Du blanc, du bronze et du... roux ?! [FE]

Aussi peu secoué que s'il venait de faire un tour sur la Rivière Enchantée, Sirius Black enjamba le wagon qui l'avait mené sous terre, dans les entrailles de la banque, jusque dans son coffre, pour poser un pied rêveur sur le sol dallé. Machinalement, il poussa l'une des portes en argent qui s'ouvrit sur le hall. Sans plus de réflexions, Sirius emboîta le pas au gobelin qui se montrait d'ailleurs beaucoup plus aimable depuis qu'il avait pu apercevoir l'état prospère du coffre de son client.
L'employé le guida jusqu'à un bureau de change et prit place sur le tabouret vide.

Epoussetant vaguement sa veste d'un air distrait, l'attention du sorcier se fixa sans qu'il sache vraiment pourquoi sur l'impressionnant spectacle de décorations qu'offrait la Banque des Sorciers, alors aveugle à une chevelure rousse qui brisait la monotone uniformité de la foule grise non loin de lui.
Du bronze et du marbre s'étalaient en tous sens avec prétention, vantant le savoir-faire des gobelins. Sirius aurait pu trouver l'endroit beau si cet étalage de richesses ne l'écœurait pas sensiblement. Que ceux qui n'avaient pas un coffre en aussi bel état que le sien devaient se sentir mal, presque honteux dans ce lieu immense, trop décoré... Le lieu était presque étouffant, écrasant de sa voute saturée de bronze et de marbre zébré les visiteurs.

-Mr... ?

Sirius ne réagit pas à l'apostrophe du gobelin. Il ne le voyait pas, lui, sa monnaie dans la main, lui et tous les autres, derrière, qui s'impatientaient. Ses yeux étaient tombés de la voûte pour s'abattre une nouvelle fois sur la foule. Mais cette fois-ci, son regard s'accrocha aussitôt à une silhouette rousse, vivante, plus vivante que les autres, qu'il reconnut avec autant de facilité qu'il l'avait ignoré tout à l'heure. Cette personne qui, il ne put s'empêcher de le penser, ravissait l'élégance du lieu pour le rendre encore plus laid qu'il ne le trouvait déjà.
Par un toussotement, le moment d'évasion dans la tête du penseur s'était rompu.
Il cessa de réfléchir, et peut-être parce qu'il l'avait fait, il dit la seule chose sensée.

-Black. C'est Black.

Il prit le change que lui tendait le gobelin et se laissa aspirer vers Edwyna Applestorm, sans plus arrières pensées niaises qui pouvaient le traverser, mais avec son plus grand naturel.

-Edwyna ?

L'expérience lui avait fait dire ça doucement, de peur de la faire sursauter et par un quelconque réflex aussi involontaire que malheureux, peut-être s'en prendre une. Les gens réagissent parfois bizarrement quand ils ne s'attendent pas à quelque chose.

Edwyna sortait d’une réunion de travail avec les responsables de différents secteurs de Sainte mangouste, portant sur la budgétisation de l’hopital. Ledit budget étant déposé , comme tant d’autres, à la banque des sorciers, la réunion s’était tenue dans une petite salle en compagnie d’un gestionnaire qui revenait de la « grotte » de l’hopital.
A dire vrai, la médicomage se demandait ce qu’elle faisait la. elle n’avait aucune formation en comptabilité et avait été envoyée d’office quand la comptable officielle de sa division médicale avait déclarée qu’une grippe la clouait au lit. Ed la soupçonnait plutôt d’avoir voulu échapper à la corvée.

La rouquine avait donc marqué cette mémorable réunion de son absence totale de motivation et d’intervention, et n’avait suivit que d’une oreille distraite les savants calculs de ses coreligionnaires sans en retenir une parole. A bout de patience, elle avait pretexté une importante fuite de gaz, ou du lait sur le feu, du moins quelque chose d’extremement grave, pour quitter la réunion sans même en attendre la fin. Zut … elle était médecin, pas comptable !
Tout du moins cela expliquait il sa présence dans la foule du hall de la banque dans laquelle elle tentait de se fondre pour prendre la poudre d’escampette.

Une voix l’apostropha de son prénom assez peu commun pour qu’elle ne puisse se tromper sur le destinataire de l’appel. La jeune femme se retourna avec un sourire de commande qui se fit plus franc en reconnaissant l’homme qui l’avait ainsi abordée.

- Sirius !

Elle regarda autour d’elle, cherchant du regard d’éventuels poursuivants armés de calculettes, avant de pousser l’héritier des Black vers la sortie.

- Excusez-moi si vous avez quelque chose à faire ici, mais il faut absolument que je sorte de la banque avant qu’on me repère. C’est une question de santé mentale. Comment allez-vous ?

Une tête connue pour faire partie du complot visant à la faire sombrer définitivement dans le sommeil apparu à l’autre bout du hall. Ed se tourna pour mettre Sirius entre elle et l’homme qui cherchait visiblement quelqu’un du regard.

- ne bougez plus … surtout ne bougez plus !

Le tout était dit d’un ton si grave qu'on aurait presque pu croire qu'elle était réellement en danger. D'ailleurs, dans son esprit, elle l'était! Plus jamais elle ne se laisserait avoir de la sorte par l'autorité administrative ...

Face à Edwyna qui l'avait reconnu au premier regard, Sirius s'apprêtait à échanger de classiques politesses lorsque la sorcière le poussa sans façon vers la sortie, frayant ainsi à travers la foule un chemin forcé. Tout de même un peu surpris de se faire aussi vite prendre à part, il ne feignit aucune résistance déplacée et se mit à jouer des coudes pour élargir leur espace vital au fur et à mesure qu'ils avançaient. Apparemment, il était trop tôt pour les courtoisies. Dommage, son sourire n'avait pas menti. Contente de le voir, elle semblait toute aussi pressée.
Edwyna sembla au bout d'un court laps de temps juger bon de fournir des explications :

- Excusez-moi si vous avez quelque chose à faire ici, mais il faut absolument que je sorte de la banque avant qu’on me repère. C’est une question de santé mentale. Comment allez-vous ?

La fin de la phrase contrastait étrangement avec le début qui annonçait d'emblée un danger imminent. Qu'est-ce qu'elle avait donc bien pu faire pour avoir peur de se faire repérer comme ça ? Elle avait fait les poches des usagers et avait peur du méchant vigile à la sortie ? Ou bien était-ce encore l'œuvre de l'un de ces hommes tordus qui profitaient des bains de foules humains pour laisser courir sa main au gré de ses fantasmes ? D'apparence et de ce qu'il avait pu confirmer par lui-même, honnête femme, Sirius imaginait mal Edwyna jouer les pickpockets et il s'en voulu pour sa pensée stupide. Restait le deuxième cas de figure. Ou qui sait, quelque chose d'encore plus bizarre, de plus dangereux, de pire qu'un vieux détraqué esseulé ? Etre trop optimiste pouvait s'avérer dangereux, ça, le brun en avait déjà fait l'expérience, aussi s'imagina-t-il le pire des cas de figures.
Il s'apprêtait à répondre à la question de la rouquine, (plutôt incongrue pour l'occasion, il fallait bien l'admettre) lorsque cette dernière le stoppa à nouveau avant qu'il n'ait pu faire quoique ce soit.

- ne bougez plus … surtout ne bougez plus !

Le fils Black sentit la Médicomage quelque peu crispée derrière lui. Balayant des yeux la foule, il aperçut l'homme en question dont elle essayait à tout prix de se cacher. S'élargissant du mieux qu'il pouvait pour couvrir son amie du regard indiscret, il murmura d'une voix tendue, les yeux fixés sur un mur (se retourner pour parler à son interlocutrice aurait été bien stupide).

-Mais enfin... qu'est-ce qui se passe ?!

Statue de cire, il faisait tout pour satisfaire la requête de la jeune femme. Doucement mais sûrement, il glissa une main dans la poche où se trouvait sa baguette pour la saisir fermement.
L'étrange bonhomme que Miss Applestorm fuyait sembla poser à nouveau les yeux sur eux. Ce type avait tout du genre « mauvaises surprises », comme des rayons x à la place des yeux par exemple.

1...
2...
3...

-COURREZ !

D'un coup, Sirius brandit sa baguette et lança un sortilège de conjonctivite en direction du malheureux comptable qu'il croyait coupable d'une quelconque atrocité. Ancien Maraudeur dans toute sa splendeur, il saisit le poignet de sa camarade d'infortune improvisée et s'élança au dehors, en espérant qu'elle réussirait à suivre le rythme de sa course.
Au moins, on pouvait dire qu'ils avaient fait une sortie remarquée.

Ed n’eut pas le temps de répondre a la question de Sirius que celui-ci, aguerri par des années de conflit, avait repéré « l’ennemi ». Il était vrai qu’il était l’archétype même du loup déguisé en agneau, avec son front dégarni, ses lunettes rondes, son couplet démodé, bref, tout de celui qui se déguisait pour faire ses mauvais coups Et en plus qui se déguisait mal. La médicomage eu a peine le temps de dévier la baguette de son compagnon de fuite, provoquant chez un gobelin une conjonctivite aigue, et de la part de ses collègue un début de panique. Qui osait ainsi attaquer Gringott’s ?

Cependant, alors même qu’il lançait son sort, Sirius avait annoncé le signal du départ et Ed y avait obéit par reflexe déviant donc, dans un geste quasi simultané, le sort lancé sur le comptable. Lequel d’ailleurs, croyant comme les autres à une attaque, s’était réfugié vite fait dans la salle de réunion.

Le mouvement de panique qui s’ensuivit, ou la banque se vida à une vitesse quasi magique, permit à nos deux protagonistes de quitter l’édifice sans trop de peine. Après une course, Ed, à bout de souffle, s’adossa à la margelle d’une fontaine publique représentant des sirènes et des tritons qui plongeaient dans l’eau ainsi offerte (il est d’ailleurs a noter que les bas relief de pierre plongeaient réellement et remontaient à la surface, suivant la forme du bassin) et, tout en reprenant son souffle, leva les yeux vers le pauvre homme qui ne devait pas comprendre grand-chose, et encore moins quand elle éclata d’un rire franc et joyeux..

- Félicitation Sirius ! Vous méritez votre rang de chevalier à la blanche armure

Le trait était amusé mais en aucun cas méchant. La jeune s’amusait réellement de la panique créée. Sans doute ses années de Serpentard qui reprenaient le dessus.

- Vous venez de vous faire un ennemi mortel … du comptable général de Sainte mangouste !

Son rire reprit de plus belle, l’empêchant de reprendre correctement son souffle, et elle finit par s’arrêter, évitant ainsi la mort par asphyxie.

- Excusez-moi. Je n’ai pas eu le temps de vous prévenir, et vous avez de sacrés reflexes ! Mais sa tête valait bien ça.

Le regard de la rouquine pétillait d’un amusant dont le rire était à présent contrôlé, mais qui n’avait en aucun cas quitté son humeur.

Attention record ! Deux adultes explosent les chronomètres du quatre fois cent mètres !
Les mains sur les genoux pour reprendre son souffle, Sirius leva les yeux sur Edwyna, haletant, dont l'expression qu'il trouvait légèrement goguenarde sur le visage de sa rousse amie le surpris.
Avec un air d'incompréhension devant ce visage à présent si peu affolé, il regarda sa partenaire olympique récupérer et éclater de rire. Complètement perdu et trop occupé à retrouver sa respiration pour l'interroger autrement que du regard, il attendit des explications. Il comprit encore moins lorsque la rouquine le taquina sur son côté protecteur chevaleresque, finissant tout de même par se demander si elle avait conscience de la situation ou si c'était simplement lui qui était complètement largué.

- Vous venez de vous faire un ennemi mortel … du comptable général de Sainte mangouste !

Hein, quoi ? Un comptable ? Ce type à l'allure aussi perverse que ringarde, la raie sur le côté... il aurait dût s'en douter ! Gêné par le cinéma qu'il venait de se faire et le quiproquo, les lèvres de Sirius rendirent le sourire hilare à son interlocutrice. A vrai dire, il la tenait autant pour responsable que lui du comique qu'ils venaient de créer... mais c'était lui qui avait lancé un sort en hurlant et en l'entrainant au dehors, pas elle. Le ridicule ne s'abattait donc que sur ses épaules.
Le front inquiet, il demanda sans trop y croire et un peu par hasard :

- Je devrais peut-être aller m'excuser alors... ?

D'un pas faussement déterminé uniquement destiné à faire marcher Edwyna (c'est le cas de le dire, aha-aha-aha) pour lui rendre la pareille, il emprunta le chemin du retour. Tournant le dos à la jeune sorcière, il esquissait un sourire d'amusement, un peu trop fier pour faire partager son auto-dérision.

Et voici que l’homme qui venait d’être décrit, sans s’y opposer d’ailleurs petit canaillou ! comme un chevalier blanc proposait tout bonnement d’aller s’excuser d’avoir attaqué un comptable, aveuglé un gobelin, semé la panique dans la banque et sans doute mis les aurors en alerte. D’ailleurs, la rumeur d’une attaque sur la banque commençait à faire le tour du chemin de Traverse en gagnant naturellement à chaque fois un peu plus en détail. Par exemple, Ed ne se souvenait pas , comme le racontait cette commère, d’une intrusion d’une bande d’au moins 15 personnes. De nouveau elle éclata de rire.

- Je ne vous le conseille pas, en ce moment la banque doit être sous haute protection et nous devons être les ennemis publics numéros 2 et 3.

Ayant presque oublié le passé de Sirius, ennemis public numéro 1 présumé et qui avait injustement passé des années d’incarcération à Azkaban. La rouquine ne savait pas trop si elle devait s’en excuser ou au contraire laisser couler. Pas pour elle, mais pour Sirius. Ce devaient être des souvenirs douloureux, et peut être que cela faisait du bien que quelqu’un ne vous le rappelle pas. Aussi décida t elle de continuer tout en détournant la conversation sur autre chose. Si elle manquait de tact, l’animagus saurait probablement lui faire sentir.

- De plus ne sous estimez pas le comptable général, il a des amis à l’administration fiscale et pourrait vous coller un contrôle !!!

Ed avait récupéré son souffle et passa la main dans la bassin , jouant avec l’eau et tentant de suivre les tritons qui s’enfuyait à l’approche de ses doigts.

- De plus ils sont fichus de reprendre la réunion et j’ai suffisamment dormi pour aujourd’hui. Mais et vous monsieur Black ? Quels sombres desseins vous ont donc heureusement amené à fouler les couloirs de la banque ?

Le regard chocolat de la rouquine continuait à montrer sa bonne humeur … ainsi qu’une sérieuse dose de curiosité.

Ce n’était que la deuxième fois que Sirius avait à faire à la compagnie de la rouquine et elle ne semblait pas avoir profité du laps de temps où ils ne s’étaient pas vu pour perdre son sens de l’humour qui s’exprimait apparemment en toutes circonstances. Plutôt plaisant à constater qu’elle savait rire de tout, sinon de beaucoup de choses. Lupin aurait rit aussi mais n’aurait certainement pas pu retenir de vagues reproches toutes aussi moralistes que moqueuses. Le rire franc qu’elle lâcha le conforta dans l’idée qu’une telle compagnie était précieusement rare. Après tout, l’avoir rencontré à Gringotts, banque des sorciers, était un joli hasard qui ouvrait la porte à de multiples métaphores (dont je m’abstiendrai de vous faire part, de peur d’alourdir un texte déjà au bord de l’indigeste).
Alors qu’il mimait un retour en arrière en direction de la Banque, Edwyna n’eut aucun mal à réduire en poussière sa comédie par une simple phrase remplie de bon sens. En sentant la légère gêne qui avait parcouru la sorcière, il répondit en souriant.

- Quelle est la personne qui me vole la vedette du numéro 1 ?

Puis à ajouter, toujours sur un ton léger et amusé :

- Ne vous en faites pas, on finit par s’y faire.

Malgré une brindille de sérieux dans sa voix due aux années passées, c’était à prendre sur le ton de l’humour. Evidemment, il en avait bavé, mais ces évènements appartenaient au passé et il était aujourd’hui encore vivant, les pieds bien dans le présent. Il était hors de question qu’il se fasse plaindre.
Il s’assit sur le rebord de la fontaine à côté de son amie, préoccupée à un semblant de pêche bien citadin.

- De plus ils sont fichus de reprendre la réunion et j’ai suffisamment dormi pour aujourd’hui. Mais et vous monsieur Black ? Quels sombres desseins vous ont donc heureusement amené à fouler les couloirs de la banque ?

Sirius nota avec une certaine satisfaction l’emploi de l’adjectif « heureusement » dans la phrase de la rouquine, un étrange sentiment de triomphe qui se baladait quelque part dans sa poitrine s’en trouva presque flatté. Cependant, le révérencieux « monsieur Black » laissait encore à désirer.

- Sirius. Vous pouvez m’appelez Sirius, vous savez.

En réalité, ça frisait plus la demande qu’une invitation à un peu plus d’intimité. Il accompagna ses paroles d’un léger haussement d’épaules, présentant ainsi ses propos comme peu intéressants.

- J’ai retrouvé de l’argent moldu qui m’avait servi lorsque je n’étais plus dans le pays, je l’ai simplement changé...

Il aurait préféré pouvoir se vanter d'avoir braqué la banque avec succès, un sujet plus classe et propice aux vantardises, mais c'était simplement la vérité qu'il avait prononcé, bien moins passionnante à son avis.

- Si vous avez encore du temps à gaspiller, que penseriez-vous que ce soit en ma compagnie ?

Il n'avait aucun plan précis à part flâner quelque part dans la ville, loin du lieu qu'ils avaient quitté en courant. A moins que la jeune femme n'ait mieux à proposer ?

Ed sorti sa main du bassin et la secoua en regardant tomber les gouttes scintillantes. Un vieux relent d’enfance dont elle ne s’était jamais tout à fait défaite. Mais après tout, si c’était la son seul vice, elle pouvait prétendre a la canonisation. Elle secoua donc la main et la laissa sécher à l’air libre en tournant un air taquin vers son compagnon de cavale.

- Je pensais que c’était évident, le bonhomme de pain d’épice ! Mais je ne renonce pas, un jour , à lui voler sa place.

La réponse de Sirius, sur le fait que l’on finissait par s’y faire, ne voulait pas dire que l’on acceptait. Encore moins que l’on oubliait. Par bonheur, Ed n’avait jamais gouté à l’hospitalité des détraqueurs et ne comptait pas le faire de son vivant. De sa mort non plus d’ailleurs si possible, mais les histoires colportées sur Azkaban faisaient froid dans le dos. Elle ne voulait cependant pas gâcher cette après midi en faisant ressasser l’ex pensionnaire de la prison et ne quittait pas son sourire enjoué. De plus, à moins que Sirius le même ne tienne à en parler, ce n’était pas la meilleure façon de boucler une cavale.

De plus, la seule chose qui semblait le contrarier était l’emploi de son nom. La rouquine leva un sourire en coin quelque peu moqueur pour lui répondre.

- Je sais. Et ne m’en prive pas, mais je trouvais que ça confortait l’aspect dramatique de vos sombres desseins, que vous avez d’ailleurs réduit à néant par une activité des plus matérialiste.

Elle retint de nouveau un rire et se contenta d’un sourire de Joconde.

- D’ailleurs, comment peut-on retrouver de l’argent, comme ça, alors que la moitié des gens passent leur vie à retourner leurs poches ? Je crois que vous êtes un homme comblé Sirius. Vous avez la chance d’échapper à un comptable en compagnie de la plus douées des médicomages rousses, et c’en venant déposer de l’argent ? une fée doit veiller sur vous.

Cependant la proposition trouvait en elle un écho. Depuis quand n’avait elle pas été faire une promenade avec quelqu’un qui ne soit son frère, ni sa mère, ni un collègue ? Du moins en dehors de ses obligations professionnelles ? De plus, Sirius Black était quelqu’un de sympathique et elle avait à présent du mal à croire qu’elle avait ajouté fois aux accusations dont il avait été victime. Peut être un jour s’en excuserait-elle auprès de son chevalier du jour.
En attendant, elle inclina la tête, semblant réfléchir à la proposition.

- Voyons. Vous m’offrez de gaspiller du temps, que j’ai à présent à foison, avec vous, ou de retourner voir ce que devient l’avenir économique de sainte mangouste dans une salle totalement fermée. Le choix est difficile.

Elle finit par reprendre un air plus (ou moins ça dépend) sérieux pour poser la question qui s’imposait. (et s’impose en tout cas à la joueuse vu la température)

- Je vous offre un sorbet à la citrouille ?

Ce qui ne pouvait être traduite différemment de « ok je vous suis. »

-Quand je vous dis que vous avez une chance insensée.

C’est vrai quoi ? a combien de personne avait elle offert un sorbet à la citrouille, excepté son neveu et sa nièce. Sirius ne se doutait même pas de la valeur de ce privilège sans quoi sans aucun doute il en eu informé Sorcière Hebdo. Cette pensée tout à fait saugrenue lui arracha un nouveau sourire. De toute façon, Ed semblait dans un bon jour. Se pouvait il seulement qu’il y en ai des mauvais ? Oui. Et il paraissait qu’a ces moment la elle était tout à fait odieuse. Profitons donc de sa bonne humeur.

Edwyna ne semblait jamais se lasser de le taquiner et d’arborer un sourire aussi amusé que moqueur. Etonnamment, Sirius ne prenait pas la mouche à toutes ces amicales provocations. Au contraire, il en riait avec une certaine légèreté qu’il ne s’était plus connue en dehors de la présence de quelques « élus ». Sans le savoir, Miss Applestorm venait de passer au stade supérieur, une place occupée par seulement quelques personnes qui pouvaient se permettre de rire de certains défauts du Black sans craindre l’agression.

- Je sais. Et ne m’en privez pas, mais je trouvais que ça confortait l’aspect dramatique de vos sombres desseins, que vous avez d’ailleurs réduit à néant par une activité des plus matérialistes.

Allons bon, même pour rire on lui prêtait maintenant le rôle de l’homme ténébreux ? Si c’est ce qu’elle voulait voir, il n’avait pas besoin de déployer de grands efforts, il lui suffisait de laisser retomber la bonne humeur dans laquelle la présence de la rousse le mettait et d’étaler ses pensées pessimistes au grand jour… mais non. Il l’avait déjà suffisamment choquée (du moins le pense-t-il) par un comportement désagréable lors de leur première rencontre pour remettre ça. Il avait réussi à se rattraper, inutile de s’enfoncer à nouveau et de recouvrir (encore) une image négative que trop de gens lui prêtaient déjà.

- D’ailleurs, comment peut-on retrouver de l’argent, comme ça, alors que la moitié des gens passent leur vie à retourner leurs poches ? Je crois que vous êtes un homme comblé Sirius. Vous avez la chance d’échapper à un comptable en compagnie de la plus douées des médicomages rousses, et c’en venant déposer de l’argent ? une fée doit veiller sur vous.

Le sorcier retint une grimace en entendant les dires de la jeune femme. Il savait pertinemment qu’il n’avait pas à se plaindre de sa situation financière et y accordait d’ailleurs peu d’importance. Ce n’était pas une masse d’argent dont il se fichait et qu’il mettait autant à sa disposition qu’à ceux qui en avaient besoin qui allait le combler sur des plans immatériels. A vrai dire, il se sentait même bien miséreux sur le plan sentimental depuis qu’il ne revoyait plus Noami. Lui parler et se réconcilier, ça, ça l’aurait vraiment comblé. Une richesse affective de celles qui forment l’esprit, pas de celles qui s’entassent dans les coffres des banques et ne sont dévoilées que sur le coup d’un caprice.

-Nous ne devons alors pas avoir les mêmes valeurs, lança-t-il en grinçant légèrement des dents. Sa « bonne fée », il aurait bien aimé qu’elle se manifeste plus tôt. Qu’elle ait été là pour empêcher la mort de James et Lily, pour l’empêcher d’aller à Azkaban et pour sauver son mariage. Mais après tout, il n’avait pas tellement à se plaindre. Il était là, toujours vivant, assagi par la longue absence de sa « fée ». Sans toutes ces choses qui rendaient pourtant la vie plutôt difficile, il aurait sans doute encore été l’odieux Gryffondor du temps de Poudlard.
La conversation reprenait une tournure plus agréable et Edwyna accepta d’une manière assez joliment détournée de gaspiller sa journée en sa compagnie.

- Je vous offre un sorbet à la citrouille ?

Eh bien c’était… inattendu ! Mais comment refuser pareille proposition ? Les négociations étaient néanmoins toujours de rigueur, et possibles.

-N’est-ce pas plutôt à moi de vous l’offrir après avoir évoqué l’état de mon compte en banque tout à l’heure ?

Ah, il ne disait pas vraiment ça en tant que réflexion mal placée destinée à remettre le sujet qui l’avait vexé tout à l’heure sur le tapis (enfin un petit peu quand même… mais ce n’était pas là la raison première de cette suggestion). Simplement, il lui avait toujours semblé qu’il était normal que celui qui possède plus donne le plus…
La dernière remarque d’Edwyna le fit sourire également. « Chanceux ». Voila un mot qui lui convenait déjà plus que ces histoires de fées. Oui, il pouvait se considérer comme chanceux : une agréable fin de journée en perspective…

Ed avait touché un point sensible. Il suffisait de voir la fugace grimace qu’il avait affichée pour s’en rendre compte. Malgré le lien amical qui se tissait entre eux, ils ne savaient rien l’un de l’autre. Elle un peu plus que lui parce qu’il avait été malheureusement célèbre, mais en fait elle ne savait rien. Avait-il encore de la famille ? Des amis ? Une femme ? Des enfants ? Tout ceci avait il était emporté par la tourmente de son histoire ? Sa courte réponse sur les valeurs montrait que quoi qu’il en soit, sa vie devait avoir été démontée. Ed se demanda ce qu’il avait perdu pour pouvoir être aussi cynique. Une petite voix lui répondit dans son esprit : disons des amis, sa liberté, sa vie, sa famille qui l’a rejeté … tu en veux encore ou on s’arrête la ? Maladresse de sa part que la médicomage ne souhaitait pas approfondir.

- Les valeurs, Sirius, sont ce que nous en faisons. Et fort heureusement sinon ni vous ni moi ne serions ici à parler tranquillement sous le soleil.

Elle serait sans doute en train de rejeter toute forme de responsabilité. Lui serait peut être au bout du monde à fuir le monde qui l’avait condamné. Mais tous les deux avaient revu leurs valeurs. Et au bout du compte, c’était le monde qui marchait comme ça. La rouquine récupéra son sourire, proposant soudain une glace au sorbet. En bon gentleman, Sirius ne pouvait que proposer de l’offrir et la jeune femme haussa le menton d’un air faussement guindé rejetant ses cheveux d’un mouvement de tête altier

- Allons mon ami ….

Quittant son attitude théâtrale, elle le menaça de l’index.

- Vous n’avez pas le monopole des mornilles ! Je suis médecin vous savez …

Sans être à la tête d’une fortune, Ed vivait bien. Son travail lui permettait d’éviter d’avoir à compter … et d’offrir un sorbet à un ami. Sur un nouveau sourire elle s’éloigna vers le marchand de glace pendant que Sirius restait sur place (j’ai décidé pour la suite ^^)

Un petit homme s’approcha soudain de lui. Il était pale, en sueur, et lui lançait un regard mauvais. IL ressemblait étonnamment au comptable qui devait encore se refugier sous une table.

- Vous la vouliez hein ? Et bien je vais vous la donner. Je n’ai plus la force de la détruire. La voila !

Et avant que le sorcier n’ait pu faire un geste, le petit homme s’empara de sa main et y colla un objet, refermant brusquement les doigts du sorcier dessus. Un picotement se fit sentir dans la main de Sirius puis plus rien. Bizarrement, quand il releva les yeux, le petit homme avait été remplacé par Edwyna qui le regardait d’un air inquiet.

- Sirius ?

Dans la main du sorcier luisait une grosse clef dorée, dont la tête était une fleur de lys stylisée et la partie devant entrer dans la serrure étrangement découpée.

[Désolée de t'avoir fait jouer, c'est pour mettre en place ce dont on a parlé]

S’il y avait bien une chose que Sirius avait vite appris d’Edwyna, c’était qu’elle était loin d’être idiote. Ses idées, bien qu’elles ne soient pas les mêmes que les siennes et son répondant en étaient par exemple une preuve irréfutable. Ou la manière dont elle venait de se rattraper à propos de ce qu’elle n’avait pas pu deviner comme étant une bourde, une petite remarque empreinte de justesse sur le terme de valeur. En effet, heureusement qu’il n’avait pas les mêmes que le reste de la majorité des Black… Andromeda morte, il ne restait plus que Tonks qui avait su rester loin des « valeurs traditionnelles » des Black.

Menacé par un index, Sirius répondit d’un sourire amusé à l’explication de son amie qui s’était éloignée pour aller chercher les reliques de tous les étés (trop, même pour Londres) ensoleillés. Et tandis qu’elle avait le dos tourné, un parfait inconnu vint à l’encontre de Sirius, un peu sur ses gardes. Ce type ressemblait un peu trop au comptable qui avait fait fuir Edwyna. Qu’allait-il faire ? Se venger en lui lisant un listing bancaire ? Suite de chiffres interminables dépourvus de sens…

- Vous la vouliez hein ? Et bien je vais vous la donner. Je n’ai plus la force de la détruire. La voila !

-Euh… de… quoi ?!

Certes ce n’était pas très clair, mais c’était tout ce qu’il avait trouvé dire, complètement interloqué par cette apparition et ces accusations sans aucun sens.
Et sans une explication, le type lui fourra dans la main un objet. Une étrange sensation traversa celle-ci et disparue comme elle était venue. Il porta son attention sur sa main fermée et l’ouvrit, découvrant une clé assez imposante et dont le style aurait certainement plu à la folie à un gobelin. Lorsque Sirius releva les yeux sans comprendre, l’homme avait disparu et c’était maintenant Miss Applestorm qui lui faisait face. Son cœur s’affola une seconde sous l’effet de surprise. C’était à n’y rien comprendre. Que s’était-il passé ? Comment l’homme avait-il pu disparaitre le temps d’un battement de cils ? Et pourquoi n’avait-il pas vu Edwyna s’approcher, trop plongé peut-être dans la contemplation d’un objet qu’on venait de lui remettre ? Mais pourquoi faire ? A quoi pouvait bien servir ce truc ? Les questions se bousculaient dans la tête du sorcier et il lança un regard effaré à la rouquine qui semblait plus inquiète qu’il ne se posait des questions.

- Sirius ?

-Mais où est-il passé ?! Vous l’avez vu s’en aller, vous ?

Il ouvrit à nouveau la main sur la clé dont il ignorait tout et eut l’air assez sceptique en la regardant.

-Les comptables de Ste Mangouste sont plus farceurs qu’ils en ont l’air…

C’était certainement une blague… il devait bien y avoir une explication logique à tout cela.

[C'est pas grave hein, non seulement on en avait parlé mais en plus tu ne l'as pas fait agir à proprement parlé, t'as fais intervenir un pnj. Nan nan, t'as bien fait Wink

]

Ed leva un sourcil inquiet vers son camarade d’été. Il semblait désorienté, et regardait de temps à autre l’énorme clef qu’il tenait à la main.
La rouquine avait encore en main les sorbets, achetés de haute lutte contre une armée de jeunes gens en vacances, et évitait d’une manière toute féminine d’en avoir la main recouverte, tout en regardant d’un air inquiet Sirius. Qui était parti ? Qu’aurait elle du voir ? le comptable ? Elle doutait qu’il ait eu le cran de sortir de la banque sans au moins tous les aurors du ministère pour le couvrir.

Sirius semblait sortir d’un rêve éveillé, et elle se pencha vers la clef qu’il tenait toujours en main.

Je ne me rappelais pas que vous protégiez autant votre maison ! D’où vient cette clef ?

La taille en était vraiment imposante, on était en été, et Ed ne se souvenait pas avoir vu dans les poches du Black quelque chose faisant penser qu’il transportait un objet aussi volumineux. Elle lui tendit un sorbet. Si la chaleur avait tapé, un peu de frais ne pourrait pas faire de mal.

- la prochaine fois que vous invitez une dame, pensez à prendre une casquette Sirius.

Un nouveau sourire moqueur naquit sur les lèvres de la médicomage. Imaginer l’ex ennemi public numéro 1, évadé d’Azkaban, membre émérite de l’Ordre du Phénix, avec une casquette « Bizarr’sisters » avait quelque chose d'extrêmement amusant.
Ses yeux se posèrent de nouveau sur la clef.

- Vous permettez ?

Elle s’empara de l’objet et sentit un picotement dans ses doigts. Quand elle releva le regard, c’était Sirius qui la regardait étrangement.

- On file à Sainte Mangouste.

Medicomage, elle avait assez travaillé sur les objets maudits pour en reconnaitre les symptômes. Et celui la était TRES maudit. Et eux avec par la même occasion.

Sirius ignora la taquinerie de son amie pour tenter de justifier la présence d'un objet dans sa main qui lui était tout à fait étranger.

-J'aimerai justement le savoir... c'est ce type là...

Plus il essayait de poser des mots et d'expliquer ce qui venait de se passer, plus Sirius se rendait compte qu'il frisait le ridicule. Il préféra ne pas prolonger de vaines explications qui l'enfonceraient d'avantage et opta pour le silence, qui était une réponse à tout. Un peu bougon à la remarque d'Edwyna, il saisit néanmoins le sorbet qu'elle lui tendait sans faire d'histoire. Il ne voulait absolument pas que ce qui venait de se passer soi perçu comme une marque de faiblesse mais il savait par ailleurs qu'être vexé par un phénomène inexplicable ne les avancerait pas tellement. Mi figue- mi raisin, il laissa Edwyna examiner l'objet de son désarroi.

Chacun son tour, ce fut Miss Applestorm qui cette fois-ci inquiéta le sorcier. Il pouvait deviner qu'elle aussi avait ressenti la même sensation que celle qui l'avait traversé lorsqu'il avait touché la clé pour la première fois. Inquiet mais quelque part rassuré car il ne serait donc pas pris pour un fou, il observa quelques instants la rouquine ne sachant trop que faire.

-On file à Sainte Mangouste.

Ah, eh bien Edwyna semblait avoir pris les devants. Seulement, cette simple phrase soulevait mille autres questions dans l'esprit du sorcier qui ne tarda d'ailleurs pas à faire part de quelques unes prises au hasard à sa camarade.

-Pourquoi ? Vous savez quelque chose ?

Et il n'était pas prêt de s'arrêter, tout cela semblait bien trop louche pour qu'il ne s'en préoccupe pas et ne veuille pas en apprendre plus. Emboitant le pas de la jeune femme, il était par la même occasion prêt à la harceler de questions.

Ed était spécialisé dans les maladies magiques. Par la même occasion, sa formation l’avait amenée à voir les divers symptômes pouvant y faire penser tout en en étant pas. Hors la clef, dans les sensations qu’elle procurait, l’oubli qu’elle imposait et la façon qu’elle avait de faire disparaitre le monde, montrait tous les symptômes que l’on pouvait étudier en première année de malédiction. La plupart était bénignes, mais certaines demandaient un vrai traitement magique.
Sirius, malgré les questions qui devaient le tarauder, avait finit par poser celle qui demandait la réponse la plus concise.

Ed se tourna donc vers lui. La situation était certes inquiétante, mais aucune malédiction ne faisait son effet en quelques heures.

- Voyez-vous, je suis spécialisée dans les maladies magiques. Hors donc, il s’avère que notre cursus intègre, pour des raisons de diagnostique, l’étude des objets enchantés et maudits. Certes je ne suis pas spécialiste des malédictions, mais ce que nous avons ressenti ressemble énormément aux symptômes des malédictions de contention. Si c’est le cas, la malédiction ne peut être levée qu’au centre du lieu étant concerné par la contention. Ceci dit, je préférerai un second avis d’un vrai spécialiste. Le docteur Lawness est l’un des plus grands spécialistes de la question en grande Bretagne et par ailleurs un ami personnel. Je vous invite donc à me suivre !

Avec un sourire qui n’avait strictement rien d’inquiet malgré son discours, la rouquine s’empara du bras de son voisin. Elle leva les yeux noisette d’un air amusé vers Sirius

- N’y voyez pas offense mon cher, mais transplaner sera beaucoup plus rapide et je connais mieux Sainte mangouste que vous.

Joignant le geste à la parole, elle entraina l’héritier des Black dans son sillage, laissant sur place une cohorte de sorciers qui trouvaient que tout de meme on ne pouvait pas transplaner comme ça n’ importe où.

Comme d’habitude, l’hôpital grouillait d‘une foule hétéroclite de sorciers plus ou moins défigurés par des sorts ratés, des malédictions, ou des explosions, des malades, des médicomages, des nurses …. Bref l’affluence habituelle. Ed avait atteri dans un coin à par réservé aux urgences magiques. Les médicomages y amenaient les cas les plus grave par transplanage rapide. Le tout était de ne pas être la quand l’équipe suivante arrivait. C’est pourquoi elle attira Sirius dans un couloir ou se trouvaient les bureaux des médecins après avoir pris plusieurs ascenseurs.

- Je suis désolée d’être aussi cavalière mais je me méfie toujours des malédictions de ce genre. On ne sait jamais ce que ça va donner. Bonjour Mel !

Melvin Lawness était un homme d’une quarantaine d’année, athlétique, châtain clair, à la poigne solide et au sourire contagieux. IL n’était pas difficile de voir qu’Ed et lui avait des points communs de ce point de vu.

- Je …

Elle allait présenter Sirius quand elle se rappela soudain qu’il n’était pas vraiment personna grata dans la plupart des maisons sorciere. Elle reprit donc

- Je suis venue te voir parce que j’ai un probleme. C’est ça. Et c’est ton domaine.

La medicomage tendit la clef à son collegue qui, prevenu, la fit tourner devant lui avec sa baguette avant de la soumettre a un examen tout en discutant.

Sirius écouta d’un œil tout aussi attentif que surpris l’explication d’experte que lui livrait Edwyna. Elle semblait connaître son domaine et avoir été une élève des plus sérieuses. Etant loin d’être un professionnel dans la matière, il ne trouva pas matière à la contredire, bien au contraire, elle l’avait définitivement convaincu et attisé sa curiosité par la même occasion. Sa journée prenait décidément une tournure bien différente de celle qu’il s’était figuré lorsqu’il était encore assis dans le wagon qui le conduisait à son coffre. Quand au voyage à Ste Mangouste, il n’eut même pas le temps de protester ne serait-ce que pour la forme que sa compagne lui avait empoigné le bras et qu’ils décollaient pour atterrir sur le carrelage d’une propreté clinique de l’Hôpital des sorciers.

En voyant les patients tous plus blessés les uns que les autres et d’une manière toujours plus étrange, Sirius se dit que ce lieu n’avait de sympathique pour le moment qu’Edwyna et pria intérieurement pour ne pas avoir à y atterrir dans le futur. Non pas qu’il n’y avait jamais mis les pieds auparavant, mais cela restait malgré tout le genre de lieux, quand on y travaillait pas, qu’on préférait toujours éviter de fréquenter. Malheureusement pour lui, le Black ignorait qu’il n’aurait pas d’autre choix que d’y faire un crochet lorsque sa maison sera consumée par le feu vengeur de Lord Voldemort et une partie de l’Ordre avec.

Ascenseurs sur ascenseurs, couloirs sur couloirs, Ste Mangouste était pour qui ne connaissait pas l’endroit comme sa poche un véritable dédale.

-Vous êtes du genre sportive vous, non ? lâcha le sorcier dans un souffle entre une fin d’escalier et un tournant de couloir qui ressemblait à l’identique à tous ceux qu’ils avaient déjà traversé.

[…] Bonjour Mel !

Le brun salua d’un simple signe de tête et d’un léger sourire le dénommé « Mel ». Un sourire qui s’effaça d’ailleurs assez vite lorsqu’il comprit qu’Edwyna retint le début des présentations à cause de lui. Eh bien quoi ? Elle avait honte de traîner avec un ancien locataire d’Azkaban qui était à l’origine innocent ? Sirius ne savait pas s’il devait être blessé ou simplement vexé comme à son habitude. D’un certain côté, il pouvait comprendre la situation de la rouquine et ne voulait en aucun cas créer des problèmes ou des « on dit » à propos de la Médicomage à cause de son identité. Raisonnablement, il s’empêcha donc de hurler au visage du collègue de Miss Applestorm son nom.
Le problème exposé au dit collègue, il ne restait plus qu’attendre d’en avoir la clé (haha haha haha, absolument fantastique de subtilité ce petit clin d’œil non ? Non… ? Bon, soit).

Absorbés dans une discussion dont les compétences requises pour tout y saisir dépassaient l’héritier Black, un sentiment le gagnait aussi sûrement que lentement tandis qu’il en profitait pour jeter des coups d’œil partout et sur tout ce qui se trouvait dans la pièce : celui d’être de trop, avec ses connaissances en la matière qui frisaient 0 et le nom à priori « embarrassant » qu’il portait. Sans même en avoir réellement conscience, de centimètres en centimètres, il s'approchait de la porte par laquelle ils étaient entrés, mais en sens inverse. Il écouterait ce qu'Edwyna avait à lui dire, mais puisqu'elle parlait tout à l'heure de cavaler, peut-être mieux ne valait-il pas non plus s'éterniser ici une fois qu'ils savaient ce qu'ils voulaient.

Mel avait examiné la clef sous toutes les coutures pour finalement arriver à une conclusion. Il n’avait jamais rien vu de tel de toutes sa carrière. Cependant, il était certain d’une chose : le sort qui attachait la clef à celui qui la detenait était ancien. Et la, même Sirius pouvait comprendre ce qu’il disait. Non pas que la rouquinomage prit son ami pour un demeuré, loin de la, mais le dialecte médical pouvait parfois devenir carrément ésotérique pour ceux qui n’étaient pas de la partie.

Ed se tourna vers son ami et leva un sourcil interrogateur en le voyant mine de rien s’approcher de la porte. Elle avait certe parlé de faire vite, mais pas de courire sans savoir ou on allait. Elle lui adressa un sourire amusé légérement moqueur.

- Allons Sirius, ne me dites pas que les hopitaux vous font peur ?

Mel regarda l’ex evadé d’Alcatraz avec une certaine curiosité dans le regard. Après tout, meme chez les sorciers, Sirius n’était pas un nom si répandu bien que ce soit celui d’une étoile. Hors il n’en connaissait pas 36, et Edwyna avait bien pris soin de survoler de très haut l’identité de son compagnon.

- Alors Mel ? Ce sortilège ?

Le médecin fit reposer la clef dans une bulle magique qui l’isolait du reste de la pièce.

- En fait je pense qu’il s’agit d’un très vieux sort. Il doit dater de la même époque que la clef. En fait je dis que la clef est vieille parce que le sort l’est. C’est un sort de contention. Normalement c’était utilisé pour isoler les villes que l’on pensait atteintes de maladies contagieuses. Mais ça a aussi été utilisé pour enfermer certaines créatures trop dangereuses.

IL réfléchit une seconde avant de regarder la clef et de se rendre à son bureau pour écrire quelque chose sur un parchemin.

- En tout état de cause, il s’agit d’un sort qui a évolué dans le temps. Je pense qu’a l’origine il devait servir à fixer un gardien. Avec le temps, il est devenu contagieux. Non seulement le gardien mais toutes les personnes touchant la clef sont considérée comme « gardienne ».

Le médecin tendit le parchemin à sa collègue. Il portait une adresse et un nom Santeas Borrows. Ed leva un regard interrogatif vers le médecin.

- Un ami à moi plus spécialisé dans l’histoire des sorts. Il pourra vous en dire plus. Quand à moi je ne peux que vous donner une potion qui ralentira l’action du sort.

IL avait prit un air plus sérieux

- IL y a très peu de sortilège de ce genre encore actifs. Mais on ne sait pas les defaire. Il suffit souvent de retrouver la bonne « serrure » pour le lever.

Ed soupira est leva les yeux au ciel. C’était bien sa veine. La journée avait du être marqué d’une pierre noire par toute une armée de marabouts mal intentionnés. D’abord la réunion, Sirius qui la sauvait non sans flanquer au chef comptable la peur de sa vie, meme si ça c’était plutôt drôle, et enfin une clef ensorcelée.
Elle ramena donc son attention au dit Sisi avec son eternel sourire amusé.

- Savez vous mon ami que depuis que je vous connais ma vie prend une toute autre signification ?

Alors qu’il s’était attendu à toujours n’y rien comprendre, son oreille capta des mots dont la compréhension ne pouvait lui échapper, immobilisant son envie passagère de prendre la porte. Sirius s’arrêta donc dans le désir d’en savoir plus et de comprendre, peut-être enfin, ce que signifiait tout le cirque qu’un étrange bonhomme leur avait fait tout à l’heure. Edwyna, dont Sirius n’avait pas cru l’œil si attentif, avait apparemment repéré son envie pressée de quitter les lieux de tout à l’heure et ne manqua pas d’y faire réflexion par l’une des répliques taquines qui ne semblaient jamais la quitter. Il nota rapidement qu'elle s'était enfin décidée à prononcer son prénom et sourit intérieurement. Petite victoire ?

Ne sachant comment y répondre et désormais plongé dans le sérieux que contenaient les paroles du dit « Mel », le sorcier fit demi-tour d’un pas déterminé auprès de la rouquine et attendit assez impatiemment la suite des évènements.
Vinrent donc les explications qui semblaient sortir de la bouche d’un expert, et Sirius se félicita intérieurement d’avoir une amie non seulement drôle et agréable mais avec des contacts utiles. Il fallait bien être honnête avec soi-même pour une fois : qu’aurait-il fait sans Edwyna ? Son premier réflexe n’aurait certainement pas été le même. Plus l’homme assis derrière son bureau parlait, plus le sourire sur le visage du Black s’agrandissait. Voila qui paraissait prometteur et qui allait les occuper un bon moment. Pour se changer des idées noires qui le frôlaient un peu trop ces temps-ci, il n’y avait pas meilleur moyen de diversion.

-Je n’ai pas la moindre idée de quelle « serrure » il peut s’agir et ça me plait assez… Pas vous ?

Peut-être cela avait-il été dit avec un air un peu trop enjoué et surexcité pour que ce soit totalement rassurant, mais il avait bien du mal à se contenir. En réalité, cela lui rappelait beaucoup les années Maraudeurs sans qu’il sache vraiment pourquoi, et voir que certaines choses étaient encore possibles aujourd’hui le mettait dans un état de ravissement et d’émerveillement sans fin. Il regarda d’un air amusé son amie lever les yeux au ciel, espérant tout de même qu’elle partageait son enthousiasme.

- Savez-vous mon ami que depuis que je vous connais ma vie prend une toute autre signification ?

-Je fais souvent cet effet-là aux gens qui commencent à bien me connaître.

D’abord tout aussi amusé dans le ton puis bien plus sérieux lorsqu’il ajouta :

-C’est peut-être d’ailleurs peut-être pour ça que certains ont cessé de me voir…

Il pensait, bien évidemment, à une personne en particulier mais se garda bien de continuer dans le registre mélodramatique pour ne pas se plomber ainsi qu’Ed’ et au passage la joie qu’il se faisait à la perspective de ce qui les attendait. Il ne savait pas quoi, mais cette part de mystère le motivait comme une Vif d’Or peut faire avancer un attrapeur. De nouveau, avec un sourire de gamin qui s’apprête à ouvrir ses cadeaux de Noël :

-On y va ?