Ramène-moi chez moi, je t’en prie. Mes elfes m’aideront, la masseuse viendra tous les jours, je te promets d’être sage. Va voir Eve, j’ai vu la lettre qu’elle t’a envoyée. Elle a plus besoin de toi que moi actuellement.

Même si cette solution radicale n’enchantait pas Von Falkenberg, il devait admettre qu’un changement leur ferait du bien à tous les deux.
Après de touchants adieux et promesses de se contacter tous les jours, Alix retrouva ses quartiers. Max n’était pas encore à Londres, qu’elle avait roulé le fauteuil jusqu’à son laboratoire privé après une visite à la serre où elle salua ses chéries en leur prélevant diverses substances. La nuit y passa. Encombrée par les roues, Alix renversa parfois des fioles. Cependant, elle garda sa concentration intacte.
Au petit jour, une solution brunâtre était née. Elle devrait reposer trois jours avant d’être absorbée sans danger. Ce temps Alix l’occupa en exercices intensifs. Monter et descendre l’escalier, marche à marche était un effort terrible. La masseuse ne viendrait pas, ses chères plantes sauraient mieux que cette femme rendre leur souplesse aux articulations raidies et des forces aux muscles fondus. Aussi Miss Blackstorm, entre deux rampes d’escalier, passa-t-elle de longues heures étendue nue par les soins de Gorgol sur un lit de feuillage aux vertus extraordinaires. La première grande victoire vint quand elle put, seule, regagner le fauteuil roulant. La potion était prête, elle l’avala sans sourcilier. Une langue de feu la traversa toute. Chaud moment qui valut la peine. Son miroir lui révéla un teint plus rosé, des membres plus arrondis. Une énergie nouvelle circulait dans ce corps régénéré.
Tous les jours, comme promis, elle communiqua à Max l’évolution de sa santé sans pour autant lui en dévoiler les vrais progrès. Le ton de ses missives était suffisamment enjoué pour freiner ses inquiétudes et éviter qu’il débarque inopportunément.
Son petit plan mijotait gentiment. Il lui fallut encore deux jours complets avant que tout soit prêt. L’impatience l’enflammait lorsqu’elle brandit sa baguette :


Spero Patronum

La splendide panthère de chine se matérialisa :

Va ! Dis à Max que je l’attends à midi, si cela lui convient.

Le patronus évaporé, Alix prépara à sa petite mise en scène. Le repas serait parfait, il ne restait qu’à égrener le temps. Merlin quelle était nerveuse.
Vêtue d’une robe légère, en raison de la chaleur du plein été, elle installa le fauteuil roulant sur le perron donnant sur l’allée de gravier menant à la grille. A l’heure pile, Max transplana. Ils restèrent là à se regarder, il avait l’air si inquiet. Elle ne put se contenir plus longtemps et un sourire radieux illumina ses traits tandis qu’elle se levait et courait se jeter dans les bras du jeune homme stupéfait :


Je suis guérie, tout à fait guérie ; je t’aime.
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Mar 16 Juin - 23:08

"Je t'aime aussi, Max!"

Il n'en demandait pas plus. La tension accumulée pendant ces journées d'angoisse sembla se dissiper comme par magie. Oubliées les longues nuit de veille, la fatigue absurde qui l'abattait. La vie avait de nouveau un sens. Alix.

Comme à tout ce qu'il faisait, Max se dévoua corps et âme à la totale récupération de la jeune femme. Certes elle avait gagné la partie à la Mort mais pas sans mal. Son corps meurtri devait être rééduqué et cela demandait temps et patience....et celle ci n'était pas une des vertus les plus marquées d'Alix, pas en cette situation...elle voulait tout, pour la veille si possible.

Je ne suis plus pareille ! Il m’a brisée ! Il aurait mieux valu que je meure !

Max essayait de la calmer, lui assurant qu'elle réussirait à redevenir la même qu'avant mais parfois tout son amour ne parvenait à écarter la dépression qui menaçait.

Tao'Chi, avec qui il parlait longuement au téléphone, lui assurait que c'était la réaction normale. Une jeune femme qui avait été si pleine de vie et énergie, acceptait très difficilement de vivre prostrée, dépendant de l'aide de son prochain...et pour les effets, son prochain le plus proche était Max. Il subissait patiemment les hauts et bas de ce caractère passionné et véhément. Elle l'envoyait au diable, il l'acceptait, jusqu'au soir où toute maitrise envolée, Alix fit valser contre les murs et contre lui, tout ce qui lui tomba sous la main. Max dut faire un effort pour ne pas réagir de mauvaise façon et préféra s'en aller en claquant la porte comme un forcené. Il n'alla pas très loin mais resta un très long moment à contempler les étoiles, se demandant comment allait finir cette histoire. Encore une fois, les sages conseils de son ami chinois l'aidèrent à rasséréner son esprit.

Alix était aussi plus calme quand il la rejoignit. La décision prise par la jeune femme ne le surprit qu'à moitié:


Max… ça ne peut plus durer ainsi. Je t’aime, tu le sais mais… nous sommes trop souvent ensemble… Tu as besoin d’air… et moi aussi. Ramène-moi chez moi, je t’en prie. Mes elfes m’aideront, la masseuse viendra tous les jours, je te promets d’être sage.

Il n'y croyait pas trop mais c'était à peu près la même chose que le bon sens et les prudents conseils de Tao'Chi dictaient.

Va voir Eve, j’ai vu la lettre qu’elle t’a envoyée. Elle a plus besoin de toi que moi actuellement.

Max essaya de protester mais ne pouvait que se plier à sa demande, qui ressemblait assez à une exigence...mais il savait sciemment que discuter avec Alix ne donnerait rien de bon.

Ça ne me rend pas fou de joie mais oui...je crois que cela nous fera du bien. Ces derniers temps ont été un peu...euh, tendus!. Tu es aussi indépendante que je le suis moi même...et aussi têtue...mais combien de temps durera cela?

Il l'avait encore dans ses bras mais ressentait déjà les affres de son absence. Elle eut beau promettre lui écrire tous les jours, Max savait que ce temps sans elle lui semblerait éternel.
La mort dans l'âme, il la ramena chez elle le lendemain. Une longue attente commençait.

À lui de voir en quoi occuper son temps. Pendant quelques heures, il vaqua comme âme en peine mais peu à peu son caractère énergique prit le dessus.
Ce n'était pas le travail qui manquait. Il n'eut qu'a allumer son ordinateur pour se rendre compte que le monde avait continué à tourner alors qu'il orbitait autour d'Alix.

Se tuer au travail lui sembla une alternative acceptable pendant les jours qui suivirent. Enfermé dans son bureau, il piochait à peine dans les plateaux que lui apportait religieusement Mrs. Potts, héritée en même temps que la maison. La plupart des fois, il s'endormait face à l'écran pour se réveiller en sursaut après peu d'heures d'inconfortable repos. Quand il le faisait dans son lit, le sommeil le fuyait misérablement , les heures se passaient à penser aux moments partagés avec Alix ou à repasser toutes les manières possibles de la convaincre de quitter son Maître...

Retrouver Eve l'apaisa un peu et il s'adonna à son instruction avec une véhémence parfois démente voulant récupérer le temps perdu. La jeune fille ne s'en plaignait pas au contraire, en elle, Max trouva un pilier de force et volonté où s'appuyer.

Revoir Stéphanie n'entrait d'aucune façon dans ses plans mais une lettre de Ny'ala pour la jeune femme le poussa à se rendre chez. Une visite très édifiante qu'il oublia le lendemain...quand le patronus d'Alix se présenta pour lui signifier que celle ci l'attendait à midi.

Ses lettres quotidiennes avaient été évasives quant aux progrés qu'elle pouvait faire et il craignait n'importe quoi en se préparant pour transplaner au manoir...la surprise fut de taille!

Alix l'attendait sur le perron, installée dans son fauteuil roulant. Pendant un instant Max sentit le cœur lui manquer...puis elle sourit et se levant courut se jeter dans ses bras.


Je suis guérie, tout à fait guérie ; je t’aime.

Il croyait rêver en la serrant dans se bras, l'embrassant à perdre haleine, à l'écouter rire, à la regarder esquisser des pas de danse, euphorique, radieuse. Heureuse comme il ne l'avait jamais vue. Il aurait pu pleurer de soulagement.

Des heures de délirante folie s'écoulèrent, se cherchant et se retrouvant, isolés du monde par cet amour déferlant et merveilleux qui les unissait à chaque instant plus. Passion et tendresse se conjuguant en parfaite harmonie.


...

Max la suivit des yeux quand elle sortit de la mer et avança lentement vers lui, souriant, malicieuse.

Quelques jours au soleil avaient faits des miracles. Disparues pâleur et cernes. Oublié le cauchemar, ils récupéraient forces et entrain en se prélassant, en tout bonheur et dolce farniente, au bord d'une mer étrangère, limpide et chaude.

Ils étaient partis, le lendemain de leur retrouvailles, sur un coup de tête. Sans penser. Sans s'encombrer de bon sens. Il leur suffisait d'être ensemble.

Alix s'allongea près de lui et posa la tête sur son épaule. ll caressa lentement ses cheveux et déposa un baiser sur ses lèvres salées.

Ne retournons jamais là bas, Alix...allons courir le monde...ayons une vie pour nous...

Elle restait en silence alors il se releva sur un coude et la regarda, se noyant dans ses yeux couleur de nuit, de la même tonalité du saphir qui scintillait à sa gorge.

Alix...épouse moi!
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Jeu 18 Juin - 21:04

Qu’est-ce que le bonheur ? Jamais Miss Blackstorm n’avait eu à se poser la question jusqu’à ces instants inoubliables. Sa petite comédie avait fonctionné à la perfection. Max, d’inquiet, était devenu rayonnant en la réceptionnant dans ses bras. Ils avaient tant hâte l’un de l’autre que le gazon de l’entrée leur servit de couche temporaire avant de passer à des draps soyeux et frais.
Ivresse des sens, paix de l’âme. Être avec Max, se jouer de lui autant qu’il se jouait d’elle l’enivrait en lui faisant oublier tout le reste.
Rassasiés de plaisirs, ils trouvèrent néanmoins le chemin de la salle à manger où ils se dévorèrent encore entre deux bouchées nutritives.
L’idée de Max la prit de court : un voyage improvisé. Pourquoi pas ? Elle en avait tellement assez d’être cloîtrée !
Un sac chacun, hop, portoloin… très loin…
S’aimer, s’alimenter, se baigner, et on remet ça… Que demander de plus ?
Deux jours, trois jours sous le soleil généreux rendirent souplesse et fermeté à l’épiderme d’Alix qui bronzait doucement.
La natation était son sport favori. Elle s’y adonnait plusieurs fois par jour sans souci des requins qui la trouveraient indigeste grâce au répulsif déversé dans l’eau avant la baignade.
La mer… Chaque fois qu’elle y plongeait, Alix redevenait une entité primitive qui retournait à la source même de la vie.
C’était ça le bonheur : être vivante et ne pas l’être seule. Max aussi était bien en vie et le lui prouvait ardemment. Mais quel ciel serein ne comporte-t-il aucun nuage ?
De retour sur la plage où il l’attendait, souriant en la regardant s’approcher puis se lover contre lui, il débita en l’embrassant :


Ne retournons jamais là bas, Alix...allons courir le monde...ayons une vie pour nous...

Comme on entend la mer dans un coquillage, Miss Blackstorm perçut une sorte d’écho lointain. Un autre homme, un jour, lui avait tenu un tel discours… Puis, yeux dans les yeux une déclaration fulgurante :

Alix...épouse moi!

On lui aurait expédié un volta que la jeune femme n’aurait pas sursauté davantage. D’un coup de reins, sourcils froncés, elle se redressa :

Tu ne parles pas sérieusement, Max. Ne mens pas, je le vois à ta tête. Pourquoi me proposer un truc aussi dément, si tu n’en crois pas toi-même le premier mot. C’est hors de question ! Je suis bien avec toi. Tu as l’air bien avec moi. Si demain tu te lasses, je ne te pleurerai pas, est-ce clair ? Tu es libre actuellement de faire ce que tu veux avec qui tu veux quand tu veux ! Le mariage est quelque chose de sérieux à mes yeux. Ça t’étonne si je suis vieux jeu ? Si tu me connaissais, tu comprendrais mieux !

Le charme de l’instant était brisé. Sans un mot de plus, ramassant son essuie de bain, Alix regagna le coquet pavillon qui les recevait depuis quelques jours. Furieuse ? Non… Déçue ? Peut-être. Tracassée, sûrement.
Si une longue douche tiède la débarrassa du sel collé à son épiderme, ses idées ne continuèrent pas moins à tourner. Rincée, sa chevelure soyeuse sécherait toute seule. Elle aurait voulu que cette cape humide rafraîchisse aussi la bouilloire de sa cervelle. S’installant sur le hamac à l’ombre des palmiers, sans se soucier du devenir de Max, elle ferma les yeux.


*Que veut-il de moi, en définitive ? Et moi, qu’est ce que je veux ?*

Jusque-là, elle ne s’était posé aucune question sur cette relation, prenant les choses au jour le jour, n’ayant pas envisagé une seconde que cela soit durable. Max était là ? Tant mieux. Il partait ? Tant pis. Quelqu’un de l’extérieur aurait jugé qu’Alix n’était pas amoureuse. Il aurait eu tort de penser ça. Cette jeune femme particulière ne pouvait aimer que de façon singulière. Le don total de soi, ne faire qu’un avec les idées de l’autre n’entraient pas dans sa ligne de conduite. Si l’on agressait Von Falkenberg, elle le défendrait tout comme il le ferait pour elle. Mais l’asservir ou être son jouet, ça jamais !
Il n’avait pas réellement l’intention d’en faire sa compagne de vie, elle en était persuadée. Et elle ? Avait-elle réellement besoin de lui ? Non… et oui ! Dualité dérangeante qu’elle préféra mettre en veilleuse pour l’instant.
Une douce brise venant de l’océan, la berça ; dans le sommeil, elle sombra.


Des lumières, des chants joyeux, des rues animées, Alix riait. Un hurlement de freins, son propre hurlement… le noir. Chaos, désordre, souffrances. Elle se fracassait contre le mur d’une cellule, rebondissait, se déchirait !

*Reviens !* siffla une voix nasillarde. *Reviens chez les tiens !*

NON ! SORTEZ, SORTEZ !

Alix se débattit tellement qu’elle se retrouva toute bête, par terre. Une main l’aida à se relever. Claquant des dents, choquée, elle n’osa pas regarder Max :

Il… Il est entré dans ma tête ! Je… Je rentre, je le dois.
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Lun 22 Juin - 19:30

Vexé? Déçu? Il ne le savait pas exactement. Pour un homme qui n'avait songé, de sa vie, demander une femme en mariage c'était toute une première...recevoir un non si véhément en guise de réponse était un peu dur à encaisser surtout qu'Alix n'y alla pas de main morte à l'heure d'exposer ses raisons.

Pourquoi me proposer un truc aussi dément, si tu n’en crois pas toi-même le premier mot. C’est hors de question ! Je suis bien avec toi. Tu as l’air bien avec moi. Si demain tu te lasses, je ne te pleurerai pas, est-ce clair ? Tu es libre actuellement de faire ce que tu veux avec qui tu veux quand tu veux ! Le mariage est quelque chose de sérieux à mes yeux. Ça t’étonne si je suis vieux jeu ? Si tu me connaissais, tu comprendrais mieux !

Il ne pensa même pas à ouvrir la bouche, estomaqué par cette façon si directe de lui faire assumer la réalité. Il n'avait pas supposé qu'elle fondrait d'amour en disant que oui. Un peut être attendri aurait été acceptable mais ces mots étaient presque blessants. Soit, il n'était pas prêt pour le mariage mais de là à juger sa demande comme de la démence...c'était aller un peu loin. Que signifiait il pour Alix?

*Pas le grand amour en tout cas...elle ne peut pas l'éviter...elle pense..à l'autre! T'es fichu, Max...*

Sans ajouter un mot la jeune femme se leva et prit le chemin du pavillon, le laissant à ses réflexions. Et il faut dire que ça allait bon train, de ce côté là!

*Qu'est ce qu'il t'a pris de dire ça!? Tu as perdu la tête...Toi, te marier?...Ben pourquoi pas? Je l'aime...elle n'est pas une aventure comme tant d'autres...non, Alix n'est pas que cela...mais bien sûr...se marier avec un type comme toi...*

Il débattit avec sa conscience pendant un bon moment encore avant de se lever à son tour et entreprendre une longue balade sur la plage. Normalement, la proximité de la mer l'aidait à réfléchir et à se calmer...Alix avait été très claire. Pas d'engagements. Cela durerait tant que cela voudrait durer. S'il voulait prendre la clé des champs, elle n'était pas disposée à en souffrir et encore moins à lui demander de ne pas le faire. Serait il capable, lui, de la laisser partir de la même façon? Réponse unique à cela: non! Il tenait trop à elle, il était même disposé à la partager avec ce fantôme qui s'interposait entre eux, à subir ses mélancolies soudaines quand un souvenir quelconque l'assaillirait. Il était prêt à affronter n'importe quoi pour la mettre à sauf de ce maître tout puissant qui ne ferait que la détruire. Et sa précieuse indépendance? Ce besoin vital qu'il avait de courir le monde pourrait il être maté!? Pourquoi ne pas le partager? Une fois qu'Alix prendrait goût à la véritable liberté, elle ne pourrait plus s'en lasser...ou du moins, c'est ce que Max pensait.
C'était donc ça, l'amour tant vanté? Cette nécessité presque irrationnelle de garder la personne aimée à n'importe quel prix? Oui, ce devait bien être ça!

Alix s'était endormie dans le hamac, bercée par la bruit des vagues et la douce chaleur...mais son sommeil n'était pas paisible comme put le constater Max en la voyant se débattre contre Merlin sait quels démons qu'elle enjoignait de sortir. Un cauchemar. Il n'arriva pas à temps pour lui éviter la chute mais s'approchant, l'aida à se relever. Elle tremblait pour de bon.

Ce n'était qu'un mauvais rêve!, assura t'il sans trop y croire en la serrant dans ses bras, jamais il ne l'avait vue en proie d'un émoi pareil.

Il… Il est entré dans ma tête ! Je… Je rentre, je le dois.

Pas besoin d'être un génie pour deviner de qui elle parlait.

Maudit soit il!, grommela t'il en allemand, sachant que rien ni personne n'arrêterait Alix.

Elle avait peur. Non sans raison. Ils savaient tous deux de quoi était capable le lord des Ténèbres. Il essaya de la calmer et de se calmer lui même. Rentrer ne le tentait guère, la laisser le faire seule, encore moins. Raisonner, impossible. La mort dans l'âme, il la suivit dans ce retour en catastrophe.

Je serai chez moi. Tu sais bien où c'est. Rejoins moi quand tu auras...fait ce que tu auras à faire. Je t'aime, Alix...ne l'oublie jamais!

Incapable de partir comme si rien, il l'enserra dans une étreinte désespérée , l'embrassant comme s'il s'agissait de la dernière fois.

Reviens à moi, mon amour...je serai là, à t'attendre!

Karl Theodor von Falkenberg se trouvait dans la bibliothèque quand son fils y transplana, la mine défaite. Sans besoin de poser des questions, il devina que le jeune homme venait de passer un mauvais moment.
Depuis sa mission de sauvetage à Ste. Mangouste, M. Von Falkenberg n'avait eu cesse de penser à cette histoire. Alix Blackstorm n'était pas une inconnue pour lui, elle avait été son élève à Durmstrang, longtemps auparavant. La demoiselle avait toujours été un être singulier. Rien de quoi trop s'étonner en savant qu'elle était la petite fille de Calista Blackstorm, une femme froide, arrogante, calculatrice, vouée corps et âme au côté sombre. Quand il avait appris la mort de son fils et sa bru, von Falkenberg n'avait eu nul besoin d'écouter les rumeurs pour être fixé sur le rôle qu'avait joué la dame Blackstorm. Qu'elle ai pris l'éducation de sa petite fille sous sa férule n'eut rien d'étonnant, que l'enfant suive docilement la voie tracée...non plus. Une petite enquête lui avait permis, sans problème, de découvrir quelles étaient les activités de la demoiselle. Ni plus ni moins que lieutenant du Lord Noir. Une mangemorte sans marque, soupçonnée de plus de vilénies qu'une âme noble n'en peut admettre...or cette femme avait jeté son dévolu sur son fils...et Karl Théodor von Falkenberg n'était pas prêt à laisser passer cela...non sans avant avoir eu un long entretien avec Max.

Te voilà enfin!

Max esquissa un maigre sourire.

Je ne savais pas que tu serais là, Papa...sinon, je serais venu avant. Quel bon vent t'amène? Une nouvelle conférence?

Il n'en était rien. Le semblant sérieux de son père ne laissait prévoir rien de bon mais il fit semblant de n'avoir rien remarqué et lui offrit à boire, en parfait maitre de céans, tout en posant des questions sur la famille. Sa mère allait elle bien? Et ses sœurs? Ses neveux et nièces? Il s'enquit même de la santé de ses beaux frères qu'il ne voyait depuis des siècles. Il aurait pu pérorer des heures si son père ne l'avait fait se taire, agacé.

N'essaye pas de me leurrer, Max...tu devines bien quelle est la raison de ma présence ici!

Il se passa la main dans les cheveux, signe sans équivoque de son énervement , en prenant place dans un fauteuil face à son père. Il avait su que ce moment arriverait tôt ou tard mais espéré que ce serait le plus tard possible. Mais il se garda bien d'ouvrir la bouche, laissant à son père le loisir de poursuivre avec ce qu'il aurait à dire.

Je ne me suis jamais mêlé à ta vie, Maximilian. J'ai respecté ta décision de vivre comme bon te semblerait. Tu veux vivre comme un moldu, ainsi soit il. Si tu veux risquer ta peau en conduisant leurs voitures à des vitesses suicides ou en volant leurs avions, c'est ton affaire même si tu nous en vois mortifiés.

*Ce sera déjà ça de gagné!*

Mais que tu fréquentes une mangemorte notoire. Que fasses étalage de tes sentiments envers elle au point de te mettre en évidence face au monde...laisse moi te dire, que cela va trop loin!

Max remua dans son siège prêt à riposter mais le regard acéré de son père le convainquit de rester en silence.

J'ignore comment tu as pu faire semblable rencontre . Je ne veux pas penser que poussé par cette curiosité malsaine qui semble toujours dominer ta vie, tu n'ais voulu connaître de plus près la magie noire et ses défenseurs.

*Diables...mon père pense que je veux devenir mangemort!?*

Parce que cela serait tout à fait inadmissible pour nous. Tu es un Von Falkenberg, ne l'oublie jamais...un écart de cette nature serait...

Là, Max se rebiffa.

Serait quoi, père? Tu me déshériterais? Mon nom serait rayé des annales de la famille? Si c'était le cas, tu te doutes bien que cela ne me ferait rien...mais non, sois tranquille, je ne songe pas devenir mangemort. J'aime Alix, cela ne veut pas dire que je sympathise avec sa cause. Je ferai n'importe quoi pour l'en séparer...

On n'abandonne pas les mangemorts, Maximilian...cela, tout le monde le sait. On connait assez d'histoires macabres à ce sujet. Et cette jeune femme occupe un rang de prédilection auprès de son Maitre...et je sais bien de quoi je parle.

Tu as ouvert une enquête?

Tu es mon fils, Maximilian et je te connais assez bien pour savoir que cette fois il ne s'agit pas d'une amourette quelconque...de là mes craintes. Cette femme peut être ta perte...Voldemort fera jusqu'à l'impossible pour t'attirer dans ses rangs.

Cette idée l'avait affleuré plus d'une fois, mais il ne voulait pas penser qu'Alix se servirait de ses sentiments pour le réduire à ce service infâme...ça jamais! Il en était sûr.

M. von Falkenberg n'était guère dupe de ces pensées.

Voldemort se servira d'elle, Max...il l'a toujours fait. Cette pauvre femme n'est qu'une de ses victimes. Livrée à lui, sans aucune défense. Elle a été élevée dans la croyance qu'il n'existe rien de meilleur au monde que le servir. Sa grand-mère en est la coupable, maudite soit elle.

C'était bien la première fois de sa vie que Max entendait son père maudire quelqu'un avec tant de véhémence.

Tu la connaissais...sa grand-mère, je veux dire?

Oui...mais c'est surtout son fils, Alexander et sa femme Cécile, que je connaissais bien...un couple charmant. Peu de personnes le savent, mais il a eu le courage de braver les mangemorts, il travaillait de connivence avec le Ministère et aurait réussi un grand travail s'il n'avait été trahi...par sa propre mère. Sa femme et lui ont été exécutés, on dit que la vieille y a été présente. Le reste tu le devines.

Ce n'était pas trop dur. Il écouta sans interrompre jusqu'à ce que son père ait dévide l'écheveau de son histoire. Il n'omit pas un détail. À croire que l'illustre maitre en Potions avait plus d'une source de confiance pour alimenter ses informations. Malgré lui, Max entendit parler des multiples exactions de sa belle, de ses dangereuses connaissances en matière potions et poisons. Mais ce qui retint définitivement son attention fut un sombre épisode d'enlèvement sur la personne d'un auror...de quelqu'un qu'il connaissait bien, ce qui est plus: De Brent. Se valant d'artifices tordus Alix aurait séquestré l'auror, le contraignant à entrer au service du Lord et à recevoir la Marque...

Selon ce qu'on dit elle y a bellement réussi. De Brent est bien devenu un des leurs...un des meilleurs. Ils formaient un duo imbattable au combat et selon les rumeurs ce n'était pas la seule chose qu'ils partageaient...

Max sentit son estomac se nouer.

Et...qu'est il...devenu? C'était mon camarade de classe...

Il a disparu mais est vivant, caché quelque part...on travaille à sa soi disant réhabilitation. Une cause difficile, si tu veux mon avis...je me demande comment ses avocats pensent convaincre le Magenmagot. Il a vécu un an auprès de cette femme et pas précisément comme son prisonnier. Comprends Max...Alix Blackstorm est plus dangereuse que tu ne veux le croire, elle est capable de n'importe quoi...pour servir son Maître!

Il se leva, incapable de rester une seconde de plus sans bouger.

Je l'aime, père...rien ne me fera renoncer à elle...et Alix ne ferait jamais quelque chose pour me faire du mal. Je le sais. Tu la connais mal...c'est une femme merveilleuse...qui a eu une vie malheureuse. On saura s'en sortir. Je l'ai déjà tirée des griffes de la Mort...je ferai l'impossible pour la libérer de celles de Voldemort!

Von Falkenberg père secoua la tête, dépité. En toute évidence ses conseils arrivaient tard...trop tard. Max avait élu le chemin à suivre et il savait que ce serait presque impossible de le faire un jour changer d'avis...il était aussi têtu que tous ces ancêtres!

Longtemps après le départ de son père, Max resta là, à penser. À tourner toutes ces informations dans sa tête, les laissant s'ordonner et prendre forme. Peu à peu, le puzzle se mettait en place...un fantôme ressortait de l'ombre, un visage avait un nom...

Il attendit...sans avoir conscience du temps écoulé...jusqu'à entendre le bruit certain d'un transplanage...








Dernière édition par Max B. von Falkenberg le Mer 24 Juin - 15:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Mer 24 Juin - 0:34

Rentrer en Angleterre, y affronter… ses « amis » n’enchantait pas Miss Blackstorm. Que pouvait-elle faire d’autre ? Si elle ne répondait pas à l’appel de son maître, il la traquerait comme un vulgaire animal.
Merlin sait comment – avec ses pouvoirs on pouvait s’attendre à tout – il avait appris qu’elle s’était remise des affreux traitements infligés. Maintenant, il la réclamait auprès de lui… Sûrement pas pour s’excuser… Le pourquoi demeurait un mystère assez inquiétant. Pourtant, vu sous un certain angle, Alix se persuada qu’elle ne risquait pas grand-chose dans l’aventure. Si Voldemort avait voulu sa mort, elle ne serait déjà plus de ce monde depuis un bout de temps.
Donc, il désirait quelque chose de sa part, ce qui était rassurant en soi.
Après un retour en catastrophe chez elle, ce furent des adieux touchants :


Je serai chez moi. Tu sais bien où c'est. Rejoins-moi quand tu auras...fait ce que tu auras à faire. Je t'aime, Alix...ne l'oublie jamais!

Elle l’oublierait si elle y était forcée mais ferait tout pour ne pas en arriver là pour autant qu’on lui en laisse l’opportunité.

Repaire du mage noir cinq minutes plus tard

Lorsqu’elle se présenta aux grilles celant la bâtisse antique où se réunissaient les adeptes du Seigneur des Ténèbres, celles-ci s’ouvrirent seules. D’autres qu’Alix auraient probablement tremblé en souvenir de la raclée magistrale appliquée… Pas elle. Dire qu’elle était sereine serait néanmoins pousser loin le bouchon. D’un pas décidé, tête haute, elle parcourut l’allée mal entretenue qui ralliait la maison au travers un parc en pagaille. Si tout de l’extérieur donnait l’aspect d’un délabrement poussé, sitôt la lourde porte en chêne franchie, on pénétrait dans un autre domaine. Propre, net, le mobilier fleurant l’encaustique, un luxe sévère accueillait le visiteur.
A peine dans le hall dallé de marbre noir, Alix fut hélée :


Par ici, chère amie !

Cette vois féminine ne lui était pas étrangère. A plusieurs reprises elle avait eu l’occasion d’en côtoyer la propriétaire : Miss Alicia Evergreen. Poussant le panneau entrouvert d’où provenait l’appel, le lieutenant de Voldemort engloba la pièce du regard. Le salon d’apparat quasi monacal dans la rusticité de l’ameublement était réchauffé par la présence d’une belle flambée dans l’énorme cheminée ouverte. Assises sur des fauteuils à haut dossier deux jeunes femmes sourirent à son entrée.

*Des vipères souriraient plus aimablement…*

Dupe à aucun moment de cette amabilité de pacotille, Alix consentit à prendre place sur un troisième siège près du foyer.

Nous vous attendions, susurra Alicia.

Aurais-je du retard ?

Certes pas ma chère. Miss Darena Broboff et moi-même étions juste impatientes de vous rencontrer. C’est que nous avons tant entendu parler de vous et de vos… exploits.

Aucun signe extérieur ne pouvant trahir ses remous internes, Miss Blackstorm demeura impavide malgré le signal d’alarme qui se déclencha en elle.

*Ils savent… Ils savent tout…*

L’autre prétendit manquer à tous ses devoirs d’hôtesse occasionnelle et fit léviter un plateau garni de liqueurs et biscuits. Politesse oblige, Alix se servit. La jeune Darena fit de même en gloussant sottement ce qui lui valut un regard courroucé d’Evergreen.

Vous vous demandez sans doute pourquoi notre maître a voulu vous convier chez lui. Oh ! Il s’excuse, au fait, il est retenu ailleurs. C’est pour cette raison qu’il nous a chargées, notre amie russe et moi-même, de vous recevoir à sa place. En fait, il a une mission très… particulière à vous confier. Devinez-vous laquelle ?

Tant de sucre dans ces paroles en était écoeurant. Ses vis-à-vis la guettaient des yeux comme deux chattes une souris. Soutenant ces regards alléchés, Alix croqua un biscuit d’un petit coup sec des incisives avant d’avaler le liquide ambré de son verre :

Je m’en doute ! Quels sont les termes du contrat ?

Ce qu’on lui révéla ne fit que confirmer ses déductions. Moins d’une demi-heure plus tard, elle vidait les lieux.
Pourtant elle ne transplana pas immédiatement à l’hôtel privé de Von Falkengerg. Quelques courses étaient indispensables avant de s’y rendre.
Le chemin de traverse la compta bientôt au nombre de ses visiteurs. Emplettes faites, elle rejoignit Max chez lui.
Merlin qu’il embrassait bien ! A croire qu’elle s’était absentée des jours !


Je suis entière, tu vois ! Il n’y avait rien à redouter.

La serrant contre lui, le jeune homme la guida jusqu’au divan où il ne la lâcha pas en attendant qu’elle lui raconte ses aventures.
Miss Blackstorm réclama d’abord un whisky et une cigarette avant de se mettre à chanter d’un ton enjoué :


Tout s’est parfaitement déroulé. En fait, j’ai une opportunité à saisir : je peux devenir bras droit du Seigneur ! N’est-ce pas formidable ?

Max ne semblait pas goûter le sel de ses propos, ni partager son enthousiasme.

Je sais que tu voudrais me voir quitter le Lord. C’est hélas impossible. Comme je n’ai pas l’intention de t’abandonner non plus, la solution est simple : rejoins-nous, Max !

Wow, bel emportement ! Encore mieux que ce qu’elle avait imaginé.

Arrête de vociférer, je ne suis pas sourde ni idiote ou demeurée. Tu dis m’aimer Max… Jusqu’où va ton amour pour moi ? Irait-il… jusqu’à ce « petit » sacrifice ? Ma vie est en jeu, je ne te le cache pas. Ou je reviens avec toi, ou je meurs… Ils ont empoisonné les boissons et biscuits servis. Si je te ramène d’ici 24 heures, on me donnera l’antidote. Sinon… C’est mon cadavre que tu tiendras dans les bras.

Là-dessus, elle se leva, vida son verre d’un trait et effleura la joue de son bel amant dans une tendre caresse.

Je rentre chez moi. Sherkan me manque, mes plantes aussi. Je t’avais dit qu’ils étaient sans pitié. Réfléchis, mon chéri. Réfléchis bien.

Elle ne se laissa pas arrêter, son mouvement pivotant s’exécuta parfaitement. Elle s’évapora.
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Mer 24 Juin - 23:32

Parfaite. Belle. Intacte. Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, Max la prenait dans ses bras, l'embrassant à en perdre haleine. Intense soulagement. Confirmation de ce qu'il savait déjà...Alix était devenue tout pour lui. Rien que la voir, la toucher rassurait son cœur et son esprit...avec elle, l'horizon ne serait pas la limite.

Je suis entière, tu vois ! Il n’y avait rien à redouter.


Elle se moquait un peu de lui mais il s'en fichait comme d'une guigne...il était heureux, que vouloir de plus...mais même tout le bonheur du monde ne lui ôtait toute sa perspicacité. Alix semblait tranquille...définitivement trop tranquille pour quelqu'un qui vient de s'entretenir avec ceux qu'elle craignait quelques heures auparavant.

Tu es sûre que tout va bien?

Elle le rassura d'un sourire resplendissant en demandant un whisky et une cigarette. Max s'empressa de lui faire plaisir non sans laisser de l'observer. Bue la première gorgée et tirée la première bouffée, la jeune femme se tourna vers lui pour déclarer d'un ton presque badin:

Tout s’est parfaitement déroulé. En fait, j’ai une opportunité à saisir : je peux devenir bras droit du Seigneur ! N’est-ce pas formidable ?

Max faillit reverser sa propre boisson. Il arqua un sourcil, cet aveu le prenait de court. Il la savait prise par cette cause qu'il abhorrait mais pas au point de se réjouir de cette façon et le lui dire si fraîchement.

Je suppose que tu veux te ficher de ma poire! C'est ça, non?...parce que sinon, c'est d'assez mauvais goût!

Mais évidemment ce n'était pas le cas. La demoiselle semblait franchement ravie avec cette offre d'avancement. Elle sirota son whisky, désinvolte. Sa cigarette se consumait entre ses doigts, mais elle n'y faisait aucune attention, toute à sa joie. Il la lui prit et l'écrasa dans un cendrier avant que la cendre n'aille gâcher le merveilleux tapis d'Aubusson. Elle le remercia d'un sourire délicieux et continua sur la lancée, comme qui parle de la prochaine saison de chasse.

Je sais que tu voudrais me voir quitter le Lord. C’est hélas impossible. Comme je n’ai pas
l’intention de t’abandonner non plus, la solution est simple : rejoins-nous, Max !


Pendant un instant, il la considéra en se demandant s'il avait bien entendu...mais étant donné que son sens de l'ouïe se portait à merveille, Max assuma que les paroles de la jeune femme voulaient dire exactement ce qu'il avait entendu.
Au diable les bonnes manières! La conversation eue avec son père peu auparavant lui revint mot à mot. Von Falkenberg senior avait vu clair là où il s'aveuglait. La colère lui sifflant aux oreilles, Max se leva comme piqué par une vipère, écrasa son verre contre le mur et la dévisagea avec un regard étincelant de rage, d'amour , de désespoir.


Tu...es folle, Alix! Complètement, absolument folle...ou sinon...tu es la plus rouée et intrigante des femmes qui existent...

Incapable de continuer à la regarder en face, il se mit à marcher de long en large, comme fauve en cage.

Tout ça...tout ce que nous...tout ce théâtre...c'était seulement pour ça!? Tu m'as pris dans tes filets dès le premier moment...combien de temps ça vous a pris...a toi et les tiens pour...Seigneur, Alix...je t'aime!!! Ça ne signifie rien pour toi!? Je suis sûrement les plus imbécile des hommes mais ...je t'aime...et toi tu me sors avec ça: Rejoins nous, Max! Comme si vous étiez membres du Rotary Club!!! Tu t'es dit...en voilà une prise facile...tu...Je suis un Von Falkenberg, Alix...et non...je ne suis pas à vendre!!!

Arrête de vociférer, je ne suis pas sourde ni idiote ou demeurée. Tu dis m’aimer Max… Jusqu’où va ton amour pour moi ? Irait-il… jusqu’à ce « petit » sacrifice ? Ma vie est en jeu, je ne te le cache pas. Ou je reviens avec toi, ou je meurs… Ils ont empoisonné les boissons et biscuits servis. Si je te ramène d’ici 24 heures, on me donnera l’antidote. Sinon… C’est mon cadavre que tu tiendras dans les bras.


Abasourdi, il se laissa choir dans un fauteuil face à elle, essayant d'analyser correctement toute l'information délivrée. Son cœur battait à coups redoublés, il se sentait étouffer de hargne...mais aussi d'un chagrin atroce qui lui broyait l'âme.

Alix...je...

Elle se levait déjà, gracieuse, très maitresse de ses émotions, vidant son verre avant de lui caresser tendrement la joue.

Je rentre chez moi. Sherkan me manque, mes plantes aussi. Je t’avais dit qu’ils étaient sans pitié. Réfléchis, mon chéri. Réfléchis bien.

Il essaya de prendre sa main pour la retenir mais la jeune femme fut plus rapide, elle pivota et disparut.

Max resta là. Écrasé. Exténué. Vidé de toute force. Les idées à la dérive. Une seule constante: la douleur. Alix s'était servi de lui...voulait se servir de lui...pour avoir un avancement!? S'il ne s'était pas senti si misérable il aurait pu en rire...quelle situation absurde. Lui, qui se croyait au retour de tout...était tombé dans le plus vieux piège du monde...pieds et poings liés, comme un pauvre adolescent débile!
Poison!...Alix avait parlé de poison. Était ce encore un mensonge? Avait elle menti tout le temps?


Il se leva et s'emparant de la carafe s'enfila un long coup sans respirer en sentant l'alcool lui brûler la gorge et l'estomac.

*C'est ça saoule toi...ce sera du joli à voir!!! Et elle? Qu'est ce que tu fais avec elle, l'amour de ta vie, grand idiot...tu la laisse crever pour garder ton joli nom sans tâche?*

Max détestait la voix de sa conscience, surtout quand elle s'y prenait de façon si sournoise pour le faire voir la réalité bien en face.

*Alors?...Le temps passe...tu sais qu'elle ne t'a pas menti. Papa te l'a dit...elle n'est qu'une victime de plus. tu as bien vu ce qu'IL lui a fait la dernière fois. Tu pourras vivre avec ça? La vie est longue, mon pote, pour trainer un tel remords...jamais tu ne vas aimer une autre femme...jamais...parce que c'est elle que tu as dans la peau...*

Qu'as tu fait de moi, Alix?...qu'as tu fait de moi pour me condamner à ton jeu...pour me rendre si aveugle et soumis?

Il posa lentement la carafe sans en avoir bu un coup de plus. Dehors, la dernière clarté de ce long jour s'estompait lentement. Il ouvrit la porte fenêtre et sortit. Que l'air était doux...Non. Il ne pourrait pas vivre sans elle. La vie perdrait son sens et jamais plus rien ne le ferait se sentir aussi vivant que quand elle était prés de lui... Que pouvait importer le reste du monde? Qu'importerait tomber en disgrâce aux yeux de tous? Qu'importerait être jugé comme un traitre?...Si elle était avec lui, n'importe quel coin désolé tiendrait lieu de paradis...

Le manoir était sombre et silencieux. La nuit était tombée depuis longtemps. Il n'avait pas voulu transplaner à l'intérieur, préférant annoncer sa présence comme un simple visiteur. Franchi le seuil, il s'étonna de la sensation de paix qui l'envahit soudain. Il y avait de la lumière au salon.
Alix se tenait dans un fauteuil, placide. Le regard fixé sur le feu qui crépitait dans l'âtre. Sherkan allongée à ses pieds. Il s'arrêta à l'entrée, la contemplant. Lentement, elle tourna enfin la tête vers lui, grave, triste même.


Je suis là, Alix...je suis à toi!
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Jeu 25 Juin - 23:27

Sitôt rentrée chez elle, Alix serra Sherkan dans ses bras. C’est fou ce que le contact du doux pelage et le ronron de l’animal avaient un effet lénifiant sur ses nerfs malmenés. Peu après ces effusions, elle alla dans sa serre y converser avec ses chères plantes à qui elle préleva feuilles ou graines.
Songeuse, elle réintégra sa demeure. La scène de Max n’était pas pour la ravir. Ses paroles lui tournoyaient sous le chignon comme une sarabande folle.


Tout ça...tout ce que nous...tout ce théâtre...c'était seulement pour ça!? Tu m'as pris dans tes filets dès le premier moment...combien de temps ça vous a pris...a toi et les tiens pour...Seigneur, Alix...je t'aime!!! Ça ne signifie rien pour toi!? Je suis sûrement les plus imbécile des hommes mais ...je t'aime...et toi tu me sors avec ça: Rejoins nous, Max! Comme si vous étiez membres du Rotary Club!!! Tu t'es dit...en voilà une prise facile...tu...Je suis un Von Falkenberg, Alix...et non...je ne suis pas à vendre!!!

C’étaient des accusations atroces mais elle ne pouvait le blâmer de les avoir proférées et… pensées. Si elle représentait si peu à ses yeux, sa voie était toute tracée.
Le temps n’était pas à s’appesantir sur ceci ou ça. Le sablier du destin une fois retourné, il faudrait lutter.
S’enfermant dans son laboratoire, Alix oeuvra en silence. Dans ses doigts agiles la baguette joua avec précision au-dessus des fioles et flacons. D’âcres vapeurs lui piquèrent les yeux à moins que ce ne fût des pleurs ? Elle y passa des heures avant d’obtenir les couleurs escomptées. Rangeant le tout, elle retrouva sa panthère au salon. Malgré l’insistance de son elfe domestique, elle refusa le dîner proposé, décomptant chaque minute qui passait à contempler les flammes du foyer.


*Il ne viendra pas ! Il est trop fier. Jamais il n’acceptera, même pour toi, douce idiote.*

Tant pis, sa résolution était prise et rien ne l’en détournerait. Un bruit ténu, la sensation d’être observée, lui fit tourner la tête. Le choc la cloua sur place : Max était là.

Tu… Tu es venu ? murmura-t-elle incrédule.

Il avait l’air à la fois enragé et soumis. Elle scruta gravement chacun de ses traits à la recherche de… d’une faille dans la cuirasse ?

As-tu bien songé à ce que tout cela implique, Max ? Es-tu prêt à tout quitter pour entrer dans l’obscurité ? Ton nom sera bafoué, ta famille humiliée ; tes amis te renieront, te haïront.

Solennel, il acquiesça :

Je suis là, Alix...je suis à toi!

La mangemorte ferma les yeux. Même dans ses rêves les plus fous, elle n’avait osé espérer un tel aveu. Comment était-il possible qu’il l’aime à ce point-là ? Sur le coup sa tête s’appuya lourdement sur le haut dossier. Des larmes perlèrent en même temps qu’un sourire radieux illuminait son visage. Elle se redressa d’un bond et courut se jeter dans ses bras. Ses lèvres cherchant les siennes, elle débita entre deux baisers :

Max ! Oh, Max ! Tu n’imagines pas le cadeau que tu me fais. Je te demande pardon, pardon pour ce que je t’ai fait endurer. Maintenant, Voldemort peut crever !

Le jeune homme quoique accueillant sa bouche n’en demeura pas moins assez froid ou… dubitatif.

Regarde Max ! Là, sur la tablette, il y a deux fioles que j’ai préparées depuis que l’on s’est quittés. L’une – La bleue - donne la vie, l’autre la mort. Si tu n’étais pas venu, j’aurais bu la verte histoire d’accélérer le processus induit par les mangemorts. Ils n’ont commis qu’une erreur dans leur plan : ils ont oublié que je suis maître en potions. Dès que j’ai goûté leurs « gâteries » j’ai su à quoi j’avais affaire. L’antidote promis, ils peuvent s’en gaver, j’ai composé le mien. Je vais le boire et nous pourrons vivre rien que pour nous ; toi et moi, toujours.

Elle vola jusqu’à la petite table, avala la potion bleue d’un trait puis revint se blottir contre la poitrine musclée qui battait la chamade :

Je ne t’ai pas menti, ni trahi ou vendu. Plutôt la mort que de tolérer un tel marché. Maintenant, je sais que tu m’aimes vraiment. Si tu es à moi..., je suis à toi !

Le regard qu’elle plongea dans celui si bleu de son amant dévoila la réelle profondeur de ses sentiments. Von Falkenberg ne s’y trompa pas, l’ardeur de la réplique le lui prouva.
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Lun 29 Juin - 0:28

Alix ne bougea pas d'immédiat. Elle le regardait, vraisemblablement très surprise de le voir là.

Tu...tu es venu?

Il y avait une tremblante incrédulité dans ces mots, comme si elle ne pouvait pas se convaincre qu'il ait pris une telle décision Pourtant il l'avait fait et ne se sentait pas follement ravi. Elle ne le quittait pas des yeux, le détaillant, attentive...Que cherchait elle? Un indice du douloureux débat interne auquel il se livrait?

As-tu bien songé à ce que tout cela implique, Max ? Es-tu prêt à tout quitter pour entrer dans l’obscurité ? Ton nom sera bafoué, ta famille humiliée ; tes amis te renieront, te haïront.

Bien sûr qu'il le savait...trop bien même! Mais il avait fait son choix...Il était là parce que c'était l'unique façon de l'avoir, elle...pour l'aimer, la chérir...pour la suivre en enfer même si c'était nécessaire. Il vendrait son âme au même diable si besoin était...en fait Voldemort ou Satan, ça revenait à peu près au même!

La réaction de la jeune femme l'attendrit...ses larmes et son sourire radieux puis elle se leva d'un bond et courut se jeter dans ses bras, l'embrassant amoureusement, attachante. Délicieuse tyrannie qui le soumettait...Pourtant au fond de lui même Max ne pouvait éviter se sentir...manipulé!

Max ! Oh, Max ! Tu n’imagines pas le cadeau que tu me fais. Je te demande pardon, pardon pour ce que je t’ai fait endurer.

Ne me demande jamais pardon, Alix...n'en parlons plus...je...

Elle l'embrassait de nouveau, enjôleuse.

Maintenant, Voldemort peut crever !

Ces mots le prirent au dépourvu. Jamais il ne s'était attendu les entendre de la bouche de cette femme censée être une fidèle mangemorte...futur bras droit du Lord.

Tu as le don de me surprendre...je suis parfaitement d'accord avec l'idée de le voir crever mais là je dois avouer ne rien comprendre à tout ça...je pensais que tu étais ravie de le servir...au prix que ce soit!

Elle sourit, badine.

Regarde Max ! Là, sur la tablette, il y a deux fioles que j’ai préparées depuis que l’on s’est
quittés. L’une – La bleue - donne la vie, l’autre la mort. Si tu n’étais pas venu, j’aurais bu la verte histoire d’accélérer le processus induit par les mangemorts. Ils n’ont commis qu’une erreur dans leur plan : ils ont oublié que je suis maître en potions. Dès que j’ai goûté leurs « gâteries » j’ai su à quoi j’avais affaire. L’antidote promis, ils peuvent s’en gaver, j’ai composé le mien. Je vais le boire et nous pourrons vivre rien que pour nous ; toi et moi, toujours.


Par Merlin...Alix tu es un peu folle, non!?...

Elle n'attendit pas pour aller boire l'antidote et revint se lover dans se bras. Max sentait son cœur battre follement. Il avait du mal à croire ce qui était en train de se jouer là. Alix avait mis à preuve son attachement pour elle et il faut dire qu'il avait marché aveuglement...mais il était trop heureux pour lui en vouloir.

Je ne t’ai pas menti, ni trahi ou vendu. Plutôt la mort que de tolérer un tel marché. Maintenant, je sais que tu m’aimes vraiment. Si tu es à moi..., je suis à toi !

Son regard révélait l'intensité de ses sentiments. Ces yeux merveilleux parlaient d'amour, plus expressifs que mille mots. C'était suffisant pour lui. Il l'enserra dans une étreinte délirante.

Je t'aime tellement, Alix...Je suis si heureux...et soulagé...entre nous, mon amour, je t'aurais suivie en enfer...mais je préfère te montrer le ciel..c'est bien plus accueillant!

Ils le découvrirent ensemble dans un euphorique déferlement de passion qui les emporta loin...très loin! Mais il fallut bien retourner à la réalité qui n'était pas aussi lumineuse comme ils l'auraient désiré.

Impossible présenter la démission aux Mangemorts, ça ils le savaient très bien. Si Voldemort avait vent d'une possible défection à ses rangs, ils ne feraient pas long feu. On les traquerait comme des bêtes sauvages et leur fin serait la plus douloureuse possible.

Max caressa la tête brune réclinée sur son épaule et déposa un baiser sur son front.


L'unique solution, mon amour...est de mourir.

Elle se redressa un peu pour le regarder, certainement ahurie de l'entendre émettre une idée pareille avec tant de désinvolture.

Ne fais pas cette tête, ma chérie...je ne pense pas à un suicide double, ça peut sembler très romantique mais pas trop tentant. Que je meure, ne fait ni chaud ni froid...c'est toi qui dois le faire...

Ça allait de mieux en mieux, son explication. Alix finirait par penser qu'il avait carrément perdu la tête. Il la rassura d'un baiser à couper le souffle.

Je t'aime trop pour songer à te perdre...mais il faut convaincre ton Maître que tu n'es plus de ce monde..et ça le plus vite possible pour éviter qu'on vienne nous chercher avant la fin du délai donné...s'il croit que tu es morte...il ne pourra rien faire d'autre que crever de rage...ce qui nous avancerait bien...mais faut pas rêver...Il peut vouloir s'en prendre à moi, mais je ne vais pas rester à l'attendre...Dès que nous aurons mis au point la stratégie à suivre...on passe à l'action et puis on file...le plus vite et le plus loin possible!

Les heures suivantes se passèrent à repasser toutes les possibilités offertes. Ils en émirent des idées, de toute sorte, allant de l'impossible au faisable en passant par le ridicule et le périlleux...frôlant la démence pure ou retombant dans un franc humour noir...
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Ven 3 Juil - 21:52

Max, son Max était venu ! Il avait bravé tous ses principes. Prêt à renier famille, amis, vie normale, il voulait la suivre même en enfer, même chez les Mangemorts. Seulement ce sacrifice, Alix ne pouvait le tolérer. Elle aimait trop Von Falkenberg pour lui imposer cette ignominie. Qu’il l’aimât au point d’accepter le plus immonde des contrats la confondit de joie. Jamais – autant qu’elle s’en souvienne… - personne ne lui avait témoigné une telle passion, une semblable abnégation.
L’heure suivante fut du pur délire où l’ivresse des sens eut largement le dessus de la raison. Ils étaient faits l’un pour l’autre, Miss Blackstorm n’en avait plus aucun doute. Pourtant, il fallait revenir à la cruelle réalité : on ne quittait jamais impunément le Lord noir. Max en était conscient également :


L'unique solution, mon amour...est de mourir.

Elle ne put dissimuler sa surprise car il pensait exactement comme elle.

Ne fais pas cette tête, ma chérie...je ne pense pas à un suicide double, ça peut sembler très romantique mais pas trop tentant. Que je meure, ne fait ni chaud ni froid...c'est toi qui dois le faire...

Dans quelques heures, sans leur antidote, je devrais être morte. Tu penses que je dois leur en fournir la preuve ?

Je t'aime trop pour songer à te perdre...mais il faut convaincre ton Maître que tu n'es plus de ce monde...et ça le plus vite possible pour éviter qu'on vienne nous chercher avant la fin du délai donné...s'il croit que tu es morte...il ne pourra rien faire d'autre que crever de rage...ce qui nous avancerait bien...mais faut pas rêver...Il peut vouloir s'en prendre à moi, mais je ne vais pas rester à l'attendre...Dès que nous aurons mis au point la stratégie à suivre...on passe à l'action et puis on file...le plus vite et le plus loin possible!

Ça, elle n’avait pas besoin qu’on le lui fasse remarquer. Elle savait pertinemment que Voldemort ne se contenterait pas de ouï-dire. Il exigerait des preuves du décès, voire sa tête au bout d’un pic… Comment s’y prendre ? Le débat s’ouvrit alors qu’un elfe leur servit une collation reconstituante idéale après les efforts physiques. Tout en mangeant, Alix réfléchit tout haut :

Nous devons partir, c’est obligé. Nous serons très discrets, quitte à employer du polynectar en chemin. Avant, nous lui donnerons la preuve de ma mort. Je pensais flanquer le feu au manoir mais… sans témoins fiables directs, il n’y croira pas.

Ils en épluchèrent des tactiques, puis, fumant une cigarette, Alix sourit :

J’ai la solution. Tu parlais d’un double suicide… un seul suffira : le mien. Il sera constaté par plein de monde. Fais-moi confiance ; tous n’y verront que… du feu.

Max voulut des précisions ; elle avait autre chose en tête. Se relevant, elle déclara avoir des préparatifs à effectuer. Lui aussi devait en avoir. Alors il lui parla de la plus généreuse proposition qu’une de ses amies lui avait faite : prendre la place d’Alix, décédée à Ste Mangouste. Cette amie était condamnée, elle souhaitait leur venir en aide en se substituant à la Mangemorte félonne. Attendrie, Alix avait réclamé des détails :

C’est très touchant mais inacceptable. Ces médicomages sont des gnomes de jardins ! Je vois bien que tu tiens à elle, mon chéri ; je m’en occupe. Va régler tes affaires en cours ; je me consacre à ce cas… et au nôtre.

Au petit jour, crevés autant l’un que l’autre, ils se retrouvèrent. Après les embrassades vint le plan :

Tiens ! Ce flacon devrait guérir ton amie. Dis-lui que nous n’oublierons jamais son geste. Ne t’en fais pas pour ce que je vais faire tout à l’heure. Sois à 10 heures à Trafalgar Square… Essaye de convoquer des, euh… médias, comme ils disent…

Un baiser fou, des promesses. Oui, elle serait à 10 heures 10 à l’aéroport sous une forme inédite qu’il reconnaîtrait sans peine.


Trafalgar Square 10h moins trois

Beaucoup de passants riaient. Des farfelus, on en avait déjà vus, mais de cette tournure rarement.
Une très belle jeune femme, habillée richement à la mode… 1900, se déplaça, tête haute jusqu’à la colonne Nelson. Sans brusquerie, insouciante des quolibets provoqués (genre : carnaval est fini, tu vas au bal masqué ? , l’asile t’a relâchée, etc.) Alix s’assit à même le marbre. Un sourire triste aux lèvres, elle pria la cantonade :


Ecartez-vous ! Je ne veux blesser personne.

On la contempla, intrigué. Certains s’éloignèrent ; d’autres restèrent. Placide, la jeune femme ouvrit le sac qu’elle portait. Avec des gestes précis, elle sortit une pancarte qu’elle se passa autour du cou et… un bidon d’essence.
Ceux qui lurent l’affiche ne comprirent rien. Quelques mots étaient inscrits au gros marqueur : « La mort n’est pas une fin pour vous, mon maître, pour moi oui. »
Sous le regard médusé de l’assistance qui reflua, Alix s’aspergea d’essence.
Brandissant sa baguette, elle nargua les caméras posées sur elle :


Moi, Alix Blackstorm, Je refuse ce que tu me destinais, Voldemort ! Puisses-tu croupir en enfer. INCENDIO !

De hautes flammes jaillirent, l’embrasant toute. Pas un cri ni plainte n’émergea du brasier. Sidérée la populace fut coite. Toutes les chaînes de télévision diffusèrent cette immolation publique. Des courageux tentèrent d’étouffer le feu, en vain. Fumée âcre, corps qui se rabougrit, pas un détail n’échappa aux lentilles des médias.

Aéroport d’Heathrow 10h10.

Une voix chaleureuse débita :

Les passagers à destination de Dar El Salam sont priés de se présenter porte numéro 32.

Ils montèrent à bord, aussitôt pris en charge par le personnel de bord. Les 1ères classes se virent chouchoutées par les hôtesses. L’une d’elle se pencha particulièrement sur un jeune homme :

Bienvenue à bord, Mr Von Falkenberg.

A la naissance de sa poitrine brillait le beau des saphirs.
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MessageSujet: Re: manoir Blackstorm[fe] Imprévu   manoir Blackstorm[fe] Imprévu Play211Lun 6 Juil - 19:55

Au même moment où le vol en partance pour Dar El Salam s'élevait dans les airs, les chaînes de télévision locales diffusaient en boucle le macabre évènement qui venait d'avoir lieu à Trafalgar Square. Ce n'était pas tous les jours qu'une femme choisissait cet endroit, en plein coeur de Londres, pour s'immoler par le feu face à un public médusé d'horreur! La pancarte qu'elle avait accrochée à son cou et que tous avaient pu lire portait un étrange message, cryptique pour la plupart, pas ainsi pour quelques entendus:

« La mort n’est pas une fin pour vous, mon maître, pour moi oui. »

Si à cela on ajoutait ses derniers mots, il ne restait plus aucun doute:

Moi, Alix Blackstorm, Je refuse ce que tu me destinais, Voldemort ! Puisses-tu croupir en enfer.

Explicite et clair, le message ne tarderait pas à être connu de son destinataire. Il pourrait tranquillement en tirer ses propres conclusions.

Max accepta de bon cœur la coupe de champagne que lui présentait la belle hôtesse rousse tout en échangeant avec elle un regard langoureux. Eve ne pipait mot, trop occupée à regarder par le hublot.

Au bout d'un moment, Max ne tint plus en place. Se levant, il quitta sa place et partit à la recherche de sa dulcinée. Il la trouva en train de servir des boissons d'un air très concentré.


On dirait que tu as fait ça toute ta vie!

La jeune femme releva la tête, surprise de le trouver là, à la contempler d'un œil béat. Il n'y avait personne d'autre qu'eux dans cet espace réduit, Max en profita pour la prendre dans ses bras et l'embrasser fougueusement, sans trop se soucier de chavirer sa mise impeccable.

Dans quelques heures nous serons au paradis...loin à jamais du cauchemar.

La réponse d'Alix fut délicieusement véhémente, mais hélas de trop courte durée. Ils se séparèrent à temps pour ne pas éveiller les soupçons d'une autre hôtesse qui arrivait sur les lieux. Pour dissimuler, la belle rousse lui fourra un whisky dans la main et le pria gracieusement de retourner à sa place.

Le reste du vol se passa entre déguster l'exquis repas, bavardage à bâtons rompus avec Eve en lui anticipant un peu les merveilles qu'elle allait découvrir et la rassurant sur le sort de ce cher Oscar qui n'avait, malheureusement pas, droit à voyager en première classe comme eux.

Le plus sûr est qu'il dorme tout le temps, on lui aura donné un léger sédatif mais il sera frais comme une laitue en arrivant à Dar El Salam.

Eve voulait en savoir un peu plus sur leur destination. Max joua un peu les mystérieux et se contenta de lui fournir quelques données générales.

Mais on ne raconte pas l'Afrique, ma puce...on la vit, on la sent, on la savoure...tu comprendras le pourquoi rien qu'en y arrivant.

Il faisait chaud à Dar El Salam quand ils y atterrirent après près de six heures de vol. Un décalage horaire d'à peine deux heures ne les mettait pas mal à l'aise. Le contrôle douanier fut passé sans encombres. Max connaissait pas mal de monde dans le coin et ils passèrent encore un bon moment à échanger des souriants bonjours avec quelques inconnus auxquels il présenta Eve comme sa petite sœur. Il consultait souvent sa montre et à moment donné, sembla décider que c'était assez de rencontres pour un seul jour et entraina la jeune fille à sa suite. Elle na tarda pas à comprendre pourquoi. Une splendide jeune femme brune, vêtue de lin clair, avançait vers eux, un sourire radieux aux lèvres. Le temps de l'enserrer dans une étreinte délirante qu'une voix moqueuse se laissait entendre:

Bon retour, petit frère!

Lâchant à peine Alix, Max se tourna vers le grand noir, qui souriait de toutes ses dents.

Toujours à l'heure, Lev...je suis drôlement content de te voir!

Franche accolade avant de passer aux présentations.

Ma chérie, Eve...voici Lev...un des meilleurs hommes au monde...même si après ça on l'aura à nous casser les pieds avec sa bonté infinie...mais enfin, Lev...voici Alix, ma femme et Eve...ma sœur.

Subjugué par la facilité que démontrait Max pour apparaitre tantôt avec une blonde ou une brune, Lev ne trouvait pas ses paroles . Cette fois, il débarquait avec une de chaque couleur.

N'oublie pas tes bonnes manières, Lev!, rigola Max, tu as quand même reçu mon message, non?

Oui...mais là, tu me surprendras toujours! Mais allons y, je suppose que vous avez hâte d'arriver à l'hôtel. Le voyage a été bon?

Parfait!

Avant de quitter l'aérogare, Max rassura la jeune canadienne quant au sort d'Oscar qu'elle retrouverait le lendemain en arrivant à leur destination finale.

L'après midi finissait dans un éclaboussement final de couleurs vibrantes, la chaleur du jour cédait rapidement place à une agréable brise chargée de senteurs marines. Dans la nuit, qui tombe d'un coup sous ces latitudes, on pouvait peu apprécier du paysage amis il promit aux jeunes femmes qu'ils se rattraperaient le lendemain. De toutes façons, tout était trop différent...les bruits, les senteurs, la musique qui semblait émaner de partout, les klaxons, les lumières de cette ville moderne, trépidante et colorée.
Conduisant comme un intrépide kamikaze, dans un style que ni Alix ni Eve ne semblèrent trop apprécier, Lev les mena ponctuellement devant le tapis rouge de l'entrée au Kilimanjaro Hotel Kempinski ,avec la promesse de se retrouver le lendemain de bonne heure. Passagers débarqués, bagages déposés, démarrage sur les chapeaux des roues. Max s'amusa de la tête tirée par ses compagnes.

Il a son style à lui...mais n'a jamais eu, que je sache, le moindre accident et en plus, il est un excellent copilote, vous le verrez bientôt en action!

Cela ne sembla pas les rassurer le moins du monde. Accueillis comme hôtes de marque, on les guida vers leur suite, située au 7ème étage de l'hôtel avec une vue imprenable sur l'océan Indien.

Exquisément discrète Eve se retira dans sa chambre laissant aux amants aux joies des retrouvailles. Extase partagée de bonheur. Ils savourèrent le plaisir d'une liberté si durement acquise avec l'insouciance de qui sait ses lendemains lumineux.

Dîner à trois dans le splendide restaurant de l'hôtel qui jouissait d'une réputation on ne peut meilleure. Le champagne coula gaiement, les meilleurs vins accompagnant un repas exquis. De quoi effacer les fatigues du voyage. La conversation allait bon train. Max, ravi, découvrait que les deux femmes auxquelles il tenait le plus au monde s'entendaient parfaitement. Il se montra loquace et amusant, en racontant anecdotes et aventures de ses voyages. Parlant, sans être assommant, sur l'histoire coloniale du pays. Il vanta sa beauté mais préféra, comme dit auparavant à Eve, le loisir de la découvrir par elles mêmes. Il ne dit rien sur ce qu'ils allaient faire le lendemain, les laissant soupçonner qu'il leur réservait une surprise...

Lev passa les chercher, le lendemain de bonne heure. Alix et Eve virent leur bagages dans la voiture et c'était parti pour un autre parcours hasardeux, à bonne vitesse, ce qui ne les empêcha pas de jouir de la luxuriante beauté du paysage. Cette fois, ils arrivèrent à un petit port de plaisance. Fin de la promenade en automobile...Lev, toujours souriant, les invita à le suivre. Ce qu'ils firent sagement jusqu'à ce que le joyeux personnage s'arrête face à un superbe petit yacht, dont il semblait se sentir particulièrement fier. Montée à bord suivie d'explications variées, ce beau monde prit place en tout confort.
Lev aux commandes de ce qu'il appelait humblement, mon petit rafiot, le groupe quitta le port et prit le large.


Ça nous fera deux petites heures!
, assura t'iil, ça file bien!!!

Deux petites heures qui passèrent sans s'en rendre compte pour avoir en vue une côte inconnue. Mer cristalline, bordée de palmiers gracieux, plages interminables sous un ciel d'azur sans tâche.

J'ai pensé que des petites vacances ne nous feraient aucun mal!

Alix et Eve regardaient Max en se demandant ce qu'il avait encore inventé. Il avait l'air d'un chat gourmand prêt à se régaler d'un pot de crème.

Bienvenues au paradis, mes chéries...l'île des Épices...Zanzibar!

Lev mena le bateau jusqu'à un embarcadère, en toute évidence privé, vu l'absence d'autres bateaux. Aussitôt quelques domestiques,suivis d'un Oscar en plein délire, se présentèrent pour prendre en charge les bagages et leur souhaiter la bienvenue...Ensemble, ils découvrirent la maison, blanche et basse, nichée au creux d'un jardin magnifique...tout près d'une mer limpide et tranquille...
Spoiler:
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