Rencontre médicale [fe Nana]

Ed donna à l’enfant qui lui faisait face une plume en sucre. Elle avait toujours aimé ces sucreries en forme de plume, et elles avaient toujours autant de succès auprès de ses jeunes patients. Et des moins jeunes d’ailleurs. Depuis le temps qu’elle officiait, certains des enfants qu’elle avait soignés étaient devenus des adolescents, et il n’était pas question pour eux de renoncer à leur sucrerie de fin de consultation. Mais pour l’instant, la question ne se posait Amalatius était un petit garçon de 5 ans atteint d’un rhume du botruck Du coup ses oreilles avaient pris une teinte et une texture d’écorce d’arbre et il éternuait en crachant des feuilles. Une petite maladie bénigne, mais spectaculaire dans ses symptômes qui exigeait un traitement de cheval. La médicomage se leva pour aller chercher un mélange dans son placard à potion, et remplit un petit flacon de verre bleu d’une substance sirupeuse sentant bon la cannelle. C’était une manie de la rouquine : elle tentait toujours d’agrémenter ses potions de gouts divers et variés. Ses tentatives se soldaient parfois par des échecs, mais en règle générale l’attention était appréciée.

La médicomage salua la mère du garçonnet et revint à son bureau désinfectant d’un coup de baguette l’endroit d’une gerbe de flamme qui ne brulait pas les meubles, avant de répandre, toujours a l’aide de sa baguette, une odeur agréable et fleurie.
Ed avait toujours considéré que le cabinet d’un médecin devait inspirer confiance et détendre les patients. Aussi le sien était il d’une couleur crème, agrémenté de tableaux apaisants. Son bureau trônait devant la fenêtre, une lit d’auscultation sur la gauche, deux petites bibliothèque de part et d’autre du bureau, et un petit meuble en bois et en métal, œuvre des gobelins, était placé directement sous la fenêtre, protégeant ses potions et les ingrédients les plus précieux.

Le cabinet se situait chez elle, au rez de chaussé d’un appartement comprenant deux niveau. L’avantage de la sorcellerie ! Pour le patient, le paysage était simple : en entrant, il pouvait voir un petit couloir à droite dont l’issue était un escalier qui tournait à gauche et montait vers les appartements de la propriétaire des lieux. A gauche, la salle d’attente, en face le cabinet de consultation. Une autre pièce, attenante à la salle d’attente, donnait sur le cabinet et formait ce que la praticienne appelait « la salle de repos ». Certains de ses patients y passaient parfois quelques heures le temps que les soins agissent. La piece était insonorisée et protégée, et il suffisait que le patient se réveille pour que la médicomage soit avertie par une alarme elle aussi magique.

Ed consulta son agenda pour voir apparaitre un nom nouveau sur sa liste de patient. Nana Matsato. Elle n’avait pas dit pour quelle raison elle venait, mais avait semblé relativement inquiète quand elle avait pris rendez vous. Tout ce que savait la médicomage, c’était le nom de cette jeune femme. La rouquinomage vérifia que tout était en ordre et se rendit dans la salle d’attente en affichant toujours son chaud sourire. C’était quelque chose que ses patients appréciaient, et elle s’en départissait rarement, sachant adapter son sourire a ce qu’elle avait à dire.

Elle entra donc dans la salle d’attente et appela la jeune femme. Pas difficile de savoir qui serait la patiente, le minois japonais de la petite brune n’étant pas si fréquent dans les parages.

- Melle Matsato, c’est à vous !

L’invitation était assortie d’un sourire de bienvenue rassurant.

-Merci à vous de m'avoir reçue si rapidement. Je... J'ai un soucis, j'ai oubliée ma pilule contraceptive un soir où... Et je ne sais si nous étions protégé ou non.

Ed travaillait au planning familial. Elle avait l’habitude des jeunes gens paniqués, et savait reconnaitre dans le regard d’une jeune fille, ou dans leurs cas de jeunes femmes, la crainte de la « grosse bêtise ». Elle avait finit par savoir comment affronter ces situations.
Et la jeune femme qui lui faisait face, dans sa petite robe noire, perchée sur ses talons, avait tout de ces demoiselles qui un jour s’étaient laissé entrainé sans mesurer les conséquences. En règle générale, la médicomage prenait le temps de discuter, d’écouter, et de se faire une idée. Dans le cas présent, ce fut à peine si la japonaise ne menait pas la consultation. Elle était visiblement paniquée, et entra directement dans le vif du sujet. Ed, qui avait tout de même eu le temps de s’assoir, laissa la jeune femme s’expliquer avant de se relever, faire chauffer l’eau d’une théière d’un élevant mouvement de baguette et servir une tasse d’infusion à la potentielle jeune maman. La décoction contenait des plantes aux vertus apaisantes et inoffensives et elle s’en était servi une également, prouvant par la que c’était sans danger (même si son mélange à elle contenait ne bonne dose de thé !)

LA jeune femme devait avoir à peine vingt ans, et la rouquine avait bien l’impression qu’il s’agissait la d’une première pour elle. Comme pour beaucoup d’autres. Elle répondit dans un sourire.

- Je vous en prie. Vous sembliez tellement inquiète au téléphone !

Une nouvelle gorgée de thé alors qu’un livre se retournait de lui-même dans la bibliothèque et qu’un tableau changeait doucement de forme, s’adaptant à l’ambiance.

- Buvez. C’est une recette personnelle. Vous vous sentirez mieux, et ça vous laisse toute latitude de décision au cas où. Quel âge avez-vous miss Matsato ?

Sa voix résonnait doucement dans la pièce aux couleurs chaleureuse. Elle ne donnait aucunement l’impression d’une accusation, mais plutôt une impression rassurante de prise en main. Ca ne faisait pas s’envoler les soucis, loin de la, mais la plupart des patients avaient l’impression d’être moins seuls, et d’être soutenus.

- Je vais cependant devoir vous poser quelques questions beaucoup plus indiscrètes j’en ai bien peur. La première c’est : étiez-vous à jour avant ce soir ? la seconde, il y a combien de temps que c’est arrivé ? et enfin, sans doute la plus difficile, dans le cas ou effectivement vos craintes seraient avérées, car visiblement, ce n’est pas la joie de la maternité qui vous amène, que voulez vous faire ?

Elle inclina doucement la tête et son regard marron se posa une seconde sur une plume qui se leva pour aller à la rencontre d’un parchemin et prendre les notes. Il lui faudrait aussi parler du partenaire (même si l’auteur de ses lignes le connaissait bien !! ), de la nature de leur relation, … et de sa durée. De nombreuses fois, les jeunes filles avaient malheureusement du prendre toute seule une décision difficile.
Mais pour l’instant, le père éventuel l’intéressait moins que la jeune femme.

-En effet...

-Merci. C'est vraiment bon. Mon âge? Hum, j'ai 18 ans depuis le 21 juin.

-Je comprend que ce soit nécessaire. Et bien, il me semble en avoir manquer une, un soir ou mon compagnon avait lui même pris ses précaution. Sinon,je pense que oui.Il me semble que c'était il y a une semaine,à peu pret. Hum... Je... Je ne sais pas. Tout dépend ..du père, mais je ne pense pas être en mesure d'élever un enfant...convenablement.

La jeune femme semblait en fait se débattre avec des questions pour lesquelles Ed n’aurait pas les réponses. Elle pouvait aider, certes, mais pas prendre les décisions à la place des parents. Un bon point, si la jeune femme avait paniqué, elle avait réagit rapidement. Elle avait gouté l’infusion et comme le plus souvent, la boisson chaude mêlée à l’atmosphère rassurante de la pièce avait ramené un très léger, mais alors très léger !!! Semblant de calme chez elle. Des réponses que Nana lui donnait, Ed tirait trois conclusions : d’abord, la jeune femme n’était définitivement pas prête. Ensuite, vu son âge, la possibilité d’une grossesse était loin d’être inimaginable, surtout si elle avait déjà eu des partenaires. Enfin, la mention du père semblait hésitante. Etait il seulement toujours la, avait elle peur qu’il ne parte ou était il opposé à l’idée de devenir père ? Autant de questions parfois difficiles pour une jeune femme. Et bien d’autres encore.
La plume crissait doucement sur le parchemin et Ed écoutait sans se départir de son sourire bienveillant et rassurant. Elle avait toujours considéré la contraception et l’avortement comme un droit. Mais si la contraception était un droit fondamental, l’avortement posait des questions psychologiques plus fines Si vraiment elle était enceinte, Ed devait connaitre ses antécédents physiques et psychologique.

- Votre compagnon, si vous étiez effectivement enceinte, est il le père de l’enfant ?

Les joues de la jeune femme avaient pris une teinte rosée pendant qu’elle plongeait le regard dans sa tasse. Il n’était jamais facile de parler de sa vie intime devant une inconnue, fut-elle médecin, et Ed le comprenait parfaitement. Avec presque vingt ans de plus, elle continuait à en avoir du mal. Alors une jeune fille ! Pour peu que ce soit son premier compagnon, ce serait encore moins simple. En tout état de cause, nana avait relevé les yeux et les fixaient à présent sur elle, comme si toutes les réponses se trouvaient sous la masses de cheveux roux qui lui faisait face.

- Une semaine

Elle se tapota les lèvres de l’index et se leva pour prendre une petite boule dorée ressemblant un peu à un vif d’or, les ailes en moins.

- Pour quelles raisons pensez-vous ne pouvoir assumer un enfant ? les choses changent très vite une fois qu’il est présent … tendez votre main.

La petite boule, qui devait faire trois centimètres de diamètre, brillait doucement par pulsation

- Voyez vous, en cas de grossesse, la division des cellules commence quelques heures après, disons pour faire poétique disons après que les parents se soient endormis. Dans votre cas, vous seriez donc porteuse d’une sorte de petite mure d’à peine un millimètre.

Un petit sourire amusé se dessina sur les lèvres de la médicomage en songeant que c’était quand même ‘achement clair ce qu’elle disait ^^’ elle redevint cependant plus sérieuse pour la suite.

- On entrerait donc dans le cadre d’un avortement précoce. Pas encore de bébé, pas d’enfant avec deux bras et deux jambes. Cependant, c’est bien un avortement. Avez-vous des convictions religieuses à ce sujet ?

Si Nana tendait la main, elle sentirait comme un petit coussin d’air chaud autour de la petite boule qui se mettrait alors à tourner en faisant voir de petites pulsations rapides.

- IL s’agit d’un test de grossesse. Sans douleur, fiable à 100%, magique, mais un peu long. Celui détermine aussi au besoin le sexe de l’enfant même si dans votre cas c’est encore un peu tôt. Je vais vous demander d’enlever votre haut et de vous mettre sur la table d’auscultation sans lâcher la petite boule.

La médicomage chauffa le textile froid du lit d’examen à l’aide de sa baguette

- Votre compagnon est il au courant de votre visite ici, et de votre éventuelle situation ?

-Oui, sans aucun doutes possible. C'est mon premier et unique partenaire.

-Oui...J'aurais du m'y prendre avant, mais je n'arrivais pas à croire que je l'avais oubliée, j'ai recomptée une bonne trentaine de fois...

-Je n'ai pas encore de salaire fixe, je veux vivre de ma musique, et mon compagnon travail au ministère. Nous payons notre loyer et nous vivons plutôt bien mais ni l'appartement ni nos revenus ne sont pret à assumer un enfant...Et nos passé font que nous préférions avoir un enfant quand nous serions certain de pouvoir subvenir à chacun de ses besoins.

-un millimètre? Seulement? Je pensait qu'un...bébé enfin que c'était plus grand...enfin, je veux dire... J'ai beau avoir eut des cours de science basique quand...on imagine que c'est potentiellement...en soit...c'est bien ...différent.

-Non, aucune. Je suis même...Plutôt pour l'avortement ...que pour un bébé non désirait...ou non gérable...

-Très bien. Je ne savais pas tellement quel type de test me procurais. Et je voulais être certaine du résultat. En effet, je n'en suis pas encore à vouloir savoir de quoi il s'agit... Très bien. Je vais m'efforcer de ne pas la lacher.

-Non, il l'ignore.Nous avons déjà parlé d'enfant mais pas dans l'immédiat, et je préfère savoir si oui ou non nous devons nous en inquiéter avant de lui en parler. Si le test s'avérait être positif, je lui en parlerait. Je ne pourrais pas décider seule de toute façon. Si je dois être enceinte c'est notre enfant à tout les deux...

Un petit sourire entre attendri et amusé naquit sur les lèvres de la rouquinomage quand elle entendit la réponse de la jeune femme. IL était clair que la petite japonaise vivait une histoire qui, d’un point de vue strictement personnel, lui convenait. Et malgré le nouveau rougissement qu’elle infligeait à ses joues, elle avait proclamé son idylle comme un défi à lui prouver que ça pouvait se terminer. Un bon point. Il semblait que d’un point de vu affectif, elle soit dans un milieu équilibré. Mais elle était si jeune ! Elle pouvait croire à l’amour toujours et quitter (ou se faire quitter) par son compagnon dans deux heures. Néanmoins, cela permettait de penser qu’elle ne serait pas seule dans cette aventure, quelque soit la décision.

- Il me faudrait le nom de votre médecin pour connaitre la composition de votre produit contraceptif. De plus ils sont dosés pour la personne, il sera donc nécessaire que je m’adresse a votre médicomage pour savoir si un seul oubli est suffisant pour annuler l’effet. Depuis quand êtes vous sous contraceptif ?

La patiente fixait d’un air intrigué la petite boule dorée mais semblait tout de même réceptive à son environnement. C’était fou ce que quelques plantes, une couleur, un sourire et un peu d’auto persuasion pouvaient faire. Bien sur, Nana n’était pas encore un exemple de calme zen, mais au moins semblait elle moins agitée qu’a son arrivée. C’était sans doute cette légère amélioration qui avait fait qu’elle avait parlé, ou plutôt évoqué leurs passés, à elle-même et son conjoint. L’allusion aux besoins de l’enfant laisser penser à une enfance soit très démunie, soit un abandon. La plume, comme réagissant à la pensée de la médicomage, se remit à gratter alors que la jeune femme prenant en main la petite boule.

- C’est une grave lacune de l’éducation magique. On ne parle pas assez de biologie élémentaire. Au moins les moldus connaissent leur façon de fonctionner ! c’est bien beau de savoir comment transformer l’eau en vin, de voler sur un balai ou de déchiffrer les runes, mais la plupart des jeunes femmes ne savent même pas comment fonctionne leur corps !

Elle secoua sa chevelure flamboyante d’un air comiquement désespéré.

- En fait, il est quasiment impossible de savoir que l’on est enceinte avant la deuxième semaine. Et encore, si on fait attention. Imaginez l’enfant comme une toute petite graine. AU début, elle est perdue, nichée dans un coin. A ce moment la, vous ne savez même pas qu’elle est en vous. La petite graine va ensuite pousser jusqu'à devenir un bourgeon. Ce n’est pas encore un enfant, et ça fait a peine quelques centimètres. Si on ne vous le dit pas, vous ne savez toujours pas qu’elle est la ! Elle a neuf mois pour voir pousser ses bras, ses jambes, avoir un cerveau, des yeux … Oui il est difficile de penser qu’une si petite chose en soi puisse prendre tant de place avec le temps. Mais on s’y fait ! les moldus ont même inventés des appareils pour les voir. Ingénieux ces moldus !

Visiblement, la jeune femme avait déjà un avis arrêté sur l’avortement, ce qui était une bonne chose. Certaines le pensaient avant d’arriver, et se trouvaient soudain devant un choix cornélien remettant en cause leurs certitudes. Ou alors devaient faire avec la famille. D’ailleurs en parlant de ça

- Et votre famille ? pas de problèmes de ce coté la ?

La japonaise avait enfin décidé de se saisir du test et le serrai à présent dans sa main. Et retira sa robe en s’installant sur le lit d’auscultation. Ed ne pu s’empêcher de remarquer le nouveau rosissement des joues de la jeune femme. Visiblement une situation qui ne lui était pas habituelle.

- Niveau test de grossesse, celui-ci est le plus efficace. Comme je vous l’ai dit, il est juste un peu long. La magie n’est pas toujours immédiate.

Elle sourit gentiment.

- Ne vous en faite pas. Vous pourrez vous recouvrir des que j’aurai terminé, ce ne sera pas long.

Elle fit courir ses doigts fin et légers sur l’abdomen de la jeune femme, cherchant trace d’une éventuelle grossesse, avant de saisir son stéthoscope et de le passer dans le dos et sur le cœur de sa patiente. Elle termina enfin par une vérification de la tension avant de l’autoriser à se rhabiller.

- Comme vous le dites, c’est une decision à prendre à deux. Quel âge à votre ami ? Permettez ?

Un homme plus âgé pourrait être beaucoup moins réticent que la jeune femme à interrompre la grossesse, et le mode d’avortement en serait différent. La médicomage récupéra la petite boule et la mit dans un cube ou elle sembla flotter

- Nous aurons la réponse dans quelques minutes. Avez-vous eu récemment la poitrine douloureuse ou soudainement l’impression que vos soutien gorge avaient rétrécis ?

La rouquine se réinstalla à son bureau.

- Si vous avez des questions, n’hésitez pas. Il ne s’agit pas que d’un banal rhume, et si vous deviez prendre une décision, il faut que ce soit en connaissance de cause.

-Depuis trois ans, mais je suis sous contraceptif moldus. Je suis issue d'un milieu moldus et malgré mes études le monde magique n'est pas celui qui est le plus intuitif pour moi. Mon médecin est le Docteur Juliette Jefferson.J'imagine que le fait que ce soit moldu change quelque chose pour vous...non?

-En effet ,j'avoue qu'il manque cruellement de certain cours de base durant l'enseignement sorcier. Mais on peut vite compensé par un petit tour chez les moldus ou dans les librairies de ces derniers. J'imagine que ces jeunes femmes ignorant leur fonctionnement doivent vous agacez non?

-Alors, si on ne fait pas de teste on ne peut pas se sentir enceinte avant disons, le premier mois pour faire une moyenne?. Le corps humain est tout de même impressionnant. Je savais qu'un bébé n'était disons pas un enfant avant plusieurs mois, mais je ne le pensais pas si minime. Et si quelqu'un désirait un enfant, à chaque tentative pourrait il être certain à cent pour cent d'avoir un enfant neuf mois plus tard, si par exemple le teste est fait le lendemain? Pardonnait toutes mes questions, mais j'essaye de combler ce manque de conaissance.

-Aucun, je vis seule avec mon compagnon. Je n'ai pas réellement de famille. Éventuellement une "grand frère" mais il ne sera pas au courant en cas d'avortement.

-Pas de soucis. Je ne suis pas pressé.

-Pas de problèmes, c'est juste que je n'ai pas l'habitude.

-L'idée de décider sans lui ne m'est même pas imaginable. Il a 19 ans.

-Hum, pas à ma conaissance. J'ai parfois d'avantage l'impression qu'ils sont trop grand plutot que du contraire.

-Oui,j'ai une question... L'avortement sorcier, est(il différent de l'avortement moldu? Je... J'ai beau être plutôt pour l'avortement, les techniques moluds ne..me plaisent pas tellement.

Ed ignorait effectivement tout de l’histoire de deux jeunes japonais. Elle ignorait même que le compagnon de sa jeune patiente l’était, japonais. Mais la façon qu’avait la jeune femme d’en parler, même si elle ne donnait aucun détail, ne laissait aucun doute sur le fait que pour elle la relation était stable. Après tout, parfois aussi les belles histoires étaient éternelles ! Son sourire chaleureux se nuançât d’une petite lueur amusée alors qu’elle écoutait les réponses de la jeune femme à ses questions. Elle disait être depuis trois ans sous contraceptif moldu ce qui n’arrangeait pas la rouquine. Si Ed s’intéressait aux méthodes moldues, elle n’était pas familiarisée avec leurs produites et leurs mélanges, ne sachant, de ce fait, quelles seraient les interactions.
Mais si la jeune femme était née moldue, cela n’avait rien d’étonnant.

- Pas si le résultat du test est négatif. Dans le cas contraire, j’aurai besoin d’un échantillon de votre produit contraceptif pour m’assurer de l’innocuité de l’interaction des deux préparations.

La rouquine regarda son placard à potion, composant mentalement le mélange qui pourrait aller en tenant compte tant de la taille que de la corpulence et des antécédents médicamenteux de la jeune femme. Le fait qu’elle soit sous médecine moldu n’aidait pas, loin de la. Le livre se retourna de nouveau dans la bibliothèque et un autre sembla soupirer.

- Connaissez-vous le nom de votre pilule contraceptive ?

Aussi étonnant soit il, il y avait dans la bibliothèque un ouvrage qui semblait moins vieux, et relié différemment des autres. Il ne comprenait pas de cuir, aucune dorure, et était sans aucun doute possible de nature moldu. Si Ed avait fois en la médecine magique, elle n’avait cependant pas hésité à acheter cet ouvrage en plusieurs volume, recensant l’ensemble des molécules et produits utilisés par la pharmacologie anglaise.
La conversation était cependant repartie vers le programme éducatif sorcier, et ses graves lacunes. Du moins du point de vue de la médicomage. Les sorciers se mariaient tôt, et en règle générale ils étaient parent avant leur vingt cinquième anniversaire. Elle-même, à trente ans passés, faisait office de vieille fille. Aussi le fait de savoir que la petite japonaise en face d’elle vivait déjà une relation quasi maritale alors qu’a peine majeure dans les deux mondes n’avait il pas surpris plus que ça la rouquine.

- Ca ne m’agace pas, ça me désole. Si vous avez la chance, ou pas d’ailleurs, de n’avoir personne pour vous dire ce qui est bien ou mal pour vous ou pour vous rappeler qui vous êtes et comment vous devez vous conduire, c’est appréciable. Mais je reçois régulièrement des jeunes filles plus jeunes que vous pour qui le contraceptif est une idée vague, et qui ne savaient même pas que leur relation avec un garçon pouvait aboutir à une grossesse. Quand elles viennent assez tôt, je peux m’arranger pour que la famille ignore ce qui s’est passé. Mais quand elles ne s’en rendent pas compte pour refusent de le voir, c’est dramatique. Quand il est vraiment trop tard, elles sont obligées de mettre au monde l’enfant. Quand ils ont de la chance, ils sont acceptés tant bien que mal. Les autres sont abandonnés physiquement ou moralement. Alors non ça ne m’agace pas. Dans la mesure du possible, je tente de les préparer à l’avortement … ou à leur rôle de mère. Mais le rôle du médicomage ne peut pas aller plus loin.

Le sourire de la rouquine s’était attristé une seconde avant de redevenir chaleureux. C’était l’aspect du métier qu’elle aimait le moins. On laissait les jeunes gens, hommes comme fille, se débrouiller sans les données nécessaires. Il ne fallait pas croire que seules les filles devaient assumer. Dans une grande partie des cas, les garçons prenaient leur courage à deux mains et accompagnaient leur petite amie.

Toujours est il que la japonaise l’avait prise au mot et posait les questions qui lui brulaient la langue sur sa situation …actuelle ou à venir, ce qui amusait la médicomage. Elle venait pour ne pas avoir d’enfant tout de suite mais semblait déjà préparer le terrain.

- les « symptômes » de la grossesse apparaissent en fait des la troisième semaine, du fait de la transformation nécessaires de votre corps qui doit accueillir le fœtus. Tout ce qu’il y a de plus agréable ! malaises, nausées, mal au dos, à la poitrine, si vous avez tout ça en même temps vous pouvez déjà vous douter que ce n’est pas une angine.

Un nouveau petit sourire s’était dessiné en plaisantant et la rouquine continua.

- Si vous parlez des symptômes plus évidents, comme votre ventre qui s’arrondit, il faut attendre le troisième mois. Mais à ce stade, il faut espérer que c’était volontaire parce que l’enfant est cette fois formé et bouge. En ce qui concerne le test, tout dépend de ce que vous faite. Celui-ci – elle montrait la petite boule qui changeait doucement de couleur – est magique. Il est fiable dés les premières heures. Ceux des moldus le sont moins, étant basés sur les hormones qui ne sont pas immédiatement sensibles.

Elle se pencha vers sa jeune patiente, un sourire amusé aux lèvres.

- Et si quelqu’un voulait un enfant, je lui dirai de renouveler les tentatives même si le test est positif ! L’idéal est de faire le test dans la semaine, quand le corps a accepté l’embryon et l’installe. Les changements qui s’opèrent alors sont cette fois irréfutable. Etes vous vraiment sure, si le test est positif, de vouloir avorter ?

Pour quelqu’un qui voulait éventuellement se débarrasser d’un début de grossesse elle semblait bien intéressée. En même temps, elle avait dit elle-même qu’elle voulait des enfants, mais pas maintenant. L’auscultation était finie, et la jeune femme s’était rhabillée, reprenant ses questions. A priori, il n’y avait aucun signe de grossesse. Mais le test le confirmerait.

- L’avortement sorcier est … plus magique. Une potion fait disparaitre l’embryon et ramène le corps a la normale. C’est assez rapide et indolore, mais très fatigant.

-Pas de problèmes. J'en suis à la moitie de ma plaquette alors, je pourrais vous apporter un échantillon si nécessaire. Même si je préfèrerais que le résultat soit négatif.

-Tenez. Gardait la plaquette si besoin c'est celle que je prends pour les déplacements.

-Je vois... J'imagine le nombre de jeune fille qui se retrouve enceinte d'un homme qu'elles ne reverront peut être jamais. Au moins, si je dois être enceinte, ce ne sera pas mon cas. C'est précisèment ce que je voulais éviter, si jamais je devais être enceinte, je veux que mon compagnon et moi ayons le choix de choisir si oui ou non un bébé est le bienvenu. Nous avons le temps d'y penser après tout, nous sommes jeune.

-Moi qui suis déjà sujette facilement aux nausées et autres symptôme désagréable, je crains d'en hériter quand je serai enceinte, si ce n'est pas déjà le cas.

-J'imagine que psychologiquement l'avortement est plus difficile quand il a lieu après le troisième mois. Sentir l'enfant bouger et devoir le perdre, pour ne pas utiliser d'autre mot doit être assez traumatisant.Je vois, alors un test moldus peut être positif sans que la jeune femme soit enceinte?

-En effet,rien de tel que de lui offrir un environnement rempli d'amour j'imagine. Si le père le veut aussi, je pense en effet que ce sera notre choix. Nous ne sommes pas pret pour le moment et je préfère avoir un enfant quand nous y serons préparer. Nous venons de nous installer ensemble, alors un bébé...pas toute suite...

-Mais j'imagine moins traumatisant que la méthode moldus. J'ai beau venir de ce monde,centaine de leur methode sont étrange.

La jeune femme semblait parfaitement à l’aise avec ce qu’elle voulait. Ed ignorait si c’était sa présence, la discussion, ou l’effet de la tisane, mais elle semblait plus à l’aise et beaucoup moins paniquée qu’a son arrivée. Sans doute parce qu’elle savait maintenant qu’elle avait le choix, et que sa décision pouvait rester un secret qui resterait dans l’enceinte de ce cabinet médical. Beaucoup de femmes avaient peur de la réaction de leur entourage et du coup le sujet restait tabou. Dans le cas de la japonaise, elle semblait avoir déjà pesé sa décision. Peut être même en avait elle discuté avec son compagnon, mais Ed en doutait. Visiblement, il n’était pas au courant du risque ni de sa visite chez le médecin. La encore, même si Nana semblait confiante, elle n’avait pas été jusqu'à énoncer ses craintes à son compagnon.
C’était d’ailleurs paradoxal. Elle voulait pouvoir discuter du moment propice pour devenir parent avec celui qui serait le père de ses enfants, mais pas du fait de ne pas le devenir.

- Fort heureusement ce n’est pas si fréquent. La plupart des mariages et des enfants ont lieu tôt, entre 18 et 22 ans en moyenne, ce qui limite les accidents graves dans ce domaine. Tout ça pour vous dire que vous entrez dans cette moyenne !

La jeune asiatique avait tendu à la praticienne une plaquette dans laquelle était enfermées hermétiquement, chacune étant surmontée de l’abréviation d’un jour de la semaine. Ok. Elles devaient donc servir à réguler les taux d’hormones de façons à ce qu’elles ne passent pas en phase « youpi un bébé ! » Restait à savoir ce qu’il y avait dedans, et c’était la que ça devenait amusant. Si certains mots ne lui étaient pas inconnus, d’autres composants nommés en latin de cuisine ne lui disaient rien du tout.
La jeune femme avait sorti de son sac en même temps que sa tablette de pilules un étrange appareil qu’elle avait rangé d’un air contrariée. Sorcière jusqu’au bout des ongles, Ed n’avait aucune idée de ce que ça pouvait être. Pour elle, le hibou était encore le plus fiable des moyens de communication.

- D’accord. Je vois.

Normalement, le mode de fonctionnement de la pilule devait protéger la femme qui les prenait en cas d’oubli. Un métabolisme ne se remettait pas en place en quelques heures, sauf en cas d’intervention magique. Mais les moldus par définition ne pouvaient y avoir recours. La rouquine releva cependant le regard des composants de la petite pilule pour détromper la jeune femme.

- Le troisième moi est la dernière limite pour avorter. Après 12 semaines, on considère que le fœtus est suffisamment développé pour être considéré comme un enfant. A moins de tomber sur quelqu’un qui n’a aucune étique morale, vous devrez le garder.

Elle avait pris un air sérieux pour continuer, qui contrastait avec le sourire bienveillant qu’elle avait affiché jusque la.

- l’avortement est un droit acquis depuis peu Miss Matsato. Mais c’est aussi une épreuve pour les femmes qui y ont recours. Décider de se débarrasser d’un embryon peut sembler anodin, vu qu’il ne ressemble même pas à un enfant, mais pour certaines femmes c’est quelque chose de déstabilisant. Certaines le gèrent très bien, mais il n’en reste pas moins que beaucoup s’en sentent coupables, d’où la réticence à en parler à leur entourage. Si vous deviez perdre l’enfant après le troisième mois sur votre propre décision, sachez que ce serait par voie chirurgicale. Ca c’est déjà fait, mais uniquement pour sauver la mère. Ceci n’est pas un discours moralisateur, c’est une mise en garde. Ce n’est pas parce que les techniques d’avortement sont au point qu’il faut faire moins attention aux procédés contraceptifs.

Son sourire revint néanmoins, naturel et sincère, quand Nana évoqua ce qu’elle voyait comme environnement pour son éventuel enfant.

- Je suis certaine que vous ferez une excellente mère le jour ou vous déciderez de le devenir. Quand aux méthodes moldues, ne pouvant être basées sur la magie, ils sont obligés de s’en remettre à ce que la nature leur propose. Et ils sont doués pour ça. Mais dans le cas qui nous occupe, je pense que la méthode magique est plus douce.

» Musicalement votre [Nana]

Rencontre médicale [fe Nana]

Rencontre médicale [fe Nana]

Sujets similaires

Sujets similaires