C'était en plein milieu d'après midi. Le Chemin de Traverse était comme à son habitude plein à craquer. Il était difficile de se déplacer sans bousculer quelqu'un ou renverser quelque chose. Avec un pincement au coeur, Eryn pensa que c'était par une journée comme celle-ci que Jackson Peters l'avait fait tomber par terre. Quelques temps après, ils étaient mariés.
Eryn avait quitté Poudlard depuis plusieurs jours maintenant. Bien qu'elle n'ait plus de raison valable pour y rester, la jeune femme ressentait comme un déchirement. Cet endroit était surement le dernier sur terre où elle pouvait se sentir chez elle. Cependant, passer ses nuits à tourner dans les couloirs, invisible et manquer cruellement de sommeil était difficile pour elle. La chasse aux Mangemorts avait définitivement changé sa vie et plus jamais elle ne pourrait se poser en toute sécurité.
Mais si aujourd'hui Eryn se trouvait au Chemin de Traverse ce n'était pas pour y faire du shopping (bien qu'elle passa devant une nouvelle boutique qui attira ses yeux, son coeur, son âme tant les robes en vitrine étaient magnifiques). Il lui fallait un certain nombre d'ingrédients pour ses potions qu'elle avait tendance à râter.
Et pourtant Dieu sait qu'elle avait progressé !
Eryn entra dans la petite boutique. Il y avait des plantes, poudres, insectes et autres choses un peu partout sur les étagères branlantes. Il y avait dans cette pièce une succession d'odeurs en fonction de l'endroit où l'on se trouvait, toutes plus fortes les unes que les autres. Certaines étaient agréables, d'autres beaucoup moins.
Un sorcier plutôt âgé sorti de l'arrière boutique et s'approcha du comptoire.

- Que puis-je faire pour vous ma petite dame ?
- Il me faudrait un flacon de larmes de Phénix, du Mucus de veracrasses, une demi douzaine de plumes d'oies et aussi du Sisymbre.
- Cueilli à la pleine lune ? demanda le vendeur.
- Evidemment ! répliqua Eryn.

Le vieille homme inscrivit sur un papier la commande et fit le tour de la boutique, prenant ici et là les ingrédients désirés. Eryn était exaspérée. Le vendeur agissait avec une lenteur affolante. Elle se reteint de lui lancer un "tu t'actives, papy ?!" quand un homme entra dans la petite boutique, faisant claironner la petite clochette au dessus de la porte.
Eryn jeta par dessus son épaule un regard discrêt au nouvel arrivant. Il était jeune et plutôt élégant. Un frisson la parcourru quand elle repensa à un homme qui avait ce même don de capter l'attention avec charme et subtilité.

- Voici ma petite dame, dit le vendeur en tendant à Eryn un sac en papier.
- Merci, dit-elle en reportant son attention sur le veille homme. Combien je vous dois ?
- Ca vous fera 12 Gallions et 8 noises, ma petite dame, répondit le vendeur timidement.
- 15 gallions ! s'exclama-t-elle. Vous avez augmenté vos prix, n'est-ce pas ?!

L'homme derrière elle sembla s'agiter. Eryn pensa avec colère qu'il n'avait surement pas envie d'attendre qu'elle négocie mais elle s'en fichait royalement.

- Les temps sont difficiles... Pour s'en procurer... Je vous conseille de retirer un ou deux ingrédients.
- Mais je ne peux pas ! J'en ai besoin ! dit-elle exaspérée.

L'homme s'approcha du contoire comme pour passer devant elle.

- Non mais vous permettez ?! s'emporta-t-elle.

Déjà qu'elle devait faire face à la dure réalité de sa rescente pauvreté, cet homme qui visiblement ne l'était pas se permettait d'intervenir. Quel culot !

Eryn fronça les sourcils. Cet homme se permettait de payer pour elle. La jeune femme était divisée entre différentes envies de réaction. Devait-elle accepter ce geste et partir avec les ingrédients si importants ? Réagir avec fierté et lui dire qu'il était hors de question qu'il paye pour elle ? Ou lui en coller une, là, maintenant ?
La troisième option était la plus tentante. Et pourtant, Eryn regarda son sac. Il y avait dedans de quoi faire du Polynectar mais aussi une potion pour soigner ses plaies. Jetant un regard plein de curiosité à l'homme qui se tenait près d'elle, Eryn prit sa décision.
Quand il posa les pièces sur le comptoire, la jeune femme rousse mit sa main sur celle de l'homme pour l'empêcher de donner l'argent au vendeur.
Une telle générosité vu sa condition et ses ennemis actuels n'était pas normal.
Sans le quitter des yeux, elle s'adressa au vendeur.

- Je suis navrée, mais je n'ai pas de quoi payer. Et il est tout simplement hors de question que j'accepte la charité de la part d'un inconnu.

Eryn retira sa main et toujours en le fixant d'un oeil noir, elle rejeta ses cheveux en arrière. Qui était-il ? Un Mangemort à qui elle avait fait du mal et qui essaye de l'amadouer pour mieux la tuer après ? Avec un frisson, Eryn pensa à tous les ennemis qu'elle possédait désormais.

- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle finalement avec agressivité.

Tout dans son regard jusqu'à la façon qu'elle eu de mettre ses mains sur hanches prouvait qu'elle n'était du genre à se laisser marcher sur les pieds. Le vendeur recula lentement, apparement effrayé à l'idée qu'une bagarre éclate dans sa boutique.
Eryn fronça les sourcils.

Eryn serra les poings. Il lui parlait de remettre sa fierté de côté ? Mais pour qui se prenait-il ?! Avançant vers lui d'un air menaçant, Eryn fronça les sourcils.

- Je vous interdit de me parler de fierté. (elle le pointa du doigt) Si vous êtes habitué à ce que les femmes tombent à vos pieds uniquement parce vous sortez votre or ce ne sera pas mon cas ! Non, monsieur ! Je ne vais pas accepter votre SOIT DISANT cadeau et devoir quelque chose à un inconnu ! Je ne suis pas de ces femmes que l'on possède ! Peut être ma fierté me pousse à ne pas accepter mais votre prétention vous pousse à débiter votre or comme Prince !

Eryn sorti les Gallions de son sac et les posa sur le comptoire avec brusquerie et attrappa le petit sac en papier. Sa réaction était démeusurée, elle le savait. Mais sa vie actuelle était bien assez difficile, il ne manquait plus qu'un inconnu vienne lui faire des leçons de morales. Et pourtant, cet argent, elle en avait bien besoin...
Eryn jeta un dernier regard à l'homme qui semblait tendu. Peut être même lui avait-elle fait peur. La jeune femme respira profondément et se tourna vers le vendeur qui lui, n'avait pas bougé d'un pouce.

- Finalement, je vous laisse payer. Après tout, vous semblez ne pas savoir quoi faire de votre argent !

La jeune femme reprit ses Gallions et entreprit de sortir de la boutique. S'il voulait payer, grand bien lui fasse ! Ses ressources étaient bien trop limitées pour qu'elle se permette de les gaspiller. Et puis, qu'il la prenne pour une folle ou pas, elle s'en moquait.
Mais pourquoi voulait-il lui faire plaisir ... ?

Eryn grogna, exaspérée.
Il était sur les nerfs et distribuait son argent. C'était surement toujours mieux qu'elle, qui agressait tout le monde à tout va...
Une main sur le front et l'autre sur la taille, elle respira comme à chaque fois qu'elle voulait se calmer, reprendre le contrôle de ses émotions trop souvent incontrôlées.
Contrairement à ce qu'elle aurait pu croire, l'homme s'excusa. Il prit des airs de chien battu qui aurait pu être convainquant si il ne l'avait tout de suite invitée au restaurant. Totalement surprise, Eryn cligna des yeux. Soudain, elle eu l'air d'une adolescente invitée par un garçon si fabuleux qu'elle n'avait jamais osé en rêver.

- P...Pardon ?! dit-elle toujours aussi confuse. (elle croisa les bras et fronça les sourcils) Je viens de vous agrésser et tout ce que vous trouvez à faire est de m'inviter au restaurant ? Je vous ai dit que je n'acceptais pas les cadeaux ! Pourquoi accepter un repas ? (elle éclata de rire, ne semblant pas y croire) Que me voulez-vous ?

C'était à ne plus rien y comprendre. Cet homme ne devait surement pas réagir comme un être humain normal. Oui, ça ne pouvait être que ça. Encore, la curiosité l'aurait poussée à le suivre car même si c'est homme s'était averé être un Mangemort, au moins elle aurait obtenu un délicieux repas et un bon combat. Mais lui... Qui était-il ? Pourquoi une telle invitation ?
Eryn perdit son sourire. La vérité était là. Evidente.

- Je... n'accepte pas ce genre d'invitation, dit-elle en baissant les yeux au sol. C'est trop... tôt.

D'un geste nerveux, Eryn toucha sa bague.
Jackson était encore si présent dans sa vie malgré sa mort qu'elle ne serait pas surprise de le voir apparaître dans la boutique.

Eryn hocha la tête.

- Veuve, dit-elle simplement.

Elle avait l'impression ces derniers temps de ne faire que de dire qu'elle était veuve. Jamais sa bague n'avait attiré les regards.
Elle observa l'homme qui se trouvait face à elle. Il parraissait satisfait. Avec un pincement au coeur, Eryn comprit que si elle acceptait d'aller dîner avec lui, ce serait comme sortir de son deuil. Cette idée la terrifiait. Mais dans un sens, dîner en compagnie de quelqu'un, échanger une conversation agréable ferait-il d'elle une femme infigne de son époux mort ? N'avait-elle pas prouvé pendant plus d'un an à risquer sa vie, à toucher la mort du bout des doigts que son amour pour Jackson n'avait aucune limite, aujourd'hui encore ?
Avec un sursaut de défit, Eryn répondit.

- Soit, j'accepte. Au fait, je m'apelle Peters. Eryn Peters. Enchantée.

Refusant de réfléchir à son choix, la jeune femme passa devant pour sortir de la boutique, suivie de près par l'élégant monsieur.

- Où allons-nous désormais ? demanda-t-elle finalement.

Il fallait qu'ils bougent, ne pas rester sur place l'empêcherait de réfléchir et de regretter son choix. Avec une pointe d'amusement, Eryn senti que l'homme était un séducteur.
Il allait alors avoir affaire à un mur...

Dante Luciano Di Dinozzo.
Italien.
La jeune femme n'avoua pas qu'elle trouvait son nom très beau.
Soudain son Elfe de Maison apparut. Apparement Di Dinozzo ne souhaitait pas s'encombrer du paquet qu'il possédait. Eryn ne fut pas surprise. Après tout, il était riche. Avoir un Elfe de Maison dans ces cas là parraît presque banal.
Le Cent'or. Eryn connaissait ce restaurant. Pas parce qu'elle y était déjà allée, non. Mais plutôt parce qu'elle savait que jamais elle ne pourrait y mettre les pieds.
Docile et pourtant toujours sur ses gardes, elle le suivit parmi la foule. Son coeur se mit à battre plus vite quand elle comprit où il l'emmenait.
La fameuse boutique devant laquelle elle était passée un peu plus tôt et qu'elle avait refuser de regarder plus que quelques secondes.

- Je... Non...

Eryn n'ajouta rien. Dante allait de surprise en surprise, apparement décidé à la couvrir de cadeaux. Elle ne pouvait pas accepter ! Et pourtant...
Eryn souria timidement. Il l'avait coincée. La jeune femme se retint de lui lancer une réplique sarcastique à la figure. C'est vrai ! On ne peut pas être toujours parfaitement élégante lorsque l'on chasse des Mangemorts et que l'on valse avec la mort !
D'un pas presque timide elle entra dans la boutique.
Ce fut comme si elle s'était trouvée dans Pretty Woman, un film moldu. Elle était en compagnie d'un homme riche et généreux qui allait la transformer en princesse. A cette idée elle se senti rougir. Eryn ne pouvait pas accepter, c'était bien trop cher et inutile ! Pourquoi autant dépenser ?

- Bonjour ! Que puis-je faire pour vous ? demanda la vendeuse.

Eryn n'osa pas parler, laissant le loisir à Dante d'expliquer ce qu'il recherchait. Apparement le repas serait sous le signe de l'élégance. La jeune femme rousse se senti rougir à l'idée de renoncer aussi facilement à ses principes. Mais les robes étaient vraiment superbes...

- Je vois, dit la vendeuse. Si vous voulez bien me suivre nous allons procéder aux essayages. Peut être Monsieur veut-il venir ?

Tendue Eryn suivit la vendeuse. Elle avait l'impression d'être à nouveau adolescente, se préparant pour un rendez-vous. Cette idée lui plaisait qu'à moitié. Elle attendit quelques minutes assise, mal à l'aise, sur un élégant fauteuil en compagnie de Dante tandis que la vendeuse revint avec un certain nombre de robes. En les voyant, Eryn perdit définitivement l'envie de résister.

- Si vous voulez bien, l'invita la vendeuse en tirant le rideau d'une cabine d'essayage.

L'endroit était spacieux. Sur des ceintres il y avait les différentes robes sélectionnées par la vendeuse. Eryn n'osa pas y toucher tant elle les trouvait superbes. Elle remarqua avec un petit sourire qu'il y avait un ensemble de couleurs chaudes, en accord avec ses cheveux et son tein. Une seule était verte bouteille. Sans même la regarder de plus près, Eryn la mit de côté. Cette robe lui rappelait trop celle offerte par Smith.
Lentement, elle se déshabilla et passa la première robe.
Elle était d'un bordeau très foncé. De la soie. Eryn savoura la sensation de féminité qu'elle ressentait dans le magnifique vêtement. La robe dessinait la moindre courbe de son corps et dévoilait une bonne partie de ses épaules. Elle frôlait le sol avec élégance. La jeune femme sorti et se montra face à Dante qui l'observait d'un oeil critique. Sentant ses joues rougir elle ne dit rien.

- Très belle. Madame, vous avez un corps de rêve et cette robe le prouve, dit la vendeuse. Qu'en pensez-vous monsieur ?

Eryn attendit qu'il réponde. Pendant qu'il jugeait si la robe était assez bien elle se regardait un miroir. Elle se sentait plus femme que jamais et cette idée la mettait mal à l'aise.

Eryn décrocha ses yeux du miroir. Il semblait perturbé et cette idée l'amusait presque. D'un air pensif, Eryn regarda à nouveau sa robe. Elle était magnifique, c'était certain, mais il manquait quelque chose.

- Je vais en essayer une autre, dit-elle finalement à la vendeuse.

Eryn retourna dans la spacieuse cabine et n'en ressorti pas avant un moment. Il fallait choisir entre toutes ces merveilles, mais laquelle ? La jeune femme essaya encore trois autres robes. Une couleur chocolat, magnifique. Une couleur ivoire qui lui donnait des airs de Déesse greque. Puis une noire.
Dès l'instant qu'Eryn la mit, elle comprit que cette robe avait été créée pour elle. C'était surement la plus belle de tout le magasin et - quoi qu'en pense Dante - elle deviendrait la sienne.
La jeune femme rousse tira le rideau et se montra à nouveau à Dante. La robe était très moulante - presque toutes l'étaient - et ne dévoilait rien de son corps. Le col était très haut et les manches couvraient ses poigners. La robe tombait au sol en une longue traine d'encre noire. Eryn tourna, dévoilant alors ce qui faisait tout le charme du vêtement. La robe était en effet attaché en haut de la nuque par une fine ficelle mais dévoilà à partir de là tout le dos de la jeune femme jusqu'à sa chute de rein.
C'était tout simplement magnifique.
Eryn s'observa dans l'un des nombreux mirroirs, n'osant y croire. Elle touchait du bout des doigts cette robe qui devint à ses yeux aussi précieuse qu'une relique.

- Une vraie merveille ! intervint la vendeuse. Vous permettez ? (elle leva sa baguette et les cheveux d'Eryn s'attachèrent en un élégant chignon légèrement négligé) Voilà qui est mieux. Cette robe est faite pour vous.

La vendeuse arrangea la traine au sol et tendit à Eryn un long voile de fourrure noire.

- De quoi vous protéger du froid, dit-elle avec un sourire. Qu'en pense Monsieur ?

Eryn leva les yeux vers Dante. Elle regretta. Etre regardée ainsi par un homme la mettait mal à l'aise et pourtant, maintenant qu'elle avait cette robe sur le dos, comment la retirer ?

Eryn n'osa regarder Di Dinozzo dans les yeux. Il la trouvait belle et elle n'avait pas besoin de mot pour le comprendre. C'était gênant.
Eryn retourna en cabine où la vendeuse lui donna un sac à main assorti ainsi qu'une paire de chaussures à hauts talons parfaitement élégantes. Eryn jeta un sort à son sac afin qu'il s'agrandisse à l'intérieur et y mit ses ingrédients ainsi que ses vêtements.
Quand elle ressorti de la cabine, Dante avait déjà payé. La jeune femme fut soudain prise de vertiges. Que faisait-elle ici ? Pourquoi accepter un dîner ? En y pensant, plus elle laissait de liberté à Dinozzo plus il devenait extravagant. Et dire que tout avait commencé avec 15 Gallions... Eryn chassa ces pensées de sa tête. Ce soir, pour la première fois depuis plus d'un an, elle faisait une pause. Oui, appelons ça une pause. Elle ne flirtait pas loin de là.
Ils sortirent de la boutique silencieusement. La jeune femme rousse n'osait pas parler intimidée par tant de luxe et presque honteuse.
Elle saisit le bras de Dante avec douceur, évitant de le regarder. Ses joues se mirent à rougir inutillement. C'était agréable pour une fois d'être avec quelqu'un qui désire prendre soin de vous et vous faire plaisir. Ceci faisait-il d'elle une offence à la mémoire de Jackson ?
Ils arrivèrent quelques secondes plus tard devant le Cent'or. Eryn tenta de ne pas avoir l'air trop émerveillée mais c'était difficile. Une fois à l'intérrieur, presques tous les regards étaient tournés vers eux. Gênée, la jeune femme tenta de ne pas y faire attention mais c'était difficile. Il faut dire que ce soir là, Dante et Eryn avait l'air d'un couple tout droit sorti de Hollywood, totalement glamour.
Quand ils entrèrent dans la salle, Eryn trouva l'endroit encore plus magnifique qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Il y avait des lumières partout et au bout d'un instant, elle remarqua que certaines étaient des fées. Malgré elle, la jeune femme rousse leva les yeux vers Dante et lui souriat. Ce dernier, avec élégance, tira sa chaise afin de l'inviter à s'asseoir. Eryn s'exécuta en prennant soin de ne pas laisser sa longue traine dans le passage.
Un serveur vint prendre la commande. Eryn ne savait que choisir. En réalité, elle n'avait pas très faim...

- Je prendrai la salade Niçoise, dit-elle. Je ne prendrai pas de vin.

Toujours aussi intimidée, Eryn regarda partout sauf Dante car elle savait pertinament ce qu'il était en train d'observer...

Les plats arrivèrent et ce fut là que tout commença à dégénerer.
Alors qu'Eryn commençait à peine à envisager de s'amuser, Dante comit une grave erreur. En était-ce une ? Le jeune homme dévoila par ce qui semblait être un accident sa Marque des Ténèbres. Le coeur d'Eryn cessa de battre.
Elle ne parvint plus à décrocher son regard du poigner gauche de l'homme. En temps normal, son premier réflexe aurait été de lui sauter dessus et de l'attaquer mais cette fois-ci, elle en était tout simplement incapable.
Di Dinozzo eu d'ailleurs une réaction particulièrement surprenante. Il s'excusa. Jamais Eryn n'avait rencontré de Mangemort désolé de l'être et pourtant lui l'était.
Avant que son cerveau se remette en marche, qu'elle puisse surmonter le choc de sa stupidité, Di Dinozzo avait payé et transplané, la laissant seule derrière lui.
Fonctionnant au ralenti, Eryn resta quelques minutes assise à cette table, immobile. Finalement elle se leva avec toujours cette même lenteur due au choc. Une fois dehors, elle transplana jusque dans la grande rue de Pré au Lard. Aux Trois Balais, il restait encore pas mal de clients qui tous la dévisagèrent lorsqu'elle traverça la pièce pour rejoindre les chambres. Etait-ce parce que ce soir Eryn était d'une élégance rare ou parce que son visage paraissait dévasté ?
Avec l'impression que chacun de ses pas necessitaient une force surhumaine, Eryn arriva jusqu'à la porte de sa chambre, entra et referma derrière elle.
Une fois dedans, elle craqua.
Dans une soudaine crise d'angoisse, Eryn se mit à pleurer et trembler, essayant d'enlever sa robe comme si elle lui brûlait la peau. Entre ses sanglots elle poussait des cris, dévastée par la douleur, la rage et la honte. La jeune femme rousse jeta le vêtement dans un coin de la pièce et se retrouva en sous-vêtements au sol. Elle avait essayé de tourner le dos à Jackson une seule fois, et elle avait été punie. Sa crise d'angoisse était telle qu'Eryn griffa son corps impure et s'arracha les cheveux, tremblante et pleurant toutes les larmes de son corps.
La honte était trop forte, la peine insurmontable.
Eryn poussa un hurlement et se roula en boule.
Quelques secondes plus tard, Rosemerta entrait dans la pièce totalement paniquée et prit la jeune femme dans ses bras après l'avoir couverte d'une cape. Eryn resta un long moment à pleurer.
Elle avait été punie.