Non elle ne s'énervera pas non... c'est ce qu'elle essayait de se répéter mais dur d'y croire. Elle haïssait tout le monde, à cet instant précis elle aurait voulu massacrer tout ce qu'il bougeait. D'apparence calme, elle tuerait le prochain qui osera lui parler.
Pourtant habillée en conséquence, la chaleur la transperçait de tous les bouts, chose qui l'énervait on ne peut plus. Et tout ce boucan que tous ces chiards à ces pieds faisaient. Il devrait y avoir des jours d'ouverture et de fermeture pour les petits et pour les grands. Elle n'oubliera pas d'en lâcher un ou deux mots à la caisse une fois qu'elle irait payer ses bonbons... Ou pas. Mais voilà aussi ça l'apprendra à être plus gourmande qu'elle ne le devrait, ha si son père était là... Bref, il ne l'était pas de toutes manières, et cette pensée la déplaisait. S'il avait voulu lui interdire de manger trop de sucreries, il n'avait qu'à rester de ce monde alors.
Elle tenta de tendre son bras pour se rapprocher des guimauves lorsqu'une toute petite fille minuscule se glissa devant elle sans la moindre politesse et la poussa d'un coup de coude dans les hanches. o_o. Outrée et d'autant plus agacée que la pensée de son cher père refusa de se séparer d'elle, elle tourna les talons furieuse.
Nez à nez avec un grand dadet qu'elle reconnu de suite, elle fut un peu prise de court lorsqu'il s'adresse à elle.



hein?


Grimaçante et désintéressée, elle jeta un regard circulaire pour essayer de repérer ses deuxièmes bonbons préférés. Introuvables dans cette fourmilière, évidemment.

mais où sont ces nougats de l'aut' coup...

Ce murmure lui échappa mais peu lui importait si quelqu'un l'avait entendu, son plus gros soucis était comment parvenir à ressortir de ce sauna infesté de vermine avec au choix des guimauves inatteignables, ou bien avec des nougats... qui se trouvaient exactement tout pile derrière ce serpentard qui venait, apparemment, de lui parler. Même s'il n'avait pas tort dans ces propos, Olivia n'avait pas la moindre intention ni envie de poursuivre la discussion. Par contre, il avait de grands bras... hum...

wai...

Voilà la sociabilité d'Olivia dans toute sa splendeur. Elle regardait les nougats avec insistance, cherchant une solution. Elle ne voulait pas paraitre désagréable en face de ce jeune homme, mais il était le cadet de ses soucis.

Comment atteindre ces fichus bonbons? Olivia était exaspérée. Tout ici l'agaçait. Ne s'étant pas vraiment rendu compte de sa réaction face au garçon, elle eut une étincelle d'espérance lorsqu'elle suivit le regard du Serpentard qui s'était égaré vers les nougats aussi. Haha aurait-il compris sa requête ?
Son sourire intérieur s'éteignit brusquement et son sourcil droit se haussa lentement lorsqu'elle assista au massacre du maladroit dadais devant lequel, malheureusement, elle se trouvait -_- . Son poids glissa sur sa hanche droite, elle plaça ses deux mains à sa taille, en adoptant la position d'une fille agacée et impatiente de se barrer d'ici au plus vite. Chose qu'elle ne pouvait pas puisqu'il fallait esquiver les bonbons étalés à ses pieds, chose qui était à son tour impossible si elle ne voulait ni les ramasser, ni les écraser (auquel cas il aurait fallu, une fois de plus, traverser une marrée de sales débiles obsédés par la bouffe sucrée pour détourner les bonbons.) Bref, elle leva la tête au plafond, sans réel but, peut être espérait-elle un miracle, une ouverture dans l'espace par laquelle elle se glisserait est atterrirait dans un lieu de son imagination dépourvu d'êtres vivants, d'un calme éternel avec des tonnes de couleurs partout... la paradis...

"Prends moi ça deux secondes je… "

Quel retour à la réalité désagréable. Cette phrase la tira de son imagination. Elle ne l'avait pas vraiment entendue, mais il était évident qu'elle l'avait comprise vu le paquet de bonbon que le garçon était en train de lui tendre. Quelque peu surprise et ne sachant comment réagir ni quoi dire, elle tendit sa main et chopa le paquet rouge. Laissant son bras tendu, la surprise sur son visage, elle était totalement étonnée de la réaction du Serpentard.
Mais d'où il me parle comme ça?
La suite des évènements ne pouvait que l'amuser. Voir quelqu'un pester autant qu'elle pour les mêmes raisons était plutôt comique, mais ce qui était plus drôle encore était de ne pas aider le garçon en détresse à ses pieds. Héhé. Un léger sourire se dessina enfin sur ses lèvres, c'était vraiment cool de voir un Serpentard galérer aux pieds d'une Poufsouffle , tout ça dans un magasin de bonbons.
Toujours accroupi, Olivia chiffonna d'une main la paquet vide qu'il lui avait tendu, en profita pour passer au dessus de lui en l'enjambant et enfin atteindre les nougats. Ô joie... Elle tendit son bras, choisi avec amour et patience ses préférés, les déposa dans son petit sac à elle lorsque sans rien comprendre, elle se retrouva le nez collé contre le mur. Un stupide élève venait de trouver LA solution pour traverser le magasin : courir fond d'balle. Ce n'est pas de cette manière là qu'il aurait pu éviter le pauvre Sasha qui était accroupi par terre et par conséquent, trébucha sur lui. Il s'étala royalement au beau milieu des gens sans louper de bousculer Olivia & ses nougats qui perdit instantanément le semblant de sourire qu'elle pouvait encore avoir. Se contenant un maximum, elle se retourna calmement pour analyser la chose. A qui s'en prendre? Le pauvre type était inconnu à ses yeux, elle s'en fichait. Ses yeux s'égarèrent alors sur Sasha .

T'en as souvent des idées comme ça? Au pire allonge toi carrément !

Olivia prenait un plaisir bien caché à admirer galérer le jeune homme, mais son agacement était plus fort que ça. Quand il se releva et empoigna son agresseur, ses yeux s'écarquillèrent. Elle soupçonna le Serpentard de jouer un peu la comédie, le pauvre garçon (oui à présent il lui faisait un peu de peine) n'avait simplement pas fait attention où il courrait... Et puis l'accuser à tort d'avoir renversé ses bonbons était un peu exagéré, mais bien marrant à voir sa tête de martyrisé. Il était tellement faible la nuque emprisonnée dans les mains d'un type de deux fois sa taille... Mais peu lui importait, Sasha insistait pour l'inclure dans la conversation, et c'est ça qui la perturbait, un peu.
Cette petite mésaventure ne semblait cependant n'affecter personne d'autre, c'est vrai que les bonbons multicolores sont beaucoup plus importants dans la vie. Et c'est pourquoi le regard que leur portait Olivia était dépourvu de toutes expressions tant elle voulait que rien de tout ça ne soit arrivé, qu'elle choisisse de quoi grailler en paix, et qu'elle s'en retourne dans son petit monde calme, seule. Prise au piège par un troupeau de sauvages ou bien ce garçon, elle décida d'entrer dans son p'tit jeu aussi ; bien que le petit geste de la main dans les cheveux genre 'je me recoiffe' en disait long sur le personnage, selon elle, tant pis, elle n'avait que ça à faire. Après tout il fallait trouver une solution pour se détendre... à quoi bon s'énerver encore plus? Les traits de son visage se détendirent un peu, elle adopta une attitude un peu plus réceptive et accorda un premier regard pseudo-intéressé à l'adolescent.
Suite aux excuses passables du jeune terroriste, Olivia s'apprêta à répondre quelque chose de presque gentil lorsque Sasha enchaina direct.
« Olivia? »
Venait-il vraiment de l'appeler Olivia? Par son prénom ?
C'était étrange de ressentir autant d'émotions opposées en si peu de temps. Non elle n'allait pas se refâchER, mais son amusement s'envola et ses yeux ripèrent très vite de nouveau sur le Serpentard. Son esprit fut engloutit par beaucoup de questions... Du genre d'où il connaissait ça ? Était-il du genre à la suivre partout où elle allait? Mon dieu il connaissait tout d'elle, et il voudrait la tuer ! Olivia n'était pas du genre paranoïaque... Mais des fois si, un peu.
Tentant de dissimuler sa légère angoisse, son premier reflex non-contrôlé fut de baisser son regard, mais très vite elle repris confiance et s'adressa au Serpentard, ni méchamment, ni amicalement.

Excusez-moi mais vous êtes qui vous?

Aller savoir pourquoi elle se mis à le vouvoyer d'un coup, mais elle s'était un peu perdue entre l'amusement et l'étonnemen , Olivia ne savait pas sur quel pied danser. Fallait-il accorder de l'importance à ce jeune homme, en valait-il la peine? Ce n'était pas quelqu'un qui s'intéressait aux gens, mais rencontrer quelqu'un dans un magasin de bonbons, c'est pas n'importe quoi. Surtout qu'il avait connaissance de son prénom.

Sentant au feeling ( l’instinct masculin, sûrement ), qu’Olivia était prête à laisser l’atmosphère se détendre un peu, il se permit de froncer un peu moins les sourcils, et même d’un peu relâcher son étreinte. Ouais ouais ouais, pour tout dire, sa main entourait presque tout son cou, et le pauvre petit était assez intimidé. Fallait dire que les grands yeux bleus de Sasha étaient assez perçants.
Puis vint la réponse d’Olivia, qui semblait vouloir le vouvoyer. C’était parce qu’il était trop grand ? Parce qu’il faisait plus vieux ? Non, sérieusement, elle ne le situait pas ? Il n’y avait pas non plus cinquante milliards d’étudiants à Poudlard, et puis, c’était pas non plus l’élève le plus caché de toute l’école, quoi. Il était bon élève, relativement populaire, et à Serpentard, on pouvait pas le louper, non non. Mais il voyait très bien où elle voulait en venir. Une jeune élève de Poufsouffle, un peu introvertie, qui avait sûrement envie de faire son intéressante et de prétendre ne pas reconnaître sa tête. Ce qui était tout bonnement impossible.
S’était-il déjà intéressé à elle ? Du tout. Mais combien de fois s’étaient-ils croisés en six ans ? Des centaines ! S’il se concentrait, il pourrait même ressortir son nom de famille parce qu’ils avaient eu un cours en commun en Seconde Année.

Sasha…

Souvent, il disait « Serpentard » après son nom, mais il estimait qu’il valait mieux ne pas compliquer la situation. Non pas qu’il ait honte de sa Maison, bien au contraire. Tout simplement qu’il savait ce que les gens pensaient, et que le préjugé récurrent Serpentard = Magie Noire + Vous-Savez-Qui + Horribles Personnages était assez pesant, étant donné que lui-même ne se sentait concerné par aucune de ces trois propositions.
Il laissa filer le gamin, qui s’enfuit sans prendre la peine de ramasser les bonbons. Sasha n’y fit toutefois pas attention.

Non mais… Sérieusement, enfin, tu… Tu m’as jamais vu ? :star:

Ouais, là, si elle lui répondait que oui, il le prendrait mal. Il préfèrerait encore qu’elle lui dise qu’elle ne l’aimait pas, ou qu’on lui avait dit des choses sur lui assez dures. Au moins, ça expliquerait qu’elle ne veuille vraiment pas lui parler. Parce que là, c’est à croire qu’il a la tête d’Hagrid et l’odeur de son chien.

Il était sérieux là? Pour qui il se prenait? Bon admettons, il était grand, c'est vrai, ses yeux ne devaient laisser personne indifférent et surtout pas une fille, il avait une certaine présence et semblait savoir s'imposer... Ok, Olivia admis qu'elle n'était peut être pas assez observatrice ni attentive aux autres. En tous cas elle se détendit, le ton qu'il avait adopté n'avait rien de menaçant, au contraire. Enfin pas exactement, ce n'est pas vraiment le mot. Si elle répondait négativement à sa question qui vu sa tête attendait un "ah mais si bien sur! suis-je bête...", il allait être vexé et pour elle ne sait quelle raison, Olivia s'en soucia un peu. Elle tenta de réfléchir à 3431 kilomètres/heure pour trouver une réponse correcte qui arrangerait tout le monde sans vexer personne. "Sasha" n'était vraiment pas un prénom qui lui revenait. Il faut dire qu'elle pouvait compter ses amis sur les doigts d'une demi-main, et ses pots peut être sur ses deux mains mais ce n'est pas dit. Elle se foutait totalement de la vie sociale à Poudlard, et même hors-Poudlard d'ailleurs. Revivre à une telle vitesse ses dernières année dans l'école s'avéra plutôt difficile, elle ne fit même pas gaffe au relâchement du fauve et fixait à présent son interlocuteur. Pourquoi prendrait-elle la peine de lui mentir, honnêtement elle ne cherchait à séduire personne ni même à faire plaisir aux inconnus qui accostent chez Honeydukes .

Nan

C'était un "nan" sortit sans qu'elle puisse le modeler un peu pour qu'il passe mieux. Il ne se voulait pas aussi direct, mais pourtant... Olivia haussa les sourcils et esquissa un léger sourire un peu gêné mais compatissant. Elle voulut accompagner sa réponse d'un p'tit truc gentil et la seule chose qu'elle fut capable de sortir, fut, malgré elle :

Ton ego est un peu deg' là?

Olivia rechercha de nouveau sa confiance repartit au fond d'elle pour ne plus paraître timide ou embarrassée, et tendit au Serpentard son paquet de bonbons chiffonné en lui glissant un tout petit "désolée":star:

C’était pas difficile, Sasha se mit à froncer des sourcils, mais cette fois-ci ne quittant pas du regard Olivia. Elle se montrait décidément trop fermée, et Sasha se rendit compte que finalement, il n’en avait pas non plus grand-chose à foutre d’elle. Il récupéra le sac qu’elle lui tendait tout en l’écoutant critiquer sa personnalité. Son ego ? Oui, Sasha était pour sûr quelqu’un à l’ego démesuré. Mais ce n’était pas pour autant qu’il fallait se permettre de le titiller sur ce point là.
Il ferma les yeux quelques instants, laissant tomber son sac abimé à terre. Il irait prendre un panier à l’entrée et recommencerait tout. A vrai dire, il n’était que 15 heures, un peu plus, un peu moins, et il n’avait pas réellement d’heure pour rentrer. Depuis que Sasha était à Poudlard, sa mère s’inquiétait beaucoup moins pour lui. Face aux moldus, Sasha n’avait qu’à brandir son bout de bois, et il était protégé de tout et de tous.

Je vois bien quel genre de fille t’es.

Il arborait un ton assez solennel, mais au fon, maintenant que le mal était fait, cette conversation avec elle ne lui tenait plus tant à cœur. Avec Sasha, c’était tout ou rien, à prendre ou à laisser. Il était rare qu’il fasse un pas vers les autres, et aujourd’hui, pourtant, il l’avait fait. Mais ça n’avait servit à rien, ce qu’il ne comprenait d’ailleurs pas. Qu’on lui fasse pas croire qu’Olivia menait une vie parfaite et que découvrir de nouvelles personnes lui paraissait superflu !!! Il mettrait sa main à couper qu’elle devait avoir grand maximum deux amis, relations importantes et futiles confondues.
Il tourna les talons, et avant de partir ajouta :

Venez pas vous plaindre toi et les personnages loufoques qui te ressemblent. Pour une fois que quelqu’un de mon rang faisait un pas en ta direction…

Puis il commença à marcher vers l’Entrée, là où se trouvent les paniers. Il était comme revigoré, assez fier d’être celui qui s’était débarrassé de l’autre. Il se sentait par ailleurs un peu plus en forme, et cette fois-ci, celui qui se permettrait d’approcher ne serait-ce que pour voir ses chaussures se prendrait un sort de Confusion dans la figure. Il se donnait cinq minutes pour partir d’ici la bourse pleine, top chrono.
Il ne voulut pas lancer de regard à Olivia, pas même pour voir sa réaction. Au fond, il était un peu heurté. Assez bizarre dans ses raisonnements, il avait eu l’impression en voyant Olivia qu’elle serait quelqu’un d’intéressante. Les personnages un peu décalés avaient toujours été attirants pour Sasha. On ne parle pas là d’attirance physique ou sentimentale, mais disons qu’ils étaient, après les personnages intelligents, ceux que Sasha désirait le plus connaître. Ils avaient un petit grain de folie – que d’autres appellent innocence – que lui n’a jamais eu, et qui lui permettait souvent de se « lâcher » un peu. Pour sûr, aux vues de leur rencontre, ce ne serait pas avec Olivia qu’il serait prit à rire dans l’enceinte de Poudlard.

"Loufoques"? De mon "rang"? Ce gars avait jusqu'à tout d'suite tout fait pour l'étonner un peu plus à chaque fois qu'il ouvrait sa bouche. Et maintenant il s'en allait? Lui tournait le dos? Olivia ne voulait pas taper le scandale au milieu du magasin, et enfin son calme retrouvé elle ne comptait pas s'en séparer à nouveau. La réaction dans le genre petite de Sasha l'a fit doucement sourire, mais le voir s'éloigner de cette manière la fit grimacer. Elle se mordit l'intérieur de la lèvre inférieure, vieille manie qu'elle ferait mieux d'abandonner d'ailleurs, pour réfléchir à comment le rattraper alors qu'il a l'air siii contrarié ... Elle venait seulement de se prendre au jeu . L'après midi s'annonçait dépourvue de toutes attractions en plus, alors pourquoi laisser filer l'unique petite étincelle de cette journée fade...
Vu qu'il se dirigeait vers l'entrée, y'avait deux solutions : Soit il partait pour de vrai les mains vides, soit il reviendrait pour au moins acheter un minimum, histoire de ne pas être venu pour rien sinon de se faire attaquer méchamment et de se retrouver à genoux au pieds d'une inconnue :mrgreen. Sans avoir le temps ni la patience de le suivre des yeux, elle abandonna ses nougats et se rapprocha du jeune homme jusqu'à se retrouver à hauteur de son épaule gauche. Elle ignorait s'il l'avait remarquée ou pas mais c'était sans importance, elle se hissa sur la pointe des pieds pour essayer d'atteindre son oreille.

Qu'est c'que tu fuis enfaite?
Houu aurais-tu peur d'être contaminé par les gens "loufoques"? Tu préfères te fondre dans la masse, c'est beaucoup plus simple... lâche.

Sans vouloir prendre le risque de perdre l'équilibre et de se sentir obligée de s'appuyer sur l'épaule gauche de Sasha pour tenir encore sur la pointe des pieds, elle atterrit ses deux pieds à plat, et poursuivit d'un ton simple, qui ne se voulait ni flatteur ni moqueur ni quoique ce soit, en essayant de capter son regard.

Tu es beaucoup trop grand pour ne pas te faire remarquer, et tu feras attention, tes yeux sont bleus.

Elle ponctua ce dernier détails par un haussement de sourcil et une légère moue. Elle même ne savait pas sur quel ton elle aurait du ou avait dit ça. C'était un simple constat, mais dans la situation actuelle, les choses pouvaient paraitre ambiguës. Ça elle s'en fichait un peu, après tout ça faisait parti du jeu.

Sasha s’était arrêté devant les paniers, et prit celui qui se trouvait au dessus de la pile. Tournant la tête vers la porte d’entrée, il vit sans plaisir aucun que le flux d’entrées continuait à s’accroître, tandis que les sorties étaient bien moins nombreuses. Il reposa aussitôt son panier, analysant la situation. Il pouvait tout autant revenir ce soir, juste avant la fermeture du magasin, pour venir faire ses emplettes. Sinon, il pouvait aussi s’accorder quelques minutes à l’extérieur, aller boire une Bièraubeurre, et réfléchir sur une autre idée de cadeau à lui faire. Il savait que celui-ci la surprendrait, et changerait des cadeaux traditionnels, utiles dans le fond, mais loin d’être agréables dans la forme. C’était décidé, il allait sortir… Mais il fut aussitôt interrompu, sentant une sorte de petit air chaud près de son oreille, suivi rapidement de la voix d’Olivia, de qui il pensait s’être débarrassé, venue le narguer encore une fois. Ecoutant ce qu’elle avait à dire, il sourit nerveusement en coin, elle avait le don pour l’exaspérer celle-là.
Et puis c’était quoi ça, un compliment ? Il se retourna, pour voir de face la jeune Poufsouffle, haussant le sourcil comme si son attaque avait l’air de fonctionner. Maintenant, il ne comprenait plus trop dans quel but tous deux discutaient. Pour elle, ça semblait être un jeu. Il l’avait titillée, et pour marquer un point, elle avait tout fait pour ne pas se laisser prendre au jeu. Une fois qu’il était parti, c’était lui qui re-dominait la situation, tandis qu’elle s’était vue obligée de le suivre. Cette situation de conflit – gentillet, pour sûr, mais sans réelle nécessité – était quelque peu incompréhensible. Sasha, encore une fois, n’avait pas pour habitude de s’attarder sur des personnes ne voulant pas lui parler.

« J’ai rien fui, moi.
Tu m’as fait comprendre qu’il était impossible de te parler, alors me suis barré. Quoi de plus normal ? »

Finalement, il voulait tellement mettre une fin à cette histoire qu’il ne pensait plus à partir. Il se décala pour laisser quelques personnes prendre des paniers, tout en restant aussi proche d’Olivia, soit moins d’un demi-mètre. C’était décidé, il lui pourrirait la vie à Poudlard.
Il posa la main sur son épaule, sans aucune arrière-pensée. Se baissant considérablement, il fit comme elle fit avec lui, portant sa bouche près de son oreille. Ce n’était pas de l’intimidation, c’était simplement qu’il voulait lui parler plus sérieusement, et qu’ainsi il ne serait pas forcé de réitérer sa question face au bruit rendant parfois inaudible ce qu’il se passait près de lui.

« Bon sang, souris un peu, y’a pas mort d’homme !
Suis-moi, on va faire ça à deux, ça sera plus rapide. On pourra continuer à se crêper le chignon entretemps. »

Il se décolla d’elle, pour finalement prendre un panier. Son visage était maintenant redevenu figé.
Il lui fit un signe de la tête pour lui dire de le suivre, et fit un pas en direction de l’intérieur du magasin. S’arrêtant là, il tourna la tête vers elle pour voir si elle viendrait avec lui. Il ne voulait pas qu’elle prenne ça comme un ordre, mais plutôt comme une invitation. Il voulait lui prouver, bizarrement, qu’il n’était pas une personne « trop » étroite d’esprit. Le suivrait-elle ? Il n’en savait rien. Mais si elle l’avait rejoint ici, c’était bien parce qu’au fond, et peut-être cachait-elle ça très profondément, il y avait une chance pour qu’ils puissent, maintenant ou plus tard, parler sérieusement.