Discussions commerciales [Jenna J ]

L’air était éléctrique, sans jeu de mot, et les gouttes tombaient au sol en éclatant et en créant un tapis d’eau qui rendait la rue glissante. Le ciel, gris de plomb, était encore assombri par l’averse, et les éclairs ne parvenait pas en percer l’obscurité. Le crépitement des gouttes n’était couvert que par le tonnerre, et la grisaille ambiante par l’éclairage des vitrines et des demeures. Seuls quelques inconscients avaient osé braver la météo et s’engager à l’exterieur. Parmis eux, une silhouette encapuchonnée dont un sac en bandoulière barrait la poitrine se dépêchait vers les Trois Balais.

Ed poussa la porte et ôta sa capuche, libérant une masse de cheveux roux qui coula sur épaules, presque littéralement, La violence de l’orage était en effet telle, qu’il avait suffit que ses boucles touchent le vêtement pour se trouver trempées. Elle finit par enlever son sac et retirer son manteau de sorcier avant de gagner une table et de commander un thé bien chaud. En ces temps de pluie, le bar de Rosemerta était plein et les consommateurs regardaient de temps à autre dehors pour vérifier ou en était la météo.
Ed était la pour toute autre chose. Elle sorti de son sac un vieux livre à la couverture reliée et dont le vélin sentait la poussière et les pages usagées. La reliure était usée par l’usage mais toujours solide, et les pages étaient toujours cousues ensemble. L’ouvrage datait du XVIIeme siècle et relatait l’histoire de la magie avec l’attention de l’époque ainsi que les sorts les plus utilisés et quelques potions. Sa grand-mère avait décidé de le vendre alors que la famille s’y était opposée. Mais Elizabeth Applestorm était une femme de caractère, et elle ne revenait jamais sur une décision. Ed avait donc été chargée de proposer le livre a la vente, et avait opté pour la boutique de Jenna James.

Elle était donc en train de consulter le vieil ouvrage en buvant son thé, attendant l’arrivée de la commerçante, saluant parfois une connaissance qui venait à passer.
Dehors, l’orage redoublait de violence. On lui avait dit un jour « quand ça tombe dru comme ça, ça ne dure pas longtemps » (bonjour la référence :p ). La météo ne devait pas être au courant.

Jenna avait fermée sa boutique de bonne heure vu le temps désastreux qui déferlait sur la ville. Encapuchonnée dans son grand manteau noir, elle traversa les rues à grand pas telle une souris craignant le danger. Elle détestait la pluie et plus précisément l’orage, surtout lorsqu’il déchirait ainsi le ciel. L’obscurité, malgré les éclairs des plus effrayants, l’obligea à s’arrêter sous un abri pour repérer la bonne direction à prendre pour le lieu de rendez-vous. Le bar était tenu par une certaine madame Rosemerta, mais Jenna n’avait jamais prit le temps d’y aller auparavant. En même temps, elle en profita pour regarder sa montre et vit qu’elle était en retard de quelques minutes.

"Bon sang ! Quel temps de chien !" fit-elle à haute voix, avant de continuer son chemin.

Comme si ce dernier l’avait entendu, la pluie redoubla d’intensité et Jenna arriva au Trois Balais, trempée jusqu’aux os. Poussant la porte avec énergie, elle fut frappée par la chaleur ambiante du bar, ainsi que sa décoration. Oui, c’était plus fort qu’elle, il fallait toujours qu’elle observe chaque objet présent dans une pièce.

Elle ôta son manteau et balaya du regard les gens présents dans la pièce. Le matin même, elle avait reçu cet étrange hibou lui annonçant ce rendez-vous d’affaire et le seul indice qu’elle avait sur cette madame Applestorm, c’était qu’elle avait de longs cheveux roux. Toute la journée, elle s’était demandée ce que cette femme avait de si précieux à lui vendre.

Evidemment, malgré le nombre de clients, elle n’eut pas de mal à la repérer, assise devant une tasse fumante, le nez plongé dans un livre. Tenant son manteau à son bras, Jenna s’approcha à sa hauteur, sourire aux lèvres:
"Bonsoir, vous êtes madame Applestorm ? Je suis Jenna James de la librairie Magiczarts."

Ed n’avait jamais lu l’ouvrage. Sa grand-mère avait tendance à penser que les enfants étaient des destructeurs de livres, et avait toujours maintenu les siens hors de porté. Maintenant que ses petits enfants étaient grands, tout le monde avait perdu de vu les precieux ouvrage qu’elle avait elle-même hérité de sa grand-mère. Celui-ci était passionnant à plus d’un titre, et Ed était de plus en plus persuadée qu’Elizabeth faisait une erreur. Mais c’était son livre, et elle en faisait ce qu’elle voulait.
Elle parcourait les planches faites à la mains et les pages annotées par des générations de sorciers, en portant de temps à autres sa tasses à ses lèvres, tournant doucement les pages quand une voix se fit entendre à sa table, se presentant comme Jenna James de Magiczarts.
Ed leva les yeux et recontra le regard interrogateur de la jeune femme qui portait un manteau dégoulinant. Elle n’avait apparement pas été difficile à trouver mais avait l’habitude. Ses cheveux étaient d’un ton assez unique pour servir de point de repère. La médicomage se leva et invita la jeune femme à s’assoir.

- Oui. Je suis Edwyna Applestorm. Je vous en prie assoyez-vous ! Désirez vous quelque chose ?

Vu qu’elle avait fait sortir la commerçante par un temps qui pouvait sans doute se comparer au déluge, le moins que pouvait faire la rouquinomage était bien d’inviter la jeune femme.

- Je suis désolée de vous faire sortir par un temps pareil, mais ce matin encore ma grenouille se trouvait en haut de son échelle. En ce moment elle est sans doute en train de se construire une pelle pour creuser un peu dans son vivarium.

Un sourire amusé accompagna l’étrange déclaration amphibienne qui n’avait que pour but d’entamer la discussion.
La rouquine avait refermé le livre, posé proprement sur un tissu afin de ne pas être taché par accident. La couverture de bois reliées plein cuir aux coins de cuivre et à l’écriture dorée s’offrait donc au regard de la commerçante.

La jeune femme leva le visage et l’invita à sa table. Rassurée, elle posa son manteau sur le dos de la chaise et s’assit en face d’elle, un large sourire aux lèvres.

"Merci, oui je prendrais bien un chocolat chaud !" , fit-elle en frissonnant rien qu’à l’idée du temps qu’il faisait à l’extérieur.

Citation :: - Je suis désolée de vous faire sortir par un temps pareil, mais ce matin encore ma grenouille se trouvait en haut de son échelle. En ce moment elle est sans doute en train de se construire une pelle pour creuser un peu dans son vivarium.

A ces mots, Jenna ne put se retenir d’éclater de rire. Un rire franc, mais bref… Jenna se reprit rapidement, il ne fallait pas oublier qu’elle était ici pour affaire. Cependant, ces derniers temps, sa vie ne prêtait pas à rire souvent, et cela lui faisait un bien fou.

"Ne vous inquiétez pas pour cela, on ne peut pas toujours avoir confiance en la météo…"

Jenna remarqua le livre posé délicatement au coin de la table. Son regard d’expert nota sa composition aussi rapide que l’éclair. Etait-ce ce livre qu’elle voulait vendre ?
Mais, elle ne désirait pas entrer de suite dans le vif du sujet et préféra continuer:
"C’est vraiment très sympa comme endroit !" , fit-elle en regardant autour d’elle. "En deux ans, c’est la première fois que je viens ici. Oui, à côté de mon travail, je n’ai pas beaucoup de temps."

Jenna reposa son attention sur la jeune femme assise en face d’elle, et remarqua son teint d’albâtre en étrange opposition avec la couleur de ses cheveux. Cette femme était soignée et classe, nul doute qu’elle descendait d’une famille aisée.
"Je ne me souviens pas vous avoir déjà vu à ma boutique, je me trompe?"

Ses yeux furent une nouvelle fois attirée par la couverture du livre. Il semblait ancien et richement décoré... Ce ne pouvait être que cela! Néanmoins, elle se garda de tout commentaire et demanda:
"Alors, pourquoi désiriez-vous me voir en personne?"

Ed secoua la tête d’un air négatif. Si elle aimait les livres, elle n’était pas une adepte de la visite des boutiques qui les vendaient. A sa connaissance, la dernière fois qu’elle avait mis les pieds dans un librairie remontaient à sa première année de medicomagie. IL lui fallait des manuels. Par la suite, elle avait appris les bienfaits de la commande. Et puis sa famille lui offrait souvent les livres qu’elle voulait.

- Les trois balais sont pourtant un endroit reconnu. Rosemerta passe même pour une excellente hôtesse, ce que je ne démentirais surement pas.

La rouquine fit signe à une serveuse qui passait pour qu’elle prenne la commande de son interlocutrice, sans se douter, ou sans faire attention, au choix, de l’examen dont elle était l’objet. Elle avait l’habitude de toute façon. Le contraste entre sa peau blanche et ses cheveux rouges amenaient souvent les gens à s’interroger. Le fait de s’habiller souvent en noir accentuait encore l’impression, mais elle n’en avait cure. Ed considerait son apparence comme une partie de ce qui la rendait unique. On avait tous ce détail qui nous faisait comme nous étions, et elle comptait sur son physique. Mais passons sur cette introspection pour revenir à la discussion.

- Je ne suis pas une officionada des boutiques. Sauf si vous me parlez d’herbes et de potions auquel cas vous me verrez sans doute souvent.

Elle trempa de nouveau ses lèvres dans le thé qui refroidissait.

- Oh je ne suis pas incultes, et j’aime les livres, mais une certaine paresse physique associé au manque de temps, surtout le manque de temps, m’ont poussés vers la pratique de la commande à distance.

La serveuse déposa sur la table le chocolat chaud de la libraire, et Ed commanda un second thé.

- Tout ça pour vous dire que non, je ne suis pas une cliente de votre officine. Cependant, vous avez déjà une bonne réputation dans le coin.

Un sourire se dessina sur le visage de la médicomage quand son vis-à-vis posa enfin la question qui devait lui bruler les lèvres depuis un moment. D’autant que les coups d’œil appréciateurs sur l’ouvrage.
Ed pris le livre et le tendit à la jeune femme qui lui faisait face.

- Ma grand-mère souhaite apparemment se débarrasser de l’héritage familial, et m’a demandé de vendre cet ouvrage. IL s’agit d’une histoire de la magie de Lawrence Ellingsburry. J’aurai voulu une expertise et savoir si vous vous en porteriez acquéreur. IL date du XVIIeme siècle. Les annotations sont à priori d’époque.

Jenna écouta attentivement la jeune femme. En effet, elle ne prenait jamais le temps de sortir de son magasin, pour une autre raison que le travail. Aujourd’hui encore, c’était pour affaire. Mais, une chose était sûre, elle reviendrait souvent en ce lieu chaleureux. Au lieu de travailler, faire ses comptes, ses commandes, toujours enfermée entre quatre murs, seule et dans un silence lourd, oui, elle viendrait régulièrement dans ce bar unique.

"Oh, mais je ne tiens pas qu’une librairie, en effet, les gens commencent à me connaître pour les ouvrages que je propose. J’ai le don de me procurer des livres rares et précieux. Cependant, je vends toutes sortes d’objets, des balais, ainsi que des potions, des herbes, divers ingrédients, des pierres, et depuis peu, des friandises surprises, car j’ai de plus en plus d’enfants et d’étudiants de Poudlard. En fait, tout objet sortant de l’ordinaire ou étant précieux à mes yeux ont leur place dans « Magiczarts ». Alors, sachez que vous serez toujours la bienvenue dans mon humble boutique."

Elle lui sourit, puis rajouta :
"Et si vous préférez me passer commande, n’hésitez pas, j’ai l’habitude, ce sera avec plaisir !"

Une serveuse arriva à la table et y déposa une tasse de chocolat chaud fumante.
Puis, soudainement, la jeune rouquine lui tendit le livre. Jenna le prit délicatement et le scruta dans tous les sens. Le poids, le touché, l’odeur… Oui, sans nul doute, cet ouvrage datait du XVIIe siècle. Le style, la couleur et la composition harmonieuse du bois et du cuivre, prouvaient son origine et son prix… Oui et quel prix !

Jenna l’ouvrit et un sourire étrange étira lentement ses lèvres.
"Je m’en doutais ! Il s’agit d’une édition originale. Vous voyez ce symbole près du nom de l’éditeur ? C’est la marque d’une première édition."

Un coup de tonnerre la fit sursauter et après avoir jeté un œil vers l’extérieur pour constater que le temps ne s’arrangeait hélas pas, elle reporta son attention sur le bouquin, parvint au sommaire et vit que le livre contenait des recettes connues de potions en tout genre ainsi que les sorts les plus communs. Néanmoins, certains ne disait rien à Jenna.

Tout en le feuilletant, elle dit à son interlocutrice :
"Pour ce qui est de l’authenticité, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une première édition datant de 1666, sous Charles II il me semble… Par contre, je vais effectuer des recherches pour savoir s’il y a eu d’autres éditions et sinon s’il existe d’autres copies de ce livre."

Les annotations, car il y en avait à presque chaque page, étaient parfaitement écrites, à la plume, et apportaient des renseignements précieux à chaque sorts ou potions proposés. Jenna flairait qu’elle avait en main quelque chose d’unique…

Elle examina avec attention la dernière page, la reliure avait été recollée à un infime endroit. Sans levez les yeux, elle demanda d’un ton des plus naturels :
"L’avez-vous lu ?"

Ed reposa la tasse de thé vide, qui du coup n’était donc plus une tasse de thé mais une tasse vide, et reporta son attention sur son vis-à-vis. La médicomage avait pensé trouver une libraire mais la jeune femme pouvait plutôt porter le titre de « marchande hétéroclite ».

- Vous faites vraiement dans le diversifié …ceci dit il faudrait que je vois votre catalogue pour les herbes et potions ! mon dernier fournisseur a connu quelques …. Desagrément.

Jolie litote pour dire qu’il avait été tué par Bellatrix lestrange. Laquelle d’ailleurs avait bien failli finir sa journée en s’octroyant trophée d’une crinière rousse. Mais ce n’était pas le moment d’en discuter. Peu de personne avait été mises au courant de cet épisode peu glorieux.
Elle passa donc à autre chose et commanda un second thé à l’arrivée du chocolat.

Jenna sembla soupeser, tant de la main que du regard, le livre ancien. Son geste était sur et professionnel, et il ne faisait aucun doute qu’elle avait une parfaite idée de ce qu’elle avait en main. Elle ouvrit la couverture, semblant chercher quelque chose qu’elle trouva presque immédiatement et lui arracha un sourire. La jeune femme montra à la rouquine une marque d’impression qui n’aurait sans doute rien dit à la medicomage. IL faudrait qu’elle songe a vérifier chez Grand-mère !

Jenna continuait son expertise, et semblait y trouver un certain intérêt, sursautant parfois quand le ciel se décidait à claquer la porte. Ses doigts jouaient doucement avec le vélin des pages, pendant qu’elle examinait les typographies, les annotations …. Jusqu'à la derniere page. La question anodine s’échappa alors. Si Ed l’avait lu ?

- Non. Ma grand-mère tient à ses livres comme à la prunelle de ses yeux. Elle les a toujours mis a l’abri. Ce n’est que récemment qu’elle a décidé de vendre celui-ci. Tout ça pour dire que les ouvrages sont mis à l’abri des mains enfantines et que du coup, on n’y a jamais eu accès. Ensuite nous avons tous oublié. Et comme il y a encore des enfants dans la famille, ils sont toujours aussi bien rangés. Je l’ai juste survolé en vitesse avant votre arrivée. Intéressant. Certaines formules ont même un intérêt médicinal évident.

La rouquinomage pencha la tête sur le côté en regardant Jenna qui semblait fascinée par la reliure.

- Pourquoi ?

Jenna ne quittait pas des yeux l’étrange petite tâche qui mettait clairement en valeur, pour ses yeux d’expert, la colle. Pourquoi cela ? Décidément, ce livre semblait avoir quelque chose à cacher. Jenna restait silencieuse puis répondit à la question de son interlocutrice d’un air absent :
"Non, pour rien, je désirait avoir votre opinion sur cette œuvre, c’est tout…"

Puis, releva le visage, prit une gorgée de son chocolat et rajouta dans un sourire :
"C’est drôle que votre grand-mère souhaite se détacher d’un livre pareil… Je veux dire, vous vous doutez certainement qu’il s’agit d’une œuvre hors du commun et je connais plus d’un acheteur potentiel !"

Elle hésita ensuite à lui parler de se qui la taraudait, mais finit par le dire, baissant d’un ton :
"Il y a tout de même une petite chose étrange… Regardez cette partie de la reliure, il est clair qu’elle a été recollée subtilement. Or, si cela avait été une manière de conserver sa bonne tenue, on l’aurait recollé tout le long et non seulement un carré d’un centimètre."

Jenna se retint de dévoiler ce qu’elle avait en tête : elle se demandait s’il y avait quelque chose sous cela… Peut-être que son imagination lui faisait une nouvelle fois défaut, mais elle voulait en avoir le cœur net. Après tout, la jeune femme ne semblait pas porter un grand intérêt à cet héritage et quant à son aïeule, qui avait tout l'air de considérer sa bibliothèque comme un véritable trésor, pourquoi a-t-elle soudainement décidé de le vendre?

Malgré ses pensées contradictoires, son côté commercial refis soudainement surface.
"Oh ! Au fait, je n’ai pas prêtée attention à ce que vous m’avez dit tout à l’heure, j’en suis confuse. Ce livre m’accapare tellement que j’en oublie de faire ma publicité."

Elle sortie de son manteau une petit mallette, l’ouvrit prestement et déroula un parchemin sur la table, face à sa potentielle futur cliente :
"Voici la liste non exhaustive de ce que vous m’avez demandez. Bien évidemment, je pourrais vous faire parvenir la brochure de mon magasin dans les prochains jours si vous le désirez."

Citation :: Potions diverses:

Aiguise-Méninges, potion d' [Wit-Sharpening Potion]
Amnésie, potion d' [Forgetfulness Potion]
Amour, philtre d' [Love Potion]
Antidotes
Beauté, potions de [Beautifying Potions/Beautification Potion]
Brûlures, pâte pour soigner les [Burn-healing paste]
Cheveux, potion pour faire pousser les [Hair-Raising Potion]
Confusion, philtre de [Confusing Concoction]
Gorgée de Désenflage [Deflating Draught]
Doxycide
Enflure, potion d' [Swelling Solution]
Éternels, élixirs [Everlasting Elixirs]
Felix Felicis
Fluide explosif [Explosive Fluid]
Force, solution de [Strengthening Solution]
Furoncles, potion pour soigner les [Boil cure potion]
Lissenplis, potion capillaire [Sleekeasy's Hair Potion]
Mandragore, philtre régénérateur à la [Mandrake Restorative Draft]
Mémoire, potions de [Memory Potions]
Mort-Vivant, Goutte du [Draught of the Living Death]
Nettoie-Tout magique de la mère Grattesec [Mrs Skower's Magical Mess Remover]
Nettoyage magique, solutions de [Magical cleaning solutions]
Nettoyer les blessures, potion pour [Wound-cleaning potion]
Obscurité Instantanée, poudre de [Instant Darkness Powder]
Paix, Philtre de [Draft of Peace]
Photographies, potions pour [Photograph potions]
Pimentine [Pepperup]
Polynectar [Polyjuice Potion]
"Poussoss" ["Skele-Gro"]
Quodpot, Liquide du [Quodpot Solution]
ratatinage, potion de [Shrinking Solution]
Régénération sanguine, potion de [Blood-Replenishing Potion]
somnifère/potion pour dormir d'un sommeil sans rêve/potion de sommeil [Sleeping Draft/Sleeping Draught/Sleeping Potion]
Tue-Loup, potion [Wolfsbane Potion]
Veritaserum
Vérité, potion/sérum de [Truth Potion/Serum]
vieillissement, potion de [Aging Potion]

Herbes/Ingrédients :

Acajou [Mahogany]
Achillée sternutatoire [Sneezewort]
Aconit [Aconite] (Napel, Tue-loup)
Alihotsy
Armoise [Wormhood]
Asphodèle [Asphodel]
Belladone [Belladonna]
Bois de rose [Rosewood]
Branchiflore [Gillywed]
Bubobulb [Bubotuber]
Bulbes sauteurs [Bouncing bulbs]
Champignons bondissants [Leaping toadstools]
Charme [Hornbeam]
Chêne [Oak]
Chou [Cabbage]
Citrouille [Pumpkin]
Cranson officinal [Scurvy-grass]
Dictame [Dittany]
Ebène [Ebony]
Ellébore [Hellebore]
Érable [Maple]
Figuier Abyssinien [Abyssinian shrivelfig]
Filet du Diable [Devil's Snare]
Fleurs géantes [Umbrella-sized flowers]
Géranium dentu [Fanged Geranium]
Gingembre [Ginger]
Hêtre [Beech]
Houx [Holly]
If [Yew]
Jonquilles faisant un bruit de klaxon [honking daffodils]
Livèche [Lovage]
Mandragore [Mandrake] (Mandragora)
Marguerite [Daisy]
Mauve douce [Mallowsweet]
Mimbulus Mimbletonia
Ortie [Nettle]
Palissandre [Rosewood]
Plante à Pipaillon [Flutterby bush]
Polygonum [Knotgrass]
Puffapod
Sauge [Sage]
Saule [Willow]
Saule Cogneur [Whomping Willow]
Sisymbre [Fluxweed]
Tentacula vénéneuse [Venomous tentacula]
Troène
Voltiflor

Source: Encyclopédie HP

Ed s’était posé la meme question. Elizabeth s’était acharnée pendant des années à défendre ses précieux bouquins contre les mains innocentes d’enfants de type Atila du livre, et tout à coup elle se mettait à vouloir les vendre. Pour la médicomage, sans aucune precision médicale, grand-mère devenait sénile mais les livres étaient à elle. La rouquine, bien que dubitative avait donc obtempéré/

- ce sont des ouvrages dans notre famille depuis des générations. Selon ma grand-mère. Mais pour certains je soupçonne que « des générations » remontent à sa mère. Celui-ci par contre je pense que c’est vrai.

Les Applestorm, selon certains généalogistes, seraient arrivés avec Guillaume le conquerant. Dit comme ça c’était chevaleresque, mais Ed soupçonnait surtout un gros mouvement de population derriere le premier roi anglais. Toujours est il qu’il était en revanche averé que la famille était connue sous ce nom depuis le XV eme siècle.

- Et il est certain que meme sans votre œil d’experte, ce livre a une certaine valeur. Mais encore une fois, il ne m’appartient pas.

Cependant, il semblait bien que l’attention de la libraire s’était déjà attachée à autre chose. Elle finit par avouer l’objet de son tracas, en baissant le volume, comme si elle s’appretait à dire un grand secret. Et en plus, s’en était peut être un. La jeune femme montrait un petit carré qui semblait avoir été retouché. A dire vrai, c’était fait de façon tellement fine qu’Ed doutait de l’avoir repéré sans l’œil expert de Jenna. Elle passa doucement le doigt sur la petite surface. Une fois qu’on était au courant, c’était évident.
Les révélations de la brunette faisaient courir sous les mèches rousses tout un tas de folles suppositions qui finirent par faire sourire franchement la médicomage.

- IL y a la de quoi exciter l’imagination. Faites attention miss James, la mienne est parfois incontrôlable !

Passant du coq à l’âne, Jenna tendit à sa rouquine voisine (que c’est donc joliment dit ^^) une liste parcheminée des produits en vente dans la boutique. L’esprit pratique d’Ed se porta sur les potions et herbes médicinales, même si elle préférait largement les faire elle-même. Mais pour les plus simples, les acheter était plus rapide. Elle haussa un sourcil.

- Vous vendez du felix felicis ? La demande doit être assez terrible.. la chance liquide n’est ni facile a faire ni à trouver.

Elle continua sa lecture, certaine potion l’amusant alors que d’autres l’intéressaient, et s’arrêta de façon plus attentive sur les ingrédients et herbes.

- Votre boutique est fort bien achalandée. C’est impressionnant.

Elle releva la tête pour regarder la jeune femme plus sérieusement.

- Si vous pouvez assurer un réapprovisionnement, effectivement votre boutique pourrait devenir mon centre exclusif d’approvisionnement !

Jenna écouta la jeune rouquine en imaginant la grand-mère de celle-ci. Elle n’eut pas la chance de connaître la sienne, mais sa grande tante était comme cela… Une femme de caractère, aux idées farfelues. Ce livre qu’elle tenait entre ses mains était rare, pas seulement pour son contenu, mais pour son mystère. Cette tâche en était la preuve.

Jenna se mordit la lèvre inférieure et but une nouvelle gorgée de son chocolat tiède à présent.

Le parchemin qu’elle déroula à sa voisine ne présentait qu’une infime partie de ce qu’elle vendait ! Pourquoi ne prenait-elle pas l’habitude de prendre avec elle quelques brochures ? Après tout, elle pouvait toujours tomber sur des acheteurs ou vendeurs potentiels.

"Oui, je vends du felix felicis, préparé par mes soins. Cependant, je puis vous dire que le prix en déroute plus d’un ! La qualité est de mise sur tous mes articles et par conséquent, certaines potions difficiles à faire sont chères, comme partout ailleurs. Pour ce qui est des herbes et des pierres, je suis la moins chère !"

Sa dernière phrase fut prononcée non sans une pointe de fierté. Cela faisait près de deux ans qu’elle se battait, qu’elle travaillait d’arrache-pied pour s’imposer sur la dure réalité du marché. La concurrence était rude et un commerce est vite tombé aux oubliettes !

Néanmoins, Jenna avait toujours été honnête avec ses clients. Elle aimait que les choses soient limpides. Malgré tout, elle avait l’impression de passer un test en attendant qu’elle termine sa lecture. La pression montait légèrement et elle se mordit une nouvelle fois la lèvre, quand l’opinion se fit entendre.

Elle cru d’abord avoir compris de travers, puis, soulagée, un large sourire étira ses lèvres.
"Merci, oui je l’ai ouverte il y a moins de deux années et seule. C’est mon petit bébé en somme ! Malgré le taux de commande, je ne suis jamais en rupture de stock, je puis vous l’assurer. En revanche, je pense engager une personne sous peu afin de m’aider à la boutique et surtout me soulager un peu. En effet, j’adore ce que je fais, mais côté vie social, ce n’est pas la joie !"

Pourquoi fallait-elle qu’elle raconte sa vie ? Etrangement, Jenna sentait qu’elle pouvait avoir confiance en cette personne et surtout, en dehors de son travail, elle n’avait pas l’opportunité de discuter… Un nouveau coup de tonnerre lui remit les idées en place et elle termina sa tasse.

Plissant le front, elle réfléchit un instant et finit par se lancer :
"Ce livre est mystérieusement impressionnant et je souhaite de tout cœur m’en porter acquéreur. Combien en demandez-vous ?"

Jenna avait parlé d’un trait, regardant son interlocutrice droit dans les yeux, le cœur battant à tout rompre.

Ed hocha la tête. Les potions étaient un matière de base pour les médicomage, bien que certains eussent pratique de les faire faire chez des apothicaire. La mécidomage preferait largement les siennes, dosée de façon précise et suivant ce qu’elle voulait obtenir. Mais le felix felicis … une potion fort complexe et a donner avec précaution. Ed avait déjà vu les résultat d’une felix ratée, et ce n’était pas joli. Néanmoins, si celle préparée par la jeune commerçante se vendait et que personne n’avait encore porté plain pour empoisonnement, c’est qu’elle devait la réussir. Elle comprenait le prix. La médicomage n’avait jamais tenté la réalisation de la potion qu’en cours et l’avait réussi, mais avec un mal de crane atroce à force de stresser sur le résultat.
Elle était plus douée pour la potion tue-loup dans le genre potion rare. La rouquine comprenait la légitime fierté de la jeune femme. La liste était fournie et complète. Si elle faisait vraiment toutes les potions maison…..

- Vous ne devez pas avoir beaucoup de temps a vous effectivement, et un laboratoire de la taille de Poudlard, cachots compris !

La médicomage posa la liste sur la table en écoutant la suite des explications. Ouvrir une telle boutique seule n’avait pas du être facile. Si les produits était d’aussi bonne qualité qu’elle le disait, la jeune femme ne devait avoir de fins de mois difficiles

- Vu ce que vous proposez, un peu d’aide doit effectivement être la bienvenue. Je suis certaines que des tas de jeunes gens seraient ravis de travailler avec vous.

UN sourire amusé naquit de nouveau sur les lèvres de la rouquine en entendant l’allusion à la vie sociale. Un problème qu’elle avait également connu et auquel son chef de service a l’hôpital avait eu vite fait de mettre un terme. Mais dans le commerce, les données devait être différentes. C’était néanmoins une réflexion qu’elle garda pour elle pendant que la jeune femme revenait sur le livre. La question piège. Combien pouvait valoir l’ouvrage ? Sa grand-mère n’avait rien dit sur le sujet … Elle prit donc le temps de la réflexion.

- Je n’en sais aucune idée !

Ca valait le coup de réfléchir pour en arriver la !

- C’est aussi à ça que servent les expertises. Donner une idée de la valeur. Et à priori, votre réputation ne porte pas la mention « attention arnaqueur » …. Faites moi une proposition, et je la soumettrait à mon estimagle aieule.

Cela faisait plusieurs mois que Jenna songeait à recruter quelqu’un afin de l’aider. Mais, elle hésitait encore, car elle souhaitait une personne de confiance, en qui elle pourrait compter et à qui elle pourrait apprendre ses connaissances et sa technique. Jenna travaillait le soir très tard pour concocter ses potions, dormait peu et ne prenait jamais de vacances. Elle soupira en repensant à ce que sa tante lui avait dit lorsqu’elle avait prit la décision d’ouvrir sa boutique.

« Jenna, tu es folle ! Seule, tu penses que tu vas t’en sortir ? Faire tes produits, subvenir aux commandes et vendre de surcroit ? Tu crois que les gens te feront confiance après que tu es travaillé pour les Moldus? Tu rêves ma petite fille ! Je ne te donne pas quinze jours avant de mettre les clefs sous la porte ! »

Si elle la voyait aujourd’hui d’où qu’elle soit, elle serait peut-être fière d’elle. Jenna reporta son attention sur ce qu’elle avait entre les mains. D’habitude, les clients qui venaient lui vendre quelque chose avaient une idée en tête du prix à en tirer, ou alors ils cherchaient à l’arnaquer. Chose qui ne lui était d’ailleurs jamais arrivée, car elle avait une connaissance infaillible pour émettre un tarif juste. Néanmoins, pour la première fois de sa carrière, elle ne savait que dire. Evidemment, elle avait une petite idée, mais avant d’en venir à l’argent, elle souhaitait clarifier un détail. Et s’il était aussi rare qu’elle le pensait ? Et si ce mystérieux carré recollé cachait un secret ? Et si… Avec des « si », on en ferait des choses !

Avant de répondre à sa question, elle releva la tête et demanda :
"Vous permettez que je jette un coup d’œil à la reliure? Ce truc me dérange et je tiens à en avoir le cœur net, ensuite, je le recollerai aussi subtilement. Enfin, si vous préférez que je ne le touche en rien, dites le moi."

Ed se doutait qu’en regle générale les gens qui venaient pour vendre quelque chose avaient un minumum de connaissance sur la valeur de ce qu’ils voulaient vendre. Ce n’était pas son cas. La rouquine n’avait aucune idée de la valeur de l’ouvrage, non plus que d’instruction. Comme si sa grand-mère avant envie de se débarrasser du livre. Il ne faisait cependant aucun doute que si elle revenait avec une somme ridiculement basse, elle risquait fort de se faire tirer les oreilles. Et Jenna était la première experte qu’elle voyait. Le livre était donc pour elle inestimable dans le sens premier du terme : elle ne pouvait l’estimer.

Cependant, la proposition de la jeune femme avait avivé sa curiosité et la jeune femme se demandait si le bouquin cachait réellement quelque chose ou il c’était juste un defaut ou un réparation d’époque. Elle hésita quelques secondes avant de répondre.

- Allez y ! Je dois avouer que vous avez piqué ma curiosité et je suis moi aussi interressée par cette anomalie. Je vous en prie !

La medicomage appuya son invitation d’un geste de la main. Il allait de soit, meme si ce n’était pas dit, que cette inspection devait respecter l’integrité du livre, mais Jenna semblait du genre à porter aux livres un respect quasi religieux.

Jenna ne se le fit pas dire deux fois, elle fouilla dans sa poche et en sorti un stylo plat en fer et le posa sur la table, puis chercha dans une des nombreuses poches de son manteau ses lunettes. Une fois ces dernières sur le nez, elle passa minutieusement la lame sous la partie mystérieuse et lentement elle l'enfila assez loin pour la soulever. Le papier était jauni par la colle.

Il y avait des formes sombres étranges. Jenna s'approcha prête à coller le nez sur la reliure, mais rien. Elle ne voyait rien.
"Je ne vois rien!" s'exclama-t-elle, dépitée, en relevant le visage face à sa voisine.

Sa déception lui provoqua un noeud à l'estomac. Non, quand elle avait un pressentiment, elle ne se trompait que rarement. Avec tenacité, elle fouilla de nouveau dans ses poches, se tourna et retourna sur sa chaise, fouilla dans son porte-papier, puis le vida entièrement sur la table, en sorti une loupe et rangea aussi vite que possible le contenu éparpillé.

Puis, elle rapprocha le livre de la loupe, le stabilisa, le reposa et pratiquement affalée sur la table, elle dit:
"Et nunc... reges, intelligite... eru... Euh... erudimini, qui judicatis terram. C'est du latin et ça signifie "vous les grands de ce monde, instruisez-vous, vous qui décidez du sort du monde!" Ce n'est pas tout!"

Elle se rapprocha encore et continua:
"Doctus cum libro! Euh, alors ça veut dire, bon sang, qu'est-ce ça veut dire déjà "Doctus"? Doctus doctus... ah oui! C'est une expression en fait, se dit de ceux, qui incapables de penser par eux-mêmes, étalent une science d'emprunt, et puisent leurs idées dans les ouvrages des autres. C'est ironique, celui qui a écrit cela avait un sens de l'humour hors du commun!"

Puis, elle vit trois derniers mots, aux lettres plus que minuscules.
"Alea jacta est, le sort en est jeté!"

Soudain, un courant d'air glacial se fit sentir et le livre se ferma aussitôt. Jenna le regarda, incrédule. Elle n'avait touché à rien et mis à part elle, personne n'avait pu remarqué que le livre s'était fermé tout seul.

Livide, elle le rouvrit et découvrit avec stupeur que la reliure était redevenue comme avant, la tâche recollée sans raison.

Elle releva le menton et murmura:
"On a jeté un sort à ce livre, j'en ai bien peur. Ces mots ont été inscrits afin de porter malheur à quiconque lira ce livre."

Elle prit une profonde inspiration et ajouta:
"Cela dit, aucune inquiétude à avoir, j'en ai vu d'autres. Oh, bien sûre, des petits maléfices sans grandes conséquences, contrairement ici, mais il m'est tout à fait possible de le désensorceler."

Vérifiant qu'aucun regard indiscret n'était tourné vers leur table, elle se pencha et continua à voix basse:
"Ce livre est sans conteste d'une rareté qui fait que je suis toujours acquéreur. Heureusement que vous ne l'avez pas lu en entier! En revanche, je ne sais pas depuis combien de temps date cette malédiction. Peut-être que votre grand-mère pourrait nous éclairer..."

Elle laissa sa phrase en suspens, car elle ne voulait pas explicitement dire que son aïeule savait quelque chose, voire tout le secret de ce sort. D'où son désir de s'en débarasser.

La jeune femme semblait totalement intriguée par cette petite tache de recollage. Ed devait avouer qu’elle ne l’était pas moins. Jenna avait réussi à exciter sa curiosité et elle se demandait ce que pouvait cacher ce petit morceau de papier. Peut être une tache, ou une coupure … ou rien. Ou quelque chose. La commerçante avait sorti ses lunettes et un stylo coupe papier de son sac pour couper et soulever le petit bout de papier. Le mouvement était précis, presque chirurgical, laissant apparaitre des traces qui ressemblaient à s’y méprendre, pour la médicomage, à des traces d’eau. Pour Ed, cela suffisait) expliquer la réparation mais visiblement pas à Jenna qui releva la tête en lançant une exclamation contrariée.
La rouquine regarda avec amusement sa jeune compagne de table se mettre soudain à fouiller dans ses poches. Admirable ténacité qui lui faisait chercher on ne savait quoi dans un bazar assez impressionnant. Finalement elle finit par trouver une loupe qui passait, aux yeux de la rouquinomage, pour énorme et rangea en vrac le reste de ses affaires dans le porte document. Se rapprochant de l(‘ouvrage, elle se mit à marmonner des mots sans queue ni tête … du moins comme ça au premier abord.

-Alea jacta est ? c’est plutôt ….

Un courant d’air glacé fit doucement voler quelques cheveux et Jenna ferma brusquement le livre. Du moins pour ce qu’en vit Ed.

- Fataliste. Ne vous en faites pas. Tous les livres ne recèlent pas de mystères et

Une fois encore elle fut interrompue par Jenna qui semblait n’avoir pas écouté un mot de ce qu’elle avait dit.

- UN livre maudit ? Décidément j’ai un sérieux problème avec les malédictions. Je ne sais pas si ma grand-mère est au courant, mais je peux lui poser la question. Ou même mieux. Voulez vous que je vous arrange un rendez vous ?

C’était peut être la solution Après tout grand mère avait décidé soudain de vendre un livre qu’elle avait choyé jusque la. La rouquine soupira.

- J’ai toujours dit que l’histoire de la magie était une matière a éviter.

Le tout avait été prononcé avec un grand sourire amusé. C’était son don à elle. Elle pouvait sourire de tout et en toutes circonstances. Ou presque.

Jenna était ravie de ce qu'elle tenait en main. Enfin quelque chose de différent, une découverte mystérieuse renfermant bon nombre de secrets. Si omnubilée par la chose, elle en oublia presque sa voisine d'en face.

"Un rendez-vous? Avec votre..."

Les paroles mirent du temps à monter dans son esprit. Puis, elle sourit en répondant:
"Oui, j'en serais ravie!"

Elle était certaine que cette dernière en savait davantage sur cette oeuvre et Jenna aimait bien savoir ce qu'elle revendait. S'il restait ainsi ensorcelé, elle ne le vendrait pas: question de bon sens! Mais, elle savait que le désensorcellement serait long, mais tout à fait dans ses cordes.

Citation :: - J’ai toujours dit que l’histoire de la magie était une matière a éviter.

Jenna lui rendit son sourire. Elle savait que ce genre de livre attirait énormément de lecteurs et de curieux, ainsi pourquoi pas des gens envieux, jaloux, près à la vengence gratuite? Oui, mieux vallait en rire!

"Vous savez, je pense sincèrement que cette malédiction ne date pas de très longtemps, sinon la couleur aurait passée, alors que là, elle est encore noire. Je crois tout à fait plausible que la personne qui a fait cela, voulait faire une drôle de farce! Pas très gentille, vous en conviendrez, mais si vous me dîtes que ce livre est dans votre famille depuis des générations..."

Jenna s'interrompit pour regarder le livre un instant et continua sur la même lancée:
"Voilà, je pense que cet ensorcellement ne date pas au delà d'une vingtaine d'années. Donc, si votre aïeule pouvait m'éclairer, j'en serais toute ouïe!"

La jeune femme semblait enchantée d’avoir trouvé quelque chose d’intéressant. Pour tout dire, Ed se demandait également pourquoi sa grand-mère avait décidé subitement la vente de l’ouvrage. La découverte de Jenna ouvrait bien des perspectives, et la medicomage se posait à présent des questions sur les motivations de l’aïeule. Ed savait que sa grand-mère accepterait le rendez vous. Elizabeth était une sorcière guindée, qui n’était pas sans rappeler physiquement Mac Gonnagal, mais elle avait la même approche de la vie que sa petite fille, ou toute nouvelle rencontre était bonne à prendre. C’était dans cette optique qu’Ed avait embrassé sa carrière.
La rouquine posa ses main en entonnoir et y fit reposer son menton en regardant la jeune libraire – et – plus – si – marchandise – disponible d’un air amusé. Elle avait l’air d’un enfant devant un nouveau jouet. Et visiblement, l’idée de rencontrer Grand Maman l’enchantait.

- Oui un rendez vous avec ma…. Elle en sera ravie aussi. Refusez juste son infusion rose / camomille. C’est absolument imbuvable.

Cependant , la théorie de la malediction récente l’avait passablement étonnée. Si c’était frappé au coin du bon sens, c’était néanmoins difficile à imaginer. Surtout une malediction vieille de 20. Ce qui expliquait aussi la curiosité de la rouquine, qui comptait bien être présente.

- Si vous avez une date pour un rendez vous, je verrai ça avec ma grand-mère. Elle est en retraite , donc ça ne devrait pas poser de problèmes.

Un nouveau regard amusé se leva vers la jeune femme , un sourire en coin naissant sur ses lèvres.

- Mais n’en profitez pas pour lui faire dilapider mon héritage !

Bien entendu, elle plaisantait. Si Ed n’était pas de nature particulièrement confiante, elle aimait à faire confiance à son instinct. Et en ce moment, il n’affichait aucune méfiance. Ceci dit, bien qu’elle sache sa grand-mère capable de se défendre, elle préférait être la.

Jenna se sentait inspirée par un tel livre. Si on lui avait dit ce qui l’attendait avant de venir, elle ne l’aurait jamais cru. La question n’était pas forcément qui avait commis le crime, mais pourquoi ? Quelles étaient les raisons de son acte ? Jenna pensait qu’il s’agissait d’une vengeance ou d’une raison similaire. Pourquoi sinon ? Toutes ces questions la taraudaient intérieurement. Des questions qu’elle pourrait poser à la propriétaire de l’ouvrage.

"Oh, vous savez, je suis disponible touts les lundis, jeudis et dimanches, donc si cela convient à votre aïeule, un après-midi, j’y serais sans faute."

Le temps s’était un peu calmé, l’orage laissant place à une pluie torrentielle. Les Trois Balais semblait s’être légèrement vidé. Après tout, il n’y avait que des fous pour oser sortir par un temps pareil !

Citation :: Mais n’en profitez pas pour lui faire dilapider mon héritage !

A ces mots, Jenna crut défaillir. Elle, profiter d’une faible femme, juste pour de l’argent ? Mais, lorsqu’elle leva la tête, elle lut la plaisanterie dans le regard de sa voisine et sourit. Elle avait l’habitude qu’on la suspecte d’être une sorte de charlatan. C’était l’image du métier. De nos jours, peu de personnes étaient honnêtes et en général on ne pouvait plus faire confiance à qui que ce soit !

Se penchant un peu en avant, elle répondit, un sourire amusé aux lèvres :
"N’ayez crainte, je suis une vraie passionnée du métier que je fais et si c’était l’argent qui m’intéressait, je ne continuerais pas à travailler ainsi, je me contenterais de jouer sur les prix et d’en retirer le maximum. Mais, je suis hélas, trop juste pour cela ! Et puis, de toute façon, comme vous me parlez de votre grand-mère, quelque chose me dit que c’est une femme qui ne se laisse pas faire !"

A cette idée, Jenna n’en avait que plus envie de la rencontrer. Une femme de caractère comme la grande tante qu’elle avait eu jadis.

"Une fois que j’en saurai un peu plus sur cet ouvrage, je pourrais évaluer son prix, en comptant le désensorcellement bien sûre."

Pour le moment, elle ne savait pas du tout quel prix lui attribuer. Elle allait d’ailleurs se renseigner sur d’éventuelles copies ou autres éditions. Après seulement, elle pourrait avoir une petite idée d'estimation.

Elizabeth était certes a la retraite, mais elle n'était pas le genre de femme inactive. En la voyant, beaucoup voyaient en elle la grand mère anglaise victorienne à cause de son chignon, de ses dentelles discrètes et de son vêtement de sorcière immuablement noir, ainsi que de sa propension marquée à offrir du thé et des biscuits à quiconque mettait les pieds dans sa maison. Un trait de caractère dont avait d'ailleurs hérité Ed. Pour elle , offrir un thé au visiteur était le signe le plus flagrant de bienvenue. De plus, elle aimait elle aussi concocter des mélanges parfois …. spéciaux. Bref, beaucoup prenaient la grand mère pour une grand mère gâteau. Ce n'était pas le cas. Elizabeth s'impliquait dans beaucoup d'associations, sans compter la famille. Autant dire qu'elle avait un agenda de ministre. Edwyna nota donc mentalement les dates de disponibilité de la jeune commerçante en les comparant avec les siennes. La médicomage avait l'avantage de pouvoir fermer son cabinet au besoin. Seul Sainte Mangouste était inamovible. Elle devait y assurer ses consultations.

Je vais voir ça avec elle, mais il me semble que le jeudi serait le plus pratique. Vous avez piqué ma curiosité et je tiens à être la.

La médicomage sortit de son sac un agenda magique et en pointa de sa baguette sur une date. L'inscription « voir grand mère » se mit aussitôt à la date demandée, à savoir le lendemain, et Ed rangea son agenda.

Visiblement, a en voir le regard paniqué de la jeune femme lorsqu'elle releva les yeux vers la rouquine, sa plaisanterie sur le fait de profiter d'une vieille femme n'était pas immédiatement passée. Fort heureusement, Ed l'avait dit sans sérieux et Jenna avait vite compris qu'il s'agissait d'une boutade. Et Elizabeth n'était certes pas du genre à se laisser dépouiller.

Je plains celui qui tentera de lui dérober quoi que ce soit. Il me donnera du travail pendant trois semaines avant de pouvoir remettre un pied par terre.

La encore elle plaisantait. Quoi que … Elizabeth pouvait être redoutable si on l'y forçait. Elle n'était pas une super sorcière, n'avait pas les pouvoirs de Dumbledore, mais elle avait un fort caractère et n'avait pas la langue dans sa poche. Ca aussi c'était familial.

Ne vous en faites pas. SI j'avais le moindre doute sur votre honneteté c'est avec moi que vous traiteriez. Mais ma grand mère est sans doute plus à même de vous parler de ce livre.

Ed regarda le livre posé sur la table d'un air pensif. Des questions se pressaient dans sa tête et elles demandaient des réponses. Comment le livre était il arrivé en possession de la famille? Qui y avait mis ce sort? Pourquoi Elizabeth voulait elle soudain le vendre?

- Etes vous sur qu'il faille le desençorceller? Le sort peut être un element important de son mystère non?

Jenna était ravie de l'entendre dire qu'elle serait présente durant l'entrevue avec son aïeule, non pas qu'elle émette quelques réserves, mais tout de même un peu angoissée... Sa présence la rassurerait et surtout lui permettait de garder l'assurance. Loin d'être timide, elle se sentait souvent mal à l'aise, non sûre d'elle. Un de ses plus grands défauts: le manque d'assurance...

Plus elle écoutait la médicomage parler de sa grand-mère et plus Jenna mourait d'envie de faire sa connaissance. Non seulement elle était impatiente de savoir la vérité sur ce livre étrange, mais aussi de connaître une grande dame de renom.

Elle sortit à son tour un petit bloc note et inscrit de sa baguette en un rien de temps le rendez-vous du lendemain. Mais, même sans le noter, elle s'en serait souvenue! Une rencontre comme celle-là ne faisait pas partie de l'ordinaire pour elle. Et cela la mettait dans un état second. Comment réagirait-elle face à sa demande ou plutôt ses nombreuses questions? Accepterait-elle de révéler son ou ses secrets? Le prendrait-elle mal? Et si elle ne savait rien? Et si ce mystère restait à jamais non résolu?

Et alors que Jenna était perdue dans ses pensées tournées vers le lendemain, la question de son acolyte la prit au dépourvu. La question sur s'il fallait ou non le désensorceller. Une question qui n'avait même pas efleurer son esprit.

"En effet, le sort jeté sur cet ouvrage peut être essentiel quant à son histoire... Néanmoins, si je le laiss ainsi, je n'aurais aucune chance de le vendre! Toute personne le possédant, du moins comme l'indique l'inscription, toute personne le lisant en entier risque de gros problèmes..."

Elle laissa sa phrase en suspens. Ce livre était en effet très mystérieux... Pourquoi lui avoir jeté ce sort? Est-ce un pur hasard? Le fautif s'en ait-il prit sur ce livre comme il aurait pu avec un autre ou y avait-il un lien direct avec ce livre en question?

Le doute s'était à présent installé dans sa tête, les questions se bousculant inlassablement...

[désolée pour le retard ! >.< ]

Ed avait refermé son agenda en remettant en place une boucle rousse qui venait de passer la limite de l’épaule et dont un cheveux égaré lui chatouillait le nez. Toutes celles qui ont déjà eu les cheveux assez longs peuvent témoigner de la torture que peu infliger un seul petit cheveux egaré sur un nez. Elle rangeait le carnet dans son sac quand la question de la pertinence de lever le sort avait été levé. Bien sur la position de la commerçante se défendait : si le livre était dangereux, il était impensable de le vendre sans en subir les conséquence, au moins en terme de réputation. Mais en fait, on ne savait pas ce que je faisait me sort. SI ça se trouve, il ne faisait que faire apparaitre des beignets à la framboise en présence de centaures, ce qui limitait son impact.

- je m’avance peut être mais il serait sans doute judicieux de savoir quel est l’effet du sort avant de le lever. Imaginez qu’il soit un porte bonheur pour vous faire gagner le loto sorcier ! Mais j’imagine que ma grand-mère nous en dira plus demain.

Elle referma le sac et releva la tête, en faisant un signe au serveur de lui amener l’addition. Normalement c’était au commerçant de ferrer le consommateur en payant la notice, mais la rouquine aimait bien la

- Je vous propose de nous retrouver ici demain vers 14h. je vous emmènerait chez ma grand-mère. Ho ! au fait, j’espère que vous aimez le thé ?

La question avait été posée avec un sourire amusé. Le thé à l’anglaise était quelque chose que grand-mère ne laisserait jamais passer, une anglaise n’aimant pas le thé ne s’attirerait surement pas ses bonnes graces.

Jenna sourit à la remarque de sa voisine. En effet, le sort était de toute évidence mauvais, mais elle ignorait encore quelles étaient les véritables conséquences. Il fallait qu’elle en ai le cœur net et pour cela, il fallait trouver un cobaye pour lire le livre en entier ! La perspective même la faisait sourire.

- En effet, vous avez raison. Je tiens à connaître la conséquence de ce sort étrange. Mais, je puis déjà vous dire que mon instinct de sorcière me dit que ce n’est pas de très bon augure.

Tout en rangeant les affaires qu’elle avait dispersées quelques minutes plus tôt dans son sac, elle prit soin de placer le livre à l’endroit où personne ne se risquerait à le trouver, dans une poche transparente, prévue à cet effet.

- Je vous propose de nous retrouver ici demain vers 14h. je vous emmènerait chez ma grand-mère. Ho ! au fait, j’espère que vous aimez le thé ?

Jenna prit conscience que le lendemain était dans quelques heures seulement ! L’idée de rencontrer son aïeule et de pouvoir en apprendre davantage sur cet ouvrage unique en son genre la mettait dans un état de nerfs incroyable !

- Demain… 14 heures… Ici ! C’est noté !

Affichant son plus beau sourire, Jenna attendit que le serveur, une fois les boissons réglées, s’éloigne pour répondre à sa question, d’un air amusé :

- J’adore le thé !

Sa tante était une anglaise attachée à sa culture et le thé était une tradition dans leur famille, bien que Jenna se soit davantage tournée vers le café depuis qu’elle était assujettie à un certain stress dû à son travail.

Puis, Jenna se leva, enfila son manteau encore humide, avant de tendre la main vers la jeune rouquine.
- Je vous dis à demain donc et vous souhaite une bonne soirée !

Pour elle, en revanche, la soirée serait courte et extrêmement angoissante. Elle se demandait même si elle arriverait à fermer l’œil de la nuit avec toutes les questions qui la taraudaient…

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