Matinée au parc [PV Calvin]

14 mai 2000, 8h45 A.M.
Cher journal, et oui tu seras un journal et plus un cahier de tout et de n’importe quoi. Et tant pis si je ne te donne pas à Tobey. Je me suis levée tôt aujourd’hui. Enfin pas vraiment super tôt vu qu’il est 8h46 mais voila quoi. Je me demande bien ce que je pourrais faire…J’ai levé la tête et j’ai vu le parc. Et si je t’y amenais ? Le soleil est en train de se lever. Ce serait beau à décrire, non ? J’espère qu’il ne pleuvra pas aujourd’hui. Au loin, il y a un petit nuage noir. Bon, j’y vais. Peut-être que je pourrais écrire quelque chose de plus intéressant que mes piteuses actions.

La demoiselle posa sa plume, la nettoya et rangea de l’encre, sa plume et son cahier dans son sac en bandoulière. Elle se leva de la fenêtre du dortoir des Gryffondor et descendit au parc. Elle avait déjà déjeuné ce matin. Enfin… un petit déjeuner à la méthode Maylea. Une part de cake et une tasse de thé. C’était tout. C’était léger et légèrement équilibré (certes, elle n’avait pas de fruits dans le bidon dès le matin…). Elle n’aurait plus qu’à donner son menu au nutritionniste ! Au moment où elle délirait sur ses qualités de nutritionniste, elle poussa la grande porte qui séparait l’école du parc. Elle fit quelques mètres et s’assit à même le sol, s’adossant à un arbre par la même occasion. Elle ressortit le cahier et sa plume, plongea celle-ci dans l’encre et se mit à réfléchir ce qu’elle pourrait écrire à part ses observations et actions. Elle laissa la plume collée sur la feuille et laissa son esprit voguer parmi les vagues de l’inspiration. Elle écrivit :

14 mai 2000, 9h01
C’est en regardant par une fenêtre qui donne sur le monde que l’on ne voit plus rien.

C’était bien contradictoire ce qu’elle avait écrit là. C’est dans une fenêtre qui donne sur le monde que l’on voit le mieux, non ? Elle ne savait pas. Elle ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi elle avait écrit cette phrase. Peut-être n’avait-elle plus d’inspiration. Elle regretta de ne pas avoir utilisé de crayon pour pouvoir gommer. C’était deux artefacts qu’utilisait souvent Tobey. Mais elle n’avait jamais compris pourquoi les Moldus utilisaient un crayon. Le garçon écrivait comme un ogre… (or, les ogres ne savent pas écrire…). Elle tenta de trouver autre chose à écrire. En vain. Ça devait être tout pour la journée. Elle rangea son matériel. C’est à ce moment-là qu’elle entendit des bruits de pas…Elle leva la tête. Qui cela pouvait-il bien être ? Etait-ce quelqu'un qu'elle connaissait ? Ok, elle ne connaissait pas grand monde mais bon...Et si cela n'était pas quelqu'un de son entourage, elle pourrait très bien faire connaissance. Maylea attendit donc que les pas se rapprochent d'elle.

Calvin sortait à ce moment là d'un cours de divination particulièrement ennuyeux. Il était l'un des premiers à avoir quité la salle de cours tandis que quelques élèves -la plupart de serdaigle- étaient restés dans la salle afin d'en savoir plus sur leur avenir passionant. Il remonta vite fait dans la salle commune afin de poser sa veste en cuir car il faisait tellement chaud que celle ci était devenue inutile. Il passa ensuite par la salle commune et prit vite fait un croissant au beurre avant de redescendre pour enfin sortir de l'école. Il se retrouva au parc, il appréciait particulièrement cet endroit pour son calme et sa nature verdoyante. Il s'assit sur l'herbe tendre avant de comprendre qu'il n'avait rien à faire. Il s'allongea mis sa tête par dessus ses bras croisés et fixa désormais le ciel ensoleillé. Au bout de quelques minutes, il en avait marre. Il se leva et se mit à marcher très vite quand il ne fit pas attention à une branche qui trainait là et tomba la tête la première dans l'herbe. Il poussa un juron avant de rester écrasé au sol , rigolant de sa maladresse casi omniprésente dans la vie de Calvin. Il remarqua qu'il était tombé juste à côté d'un jeune fille qu'il ne connaissait pas. Mais il ne bougea pas.

Maylea leva la tête. Le soleil se levait tranquillement, continuant son ascension dans le ciel déjà bleu. Celui-ci était parsemé de nuages cotonneux qui, étrangement, en ce samedi, ne ressemblaient à rien du tout. Sauf à de petits moutons qui gambadaient sagement en broutant une herbe invisible et bleue… Au loin, la demoiselle entendait des pas se rapprocher d’elle. Rapidement. Et pourtant, elle n’y faisait pas attention. Sauf que le destin la força. Un grand bruit se produisit. Elle sursauta et tourna rapidement sa tête. C’était…un adolescent qui arborait les couleurs des Serpentards. Elle se leva immédiatement, enfin…en position accroupie et lui demanda :

- Est-ce que ça va ?

Le garçon ne bougeait pas. Avait-il vraiment mal ? Ou s’abstenait-il de faire percevoir le moindre mal ? Peut-être souffrait-il terriblement ? Et il ne voulait pas le montrer… C’était un garçon brun aux cheveux bouclés. Elle ne voyait pas son visage. Même allongé, il semblait grand. Non effectivement, elle ne le connaissait pas du tout. Mais peut-être qu’il était comme Ayim. Peut-être qu’il n’était rien de plus qu’un adolescent sympathique ?

Calvin était resté à terre, sans raison particulière. Il n'avait rien de grave, et puis le jeune serpentard était plutôt solide et ce n'était pas une telle chute qui allait l'affaiblir. Son visage ne laissait rien paraître et même si le parc était assez fréquenté par tous les élèves, il se moquait éperdument de ce que l'on pouvait penser de lui. Sans s'en rendre compte, une jeune élève dont il ne connaissait que le visage (surement il l'avait déjà croisé dans les couloirs ou ailleurs) vint à sa rencontre. Au fur et à mesure que la demoiselle s'approchait, il parvenait à distinguer son blason : rouge et or évidemment. Il poussa un léger soupir en se disant que les gryffondors étaient partout puis se leva d'un coup sec, pour être précis juste au moment ou la jeune fille était arrivée devant lui et l'avait questionné :

- Est-ce que ça va ?

Il ne répondit rien au début. Il se contenta de dévisager la jeune femme avant de tapoter légèrement sa tenue de sorcier afin d'enlever le peu de terre qui s'en était incrustée. Son visage n'affichait aucune expression, il se contentait de regardait la jeune femme de haut, puisqu'il était plus grand qu'elle. Puis finalement y répondit :

- Oui , merci je vais très bien.

Il avait bien insisté sur certains mot comme le "merci' et le "bien" et cela ressemblait plus à de l"ironie ou à un sarcasme qu'un remerciement sincère. Il se mis à regarder à côté de lui, le parc était remplie comme d'habitude, d'élèves qui parlaient assis sur l'herbe tendre et verte. Le jeune homme avait du mal à supporter les gryffondors et leur "hypocrisie", enfin ce qu'il considérait comme de l'hypocrisie.

Naïve, Maylea n’avait d’ailleurs pas reconnu le sarcasme présent dans la réplique du Serpentard. Et pour cause, depuis qu’elle était née, elle avait toujours eu la chance d’éviter les ennemis probables. De ce fait, elle n’avait jamais connu la haine et les seules tristesses qu’elle avait connues étaient les décès de ses grands-parents. Mais aujourd’hui, seul lui importait l’état de santé du garçon. Il allait bien. Ouf. La demoiselle n’aurait su comment réagir si l’adolescent lui aurait avoué un mal quelconque. Elle ne connaissait pas de sorts qui pouvaient guérir. Mais bon…Il allait apparemment bien. Elle se retourna vers lui et reprit la parole pour se présenter, un sourire amical sur ses fines lèvres :

- Au fait, je m’appelle Maylea mais tu peux m’appeler May. Et toi, comment tu t’appelles ?

Allait-il s’asseoir à côté d’elle ? Une petite voix dans sa tête lui disait que non, qu’il allait sûrement partir et peut-être ne pas se présenter. Mais une grande partie de son esprit répondait
mentalement qu’il allait s’asseoir, se présenter et que cette conversation allait continuer. Le visage de l’adolescent n’exprimait rien, une neutralité parfaite. Il était plus que mystérieux. Et pour couronner le tout, il était en train de la fixer assez longuement. Gênée, elle finit par détourner le regard. Quand une personne la fixait de bas en haut puis dans le blanc des yeux et que cette dite personne était inconnue à Maylea, elle n’arrivait pas à tenir le regard. Elle s’assit donc contre le tronc de l’arbre dont la racine avait fait trébucher le garçon. Son regard se posa sur le lac. La vision en face d’elle lui fit à moitié oublier ce qui se passait autour d’elle. Le soleil qui continuait toujours son ascension, envoyait ses rayons sur l’eau. Tout brillait. Tout étincelait. C’était un paysage magnifique. Et pourtant, on n’était que le matin. C’était la magie de Poudlard…

Le serpentard n'en croyait pas ses yeux. Il fixait désormais la jeune gryffondor qui venait de se présenter à lui. N'avait-elle pas reconnu le sarcasme dans la voix du jeune homme ? Il baissa discretement et poussa un léger soupir. Il releva à présent la tête et fixa la jeune femme dans les yeux. Elle affichait un grand sourire et semblait attendre que le serpentard s'approche d'elle pour venir lui parler. Il rigolait intérieurement à l'idée même de venir discuter avec elle. Lorsqu'elle lui demanda son prénom, il ne voulut pas répondre au début, puis remarquant que la demoiselle était encore là, à attendre une réponse de sa part. Il lui répondit de manière direct sans sourire une fois encore :

- Tu n'as pas compris que je n'avais pas besoin de ton aide ?

Il avait dit cette phrase de manière un peu plus flagrante que ses dernières paroles, et d'un ton légèrement plus grave et aussi plus rapidement . Il remarqua que la jeune femme avait détourné son regard, elle fixait à présent le lac, ou les allentours, le jeune homme n'en était pas sûr. Mais ce dont il était sûr, c'était qu'il détestait qu'on regarde ailleurs lorsqu'il parle. Il ne dit rien, mais son visage montrait assez bien, ce qu'il pensait. Il continuait de fixait Maylea dont il connaissait à présent le prénom, alors qu'elle semblait s'être concentrée sur le paysage de l'école.

Maylea tenta de réfléchir à une parole, un mot qu’elle aurait prononcé qui aurait sous-entendu qu’elle aurait proposé son aide au serpentard…A part le « Est-ce que tu vas bien » du départ qui avait obtenu une réponse négative, elle ne voyait vraiment pas. Voulait-il dire qu’en voulant faire connaissance avec lui, elle lui proposait son aide. Elle ne comprenait plus. Elle ne regardait toujours pas le garçon. Même sans le regarder, elle avait fini par comprendre qu’il était de mauvaise humeur. Rien qu’à entendre ses soupirs et son ton. Mais peut-être était-elle d’humeur contraire à ce garçon mais elle ne s’énerva pas. Elle ne voulait pas perdre son sang-froid. Tout simplement, parce qu’elle ne connaissait pas ce garçon et qu’elle ne savait pas ce qu’il pouvait faire. Evidemment, ce n’était qu’un simple garçon et il n’était en aucun cas dangereux grâce à son statut d’élève et par son apparence. Et également, parce que ce serait moche de s’énerver un samedi matin, devant un si beau paysage. Elle tourna sa tête vers lui, son sourire toujours présent sur ses lèvres :

- Tu trouves pas que c’est beau ?

Elle désignait évidemment le paysage qui se dressait devant eux. Elle se rendit compte à ce moment-là qu’il continuait de la fixer. Etait-ce parce qu’elle était une Gryffondor ? Croyait-il à ses stupides préjugés qui dataient de milliers de siècles ? Pensait-il qu’elle voulait dominer le monde ? Prendre le pouvoir ? Tel Godric Gryffondor (qui n’avait pas du tout désiré cela…). Si toutes les réponses à ces questions se révélaient positives, elle lui prouverait qu’il avait tort. Cependant, elle était légèrement étonnée d’avoir fait la rencontre d’un garçon pareil. Bon, au moins, il était unique en son genre, c’était clair. Tout le monde était différent ici et elle en avait déjà fait l’expérience de nombreuses fois par ses rencontres. Elle reprit :

- Dommage que je sache pas dessiner…J’aurai bien voulu garder ce paysage comme ça pour toujours…

Et voilà ce qui arrive lorsqu'on se met à faire du sarcassme: on risque souvent l'incompréhension. Calvin fixait attentivement la jeune femme, soit elle était incapable de ressentir un quelconque sentiment de haine ou d'énervement, soit elle n'était pas bien maligne, enfin pas assez pour comprendre ou plutôt deviner ce à quoi le serpentard avait pensé quand il lui avait parlé. Le jeune homme fixait à présent le lac mais juste avant de tourner la tête il avait pu remarquer un petit sourire de la part de Maylea, ce sourire, il ne parvenait pas à le déchiffrer. Que voulait-il finalement dire ?

- Tu trouves pas que c’est beau ?

Le jeune homme regarda en face de lui, la vision qui s'offrait à lui. C'était le matin et pourtant le ciel ainsi que le lac étaient déjà pleins de couleurs. Calvin ne fit rien paraître de ce qu'il en pensait et ne répondit rien dans un premier temps. Il avait également oublié la conversation qu'il venait d'avoir avec la jeune gryffondor. Mais c'était cette phrase qui l'avait rammené à la réalité, (malheureusement pour elle) :

- Dommage que je sache pas dessiner…J’aurai bien voulu garder ce paysage comme ça pour toujours…

Le garçon s'interrogeait. Des jeunes femmes qui parlait aussi facilement avec n'importe qui, Calvin n'en n'avait pas vu des tonnes. Il fixa de nouveau la jeune femme dans les yeux, puis prit la parole à son tour:

- Mais, je ne comprends pas...Pourquoi tu me dis tout ça ?

Cette question était assez direct, mais Calvin se demandait vraiment pourquoi la gryffondor lui parlait comme ça. Après tout, ils ne se connaissaient même pas. Calvin connaissait son prénom bien sûr mais elle ne savait rien de lui, juste qu'il était à serpentard, ce qui aurait pu être suffisant pour l'éviter.

Il devait avoir un léger problème, cet adolescent-là, à ne jamais vouloir répondre à ses questions ainsi qu’à les éviter. Certes, il réussissait ce fait réellement bien et cela, Maylea devait bien l’avouer. Mais bon…c’était bien la première fois quelqu’un qui était un champion dans cette matière-là…Elle avait le regard maintenant tourné vers l’adolescent, même levé car il ne s’était pas assis. Peu lui importait l’état du jeune homme. Elle, elle ne parvenait pas à rester debout très longtemps, ses jambes finissant par être ankylosées. Il lui demanda pourquoi elle lui disait tout cela. Que pouvait-elle dire d’autre ? Elle n’était pas douée pour parler politique et elle ne voyait aucun moyen de faire monter son adrénaline à cet instant-là…A part le fait de faire souffrir le Serpentard mais il ne valait pas le coup et il n’était pas si méchant pour cela…Elle hésita à utiliser la même méthode que le garçon : éviter sa question en posant une autre question. Mais elle n’avait jamais fait cela et n’était donc pas très douée, voire pas du tout. Elle répondit donc :

- Tout simplement parce que tu m’as l’air sympathique.

Sérieusement, en « je suis méchant, bouh ! Partez de mon chemin », il y avait pire que l’adolescent qui était à côté d’elle. Tel que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom dont on lui avait longtemps parlé. Ses parents lui avaient dit qu’il était un puissant et vil mage noir qui, d’après les légendes, était invincible et contrôlaient une armée appelée les mangemorts. Tout cela avait été racontée lorsque la demoiselle n’avait que dix ans et la seule chose qu’elle avait dite ce jour-là était : « c’est horrible ! ». Maintenant, plus grande, elle pensait toujours que cela était horrible. Son opinion n’avait pas changé sinon qu’elle n’aimait pas vraiment les personnes qui s’étaient laissé influencées par Celui-Dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Son esprit, qui s’était légèrement échappé, revint sur Terre. Son regard pourtant s’était redirigé automatiquement vers le lac. Elle le redirigea vers le Serpentard. Elle reprit, comme s’il n’y avait jamais eu de question intermédiaire :

- Tu as déjà plongé au fond du lac ? Je me demande bien si les habitants qui y vivent sont dangereux ou pas…

Ce n’était pas comme si elle voulait se baigner tout de suite, à la recherche des animaux aquatiques vivant dans les profondeurs du Lac de Poudlard mais ça lui avait toujours trotté dans la tête et le Serpentard semblait plus grand qu’elle en âge donc bon…Qui ne tente rien n’a rien, non ?

Sympathique ? Comme quoi la première impression était rarement la bonne, même si c'était la première fois qu'une personne qu'il venait de recontrer le qualifiait de "sympathique". Il regarda attentivement la jeune gryffondor, elle semblait si naïve au yeux de Calvin qu'il faillit étouffer de rire. Non, sérieusement, non pas que le Serpentard soit très très méchant, mais il s'averait evidemment qu'il n'était pas un ange non plus (et loin de là ). Il se rappella que Maylea ignorait le prénom du jeune homme, cela ne devait pas semblait étrange de parler à une personne avec lequel il nous serait impossible d'associer un prénom vraisemblable. Calvin avait l'avantage -si on peut appeler sa comme ça- il savait comment la gryffondor s'appelait ce qui rendait le contact plus facile avec elle, c'était comme si il en savait un peu plus sur elle alors que bien sûr c'était totalement faux. Ni lui ni elle ne savait quoi que ce soit de l'autre mais si en cet instant Calvin semblait être persuadé du contraire. Son regard se porta de nouveau vers le lac, il avait préféré ignorer les paroles de Maylea afin d'éviter de créer une nouvelle polémique, surement une de trop à nouveau.

- Tu as déjà plongé au fond du lac ? Je me demande bien si les habitants qui y vivent sont dangereux ou pas…

Calvin se rappellait lors de sa première année, avoir été poussé dans le lac par des sixième années de Serpentard, c'était en quelque sorte une initiation et un avertissement comme : "attention c'est vous les nouveaux Serpentards". Le jeune homme était bien content que cette sois passée, puisque maintenant il était en dernière année, bientôt il quittera Poudlard pour le monde des adultes. Le Serpentard avait préféré oublié cette période dont il était pas très fier. Il c'était de nombreuses fois posés la question de savoir si le lac était habité par de vilaines créatures ou pas mais jamais il n'avait trouvé de réponse fiable. Qu'allait-il répondre à la gryffondor ? A cet instant prècis, c'est à dire quelques secondes après qu'elle n'ai posé la question, il n'en savait rien. Devait-il la rejeter simplement parce-qu'elle était tombé dans la mauvaise maison, en l'occurence, celle que Calvin détestait le plus ? Ou devait-il continuer de parler poliement avec elle, simplement parce-qu'il trouvait le sujet abordé interessant ? Il prit de nouveau quelques secondes pour réfléchir.

- Non...je n'ai jamais plongé au fond du lac...

Sa phrase était en partie vrai puisqu'il n'avait pas plongé mais qu'on l'avait forcé à plonger. D'ailleurs c'était en hiver et l'eau était gelé. Il préféra changer de sujet :

- Tu es en quelle année ?

Sa voix était calme, il avait gardés son ton hautain qu'il adopté à chaque fois qu'il parlait à quelqu'un qu'il ne connaissait pas beaucoup. Il continuait de fixer Maylea dans les yeux, elle avait un regard profond, elle semblait être fasciné par le paysage .

-

A cette question-là, après quelques minutes de réflexion (que Maylea ne comprenait pas mais ne cherchait pas beaucoup à comprendre si elle pensait qu’il cherchait dans ses souvenirs…), l’adolescent répondit par la négative. Et son ton semblait clore toute proposition de plongée en cette heure matinale… Mais la demoiselle ne comprenait pas pourquoi le garçon ne lui disait pas grand-chose de lui. En général, ses paroles ne se déversaient pas à flots mais ils coulaient quand même à un bon rythme sans pour autant inonder le village voisin. Peut-être était-il méfiant envers elle. Peut-être était-il en train de se demander si elle n’allait pas lui sauter à la gorge…Elle, en tant que parano attitrée, commençait à penser qu’il contrôlait la conversation alors…tout pouvait arriver, non ? En tout cas, c’était la première fois qu’elle rencontrait quelqu’un comme lui. Petite, elle n’arrivait pas à saisir pourquoi la Terre était peuplée d’autant de gens différents les uns envers les autres, pourquoi les gens ne se ressemblaient pas. Plus elle grandissait et plus elle comprenait que c’était ce qui faisait le charme de toutes ces personnes. Il reprit la parole à cet instant-là et lui demanda en quelle année elle était. Tiens, il lui posait sur elle. Etait-ce seulement une impression ou c’était la première question qu’il posait qui la concernait, elle personnellement ? Elle lui répondit, un sourire sur les lèvres :

- Je suis en cinquième année et toi ?

Maylea réalisa qu’il changeait de sujet. Une petite voix se glissa dans la tête de la jeune fille. Elle disait que le garçon voulait contrôler la conversation. Mais comme presque tout le temps, Maylea ignora adroitement la petite voix. C’était d’ailleurs ridicule de penser cela. Il était impossible qu’un garçon comme…lui…fasse cet acte. D’ailleurs, elle se rendit compte qu’elle ne savait pas son prénom et que lui connaissait le sien. Et là, elle lui avait donné son année et il pouvait facilement en déduire son âge…Bah, peu importe. Lui, il semblait se positionner dans une année supérieure à la sixième année. Incluse. Donc soit sixième soit septième année. Ça faisait une jolie fourchette.

Matinée au parc [PV Calvin]

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