“ Parle-moi Serpentard, le plus grand des quatre de Poudlard ”
Les quatre élèves avançaient dans l'humide cavité souterraine, et, à la lueur de leur baguette, leurs ombres paraissaient monstrueuses. Le tunnel dans lequel ils progressaient était jonché d'ossements de petits animaux, mais leur attention se portait plus sur les merveilleuses stalagmites qui recouvraient la cavité. A mesure qu'ils avançaient dans le tunnel qui ne cessait de tourner, une odeur répugnante leur envahissait le nez: Ils approchaient de leur but. Bientôt, ils se retrouvèrent devant deux serpents entrelacés incrustés dans la roche, des émeraudes luisantes à la place de leurs yeux. C'est alors que le plus grand de tous s'avança et prononça des mots dans une langue étrangère, le sifflement produit par le son de sa voix faisant tressaillir la plus petite des deux filles qui l'accompagnait, elle lâcha d'ailleurs le calepin sur lequel elle était en train d'écrire. Soudain, les serpents ondulèrent jusqu'à un pan du mur, libérant ainsi l'accès à un trou où le petit groupe s'engouffra. Ils se retrouvèrent alors à l'entrée d'une longue salle faiblement éclairée, où l'odeur abject qu'ils sentaient à l'extérieur leur envahit les poumons. D'immenses serpents sculptés dans la pierre étaient disposés de chaque côté de la pièce, et devant cet effrayant spectacle, ils continuèrent de marcher, le bas de leur pantalon trempé par le sol humide. Lorsqu'ils furent arrivés au niveau des deux derniers piliers, ce qu'ils virent leur coupa le souffle. Par-delà la vieille carcasse d'un Basilic en état de décomposition, une immense statue, adossée au mur du fond, qui faisait toute la hauteur de la Chambre, se dressait devant eux. La tête de cette sculpture représentait un sorcier simiesque avec une longue barbe mince qui tombait presque jusqu'au bas de sa robe où deux énormes pieds grisâtres reposaient sur le sol lisse. Ce spectacle effrayant fit dessiner un large sourire sur le visage du Fourchelang, qui s'approcha de la paroi sculptée représentant son aïeul. Les feuilles du calepin de la jeune fille se remplissait aussi vite qu'elle écrivait, tandis que les deux autres qui les accompagnaient posaient leurs yeux partout, ébahis.
─ Peter... On s'en va maintenant ? Demanda la fille au calepin. Elle tressaillit en entendant l'écho de sa propre voix, amplifiée par les parois de la Chambre. Le garçon à qui elle s'adressait se retourna brusquement, son sourire effacé. Il paraissait outré. ─ Cela fait maintenant deux ans... Deux ans que nous travaillons d'arrache-pied pour trouver la noble cachette de mon ancêtre, et toi, Sophia, tu voudrais t'en aller, alors que nous sommes ici depuis seulement cinq minutes ?
Elle ne répondit pas. Il avait parlé de sa voix rauque, et les deux autres n'osèrent pas prendre part à la discussion. Peter ricana de la confusion de sa camarade, puis s'avança vers l'imposante statue représentant Salazar Serpentard en enjambant le cadavre du monstre que la Chambre renfermait autrefois. Il posa ses mains sur la roche et les fit glisser le long de la paroi, fermant ses yeux, comme pour s'en imprégner. Mais soudainement, alors qu'un silence poignant semblait s'être abattu sur les lieux, la bouche de la statue, où logeait autrefois le Basilic, s'ouvrit dans un bruit sourd, faisant reculer Peter, rejoignant les trois autres, pétrifiés d'horreur. Qu'est-ce que cela signifiait-il ? Même le descendant de Serpentard l'ignorait, ce qui inquiétait encore plus ses amis, Lucas, Taylor et Sophia.
─ Peter... Rappelle-moi pourquoi tu as tant insisté pour que nous fassions cette expédition pendant les vacances d'été ? Demanda Taylor, sur un ton ironique mais inquiet. ─ Pour n'être dérangés par personne, grommela-t-il les dents serrés, fixant des yeux la bouche inerte de la statue.
Un bruit sourd retentit alors au fond de la salle. Ils brandirent tous instinctivement leur baguette, pointées vers l'entrée de la Chambre, prêts à se défendre contre une quelconque menace. Mais ils constatèrent bientôt que le bruit provenait du trou par lequel ils étaient arrivés: il s'était refermé. Sophia était horrifiée. Elle se laissa tomber sur le sol, mouillant ainsi le reste de son pantalon et les notes qu'elle venait de prendre.
─ Nous sommes prisonniers..., souffla-t-elle, les larmes aux yeux. ─ Bien sûr que non, répliqua sèchement Peter. Les trois autres le regardèrent avec des yeux ronds. Tandis que Lucas aidait Sophia à se relever, Taylor prit la parole. ─ Ah oui, tu peux nous expliquer ce qu'il vient de se passer alors, je présume ? ─ Peter a raison, ce qu'il se passe n'est pas un hasard... ─ C'est une sorte de... message, coupa le Fourchelang. Il ne jeta même pas un regard à son meilleur ami qui venait d'essayer de le défendre, ses yeux toujours fixés sur la statue. ─ Il veut nous dire quelque chose... Oui, c'est ça ! Continua-t-il. Les autres n'osèrent répondre. Après quelques secondes, Peter s'avança lentement, puis, arrivé à hauteur du Basilic, prononça des mots en Fourchelang, faisant tressaillir Sophia une nouvelle fois. ─ Parle-moi Serpentard, le plus grand des quatre de Poudlard.
Une aveuglante lumière verte jaillit alors de l'intérieur de la statue, forçant les étudiants à protéger leurs yeux. Quelques secondes plus tard, un spectre, entouré d'une aura verdâtre, sortit de sa bouche, glissant sur la paroi tel un fantôme. Il était habillé d'une antique robe de sorcier aussi spectrale que son propriétaire, et il affichait un sourire malsain. La frappante ressemblance entre lui et la statue ne le rendait que plus terrifiant. Sophia poussa un hurlement et s'agrippa à Lucas, qui semblait également horrifié. Peter, quant à lui, esquissa un sourire devant l'esprit de son ancètre, il s'avança vers lui et s'inclina. Mais sa joie fut de très courte durée. En effet, le spectre prononça des mots en Fourchelang, puis des jets de lumière verte s'abattirent sur les quatre étudiants, leurs quatre dépouilles dépourvues d'âme s'effondrant sur le sol. Leur cadavres marqués d'horreur reposeront à jamais dans la Chambre. Le rire démoniaque du spectre fut amplifié par l'écho des parois de la salle, devenue verdâtre. Il était libre. Et plus rien ne pourrait l'arrêter.
Peu de temps après, la Gazette du Sorcier annonça la disparition mystérieuse de quatre étudiants de sixième année à Poudlard. On ne les retrouva jamais. La rentrée à Poudlard fut même repoussée de deux semaines pour laisser aux étudiants le temps de se remettre de cette tragédie. Mais le Monde Magique est bien loin de se douter de la vérité, et des évènements qui vont se passer à la forteresse légendaire cette année... Profitez bien de vos instants de répits ; la libération de l'esprit de Salazar Serpentard est la pire chose qu'il ai pu se produire à l'école, et il est bien décidé à se venger.
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