Mission numéro 2 : Journal Intime d'un Détenu

Mission numéro 2 : Journal Intime d'un Détenu

Azkaban. Chiyu n’y avait jamais mis les pieds et n’avait certainement pas pensé un jour le faire, jusqu'à ce que le ministère lui ordonne cette mission. Lui qui n’avait pas le niveau en sortant de Poudlard pour devenir auror, l’était devenu par la grâce d’une décision ministérielle. Il n’était d’ailleurs pas certain d’apprécier ça, d’abord parce qu’il n’était pas sur que ça plaise à sa dulcinée. D’un autre coté, il n’avait pas résisté longtemps. Si Chiyu adorait la musique et avait envie de revivre cette époque, la proposition était tentante. Il avait finit par accepter.

Et du coup, il se trouvait la, sur ce rocher battu par les vents et les marées, accompagné de deux de ses collègues, entouré de charmes et de sorts, épié par des détraqueur, pour tenter de mettre un terme au mouvement des mangemorts. Mais il fallait l’avouer, il n’était pas vraiment fier. Des rumeurs circulaient dans la prison, faisant état de torture et d’autres joyeusetés qu’il n’approuvait pas. Ok, ils avaient des crimes sur la conscience, et ils méritaient Azkaban. Mais la torture, c’était quelque chose qu’il avait du mal à integrer. IL ne savait pas si les rumeurs étaient vraies, mais elles allaient vite et les détails qu’elles donnaient, ou inventaient, donnaient froid dans le dos.
Et comble de l’ironie, on l’avait envoyé chercher un ancien camarade de l’école. Drago Malfoy. Ils avaient été dans la même maison en même temps, mais ils n’avaient jamais été amis. Chiyu était trop proche des Pouffsoufles pour trouver crédit auprès de l’héritier Malfoy. Et il y avait aussi Kelsey Trescatt. Il ne la connaissait pas, mais elle avait elle aussi participé à la bataille de Poudlard, dans l'autre camps.
Le japonais fit signe à ses collègues en arrivant devant la porte des cellules qu’avait indiqué le directeur de la prison. Des cris résonnaient dans les couloirs, rendant encore plus lugubre l’endroit, si c’était possible et Chiyu tenta de s'y soustraire en se concentrant sur ce qu'il avait à faire. Ouvrir la porte, faire sortir les detenus, fermer la porte, conduire les detenus. Rien de bien sorcier, sans mauvais jeu de mot!
IL ouvrit la porte de la cellule du blondinet, l’un de ses collègues se rendant à une autre porte quelques pas plus loin, pour ouvrir à la jeune femme.

Le jeune homme fit signe à son ancien condisciple de sortir sans aucune pitié apparente, ni pour lui ni pour la jeune femme qui était dans l’autre cellule. Les gens qui étaient morts dans la bataille faisaient qu’il n’éprouvait pour eux qu’un profond mépris, mais c’était invisible sur son visage. Cependant, il était prêt, au besoin, à saisir sa baguette dans la poche de sa veste de moto, et ça c’était visible. Les deux hommes qui l’accompagnaient également.

Les deux mangemorts sortis, il prit soin de ne pas les laisser se parler pour les conduire dans les salles d’interrogatoire. Odd voulait trouver les fidèles de Voldemort et mettre un terme définitif à cette guerre, et y mettait les moyens. Chiyu se contenta d’ouvrir les porte pour y faire entrer les prisonniers. Pas un mot n'avait été échangé. En même temps pour dire quoi? discuter météo?

Azkaban. Affaissé contre le mur de pierre rugueuse au fin fond de sa cellule, Drago laissait le Sablier du Temps égrainer ses secondes une à une. Depuis combien de temps était-il là ? Il n'en avait pas la plus petite idée. Après quatre jours d'emprisonnement et la première visite des Détraqueurs, il avait cessé de s'y intéresser. Ca faisait deux mois en vérité mais il n'aurait pas été étonné qu'on lui apprenne qu'il était là depuis deux ans. Ici, le temps ne voulait rien dire du tout et il faisait toujours nuit...
Au début, il avait espéré que son père viendrait avec une armée de Mangemorts pour le sortir de là. En vain. Personne n'était venu. Personne. Et pour la première fois de sa jeune vie, Drago sentit son coeur se charger de ressentiment pour cet homme qui était par extention le responsable de son incarcération. Après tout, c'était lui qui avait fait de son fils un Mangemort. Il ne l'avait fait naître et élevé que dans ce but. Il l'avait envoyé à la bataille...
Dans la prison courait la rumeur que le Seigneur des Ténèbres était mort. Si c'était vrai, les Mangemorts devaient faire profil bas pour tenter de disparaître dans la foule. Aucun n'avait jamais été bien téméraire et au cours de leurs secrètes réunions, Drago n'avait noté aucun esprit supérieur capable de reprendre le flambeau de leur maître. Ou si... Sa belliqueuse tante peut-être, à moins qu'elle ait fui comme tous les autres.
Ces longs mois d'exclusion et de silence lui avaient permis de réfléchir à plusieurs choses. Retrouvant presque sa lucidité après vingt ans d'illusion orchestrés par son entourage, il avait enfin vu qu'il n'avait été qu'un pion dont on ne se souvie guère, et cela malgré le nom de Malefoy qu'il avait toujours porté dignement en obligeant les autres à l'honorer. Mais qu'y avait-il d'honorable dans ce nom finalement ? Il ne le savait plus.
Dans ses divaguations nocturnes, une scène lui revenait constamment en mémoire. Celle de la discussion privée avec le Professeur Dumbledore alors qu'il venait de sortir de son dernier examen. Il avait l'impression très nette que tout c'était joué à ce moment-là. S'il avait écouté le vieux sorcier, tout aurait été différent. Mais voilà... Il était trop tard à présent. Sa collaboration affichée avec Lord Voldemort lui avait valu une peine d'emprisonnement à vie et jamais il ne pourrait sortir d'ici. Jamais. Il se savait condamné à perdre la raison, comme ses voisins de cellule qui s'étaient mis à l'appeler "la chanteuse" à cause de ses cris atrocement aigus qu'il poussait lors des visites quasiment quotidiennes des Détraqueurs. Une vie de misère et d'humiliation dans cet endroit insalubre. Au fond de lui, Drago savait qu'il n'avait pas mérité ça.

Un matin (il le savait parce qu'on venait de lui balancer son repas), le blondinet entendit des bruits de pas sur les dalles des couloirs. Plusieurs, et ils progressaient en rythme comme une petite armée. La curiosité l'ayant abandonné, il ne se donna même pas la peine de se relever pour aller voir contre la grille de qui il s'agissait. Peut-être qu'on amenait un nouveau prisonnier.
Il n'avait plus grand chose du beau jeune homme qu'il était encore en arrivant ici. De gros cernes s'étaient creusés sous ses yeux gris éteints et ses cheveux jadis presque blancs étaient sales et emmêlés. Et puis il avait été amaigri au point de distinguer facilement ses os sur les avant-bras. Les menottes qui lui entravaient les mains avaient lacéré sa peau si pâle au niveau des poignets. Il ne sentait presque plus leur poids tellement il s'y était habitué.

Un bruit de clef qui tourne dans une serrure lui fit relever la tête. C'était sa cellule qu'on était en train d'ouvrir. L'espace d'un instant, il se prit à espérer que ce soit un geste salvateur mais en voyant apparaître la tête des trois Aurors, il comprit bien vite qu'il ne fallait pas trop y compter. D'ailleurs, les traits asiatiques de l'un d'eux lui disaient vaguement quelque chose. L'un de ses collègues l'aida à se relever - enfin, le tira par ses chaînes pour qu'il se relève de lui-même - et il fut conduit dans le couloir. Le coeur de Drago fit un bond quand il vit que son amie Kelsey y était aussi. Il voulut crier son nom mais sa voix était enrouée et on lui indiqua immédiatement de se taire, ce qu'il fit. Il n'empêche que revoir un visage amical - tout déformé par les mauvais traitements des Détraqueurs et par la fatigue qu'il soit - lui mit un peu de baume au coeur.
A bien observé l'asiatique qui lui escortait, il lui sembla l'avoir déjà vu à Poudlard. Oui, ce devait être le Serpentard qui fricotait avec les Poufsouffle. Malheureusement, Drago ne ne souvenait plus de son nom. "Mizu-" quelque chose.
Quoi qu'il en soit, ils traversèrent des couloirs de long en large avant d'arriver dans une salle où les Aurors leur indiquèrent de s'arrêter. Le jeune homme obtempéra tout en se disant que la situation ne lui disait rien qui vaille. Il se doutait bien qu'un jour où l'autre, il passerait une sorte d'interrogatoire où on essayerait de lui faire donner le nom de collègues Mangemorts que les autorités n'avaient pas réussi à identifier. Est-ce qu'il saurait y résister ? Et au fond, est-ce qu'il avait encore une raison de les protéger alors qu'ils l'avaient laissé à Azkaban ? Même en pleine possession de ses moyens et au meilleur de sa force, Drago avait toujours été quelqu'un de rancunier... Parlerait-il ? Ne parlerait-il pas ?

On aurait dit une grotte, perdu à des milliers de mètre d'altitude, en plein milieu de la mère. Il faisait froid, c'était humide, c'était sombre.... C'était Azkaban. Si un jour quelqu'un avait dit à Kelsey qu'elle se retrouverait dans cette endroit, elle aurait éclaté de rire. Elle qui se croyait tellement invulnérable, c'était raté pour le coup. Elle c'était faite prendre au piège, comme un vulgaire lapin. Comment était-ce arrivé ? La brune se souvenait seulement d'une blessure douloureuse dans son bras, de la fatigue, beaucoup de fatigue... Puis plus rien, le trou noir. Lorsqu'elle avait ouvert les yeux, la mangemorte était dans cette même cellule, poignet liés. Quelqu'un avait mis un bandage à sa blessure à l'épaule, mais pas d'autre soins ne lui avait été apporté.

Elle ne savait plus... Combien de temps était-elle restée ici ? Pourquoi son père ne venait-il pas l'aider ? Son père... Damien Treyscatt, fidèle mangemort.... Tu parles. A cet instant, Kelsey ressentit une puissant envie de tuer cet homme, qui était en train de la laisser pourrir ici. Et pourrir, c'était le mot. Les Détraqueurs, qui venaient quotidiennement, allait finir par lui donner envie de se tuer. C'était insupportable, elle revivait une fois par jour tous les cauchemars qu'elle tentait d'oublier depuis... longtemps. Et son père, cet homme qui avait fait d'elle une mangemorte accomplie... C'était à cause de lui qu'elle avait voulu devenir Mangemorte ! Mais elle n'avait pas été assez prête pour se lancer dans une telle bataille que celle qu'elle avait affronté....

A un moment, alors qu'elle était en position de semi-sommeil, elle entendit des bruits de pas au loin... Puis de plus en plus près... Ils se rapprochaient.... Un nouveau prisonnier ? Cela ne l'étonnerait pas... Kelsey avait l'impression qu'on en apportait des caisses en ce moment. Les pas s'arrêtèrent... Puis quelqu'un sembla s'approcher encore un peu plus. La brune se contenta de rester dans sa position, avec ses longs cheveux lui couvrant le visage, cheveux qu'elle n'avait pas brossé depuis.... longtemps. Plus rien n'avait d'importance pour elle maintenant... Son père l'avait lâchement abandonné à son sort, elle c'était faite capturée, à se qu'on racontait dans les couloirs, le Seigneur des Ténèbres n'était plus... Qui avait-il de plus à rester en vie ?

Alors qu'elle radotait une fois de plus tout ces pensée, la porte de sa cellule s'ouvrit, l'obligeant à relever la tête. Un homme entra, la saisit brutalement par le bras, l'obligeant ainsi à se mettre debout, et la sortit dans le couloir. Kelsey n'avait pas marché depuis tellement longtemps... Elle était sale, maigre, et son visage d'ordinaire joueur et illuminé était éteint, vide.... Elle savait ou on l'emmenait... Kelsey déglutina, se laissant entraîner par l'homme.. Il lui semblait entendre le début de son prénom... Lorsqu'elle releva la tête, elle le vit, lui. Drago Malefoy ! Il avait était capturé lui aussi... Comment était-ce possible... Kelsey voulut se ruer vers lui, mais l'homme la tenait fermement et pointa sa baguette sur elle, la dissuadant de faire le moindre geste suspect.
La vue de Drago lui remit un peu d'espoir. Elle devait faire son maximum pour lui optimiser ses chances de sortis, aussi mince ou inexistante soient-elles....
La brune se laissa donc conduire vers le fauteuil.... Ca vie allait-elle réellement se terminer ainsi ?

" - Mes amis... Aujourd'hui, je serais votre tortionnaire."

30 MINUTES PLUS TOT

Le Ministre venait de débarquer dans l'un des couloirs sombres d'Azkaban. Etrangement, il avait choisit de ne pas s'encombrer de plus d'aurors qu'il n'en fallait. Il traversait donc le corridor, seul, regardant autour de lui. L'athmosphère y était extrémement glacial. Les murs étaient bombés de saletés en tout genre et quelques portes anciennes et rouillés venaient s'y encastrer. Derrière ses portes, les pires criminels que le monde n'est pu jamais connaître... Les mangemorts. Les serviteurs du Seigneur des Ténébres, Lord Voldemort. Des serviteurs maintenant seuls, perdus et traqués sans relâche. Pourquoi ? Everett les haïssait. Céder à la facilité est un choix qui leur a été donné et à partir de ce moment, ils pouvaient être considéré comme des simples... larbins. Les larbins du Mal. Personne ne devrait choisir cette voie. Personne, pas un seul humain, devrait choisir de torturer et de tuer d'autres hommes. Mais malgré cette philosophie, c'est un droit qu'il, dorénavant, s'accordait. En lui donnant les pouvoirs qu'il a aujourd'hui, le politicien savait que son devoir était de protéger le monde de la Magie contre ses infames... créatures. Pour cela, il fallait les trouver. Tous, sans aucune exception. Qui d'autre que les mangemorts étaient donc capable de savoir où se terraient leur "collègues" ? Oui, Everett avait choisit d'employer la torture sur ceux ou celles qui refusaient de coopérer. On dit que l'on combat le feu par le feu. Le Ministère combattait, depuis deux mois, le mal... par le mal.

Il arriva finalement devant une porte, semblante plus récente et plus solide que les autres. Il remis le col de sa chemise, soupira et attrapa la poignée. Il l'actionna, déconcerté, et entra dans la pièce lugubre.
Deux aurors étaient déjà présent. Un Membre de l'Ordre, qu'il avait personnellement voulut pour cette mission, les accompagnait. Il leur fit un signe de la tête, avant de se tourner vers les emprisonnés. Malgré le peu de lumière qui se trouvait dans la pièce, cela allait illuminer sa journée. Egayé, il s'inclina devant eux avant de prononcer, d'un ton chaleureux...

" - Mes amis... Aujourd'hui, je serais votre tortionnaire."

Il ricana bruyamment. Les voir dans cet état, quel amusement. Quel plaisir. Il commençait à comprendre pourquoi les mangemorts prenaient tant de goût à torturer les autres... Everett se munit d'une chaise en bois, poser dans un coin de la salle. Il la posa en face des prisonniers afin de s'asseoir dessus. Avant de débuter, il voulait attirer pleinement leur attention. Il les regardait dans les yeux, chacun leur tour, ne bougeant pas. Le silence était tellement présent qu'on aurait pu entendre les mouches voler. Oui, il n'y avait pas de mouche à Azkaban. Question d'éthique : ce serait presque donner de la nourriture à ceux qui purgent leur peine.
Le Ministre se frotta les mains. Voilà quelques minutes que plus personne n'avait émis un son. Ce qui était bien dommage. A quand les cris de douleurs ? Un sourire en coin, il chercha quelque chose dans sa poche. Il en ressortit deux gants. Aussitôt, il les enfila. Voyant l'enthousiasme des mangemorts, il brisa la glace.

" - C'est pour les éclaboussures. On ne sait jamais. Je déteste avoir les mains sales."

Il ricana, encore. Puis il se leva brusquement. Il s'approcha d'abord du fils Malefoy. Il posa la main sur son épaule, puis l'un de ses doigts glissa le long de son dos. Il passa rapidement le specimen en revue avant de passer à la femme. Il la nargua, faisait lentement les cents pas devant elle... Mais trouvant le temps trop long à son goût, il finit par attraper sa tête. Délicatement, il la releva de façon à voir le plus profond de ses yeux. Toujours aussi souriant, il lui caressa la joue. Soudainement, il devint plus maussade. Lâchant la tête de la mangemorte, il recula, leur tournant le dos. De sa main droite, Everett pris sa baguette. Il ne rigolait plus. Il ne se moquait plus. S'en était terminé. Plus d'hors d'oeuvres pour les allecher... D'une voix forte et colérique, il conclua...

" - Il est temps !"

Ses yeux flamboyants, il se retourna une énième fois. Dans quelques secondes, personne ne prendra plus plaisir. S'en était finit d'eux. Et s'en était finit d'une partie d'Everett...

On avait obligé Drago à s'asseoir sur une chaise en tirant sur ses chaînes. Il fut frappé par le semblant de confort que ce simple objet représentait à ses yeux aujourd'hui. Peu à peu, il sortit de son espèce de léthargie et manqua de tourner la tête vers l'Auror qui se prenait pour son chien, à le manoeuvrer comme avec une laisse, pour lui demander la date. Il s'en abstint et se dévissa plutôt le cou pour jeter un oeil à Kelsey. Ils n'étaient pas tout à fait côte à côte mais auraient pu se toucher s'ils avaient chacun tendu une main l'un vers l'autre. La voir si proche et dans son état piteux emplit ses yeux gris de larmes qu'il retint. La gorge serrée, il articula avec les lèvres un inaudible "j'ai peur' à son intention.

Ils patientèrent quelques minutes dans un silence religieux. Qu'attendaient-ils au juste ? Leur bourreau certainement. Epuisé par ses nuits sans sommeil, Drago ferma les yeux. Ici, les cris d'agonie et de folie des prisonniers ne perçaient pas. Il se dit pour lui-même qu'il serait doux de mourir dans ce recueillement. C'était mieux que de rester à Azkaban jusqu'à la fin des temps.
La porte finit par s'ouvrir sur un homme, un sorcier, qui avait l'air particulièrement guilleret.

" - Mes amis... Aujourd'hui, je serais votre tortionnaire," dit-il d'un ton chaleureux.

Dans sa bouche, on aurait presque pu croire que c'était une bonne nouvelle. Lorsqu'il se mit à ricaner comme si on lui avait raconté la meilleure blague du siècle, le blondinet fronça les sourcils. Génial... Le bourreau était encore plus dingue que les personnes qu'il venait tuer. Il avait beau le regarder, son visage ne lui disait rien du tout. Comme il ne se présenta pas, il n'apprit pas son nom tout de suite. Il était soigné et il ne semblait pas escorté par des Aurors. En revanche, il avait l'air de pouvoir se faire obéir de ceux présent dans la pièce. Serait-il possible qu'il soit attaché au Ministère de la Magie ? Quand Drago le vit enfiler ses gants et prétendre avec de ricaner de nouveau que c'était pour ne pas se salir, sa belle théorie s'effondra. Le Ministère n'aurait pas embauché un type aussi fou, un psychopathe en puissance.
Everett s'approcha d'abord du fils Malefoy et poa une main sur lui. Ce dernier réprima un mouvement de répulsion. L'homme qui se tenait depuis lui dégageait quelque chose de malsain. Il fut soulagé de le voir s'éloigner mais stressa de nouveau lorsqu'il tripota son amie. Il fut surpris de voir qu'elle ne tenta pas de le mordre à la main quand il caressa sa joue. Ces mois de prison semblaient l'avoir cassée.
Le sorcier fit quelques pas dans la pièce en leur tournant le dos avant de sortir sa baguette et de déclarer d'une voix sourde et terrifiante :

" - Il est temps !"

Alors il allait les tuer sans les interroger ? Si Drago avait été le même qu'à son entrée à Azkaban, nul doute qu'il se serait jeté par terre pour implorer sa clémence et demander qu'on lui laisse la vie, comme une misérable petite chose sans honneur ni fierté. Mais c'était déjà un Drago différent qui se tenait dans cette pièce.
Il ferma les yeux au moment où une larme de dépit roula sur sa joue droite et tourna la tête à l'opposé. Il ignorait ce qui se trouvait de l'autre coté de la vie, après la mort mais s'il s'agissait d'une nouvelle vie, il se promit de l'utiliser d'une meilleure façon. Il ne perdrait pas de temps et ne ferait pas tous ces efforts pour faire plaisir à des gens qui ne le lui rendraient pas, comme ses parents. Il suivrait sa propre voix intérieure et ferait ses propres choix... comme il aurait du le faire dans cette vie-ci.

Le bruit des chaînes dérangeait Kelsey au plus au point, plus encore que sa cellule humide et sale. Ce maudit bruit ne cessait de lui rappeler les conditions dans lesquels elle étaient à cet instant précis. Les deux aurors qui les escortaient semblaient amener Drago et Kelsey au même endroit, ce qui soulagea un peu la jeune femme. Au moins, elle serait avec lui...
Une fois arrivés dans la pièce, Kelsey constata qu'elle n'était pas vraiment rempli... Tournant la tête vers son ami, une boule se noua dans gorge lorsqu'elle décela la peur dans ses yeux et déchiffra le message sur ses lèvres. Elle voulut le consoler, lui dire qu'ils étaient tous les deux maintenant, que tout se passerait bien, mais l'auror qui la tenait fermement lui fit bien comprendre qu'il était vain pour elle de dire quoique ce soit. Elle se contenta donc d'un léger hochement de tête, à mi-chemin entre le "moi aussi" et le "Ne t'inquiète pas".

Les minutes défilèrent, les deux aurors semblaient reculer de plus en plus au fond de la salle... Lorsqu'un bruit de pas ce fit entendre, faisant relever la tête de Kelsey. Elle ne savait que très bien ce qui allait leur arriver. Elle espérait juste que cela ce fasse vite....

- Mes amis... Aujourd'hui, je serais votre tortionnaire.

Le rire qui suivit cette phrase fit se dresses les cheveux sur la nuque de Kelsey. Le ministère avait-il fait appel à un mangemort pour les torturer ? Car cet homme avait vraiment le franc parlé d'un partisan du Seigneur des Ténèbres.... Il les observa tout deux pendant un moment, mais il n'en restait pas moins qu'il dégageait quelque chose, autre que cette méchanceté... De la puissance ?
L'homme se mit à enfiler une paire de gants, mais coupa bien vite leurs aisance.

- C'est pour les éclaboussures. On ne sait jamais. Je déteste avoir les mains sales.

Un mangemort psychopathe ? Non... Il n'était pas mangemort, cela se sentait. Mais alors, qui était-ce ? Il semblait sérieux et Kelsey ne voyait pas quel genre d'individus pouvait prononcer de telles paroles, à part des mangemorts. L'homme s'approcha alors de Drago et Kelsey le vit poser une main sur son épaule, puis faire glisser ses doigts le long de son dos. A cet instant, Kelsey eut l'impression qu'il procédait à une sorte d'examens, comme s'il regardait que sa marchandise n'était pas périmée... Lorsqu'il s'approcha de Kelsey, il se mit tout d'abord à faire les cent pas devant elle, ce qui l'a rendait extrêmement mal à l'aise. Comme si il réfléchissait au meilleur moyen de la servir pour son dîner ce soir... Au lieu de quoi, il lui souleva la tête pour plonger son regard dans le siens... Ce qui permit à Kelsey d'avoir confirmation que cet homme n'était pas du genre bienveillant. Il n'hésiterai pas... La jeune femme essaya de rester calme, mais ses yeux vert devaient la trahir, certainement. L'homme sourit, puis passa sa main sur la joue de Kelsey... Laquelle réprima une folle intention de lui mettre son poing dans la figure. Mais vu la situation dans laquelle elle se trouvait, mieux valait éviter de faire n'importe quoi... Elle tourna donc la tête avec violence, murmurant plus pour elle :

- Ne me touchez pas....

Ces quelques mots étaient les premiers qu'elle prononçaient depuis trop longtemps à son goûts. Sa voix se brisa un peu sous l'effort, mais on ressentait bien toute la haine qu'elle avait voulu y mettre. Lentement, elle retourna la tête droit devant elle et vit leur bourreau, baguette en main. L'air encore plus terrifiant qu'au début.

- Il est temps !

Déjà ? Le coeur de Kelsey se mit à battre de plus en plus vite et ses mains se mirent à trembler sans qu'elle puisse les en empêcher. Un coup d'oeil sur le côté lui permit de voir une larme couler sur la joue de Drago... La dernière vision qu'elle aurait de lui était celle d'un homme qui s'était battu avec brio, et elle resterai fière de l'avoir connu et d'avoir combattu la cause qu'elle pensait juste à ses côtés.
Avalant sa salive, Kelsey essaya de se montrer la plus dinge possible, pour ne pas salir l'honneur des Treyscatt... Et son honneur de femme.

- J'espère que vous aurait une prime...

Sa dernière remarque ironique envers leurs bourreau... Après tout, il avait capturé les deux petits phénomène du rang du Seigneur des Ténèbres....

L’attente se faisait depuis quelques minutes dans un silence pesant, même pour ceux qui n’étaient pas condamnés dans cette prison, quand un nouveau venu entra dans la pièce. Contrairement aux deux mangemorts, Chiyu connaissait son identité et sa fonction, et il haussa discrètement un sourcil surpris en voyant entrer Everett Odd , le ministre de la magie, qui semblait bien vouloir procéder lui-même à l’interrogatoire. Ce qui ne cessait d’être surprenant. Pourquoi l’homme le plus puissant du monde magique anglais se déplaçait il en personne pour un interrogatoire qui aurait pu être mené par des aurors ? L’homme cependant était égal à lui-même, bien habillé, et était entré en saluant les trois hommes libres d’un signe de tête, auquel le bassiste avait répondu de la même façon.

En l’entendant s’adresser aux deux prisonniers, que le japonais voyait de dos, Chiyu leva de nouveau un regard intrigué. La façon dont il ne s’était pas présenté était quelque peu déconcertante, et le ton chaleureux qu’il avait mis dans ses paroles en confirmant les craintes qu’ils devaient avoir avait quelque chose de gênant. Le japonais n’avait jamais assisté à une séance de torture, mentale ou physique, et cette entrée en matière le dérangeait. Tout dans son attitude était visiblement fait pour attirer l’attention et il s’en tirait fort bien. Sa façon de dévisager les deux mangemorts, de leur sourire, de les toucher mettait l’asiatique mal à l’aise sans qu’il le montre. Il jeta un regard furtif aux deux aurors qui n’exprimaient rien d’autre que de l’indifférence, avant de revenir à la scène qui se déroulait dans cette pièce. Odd avait passé des gants et avait fini son manège en tournant le dos à ses prisonniers, sortant sa baguette. Quand il se tourna de nouveau, son ton avait changé. Son regard aussi. C’est à cet instant que Chiyu s'aperçu que le ministre lui faisait peur. Et Malfoy n’avait rien dit mais une larme coulait sur sa joue. Le musicien n’aurait pu dire si elle était de peur, de dépit ou de colère mais elle coulait. Quand à Treyscatt, elle avait beau avoir un air misérable, elle n’en avait pas moins gardé tout ou partie de sa combativité.

Chiyu releva le regard sur le ministre. Il n’avait encore prononcé aucun mot mais savait une chose. Il n’avait aucune envie de rester. Pourtant il ne bougea pas. Si la situation ne lui plaisait pas, il se demandait pourquoi il était la : il n’était pas le plus ancien des membres de l’Ordre, pas le plus connu non plus, et pourtant c’était lui qui était en cet endroit alors même qu’il n’avait aucun compte personnel à régler avec ces deux la. Si ça avait été Carrow, ça aurait sans doute été différent, et il aurait peut être reglé ses comptes s'il ne l'avait deja fait, mais ce n'était pas le cas.
Il finit par s’appuyer contre le mur froid de la pièce et sortit sans l’allumer une cigarette. Il avait surtout besoin de se donner une contenance et le tube de nicotine l’y aidait, même s’il avait l’impression de cautionner l’action du ministre en prenant cet air quelque peu détaché. Le paquet de cigarette regagna sa poche de chemise et il fit jouer la clope entre ses doigts. Décidement, il n'aimait pas cette ambiance.

Sombre et inquiétant, il leva sa baguette. Il était prêt. Eux, peut-être pas mais lui, oui. Il était prêt à commetre l'un des sacrilèges les plus horribles qu'il puisse exister... Il était prêt à prononcer la formule de l'abominable sortilège du Doloris. Il allait infligé aux deux mangemorts une souffrance inoubliable. Il le savait. Il s'en foutait. Il ressera sa baguette, les yeux presque totalement noirs. Il se passe alors une chose insignifante qui il'arrêta... Le sol avait grincé. En une demi-seconde, il avait décidé d'agir autrement. Ce son avait percuté un souvenir en lui. Une souvenir trop loin enfuit. Ce sol si souvent souillé et pourrit par le temps... Tant de sang... Everett baissa la main. Il transpirait. Jamais il n'avait vécut ça. Que se passait-il ? Perdait-il pied ? Il pose sa paume sur son front. Il était froid. Les détraqueurs et tout le stress de basculer de l'autre côté... Il comprenait.
Déconcerté, le Ministre frappa à terre. L'interrogatoire n'avait pas encore débuter qu'il n'avait déjà plus assez de force pour leur faire subir la pire souffrance de leur vie. Il soupira. Il avait un autre problème maintenant. Son introduction avait été si... parfaite et intriguante. Il leur avait fait tellement peur... En ce moment, il passait surtout pour un idiot. Ou étant donné la situation, plus pour un fou. Complétement rattrapé par sa folie. Heureusement, il lui restait suffisament d'intelligence pour improviser. Il regarda autour de lui, essayant d'attenuer son souffle si rapide. Peut-être qu'utiliser les vieilles méthodes marcherait. Les deux prisonniers devaient être épuisé après tant de temps passé dans leur cellule. Voir même extenuer. Il s'approcha alors Kelsey. Elle, elle devait payer pour l'insolence dont elle avait fait preuve ! Depuis quand les intérrogés pouvaient-ils en plus se permettent de se plaindre ? Elle devrait être heureuse qu'il n'ait pas encore pleinement agit !

Une fois devant elle, il l'examina plus amplement. Vu la consistance de son corps, elle devait être extrémement forte et agile au combat. Pourtant, elle parraissait si fragile. Ses bras maigres descendaient faiblement le long de son dos, débarquant sur des petites hanches brisées par les deux mois, pourtant si long, de son incarcération. Ses cuisses peu courbées et ses jambes si osseuses prouvaient encore qu'elle avait subit les coups rugueux de la fatigue et du froid. Pourtant... Son visage avait beau être salement livide, il était encore étincellant. Marqué de long cernes et de lèvres gercées, ses yeux refletaient son véritable état esprit. D'où lui provenait tout cet espoir ? Dans ses yeux... Il n'y avait aucune défiance, aucune rancune... Juste de la tristesse, de l'espoir. Un pâle espoir, malheureusement pour elle. Et certainement un peu de colère.
Everett, jusqu'alors plutôt compatissant, émis un sourire. Il s'abaissa pour être à sa hauteur. Délicatement, il appuya sur le coup de la jeune femme avec sa baguette. Captant sa respiration hatelante, on aurait dit qu'il tentait vainement de l'étouffer. Plus il avançait, plus il continuait. L'objet semblait s'enfoncer dans la peau de la pauvre coupable... Puis il stoppa.

" - Je te touche... si je veux."

Il retira sa baguette puis leva sa main comme s'il allait la frapper. Finalement, il entendit quelqu'un s'agiter près de lui. Il ricana. Drago bougeait. Il bougeait à peine, mais il bougeait. Ce qui avait visiblement attirer l'attention du Ministre. Il se dirigea vers le jeune homme. Il l'analysa aussi. Le mangemort parraissait si vieux... Sa peau d'un gris peu commun, étirée comme si les instruments de tortures marchaient sur lui continuellement. Ses yeux, injectés de sang, catapultait son manque de sommeil. L'épuisement faisait de lui un squelette. Ses membres si fins, ses cheveux si blancs, ses lèvres bleus... L'héritier devait être celui qui tiendrait le moins longtemps. Autant moralement que physiquement. Mais vu la famille, il mourrait plus à cause que le physique que le morale...
Lucius Malefoy. Son père. Un autre mangemort. Un odieux mangemort. Un lâche. Son fils ne devait pas être mieux. Ni la mère. De toute façon, Drago avait une tête qu'Everett n'aimait pas. Ce n'était pas de chance pour lui.

" - Une objection, Malefoy ?"

Le politicien leva les bras avant de s'avançait brusquement vers son torturé. Il s'aggripa à son épaule droite et s'approcha de son oreille. Personne n'avait besoin d'entendre ce qu'il allait dire.

" - J'estime qu'il serait mieux pour tout le monde que tu me révèle des noms. Sinon je me ferais un plaisir d'interroger ta mère après... Et crois-moi sur parole... Ce que tu vas subir à côté d'elle, ce sera du gâteau."

Il s'éloigna et lui fit un clin d'oeil. Il parada encore quelques minutes, faisant autant son malin qu'il pouvait en être possible, avant de ressortir sa baguette de nulle part. Il l'agita et se tourna, subitement, vers les aurors. Ils l'observaient d'une drôle de façon. Le Ministre leur fit un signe de la tête, afin qu'ils partent. Les aurors se regardèrent. Puis ils décidèrent d'obeir. Les deux membres du Ministère partirent donc, sans faire d'histoire. Chiyu, le membre de l'Ordre, voulut en faire de même. Mais Everett l'arrêta.

" - Pas vous Chiyu. Vous, vous allez assister au spectacle."

Une fois qu'il fut sûr que celui-ci ne sorte pas, il retourna à ses prisonniers. Sa baguette vers eux, il brisa leur chaîne.

" - Je n'ai plus vraiment le temps. Donnez-moi des noms."

Il se tourna une nouvelle fois vers Mizutani, un sourire en coin.

Les gens les plus effrayants ne sont pas les mieux armés ou les plus sanguinaires. Non. Ce sont les fous, parce qu'il n'y a aucune raison à leurs actes ou paroles et qu'ils peuvent feindre une amitié une seconde mais vous planter un couteau dans le dos la suivante. Everett Odd n'était pas sans évoquer à Drago sa tante, la cruelle Bellatrix. Comme elle, il ricanait sans cesse comme si quelqu'un lui racontait des blagues dans sa tête et semblait chroniquement absorbé par ses pensées. Son comportement désordonné pouvait suggérer une sorte de bipolarité qui était inquiétante.
Après avoir joué avec sa baguette comme une majorette moldue, l'homme s'approcha de Kelsey pour la détailler d'une manière qui ne disait rien qui vaille à l'héritier Malefoy. Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre et avait l'impression angoissante que n'importe quoi pouvait se produire à présent. Cela le poussa à se tortiller légèrement sur sa chaise, ce que ne manqua pas le tortionnaire fou.

" - Une objection, Malefoy ?" siffla-t-il avec une pointe de sarcasme.

Abandonnant la demoiselle, le Ministre s'avança vers Drago jusqu'à venir poser la main sur son épaule raidie par la tension de la scène. Puis, il se pencha vers son oreille et y murmura quelque chose qui le mit hors de lui.
AH NON ! On pouvait s'en prendre toutes les personnes du monde, sauf à sa mère adorée ! Le blondinet serra la mâchoire, retenant un rugissement de colère, alors que l'homme s'éloignait de lui en lui adressant un clin d'oeil mal à propos. Nom d'un Abraxan, ce type était dingue ! Ce dernier invita les Aurors à sortir de la pièce et Chiyu à rester pour le "spectacle". Comparaison de très mauvais goût... Le jeune homme tourna la tête vers Kelsey pour partager son ahurissement. C'est à ce moment-là qu'Everett utilisa sa baguette pour briser leur chaine.
Totalement incrédule, Drago battit plusieurs fois des cils pendant qu'il essayait de trouver une raison à cet acte dans sa tête. Voulait-il les tuer en prétendant qu'ils avaient essayé de s'échapper ?

" - Je n'ai plus vraiment le temps. Donnez-moi des noms."

Mais que diable se passait-il ici ? Drago commença à se relever de sa chaise en s'appuyant sur le dossier, histoire de ne pas paraître aussi faible qu'il l'était en réalité. Les sourcils froncés, il répliqua :

_ Vous n'obtiendrez aucun nom de nous. Donnez-nous plutôt le vôtre !

Sa propre voix lui paraissait étrangère et lointaine, comme il était resté silencieux pendant très longtemps. Des jours. Des semaines.
En arrivant ici, il s'était dit qu'il n'aiderait plus jamais les Mangemorts qui l'avaient abandonné et en refusant de donner les noms de ses anciens collègues, c'était moins une manière de les protéger qu'une volonté de ne pas rendre de service au fou qui s'improvisait inquisiteur.
Il y avait quelque chose qui clochait... Pourquoi leur avoir enlevé les chaines ? Pourquoi avoir fait sortir les Aurors ? De quoi voulait-il qu'ils ne soient pas témoins ? De leur mort ? Pire... de leur torture ?

Le coup que Kelsey attendait ne vint pas. L'homme semblait avoir perdu le courage de leur infliger leur punition. Vraiment, il était ... Unique ? Au lieu de leur faire subir la correction qu'il avait du préparé dans son esprit, l'homme s'approcha de Kelsey, et commença à la détailler. De façon vraiment intense. De haut en bas, de bas en haut... On aurait dit un observateur plutôt qu'autre chose et Kelsey se sentit mal à l'aise.
Au bout de quelques minutes de cet observatoire, il posa son regard sur le sien, puis, presque délicatement au début, enfonca sa baguette dans le coup de la jeune femme. Celle ci ne put retenir un léger cri de douleur sur la fin, mais serra la mâchoire, ne voulant pas se courber pour si peu. Elle aurait sans aucun doute à subir pire que cela....

- Je te touche... Si je veux.

Irrésistible envie de meurtre.... Envie de Kelsey se força à garder au fond d'elle même. Ce n'était pas le moment... Lorsque l'homme retira sa baguette, Kelsey poussa un soupir de soulagement, tout en se massant le coup.... Puis vit la main de l'homme levée. Fermant, les yeux, se préparant au coup, elle retint sa respiration... Mais encore une fois, il ne se passa rien. Prudente, Kelsey ouvrit doucement les yeux et se rendit compte avec stupeur que plus personne ne se trouvait devant elle. Abassourdie, la jeune femme comprit que leur bourreau c'était à présent tourné vers Malefoy, qu'il dévisageait lui aussi, comme pour connaître ses secrets les plus intimes.

- Une objection Malefoy ?

Avec une soudaineté vraiment étonnante, l'homme posa ses mains sur les épaules de Drago et lui murmura quelque chose à l'oreille. Kelsey se pencha légèrement, pour essayer d'entendre, mais elle ne perçut rien que son oreille aurait pu déchiffrer. Tout ce qu'elle put constater par la suite ce fut le clin d'oeil que leur bourreau avait fait à Malefoy, avant de continuer à faire son malin pendant quelques minutes. Puis, sans autre prévenance, il fit signe au membre du ministère de sortir. Sauf un, qu'il interpella.

- Pas vous Chiyu. Vous, vous allez assister au spectacle.

Un.. Spectacle ? Quel homme. Kelsey prit le temps, comme elle l'aurait fait d'ordinaire, pour analyser la situation. Un homme qu'ils ne connaissaient pas venait les chercher dans leurs cellule, eux deux, accompagnés de trois personnes. Cet homme n'était pas mangemort, même s'il avait toutes les qualités requises pour en devenir un. Il prenait un malin plaisir à les faire stresser. Il avait du pouvoir. Mais qui était-il ? Comme pour couronner le tout, un geste de baguette et les deux prisonniers se retrouvèrent libérés de leurs chaînes...

- Je n'ai plus vraiment le temps. Donnez-moi des noms.
- Vous n'obtiendrez aucun nom de nous. Donnez-nous plutôt le vôtre !

Se relevant délicatement, Kelsey n'allait pas tenter l'impossible. Elle n'était pas encore assez stupide pour tenter de provoquer ouvertement cet homme, alors qu'elle était désarmée, faible et assez mal pour le coup... Elle jeta donc un regard discret à Drago, essayant de lui faire comprendre qu'il ne devait pas s'enflammer... Pas de suite du moins. Pour sa propre survie...

- Avez-vous vraiment cru que nous vous donnerions quelque chose monsieur... ?

Monsieur qui ?
Comme si son cerveau recommençait petit à petit à fonctionner normalement, Kelsey remarqua un détail, certes sans importance, mais qui la mis tout de même mal à l'aise : il y avait quatre personnes dans la pièce et elle était la seule femme. La pensée lui donna la chair de poule, mais elle l'oublia vite, pour le moment, il y avait mieux à faire...

Quand le ministre s’était tourné vers ses victimes à venir, baguette en main, Chiyu s’était crispé, s’attendant à …. En fait il ne savait pas à quoi s’attendre. L’homme s’était soudainement arrêté comme si une idée soudaine l’avait frappée et avait sembler changer d’idée en commençant par faire comprendre à Kelsey qu’elle n’était pas en position de force et le japonais n’avait pu s’empêcher de faire un pas en avant en voyant la main se lever.
Le jeune homme n’avait aucune pitié pour les deux mangemorts. IL ne les aimait pas et n’aimait pas leurs idées, mais il avait beau estimer qu’en combat, homme ou femme méritaient le même traitement, il n’en restait pas moins que ce que sa grand-mère avait réussi à implanter profondément en lui c’était son sens de l’honneur. Et celui-ci avait du mal à se satisfaire de la situation. Et voir la main se lever sur une femme enchainé avait entrainé ce mouvement instinctif. Les Aurors avaient aussi échangé un regard, abandonnant leur air impassible.
Finalement, le coup n’était pas parti et le ministre avait décidé de changer de cible, murmurant à l’oreille de Malfoy quelque chose que le japonais ne pouvait entendre. Il ne voyait les deux prisonniers que de dos, mais vit les épaules du blondinet se raidir.

Apparemment satisfait de son effet, Odd sembla le savourer en jouant de sa supériorité devant les prisonniers avant de revenir aux trois hommes qui les avaient amenés. Les deux aurors avaient de nouveau échangé un regard et portaient maintenant les yeux sur le ministre qui finit par les congédier. Chiyu soupira intérieurement. Il n’avait aucune idée de savoir ce que quelqu’un dont apparemment la raison vacillait pouvait faire de deux personnes affaiblies par la détention. IL suivait les deux hommes avec qui il était venu et allait fermer la porte derrière lui quand la voix d’Odd retentit de nouveau, l’invitant à rester. Chiyu ferma les yeux quelques secondes, jurant intérieurement toujours en japonais, avant de se retourner vers l’homme qui l’invitait au spectacle. Restait à savoir quel spectacle. Finalement il se retourna et ferma la porte derrière lui, s’enfermant dans une salle avec un fou et deux assassins. Situation idéale avouez le.
Comme une bonne partie de l’Ordre, il avait été incorporé au ministère, et avait besoin du salaire qu’il en recevait. Nana n’était pas en mesure de travailler, se remettant doucement de la bataille de Poudlard, et lui ne pouvait faire la fine bouche. Du moins pour l’instant ne s’était-il rien passé qui lui soit intolérable, même si le stress de chacun était palpable dans la pièce.
Cependant, Odd ne pouvait s’y tromper, le japonais n’était pas franchement ravi de ce « privilège »

- Monsieur ?

Comme si le ministre n’avait pas encore assez fait montre qu’il avait peut être un grain, il détacha soudain les deux mangemorts, leur ôtant leurs chaines tout en posant la question qui lui tenait à cœur. Il voulait des noms.

- Monsieur vous ne devriez peut être pas …

Les deux prisonniers se dressèrent, faisant exploser la bulle de stress en la transformant en pure animosité. Mais le plus bizarre, c’était le sourire que lui avait adressé Everett. Le musicien ne comprenait décidément pas son ministre. Soit ce dernier était fou, soit le japonais n’avait aucun sens politique. Le cumul des deux n’était d’ailleurs pas interdit.

Chiyu n’avait pas attendu. En voyant les mangemorts se lever, il avait sorti sa baguette et était prêt à s’en servir.

- Asseyez-vous !

Et sinon ? On verrait à ce moment la ….

Intrigué par la situation, il les avait regardé réagir l'un aprés l'autre après son geste absurde. La plus étonnante des reactions fut peut-être celle du membre de l'Ordre, Chiyu Mizutani. Il savait éperdument que celui-ci n'approuvait pas ses techniques, bien que reprochables, et pourtant, malgré cela, il avait choisit son camp. Contre les mangemorts. Cela n'était pas étrange. Cela était logique. Mais la seule raison qui devait le pousser à suivre Everett, n'était-ce pas qu'ils se battaient pour détruite le même ennemi ? Et mettre fin, ainsi, au mal qui avait trop longtemps régné ? Chiyu était donc t-il prêt à suivre le Ministère juste pour ça ? Compte tenu du fait que le Ministre était légérement... dérangé ? Ce devait-il, parce qu'ils défendaient la même cause, choisir le camp le moins infâme pour exterminer le camp le plus infâme ? Cela était tout à fait logique. Mais Chiyu était un idiot. Quoiqu'il aurait pu faire comme choix, il serait resté un idiot. Car au moment où il avait accepté la mission que lui a confié son supérieur, il était tombé dans un piège... Chaque choix qu'il ferait, dorénavant, serait décisif. Il ne le savait pas encore. Le politicien le savait déjà.
Il esquissa un sourire malsain. Assis tranquillement sur sa chaise, il regardait les trois personnages. Tous affolés. Il les observait, un par un. Tant de personnes sous son emprise. Il avait... tant... de pouvoir. Après la malheureuse ère Voldemort, il pouvait employer tout les moyens possibles et horribles qu'il fallait pour ramener l'ordre et la tranquillité. S'il voulait, il pourrait les balayer. Tout les trois. Qui irait lui reprocher ? Et pour quelle raison ? Deux mangemorts, ce n'était plus rien. Rien de plus qu'un sac de viande, des fois encore capable de réfléchir. Mais aucune personne ne s'amuserait à les suivre, maintenant. Même plus leurs anciens alliés. Il n'y a guère que si le Lord revenait à la vie que, peut-être, il tenterait leur chance ultime d'abattre leur vengeance... une énième fois... Everett était là pour éviter ça. Chacunes des décisions qu'il prenait, c'était pour proteger le monde Magique. Voilà pourquoi on ne pouvait pas lui reprocher quoi que ce soit. Car en ce moment, il était le seul à pouvoir les sortir de ce merdier...

Son sourire s'effaca, lorsqu'il se releva violemment. Les sourcils froncés, les yeux foudroyants, la baguette à la main...

" - Taisez-vous !", cria t-il dans un accés de colère.

Visiblement mécontent, il pointa sa baguette vers Chiyu. Un éclair bleu s'en échappa quelques secondes après, envoyant la baguette du membre de l'Ordre des mètres plus loin. Sur le même mouvement, il poussa brusquement Drago de son pied, afin qu'il retourne sur sa chaise. Quant à Kelsey, avant qu'elle n'est plus faire quoi que ce soit, il la fit reculer à l'aide d'un autre sort informulé. Une fois les deux mangemorts à leur place et son cher ami asiatique désarmé, il allait pouvoir faire la causette tranquille. Le Ministre ricana. Mais ce n'était plus un rire amusé. C'était un rire réellement mauvais. Il leur avait montré sa puissance. Certes, il n'était pas non plus le plus puissant des Mages Noirs... Ni un grand sorcier. Cela ne voulait pas dire qu'il ne savait pas parfaitement se servir de son arme principale. En tout cas, ils venaient peut-être, et enfin, de le comprendre. De comprendre que, depuis le début, Everett ne jouait que la comédie ! Rien de tout ça pouvait lui procurer du plaisir. Quel plaisir pouvait-il avoir lorsqu'il s'agissait de torturer quelqu'un ? Qu'est-ce qui pouvait bien le satisfaire dans le fait d'infliger une véritable souffrance à un humain ? Il ne torturait pas, non. Avec lui, c'était la vie ou rien. Oter une vie... Ca avait été rendu tellement facile... Les Hommes avaient perfectionner le règne animal, se proclamant eux-même comme étant les plus intelligents. Ils avaient émis une nouvelle idée. Et désormais, il ne faisait que se frapper dessus. Sans arrêt. Quel interêt, sérieusement ? Les Hommes... Quelle bande d'idiot. Ils étaient si inutile. Ils ne comprenaient rien !

Everett, transpirant encore plus qu'avant, frappa sa chaise qui se retrouva propulsée contre un mur. Oui, aussi étonnant que cela puisse parraître, il était misanthrope. Au plus haut point. Sa propre race le dégoûtait... Il la haïssait. Plus que n'importe quoi. Les sorciers, ils n'étaient pas mieux. Ils ne faisaient que confirmer sa pensée.
Le Ministre se retourna. A force de le voir comme ça, ils devaient en avoir marre. Il devait donc conclure, rapidement.

" - Vous voulez savoir mon nom ? Et à quoi cela vous servirait-il ?"

Il haussa ses sourcils, déconcerté. Après tout, que pouvaient-ils en faire ? Et puis... Ils finiraient bien par l'apprendre. Le politicien se frotta le menton puis s'approcha de Chiyu. Il s'était calmé.

" - Tout ce que vous avez besoin de savoir, c'est que je suis celui qui décide tout. Absolument tout. Et vous, Mizutani, allez chercher votre baguette plutôt que de rester planter là à ne rien faire !"

Il s'éloigna du membre de l'Ordre, espérant qu'il allait accomplir cette si rude mission que de récupéré un simple objet... Everett s'interessa donc à ses pseudos-interlocuteurs. Il les regarda dans les yeux. Pas de la même façon que plus tôt. Il ne voulait pas leur faire peur. Il ne voulait pas spécialement leur inspirer confiance non plus. Il voulait juste... qu'ils suivent son autorité, comme tout le monde.

" - Oui, plus généralement, on m'appelle Monsieur le Ministre. Et Kelsey, de toute façon, je ne veux pas que vous me donniez quelque chose. Ce que je veux, c'est autre chose. Et vous torturer ne servirait strictement pas mon but. Donc, j'ai une question pour vous..."

Il s'abaissa. Histoire de se mettre à leur hauteur. Un air compatissant s'afficha sur son visage.

" - Vous voulez sortir d'ici, ou pas ?"

Drago ne fit pas grand cas de Chiyu pointant sa baguette sur lui en lui ordonnant de s'asseoir. Après tout, se prendre un sort de sa part ne devait pas être plus affreux que de s'en prendre un de la part de ce dégénéré qui ondulait devant eux comme s'il était ivre. Quand ce dernier dirigea sa propre baguette contre l'Auror pour envoyer balader la sienne de l'autre coté de la pièce, il ne sut plus que penser (mis à part qu'on confiait vraiment des postes importants à n'importe qui de nos jours - et encore, Drago était loin de se douter à qui il avait affaire). Enfin, il n'eut pas à y réfléchir bien longtemps, étant donné que le fou dangereux lui flanqua un coup de pied pour l'obliger à regagner sa chaise. Il tomba lourdement dessus comme une vulgaire poupée de chiffons, un pantin dont on aurait coupé les fils. Kelsey regagna également son siège, avec un peu plus de douceur toutefois, et Everett se mit à ricaner. L'entendre donnait des sueurs froides.
A quoi est-ce que ça servait toute cette comédie ? Etait-ce une nouvelle approche ? Une nouvelle forme de torture ? C'était diablement efficace... En revanche, l'homme aurait obtenu peut-être plus de résultats s'il avait soumis ses prisonniers aux douleurs qu'infligeaient le sortilège Doloris. Il s'agissait du seul sortilège interdit duquel Drago ne s'était jamais servi. Ses collègues le raillaient parfois pour ça et l'accusaient de faire preuve d'une faiblesse indigne des serviteurs du Seigneur des Ténèbres. Pour se défendre, il arguait qu'il avait toujours quelqu'un de pressé et qu'un bon Avada Kedavra réglait tout aussi bien les problèmes. Évidemment, il mentait.

Le Ministre frappa soudain sa chaise qui se retrouva expulsée contre le mur. Digne d'un schizophrène ! Pourtant, personne n'avait parlé. Quelle était la cause de ce nouvel énervement ? Et, plus angoissant, qui allait en pâtir le premier ?

" - Vous voulez savoir mon nom ? Et à quoi cela vous servirait-il ?"

Oups... Il réagissait à la provocation de Drago. Toutefois, le blondinet n'eut à craindre aucunes représailles. En fait, il obtint même une réponse.

" - Tout ce que vous avez besoin de savoir, c'est que je suis celui qui décide tout. Absolument tout [...] Oui, plus généralement, on m'appelle Monsieur le Ministre."

Pardon ? Mais depuis combien de temps est-ce que les Mangemorts enfermés là en fait ?! Vingt ans ? Combien de temps fallait-il à un fou pour se hisser sur la plus haute marche du commandement du monde de la magie ? Non, sérieusement, cet homme devait plaisanter... Lui, Ministre ? Et pourquoi pas Hagrid vélane du temps qu'on y était ?
La gorge de Drago se serra. S'il représentait la haute autorité et qu'il venait les voir en personne, il avait du se passer quelque chose de grave... Ou il allait se passer quelque chose de grave... Bref, Kelsey et lui étaient dans le crottin d'Abraxan !

Le Ministre à présent calme répondit à Kelsey qu'il ne voulait rien d'eux et leur poser cette simple question :

" - Vous voulez sortir d'ici, ou pas ?"

Il s'était approché d'eux jusqu'à mettre son visage à leur hauteur et le jeune Malefoy aurait juré pouvoir lire de la compassion dans son regard teinté de folie.
Désarçonné, il contracta sa mâchoire et fronça les sourcils en se tournant vers Kelsey pour la consulter tacitement. Puis, il jeta un coup d'oeil à Chiyu pour voir s'il avait réagi. Bon, même si c'était une blague (et ce devait en être une - de mauvais goût à en juger par l'homme qui la prononçait), ça valait peut-être la peine de répondre :

_ Evidemment, souffla-t-il en fixer son regard gris dans celui du Ministre.

S'il avait été plus en forme, il aurait peut-être répondu avec plus d'ironie, du genre : "Non, surtout pas, on adore manger du vomis de dragon et les voisins sont très sympas"...

- Vous voulez savoir mon nom ? Et à quoi cela vous servirait-il ?

- Tout ce que vous avez besoin de savoir, c'est que je suis celui qui décide tout. Absolument tout. Et vous, Mizutani, allez chercher votre baguette plutôt que de rester planter là à ne rien faire !

- Oui, plus généralement, on m'appelle Monsieur le Ministre. Et Kelsey, de toute façon, je ne veux pas que vous me donniez quelque chose. Ce que je veux, c'est autre chose. Et vous torturer ne servirait strictement pas mon but. Donc, j'ai une question pour vous...

- Vous voulez sortir d'ici, ou pas ?

- Evidemment...

- Ce n'est pas que de simples noms que vous attendez. Sinon, vous nous auriez déjà rendu fous de douleurs pour les avoirs...

- Si vous obtenez ce que vous désirez... Nous ferez-vous vraiment sortir... ?

Chiyu ne s’était pas du tout attendu à la suite des événements. Il avait finit par décider que le ministre était complètement fou. Dans un premier temps, le jeune homme avait été enclin a penser que le politicien avait une tactique en tête, mais qu’il préférait ne pas être seul.. La présence d’un membre de l’ordre aurait pu être une certaine marque de confiance, mais le japonais en doutait de plus en plus, pour ne pas dire qu’il en avait barré l’hypothèse au profit d’une autre, à savoir qu’il avait choisi qui resterait à « pouf pouf pouf ce se-ra toi qui re-ste-ra ! »
Le ministre n’avait visiblement aucune stratégie préétablie, et ses réactions laissaient à penser qu’il était guidé par ses émotions et peut être une vague idée fixe. Mais si le japonais avait finit par comprendre que le ministre ne se maitrisait pas tout a fait, il n’aurait jamais songé qu’il retournerait contre lui sa baguette.
Quand le politicien avait libéré les mangemorts, le jeune homme n’avait songé qu’à protéger Odd d’une éventuelle agression des deux captifs ; aussi n’avait il pas vu venir le coup de son propre camp. Le sort avait frappé sa main, délogeant sa baguette qui atterrit en rebondissant sur le mur de salle, finissant sa course en tournoyant rapidement sur le sol de pierre, le laissant une seconde interdit..

Finalement, il n’eut pas besoin de l’encouragement du politicien pour récupérer d’un accio le précieux morceau de bois magique. Le ministre avait soudain semblé retrouver tout son aplomb après avoir envoyé une chaise se fracasser contre le mur et il avait reprit son jeu du seigneur tout puissant, accédant même a la demande des deux prisonniers de se présenter. A dire vrai, l’attitude d’Odd avait été telle que Chiyu n’était pas sur de pouvoir réagir rapidement si Malfoy et Treyscatt se décidaient soudain à lui sauter au cou pour l’étrangler. Après tout, il avait Hyyyyyper mal à la main non ?
Bon ok. Il ne laisserait pas le ministre se faire étrangler par deux mangemorts. Mais en tout état de cause, Everett Odd avait perdu un allié avait perdu un allié, et aussi fou soit il , il ne pouvait l’ignorer. Le jeune homme avait donc gardé sa baguette en main, tant pour réagir à une éventuelle agression des captifs qu’a une nouvelle crise de démence du ministre.

Finalement, il était passé a une autre forme de folie en se penchant vers les mangemorts et en leur demandant tout de go

- Vous voulez sortir d'ici, ou pas ?

Sans surprise, les deux prisonniers avaient trouvé l’idée séduisante. Après tout, qui ne l’aurait pas trouvée séduisante ? et ça inquiétait l’asiatique, sentiment qui se reflétait sur son visage. IL n’aimait pas non plus son air compatissant. D’un autre coté, c’était tout de même un homme politique, même fou, et si les idées se succédaient, Chiyu était persuadé qu’il en avait une en tête en ce moment.

En tout état de cause, si ces trois la faisaient front commun, il se sentirait un peu seul. Il fallait qu’il mette l’Ordre au courant de tout ça. Finalement, l’Ordre du Phénix n’allait peut être pas se mettre a la retraite, mais le musicien n’était pas certain que ce soit une bonne chose.

Il fronça les sourcils, raffermit sa poigne sur sa baguette et attendit. Au besoin, il n’écartait pas l’idée de faire revenir les aurors pour évacuer le politicien avant qu’il ne fasse des bêtises.

- IL vaudrait peut etre mieux remettre ça a plus tard monsieur ...

Mission numéro 2 : Journal Intime d'un Détenu

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