Le chemin de Traverse était devenue le nouveau lieu de vie de notre chère De Fontane , un lieu plutôt surprenant quand on connait son passé , après tout elle était une aristocrate française ayant vécus dans un château baroque toute son enfance et ayant côtoyée les plus grands noms de son pays . Et aujourd’hui elle se retrouvait marchande de jouet en bois dans une rue remplis de manants et de paysans comme le répétait sans cesse sa mère , autant dire que ce n’était pas vraiment l’endroit dont elle avait rêvé toute sa vie. D’ailleurs , il fallait admettre qu’étrangement , le luxe de sa demeure familiale lui manquait parfois , vivre dans une sorte de petit appartement typiquement anglais mais très… Simple , ce n’était pas trop une chose naturel chez elle. Enfin , il fallait s’y faire , elle avait fait un choix et elle s’y tiendrait pour l’instant et puis ce n’était pas non plus la chose la plus désagréable au monde. Bref , Perséphonia ouvrit sa boutique comme chaque jours depuis sa démission du Ministère , les affaires marchaient plutôt bien , enfin elle avait quelques clients… Une dizaine … Deux ou trois … Mais peu importe , elle n’avait pas vraiment besoin d’argent , le plaisirs de fabriquer des jouets en bois l’aidait beaucoup à traverser cette phase difficile , à oublier la mort de son grand amour et a décider de son avenir.

Assise sur une chaise dans un coin du magasin , la jeune femme était en train de peaufiner son dernier ouvrage , une maison de poupée assez imposante , magnifique et majestueuse faisant penser à ses vieilles maisons typiquement anglaise que l’ont pouvait croiser parfois à l’extérieur de Londres. Elle l’avait presque finis , seule la peinture manquait , pour l’instant cet œuvre était pure et d’un marrons clair presque trop naturel , c’est pour cette raison qu’elle avait décidé de la peindre comme chacune de ses créations. Avant de se lancer dans cette œuvre délicate elle attacha ses cheveux , faisant rapidement un chignon avec sa chevelure blonde qu’elle attacha grâce à un vulgaire pinceau inutilisé prit au hasard sur sa table de travaille. Elle portait des vêtements assez simple , un long débardeur ample et un short plutôt court accompagné de simple bottines , elle devait utilisé de la peinture alors ce n’était pas vraiment utile de porter du Chanel. En parlant de peinture , elle avait des taches pleins les mains et pleins les vêtement , on pouvait même voir une ou deux petites pointes de couleur sur son cou et son visage , mais c’était léger. Bref , elle commença à peindre délicatement cette maison sans ce soucier réellement de ce qui se passait autour d’elle , comme à son habitude d’ailleurs. Cependant la clochette de la porte d’entrée se mit à retentirent , raisonnant à travers la boutique et arrivant aux oreilles de notre jeune artiste qui tourna la tête vers son potentiel client. Mais là , ce fut la surprise totale . En effet , à l’entrée ne se trouvait pas une inconnue mais plutôt une amie d’enfance , Persée mit quelques courtes minutes à reconnaître Aurore Grey .

Sa famille était amis avec la sienne , du coup elles s’étaient vus régulièrement durant plusieurs étés malgré leur différence d’âge , quoi qu’il en soit Aurore avait grandit c’était une évidence , la petite fille qui empruntait des livres à Persée était devenue une belle jeune femme . C’est son amie d’enfance qui prit la parole en premier , la De Fontane garda tout d’abord un visage neutre , surprise de ses retrouvailles inespérées , puis elle se leva enfin en répondant à son homologue en français aussi :

« Aurore ? … Ho… Ca fait vraiment longtemps j’ai faillis ne pas te reconnaitre... » Comme d’habitude son ton était calme , mais la jeune fille devait y être habituée si elle se souvenait du caractère atypique de sa vis-à-vis.

Perséphonia s’avança donc vers elle , s’apprêtant à l’enlacer de façon amicale , cependant elle se stoppa net en remarquant ses mains et ses vêtements couvert de peinture sèche ou parfois légèrement humide , elle enchaina alors en montra ses mains barbouillées :

« Désolé , je ne m’attendais pas à recevoir de la visite aujourd’hui… »

Revoir une amie d’enfance fait toujours remonter une tonne de souvenir à l’esprit , des souvenirs auxquels on ne pensait plus depuis longtemps , des souvenirs généralement heureux et agréable bien que parfois douloureux , quoi qu’il en soit , revoir une amie d’enfance n’est jamais une situation banale et sans effets. On ne peut rester impassible face à se genre de chose et même si Perséphonia n’était pas du genre à dévoiler ses sentiments , il faut admettre que revoir ainsi son amie française éveillait en elle des choses qu’elle n’avait pas ressentit depuis longtemps . C’était à la fois agréable et déroutant. Bref , la jeune femme se stoppa donc dans son élan en se rendant compte de toute les taches qu’elle avait sur elle , Persée était une fille de bonne famille et se retrouver dans un tels accoutrement face à des visiteurs était quelques choses d’assez désagréable ou plutôt inhabituelle. D’ailleurs elle imaginait déjà ce que sa grand-mère maternelle lui aurait dit en la voyant ainsi , c’était certains qu’elle l’aurait déshérité , a moins que ce ne soit déjà fait. Quoi qu’il en soit , si la De Fontane n’eut pas le « courage » de prendre Aurore dans ses bras , cette dernière décida de ne pas se retenir , avouant que quelques taches ne l’effrayait pas surtout lorsqu’il s’agissait d’enlacer une amie qu’elle n’avait as vus depuis douze ans. Douze ans… Ca faisait donc si longtemps que les deux jeunes femmes ne s’était pas revus? Perséphonia ne s’en était pas rendu compte , le temps passait parfois si vite , tel une brise d’été , fraiche , parfois violente , mais toujours éphémère.

Aurore avait tellement changée , elle était devenue une femme belle et sur d’elle , alors qu’à l’époque elle n’était qu’une petite fille à qui Persée lisait des passages d’Hamlet ou d’autre œuvre littéraire bien trop complexe pour des enfants si jeune mais que la petite blonde ne pouvait s’empêcher de dévorer à l’époque. Enfin , elle se laissa donc enlacer , rendant légèrement son étreinte à sa vis-à-vis , les contactes physique n’étaient pas foncièrement son « truc » . Puis vint le tour des questions , chose à laquelle la jeune femme s’attendait bien sur , elle ne pourrait pas y échapper c’était une évidence , elle décida donc de répondre tout en sortant sa baguette de sa poche :

« Oui c’est sur que ça doit être surprenant… » Elle utilisa sa baguette pour fermer la porte du magasin , retournant l’écriteau accroché à cette dernière pour prévenir que c’était à présent fermé . « … Je ferme , on sera plus tranquille et de toute façon la majorité de mes clients se font livrer à domicile… » Elle fit un sourire avant d’enchainer. « Hé bien ça fait déjà pas mal d’année que je suis en Angleterre… Au début , c‘était par plaisir que j‘étais venue et finalement je suis resté… » Et accessoirement sa grand-mère lui avait ordonné d’aller à Londres et près du Ministère pour pouvoir se rapprocher du Seigneur des ténèbres, mais ça elle ne le dira pas bien évidemment , surtout pas à Aurore , ça ne lui attirerait que des ennuies , chose pas vraiment agréable pour des retrouvailles. « …Mais attend , on va passer dans une pièce plus tranquille si tu le permet…»

Persée lui fit signe de la suivre pour passer dans une seconde pièce au fond du magasin , à l’intérieur il y avait des jouets de bois en constructions ou en réparation , mais l’effet était toujours le même , féérique et presque envoutant. De plus la pièce était plutôt grande , sans exagération , et lumineuse. Près d’une grande fenêtre se trouvait une table et deux fauteuils d’un style baroque qu’elle avait chiner chez les Moldus .

« Vas y assis toi , je vais faire du thé… »

Elle avait toujours cette voix suave et calme , même pour les phrases les plus banale. Non loin de cette table se trouvait une vielle cuisinière , Perséphonia commença à préparer le thé , versant de l’eau dans une bouilloire tout en continuant de parler à son amie :

« Alors… Tu es a Londres depuis longtemps toi? ... C'est surprenant qu'on ne se soit jamais croisée avant... »

Pas très originale comme question mais il fallait bien commencer quelque part . Tout en écoutant sa réponse elle posa la bouilloire sur la cuisinière pour la faire chauffer avant de sortir de grosse tasse blanche qu’elle posa sur la table , accompagnée de boite de thé de différent parfum que sa grand-mère lui envoyait et des part de cake au fruit qu'elle avait fait elle-même , les ayant préparé pour son propre usage .

Persée écouta avec attention la réponse de son interlocutrice, étant plus jeune elle avait entendu parlé de cette histoire avec le père d’Aurore qui était revenue la chercher après la mort de sa mère , à l’époque elle avait été assez peiné de cette situation. De plus elle trouvait injuste de privée une jeune fille de ses amis aussi brutalement surtout suite à la perte d’un être chère , malheureusement elle n’avait rien pu faire contre ça , après tout il était on père et elle n’était qu’une amie de vacance. Enfin , la jeune De Fontane ne voulait pas revenir sur ce sujet surement douloureux , elle se concentra donc sur le reste de son discours qui eut le don de piquer la curiosité de notre demoiselle . Tout en surveillant l’eau qui chauffait tranquillement , elle prit la parole , toujours avec ce calme légendaire :

« Je vois… Et tu travail dans quoi exactement ? »

C’est vrai qu’elle ignorait totalement le travail de son amie , mais il faut admettre qu’elle ne savait pas vraiment dans quoi l’imaginer , médecin à St Mangouste peut-être ou encore professeur à Poudlard , qui pouvait savoir ce que les années avaient fait chez la jeune Aurore. Bref , rapidement la discussion prit une tournure à laquelle Perséphonia s’attendait malheureusement , hé oui , il est rare d’échapper à cette question quand on revoit une vielle amie pour la première fois depuis des années . Heureusement elle fut sauvé par le gong , en effet le bruit de la bouilloire vint mettre temporairement un terme à la discussion , la De Fontane se leva d’un pas pressé avec un léger sourire qui voulait dire « Excuse moi je dois m’occuper de l’eau » puis elle attrapa la bouilloire avec un torchons , éteignant le feu de sa vieille cuisinière. Tout en faisant cela , elle ne put s’empêcher de penser à la réponse qu’elle pourrait donner à Aurore , mais surtout des souvenirs revinrent à la surface . A l’époque où il était en vie , le couple parlait régulièrement de mariage , de vie commune et d’avenir ensemble , même si leur relation était indéniablement secrète , ils ne pouvaient s’empêcher d’imaginer la vie qu’ils pourraient avoir si tout était différent…

Elle apporta l’eau chaude près de la table avant de verser de l’eau dans chacune des tasses , lentement histoire de ne pas ébouillanter notre pauvre invitée , bien que ce serait peut-être un bon moyen d’éviter la question du mariage. Une fois les tasses remplis la De Fontane posa la bouilloire sur un petit plan de travail avant de revenir s’asseoir en face de sa vis-à-vis , puis tout en rajoutant du sucre à son thé elle répondit enfin :

« Pour répondre à ta question… Non je ne suis pas marié … Je crois bien que les relations avec les hommes sont vouée à l’échec , je suis plutôt difficile à vivre… » Elle fit un léger sourire avant d’enchainer . «  Et toi? Tu a quelqu’un dans ta vie ? »

Elle remua son thé avant de porter la tasse à ses lèvres , buvant quelques gorgées lentement , dégustant avec plaisirs se liquide chaude , trop d’ailleurs , aromatisé à la vanille .