C'était la fin. Mais, pas une "happy end" comme on en voit dans les films. C'était tout l'inverse. En fait, c'était la fin du bonheur sans vraiment sans rendre compte à ce moment-là. La magnifique robe de Jullie était maintenant pire qu'au début, et même les tentatives de James sur le tissu ne faisaient pas effet. Au contraire, sentir ce contact la congela sur place, le geste était trop intentionné pour elle. Le regard dans le vide, elle ne bougea pas et ne sembla reprendre connaissance que quand James lui tendit son mouchoir. Elle ne s'aperçut pas pour autant que celui-ci était orné du blason de Sainte-Mangouste et heureusement! Sinon, elle en aurait déduit qu'il était bien plus âgé qu'elle, même si cela n'aurait pas été une surprise.

« Alors elle part cette tâche ? »

Si elle avait eu un verre sous la main, une chose est certaine, elle lui aurait lancé violemment à la figure. Lui, était tranquille au bar pendant que la jeune fille se battait encore et toujours avec sa robe qui, vu la tache, n'en était plus vraiment une à présent. D'un autre coté, c'est vrai qu'il avait déjà voulu l'aider et que ca tentative avait été du genre infructueuse, mais le voir descendre une nouvelle gorgé de Whisky Pur Feu, elle trouvait cela presque déplacé.

Le verre du jeune homme fut vite vide, et après avoir bataillé une dernière fois avec le mouchoir, elle le lui tendit d'une main mal-assuré. Elle n'osait plus lever les yeux vers lui tellement la honte et la colère l'avait submergé. Tout cela ne pouvait arriver qu'à elle, et elle se disait maintenant comprendre pourquoi ses parents la détestait autant... Qui voudrait bien d'une fille capricieuse, étourdi et mal dans sa peau sérieusement ? Oui, personne.

« Enfin vous êtes ravissante quand même.. »

Elle relava les yeux finalement, touchée pas le compliment du jeune homme. Elle n'y croyait pas pour autant, il avait trop bu, c'est tout. Seul une personne ivre pouvait dire de telles choses si directement, même si cela pouvait être vrai. C'est bien connu, avouer quelque chose est toujours difficile, on ne sait jamais comment mettre tel ou tel mot gentil dans sa phrase. La vie est remplie d'hypocrisie, direct ou indirecte qu'importe ! Le tout est que rien n'est vrai. Enfin une nouvelle fois, cela, c'était Jullie qui le pensait et peut-être que ce n'était pas totalement vrai.

Les yeux de James semblaient porter ceux de la demoiselle. Elle était scotchée devant un tel regard, de telles expressions... c'était fascinant ! Mais ce moment ne dura que quelques petites secondes, bien qu'agréables. Détachant légèrement son regard, le jeune homme tendit sa main à Jullie en lançant un coup d'œil à la piste de danse. La musique n'avait plus grand-chose à voir avec le slow de tout à l'heure, le rythme était plus rapide et donnait plus envie de danser avec quelqu'un que l'on ne connaissait pas énormément. Elle lui lança un léger sourire tout en prenant sa main qui la tirait plus ou moins entre les couples.

Les valses n'était pas vraiment son truc, mais elle en connaissait largement le B.A-BA, c'était le principal. Elle n'osait pas vraiment faire le premier pas, dans tous les sens du terme, mais se décida finalement. Un de ses bras, celui dont la main n'était pas dans celle de James, passa sur les épaules de celui-ci, qui en profita pour passer sa main dans le dos de Jullie, comme l'indiquer la danse. Tous les deux n'étaient pas spécialement rapprochés l'un de l'autre, pourtant, on ne peut pas vraiment dire qu'ils étaient très éloignés non plus.

« J'espère sincèrement que vous ne tenez pas particulièrement à vos pieds, sinon vous êtes mal fichu. »

Oui, car bien qu'elle "connaisse" cette danse, savoir la faire était tout autre chose! Elle n'avait de plus pas grande occasion de s'entrainer alors, il fallait être du genre compréhensif pour l'occasion.

Peut-être était-ce plus l’alcool qui avait parlé quand il avait proposé à Jullie d’aller danser en silence, sur une impulsion subite, en tout cas il était sur d’une chose : il regrettait de lui avoir proposé au moment même où ils arrivèrent sur la piste de danse. Il n’était pas malade – pas encore du moins – et il arrivait encore à marcher sans tituber, mais pourtant il avait affreusement peur de faire une gaffe, il fallait dire qu’il était du genre assez piètre comme danseur et qu’à chaque fois qu’il avait essayé quoique ce soit de ce côté-là, ça avait été un désastre. Il se souvenait encore parfaitement bien du jour où il avait faillit rendre borgne sa partenaire de danse… Pitié ne demandez pas comment il s’y était pris, c’était franchement humiliant et le pauvre James n’avait pas spécialement envie de s’en rappeler. Aussi il chassa ces mauvais souvenirs de sa tête et commença à danser comme il l’avait proposé à la jeune femme, Jullie…

Il passa doucement sa main libre dans le dos de celle-ci tandis que Jullie posait la sienne sur l’épaule de James. Il lui lança un sourire plus rassurant que lui-même n’était rassuré, essayant de lui transmettre un sentiment de confiance qu’il était bien loin d’éprouver. Finalement ils commencèrent à danser, tranquillement, même si la musique était pour le moins animée. Mais James préférait y aller doucement, parce qu’avec ses deux pieds gauches et surtout les quelques verres de whisky pur feu qu’il avait déjà bu, ce simple divertissement pourrait très vite devenir plus un tour de force qu’autre chose. Et il n’avait pas envie de gâcher cette soirée, il aimait bien cette fameuse Jullie et pour la première fois depuis bien bien longtemps, il passait une bonne soirée, il s’amusait, et il ne passait pas son temps libre à travailler. Mine de rien, c’était agréable, alors il essaya de nouveau de chasser de son esprit tout ce qu’il pouvait y avoir de désagréable ou de rabat-joie, et plongea à nouveau ses yeux dans ceux de Jullie. C’était bien vrai qu’elle avait des yeux magnifiques, et à chaque fois il l’avait l’impression de se noyer dans son regard. Ils étaient hypnotiques, elle était hypnotique.

Finalement les minutes passèrent tranquillement, sans aucun incident à signaler à première vue. James ne pouvait pas s’empêcher de sourire et ses lèvres s’étiraient continuellement sans qu’il réussisse à les en empêcher. Ça faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas prit une soirée bien à lui pour se détendre et s’amuser qu’il aurait tout donné pour que la soirée dure encore longtemps, surtout si Jullie voulait bien rester un peu plus longtemps avec lui. C’était étrange, pourtant ils ne s’étaient pas dit grand-chose, et il ne connaissait franchement que son nom, mais il l’appréciait. Certains psychologues pourraient chercher une explication dans le fait qu’elle lui fasse à sa mère, ou encore qu’il associait sa première soirée d’amusement depuis longtemps avec la jeune femme et que cette impression qu’il ressentait venait de là. D’autres, plus romantiques diraient que c’était de l’amour. Mais James ne croyait ni à l’un ni à l’autre. Il savait que c’était plutôt une sorte de connexion étrange, sans être de l’amour, juste le fait que sans se connaître vraiment, ils savaient qu’ils s’entendraient bien. Enfin il secoua légèrement la tête en se disant que c’était ridicule de penser à tout ça et mis ces réflexions sur le compte de l’alcool.

« Non ça ira, vous pouvez marcher sur mes pieds autant que vous voulez, ils ne me servent pas à grand-chose. Enfin à part à marcher et garder l’équilibre »

Ok, alerte rouge, là c’était l’alcool qui commençait à parler pour lui et il s’en rendait bien compte, sans pour autant réussir à y remédier. Ce que c’était frustrant comme situation, en tout cas il résolut d’arrêter de boire pour un temps, sinon il allait finir par débiter encore plus d’âneries et il n’y tenait pas vraiment. Il allait juste attendre que ce sentiment passe. En attendant, il s’était légèrement mordu la lèvre pour essayer de chasser sa gêne, en vain. Il demanda donc, sur le ton de la conversation, le plus naturellement du monde, continuant à danser au rythme de la musique dans la Grande Salle :

« Au fait… Jullie… Vous faites quoi dans la vie ? »

Bien sur il ne se rendait pas compte qu’elle n’était encore qu’une élève à Poudlard, et il croyait tellement dur comme fer qu’elle était adulte, qu’il ne s’imaginait pas du tout que la question pourrait être gênante. Lui il essayait juste de faire plus ample connaissance, ça n’avait rien de méchant.

(Je ne savais pas ce que tu avais prévu, alors j'ai fait ce que j'ai pu )

Les minutes passaient et pourtant, rien ne semblait perturber les deux jeunes gens. Le temps qui avait pu paraître si long à Jullie depuis plus de six mois maintenant, semblait être revenu à la normale. Les secondes étaient vraiment des secondes, les minutes ne ressemblaient plus à des heures et celles-ci n’avait plus rien de l’éternité. La musique continuait, résonnant au passage dans la tête de Jullie qui avait un malin plaisir à regarder les yeux de son cavalier. Le bleu qui entourait ses pupilles semblait calme et posé, comme si rien ne pouvait les pénétrer. Cela en était fascinant, et presque incroyable. Soit dit en passant, nous appellerions plutôt cela, l’effet James…

« Non ça ira, vous pouvez marcher sur mes pieds autant que vous voulez, ils ne me servent pas à grand-chose. Enfin à part à marcher et garder l’équilibre »

Marcher ? Garder l’équilibre ? Pourtant, n’avait-il pas sous entendu il y a quelques minutes que ses deux activités les plus simple n’était pas vraiment les deux choses où il était des meilleurs ? Elle en ria quelques instants avant de remarquer que James sembler regretter ce qu’il venait de dire en se mordant une lèvre… Il n’y avait pas de quoi pourtant, et machinalement elle lui sourit. En plus d’être une façon peut être inutile pour le réconforter, c’était totalement sincère. Elle était heureuse pour la première fois depuis longtemps et profitait sans vraiment s’en rendre compte de l’instant présent. James ne semblait pas pour autant se détendre, préférant engager la conversation à ses gros risques et périls.

« Au fait… Jullie… Vous faites quoi dans la vie ? »

Et là, c’était le début de la fin comme on dit. Pourquoi fallait-il vraiment toujours en venir à ses questions qui finalement, ne servaient à rien ? Qui êtes-vous ? Que faites-vous ? Quel âge avez-vous ? Où êtes-vous ? La réaction de Jullie ne se fit pas attendre, sa tête se baissa vers ses pieds, le regard vide. Ses mains semblaient pétrifiées même si elle lutait pour bouger. Mais, ses membres ne suivaient plus son cerveau et le seul moyen était de lui répondre. « Moi ? Et bien, je suis en 5ème année à Gryffondor ! Même que mes notes sont misérables et que si j’arrive à avoir mes ASPICS, les crapauds auront des ailes… Et vous ? » Non, cela ne pouvez pas être sérieux. Pourtant, elle ne voulait pas plus mentir, elle l’avait fait avec déjà trop de personne de son entourage ou non.

Elle essaya de se détendre, de penser à quelque chose d’heureux. Sauf que rien de lui ne vint à l’esprit et seul des souvenirs dont elle lutait chaque jour pour les oublier. La seule réaction qu’elle eut est de s’éloigner un peu de son cavalier, en lâchant ses pieds du regard. Elle n’osait pas pour autant regarder le jeune homme dans les yeux, et préféra regarder dans le vide les autres couples. Il fallait pour autant lui répondre, et elle prononça difficilement les premiers mots qui lui vinrent à la bouche.

« Rien qui ne mérite vraiment d’en parler. Et… et vous ? »

Elle avait sans doute évité de peut la catastrophe mais, son comportement avait sans doute parût bizarre au jeune homme. Il était trop tard pour reculer maintenant, la seule chose qu’elle pouvait faire maintenant, c’était qu’en fonction de la réponse du jeune homme elle lui demande plus d’explications et qu’elle n’est pas besoin d’approfondir plus sur sa situation à elle. Jullie ne savait pas vraiment se quelle espérait mais elle allait certainement droit dans un mur. Après tout, une fois de plus ou de moins vous allez me dire…

Quand James lui avait demandé ce qu’elle faisait dans la vie, Jullie avait aussitôt baissé les yeux vers ses chaussures et s’était un peu écartée de lui. Les yeux du jeune homme s’écarquillèrent légèrement en voyant une telle réaction. Quoi ? Que pouvait-elle bien faire dans la vie dont elle semblait avoir si honte ou dont elle ne voulait visiblement pas parler ? Enfin de toute évidence il avait posé la question qui fâche et il se mordit derechef la lèvre en se rendant compte qu’il faisait de nouveau tout de travers. Mais il n’y pouvait rien, il ne pouvait pas deviner après tout que la question aurait quelque chose d’embarrassant pour la jeune femme. Enfin, il attendit en silence la réponse de la jeune femme, mais elle semblait à présent profondément absorbée dans l’étude des autres couples de la salle qui dansaient à côté d’eux.

Visiblement elle n’avait vraiment, mais vraiment pas envie d’en parler pour garder le silence comme ça. James se sentait un peu désolé d’avoir posé la question désormais mais il ne pensait pas que de la retirer maintenant serait mieux et moins embarrassant, autant pour elle que pour lui d’ailleurs. Il détourna lui aussi à son tour légèrement le regard et admira longuement les magnifiques décorations de la salle. Ce silence le gênait, mais heureusement il fut bientôt rompu, au moment même où James allait se résoudre à s’excuser et à lui demander de faire comme s’il n’avait rien demandé.

Lui ? Elle ne voulait pas parler d’elle mais visiblement elle voulait en savoir plus sur lui. Il ne savait pas franchement s’il devait le prendre pour un compliment ou pas, en tout cas une chose était sure, s’il avait été un tout petit peu plus sobre, il serait déjà partie dans l’une de ses interminables réflexions pour essayer de trouver pourquoi Jullie n’avait pas voulu répondre. Et il y aurait probablement passé toute la soirée, sans obtenir de réponse bien sur, vu qu’il n’aurait pas osé reposer la question. Heureusement pour lui – et pour elle – donc, il n’avait déjà plus les idées très claires et il avait plus envie de profiter de la soirée en ce moment même que de se prendre la tête avec des questions qui resteraient probablement sans réponse pour un moment.

« Moi ? Eh bien je suis médicomage à Ste Mangouste depuis quelques années. J’adore mon métier, c’est une vraie passion d’aider les gens vous savez… »

Il avait recommencé à regarder Jullie quand elle avait daigné lui adresser la parole et il put donc observer en direct live la réaction de la jeune femme. Il fut de nouveau un peu surpris en voyant sa réaction, visiblement ce n’était pas exactement ce qu’elle attendait. Quoi ? Elle n’aimait pas les médicomages ? . Dans tous les cas la musique vint à changer encore, mais pour se faire encore plus lente et romantique que la précédente. James n’avait à présent plus du tout envie d’arrêter de danser, probablement était-ce l’alcool qui parlait pour lui, et aussi le fait que sa partenaire soit pour la moins charmante…

En tout cas James lança un regard amusé à Jullie tandis qu’un léger sourire charmeur se formait sur ses lèvres sans qu’il ne réussisse à l’en empêcher. C’était plus une invitation à continuer à danser qu’autre chose et ne voyant pas que la jeune femme refusait catégoriquement, il se rapprocha à nouveau d’elle et posa de nouveau sa main autour de sa taille, prenant dans l’autre la main de Jullie. Il commença à tourner doucement au rythme de la musique, sans dire un mot. Il perdait peu à peu la notion de la réalité, et encore une fois c’était à moitié à cause de l’alcool qui se propageait dans son sang et moitié à cause des yeux de la jeune femme dans lesquelles il ne cessait de se noyer.

« Je ne vois pas pourquoi vous vous inquiétiez pour mes pieds… Vous dansez merveilleusement bien. »

Et voilà que l’alcool lui faisait dire des choses gnan-gnan, ou alors c’était qu’il était un peu sous la charme. Allez savoir. Dans tous les cas un nouveau sourire dont il avait le secret se dessina sur ses lèvres tandis qu’il continuait à danser. Il lâcha doucement la main de la jeune femme quelques instants et vint replacer derrière son oreille une mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux, caressant au passage légèrement sa joue. Il avait l’impression que ses pieds ne touchaient plus Terre et qu’il ne faisait qu’effleurer la réalité depuis tout à l’heure. C’était agréable comme sensation à vrai dire, surtout pour quelqu’un comme lui qui n’en avait absolument pas l’habitude. En effet, en tant qu’accro au boulot, il avait rarement l’occasion de passer ce genre de moments en soirée, et pour la première fois depuis des années, il se rendait compte que ça lui manquait un peu…

Dans tous les cas il reprit doucement la main de la jeune femme en souriant à nouveau, pour une fois sans rougir de ce qu’il avait fait. Mais il n’avait plus assez conscience de ce qu’il se passait et de ce qu’il faisait pour rougir d’autre chose que de la chaleur de la salle. La musique sur laquelle ils dansaient depuis tout à l’heure s’arrêta et une autre dans le même style lui succéda et il jeta un coup d’œil à la jeune femme pour lui demander du regard ce qu’elle voulait faire, ne voulant pas gâcher ce moment en parlant.

(Mais non Encore désolée pour le temps de réponse >< Et j'espère que la réponse t'ira ^^')

La soirée avait si bien débuté… pourquoi fallait-il donc toujours s’attarder sur des détails tels que l’âge, le métier, situation familiale et compagnie ? C’était tout simplement la fin d’un merveilleux rêve, celui où enfin, on ne jugerait pas quelqu’un par son âge. Surtout quand la personne que cela peut arranger est en face d’une personne majeure depuis nombre d’année et quelle, en est encore au stade de vivre à Poudlard, et certainement pas en dernière année qui plus est !

Même avec de nombreux verres d’alcool dans le sang, James n’était pas idiot. Toujours la tête dans ses pieds, Jullie savait très bien que son interlocuteur trouverait douteux le comportement et surtout la réponse de la demoiselle ! Rien que pas une telle réaction, on aurait pu dire que la rouge et or n’avait rien d’une adulte, même si elle voulait le paraitre. A vouloir mentir, on se perdait toujours dans son propre jeu, quoi que l’on pense, quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse. La dure vie du de la mythomanie en quelques sortes si vous voulez…

« Moi ? Eh bien je suis médicomage à Ste Mangouste depuis quelques années. J’adore mon métier, c’est une vraie passion d’aider les gens vous savez… »

Son cœur prit une pause de quelques secondes. Ce n’était pas le fait de danser avec un médicomage qui avait fait un tel effet à son cœur au contraire ! Elle pouvait toujours faire semblant de s’évanouir pour qu’il exerce sa profession sur elle ( :arrow: ), et là son cœur se serait plus emballé qu’autre chose se qui aurait trahit sa couverture de testeuse… (Non, je ne prends pas mes fantasmes pour de la réalité, je vous assure :star: )Mais la raison d’un arrêt si brutal du cœur était du la partie de la phrase de James concernant son métier qu’il pratiquait depuis quelques années . En général, quand cela ne fait pas longtemps qu’on est dans le métier, on précise le nombre. Un an, deux ans, trois ans… Mais, quand cela encore plus longtemps, on ne s’embête plus à préciser et on opte pour des termes comme « quelques années », « depuis de nombreuses années » voir si le métier et affreux « trop longtemps » ou « bon nombre d’années ». Donc en clair, les impressions de Jullie ne faisaient que se confirmer. Il devait avoir quoi… sept ou huit ans de plus qu’elle ? Peut être même plus. Après un bref calcul dans sa tête, elle calcula qu’il devait avoir facilement vingt-trois ans. Mais, elle ne se doutait pas spécialement que le beau jeune homme avait en réalité douze ans de plus qu’elle, soit vingt-sept ans.

Lâchant enfin du regard ses pieds qui semblaient l’envouter, elle concentra plutôt son regard vers le jeune homme. Celui-ci avait un de ses sourires craquant et charmeur dont lui seul semblait connaitre le secret. Elle n’eut pas le temps de réagir qu’une nouvelle musique faisait danser tous les couples de la salle n’ayant pas encore ingurgité trop d’alcool pour finir par terre. Les yeux des deux jeunes gens s’attirèrent une nouvelle fois alors qu’ils continuaient à danser. Autant la demoiselle n’avait jamais été très alerte à la danse, autan là elle appréciait pas mal danser avec ce James qu’elle ne connaissait même pas.

« Je ne vois pas pourquoi vous vous inquiétiez pour mes pieds… Vous dansez merveilleusement bien. »

Elle se mit à sourire à son tour en baissant légèrement les yeux. Pourtant, ils revinrent très vite à leur place que l’on pourrait presque qualifier d’initiale, les yeux de son cavalier. Celui-ci lâcha soudainement la main de Jullie. Mais, le geste était tellement doux et elle était tellement absorbé par son compagnon qu’elle ne s’en aperçu qu’après que James ne dirige sa main vers le visage de la demoiselle. Les doigts du beau jeune homme vinrent caresser la joue de Jullie en lui replaçant une mèche de cheveux rebelle quelle avait dans les yeux. Elle détestait en général qu’on l’a touche, surtout quand c’était une personne dont elle ne connaissait rien qui entreprenait un tel geste. Mais là, c’était totalement différent. Elle frissonna juste un peu, non pas apeuré, mais surtout surprise qu’un tel contact la détende autant. Ses muscles semblaient s’être brutalement relâché, c’était comme si maintenant que James avait touché son visage, elle semblait le connaitre comme n’importe quel des personnes qu’elle côtoyait en général.

L’instant était si bon qu’il ne sembla durer que quelques secondes, pourtant, la musique changea déjà et Jullie en conclut alors que finalement, les secondes étaient en fin de compte des minutes. La chose qu’elle voulait à présent faire, c’était quitter ses fichus masques qui gâchait tout le plaisir de contempler James. Mais, la chose qui l’arrêta et qu’il y avait de fortes chances, une fois le masque de Jullie retiré, que James s’aperçoive que la demoiselle et beaucoup plus jeune que lui. Il ne fallait pas être idiot pour s’en apercevoir déjà, même s’il avait bu peut être un petit peu trop.

Brusquement, elle se rappela la phrase qu’il avait dites un peu plus tôt, « Je ne vois pas pourquoi vous vous inquiétiez pour mes pieds… Vous dansez merveilleusement bien. ». Le fait qu’il entreprenne ensuite de retirer de devant les yeux la mèche que Jullie avait, avait coupé court à toute réponse de sa part. Elle retira son bras qui était sur les épaules du jeune homme tout en gardant son autre main dans celle de James… D’un simple coup d’œil elle lui indiqua que dansait c’était bien, mais à longue durée, cela devenait risquer.

« A vrai dire, je pense que c’est surtout vous qui me faites tenir en place… Sinon, il y aurait de très fortes chances pour que je sois déjà par terre. »

Sur ce, elle ne se dirigea même pas vers le bar, même si elle avait un grand besoin d’alcool pour continuer la soirée. Mais, elle voulait éviter de faire une nouvelle gaffe, en renversant de nouveau son verre sur sa robe par exemple. Ses pas les menèrent plutôt vers un coin de la Grande Salle, où ils pourraient être un peu seuls. Jullie n’était pas idiote, elle avait très bien vu depuis le début de la soirée ses fichus Gryffondor la regarder en train de danser. Mais, c’est vrai que cela s’était un peu calmé, les autres filles ayant comme nouvelle occupation de bécoter leurs petit-copain en plein milieu de la piste ou à coté du bar – alcool à la main, l’autre dans le cuir chevelu de celui qu’elles appelaient « l’élu de mon cœur »… Mais bientôt, leur petit-ami respectif s’en ficherons bien d’elle, et préfèreront aller voir une autre jeune fille avec qui ils feraient la même chose. Un cercle infernal apparemment, mais si c’est ça qu’on appelle l’amour après tout…

La main de Jullie était toujours entrelacée à celle de James, et elles semblaient collées. Pour rien au monde elle n’aurait retiré sa main de celle de James, et encore moins ses yeux de son regard si hypnotique. Elle ne savait pas trop quoi dire, ni faire, peur de gâcher un tel moment. Elle n’avait même plus conscience de là où elle était, et son cerveau s’était déconnecté de la réalité. Voir, déconnecté tout court en fait… La seule chose qu’elle savait été qu’elle voulait rester là, prêt de James, car il s’y sentait étrangement bien. Elle ne s’en aperçu pas, mais elle se rapprocha légèrement du jeune homme. Elle ne comprenait pas comment la soirée avait pu tourner en sa faveur pour une fois mais, elle était vraiment heureuse, et c’était le principal.

Avant que James n’ait eut le temps de se rendre compte de quoi que ce soit, ils arrêtèrent de danser et il se sentit entrainer hors de la piste de danse. C’était comme si son cerveau avait prit quelques secondes de retard sur tout ce qu’il faisait et qu’il ne se rendait pleinement compte de ce qu’il faisait avec un retard constant. C’était un peu frustrant comme sentiment, mais James l’oublia bien vite en se rendant compte que c’était la main de la jeune femme dans la sienne, qui l’entrainait comme ça. Un léger sourire se forma sur ses lèvres quand il s’en rendit compte et se laisser entrainer vers un coin de la pièce de manière plus volontaire. Il n’avait même pas remarqué que l’endroit où Jullie l’entrainait pouvait faire croire aux gens des choses qui ne lui traversaient même pas l’esprit. Disons qu’après les avoir vu danser et passer la soirée ensemble, maintenant qu’ils se rendaient dans un endroit plus privé et à l’abri des regards, tout le monde s’attendait à ce qu’ils fassent comme tous les autres couples à cette heure-ci… Mais déjà qu’en temps normal, ce genre de pensées n’effleuraient même pas l’esprit de James, alors après quelques verres encore moins… ! De toute façon, il n’était même pas sur que ça ait effleuré l’esprit de la jeune femme non plus.

Toujours est-il qu’ils furent bientôt tous les deux tous seuls dans un des coins sombres de la pièce, la jeune femme n’enlevant pas sa main de la sienne, bien au contraire même, et ses yeux toujours plongés dans les siens. James était comme… hypnotisé, oui c’était bien le mot. Lui non plus n’arrivait plus à détourner son regard de la jeune femme, pour la énième fois de la soirée, il se laissa aller à la contemplation des yeux de la jeune femme et s’y perdit une nouvelle fois. Peut-être encore une fois était-ce l’alcool qui agissait plus en lui et faisait ressortir son côté romantique et affectueux, mais il avait l’impression de n’avoir jamais ressentit ça auparavant, de n’avoir jamais été hypnotisé à tel point et de ne jamais s’être sentit aussi bien qu’en cet instant là. Et voilà qu’elle se rapprochait un peu plus de lui…

Son cerveau quant à lui, refusait toujours de répondre aux appels frénétiques de James, et il avait l’impression de ne plus toucher terre. Il sentait en ce moment même plus que jamais à quel point il n’arrivait plus à réfléchir normalement, et après quelques secondes de lutte en vain contre ce qu’il voulait, il se détendit à nouveau, laissant son cerveau s’éteindre l’espace de quelques secondes, pour juste profiter tranquillement du moment qui s’offrait à lui. Il avait conscience d’avoir passé une majeure partie de sa vie à passer à côté des moments que lui offrait la vie et qui valaient vraiment le coup, et aujourd’hui, il n’avait pas envie de laisser ça se reproduire encore une fois. Sans vraiment réfléchir à ce qu’il faisait, il laissa donc Jullie s’approcher doucement et fit lui-même un léger pas vers elle pour se rapprocher à son tour.

Sans qu’il ne s’en rende compte, sans qu’il ne fasse rien pour s’en empêcher et sans qu’il n’analyse ne serait-ce qu’un peu ce qu’il était entrain de faire, il lâcha la main de Jullie. Ce qu’il allait faire lui paraissait d’une telle évidence qu’il se demandait pourquoi il ne l’avait pas fait avant ! Il posa doucement ses mains sur les joues de Jullie et ses lèvres s’étirèrent une nouvelle fois en un mince sourire, qui n’avait plus rien d’amusé cette fois-ci. Sans détacher ses yeux des siens et en caressant doucement la joue de la jeune femme, il fit le dernier pas qui la séparait de lui et vint déposer ses lèvres sur les siennes.

Pendant un moment il lui sembla que le temps s’était arrêté, que tout le monde s’était arrêté de faire ce qu’ils étaient entrain de faire autour d’eux, son cœur lui-même semblait ne pas vouloir continuer à pomper son sang et à le distribuer dans tout son corps. Ce ne fut qu’une fois que son visage se recula doucement de celui de la jeune femme qu’il sentit la réalité le rattraper, avec toute la violence d’une baffe qu’il se serait prise en plein visage sans s’y attendre le moins du monde. Il s’écarta de la jeune femme et fit un pas en arrière en retirant ses mains du visage de Jullie. Il vint poser l’une de ses mains sur ses lèvres comme s’il se reprochait ce qu’il venait de faire. A vrai dire ce baiser avait eut l’effet d’un électro-choc sur lui et avait un peu dissipé le brouillard de son esprit dans lequel l’avait plongé l’alcool.

« Désolé… Pour être honnête je ne sais pas ce qui m’a pris vraiment… »

Il se passa une main dans ses cheveux d’un air gêné en laissant l’autre retomber le long de son corps, sans trop savoir quoi faire ou quoi dire. S’il recommençait à parler, il savait qu’il allait bafouiller et passer pour un plus gros idiot encore et il n’y tenait pas. Il avait déjà l’impression d’avoir tout gâché… Mais la façon dont elle s’était rapprochée de lui, ses yeux plongés dans les siens, il avait été tellement hypnotisé, qu’il n’avait plus réfléchit et qu’il avait agit pour une fois, et il avait terriblement peur d’avoir mal fait.

Pourtant il ne s’en allait pas en courant, il n’était pas non plus entrain de se confondre en excuses diverses et variées comme il l’aurait fait en temps normal, peut-être parce qu’au fond il ne regrettait pas vraiment ce qui s’était passé. Après tout, il avait essayé, il avait réussit à éteindre son cerveau l’espace de quelques secondes, et était arrivé ce qu’il avait voulu voir arriver… Ça aurait été un peu hypocrite de sa part de dire le contraire. Mais dans un nouveau moment d’égarement – probablement plus du à l’alcool qu’à la jeune femme cette fois-ci - il ne put s’empêcher de rajouter :

« Pour être encore plus honnête, je ne suis pas vraiment désolé… »

S’il avait été sobre, il se serait probablement donné des baffes, mais il ne le fit pas, probablement aussi parce qu’il s’attendait à ce que la jeune femme le fasse bien assez pour lui.

(Tu me dis si ça te va )

Jullie ne savait pas du tout pourquoi elle venait de se rapprocher de James, ni ce qu’elle en retour. Mais, si elle avait été assez consciente pour s’apercevoir de geste, elle serait certainement partie en courant. Son cerveau était totalement déconnecté du monde extérieur, de la réalité, et seul son cavalier faisait partie de cette sorte de bulle qui les entouré. La main de James était toujours dans la sienne, mais cela n’était pas le seul contact entre les deux jeunes gens. Leur regard respectif était comme ancré dans celui de l’autre, et il semblait comme indestructible. Bizarrement, aucun n’était réellement gêné de regarder et d’être regardé ainsi par l’autre. Cela en devenait presque normal, naturel.

La distance entre eux deux se fit encore plus courte. Non seulement Jullie avait quelques secondes plus tôt avancé vers James, mais celui-ci avec fait de même vers la demoiselle. Plus que quelques centimètres ne réparaient la Gryffondor du Médicomage mais, autant Jullie aurait du trouver cette distance gênante en temps normal, autant là elle trouvait plutôt qu’il était bien trop loin d’elle. Et après quelques secondes, d’interminables secondes qui semblaient tout gâcher, James avança de nouveau. Il lâcha la main de Jullie qui sursauta presque de ne plus sentir la peau du beau jeune homme contre sa main mais, elle fut vite soulager quand elle se rendit compte qu’il l’a dirigeait vers sa joue. Autant elle avait largement apprécié quand il avait quelques temps plus tôt replaçait une des mèches de Jullie derrière son oreille en effleurant sa joue, autant là cela pouvait être quasiment le paradis sur Terre. Son cœur était partagé entre le fait de ne plus battre et d’au contraire, battre de toute sa puissance.

Le moment ne semblait pas pouvoir être plus beau mais, pourtant, quand les lèvres de James vinrent toucher celles de la jeune fille, celle-ci ne compris plus vraiment où elle était. La douceur des lèvres du bel homme était irréelle. Son cœur ne fonctionnait plus, c’était définitif. Ses membres auraient pu s’engourdir mais, James semblait comme une drogue – une très bonne drogue soit dit en passant – qui faisait fonctionner ses muscles. C’était trop bon, cela ne pouvait pas exister… Pourtant, là était vraiment la réalité, elle ne rêvait pas, même si elle le croyait. Mais, elle s’en aperçu vraiment quand le contact fut rompu. Jullie était envahi d’un grand nombre de sensations. Elle était à la fois tellement heureuse qu’il l’est embrassé, car au fond d’elle, elle n’attendait que cela. Mais, elle trouvait aussi que le moment avait été bien trop court. De plus, James s’était reculé plus qu’elle ne l’aurait cru et plus qu’elle ne le voulait bien sur. Il portait à présent sa main à sa bouche… Mauvais signe : Regrettait-il donc tant que cela son geste ? Jullie cru perdre connaissance, et les paroles de James lui firent comme un coup de massue sur la tête.

« Désolé… Pour être honnête je ne sais pas ce qui m’a pris vraiment… »

Pourquoi donc fallait-il que sont regard se dresse toujours sur Jullie alors qu’il aurait du honteux ? Et surtout, pourquoi a-t-il fait un tel geste si c’est ensuite pour repousser la demoiselle ? Celle-ci ne comprenait pas, et tombait des nus. Elle avait tant espéré un jour que quelqu’un arrive à la rendre vraiment heureuse, et maintenant que c’était le cas, il fallait que ce quelqu’un en question lui file entre les doigts. Vraiment, elle ne comprenait pas.

Ces yeux se perdirent une nouvelle fois dans ceux de James avant qu’elle ne baisse le regard vers ses chaussures. Elle contempla ensuite la sortie en essayant tant bien que mal de calculer le temps qu’il lui faudrait pour l’atteindre. Mais, avec ses talons elle ne risquait surement pas d’aller bien loin ! Des centaines de questions se bousculèrent en même temps dans sa tête. A peine eut-elle répondu à une qu’une dizaine d’autre surgissaient d’ici et là. Elle avait tellement pleuré ses derniers temps qu’aucune larme ne semblait lui monter aux yeux. En fin de compte, elle avait été heureuse, même si cela n’avait duré qu’une soirée, et que l’apogée était définitivement hors d’atteinte une seconde fois.

« Pour être encore plus honnête, je ne suis pas vraiment désolé… »

Jullie semblait avoir reçu une seconde masse sur la tête. Elle s’était attendue à ce qu’il parte et ne veille plus revoir la jeune fille mais là, il ne regrettait du tout son geste. Sous le choc, elle planta son regard dans le sien, comme à la recherche d’explications même si cela aurait pu sembler évident pour beaucoup. Mais, elle, ne comprenait pas du tout. Elle était encore sur son petit nuage de tout à l’heure et ne voyait pas comment y descendre. Son cœur lui, semblait comprendre et il se mit à battre de plus en plus fort qu’en plus de son corps, les oreilles de Jullie pouvaient percevoir le battement contre sa cage thoracique. Les questions quelle avait pu se poser avant s’envolèrent on ne sait où avant que sa conscience parte elle aussi. Elle ne savait pas ce qui serait le mieux, ni le moins bien, mais elle ne pouvait plus réfléchir.

Instinctivement, dans un silence qui aurait pu être gênant autant que protecteur, Jullie s’avança vers James. Un pas… Elle hésita une ou deux secondes, mais ne remarqua pas de signes comme quoi le beau jeune homme reculait. Deux pas… Elle était maintenant tout proche de lui et pouvait presque percevoir son souffle. Le médicomage était plus grand qu’elle, mais une fois sur la pointe des pieds, la jeune fille n’eut aucun mal à atteindre ses lèvres. Elle n’aimait pas faire le premier pas, jamais, mais là elle s’imaginer très mal vivre loin de lui maintenant qu’elle avait gouté à son doux parfum. Et, comme elle en voulait encore et toujours plus, elle ne put s’empêcher de passait ses bras autour du coup de James. Ses mains tremblaient à moitié de peur et de plaisir à la fois, mais elle ne pouvait plus se contrôler.

Son cœur c’était maintenant arrêté de battre sans pour autant que ses muscles s’engourdissent. Son oxygène et son envie de tenir n’était autre que James, et jamais elle n’avait jamais autant apprécié de ne pas respirer convenablement.

James ne savait plus vraiment ce qu’il disait et encore moins ce qu’il faisait, sans quoi il n’aurait probablement jamais cherché à embrasser la jeune femme comme il l’avait fait, et voilà que maintenant il ressemblait tout à fait à un petit animal chétif effrayé par un trop grand bruit ou par quelque chose qu’il ne comprenait pas et voyait pour la première fois. En l’occurrence, c’était quelque chose que James ressentait pour la première fois qui lui inspirait cette espèce de crainte mêlée à l’angoisse, et c’était aussi à cause de ça qu’il s’était reculé si rapidement. Il avait déjà eut peur d’avoir froissé la jeune femme, disons qu’il manquait cruellement d’expérience dans ce genre de situations, et il ne savait jamais ce qu’il était convenable ou pas de faire, et il savait très bien qu’il était plutôt du genre à ne rien tenter plutôt qu’à essayer ouvertement de draguer une femme. Cela ne faisait que rendre la situation encore plus gênante pour lui et encore plus inédite, et pourtant malgré la peur qu’il ressentait, autant face à la future réaction de la jeune femme que fasse aux sentiments qu’il avait ressentit bizarrement pendant qu’il l’embrassait, il n’arrivait pas à se dire qu’il regrettait réellement ce qu’il avait fait.

En effet, quelles que soient ses craintes, il avait éprouvé une telle sensation de joie, de bonheur, d’euphorie presque pendant les quelques secondes – bien trop courtes si vous voulez son avis ! – où leurs lèvres étaient en contact, qu’il n’arrivait pas à se convaincre qu’il avait fait quelque chose de mal et qu’il n’aurait pas du. Au contraire, s’il y avait bien quelque chose qu’il avait envie de refaire, c’était de recommencer ! Mais le reste de sa lucidité qui n’était pas encore tout à faite éteinte lui souffla qu’il ne valait mieux pas, que c’était à Jullie d’en décider et qu’il en avait bien assez fait pour le moment.

Il resta donc légèrement en retrait, préférant garder ses distances, autant de peur de recevoir une baffe magistrale que de ne pas réussir à se retenir de l’embrasser à nouveau tellement il avait apprécié la première fois. On aurait vraiment dit un petit animal sauvage qui était sur le point de s’enfuir si quelqu’un faisait un geste trop brusque, mais c’était aussi cette façon qu’il avait d’être aussi peu sur de lui qui faisait une grande partie de son charme, même si le jeune homme n’en avait définitivement pas conscience. Il n’osait même pas se rapprocher et on aurait dit un homme sur le banc des accusés durant son procès, attendant impatiemment la sentence.

Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit Jullie faire un pas en avant pour se rapprocher de lui. Presque par réflexe il faillit faire lui-même un pas en arrière pour garder la même distance entre eux deux, mais il n’en fit rien, quelque chose surpassait ce réflexe qu’il aurait surement eut de s’écarter si ça n’avait pas été la jeune femme qui essayait de s’approcher dans ce genre de moment. Il la laissait faire ce pas sans essayer de l’interrompre ou de dire quoi que ce soit, puis un autre pas, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle se retrouve tellement proche de lui que les souvenirs de leur baiser de tout à l’heure revinrent le frapper en plein visage et il ne put réprimer un léger rougissement.

Quand il la vit se mettre sur la pointe des pieds et rapprocher son visage du sien, son cœur rata de nouveau un battement et il n’arriva pas à bouger pendant les quelques secondes qui suivirent. Quand finalement elle vint retrouver doucement ses lèvres un frisson et un léger courant électrique le parcourut de haut en bas et lui redonna pleinement possession de ses moyens. Il ferma les yeux et tandis qu’elle passait ses bras autour de son cou, il posa ses deux mains sur les hanches de la jeune femme, avant de venir les passer doucement dans son dos pour le lui caresser.

De nouveau, il fut perdu dans un autre univers et il n’avait plus l’impression de savoir exactement ce qu’il faisait, il se laissait porter par ses émotions et ses envies plus que par son cerveau – qui était légèrement court-circuité à cause de l’alcool de toute façon. L’une de ses mains remonta tout naturellement le long du dos de la jeune femme pour venir caresser ses cheveux. Elle était tout simplement envoûtante, et ce fut une véritable torture pour lui que de finalement retirer ses lèvres des siennes pour pouvoir respirer normalement à nouveau.

Sans qu’il ne réussisse à s’en empêcher, un léger sourire se dessina sur ses lèvres, et vint s’étirer pour devenir de plus en plus large. Il laissa même échapper un petit rire nerveux quand il repensait à ce qu’il avait ressentit, il se sentait un peu soulagé à vrai dire, et il espérait que la jeune femme comprendrait en repensant à ce qu’il avait du montrer de lui tout au long de la soirée. Il garda ses yeux plongés dans ceux de la jeune femme tout en caressant doucement sa joue à nouveau. Il n’arrivait même plus à détacher son regard du sien, et tout à coup, il se sentait envahir par une espèce de vague de confiance qu’il n’aurait jamais put ressentir avec quelqu’un d’autre dans cette situation, du moins il en était persuadé.

« Tu veux… Aller boire un verre ? Ou retourner danser je ne sais pas… »

Son sourire refusa de s’en aller de son visage tandis qu’il déposait un léger baiser sur les lèvres de Jullie. Ce geste lui paraissait tellement naturel, et pourtant il ne savait rien d’elle, ils portaient même tous les deux encore leurs masques et il ne la connaissait que depuis quelques heures, à peine. Mais il avait la sensation que c’était vrai, que c’était normal ce qu’il faisait, c’était tout bonnement inexplicable. Et surtout, très agréable, particulièrement pour quelqu’un comme James qui n’en avait pas l’habitude.

Il prit doucement sa main dans la sienne tout en se forçant à s’éloigner doucement de la jeune femme, sachant pertinemment qu’il pourrait rester pendant encore pas mal de temps juste à profiter du goût de ses lèvres et à la tenir dans ses bras. Mais même avec tout l’alcool qu’il avait bu, même s’il se sentait bien avec Jullie, il n’en restait pas moins qu’il n’aimait pas spécialement s’afficher en public, surtout ses sentiments. Presque par habitude depuis le début de la soirée il la conduisit doucement vers le bar et lui commanda ce qu’elle désirait. Il se commanda quant à lui un nouveau whisky pur feu et s’assit sur l’un des tabourets avec Jullie. Sa main libre toujours dans celle de la jeune femme, comme si c’eut été mortel pour lui de la laisser.