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 Pour toujours (fe)

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MessageSujet: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Jeu 4 Juin - 0:51

Rentrer ! Ce serait peu de dire que Miss Grisham était ravie et pas demain la veille qu’elle remettrait les pieds sur un bateau.
Elle ne sut que plus tard comment s’était terminée leur folle équipée. Preston se chargea de combler les trous accumulés par sa fièvre.
Les coordonnées débitées en délire furent suivies et le navire piqué aux pirates se retrouva en eaux amies. La radio fonctionna. Davenport avait tout prévu sur le scénario à pondre aux autorités qui ne manquèrent pas de les interroger (sauf elle). Un bateau sanitaire les avait rapatriés jusqu’à Honolulu où tous subirent des examens (et interrogatoires). Les fables tirent la route, on leur ficha la paix, ils étaient libres de rejoindre l’Angleterre. Justin – encore lui- fit venir son jet privé afin d’assurer le retour dans les conditions du plus grand confort.
Leurs aventures firent des vagues (normal pour un naufrage) et les médias s’emparèrent de l’événement, le grossissant, déformant, rien d’étonnant.
L’atterrissage se produisit cependant à l’abri des reporters voraces de scoop. Personne ne se plaignit du choix d’un petit aérodrome de banlieue. Ceux qui firent le pied de grue à Heathrow en furent pour leurs frais, tant pis.
Tous désiraient la paix à présent. Certains transplanèrent, d’autres empruntèrent des moyens classiques de transport moldu.
Une voiture de location conduite par un Yates toujours empressé auprès d’elle ramena Angel dans la capitale britannique :


Je veux voir mes parents… Ils sont au courant… pour nous. La radio fonctionnait encore sur le Broken Heart quand j’ai envoyé un télégramme. Tu ne m’en veux pas, j’espère ?

La main sur la sienne l’assura que non quoiqu’elle trouvât son chéri plus tendu soudain.
Il roula toujours avec la même maîtrise, évitant les cahots qui auraient pu la faire souffrir. Sa blessure encore fraîche ne demandait qu’à cicatriser mais le mal était encore un peu usant.
La nuit tombait quand ils parvinrent à destination. Angel avait utilisé le portable de Preston pour avertir sa famille qu’elle rentrait… et pas seule.
L’accueil fut à la hauteur de ce qu’elle espérait : effusions larmoyantes auprès de Mary et James.


Je vais bien, nous allons tous bien.

Le bras en écharpe les affola :

C’est pas grave, rien du tout. Je… Je vous présente Preston Yates dont je vous ai parlé. Vous le connaissez déjà sans l’avoir rencontré, n’est-ce pas ?

Arrêt sur image. Une angoisse subite étreignit la Serdaigle. Ses parents ne pouvaient dénigrer son choix ! Elle s’était assez épanchée dans sa missive…
La bourrade que décrocha son père dans l’épaule de Yates la fit soupirer d’aise ainsi que l’accolade dont le gratifia Mrs Grisham.
Tous rentrèrent à l’intérieur où un repas les attendait :


Mamy n’est pas là ? Elle n’est pas malade au moins ?

On la rassura. La vieille dame avait du boulot avec les chèvres de la ferme. Elle regrettait vraiment son absence et envoyait plein de bisous.
Le dîner fut digne des talents de sa mère en cuisine quoique déguster du steak avec une seule main demandât des efforts à la jeune blessée. Preston faillit céder à l’envie de lui couper sa viande, elle le lut dans son regard. Papa Grisham fut plus véloce pour voler au secours de sa fille chérie.
On parla gentiment en évoquant naufrage, pirates, soins, etc. Après le dessert (une mousse aux fruits) James, très jovial, convia Preston au fumoir (tradition très british)
Mary, mine de rien, attira Angel près d’elle sur le divan. Tournant son thé au jasmin, elle sourit doucement :


Ta décision nous a assez surpris, tu t’en doutes. Nous avions appris à aimer Benji… Benjamin. Je trouve Preston… sympathique mais n’est-il pas… enfin… un peu…

Claire, nette et concise, Angel claqua :

Non ! Il n’est pas vieux, ni âgé, ni rien de ça. J’en suis tombée amoureuse sans même m’en rendre compte. Je ne voulais pas faire de mal à Ben. J’allais cesser de voir Preston vers qui je me sentais trop attirée quand il a tout cassé… Dis, maman, entre papa et toi… il y a bien dix ans de différence. Est-ce que ça t’a posé des problèmes ? Où as-tu rencontré papa ? Vous ne me l’avez jamais dit…

Sans heurt, Mrs Grisham parla.

J’ai effectivement 10 ans de moins que ton père. Nous nous sommes rencontrés de la façon la plus… originale qui soit : sur son fauteuil dentaire (éclat de rire) Je n’étais pas encore majeure et ne pouvais utiliser la magie en dehors de l’école mais je venais de me casser un coin de dent sur une cacahuète. Je suis entrée dans le premier cabinet à portée, puis… une autre magie a opéré. Si tu aimes Preston, nous l’aimerons aussi. Je ne veux pas savoir ce que tu as vécu, je ne veux qu’une chose : ton bonheur. Seulement…(petit nuage dans le tendre regard) Il est célèbre Yates… ça pourrait être embarrassant pour toi et… le ministère.

Le rire de la jeune fille résonna gaiement dans la pièce :

Le ministère... tu sais ce que j’en pense. Ne t’effraye pas, je gère. Je passe les Aspic pour la seconde fois dans quelques semaines. Après… nous nous marierons. Il… Il ne me l’a pas encore demandé, c’est vrai. Mais on en a tant bavé que nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour des projets à longs termes. Opal et Erik se sont mariés en cours de route… Ils vont récidiver officiellement en juillet. J’espère que…

La porte du fumoir s’ouvrait. Pas d’œil poché, ni d’éraflures, ouf ! Au contraire. Ses yeux, elle voulait s’y plonger et savoir… Pas besoin de discours, ils se comprirent au battement de cil près.
Discrets, les parents se retirèrent, assurant timidement que deux chambres étaient prêtes.


As-tu contacté ton dragon ? susurra Angel. Elle attendra bien demain. Je suis contente que mon père ne t’ait pas mangé. Note que je n’en ai jamais douté. Tu vas avoir un boulot monstre au bureau, et moi… à l’école. Sauras-tu m’attendre encore un mois ?

Question stupide dont elle connaissait la réponse. Tendresse, caresses, ils se quittèrent avec regrets sur le seuil de leur logis respectif.
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Sam 6 Juin - 15:33

Retour à la normalité...même si après cette concluante aventure Preston se demandait si la normalité existait quelque part!

Rapatriés à Honululu, son seul et unique souci demeurait Angel. Il avait failli devenir fou en la voyant blessée lors de l'assaut au bateau pirate et ne commença à se calmer que quand les docteurs lui assurèrent que la jeune fille ne courait aucun danger. Justin, splendide jusqu'aux dernières conséquences avait fait venir son jet privé et ramenait ses amis en Angleterre...enfin ceux qui y retournaient. Quelques uns, comme les De Brent et Manu Leroy rentrèrent à leurs îles respectives.

L'arrivée à Londres se fit en toute discrétion. La nouvelle du naufrage les ayant précédés, on pouvait se douter qu'il y aurait foule pour les recevoir. Ils préférèrent le faire à l'abri des curieux , en tout calme et paix. Les amis se quittèrent avec la promesse de se revoir bientôt...en terre ferme!

Une voiture avait été mise à sa disposition. Il va de soi qu'Angel rentrait avec lui.

Je veux voir mes parents… Ils sont au courant… pour nous. La radio fonctionnait encore sur le Broken Heart quand j’ai envoyé un télégramme. Tu ne m’en veux pas, j’espère ?


Il prit sa main et la serra tendrement en souriant.

T'en vouloir? Tu en as des drôles d'idées, ma chérie. C'est bien que tu les ai prévenus...comme ça je ne débarque pas en inconnu au bataillon.

C'était tout très joli mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être un peu nerveux. Il se demandait quelle serait la réaction des Grisham en le voyant arriver avec leur petite fille adorée à laquelle ils tenaient plus que els prunelles de leurs yeux?...

*Allez, c'est pas si terrible...tu es un type honorable, travailleur, de bonne famille...*

L'énumération silencieuse des diverse vertus à mettre en évidence au cas où, l'occupa un bon moment, tout en conduisant au milieu d'une dense circulation de début de soirée. Sa belle avertit ses parents de leur arrivée imminente et il devina qu'elle était un peu nerveuse aussi.

T'en fais pas...ils seront si ravis de te voir qu'ils ne feront même pas attention à moi!

Grosse erreur! À peine sur le seuil de la porte il se sentit scanné des pieds à la tête par un couple souriant qui, Dieu merci passa de suite à s'occuper de leur fille. La voir revenir avec un bras en écharpe les angoissa quelque peu mais elle se chargea rapidement de les rassurer puis passa aux présentations:

Je vous présente Preston Yates dont je vous ai parlé. Vous le connaissez déjà sans l’avoir rencontré, n’est-ce pas ?

À force de le voir souvent dans leur petit écran, ils devaient se sentir en confiance. L'accueil fut chaleureux, sincère. Preston se détendit, le terrain n'était pas miné.

Acte suivi, vint le repas. Exquis. Mrs.Grisham était un véritable cordon bleu, ce qu'il ne manqua pas de lui dire, mais tous étaient plus intéressés aux évènements dont ils avaient été protagonistes qu'à ses compliments polis.

Il brossa un tableau rapide sur le début de leur voyage, en omettant un ou deux détails invraisemblables, même en sachant que la mère de sa jeune fiancée était sorcière, Preston n'avait pas du tout envie de trop corser l'histoire. Les incidents avec les esprits furent passés sous silence. Le rôle d'Angel lors de l'accouchement de la petite De Brent, dûment loué on entama avec le naufrage.

Ça aurait pu être pire mais Davenport est connu par sa prévenance. Nous n'avons navigué qu'un soir jusqu'à arriver à cette île, qu'on croyait déserte...malheureusement pour nous, les pirates nous sont tombés dessus la première nuit...mais après un moment on contrôlait la situation.

Il ne parla pas des morts ni de la torture aux bouts de bambou, pas question que ces braves gens pensent que leur adorable fille fréquentait des gens dangereux.

Jolie description de la jungle à la clarté de la lune lorsqu'ils avançaient vers le campement des méchants. Ça commençait à ressembler aux aventures d'Indiana Jones mais tant pis...Plein d'éloquence, Preston tenait son public aux abois. Angel semblait ravie et ça lui donnait des ailes. L'assaut du bateau finit par sembler une opération spécialisée de la Marine dans laquelle ils avaient le beau rôle.

Heureusement que nous avions un médecin avec nous (inutile de dire que c'était un psy!) Charlie a bien soigné Angel de sa blessure et après, comme vous le savez, on est arrivés à Honululu, les méchants sont en mains de la justice, ils ne nuiront plus personne.

Fin de l'histoire. Il leur rendait Angel saine et sauve. On arrivait au dessert, un mousse de fruits très réussi puis vint l'invitation de Papa Grisham à l'accompagner au fumoir...Un dernier regard à la douce et c'était parti pour une ronde...

Preston n'était pas un grand fumeur mais cette fois accepta volontiers un cigare accompagné d'un cognac. James Grisham n'y alla pas par quatre chemins, comme tout père qui se respecte et aime sa fille, il voulait savoir quelles étaient les intentions de M. Yates.


Soudain très tranquille, Preston sourit aimablement puis devint très sérieux.

Je comprends vos doutes, M. Grisham mais je veux vous assurer que mes intentions envers Angel ne peuvent être plus honorables. Je l'aime et ne veux que me marier avec elle. Je sais...Angel est très jeune...et moi...euh...j'ai 11 ans de plus mais je ne pense pas que cela soit un inconvénient insurmontable.

Inutile de supposer que vous ne connaissez pas la particularité...de ma fille...

Preston sourit de nouveau.

Je sais parfaitement bien qu'Angel est une sorcière... très douée d'ailleurs. En fait, c'est cela qui a provoqué notre rencontre (on passa sous discret silence les détails de la dite rencontre!) Avec elle, j'ai appris énormément de choses sur ce fascinant monde.

Voilà de quoi rassurer ce père exemplaire. Fixé sur les intentions du journaliste, il se détendit et la conversation tourna sur des thèmes les plus divers. Le fait que son futur beau fils soit une personnalité reconnue dans le monde le tracassait tout de même un peu, Preston se chargea de tourner cela avec grand bon sens.

Angel est une femme très intelligente, douée en plus d'un sens de l'humour et l'opportunité incroyable. Elle n'aura aucun mal aucun mal à s'adapter à mon monde tout autant que je me suis adapté au sien. Je sais que ce n'est pas toujours facile à gérer mais avouez que voir la soupe se servir seule ou quelqu'un s'enfumer en l'air ne l'est pas trop non plus...Angel m'aime et je l'aime aussi...ensemble, on n'aura aucun mal...comme on dit dans le milieu...on est un team d'enfer!

Rejoindre les dames était de rigueur. Ils les trouvèrent en gentil tête à tête. Inutile de se demander quel thème les occupait. Le regard de sa sorcière bien aimée était empreint de profond soulagement. Il lui sourit en clignant un œil, complice. Tout allait bien.

Parents retirés après avoir octroyé la chambre d'invité au nouveau venu. Les amoureux restèrent un moment à seules. Enfin.

Sans rien dire, il l'enlaça pour l'embrasser, ce qu'il brulait de faire depuis des heures.

As-tu contacté ton dragon ? Elle attendra bien demain.

Oui, j'ai appelé Camilla dès l'avion. Elle a gueulé comme une folle mais je crois que c'était de pur soulagement. Demain, elle crachera du feu sur moi, mais j'y suis habitué

Je suis contente que mon père ne t’ait pas mangé. Note que je n’en ai jamais douté.

Ça m'a rassuré aussi...après tout on a survécu aux pirates, quelle ironie du destin aurait été finir mes jours aux mains d'un père protecteur...

Tu vas avoir un boulot monstre au bureau, et moi… à l’école. Sauras-tu m’attendre encore un mois ?

Il caressa tendrement sa joue et l'embrassa de nouveau.

Je t'attendrais la vie entière s'il le fallait...mais ce mois me va sembler une éternité. Je t'aime...allez rentre dans ta chambre...je vais dans la mienne essayer de dormir.

Un dernier baiser plein de promesses et chacun s'en alla de son côté.

Le lendemain, après un copieux petit déjeuner préparé par Angel et sa mère, il prit la route vers son bureau...

À peine sorti de l'ascenseur, il fut surpris par une tornade humaine qui se rua sur lui, l'enserrant dans une étreinte inattendue.


Bon sang, Camilla...que...

Je me suis fait un sang d'encre...je vous ai crû perdu...

Le lâchant brusquement, la dame dragon recula d'un pas, le regardant attentivement comme en cherchant quelque évidence de maladie ou blessure, à part un beau bronzage elle ne trouva rien à blâmer.

Ça vous a quand même fait des gentilles vacances, à ce que je vois...pas de quoi s'étonner, vous vous en tirez toujours comme un charme...

Que vouliez vous? Que je me fasse bouffer par un requin?

Elle essuya, discrète et rageuse une larme furtive, geste qui eut le don d'attendrir Preston.

Ne me dites pas Camilla, qu'après tout vous tenez un peu à moi?...Cela me touche sincèrement et pour cela je vais vous donner une prémice, mais rien que pour vous.

Elle le regarda, intéressée et en reniflant repoussa ses lunettes sur le nez.

Quoi? Vous allez interviewer le yéti au pied de l'Everest?

Mieux que ça...je vais me marier!

Camilla ouvrit la bouche pour riposter main en souriait malin, Preston s'éloignait déjà en disant:

Mais si vous soufflez à quiconque un mot de ceci...je m'assurerai que vous ne trouviez un travail même dans le plus minable journal de province...compris!?

Reçu 10/10, Boss!

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes...

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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Dim 7 Juin - 23:42

Levée tôt ( on ne change pas les bonnes habitudes) Angel avait entrepris de soigner le petit déjeuner. Elle savait Preston fin gourmet quoique pas difficile pour un poil. Un bête toast de marmelade lui aurait suffi mais…
Maman Grisham trouva sa fille chérie aux fourneaux :


Tu comptes vraiment lui faire avaler tout ça ?


Il faut lui laisser le choix ! Tu trouves que j’exagère ?

Mary rigola franchement devant la pile de rôties, œufs brouillés, saucisses, lard et pommes de terre assemblés sans compter les viennoiseries traditionnelles.

Je ne crois pas que ce soit surtout ta façon de cuisiner qui l’attire.

Oui, même devant sa mère adoptive, Angel rougit. Bientôt l’élu se présenta et fit honneur aux plats proposés. Il fallait à nouveau se quitter :

Je rentre à Poudlard et y serai coincée toute la semaine. Pas de portable possible… Je t’enverrai un hibou tous les jours, ne le saoule pas comme l’autre.

Un baiser fou plus tard, elle le regarda s’éloigner en agitant sa main valide. Peu après, Miss Grisham rassembla ses affaires puis fit ses adieux à ses parents à qui elle promit des nouvelles également.
Poudlard lui parut morne et triste en rapport aux dernières aventures vécues. Les seuls qui pouvaient comprendre son abattement étaient Opal et Erik. Leur union officielle restait secrète ; Angel ne cafta pas même si la complicité totale les habitant crevait les yeux.
Tous les jours deux hiboux volèrent vers leur destinataire. Preston se débrouilla très bien pour lui renvoyer le vif d’or.
Exténuée par les piles de devoirs à faire dans diverses matières, Angel vit venir le week-end avec un mélange de soulagement et de crainte.
Dans son dernier message, son chéri ne lui annonçait rien de moins qu’un séjour dans sa famille.
Le samedi matin, excitée comme une puce, Angel ne sut rien avaler du repas de la grande salle. Transplanant jusqu'à son appartement londonnien, la jeune fille y attendit son aimé.


Tu m’as affreusement manqué ! déclara-t-elle en descendant à son coup de sonnette.

Installée confortablement dans la voiture, elle laissa sa tête aller contre l’épaule du conducteur :

Je suis heureuse de rencontrer tes parents, mais j’avoue avoir une trouille pas possible.

Rires, flatteries, promesses, le trajet s’effectua rondement chacun donnant des détails sur la semaine écoulée :

J’ai eu 20 points en potions ; c’était facile de réaliser cet amortentia. Je l’avais déjà faite, elle a changé d’odeur… Ma solution de force réjouirait maman. Je compte bien obtenir cette maîtrise.

Elle se renferma soudain, ne désirant pas gâcher ces instants privilégiés avec des révélations embarrassantes. L’Ordre l’avait contactée… Elle ferait partie d’une prochaine mission assez périlleuse. Angel se devait de ne pas alarmer Preston.
L’hôtel particulier devant lequel freina la voiture impressionna Miss Grisham. Dans un décor bucolique, cette habitation dépassait son imagination. Elle savait son journaliste préféré issu de bonne souche mais ne s’attendait pas à un tel luxe auquel elle n’était pas coutumière. Main dans la main, ils se présentèrent à l’entrée où un majordome stylé salua gravement Preston.


*Ferais mieux de ficher le camp*

Certes la présence rassurante de son élu lui donnait du courage, n’empêche qu’une furieuse envie de transplaner la démangeait :

*Je vais leur déplaire. Ils vont me détester.*

L’accueil, pourtant, fut chaleureux. Preston avait limé les angles, apparemment. Se voir quasi étouffée par l’étreinte de son futur beau-père la rassura face à la poignée de main sèche de belle-maman. Frère et sœur étaient excusés, ce qui fit soupirer d’aise la jeune fille. Qu’avait dit Preston à son sujet ?
Elle le sut rapidement lorsqu’entre deux zakouskis Mr Yates Senior l’entraîna à part :


C’est donc vrai que vous êtes sorcière ? Mon fils ne pouvait avoir fait meilleur choix. Il faudra m’apprendre un truc ou l’autre pour clouer le bec à Elena. Ça restera un secret entre toi et moi.

Angel se sentit comme un glaçon au soleil. Arthur Yates était vraiment charmant.

Je ne sais pas si je puis faire ça mais… je possède des potions très efficaces.

Ils riaient en bons complices en rejoignant les autres. Promenade digestive dans le parc entourant la propriété, Angel et Preston se bécotèrent à qui mieux mieux. Mots fous, doux, ils étaient aussi délirants l’un que l’autre :

Tes parents sont très gentils, j’avais peur mais je suis rassurée. Je…. Je passe mes Aspic dans trois semaines. Je suis parée, ça ira mais… je…. (quel embarras) Je dois effectuer une mission pour l’ordre. Ne dis rien ( baiser) Je gère ça ! (baiser) Mon bras me pose quelque souci ; ça va aller, c’est pas celui d’où je tire ma baguette.

Preston l’emporta dans une avalanche de sensations qui auraient bel et bien déviées sans un « Hum » sévère. Un Elfe confondu d’interrompre de si tendres échanges lui tendit une missive avant de s’évaporer. Décomposée, Angel la lut et la chiffonna :

Je dois y aller, tout de suite. On se retrouve… après, je t’aime. Excuse-moi auprès d’Arthur et d’Elena.

L’espace d’un crac, elle avait disparu, des larmes dans les yeux.
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Mar 16 Juin - 1:12

La semaine s'écoula avec une lenteur éprouvante. Ce n'était pourtant pas le travail qui manquait. Preston s'était attelé à la tâche sous l'égide énergique de la dame dragon, qui, pour ainsi dire ne le quittait pas des yeux comme si elle craignait le voir se faire dévorer par sa table de travail. Bien entendu le meuble ne démontra aucune intention malsaine et il arriva en vie au vendredi...

Comme promis, tous les soirs un hibou venait picorer ses vitres. Ne voulant pas répéter l'aventure de la première fois, il maintenait les bestioles éloignées de l'alcool mais les nourrissait généreusement, le temps de lire le message de sa sorcière bien aimée et utiliser le même courrier pour lui répondre. Preston n'avait pas encore envisagé acheter un hibou...mais commençait à caresser l'idée, sauf que ses amis et voisins trouveraient cela un peu bizarre, lui qui n'avait jamais eu même un chat...s'encombrant soudain d'une superbe chouette ou d'un autre volatile du genre!

Au bonheur des retrouvailles, ils faillirent presque oublier que les parents de Preston les attendaient dîner.


Nous ferions mieux de nous mettre en route, ma mère est très exigeante quant à la ponctualité.

Ce qui n'était pour mettre à l'aise Angel qui semblait passablement nerveuse.

Je suis heureuse de rencontrer tes parents, mais j’avoue avoir une trouille pas possible.

Cela le fit rire en l'embrassant de nouveau dans l'espoir de la calmer un peu.

Je t'assure qu'ils ne vont rien te faire, ma chérie. Maman est un peu (trop!) collet monté mais je suis sûr que tu les auras mis dans ta poche avant d'avoir fini les présentations.

Il savait sciemment que ce ne serait pas aussi facile que ça mais pas besoin de l'alarmer encore plus. Preston conduisait tout en bavardant allègrement. Que sa chérie ai eu de si bonnes notes ne l'étonnait pas, elle était brillante en tout ce qu'elle entreprenait.

Bon, moi je n'ai fait aucune potion...à moins de pouvoir qualifier comme tel le café de l'autre jour. Camilla était sortie...ben oui, les miracles ça existe encore, et j'ai dû me débrouiller avec ce percolateur infernal...je vais exiger qu'on le remplace par un de ces trucs italiens qui font tout en un clin d'œil. Sinon j'ai fait une interview très intéressante avec un ex dictateur africain...pas croyable avec ce qu'est sorti le type...si ça avait continué un peu plus, il aurait fait pleurer les spectateurs et convaincu le monde entier qu'il est un doux enfant de chœur alors que tous savent qu'il est un monsieur très sanguinaire...

Quelle conversation prenante. Il avait quand même fait des choses plus agréables. Les épisodes avec les hiboux la firent rire de bon cœur et se démêlés avec sa secrétaire en avoir les larmes aux yeux de tant rigoler. Pauvre Camilla, si elle savait qu'il referait toutes et chacune de ses manies pour amuser sa fiancée, elle ne serait pas précisément ravie.

En arrivant face à la demeure familiale, Preston ne put laisser de remarquer l'énervement de sa douce chérie. Était ce ce décor assez somptueux qui la dérangeait? Il n'avait pas pensé à l'avertir que ses parents habitaient dans ce genre de maison...ni qu'ils étaient nobles ni que...


Bonsoir, Pierce!

M. Preston...mademoiselle!

Ni qu'un maître d'hôtel stylé leur ouvrirait la porte en manquant de peu faire une révérence. Lui, il était tellement habitué à cela qu'il n'y pensait plus.

Il serra sa main et lui sourit.


Allons, mes parents seront au salon, comme d'habitude. Détends toi, mon amour...ils vont t'adorer!

Sir Arthur Yates sourit ravi en les voyant arriver. Il quitta sa place et avança vers eux, un grand et débonnaire sourire illuminant son visage.

Bonsoir, mes enfants...je disais justement à Elena...que j'avais crû entendre le moteur de ta voiture, Preston...mais présente nous! Où sont restées tes manières!?

Tu ne m'as pas laissé placer un mot, Papa...voici Angel Grisham...ta future belle fille.

Pauvre Angel. Sir Arthur ne répondait pas trop au cliché du noble empesé et froid dont tout le monde se fait l'idée. Nature chaleureuse, il était tout bons sentiments. Il enserra la jeune fille dans une étreinte d'ours alors que lady Yates, gardait une attitude on ne peut plus digne et réservée. Que son frère ainé se soit décommandé à cause d'une urgence ne désola pas Preston. Que sa cadette, Viveka ait décidé ne pas se présenter, le combla d'une joie ineffable...cette tête brûlait risquait d'épouvanter Angel pour de bon avec ses idées excentriques.

De quoi pouvaient bien parler Sir Arthur et Angel avec ces airs de conspirateurs? En tout cas quelque chose de très drôle parce qu'ils riaient ravis. Le repas fut une joyeuse expérience. La mère de Preston finit pas démordre de son petit air pincé et rire de bon cœur avec ce que racontait son fils. Sir Arthur était aux anges. Miss Grisham parfaitement à l'aise et lui, le plus heureux des hommes.

Lui montrer le jardin sous les derniers éclats de soleil estival n'était qu'un motif, vite accepté, de se trouver à seules avec l'élue de son cœur. à peine furent ils hors portée de vue, il l'enlaça pour l'embrasser comme si sa vie en dépendait...elle en dépendait en fait. Jamais Preston n'avait eu de sentiments pareils pour une femme. Angel comblait ses rêves. Pour lui, elle était la perfection incarnée, rien ni personne ne le ferait changer d'avis.

Vivement que tu finisses l'école, mon amour...c'est cruel de me faire vivre ce martyre. Tu sais combien je t'aime...combien je te désire...chaque minute sans toi me semble une éternité...

Des baisers fous, des promesses...mais il ne put pas éviter de sentir que sa chérie était à nouveau nerveuse.

Que se passe t'il, ma douce? Je pensais que tu étais tout à fait rassurée quant à mes parents...tu sembles t'entendre très bien avec mon père, d'ailleurs...

Tes parents sont très gentils, j’avais peur mais je suis rassurée. Je…. Je passe mes Aspic dans trois semaines. Je suis parée, ça ira mais… je….

Il lui releva le menton pour la regarder droit aux yeux, devinant que la suite risquait de ne pas être plaisante.

Que se passe t'il?, répéta t'il, s'angoissant à son tour.

Je dois effectuer une mission pour l’ordre. Ne dis rien ( baiser) Je gère ça ! (baiser) Mon bras me pose quelque souci ; ça va aller, c’est pas celui d’où je tire ma baguette.

Tu...tu ne parles pas sérieusement?...Oui..tu le fais!, il sentit que sa gorge se nouait atrocement, une mission...tu veux dire...que tu ...vas être en danger? Je t'en supplie, mon ange, mets un prétexte quelconque...

Mais il savait que c'était inutile. Angel était une femme à convictions, il l'aimait pour cela et se devait de respecter ses choix...tout comme elle respecterait les siens, le moment venu.

Jure moi que tu ne vas pas t'exposer inutilement...je ne saurais vivre sans toi...

Et de lui prouver combien intenses étaient ces sentiments, qu'elle partageait si bien. Seule l'inopportune apparition d'un elfe put mettre fin à ce tendre épisode. Preston s'était habitué à ces créatures mais en voir une dans le jardin de ses parents lui semblait d'un incongru absolu. Pas besoin d'être devin pour savoir que le message délivré ne portait pas des bonnes nouvelles. L'expression navrée de sa chérie disait long.

Je dois y aller, tout de suite. On se retrouve… après, je t’aime. Excuse-moi auprès d’Arthur et d’Elena.

Mais...


Pas le temps de dire un mot de plus, elle avait transplané le laissant seul avec son désespoir et il fallait encore retourner auprès de ses parents et donner une explication plausible pour le départ intempestif de sa fiancée.

Son air décomposé lui évita d'avoir trop à parler. Son père compréhensif lui fourra un whisky dans la main alors que sa mère faisait un commentaire banal avant de disparaitre discrètement, laissant père et fils en tête à tête. Preston esquiva comme il put les questions paternelles, conscient de ne pas pouvoir lui avouer tout de go que quelque part dans cette ville, se livrait à l'instant même...une guerre qu'il ne comprendrait pas.

Il ne lui resta qu'à rentrer chez lui et guetter la nuit dans l'espoir de recevoir un messager ailé...mais la nuit passa...et le lendemain aussi...alors, sans pouvoir surmonter un instant de plus l'angoisse qui le rongeait Preston prit le téléphone et appela l'unique personne au monde susceptible de l'aider :Justin Davenport. La chance lui sourit, son ami était chez lui et une fois que le journaliste eut exposé son problème, Davenport ne douta pas un instant à se présenter chez lui, via transplanage éclair.


Je dois savoir, Justin...sinon je deviens fou...
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Mer 17 Juin - 12:39

Crevé ! Davenport resta deux jours complets à dormir tout son saoul sous la garde affectueuse de son épouse qui l’avait oint de l’onguent du docteur Oubbly. C’est ce dont il avait le plus besoin… oublier. Les derniers jours avaient été terribles et les pertes humaines se chiffraient en plusieurs dizaines du côté des « bons » sorciers. Ce qu’il avait vécu, il ne désira pas en parler ni à son retour de mission, ni quand il émergea enfin du sommeil artificiel. Sombre, il grignota du bout des dents le petit déjeuner que Nate avait préparé avec tant d’amour. Une longue douche ne le dérida pas, pas plus que la folle course à bride abattue qu’il imposa à son étalon préféré. Même les risettes de Viviane ne lui tirèrent qu’une vague grimace.
Quand Mrs Davenport vit son mari se servir un whisky en plein avant-midi, elle tiqua mais ne critiqua pas. Il allait s’en servir un second quand le téléphone sonna. Cet engin servait si peu que les époux sursautèrent s’entreregardant intrigués.
D’une main légèrement tremblante Nate décrocha, parla puis souffla « Preston » à l’adresse de son époux, hésitant à lui confier le combiné. Sourcils froncés, Justin prit l’appel. Vu la tête qu’il tirait en écoutant son ami journaliste, il y avait un os quelque part.


J’arrive ! dit-il en raccrochant.

Il s’approcha de sa femme et l’embrassa doucement :

Je file… Il n’a pas de nouvelles d’Angel… Je ne pouvais pas lui dire ça au téléphone. Ne m’attends pas pour déjeuner.

Avant que Nate ait pu demander des explications, son époux avait transplané.
Quand il se matérialisa chez les Yates, Justin s’attendait à la mine ravagée qu’offrait Preston. Néanmoins, ce qu’il allait débiter ne ferait qu’aggraver les choses aussi, préféra-t-il d’entrée créer un soulagement :


Salut ! Elle est vivante, je te le jure, Angel est vivante. Assieds-toi.

Son ami n’était pas idiot… Si ces paroles étaient apaisantes, il devait deviner qu’autre chose couvait.

Je n’en étais pas, mais il y a eu une attaque au quartier général de l’ordre. J’étais… ailleurs et nous aussi, nous avons dégusté mais pas… autant qu’eux. Il y a eu des morts… beaucoup. Si j’ai compris, Angel était en première ligne. On l’a conduite à Ste Mangouste ; je l’y ai vue… par hasard. Je croyais que l’on t’avait averti. J’ai écrasé pendant deux jours.

Il se rendait bien compte que ses explications laconiques ne faisaient que jeter de l’huile sur le feu mais son cerveau n’était pas encore suffisamment d’aplomb pour trouver la diplomatie exacte à adopter.

Physiquement… elle va bien. Ses blessures sont mineures. C’est, euh… le mental qui est le plus atteint. Ne hurle pas, je n’en sais pas plus. On va y aller, bien sûr. Je comptais prendre de ses nouvelles, de toute façon. Viens !

Un transplanage plus tard, ils se présentèrent au guichet d’information. Justin savait pertinemment qu’il enfreignait une loi interdisant de montrer la magie aux moldus. Le cas de Preston était particulier, ses réactions normales. A sa place, s’il avait été question de Nate, Davenport aurait aussi cassé la baraque pour voir celle qu’il aimait. Ils n’étaient pas de la famille, patati et patata… Davenport usa de sortilèges informulés pour forcer le barrage.
Dans le couloir indiqué se trouvaient les parents éplorés d’Angel. Ils reconnurent Preston qu’ils étreignirent avec effusion.


On ne nous laisse même pas la voir ! Selon eux, la ramener à la réalité serait la pire des choses qui pourrait arriver, déclara James Grisham tandis que Mary pleurait doucement. Nous sommes là depuis trois jours, on ne nous donne qu’un banal bilan.

Justin dut retenir son ami qui allait s’en prendre à l’espèce de garde chiourme plantée devant la porte de la chambre.


Fais pas ça, on va t’éjecter, déjà que tu es là illégalement. Je vais me renseigner. Reste avec eux.

Davenport parcourut les couloirs jusqu’à trouver le bureau du médicomage en charge de Miss Grisham.

Comprenez bien, Mister, que l’esprit de notre patiente s’est… égaré volontairement. Cette très jeune fille en a vu de toutes les couleurs et pas des plus belles, selon les rapports. Elle reviendra à la réalité quand elle sera prête à l’affronter. Nous avons déjà eu ce genre de cas, même chez des sorciers de haut niveau. Cela peut durer de quelques jours à… longtemps. Elle dort quand nous la faisons dormir, elle ne mange pas, ne boit pas d’elle-même. Nous la surveillons bien, soyez-en assuré.

La belle affaire…
Fort embarrassé d’avoir de telles nouvelles à rapporter, Justin regagna le trio assis près de la porte. Il allait débiter son laïus quand un personnage haut en couleur fit son apparition.
Rondelette, le chapeau de paille de travers sur un chignon gris en pagaille, une petite femme énergique s’approcha d’eux. Elle vitupérait à tout vent :


Un comble ! Ils vont m’entendre ! Bonjour James ! Mary redresse-toi ! Vous, c’est Preston, sûrement ; suivez-moi !

Bisous aux uns et aux autres, salut de tête à Justin avant de se tourner vers la gardienne :

Vous, du balai !

Ne laissant pas le temps au cerbère de répliquer, la baguette de Mamy Rose l’envoya au pays des rêves. Si la grand-mère fut choquée du tableau offert par sa petite-fille inerte dans un fauteuil placé devant une fenêtre factice où défilait un paysage de lacs et forêts, elle cacha très bien son trouble. Seule sa vois légèrement étranglée dévoila ses sentiments. Elle n’y alla pas par quatre chemins. Avisant un verre d’eau, elle y déversa une potion prise dans un étrange sac en raphia. Faussement sévère, elle s’approcha de la jeune prostrée :

Avale ça, Angel !

Aucune réaction. La main de l’aïeule trembla un peu plus :

Ma chérie, il faut que tu boives ça toute seule. Fais plaisir à ta Mamy… Preston est là aussi !

Ils se trouvaient face à un mur, un mur abîmé avec des pansements aux bras et à la tête. Très pâle, figée comme pour l’éternité, la jeune fille ne leur accorda aucun regard. Mamy Rose chancela, le journaliste dut la soutenir.

Essayez ! Vous, elle vous entendra peut-être… Racontez-lui… n’importe quoi… faites-la revenir… s’il vous paît.

La grand-mère s’affala sur le bord du lit.
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Mar 23 Juin - 0:30

L'entrée en matière de Justin était censée de le rassurer. Ça ne réussit qu'à moitié. Soulagé de savoir que sa petite sorcière était vivante, Preston ne put néanmoins éviter de penser que l'affaire était plus grave que son ami ne voulait le dire. Justin résuma à la va vite la situation... une bataille rangée, Angel en première ligne. Il y avait eu des morts. Preston ferma un instant les yeux essayant de s'imaginer une scène. Il avait vu trop de guerres comme pour en pas savoir ce que l'on ressent.

Mais elle? Angel a été blessée? Dis moi la vérité, Justin!

Encore cette fois, Davenport se montra rassurant:

Physiquement… elle va bien. Ses blessures sont mineures. C’est, euh… le mental qui est le plus atteint. Ne hurle pas, je n’en sais pas plus. On va y aller, bien sûr. Je comptais prendre de ses nouvelles, de toute façon. Viens !

Facile à dire. Ce "Viens!" engagea un transplanage, chose que Preston avait secrètement en horreur mais qui les mena à l'instant à Ste. Mangouste. L'hôpital sorcier répondait mal à toute idée qu'il ait pu se faire...c'était encore plus extraordinaire! Mais Preston n'était nullement d'esprit à capter les détails de cette circonstance fantastique...il n'avait qu'une idée en tête. Rejoindre Angel, le plus vite possible.

On parla de un règlement mais les deux amis n'avaient rien à faire avec. Yates ne sut ni demanda d'ailleurs qu'avait fait Justin pour qu'ils puissent enfin se trouver face à la porte de la chambre de Miss Grisham. Ses parents, éplorés, s'y trouvaient. Ils reçurent Preston comme s'il était déjà leur gendre. Cela le remit d'aplomb pour se montrer batailleur face au gardien immuable qui y veillait, tel Cerbère. Justin le retint.

Fais pas ça, on va t’éjecter, déjà que tu es là illégalement.

Mais ça fait trois jours qu'elle est là. C'est ridicule que même pas ses parents puissent la voir! Quel genre de traitement donne t'on ici aux patients!?

Je vais me renseigner. Reste avec eux.

Que faire de plus? S'il était nerveux, que dire des Grisham? Ils semblaient à bout. Il se demanda s'il y aurait une machine à café dans le coin, mais un coup d'œil énervé aux alentours, le fit désister de pareille idée.

Je suis sûr que Justin va nous apporter des nouvelles. Ce gars est unique pour faire les choses.

Il essayait de se montrer serein et consolateur alors que la seule envie qu'il avait était de se mettre à hurler pour de bon. Voir son ami apparaître le calma un peu mais avant que celui ci ai pu placer un mot, l'apparition d'un personnage unique les priva tous du don de la parole. En d'autres circonstances, il aurait applaudi l'entrée en scène de cette petite femme, au chapeau un peu de travers , qui avançait vers eux pleine d'énergie...un char humain en action. Elle fonçait!

Un comble ! Ils vont m’entendre ! Bonjour James ! Mary redresse-toi ! Vous, c’est Preston, sûrement ; suivez-moi !

Pas la peine de demander de qui il s'agissait. Il se vit gratifié d'un sonore baiser avant qu'elle ne se tourne vers la gardienne qui n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche avant de se voir envoyée aux bras de ce cher Morphée.

Ils se glissèrent rapidement dans la chambre. Là, Preston s'arrêta net, incapable de proférer un mot. Angel était bien là...sans l'être. Immobile dans son fauteuil, elle regardait sans le voir, le paysage irréel qui défilait à sa fenêtre. Son corps était présente. Son esprit, lui voguait Dieu sait dans quel limbe lointain. Il avait vu cela chez pas mal de soldats ...ils fermaient leur conscient pour oublier les horreurs de la bataille. Choc post traumatique, c'était ainsi que les psychiatres moldus nommaient cet état pratiquement cataleptique. Mamy Rose, l'énergique grand-mère de sa chérie prépara mélangea une potion mais Angel ne réagit pas à ses prières.


Ma chérie, il faut que tu boives ça toute seule. Fais plaisir à ta Mamy… Preston est là aussi !

Comme parler en papou à une statue de pierre. Pas un cil de bougea. Preston soutint la vielle dame chancelante.

Essayez ! Vous, elle vous entendra peut-être… Racontez-lui… n’importe quoi… faites-la revenir… s’il vous plaît.
Le journaliste prit le verre et s'accroupit face à la jeune fille figée.

Bonjour, ma chérie...ce serait sympa de ta part si tu t'y mettais avec un peu d'entrain...Vois tu, on est entrés ici par effraction et si on nous trouve là, on est bons pour Dieu sait quoi...Tes parents sont là...ils se font une bile terrible, mon ange...toi qui es si bavarde et maintenant tu ne veux pas nous dire un mot...

Il prit sa main glacée et la porta à ses lèvres. Rien. Il tourna un regard désolé vers les Grisham et Mamy Rose, qui faisaient des visibles efforts pour ne pas pleurer. Il se sentait broyé de désespoir...et si elle ne...? Preston chassa cette idée et regarda de nouveau Angel, guetta un éclat...un petit éclat dans ces yeux absents mais n'y trouva rien.

Ma chérie...

Il parlait mais ses paroles restaient sans écho. Il aurait voulu pouvoir l'embrasser, la serrer dans ses bras...mais James et Mary étaient là et n'apprécieraient certainement pas. Mamy Rose, mine de rien, capta sans un mot et pleine de décision, elle prit fille et beau fils chacun d'un bras.

On est trop de monde ici...sortons prendre un peu d'air!

Preston l'en remercia d'un sourire avant de se retourner vers la fille qui le faisait rêver depuis un certain temps.

Si tu t'entêtes ainsi, on va rater le mariage d'Opal et le nôtre en passant. Et j'ai une envie folle de me marier avec toi...tu le sais bien. Tu te souviens du soir où on s'est rencontrés? De ce que tu étais si décidée à faire alors avec...Benji?...Ben, moi ça fait un moment que j'y pense...Je t'aime, Angel Grisham...mais si tu restes comme ça, on ne pourra jamais faire l'amour...et ce serait du gâchis pur...

Posant le verre, il l'enlaça, l'attirant vers lui. C'était comme serrer une poupée de son dans ses bras...mais c'était la poupée de son qu'il aimait irrémédiablement. Sa bouche était froide...Seigneur, qu'elle était froide! Pourtant il l'embrassa, lente et doucement, en murmurant de temps en temps de paroles d'amour à son oreille...et peu à peu, il lui sembla qu'un peu de vie revenait à elle. Il baisa consciencieusement son cou, puis revint vers sa bouche...avec un émoi indescriptible il sentit ses lèvres, déjà plus tièdes, s'entrouvrir sous les siennes...elle répondait à son baiser!

Après un baiser de délicieuse bienvenue, il se sépara pour la regarder...et elle fit de même, un regard assez absent certes, mais regard quand même.

Angel...tu m'écoutes? Dis moi que tu m'entends...que tu es de retour...dis moi!

Un hochement imperceptible de la tête. Il aurait pu se mettre à danser de joie. Prenant le verre il le lui présenta.

Tu dois boire ça, mon amour..c'est ta grand-mère qui l'a préparée pour toi...au fait, je crois qu'elle m'aime bien...allez, bois!

Il soutint sa main, l'aidant à porter le verre à ses lèvres. Elle avala sagement la potion.

Cela te fera du bien, comme ça on pourra te sortir d'ici!

Le résultat ne fut pas celui qu'il escomptait. Sa foi en la magie très magique qui arrange tout en un instant, se vit un peu émoussée...La réaction suivante d'Angel fut...de se mettre à pleurer à chaudes larmes. Preston la reprit dans ses bras, la berçant comme à un enfant affolé, ce qui pour les effets, était exactement son cas.

Là, tout doux, ma belle...pleure...pleure tout ton soul...tout va bien maintenant.

La porte s'ouvrait pour livrer passage aux parents et à Mamy Rose. Preston releva la tête et leur adressa un clin d'œil.
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Ven 26 Juin - 19:37

Partir, ne jamais revenir. Fuir toute cette horreur…
Angel avait lancé son dernier sort pour protéger les rescapés de son groupe du stupéfix envoyé par un mangemort. Elle était déjà tellement affaiblie par trop de dépense magique et perte de sang due à une volée de chevrotine moldue, que cet acte banal l’avait vidée. Elle s’était alors repliée en elle-même, bâtissant un haut mur de protection contre l’extérieur. Etait-elle vivante ou morte ? Elle n’en savait rien, ne voyait rien, n’entendait rien. Le vide absolu occupait son esprit ; elle se sentait bien. Parfois des choses l’atteignaient quand même. Des automatismes se mettaient alors en place. Nourriture dans la bouche = mastiquer et avaler. Verre contre les lèvres= boire. Paupières fermées= dormir. Pour le reste… néant.
On la levait, la lavait, l’habillait, la nourrissait ? Miss Grisham n’en avait pas conscience. Avec ses multiples bandelettes, elle ressemblait à une momie… était une momie.
Pourtant ce jour-là (ou cette nuit-là ?) quelque chose la toucha… Un mot… Un nom


*Preston*

Qui était-il ? Pourquoi ce nom la remua-t-elle ? En tout cas une crevassa zébra le mur imposé. Puis une douceur délicieuse se posa sur ses lèvres. Le mur craqua davantage. C’était bon, si bon…

*Preston… Preston, je t’aime*

Caresse dans le cou, nouvelle chaleur sur sa bouche, une brèche énorme fendit l’édifice. Réflexe ? Que non pas ! Volontairement, Angel répondit à l’étreinte qu’elle reconnaissait. Des yeux… si bleus si semblables aux siens…

Angel...tu m'écoutes? Dis-moi que tu m'entends...que tu es de retour...dis-moi!


Surprise, elle réalisa qu’elle écoutait la voix qu’elle adorait. Aucun son ne sut franchir ses lèvres, des briques traînaient encore…

Tu dois boire ça, mon amour… c'est ta grand-mère qui l'a préparée pour toi...au fait, je crois qu'elle m'aime bien...allez, bois!

Automatisme ? Pas du tout. Preston pouvait lui demander n’importe quoi, elle le ferait. Une main sur la sienne guida le verre ; elle but.

Cela te fera du bien, comme ça on pourra te sortir d'ici!

Le restant du mur vola en éclat. Un raz-de-marée de souvenirs déferla. Emportée par la houle, les digues édifiées par Angel se brisèrent.

Preston… Oh, Preston c’est si horrible !

Un flot incontrôlable de pleurs jaillit.

Là, tout doux, ma belle...pleure...pleure tout ton soul...tout va bien maintenant.

Les larmes redoublèrent malgré le doux balancement des corps. Sans réaliser que sa famille et Davenport entraient, elle vida son sac :

Non, non ! ça n’ira jamais bien. Ils sont morts, tant de morts ! Hestia Jones, Emmeline Vance, Mondingus… pulvérisés. Diggle étranglé par du feu, Podmore… Et, et aussi Fred et George Weasley. J’ai… j’ai tué Fred. Voldemort a retourné mon contre-sort sur lui… il a grillé. J’ai… je me suis servie du corps de George comme d’un bouclier… j’ai honte, tellement honte d’avoir été si faible, si lâche ! Je ne sais même pas comment moi je suis en vie !

Torrent de larmes, caresses, bercement, il fallut l’intervention de son père pour la calmer un peu :

Tu n’as pas été lâche d’après ce que j’ai entendu. C’est toi qui as donné l’’idée du passage dans l’autre maison. Tu as réussi à sauver Shaklebolt et freiné les Mangemorts.

Constatant enfin la présence de ses parents et de sa grand-mère, Angel accueillit leurs étreintes avec soulagement. Un obstacle demeurait :

Et… Davis ? Quelqu’un a-t-il des nouvelles de Davis ?

Justin, toujours fouineur, en avait perçues. Selon ses dires, Burningham l’avait portée dehors avant que le 12 square Grimmaurd n’explose. Le pauvre était dans un sale état…

Je… J’irai le voir. Si ça ne vous ennuie pas, j’aimerais parler un peu avec Preston… seule…

Embrassades, réconfort, on laissa les amoureux en tête-à-tête.

Je dois être affreuse, émit-elle entre rire et pleurs. Je te demande pardon de te pas t’avoir obéi. Je n’ai pas pu faire autrement que de m’exposer bêtement. L’Ordre est décapité pour le moment mais il va renaître j’en suis sûre. C’est pas l’Ordre du Phénix pour rien ! J’y retournerai. Ne rouspète pas. Il le faut ! Toutes les forces doivent se mobiliser contre cette atrocité qu’est Voldemort. Tu verras que tôt ou tard, le monde moldu saura… Mais, dis-moi… Ce n’est pas toi qui me parlais tout à l’heure d’un… beau gâchis ?
On ne ratera rien, je te le promets.


Une infirmière passant par là les surprit. Sans bruit, elle s’empressa de refermer la porte.
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Ven 10 Juil - 21:23

Larmes. Aveux. Libération de la digue contenue. Preston ne la lâcha pas un instant, écoutant chacun de ses mots, sentant un frisson d'horreur le parcourir.

Les Grisham, entrés en même temps que Mamy Rose et Justin, entendirent eux aussi la terrible histoire. On la rassura. Le cauchemar était fini.

*Celui là au moins...ça risque de recommencer n'importe quand!*

Il ne fallait être sorcier pour deviner que les choses allaient de mal en pire du côté du monde magique. La mine dépitée de Davenport, le bouleversement d'Angel, le nombre de victimes citées. L'agitation régnant à l'hôpital sorcier, que Preston pressentait anormale. Tout le monde était tendu, à bout de nerfs.

En écoutant M. Grisham, il se vit mis au courant du rôle héroïque joué par sa petite sorcière bien aimée. Il n'avait pas douté un instant, depuis leur rencontre, avoir affaire à un être exceptionnel mais la savoir capable d'un courage pareil, le laissait béat d'admiration...mais craignait aussi qu'à peine rétablie elle ne veuille reprendre les armes. Angel ne tarda pas à lui donner la raison, juste après avoir demandé aux siens de la laisser à seules avec son fiancé.

Ils obtempérèrent après embrassades et mots d'attendrissant réconfort et les laissèrent en tête à tête. Encore les larmes aux yeux, elle passait sa main dans les cheveux dans un geste d'adorable coquetterie.

Je dois être affreuse. Je te demande pardon de te pas t’avoir obéi. Je n’ai pas pu faire autrement que de m’exposer bêtement. L’Ordre est décapité pour le moment mais il va renaître j’en suis sûre. C’est pas l’Ordre du Phénix pour rien !

Preston ne put que sourire, contraint.

Je la connais, la légende du Phénix qui renait de ses cendres...mais je ne...

J’y retournerai. Ne rouspète pas. Il le faut ! Toutes les forces doivent se mobiliser contre cette atrocité qu’est Voldemort. Tu verras que tôt ou tard, le monde moldu saura…

À quoi bon essayer de la raisonner, la seule chose qu'il lui restait à faire, était de postuler comme moldu volontaire...il n'avait aucune envie de la perdre de vue!

Mais, dis-moi… Ce n’est pas toi qui me parlais tout à l’heure d’un… beau gâchis ? On ne ratera rien, je te le promets.


Ces paroles le firent sourire, cette fois avec un éclat malicieux dans le regard.

Petite coquine, je pensais que tu avais la tête ailleurs...mais maintenant il n'y a plus de raison de s'en faire...tu es là et il n'y aura pas de gâchis à déplorer, mon amour.

Le baiser dont elle l'octroya fit chavirer son bon sens et n'importe quelle bonne intention. Il l'enserra dans une étreinte délirante, perdant allègrement la tête, s'éperdant en baisers chaque fois plus ardents, caresses plus audacieuses...Merlin savait ce qu'il se serait passé si une infirmière n'avait pas ouvert la porte...et battu en retraite illico.

Soyons sages, ma chérie...n'oublions pas que tu es encore à l'hôpital!, assura t'il, essayant de remettre en ordre ses idées chamboulées. Très à contre cœur, il se sépara d'elle et alla s'asseoir à prudente distance.

Un sourire craquant et un battement de cils époustouflant n'encourageaient pas trop ses intentions de garder la tête froide. Il se râcla la gorge et adopta son air le plus sérieux possible.


Une fois que tu sortiras d'ici, pas question de recommencer...je sais que je n'ai aucun droit de t'exiger quoi que ce soit...mais ce serait absolument déprimant de rester veuf si vite. En fait faudrait se marier avant, mais de toutes façons, ça me briserait le cœur et je devrais me retirer du monde pour mieux broyer ma peine...Il se peut que je m'adonne à l'alcool ou pire encore...

Elle le considérait avec un sourire amusé et un regard des plus enjôleurs.

Pas la peine de me draguer...je suis incorruptible! On en reparlera quand tu sortiras de cet endroit...j'espère que le plus vite possible! On pourra aller à la campagne...ou si tes parents le permettent...quelques jours sous le soleil des Tropiques...avec ou sans chaperon...ça dépendra des exigences...

Tenant compte de la teneur des regards incendiaires, des sourires, on ne pouvait pas supposer que cette entente si rationnelle dure trop longtemps. L'apparition d'une médicomage qui leur dédia un regard sévère mit fin à toute intention farfelue. Elle renvoya Preston sans plus , en assurant que la patiente avait besoin de repos. Un chaste baiser sur le front plus tard et il se retrouva dans le couloir...en se demandant comment diables sortir de là!

*Génial...me voilà attrapé ici! S'ils découvrent que je suis un moldu...suis bon pour Dieu sait quoi...!*

Pris par ses profondes réflexions, le journaliste sursauta en découvrant la médicomage à deux pas de lui. Il se munit de son meilleur sourire.

Je voulais savoir quand ma...Miss Grisham pourrait quitter l'hôpital?

La femme eut un petit sourire entendu, qui, ô miracle, la redit presque sympathique.

Miss Grisham va beaucoup mieux que prévu, elle a surmonté la crise et est revenue à elle. La garder plus longtemps ne me semble pas nécessaire mais elle restera ici encore cette nuit, je veux suivre de prés son évolution dans les prochaines heures. Vous pouvez venir la chercher demain après 10:00.

C'est merveilleux!

Oui mais il faudra bien prendre soin d'elle...il lui faudra beaucoup de repos et de calme...bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire dans les temps qui courent.

Je ferai mon possible pour que ce soit ainsi!, assura t'il, véhément sans cesser de tourner dans sa tête la question ultime.

*Comment diables me tirer d'ici!!!?*

Le salut vint en la personne de Justin qui lui raconta avoir profité du temps pour visiter quelques amis internés là.

De retour au monde moldu, Preston ne perdit pas son temps. Après avoir chaleureusement remercié Davenport de son aide inestimable, il sauta dans sa voiture et se rendit chez les parents de sa belle.

Les Grisham le reçurent avec sympathie. Cela le réconforta énormément. Après leur avoir raconté les dernières nouvelles, qui réjouissaient tout le monde, il toucha le délicat thème du repos envisagé. D'un ton très ferme, Papa Grisham lui fit comprendre qu'il n'était pas du tout question que leur fille chérie parte où que ce soit avec lui...même avec le Pape comme chaperon.
Au plus, il consentirait qu'Angel aille chez sa grand-mère.


Oui, l'air de la campagne lui fera le plus grand bien...mais elle habite où, Mamy Rose?

L'information le dépita affreusement. Pour un sorcier ca ne posait aucun problème, couvrir les distances en un clin d'œil mais pour un moldu pur et dur...parcourir la distance citée demanderait des heures pour l'aller et autant pour le retour. Impossible de voir son Angel chérie tous les jours à moins de demander des vacances...or il en avait déjà pris et...

Voyez vous, James, Mary...j'aime votre fille...oui! Je sais ça peut vous sembler un peu précipité mais...je veux l'épouser...pas dans un an ni six mois...demain...après demain...

La tête tirée par les époux fut de surprise...d'énorme surprise. On tourna sur des arguments de toute classe...la jeunesse d'Angel, le fait d'avoir terminé il y avait si peu de temps avec Benjamin, le fait que cela ne faisait pas beaucoup qu'il avait rencontré leur fille, qu'il avait 11 ans de plus qu'elle, qu'il était célèbre...que..et ..que...et que...

Il écouta patiemment, poliment, désespérément...irréductiblement!

Je l'aime, elle m'aime. Nous sommes faits l'un pour l'autre. Vos raisons sont parfaitement légitimes...les miennes aussi. Vous savez très bien qu'Angel ne ferait jamais rien pour vous déplaire mais je la connais...c'est une demoiselle très têtue...je sais de quoi je parle...Nous allons nous marier mais ce serait mieux avec votre bénédiction...elle ne pourrait être 100% heureuse sans cela.

Devant pareil entêtement, le romantisme exacerbé de Mrs. Grisham aidant la date fut fixée pour le weekend suivant. Il fallait quand même un minimum de temps pour organiser un mariage, même s'il ne réunirait que les stricts intimes des deux familles.

Lendemain, 10:00 pile, hôpital de Ste Mangouste, cette fois escorté par une souriante Mary Grisham. Angel sembla surprise en les voyant débarquer ensemble mais le sourire ravi de sa mère dut la rassurer. Très circonspect, Preston s'approcha d'elle, l'embrassa légèrement sur les lèvres avant de dire:

Je t'aime, Angel Grisham!

Il tira de sa poche un étui en velours sombre et l'ouvrit. Un solitaire parfait scintillait de mille feux.

Veux tu m'épouser, petite sorcière?...Samedi prochain, ça te dit!?
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Sam 11 Juil - 20:17

Ah qu’il est doux d’aimer et d’être aimée en retour. Là-dessus, Miss Grisham n’avait aucun doute. Chaque sourire, mots doux, caresses de Preston le lui prouvait. Qu’après de chauds échanges il batte se réfugier dans un fauteuil l’amusa.

Une fois que tu sortiras d'ici, pas question de recommencer...je sais que je n'ai aucun droit de t'exiger quoi que ce soit...mais ce serait absolument déprimant de rester veuf si vite. En fait faudrait se marier avant, mais de toutes façons, ça me briserait le cœur et je devrais me retirer du monde pour mieux broyer ma peine...Il se peut que je m'adonne à l'alcool ou pire encore...

N’était-ce pas mignon comme déclaration ? Mr Yates exagérait sûrement sur la façon dont il survivrait sans elle, mais voilà qui était charmant à entendre. Angel n’avait jamais été une coquette, avec Preston elle pouvait se le permettre. Les regards audacieux qu’elle lui lança le désarçonnèrent :

Pas la peine de me draguer...je suis incorruptible! * Ben voyons…* On en reparlera quand tu sortiras de cet endroit...j'espère que le plus vite possible! * Et moi donc !* On pourra aller à la campagne...ou si tes parents le permettent...quelques jours sous le soleil des Tropiques...avec ou sans chaperon...ça dépendra des exigences...

Sans chaperon, tu rêves mon chéri ! rit-elle. Tu ne connais pas bien mes parents... Ta proposition est terriblement tentante cependant

Sa nouvelle invitation gestuelle resta sans fruit avec l’intrusion de la médicomage. Il leur fallut se séparer avec modération d’effusions.
Seule dans sa chambre, Angel réfléchit. Demain serait un autre jour, et le futur immédiat avait de quoi la satisfaire. Elle s’endormit sans problème. A sa nuit ponctuée de cauchemars, succéda un matin morose. Combien de temps allait-on la clouer ici ? Déjà des fourmis lui agitaient les jambes. Le service hospitalier se montra engageant en venant lui apporter son petit déjeuner. Elle pouvait sortir dans quelques heures ! Toute réjouie, Angel patienta en attendant le passage obligé de la médicomage qui lui donnerait le feu vert définitif. Peu après, une intrusion lui fit relever la tête pour voir celle d’Opal se pointer. Sa meilleure amie venait s’assurer de sa santé, la jeune fille l’accueillit avec chaleur
:

Mrs Nielsen se préoccupe de sa copine ? C’est chouette ça ! Que racontes-tu de beau ?

Elle n’avait pas envie de déballer à nouveau ses mésaventures. Aussi les filles papotèrent un peu de tout et de rien mais surtout de leur projet commun dont le terme se profilait à grand pas, puis Opal prit congé en désirant passer voir Davis :

Attends, je vais avec toi ! Il m’a sauvé la vie… c’est bien le moins.

Pas de bol, la médicomage apparut. Divers tests étaient nécessaires avant de lâcher l’oiseau dans la nature. Contrainte Angel s’y soumit. Les recommandations plurent : semaine complète de repos, nourriture saine, sans radio ni journaux. D’accord, d’accord… Miss Grisham compta jusqu’à vingt après le départ du docteur pour filer dans le couloir.
Elle passa un long moment au chevet de Davis dont l’état l’émut beaucoup. En compagnie d’Opal et d’une jeune fille s’appelant Eve Adams, elle s’effraya même en croyant qu’il allait partir pour toujours tant il semblait peu désireux de revenir parmi elles. Leurs présences l’aidèrent-elles à se raccrocher à la réalité ? Quoiqu’il en soit le dormeur se réveilla. Tout était bien de ce côté-là.
Le blessé devait aussi être surveillé et réclamait du repos. Angel lui embrassa le bout du nez avant de filer s’habiller et attendre qu’on vienne la chercher.
A 10 heures, sa mère et Preston entrèrent. Un peu surprise mais ravie de les voir en parfaite entente, Angel se leva. Embrassade de sa mère, bisou sur les lèvres de la part d’un Preston assez embarrassé :


Je t’aime Angel Grisham.

*Wow, devant maman, qu’est-ce qu’ils mijotent ?*

Un écrin s’ouvrit sur la plus belle bague qu’elle ait vue :

Veux-tu m'épouser, petite sorcière?...


Preston, oui, oui, bien sûr ! On a déjà prévu de…

Samedi prochain, ça te dit ?

Le souffle lui manqua.


Sa… Samedi ? Mais, euh, c’est dans moins d’une semaine, ça !

Sa réaction effarée parut tellement chagriner son fiancé qu’en dépit de la présence de sa mère, elle fondit en lui donnant un baiser étourdissant :

Ça me va très bien ! Je t’aime (bisou) je t’aime(bisou) je t’aime(grand bisou).

Le solitaire scintillant au doigt, main dans la main, ils quittèrent Sainte Mangouste.

Six jours pour préparer le mariage moldu pouvait sembler un tour de force. Au départ, il était prévu de l’organiser après celui façon sorcière qui serait grandiose, lui.
Le nombre d’invités serait très limité ; la réputation de Yates réclamait la discrétion. Le futur marié s’arrangerait pour satisfaire ses amis et connaissances plus tard ; les Grisham agiraient de même avec les relations moldues. Preston se chargeait de tout ce qui concernait la réception suivant l’union officielle. Pour une qui devait se reposer… c’était raté.
Avertir le côté Grisham fut on ne peut plus facile, ni oncle, ni tante ou cousins… Mamy Rose serait de la partie et Angel se démena pour retrouver la trace de sa jumelle Méredith Gloss. Elle en expédia des hiboux, allant même jusqu’à envoyer son patronus, en vain...
Très attristée, Angel se désolait du très petit comité qu’ils offriraient devant les Yates. Bien sûr les Nielsen seraient de la partie. Opal avait sauté de joie en acceptant d’être sa demoiselle d’honneur et s’était émue quand elle lui avait proposé de remplir le rôle de témoin. Elle aurait souhaité la présence de Davis mais son état de santé requérait encore du repos ; il serait en convalescence à ce moment. Tant pis…
Le tourbillon des choses à faire était affolant. Sans cesse Mrs Grisham gourmandait sa fille :


Ménage-toi ou tu seras sur les genoux à l’autel !

L’autel… Là aussi, des difficultés s’ouvraient. Les Yates étaient Anglicans et les Grisham Catholiques. Ouverts les uns comme les autres aux diverse formes de croyances, le problème fut réglé grâce à la grand-mère qui entretenait de très bonnes relations avec son curé. Il ne voyait aucun inconvénient à officier une double cérémonie, ouf !
Tournée des boutiques à la recherche des robes et accessoires, constitution express du trousseau, accrochages (légers) en débattant du menu… Angel était crevée. Heureusement pas besoin de se casser la tête pour des prises de rendez-vous chez esthéticienne et coiffeuse, avec des sorcières patentées à proximité, tout se réglerait le moment voulu.
Les jours filèrent trop vite ! Un instant, la future épouse imagina de voler un retourneur au ministère. Evidemment, il n’en était pas question. Avec ses allées et venues incessantes, elle vit très peu Preston, et toujours en coup de vent.
Obligée de régler certaines formalités scolaires, elle dut rentrer à Poudlard. Elle comptait n’y faire qu’un saut, récupérer livres et animaux de compagnie, dire au revoir à des amies, recevoir son diplôme (dispensé gracieusement en raison des services rendus) et filer. Or… Elle se retrouva coincée avec des détraqueurs et entrevit même Voldemort ! Elle crut sa dernière heure arrivée, pourtant les choses s’arrangèrent.
Rentrée à temps la veille des noces, elle passa un court moment avec Preston qui, apparemment, avait connu de trépidantes expériences au même moment. Ils se quittèrent avec des étoiles dans les yeux en promesse du lendemain.
A six heures du matin, Angel balança son réveil contre le mur. Merlin qu’elle était fatiguée. Il fallait se secouer. La douche la retapa à peine. Devant le minois chiffonné de sa fille, maman Grisham ( déjà prête de pied en cap) n’y alla pas par quatre chemins :


Je te l’avais dit ! A courir de tous côtés, voilà ce que c’est ! Tiens, avale ça !

Une potion bleutée s’administra. Wow ! Comme tonus, ce truc était une bombe. Remontée à bloc Angel subit les soins de Mary. Sourcils débroussaillés, peau adoucie, ongles vernis, teint avivé, il ne manqua plus que d’enfiler la robe et d’achever la coiffure. Mamy Rose y mit son coup de baguette avant de fondre en larmes :

J’aime bien ton Preston mais tu vas nous manquer !


Allez, Mamy, tu gagnes un petit-fils ! On ne déménage même pas !

Opal et Erik ne tardèrent pas à arriver. Un voile de regret ombra les yeux d’azur d’Angel. Elle avait espéré que Méredith réponde…
A l’heure dite, les voitures se présentèrent. Si déjà voir son père et Erik en pingouin l’avait amusée, la tenue ultra classique de Preston la fit éclater de rire. Il était sublime, merveilleux même si le haut-de-forme gris perle sur le bras assorti à la cravate rayée et à la queue-de-pie ne lui correspondait pas du tout. Le bouquet de la mariée l’émut beaucoup. Loin d’être d’une originalité folle, elle y discerna une recherche personnalisée, attention délicate qui la toucha.
Les invités bavardèrent en faisant connaissance dans un joyeux brouhaha. Du coin de l’œil, Angel ne rata pas la connivence naissante des jolis papas. Elle, elle n’avait d’yeux que pour lui, et il le lui rendait bien. Elle s’étonna un peu du choix de son fiancé quant à son témoin : rien de moins que la sévère Camillia, sa secrétaire. Pour la circonstance, elle n’avait plus rien d’une harpie tant elle dégoulinait d’émotion.
On s’entendait si bien que le cortège risquait d’être en retard. Preston rameuta son monde, on sortit.
Quelques curieux s’attardaient sur les trottoirs. Des « vive la mariée » jaillirent quand Angel se pointa dehors au bras d’un James tout chamboulé. L’oreille aiguisée d’Angel ne rata pas les « mais… c’est pas Preston Yates ? » L’embarquement s’accéléra.
Le passage aux enregistrements fut strict et impersonnel. Extraits du code civil, blablabla et signatures, le tout rondement mené.
Mr et Mrs Yates n’échangèrent qu’un petit baiser avant de se séparer à nouveau. Direction : la chapelle du domaine Yates.
Ravie d’échapper à trop de tralalas, au son de la marche traditionnelle de Wagner, Angel avança lentement vers l’autel où Preston l’attendait. James Grisham émit un soupir à fendre l’âme en confiant la prunelle de ses yeux au bras de son mari. L’office dans l’assemblée recueillie se déroula avec émotion de circonstance. Au passage des alliances, beaucoup de reniflements émus se firent entendre. Les serments s’échangèrent. Tremblants aussi bien l’un que l’autre, Preston commença et plaça la bague.
A peine audible, Angel répéta :


Reçois cet anneau en gage de mon amour et de ma fidélité.

Leurs destins se scellèrent. Preston n’attendit pas l’invitation des prêtres pour embrasser fougueusement la mariée. Des applaudissements jaillirent. La marche nuptiale de Mendelssohn retentit.
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Jeu 16 Juil - 0:12

Le voir arriver en compagnie de Mary Grisham mit Angel un peu en alerte. Elle devait bien se douter que quelque chose se passait. Il adora son regard interrogatif et légèrement effaré quand il l'embrassa face à sa mère. À la vue de la bague, elle rosit vivement et sa réponse, à la question primordial ne se fit pas attendre.

Preston, oui, oui, bien sûr ! On a déjà prévu de…


Il soupira, ravi, sachant sciemment qu'ils avaient prévu se marier en même temps que cette chère Opal mais là, Preston se fit un plaisir supplémentaire en lui communiquant la nouvelle date. Cela prit Angel de court.

Sa… Samedi ? Mais, euh, c’est dans moins d’une semaine, ça!

Nouveau soupir de feint dépit, elle semblait vraiment effarée mais cela fut de courte durée, lui sautant pratiquement au cou, Maman ou pas, la jeune fille donna son plein consentement à ce revirement de plans. Ce n'était pas lui qui allait s'en plaindre, du baiser époustouflant dont elle l'octroya.

Ça me va très bien ! Je t’aime (bisou) je t’aime(bisou) je t’aime(grand bisou).

Il se tourna vers sa future belle-mère, un sourire triomphant aux lèvres.

Je vous l'avais dit, Mary...que je saurais la convaincre!

Ils rirent tous de bon cœur. Maman Grisham les félicita, les larmes aux yeux mais déjà Angel trépignait d'impatience de quitter l'hôpital, avec raison. Main dans la main, rayonnant de bonheur, ils prirent le chemin du retour vers le monde moldu.

Organiser un mariage en six jours! Mais Preston...tu es complètement fou! Tu t'imagines tout ce qu'il faut faire, les invitations qu'il faut envoyer...en plus ton père et moi, ne connaissons même pas les parents de ...ta fiancée. Il y a un minimum de décorum à tenir! que diront tous nos amis..Seigneur...c'est une folie...Avoue...la petite est enceinte, c'est la seule explication que je trouve pour ce mariage à la sauvette!

Preston écouta patiemment les divers arguments exposés par sa mère qui était près de perdre son calme proverbial. Son père, lui, se gardait d'émettre un avis quelconque mais jubilait de voir sa femme perdre un peu la tête.

Non, Maman, Angl n'est pas enceinte ni rien de ça...et ce n'est pas un mariage à la sauvette...seulement que nous voulons nous marier discrètement. C'est un droit on ne peut plus légitime...Nous ne voulons pas en faire l'évènement social de l'an.

Elena Yates déglutit, péniblement, comme si elle avait tout le mal du monde à admettre que son fils se marie sans aucune pompe glorieuse et encore moins avec une jeune fille à peine sortie de l'école...Elle en avait des bouffées de chaleur! Horreur, que diraient ses amies? Tout le monde, en fait?...La presse..oh, la presse...son Preston chéri ( du coup elle l'aimait à coups redoublés!?) était une célébrité...on ne se marie pas de cette façon dans le milieu...Que faire? Que dire?... De toutes façons, il avait pris sa tête des mauvais jours et elle connaissait bien ce regard entêté...Personne n'en viendrait à bout...

Il faudra tout de même inviter la famille!
, dit elle avec un soupir resigné, tout en élaborant mentalement une longue liste de parents proches ou lointains...jusqu'à 10ème degré bien entendu..On ne laisse pas la famille en dehors d'un évènement de cette envergure...

Granny Yates, l'oncle Fred et tante Laura. L'oncle Peter et tante Claire...ce sera largement suffisant!

Les paroles de son fils tombèrent aussi effectives qu'un couperet de guillotine, mutilant sec, ses élans de grandeur. Elle jeta un coup d'œil ´perdu vers son mari, mais celui ci souriait aux anges...pour une fois qu'ils se passerait de voir ses belles sœurs, ou ces cousines lointaines plus bécasses les unes que les autres...Qu'on invite son beau frère Frederick serait une source intarissable de divertissements, soit Laura était un peu odieuse...rien à faire, toute la famille de sa femme l'était un peu...beaucoup. Peter était son frère préféré...(en fait son seul frère!) et sa femme Claire était la plus charmante des femmes.

Thomas est à un congrès aux USA...Preston c'est ton frère, tu dois attendre qu'il rentre...et Vika...

Sourire charmant, regard ulcéré.

Mon frère se fiche comme d'une guigne avec qui ou quand je me marie...donc...qu'il reste à épater la galerie avec sa brillante science...quant à Vik, je suis ravi qu'elle soit quelque part au Népal...pas la peine de la prévenir...pas question qu'elle débarque avec trois moines bouddhistes à l'appui...Une chose de plus, je n'aurai qu'un témoin...et ce sera Camilla.
Mais Preston, protesta sa mère, elle n'est pas de la famille!

Tu peux discuter ça avec elle si tu en as envie...elle, elle est d'un tout autre avis! (l'image d'une mère dragon couvant son œuf plana dans son esprit!)

Fin de la discussion. Avec sa liste d'invités réduite au strict minimum, Lady Yates dut se contenter de planifier un dîner avec les Grisham avant le samedi suivant...au moins avoir el coeur net avec eux...sait on jamais!

Déjeuner qui devrait se passer à quatre.Preston partit en Écosse couvrir d'étranges évènements qui y avaient lieu alors que Londres se convulsait d'attaques terroristes..la vie devenait chaotique du jour au lendemain. La fiancée ne fut pas présente non plus... Entre parents et beaux parents l'entente fut néanmoins parfaite.

Avec un éclat assourdissant et un coup traitre Preston se vit jeté à terre, retenant toujours l'enfant contre lui.


*C'en est fait pour toi, mon vieux...si près du but...après demain...juste après demain...Angel...pardonne moi de te lâcher ainsi!*

Il sentait déjà le froid atroce lui mordre l'âme. Il savait l'ennemi très proche mais se refusa à avoir peur...Facile à dire...et puis l'invraisemblable se produisit...Preston se vit entouré d'un halo resplendissant, une chaleur revigorante le parcourut. Levant la tête, abasourdi il le vit...immense phénix déployant ses ailes argentées, puissant, invincible. Il avait une idée de ce qui se passait mais ne perdit pas le temps à analyser les tenants et aboutissants du miracle...un peu plus loin se posait un hélicoptère militaire, se relevant d'un bond, il s'élança, courant comme un dératé...Il était sauvé...par un inappréciable acte de la plus pure magie!!!

De retour à Londres, il lui fallut reconnaître que sa mère avait fait des merveilles. En plus de la trouver plus détendue, elle semblait presque ravie avec le mariage. Il se promit d'interroger son père plus tard sur ce nouveau miracle...mais le temps manquait pour une longue conversation. Il fallait passer chez le tailleur pour le costume. Passer chez le joaillier chercher les alliances...Passer au moins cinq minutes voir sa chérie avant le grand jour...

Sans le savoir, ils avaient vécu presque au même moment des circonstances semblables...Ils avaient été, en fait, très près l'un de l'autre, affrontant l'ennemi...chacun à sa façon. Douces retrouvailles pour se quitter presque de suite, fatigue obligeant...Il ne tenait pas à s'écrouler de sommeil sur le divan des Grisham la veille de ses noces.

Le jour D était arrivé. Réveillé tôt par sa mère émue, Preston qui avait accédé passer la nuit chez ses parents, se vit pratiquement traîné prendre un somptueux petit déjeuner qu'il dût avaler comme un gamin obéissant sous l'oeil vigilant de sa mère.

Il ne garda pas un souvenir trop concret de la suite. Tout se passait très vite et pour une fois dans sa vie, M. Yates dût se reconnaître nerveux. Les blagues et commentaires de ses oncles déridaient l'ambiance, le jacassement incessant de tante Laura et sa mère, agaçaient tout le monde mais Tante Claire s'arrangea pour maintenir l'harmonie générale. L'arrivée de Camilla, épatante dans son tailleur Chanel et arborant un sourire attendri, qui surprit tout le monde, acheva avec les préliminaires de la cérémonie...Elle passa en revue la tenue de son chef, comme s'il devait paraître devant la Reine, arrangea sa cravate, jugée de travers.

Lady Yates s'était occupée de composer le bouquet de la mariée. Cueillant ses propres rose thé, les plus belles, d'un ton ivoire. Harmonisées avec des freesias minuscules à l'arôme délicat, avec une discrète touche du vert d'un asparagus presque éthéré. Preston fut très touché par ce détail...qui lui signifiait l'acceptation maternelle pour la femme élue.

Angel était sublime. Dès le moment où elle arriva, Preston n'eut d'yeux pour rien d'autre. Elle avait l'air d'une princesse de cotes de fées, parée de blanc, d'une élégance sans égal. Superbe simplicité. Le long voile diaphane l'entourant comme un halo. Elle reçut le bouquet des mains de sa future belle-mère avec évidente émotion.

Tout le monde semblait se sentir parfaitement à l'aise. Au moment de signer le registre, Camilla versa quelques larmes, inespérées et témoin de la part d'Angel, son amie australienne en fit de même.

Finie la cérémonie civile, on quitta les lieux avant que se forme un attroupement de curieux et on se rendit chez les Yates où aurait lieu la cérémonie religieuse. Aucun détail n'avait été laissé au hasard...La dame des lieux s'était surpassée...

Reçois cet anneau en gage de mon amour et de ma fidélité.

Il sentit la main de son aimée trembler un peu en lui passant l'alliance. Sûrement autant que la sienne un instant auparavant.

Main dans la main, yeux dans les yeux, ils reçurent la bénédiction qui sacralisait leur union...jusqu'à ce que la mort les sépare!

Un baiser époustouflant s'en suivit alors qu'éclatait la marche nuptiale
.

Je t'adore, Mrs. Yates!

La réception pour intimes se déroula à la perfection. Yates et Grisham semblaient s'entendre au quart de tour. On entendait souvent le rire joyeux de Sir Arthur en chœur avec celui de James Grisham. Celui sonore de Lors Dashwood, accompagnait les blagues hilarantes de Peter Yates avec grand succès. Ces dames de leur côté, bavardaient à loisir. Camilla surprenait tout le monde faisant étal d'un fin esprit et d'un sens de l'humour perfidement aigu. Opal Mc Lane Nielsen, accrochée au bras de son mari faisait les délices des présents, racontant des anecdotes impayables. Circulant parmi les invités, les nouveaux mariés recevaient félicitations et vœux de bonheur...À moment donné, Preston entraina sa jeune femme un peu à l'écart.

Il faudra songer à partir, ma chérie...nous avons un long voyage devant nous...et je meurs d'envie d'être à seules avec toi...et d'enlever cette fichue cravate...

Un délicieux baiser ponctuait ces plans merveilleux...tout allait pour le mieux. La vie était parfaite...ils étaient heureux, ensemble...et...

La discordante sonnerie d'une téléphone se laissa entendre et un instant plus tard Pierce se présentait:


M. Preston...on vous demande au téléphone. C'est urgent.

Étant donné que Camilla se trouvait là, il ne pouvait s'agir que de...Abandonnant un instant, le journaliste alla prendre l'appel dans le bureau de son père. Vite de retour, son semblant traduisait un grand désarroi. Les rires cessèrent, tout le monde attendait savoir ce qui le mettait dans cet état.

Je...je suis désolé...mais c'est impératif que...je parte.


S'en suivit une explication un peu incohérente sur un coup d'état quelque part à l'autre bout du monde, une situation délicate et précaire...bla...bla...bla...

Voyage de noces à l'eau. Le cœur serré, Preston avait déjà envie de présenter sa démission. Camilla s'occupa, l'efficience même, de filer chez lui faire ses bagages pendant qu'il prenait congé des invités...et de la fraîche épousée qui luttait contre les larmes...


Je reviendrai le plus vite possible, mon amour...je le promets...
, il la serrait contre lu, l'embrassant, sentant les larmes lui échapper presque, je t'aime...je t'aime tant...






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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Ven 17 Juil - 1:24

Sur un petit nuage aussi mousseux que le voile piqué dans son chignon élaboré, Angel planait au bras de son mari. Sortant de la chapelle familiale, le nouveau couple avait entraîné la noce vers la demeure des parents Yates.
Par les soins attentifs de sa belle-mère, décoré de roses, lys et rubans, le salon s’apparat reçut chaleureusement les invités. Sur une longue table, un buffet parfait attendait la gourmandise des hôtes du jour. D’abord, le vin de Champagne coula largement alors que zakouskis et canapés circulaient dans la bonne humeur générale. Bavardant plus étroitement avec les uns et les autres, Angel était heureuse de faire plus ample connaissance avec une partie de la famille de Preston. Il lui avait déjà touché un mot sur les membres qui la composaient. Elle regrettait un peu de ne pas voir le frère et la sœur de son époux mais puisqu’il l’avait désiré ainsi…
Les grands-mères s’entendaient à merveille. Secrètement, Angel espérait que Mamy Rose n’aille pas donner des recettes de cuisine par trop évidentes… non moldues… Belles-mères et tantes papotèrent gentiment, des blagues fusèrent tout en dévorant saumon, caviar et diverses gâteries. La mariée tenta de ne négliger personne, s’intéressant aux uns et aux autres ; elle eut notamment un aparté éducatif avec Opal qui la fit rougir.
Son Preston désira s’isoler quelques minutes avec elle, lui tenant un petit discours entrecoupés de bisous :


Il faudra songer à partir, ma chérie...nous avons un long voyage devant nous...et je meurs d'envie d'être seul avec toi...et d'enlever cette fichue cravate...

La même impatiente brûlait Angel ( pas la cravate..). Elle pouffa :

Tu n’as pas voulu me dire où tu comptais m’emmener mais on peut y aller en transplanant ; ce qui nous laissera du temps avec nos parents, et…

Le téléphone interrompit ces doux projets. Le mot « urgent » sonna désagréablement aux oreilles de la fraîche épousée. Un voile de contrariété au front, elle se joignit aux invités, entreprenant une conversation animée avec l’oncle Peter quand Preston revint, nerveux et embarrassé :

Je...je suis désolé...mais c'est impératif que...je parte.

Angel s’élança, les yeux effarés :

Tu n’es pas sérieux… Tu pars… où ? Combien de temps ?

Les explications décousues qui suivirent ne firent que gâter la fête. Aussi blanche que sa robe, la nouvelle Mrs Yates se retint de fondre en larmes. D’une petite voix étranglée, elle couina :

Ils n’ont personne d’autre que toi à envoyer là-bas ? Tu… Tu ne peux pas nous faire ça, Preston !

Mais déjà le journaliste, quoique confus, serrait des mains et embrassait la ronde avant de l'étreindre fortement dans ses bras :

Je reviendrai le plus vite possible, mon amour...je le promets, je t'aime...je t'aime tant...

A… Appelle-moi…

La porte claqua.
Un profond silence régnait à présent, ce départ précipité laissant la majorité sans voix. Plantée comme une bûche face au panneau clos qu’elle fixait sans le voir, Angel gambergeait. Mère et belle-mère s’approchèrent timidement :

Tu ne dois pas lui en vouloir, ma chérie… C’est… Son travail compte beaucoup pour lui…, soupira Elena en lui passant une main dans le dos.

S’il compte plus que moi, nous sommes bien partis, grinça l’épousée.

Ne dis pas ça, ma puce, Tu savais que Preston devrait parfois s’absenter pour courir au bout du monde, renchérit Mary.

Soupir de la mariée. Pas un soupir résigné, oh non ! Le regard flambant, elle se tourna sur sa mère :

Un jour comme aujourd’hui, on aurait pu s’attendre à une attitude différente, non ? S’il croit que je vais l’attendre en faisant de la tapisserie, il va voir à qui il a affaire.

Résonnant soudain, le rire de Mamy Rose détendit l’atmosphère :

Vas-y, ma grande ! Je donnerais cher pour voir sa tête !

Regards complices à gauche, à droite, avec un grand sourire et un « bye bye » de la main, Angel retroussant sa robe courut au dehors. Dès qu’elle fut certaine qu’on ne pouvait la voir depuis le manoir, elle transplana chez elle. En quelques minutes, elle échangea sa tenue de noce pour un ensemble chemisier-jeans. Son sac de voyage prêt à la lune de miel se réduisit à un format de poche qu’elle glissa dans sa veste. Passeport, carte de crédit, un peu d’argent moldu… Nouveau transplanage express : direction : chez Preston.
En catimini dans le hall, la jeune Mrs Yates tendit l’oreille. Camilla, au téléphone dans une pièce voisine, résumait à haute voix des instructions qu’elle notait :


Heathrow, 15 heures, vol BA 0456 pour Madrid ; escale de deux heures, puis vol AV 0015 pour Bogota ; arrivée prévue à 03h15 heure locale.

Enregistrant le tout, Angel transplana encore.
L’aéroport la décontenança un peu. Certes, elle les connaissait pour avoir souvent accompagné son père à des congrès. Débrouillarde, elle trouva le guichet de la British Airways mais le vol en question était complet, de même que celui de Madrid.
Dépitée, Angel vit son idée première tomber à l’eau. Elle qui pensait s’installer sagement non loin de son chéri… Croire que la jeune femme allait en rester là, serait une erreur. Plusieurs scénarios lui vinrent en tête. Le plus gros écueil était les portiques de sécurité… Quoique, pour une sorcière…
Elle transplana discrètement de l’autre côté en direction du terminal que devrait emprunter Preston. Se dissimulant près de la porte d’embarquement pour Madrid, afin de voir sans être remarquée, elle attendit que l’élu de son cœur survienne. Enfin, son cœur accélérant, elle l’aperçut. Il n’était pas à la foire vu sa tête, le pauvre chéri.
La partie la plus délicate du plan B restait à effectuer. Connaissant son époux, si elle lui disait « coucou, je suis là » sûr qu’il la remballerait vite fait.


*Espérons qu’il voudra faire un petit tour aux toilettes avant le décollage…*

Ouf ! Alors qu’il ne restait que quelques minutes avant l’embarquement, Mr Yates se décida. Prenant son bagage à main – genre sacoche zippée – il partit en direction des commodités. Pendant qu’il effectuait ses petites affaires, puis se lavait les mains et se redonnant un coup de peigne en poussant des soupirs à fendre l’âme, il ne remarqua pas qu’une griffe fit glisser la tirette du sac posé par terre ni qu’elle la referma.

……………………………………………………………………..

*Mais quelle idée saugrenue j’ai eue !*

Coincée sous forme animagus pendant des heures, à moitié étouffée dans la soute à bagage, Angel pestait gentiment. Elle avait fini par s’endormir à défaut de mieux avant d’être secouée, ballottée, malmenée au gré du débarquement et des déplacements de son mari.

*On ne pense jamais aux maux infligés aux bagages ! Aiïe, tu pourrais faire attention !*

Vu la secousse puis la stabilité, Preston avait posé son sac sur le sol. Il y avait sûrement du monde autour de lui mais Angel ne tenait plus. Elle devait bouger, s’étirer. Aussi commença-t-elle par gigoter doucement. Aucune réaction extérieure…

*A quoi penses-tu, ou à qui, mon chéri ? Regarde ce foutu sac !*

Nouveaux soubresauts… ignorés.

*Suis bonne pour traverser l’Atlantique ainsi !*

Mrs Yates commençait doucement à désespérer quand une voix juvénile dit :

Pourquoi il bouge ton sac, Monsieur ?

Bénis soient les gosses curieux. Evidemment Preston rigola avant qu’Angel/chat ne remue davantage. Cette fois, il ne pouvait pas le remarquer à moins d’être devenu complètement aveugle.

*Pourvu qu’il n’ait pas l’idée de regarder devant tout les gens…*

Sûrement intrigué, son mari inventa une fable à propos d’un jouet et, à la secousse, Angel comprit qu’il l’emportait à l’inspection probablement dans un coin discret. Le jaillissement de la lumière par l’ouverture de la tirette l’éblouit quelques secondes.
Mamy Rose avait raison la tête de Preston valait de l’or. Il contemplait le siamois avec ahurissement lui posant des questions auxquelles répondirent des ronrons. Quand il la caressa, Angel cessa son jeu. Sa métamorphose brutale faillit faire tomber son époux de saisissement.


Tu ne croyais quand même pas que j’allais te laisser partir tout seul ? Tu as déjà oublié nos serments de tantôt ? Pour le meilleur et pour le pire…

Riant, elle se jeta à son cou et l’embrassa.

Sors-moi par la porte, je rentrerai par la fenêtre. Je puis être une vraie teigne. Je t’aime.
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Mar 21 Juil - 16:44

Abandonner sa jeune épouse le jour même de leurs noces accabla immensément Preston. Heureusement qu'il y avait un chauffeur pour le conduire à destination..il aurait été incapable de le faire lui même. Comme d'habitude, Camilla, l'efficience personnifiée avait pris l'affaire en main et l'opération était réglée comme une mécanisme d'horlogerie suisse.

Il se retrouva à l'aéroport avec ses bagages et John le cameraman. Le reste de l'équipe faisait partie du staff établi sur place. La mine éprouvée de Yates n'engageait pas à la conversation. John désista d'approcher le boss pour ce que durerait le voyage d'autant plus qu'il voyagerait en 1ère et lui seulement en bussiness, c'était déjà ça!


Arrivés à Madrid, il faudrait attendre la connexion d'Avianca pour voler vers Bogota. Dieu seul savait à quelle heure ils pourraient monter à bord. L'aeroligne nationale colombienne n'était pas réputée pour sa ponctualité mais hélas c'était le seul moyen qu'ils avaient pour rejoindre la Colombie dans les plus brefs délais.

Si l'appel qui l'avait mis si rapidement hors de ses plans n'était venu de que de son bureau, Preston n'aurait pas douté un instant à les envoyer au diable mais la personne qui l'avait appelé n'avait rien à voir avec la BBC...mais on ne badine pas avec le Foreign Office. Outre couvrir son travail comme journaliste, M. Yates devait mener sa petite enquête sur un certain individu qui avait pas mal de comptes à rendre au gouvernement de Sa Majesté.
À Heathrow on lui avait remis un dossier. Il aurait largement le temps de l'étudier pendant le vol...de toutes façons il était sûr de ne pas avoir envie de dormir...d'autres pensées occupaient son esprit et avaient toutes le même visage, celui de sa petite femme adorée ! Ses soupirs à fendre l'âme la plus endurcie émurent plus d'un mais personne n'osa lui en demander la raison.

Agacé, il alla s'installer dans un salon VIP en attendant le départ du vol suivant.

Pourquoi il bouge ton sac, Monsieur ?


Preston leva la tête de son dossier et regarda le gamin qui venait de parler.

Quoi?

Il bouge, ton sac!

Sacrés gosses. Ils inventent n'importe quoi quand ils s'ennuient...mais tiens! C'était vrai que son sac bougeait...Il referma soigneusement le dossier et se pencha pour prendre son sac qui gigotait.

Il y a quoi dedans?
, insista le petit curieux.

Un..chien électronique...il doit disjoncter un peu!

Veux voir!

La mère du jeune monstre s'approcha en souriant, demandant des excuses et entraina son enfant pour qu'il ne dérange plus. Preston l'en remercia mais les mouvements inusuels de son sac, qui, il en était sûr, ne contenait aucun jouet électronique, l'intriguaient trop. Prenant le bagage suspect, il chercha un coin tranquille et désert et l'ouvrit...

L'adorable minois d'un magnifique siamois apparut par la fente.

Ah mince...un chat! Et...qu'est ce que tu fais dans mon sac, toi?

En plus il était content le minet. Preston aimait bien les chats même si celui là constituait un mystère de taille (plutôt petite...mais quand même!). Ronronnant de plus belle, la bébête invitait à être caressé. Ce qu'il fit par pur réflexe...Ce qui se passa ensuite, le fit tomber pratiquement à la renverse...Au lieu du chat...c'était Angel, son Angel qui était là.

Tu ne croyais quand même pas que j’allais te laisser partir tout seul ? Tu as déjà oublié nos serments de tantôt ? Pour le meilleur et pour le pire…

La savoir sorcière l'avait préparé presque à tout...mais ça, c'était un numéro trop grand comme pour être assimilé comme si rien. Ses bégaiements incohérents en furent la preuve.

Mais...quoi?...euh! co...comment!? Chat...toi?

Son rire joyeux était un baume pour son esprit en sursaut, pas plus que ses bras autour de son cou et sa bouche fraiche cherchant la sienne.

Sors-moi par la porte, je rentrerai par la fenêtre. Je puis être une vraie teigne. Je t’aime.

Moi aussi je t'adore...mais comment est ce possible? Ma chérie, c'est merveilleux que tu sois là...mais...

Pas de mais qui vaille! Angel ne voulait rien entendre de le laisser aller seul et il n'en avait trop envie non plus pourtant l'entrainer dans une aventure pareille ne le tentait pas trop...quoique sa chérie avait largement prouvé qu'elle était capable de se défendre...l'idée la plus saugrenue de sa vie germait rapidement dans sa tête.

C'est bon...tu viens avec moi!

Elle crût bon lui annoncer que le vol vers Bogota était archi plein. Il la rassura, on saurait bien se débrouiller...pas question de la laisser à Madrid et continuer son voyage sans elle...Mais les évidences étaient là...pas de place à bord.

Angel lui assura que ce ne serait pas trop grave tant qu'on ne trimballe pas son sac comme n'importe quoi et qu'on la laisse respirer de temps en temps, sans bien sûr oublier de la nourrir.


Après des adieux très tendres, la jeune femme reprit sa forme féline et se glissa de nouveau dans le sac.
Ce fut un vol curieux mais très amusant. Voir le journaliste quitter régulièrement sa place pour se rendre aux toilettes, laissa penser que le pauvre avait des problèmes digestifs, ce qui ne manqua pas d'attirer l'attention est qu'il le faisait toujours avec son sac....et qu'en revennant s'asseoir il avait toujours l'air absolument ravi.

Atterrissage à Bogota à des heures indécentes. Récupérer les bagages ne prit pas trop de temps. Preston ne lâchait pas son sac pour rien au monde, dans une ville reconnue par sa délinquance pas question de paumer sa femme d'une façon si...extraordinaire. À la première occasion venue, il délivra son ange de sa prison de cuir.

À partir de cet instant, tu es mon assistante personnelle, ma chérie...pas question qu'on sache la vérité, ça poserait des problèmes.

On était venu les accueillir pour les emmener tout droit à leur hôtel, le Crowne Plaza Tequendama. Il fallait se reprendre du long voyage et préparer la suite...vers leur destination finale : Santa Ana.

Une grande suite avait été réservé pour le team venant d'Angleterre. John occupa sa chambre sa se poser des questions sur l'assistante tombée du ciel, laissant à son Boss la liberté de vivre sa vie comme bon lui semblerait...ce dont ils le remercièrent du fond du cœur.


Et dire que j'avais pensé aux Seychelles pour notre voyage de noces...mais tant qu'on est ensemble, ce sera toujours merveilleux...je t'aime, Angel...ma sorcière adorée!

Le grand lit ne semblait attendre qu'eux...mais écrasés de fatigue par le long voyage et les émotions de la journée, à peine échangés quelques doux baisers...ils sombrèrent dans un profond sommeil sans rêves, rassurés par leur proximité...

Le lendemain, pas le temps de s'ébrouer convenablement, déjà le téléphone sonnait, mettant tout le monde en pied de guerre. Petit déjeuner pris à la quatrième vitesse. Rencontre avec le team sur place. Préparation du voyage vers Santa Ana...

Petit pays d'Amérique Centrale, frontalier avec la Colombie. Connu par la grande richesse de sa terre, la révolution et ses dictateurs immémoriaux...En ce moment soulevé par une (autre) révolte civile avec le fait aggravant qu'un haut représentant de l'ONU avait été pris comme otage pour faire pression sur le reste du monde..façon comme une autre de se faire remarquer...



Note de l'auteur : Santa Ana est un pays imaginaire...vous n'allez pas le trouver sur Google! Pour toujours (fe) Icon_wink
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Mer 22 Juil - 21:22

Comme conditions de voyage, Angel avait connu mieux. Pour son plus grand bonheur, Preston ne l’avait pas repoussée ni mise dans le premier avion rentrant à Londres. Il devait avoir compris que la nouvelle Mrs Yates ne se laisserait pas évincer facilement. Le tout était de se mettre d’accord sur la façon d’opérer le vol vers Bogota sans attirer l’attention. A moins de kidnapper un autre passager et lui piquer son apparence, il n’y avait pas d’autre solution que de reprendre la forme de chat. Ne voulant faire de mal à personne, Angel ne rechigna pas à voyager dans le coffre à bagage, juste au-dessus de la tête de son mari. Avait-on jamais vu passager prendre autant de soin de son bagage à main ? En tout cas Preston le veilla avec autant de précaution qu’une poule envers son poussin. De nombreuses fois, il s’isola avec son sac dans le minuscule réduit des toilettes. Là, entre deux baisers, Angel put se restaurer et boire à volonté. C’était assez dingue comme situation mais aucun des deux n’allait s’en plaindre.
Après le passage de la douane, bien à l’abri des regards indiscrets, la fraîche épousée reprit son apparence normale. Le cameraman accompagnant Yates demeura un peu circonspect face à cette toute jeune femme présentée comme assistante personnelle du boss. S’il émit des pensées libertines, peu important au couple.
L’hôtel réservé était extraordinaire, probablement le plus chic de Bogota. Enfin seuls dans la grande chambre, une fois rafraîchis à tour de rôle, Angel et Preston ne pensèrent qu’à une chose : dormir. Mrs Yates était vannée après des heures passées dans un réduit et Mr Yates n’en était pas plus gaillard. Ce n’était pas du tout un voyage de noce conventionnel après tout.
Au matin, pas le temps non plus de se faire des câlins, on réclamait d’urgence le regroupement du team. Angel, transformée en « parfaite » secrétaire, suivit le mouvement. Dans une des nombreuses salles de réunion de l’hôtel, on distribua des feuillets à la ronde. Armée d’un bloc de feuilles et d’un stylobille, l’assistante prit des notes à toute vitesse. Heureusement, personne ne s’intéressa de trop près à ce qu’elle gribouillait, ils auraient été surpris de voir de jolis petits cœurs orner le bord des feuillets.
Pourtant, l’ambiance n’était pas à la fête et la future balade ne serait pas de tout repos. Ils devaient boucler les bagages à peine déballés et se rendre à nouveau à l’aéroport. Preston n’eut pas à se plaindre d’avoir embarqué une passagère clandestine sorcière dans son sac. Jamais ses bagages n’eurent été prêts si vite. Angel ayant prévu le coup, son passeport était en règle même s’il dut subir de légères modifications afin de justifier ses fonctions au sein de l’équipe. Ils profitèrent même de quelques minutes pour falsifier une carte de presse.
L’avion préparé n’avait rien de comparable avec le précédent. Du point de vue d’Angel c’était Byzance puisque nettement plus confortable que le sac de Preston. Difficile de résister à prendre la main de son mari en étant assise juste à côté… Tant pis pour ce que les autres penseraient de cette fille débarquée de nulle part qui s’appropriait le patron, sans façon.
Houleux, délicat, le vol fit verdir l’ex-Serdaigle. Il les amena à la frontière de Santa Ana, petit État déjà fort soumis aux troupes révolutionnaires. Impossible d’aller plus loin par la voie des airs, la majorité des aéroports étant sous contrôle ennemi.
Rassemblée dans une résidence minable, l’équipe se scinda dans les quelques chambres à disposition. Filles d’un côté, garçons de l’autre… Génial !
Changement de climat, de nourriture, décalage horaire, séparation : la lune de miel rêvée...
Saisissant au bond, une occasion d’être seuls, Preston et Angel roucoulèrent dans un coin discret. La mariée se posait fatalement des questions
.

On a vraiment enlevé un gars de l’ONU pour revendiquer des trucs ? Je… Je sens autre chose là-dessous. Mon chéri, je suis ta moitié maintenant, tu me dois toute la vérité.

Regards implorants, tendres baisers comment résister ?

Le Foreign Office… Raconte, je ne pige pas…

Plus Preston parlait plus son épouse ouvrait des yeux ronds :

Tu… Tu es un genre d’espion ? Pas James Bond, j’espère ?

Imaginer plein de minettes tournant autour de son époux lui donnait de furieuses démangeaisons de baguettes.
Les explications amenaient d’autres interrogations mais le temps imparti à leur isolement se vit troublé par une pulpeuse créature blonde qui sauta quasi au cou de Preston, ignorant sciemment Angel :


Preston, My Dear ! Quelle chance ! Je me doutais que tu serais de la partie ; là où ça bouge, on peut compter sur nous, n’est-ce pas ? Que deviens-tu ? Tu dois tout me raconter. Tu te souviens de notre dernier reportage au Kosovo ? Moi, je m’en souviens très bien.

Cils battants, bouche en cœur… Se tournant vers Angel, l’adorable personne lui envoya un sourire ironique :

Votre patron sera très occupé cette nuit, vous pouvez disposer.

La chique coupée sur le coup, Mrs Yates arbora ensuite un sourire mitigé :

Je suis très fatiguée. Aussi, je vous souhaite une… agréable nuit… à tous les deux !


Pourquoi des ampoules électriques sautèrent-elles au passage de la jeune femme brune ? Le fait est qu’au matin, l’équipe suédoise déplora l’absence de sa reporter vedette : Miss Ursula Jensen. Atteinte de maux peu agréables, elle devait déclarer forfait à l’expédition. Furunculus quand tu nous tiens…
Suite des aventures ? Range rover et routes peu praticables en direction de la capitale.
A l’arrière du véhicule, malmenée sur une piste qui se voulait route, Angel souffrait en silence. La touffeur était intolérable. Tous maudissaient terrain et climat. Les moustiques ressemblaient à des vampires avides de la moindre goutte de sang, la transpiration abondait.


*J’en ai marre !*

Après tout… qui le saurait à part elle et Preston ? Un coup discret de baguette les entoura d’une brise rafraîchissante à laquelle aucun insecte ne se frotta. C’était marrant de voir les autres dégouliner et se frapper pour chasser les intrus alors qu’eux demeuraient frais et joviaux.
Trois heures de route les séparaient du point de chute final. Combien de fois Angel consulta-t-elle sa montre ? Toute réjouie de constater que seulement 60 minutes les séparaient encore de Santa Ana City, elle soupira d’aise avant que ne se déclenche l’impensable.
Dans un tournant de la piste, le chauffeur ne put faire autrement que de freiner à mort : un véhicule imposant barrait complètement le passage. Belle mêlée ; mieux qu’au rugby. Se retrouvant sur le dos collé au plancher de la rover, plusieurs corps affalés sur elle, Mrs Yates n’en crut pas ses oreilles quand des rafales d’automatiques crépitèrent
:

Terminus ! Tout le monde descend ! ricana une voix grossière en pur espagnol.

L’ex-Serdaigle réagit à la vitesse de l’éclair. Embuscade= enlèvement ! Preston criait après elle, elle n’écouta que son bon sens propre. Concentrée, elle se métamorphosa et nul ne put apercevoir le chat qui sauta de la voiture pour observer à distance ce qui se passait.
Tapie dans les fourrés, Angel/chat vit le petite troupe lever les mains en l’air et s’aligner sagement face aux révolutionnaires hilares. A force de coups de crosse, ils contraignirent certains à monter à bord du véhicle. Preston était du lot ; ces gars connaissaient leurs cibles. Que feraient-ils des autres ? Elle ne s’en soucia pas. D’un bond gracile, elle planta ses griffes dans le pneu de secours arrière, et s’accrocha jusqu’à la destination finale.
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Ven 24 Juil - 17:12

La belle équipée!!! Preston ne pouvait pas mentir en disant que ça lui déplaisait. Il avait l'aventure dans le sang, elle faisait partie intégrale de sa vie. Les cahots, la chaleur, les moustiques, le pressentiment du danger aux aguets...cela faisait courir plus vite le sang dans ses veines, l'exaltant au maximum!
Et puis Angel était là! Il avait encore eu du mal y croire ce matin là, en se réveillant à ses côtés. Mais elle était bien là, sans se plaindre de rien, au contraire, souriant, mutine, partageant l'aventure, complice parfaite...


Halte abrupte! Se relevant de la mêlée suscitée par ce coup de frein à mort, Preston entendit les coups de feu....Rafales courtes qui ne visaient personne mais qui ne signifiaient qu'une chose...

Terminus! Todos se bajan! (tout le monde descend!)

Comme guide touristique le type crevait de faim, mais là, armé d'une gentille Uzi qu'il pointait sur le groupe assez effaré, il offrait la mine parfaite du guerrrilero avec emploi de plein temps.
Tous étaient des journalistes rompus aux surprises plus ou moins scabreuses, ce ne serait pas un jeune rebelle de Santa Ana qui allait les mettre mal à l'aise. Le badget "Presse" ouvre pas mal de portes en ce bas monde...même celles de cette charmante jungle centro américaine...Pas de quoi en faire un plat!

Mais où était passée Angel? Il l'avait perdue de vue au moment de descendre des véhicules. Il la chercha des yeux mais ne la vit nulle part. Un poing d'angoisse lui serra la gorge...Il s'égosilla à l'appeler, mais rien n'y fit..à part attirer sur lui l'attention de M. le guerrillero, qui se donnait des airs...Il eut droit à un canon d'Uzi fourré dans les côtes et un ordre gueulé en espagnol qui ne pouvait que signifier "Ferme là!". On les malmena un peu, question d'impressionner...mais ils avaient vu pire...après Sarajevo et le Kosovo, ça c'était une balade dans le parc.

Petit tri sélectif. Le bonhomme savait bien ce qu'il faisait. Un fan des grandes chaînes internationales, celui là. Il n'en rata pas un...chaînes des pays voisins ignorées, qu'ils se débrouillent...


*Comme quoi...pas du menu fretin!*

Preston devinait sans problème que les rebelles ne voulaient pas s'encombrer de gens qui n'avaient aucune influence. Ils voulaient être à la une, face au monde, quoi de mieux que de faire une belle cueillette entre la crème de la crème. Ils n'étaient pas là en tant que prisonniers, mais en hôtes de choix...ils seraient la voix qui dirait au grand monde la vérité...ou quelque chose d'approximatif! S'il n'avait pas été si préoccupé par sa femme, il aurait même pris grand plaisir à cette virée sensationnelle. C'est pas tous les jours qu'on fonce plein gaz à travers une jungle serrée avec un artiste du volant, se prenant pour Michael Schumacher, aux commandes d'un camion honorablement vétuste. Passablement secoués, le tout assaisonné de jurons en diverses langues et rires amusés des rebelles...qui semblaient se marrer autant que des gosses en train de faire une bonne plaisanterie, ils finirent par arriver, miraculeusement d'une pièce à une cour d'hacienda...On avait du mal à s'imaginer la jungle à deux pas et se retrouver dans cet endroit charmant et si civilisé.

*Bah...pas genre Fidel, cette révolution!*

Pas de risque de se faire fusiller entre les géraniums soigneusement arrosés et le mur blanc, si bien crépi. On leur demanda, bien poliment, cette fois, de descendre du camion. Preston eut juste le temps d'apercevoir la queue de chocolat qui filait entre les fleurs et faillit éclater de rire...Si les autres savaient...mais bien sûr, ils ne savaient rien!

Un jeune homme brun, habillé de pantalon et chemise kaki, parfaitement repassés venait vers le groupe de représentants de la presse mondiale. Preston le reconnut au premier coup d'œil, mais fit comme si rien. Le nouvel arrivant s'arrêta face à eux, pour plus d'efforts qu'il fit, il ne pouvait pas avoir l'air bien méchant...un peu cinématographique peut être mais enfin...


Mon nom est Alejandro Santana. Je veux m'excuser de cette façon si...peu correcte de vous avoir amenés ici...

*Quelle politesse exquise. Dans un moment on passe aux cocktails et on se détend au bord de la piscine!*

Perdu dans ses divagations Preston rata le discours de bienvenue. Il espérait que sa chérie trouverait l'endroit à son goût, elle devait se faire une idée bien différente d'un nid de rebelles!

Chaque équipe fut logée en tout confort. Ce n'était pas la place qui manquait. Les célébrités eurent droit à leur propre chambre, ce que Preston remercia du fond du cœur. Ils se retiraient tous pour planifier les pas à suivre quand M. Santana s'approcha de lui.


Bonjour, Preston!

Il le dévisagea sans pouvoir s'empêcher de sourire.

Faut dire que tu en fais des trucs bizarres, toi...ça te prend souvent d'enlever des équipes de télévision de cette façon...ou de n'importe quelle façon qui soit!?

La fin justifie les moyens!
, se défendit l'autre.

On dit ça, oui...si j'ai bien compris l'histoire...ça ne tourne pas exactement comme voulu, hein!? Où as tu planqué le gars de l'ONU? C'est jouer avec du feu, Alejandro...

Mais c'est justement là, le problème...nous on l'a pas...ce sont les autres!

Preston se gratta la tête, un peu confus par ces aveux inespérés de part de son ancien camarade d'université.

Ah, mince!...c'est du moche, ça...et qui?

Les Forces Radicales d'Opposition...ceux qui veulent mettre en place un régime marxiste...moi je veux seulement renverser le gouvernement de mon oncle.

Sympa ça...petite affaire familiale!, rigola Preston.

Ce n'est pas comique, Gringo...c'est une révolution sérieuse!

M. Yates s'empressa de reconnaitre les vertus d'un tel mouvement civique mais l'éclat rieur de ses yeux démentait vertement ses paroles. Santana n'y fut pas dupe, ils se connaissaient de longue date et ce qui est mieux...étaient bons amis.

Je en sais pas ce que ça va donner, mon ami...dis donc...faudra que tu me donnes un coup de main, toi aussi...j'ai paumé mon chat!

Ton chat!?, s'ahurit l'autre, tu veux me dire que tu voyages avec ton chat???

Écoute...toi tu fais ta révolution à ta façon, moi mes reportages à la mienne et oui! je voyage avec mon chat...ça te pose un problème!?

Dix minutes plus tard on pouvait voir, dans les corridors de la belle maison coloniale, quelques "féroces" rebelles courir par là en appelant, enjoués:

Gatito...Gatito! Minet...minet...gentil minet! Mssh! Mshhh!
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Dim 26 Juil - 12:29

Elle les avait vus grimper dans les véhicules et ne put faire autrement que de suivre le mouvement. Agrippé à la roue de secours, le chat siamois en subit des secousses. A l’arrêt de la Rover, Mrs Yates lâcha le pneu et bondit dans les fourrés. Pour un campement de kidnappés, elle s’était attendue à tout autre chose. Qu’est-ce que c’était cet endroit ?
Depuis le massif de fleurs où elle s’était réfugiée, Angel observa diverses allées et venues. Au moins on ne maltraitait pas les « hôtes ». Pas de baffes perdues, pas de coups de crosse à la figure, pour un peu, on se serait cru dans un camp de vacances. Vacances assez particulières, certes mais pas de danger imminent en apparence.
Néanmoins, méfiante de nature, Angel resta planquée une bonne partie de la journée. Ses sens aiguisés par sa forme animale, elle ne rata pas des appels prolongés. A croire que quelqu’un avait perdu un chat. Pas une fois elle ne pensa qu’il pouvait s’agir d’elle. Des minous, dans le coin, c’était pas ça qui manquait ! Elle dut sortir ses griffes plus d’une fois pour mettre en déroute l’un ou l’autre matou trop familier, non mais !
Un des multiples avantages d’être chat était de pouvoir se faufiler en silence dans de nombreux endroits. Une porte entrouverte et hop ! Ni vu ni connu !
Posséder un nez aiguisé était tout aussi propice aux prospections. Pas que Preston s’inonde d’eau de toilette mais la sienne, elle l’aurait dépistée entre mille. Se laissant guider par ces effluves perceptibles pour nul autre, elle grimpa un escalier tout en veillant à s’embusquer à la moindre alerte. Parvenue en douce au palier, son odorat lui indiqua clairement la porte derrière laquelle devait se trouver son mari.
Un peu d’exercice ne lui ferait pas de mal. Craintive de reprendre sa forme naturelle et de tomber sur un intrus, elle sauta sur la poignée qui s’abaissa sans problème. La porte ouverte, elle se tint sur le tapis, prête à décamper au besoin.
Preston, debout dans la pièce, un verre à la main, rigola en la voyant. Coup d’œil à gauche, à droite, il semblait bien être seul.
Retour à la forme naturelle, coup de talon dans le panneau qui se referma alors qu’elle se jetait dans les bras aimés.


Je me fais du mouron depuis des heures ! Que se passe-t-il ici ? ça n’a pas l’air d’une prison, que… ?

L’accueil fut délicieux ! Lorsqu’il la lâcha, Angel en était toute déboussolée. Pas au point de refuser le verre d’eau qu’elle enfila, cul sec, en réclamant un autre.

C’est un de tes amis qui dirige ce… ce camp ? Le chat cherché, c’était moi ? Mais qu’est-ce qui se passe ?

Avec des paroles mesurées mais précises, Preston fit le point de la situation. Deux factions étaient donc en lice et ils n’étaient pas tombés chez les pires.

N’empêche que j’ai eu la trouille de ma vie, moi ! Et dire que tu as peur de mes actions au sein de l’Ordre… Je suppose que tu veux rencontrer ces, euh, forces radicales d’opposition ? Comment on fait ? Tu as un plan ? Je peux rester chat très longtemps. Si ça peut aider

Wow, Mr Yates semblait avoir d’autres idées en tête pour l’instant. La tête lui tournait et ce n’était pas à cause de deux verres d’eau avalés en vitesse. De très chaleureux ébats se profilaient à l’horizon quand, sans crier gare, la porte s’ouvrit à la volée.
Instantanément, Angel redevint chat et se cacha derrière les draps du lit somptueux où Preston l’avait entraînée.
Décidément… Ils n’auraient jamais le moindre temps pour eux, ou quoi ? Aux aguets, elle écouta la conversation entre les deux hommes.
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Lun 27 Juil - 17:02

Quelque part sous l'arc en ciel...ou sur l'arc en ciel? Il n'en savait plus rien...Il était là, au milieu de nulle part, dans un endroit très joli, soit...On venait de le kidnapper...à moins que M. Santana ait une autre façon de tourner ça! Le plus sûr. Preston avait toujours trouvé que son ami avait une imagination débordante. Il l'avait fait se marrer avec son truc de la révolution sérieuse...Que diables allait faire un chic type comme lui à jouer les redresseur de torts dans ce charmant petit pays que sa famille avait toujours considéré de sa propriété? Depuis qu'on avait mémoire Santa Ana avait été dirigé par un Santana...Ce cher Alejandro semblait avoir pris du retard à l'heure de la répartition...Bien sûr quand son père était mort, en exercice de ses fonctions, il n'avait que 16 ans...pas question d'assumer le gouvernement...Tonton Luis Aurelio avait sauté sur l'opportunité et évincé le neveu...qui maintenant voulait remettre les pendules à l'heure...avec un style impeccable!

Un peu perdu dans ses réflexions il n'entendit pas la porte s'ouvrir. Un instant plus tard, M. Yates se trouvait face à son chat perdu qui le considéra quelques secondes, avec un certain reproche au fond de ses merveilleux yeux bleus...juste avant de se transformer en son adorable femme, qui n'hésita pas à se lancer dans ses bras.

Je me fais du mouron depuis des heures ! Que se passe-t-il ici ? ça n’a pas l’air d’une prison, que… ?

Pas le temps de faire des longs discours. Il la serrait contre lui, l'embrassant à en perdre haleine. Que c'était bon retrouver sa chérie.

Et moi donc! Ça fait des heures qu'on te cherche partout...tu n'as pas pu rater ça, les copains d'Alejandro s'y prennent avec entrain!

Nouvelle ronde de délicieux câlins pour rattraper le temps perdu et deux verres d'eau que la belle avala sans respirer.

C’est un de tes amis qui dirige ce… ce camp ? Le chat cherché, c’était moi ? Mais qu’est-ce qui se passe ?

Preston soupira et se lança dans une mise à jour.

Oui, Alejandro est un ami depuis longtemps, on a étudié ensemble, c'est un brave gars avec des ennuis familiaux...ou quelque chose de semblable. Le cas est qu'il veut renverser son oncle au pouvoir. Tout irait bien s'il n'y avait pas d'autres avec la même idée mais pas les mêmes bonnes intentions..ce sont eux qui ont enlevé le représentant de l'ONU et je parie que ce salaud de McGowan est derrière cette embrouille...mais enfin, je pense qu'on peut se sentir soulagés d'être tombés avec les sympas de l'histoire...Alejandro ne nous fera aucun mal...il veut a tout prix sauver son pays..mais faut dire qu'il ne donne pas trop la côte comme révolutionnaire, celui là...

Angel semblait un peu, pas trop quand même, rassurée de voir son mari prendre les choses avec tant de philosophie.

N’empêche que j’ai eu la trouille de ma vie, moi !

Il n'y avait pas trop de quoi, ma chérie...ça a été l'enlèvement le plus civilisé du monde.

Et dire que tu as peur de mes actions au sein de l’Ordre…

Preston sourit, enjoué, tout en baisant lentement son cou.

Je t'en prie...tes actions sont trop dangereuses...je n'ai vu personne lancer des sortilèges impardonnables dans ce coin de monde...

Elle lui décocha un regard peu convaincu. Il aurait beau essayer de tourner les choses de belle façon, un enlèvement reste toujours un enlèvement et la vue des armes n'avait rien de trop réconfortant.

Je suppose que tu veux rencontrer ces, euh, forces radicales d’opposition ? Comment on fait ? Tu as un plan ? Je peux rester chat très longtemps. Si ça peut aider

Ils avaient beau n'être mariés que depuis 48 heures, elle savait exactement ce qu'il avait derrière la tête.

C'est impératif...Ce ne devrait pas être trop difficile, après tout, ils ont autant besoin que Santana de se mettre en évidence face au monde...seulement qu'avec eux ça ne risque pas d'être si aimable. Ces gens sont des idéalistes dangereux qui n'hésiteront devant rien...Non, je n'ai pas de plan...pas pour le moment, mon amour...enfin, pas de plan pour rien d'autre qui ne soit être avec toi...

Cela se profilait bien plus agréablement que penser à la révolution... Le lit ne demandait qu'à les accueillir et tout se serait passé parfaitement si on ne les avait brusquement interrompus...En un clin d'œil, Angel redevint chat et disparut derrière les draps.

Avec un soupir de profond dépit, Preston se releva et alla au devant d'Alejandro Santana.

Quel bon vent t'amène? On ne t'a pas appris à frapper avant d'entrer ou c'est la coutume chez toi?

L'autre sembla un peu pris de court par ces reproches peu amènes.

Euh...désolé, je n'y ai pas pensé...tu faisais une sieste ou quoi?

Répondre ou quoi aurait été la pertinente vérité mais ça donnerait pied à d'autres questions.

Au fait, tu as retrouvé ton chat?

Oui, t'en fais pas..mais avec ton entrée en scène tu l'as épouvanté...alors, dis moi ce que tu voulais.

Alejandro se passa la main dans les cheveux, les ébouriffant avec un très bel effet.

Je sais où nous pourrons trouver les FRO. Ce sera un assaut rapide, on a le facteur surprise de notre côté.

*Super...Angel écoute ça et pense n'importe quoi!*

Très bien ça, mais tu dois savoir que je ne suis qu'un journaliste...je ne ferai que couvrir l'affaire. Tu penses vraiment tomber sur ces types pour les zigouiller?

Preston...

Je sais, tu vas me dire que celle ci est une révolution sérieuse...ça demande quelques dommages collatéraux. Et on va les trouver où? Pas dans un café en ville, non?

Santana était à point de se vexer par le peu d'effet que faisait sa lutte sur cet anglais placide.

Bien sûr que non...

Et cette information précieuse ...tu l'as eue où? Petite recherche sur Google sous le titre "Planque de guerrilleros"?...Excuse moi, je suis un peu énervé...

J'ai mes informateurs.

M'en doute...fiable? Pare que tu sais ce qu'on dit par là...traître un jour, traitre toujours.

Il avait dû y penser tout seul parce que sa mine était des plus circonspectes.

C'est pour quand...la virée surprise?

Après le dîner!

Vivre vite et mourir jeune...voilà de quoi lui arranger la journée, déja qu'il faisait un voyage de noces frustré avec une femme qui se transformait en chat...manquait seulement qu'un imbécile n'aime pas sa tête et il passait à l'immortalité, avec un épitaphe écrit par sa mère " Je luis avais toujours dit de mieux choisir ses amis!"..Elle n'aurait que trop raison...

Alejandro, apparemment ravi de lui avoir gâché la journée lui accorda un sourire resplendissant en lui indiquant que le repas serait servi une demie heure plus tard...comme si quelqu'un pouvait encore avoir de l'appétit.




Dernière édition par Preston Yates le Lun 10 Aoû - 13:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Mer 29 Juil - 12:55

Réfugiée en chat sous le sommier, Angel ne rata aucun des dialogues entre les deux amis. Toute cette histoire de révolution lui mettait les idées à l’envers. Une querelle familiale, en quelque sorte était à l'origine des maux de ce pays. D’après les dires de Preston, Santana devrait être un meilleur président que l’oncle de ce dernier. Luis Aurelio serait un vrai tyran qui jouait sur plusieurs tableaux. Voilà, en tout cas, ce que la jeune épouse pouvait en conclure. Ce qui la fit frémir vint ensuite :

Je sais où nous pourrons trouver les FRO. Ce sera un assaut rapide, on a le facteur surprise de notre côté.

Des scènes violentes se déclenchèrent dans son cerveau. Elle avait déjà vu ce que ce genre d’affrontement pouvait engendrer. Et Preston serait au milieu de ça ??? Il risquait de se prendre une balle, de… Non, non, il fallait empêcher ces gens de foncer Dieu sait où sans même être certains de leurs sources d’information, apparemment.

C'est pour quand...la virée surprise?

Après le dîner!

Le siamois trembla. Ça leur laissait très peu de temps pour mettre une stratégie au point.
Dès que la porte se referma au dos de Santana, Angel sortit de sa cachette en se transformant ; elle s’assit sur le lit, songeuse :


Ton ami veut partir faire un mini coup d’état, c’est ça ? Si le FRO tombe, il sera plus fort contre son oncle… Mais, en attendant c’est très risqué. D’après ce que tu m’as dit ces gens-là sont vraiment des durs à cuire. Il y aura des pertes des deux côtés, sûrement. On doit empêcher ça, mon chéri.

Preston s’assit près d’elle et la berça dans ses bras, son air anxieux confirmait les craintes de la jeune femme. Il fit plusieurs remarques dont une attira plus son attention. Radieuse soudain, elle se releva :

La pluie et le beau temps ? Tu es merveilleux ! Va à la fenêtre ; vois si quelqu’un regarde vers toi.

Quand il lui fit signe que la voie était libre, Angel, baguette sortie le rejoignit. Pointant son bois vers le ciel, concentrée, elle prononça doucement son incantation. Aussitôt, une perturbation atmosphérique se créa. Accélérés de gros nuages obscurcirent la limpidité du ciel. Le tonnerre gronda, en approche alors qu’un vent terrible se mettait à souffler. Soudain, des torrents d’eau se déversèrent transformant routes et pistes en torrent :

Na, dit Angel en refermant la fenêtre. Arrangés comme ça, ils ne pourront plus y aller. L’autre camp aura le temps de déménager. Je crois que les guérilleros bougent souvent, non ?

Sa petite prestation sembla avoir détendu son mari qui rit franchement et la récompensa d’un bisou. Il devait maintenant se préparer pour le dîner quoi que prétendant ne pas avoir trop faim avec tous ces soucis.

Si, descends ! Tu entendras peut-être des choses intéressantes avec les autres. Moi, je vais rester ici ou partir chasser des souris.

Elle disait ça pour plaisanter, évidemment. Néanmoins Preston lui assura qu’il remonterait un plateau afin qu’elle puisse se restaurer de façon plus digne qu’avec des rongeurs.
Demeurée seule, Angel prit une douche, enfila une chemise de Preston et s’assoupit un moment alors qu’au dehors le déluge continuait.


*J’espère ne pas y avoir été trop fort. Quoique… Rester dans ce confort ne soit pas désagréable.*

Un bruit de porte la prit au dépourvu, prête à redevenir chat, elle remonta le drap. Heureusement il ne s’agissait que de son mari qui apportait de quoi la nourrir, et ça n’avait rien d’une boîte pour chats. Pendant qu’elle s’alimentait, il raconta ce qu’il avait surpris en bas et les conclusions qu’il en tirait. Si tout se passait comme il le souhaitait, demain ils seraient libérés. Avant cela, une longue nuit les attendait. Collaporta et assurdiato lancés, personne cette fois ne les dérangea.
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Mar 11 Aoû - 16:59

Voilà! Juste ce qu'il lui fallait pour sauter de bonheur! Dans un moment il allait s'embarquer dans une aventure incertaine...de toutes les aventures incertaines de sa vie, celle ci remportait, sans trop de doutes, tous les lauriers! Franchement...
Son Angel chérie reprit sa condition humaine et vint se lover dans se bras. Il voulait se montrer rassurant et prendre la chose avec humour mais cela s'avérait un peu difficile tout de même.

Elle avait bien saisi le gros de l'affaire et se faisait autant de tracas que lui. Il y avait bien de quoi. Il se voyait mal en train de se lancer dans une virée qui risquait d'être suicidaire. Décidément Alejandro Santana avait une piètre conception de ce que doit être une révolution sérieuse!


Mais enfin, faudra que je descende diner. Avec un peu de chance, on arrivera à voir un peu plus clair dans les plans de cet écervelé. Je devrais peut être lui faire un interview...je sais qu'il adorera ça mais le connaissant, il risque de se lancer dans un panégyrique des beautés de son pays bien aimé, et parlera de la pluie et le beau temps comme si faire une révolution était une partie de plaisir...

Tiens, il venait de dire quelque chose de très inspirateur, si on en jugeait par l'expression ravie de sa jolie femme.

La pluie et le beau temps ? Tu es merveilleux ! Va à la fenêtre ; vois si quelqu’un regarde vers toi.

Sans rien comprendre de ce qu'elle voulait, il se contenta d'obéir et alla faire le guet à la fenêtre. Tout était d'un calma paradisiaque aux alentours, pas de mouvement de troupes pour le moment.

Pas un chat aux alentours, ma chérie!

Ravie, elle le rejoignit armée de sa baguette. Preston la vit s'en servir tout en récitant Dieu sait quelle incantation secrète et à son énorme surprise, des gros nuages ne tardèrent pas à couvrir la lune, on entendit le tonnerre gronder et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le vent se levait en ouragan et un déluge en toutes règles s'abattait sur la nature.

Wow!

Que dire de plus!?

Arrangés comme ça, ils ne pourront plus y aller. L’autre camp aura le temps de déménager. Je crois que les guérilléros bougent souvent, non ?

Elle referma la fenêtre et se tourna vers lui, parfaitement satisfaite de sa petite prestation.

Tu es unique, mon amour...oui, les guérilléros bougent souvent...avec ça, ils devront patauger dans la boue un bon moment avant d'y arriver mais enfin...je suppose que Santana aura suffisamment de jugeote pour ne pas vouloir se lancer à l'assaut par ce temps.

Finalement cédant aux paroles, si pleines de sagesse de son épouse chérie, il descendit dîner. Comme prévu, Santana était dans tous ces états face aux éléments déchaînés.

Impossible de bouger avec cette pluie. Les chemins seront devenus des bourbiers et dans un rien de temps les rivières seront des torrents...on aura des inondations...Seigneur, pourquoi, tant de misères!?

Allons, te fais pas tant de soucis, après la pluie le beau temps!

Son ami ne sembla pas trop apprécier ses paroles si optimistes et lui décocha un regard lourd de sens.

Vois le comme un signal divin!

Voilà, il devait appuyer sur ce fait, sachant qu'Alejandro Santana était un fervent croyant doublé d'un superstitieux de première ligne.

Oui, ce doit être ça...L'opération tombe à l'eau...de ça aucun doute. Nous devrons mettre au point une autre stratégie.

Voilà qui est plein de bon sens!

Fallait encore savoir quelle serait la nouvelle tactique de guerre de ce rêveur invétéré. Pour commencer, il ne voulut rien savoir de donner une interview pour le moment, ce qui surprit assez Preston qui avait cru qu'il sauterait sur l'occasion, mais accepta, d'un geste de bonne volonté, de libérer les équipes de télévision le lendemain même, si les conditions atmosphériques le permettaient.

Rassuré sur leur futur immédiat, M. Yates mangea de bonne humeur et demanda un plateau pour monter à sa chambre, ce qui ne manqua pas d'étonner son ami.

Tu sais ça m'arrive souvent...j'ai des fringales nocturnes!

Un droit très légitime après tout! Ravi d'avoir épargné une chasse nocturne de rongeurs à l'élue de son cœur, Preston regagna rapidement sa chambre et cette fois prit soin de fermer sa porte à double tour...pas question de voir son ami débarquer pour lui faire part de ses états d'âme au milieu de la nuit!

Nuit qui d'ailleurs fut occupée à des choses bien plus plaisantes qu'à mettre le monde en ordre. Quelques petits sorts, très utiles, à la clé ,permirent au couple de s'isoler agréablement et oublier leur soucis de la plus belle façon possible!


Le beau temps revenu trouva M. Santana très préoccupé par la suite des évènements. La nuit semblant avoir apporté conseil, il improvisa un conférence de presse et les équipes sur place furent les premières à informer le monde des sursauts qui agitaient, si folkloriquement, le petit pays. Preston eut droit, en exclusive, à une interview pendant laquelle un Alejandro Santana plein de bon sens et équité civile, mit clairement les points sur les "i" laissant savoir, à qui ça pourrait intéresser, quelles étaient vraiment les intentions des uns et des autres dans cette histoire. Il découvrit, sans ambages, la vraie face de cet oncle usurpateur et son jeu au pouvoir. Parla avec véritable passion du futur hypothétique qui atteindrait son bout de paradis si les FRO réussissaient leur coup. De quoi émouvoir n'importe qui...surtout des voisins avisés qui n'avaient rien à cirer avec une possibilité semblable. Preston posant les questions pertinentes, l'autre y répondit avec méridienne clarté et une sincérité inébranlable. La moitié du tour était jouée, la réaction de ceux qui devaient réagir ne se laisserait pas trop attendre.

Arrivée à la capitale où régnait une certaine agitation. Tonton Président avait cru bon sortir ses soldats de leurs quartiers et les faire patrouiller les rues de la ville, où il n'y avait rien à surveiller. Les habitants, placides âmes, les voyaient passer en rigolant...Ils n'avaient aucune envie de se mêler à ces histoires de famille, les Santana avaient toujours arrangé leurs problèmes à huis clos, vivement continuer avec une coutume si civilisée!

Preston, micro en main, suivi par la camera, s'en donna à cœur joie en parlant de ce pays, connu pour la paix y régnant depuis des siècles. Personne ne songea à lui tirer dessus et on répondit gentiment à ses questions. Les soldats, qui eux non plus, ne semblaient trop disposés à faire la guerre, n'eurent d'inconvénient à parler pour la TV britannique...en fait cela les comblait d'une joie presque enfantine.

Ce n'était pas exactement l'idée qu'il avait d'un reportage en live d'une zone supposée d'être convulsée dans une révolution...au grand dam de son ami Santana...celle ci pouvait être cataloguée n'importe comment sauf...de sérieuse!

Angel, redevenue pour les effets, l'assistante égarée, le suivait partout...profitant, faute de mieux, pour faire du tourisme. Le président en service, refusait accès à la presse. Cela donna lieu à toute classe d'élucubrations internationales...surtout quand on découvrit qu'il avait eu un entretien secret avec certains personnages reconnus comme...boss de cartels de la drogue. L'affaire se corsait de ce côté là...

Et puis, au soir de leur troisième jour à Santa Ana, les Yates furent abordés, face à leur hôtel et embarqués dans une voiture qui démarra sur le chapeau des roues pour se perdre entre la circulation.


Bonsoir, Yates!

S'ébrouant et se reprenant un peu de la surprise, Preston dévisagea son interlocuteur.

McGowan!

Au moins, ce serait déjà ça de gagné...il avait trouvé le dissident!
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Jeu 20 Aoû - 21:18

Une lune de miel ? Pas vraiment, non. Malgré bien des aléas, le jeune couple parvint enfin à concrétiser son union. Sur un petit nuage, Angel flotta longtemps. Enfin, pas trop vu la situation. Son Preston fut réquisitionné dans des reportages fous où il fallait courir à gauche ou à droite en tentant de suivre la cadence. Bizarre métier que celui de son époux…
Santana ne ménageait pas ses prises de vue, bec ou micro… Qu’en avait-elle à cirer ? Bien obligée d’accompagner Preston qui n’ l’aurait jamais lâchée dans la nature quoique la sachant parfaitement capable de se défendre le cas échéant, Angel ne s’ennuyait pas mais ne s’amusait pas beaucoup non plus. En tout cas beaucoup moins que son mari.
Le déplacement vers la capitale lui donna l’occasion de voir un contraste assez marqué. Tout était calme malgré les bruits que Santana émettait et même si des patrouilles parcouraient la ville après… rien.
Au moins l’hôtel de Santa Ana leur procurait toute l’intimité requise par de frais marié.
Parfois Angel se demandait si Preston réussirait sa « mission secrète ». L’idée farfelue d’envoyer son patronus en exploration la tenta.


Ça irait tellement plus vite que de croupir ici à interviewer un tas de gens qui, tous, disent la même chose : ils sont contents. J’en viens à croire que ton copain Santana a visé un trop gros morceau en voulant s’en prendre à son tonton.

Mr Yates la remercia de ses intentions mais jugeait plus adroit de laisser venir à eux le gros poisson.
Au troisième jour de résidence, Preston décida d’emmener sa femme dans un restaurant locaL Ils y dînèrent gentiment se racontant toutes les bêtises que des amoureux peuvent se dire. Des choses plus sérieuses furent abordées aussi car les noces australiennes approchaient à grands pas. Ils roucoulaient à souhait sur le retour vers leur hôtel quand une voiture freina brusquement à leur côté. Sans être malmenés mais fermement, on les convia à l’intérieur.
Déjà la main d’Angel était sur sa baguette. Un regard de Preston la convainquit de ne pas réagir… de suite. Sur le qui-vive, elle obtempéra et s’installa à l’arrière du véhicule qui démarra sur les chapeaux de roues.


Bonsoir Yates.

McGowan.


*Le dissident est trouvé ! Chic, on va pouvoir renter. Qu’est-ce qu’il nous veut, ce gars ? *

Elle s’en doutait un peu. Sûrement n’était-il pas content de la tournure des événements qui mettaient Santana en avant de la scène politique. De là à ce qu’il exige que Preston démolisse l’image du neveu révolutionnaire, il n’y avait qu’un pas…
D’emblée, cet homme déplut fortement à Mrs Yates. Arrogant, grassouillet, le type parfait du gros lard qui profite des autres.
D’après ce qu’elle avait suivi des méandres de cette histoire, McGowan refilait de l’argent sale, soutenu, un comble, par certaines nations bien nanties…
Bon… Son époux ayant l’air décidé à savoir le pourquoi de cet enlèvement abrupt - elle, n’étant en principe qu’une pâle assistante- Angel se tint à carreau, la baguette la démangeant furieusement.
La façon immonde dont il la dévisagea, lippe humide, dégoûta la jeune femme
:

Vous les aimez jeunes, Yates, comme moi, je l’admets ! Personnellement, j’ai toujours apprécié les belles plantes. Celle-ci ornera-t-elle mon jardin ? C’est à vous de décider, mon cher.

Une main aux doigts potelés se posa sur son bras. Ecœurée, elle ne put que subir la scène. Preston devenait cramoisi. Cela ne présageait rien de bon. L’autre, goguenard, semblait se régaler des états d’âmes du journaliste :

Ce que je veux est très simple, mon « cher » ! Ou vous m’obéissez en tout, ou votre dulcinée du moment savourera mes faveurs. Elle en tremble déjà d’envie, n’est-ce pas, ma belle ?

Odieuse, la main se posa très haut sur sa cuisse. Instinctif : sortilège cuisant informulé express !
Retirant vivement sa dextre, intrigué mais amusé, McGowan n’en démordit pas :


Chaude, la petite ! Je suis certain qu’avec de l’entraînement, j’en ferai une bonne gagneuse.
Yates, tu obéiras exactement à ce que je te dicterai. D’abord, tu oublies ton copain Santana. Néglige le FO ; ils ne valent rien. Ils m’ont promis la lune sans billet de retour. Tire pas cette tête, je sais tout.
Je t’ai préparé le scoop de ce soir, direct, devant les télés de mon cru.
Si tu ne dis pas mot pour mot ce qui est écrit, ta « chérie » ira vire l’enfer de Bogota. D’ailleurs…


Une seringue se planta dans le bras d’Angel qui feignit de se pâmer aussitôt. Son « répulso » avait brisé la pointe. On voulait de la comédie, on serait servi.
Yeux pseudos comateux, elle joua mieux que la dame aux camélias.


*Mon chéri, pria-t-elle mentalement, fais semblant ! Il est cuit, je te le jure.*

Non, elle n’avait pas absorbé la potion télépathia mais espérait grandement que leur fusion soit assez totale pour une communion d’esprit. Qu'il fasse comme elle: le comédien. Tout serait bien.
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MessageSujet: Re: Pour toujours (fe)   Pour toujours (fe) Play211Lun 31 Aoû - 13:12

Pour un voyage de noces on pouvait quand même rêver mieux! Preston se maudissait d'avoir entrainé sa jeune femme dans cette aventure décousue mais bien entendu il ne pouvait être autrement. Angel lui avait largement prouvé qu'elle n'avait aucune intention de la perdre de vue. Adorable petite sorcière!

Et puis hop! on les embarquait de gentille façon dans une voiture et c'était parti pour le reste de l'aventure. Il aurait bien pu s'en douter, que McGowan essayerait de s'y prendre de la sorte! Mais tout compte fait c'était exactement ce dont il avait besoin, même si rien ne l'écœurait et rendait plus fou de rage que de voir ce sale individu poser ses pattes grassouillettes sur Angel.

L'animal n'y alla pas par quatre chemins. Il entendait que les choses soient faites à sa façon et d'aucune autre. Définitivement vivre à Santa Ana, lui avait retourné les idées et voilà qu'il se prenait pour quelqu'un, celui là!


Ce que je veux est très simple, mon « cher » ! Ou vous m’obéissez en tout, ou votre dulcinée du moment savourera mes faveurs. Elle en tremble déjà d’envie, n’est-ce pas, ma belle ?

*Tu viens de prendre ton ticket pour l'enfer!*

Mais bien sûr, il prit son air le plus contraint, sembla souffrir l'innommable face à ce bas chantage, le tout en voyant l'autre jubiler misérablement alors qu'il exposait sa petite idée pour mener rondement l'affaire. De quoi vraiment sauter de joie.

Je t’ai préparé le scoop de ce soir, direct, devant les télés de mon cru.

De ça, Preston pouvait très bien s'en douter. Il connut un instant de vraie panique en voyant McGowan planter une seringue dans le bras de sa femme chérie et celle ci tourner de l'œil très artistiquement.

Vous n'aviez pas à faire ça, McGowan...c'est immonde!

La tête d'Angel avait roulé sur son épaule et l'expression d'horreur qu'il afficha n'avait, en cette seconde, rien d'une comédie. Mais l'amour fait bien les choses et l'entente tacite qui les soudait joua mieux que jamais. Elle ne faisait que suivre le courant et il devrait faire de même. Prenant son air le plus consterné, Preston Yates baissa le nez et dit, d'une voix enrouée:

C'est bon, McGowan...ce sera fait selon vos souhaits...mais je vous en supplie, ne lui faites rien. Je ferai ce que vous voudrez!

Preston se fichait comme d'une guigne si l'autre le prenait pour un lâche de première catégorie. Sa prestation, pleurnicharde et soumise à souhait, sembla faire l'affaire. Avec un sourire de sournoise satisfaction, le dissident savourait déjà le triomphe.

*Grand bien lui en fasse...il va se griller tout seul!*

Qu'on me damne si je pensais que tu cèderais si vite, Yates...t'as l'air d'y tenir, à la petite!

Son gros rire donna à Preston des envies de meurtre mais il resta sagement à sa place, gardant profil bas...et écoutant les directives de cet être répugnant.

Rien de plus facile...tu vois, il n'y a qu'à faire ton travail...et dire qu'on te paye pour ça. Dans un moment, nous arriverons à mon humble demeure, tout y sera prêt pour une émission en direct. Le script de ce que tu auras à dire ne demande qu'à être lu. Il ne restera plus aucun doute sur la légitimité incontournable du mandat de Luis Aurelio Santana...

*Copains comme cochon ces deux là...la belle affaire. Alejandro n'avait que trop raison. Son oncle est une franche canaille et celui là son complice très avisé...ça roule sur les millions à ce train là.*

McGowan continuait à pérorer allègrement. Délire de grandeur. D'un habile coup, il écartait le neveu et les marxistes, tonton président restait au pouvoir et lui...ah lui! Il pourrait continuer de mener cette vie de pacha sans autre souci qu'un petit chantage ou assassinat ci et là pour assurer la bonne marche de cette florissante affaire.

L'humble demeure était exactement comme prévu...une somptueuse résidence dont le style rococo tape à l'œil parlait largement sur les goûts dispendieux du maitre de céans. On emmena Preston et Angel toujours dans les vaps à une des innombrables chambres de la maison et on les y laissa à l'attente de la suite.

Ne bouge pas, ma chérie...continue de feindre que tu es encore inconsciente!, souffla Preston à l'adresse de sa femme effondrée sur le lit, je suis sûr qu'il y a plus d'une camera pour nous surveiller!

Feignant un désespoir sans nom, il avait rejoint l'évanouie, lui tapotait, en vain les joues, en pleurait presque...Quel théâtre! Tout en mettant, à toute vitesse à point un plan d'action.

Il faut qu'on amène McGowan a avouer de lui même toutes ses vilénies. Tu as une de tes fioles miracle avec toi?

Oui. elle l'avait, la fiole miracle. Veritaserum. Inodore, incolore, sans goût propre, la potion se mêlerait sans problème dans n'importe quelle boisson que McGowan prendrait...et il ne manquait jamais d'avoir un verre dans la main.

Il parle de scoop...sait pas si bien dire et il en sera la vedette incontestée.

S'il n'avait pas dû jouer la comédie du désespoir, Preston aurait volontiers ri de bon cœur mais il fallait donner de la véracité à l'histoire. C'est ainsi, qu'une demie heure plus tard, quand on vint le cherche pour paraître devant les cameras, il offrait l'allure d'un homme tourmenté au plus haut point.
On lui fourra dans les mains le script qu'il parcourut, sans se surprendre de son contenu. En résumé, McGowan voulait qu'il débite toute sorte d'inepties mensongères qui laissaient à Luis Aurelio Santana le beau rôle de bienfaiteur de la patrie, blablabla...

La suite fut tout un poème. Comme prévu, McGowan avala sans ciller sa boisson préférée avant de paraitre, gaillardement devant la camera. Preston fit une petite introduction, sans suivre de prés le fameux script, ce qui chose étrange, n'étonna personne puis se lança dans un feu nourri de questions.

Est il vrai, M. McGowan que le président Santana enrichit les arches nationales avec des affaires assez douteuses?

Quelle étonnante question. Tous les présents avaient retenu la respiration...mais jamais autant qu'avec la réponse qui s'en suivit.

Oui, c'est vrai. Il y a diverses façons d'entretenir l'économie d'un petit pays comme celui ci.

Aiguillonné habilement par Preston, il n'eut aucune gêne pour donner des détails savoureux sur la teneur de ses manœuvres, sans se prier de citer certains noms. Ça allait de mieux en mieux!

Au bout de 25 minutes de l'interview la plus révélatrice des derniers temps, Preston Yates posa enfin sa dernière question:

Pas mal de personnes, entre autres Alejandro Santana, nourrissent le soupçon que le frère du président Antonio Alejandro Santana ait été assassiné et non pas mort de causes naturelles comme on a bien voulu laissé paraitre, est ce vrai, M. McGowan?

Et sans l'ombre d'un repentir, l'autre avoua sans ambages:

En effet. Luis Aurelio Santana s'est défait de son frère pour accéder rapidement au pouvoir mais vous savez...ce n'est qu'une petite affaire de famille!

Bien sûr que c'en était une. Avec un sourire satisfait, Preston mit fin à cet échange étourdissant.

Ce soir, nous avons eu droit à une nouvelle façon d'envisager la réalité : dire la vérité est toujours une alternative. Pour vous, Preston Yates, BBC de Londres.

Un léger remous parcourait l'assistance, Preston ne resta pas là pour savoir ce qui allait se passer, suivi du le reste du team, il cueillit au passage son adorable chat siamois et fila vers la sortie.

Le peuple, si calme habituellement, de Santa Ana avait suivi la fameuse interview et face à ces aveux si retentissants perdit, pour une fois, la placidité pour se lancer aux rues et avenues réclamant justice. L'armée ne pouvant...ni voulant, aller en contre de la marée humaine...pas question de se mettre le monde entier sur le dos, fit ce qu'on attendait d'elle...marcher sur le Palais présidentiel.

Cette nuit, eut lieu la seule et unique révolution sérieuse de Santa Ana. L'homme de l'ONU, fut libéré par les FRO qui quittaient le pays le plus vite possible. Luis Aurelio Santana fut démis du pouvoir et à sa place, le légitime successeur se montra au balcon du palais, face à une foule qui l'acclamait.

Mêlés entre les gens, Preston et Angel riaient, heureux, acclamant eux aussi le jeune président.

Voilà, tout est bien qui finit bien, mais nous on devrait se mettre en route pour l'aéroport...

Angel l'avait regardé, sidérée, s'attendant sans doute qu'il n'aille l'entrainer dans quelque autre aventure farfelue mais il l'avait embrassée, rassurant.

Je te rappelle que dans moins d'une semaine nous devons nous marier à nouveau...et l'Australie, mon amour, n'est pas exactement au coin de la rue...il faudrait quand même se reposer un jour ou deux...sait on jamais ce qui nous attend là bas!
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