Bien loin du ciel gris et du froid d'Angleterre, dans un pays où tout n'est que danse et chant, où le soleil est si fort qu'il semble pour saisir par le crâne et vous empêcher de réfléchir, d'agir rapidement. Un pays où les paysages sont aussi paradisiaques à certains endroits que désastreux. Ce pays où les sourires - aussi sincères soient-ils - ne viennent pas toujours des gens heureux.
Ce pays, c'est Cuba.
Il faisait plus de trente degrés ce jour là. En plein début d'après-midi, les rares personnes dehors avançaient lentement ou au contraire avec une folle énergie, favorisée par ce temps de rêve. Le centre ville était aussi luxueux que pauvre selon les rues. Cependant, dans le commissariat central, quelqu'un ne vivait pas cette journée ensoleillée avec plaisir...

- i POR DIOS ! i DEJAME SALIR !

La jeune femme brune saisit les barreaux de sa cellule comme si elle espérait les tordre afin de sortir. Personne ne l'écoutait, c'était horriblement frustrant.
Soupirant, Eryn Peters se passa les mains dans ses cheveux collant de transpiration. Voilà maintenant une trentaine d'heure qu'elle se trouvait en prison à Cuba. Sa chasse au Mangemort avait vraiment mal tournée. Surtout qu'avec tout ça, elle se trouvait côté Moldu... Une main sur le front, elle pensa qu'elle avait bien fait de ne changer que la couleur de ses cheveux et la teinte de sa peau qui était légèrement plus sombre par métamorphose et non par Polynectar. Sinon en à peine une heure, elle aurait retrouvé sa chevelure d'un roux de feu.

- Regarde, l'américaine est train de craquer ! dit-une des femmes présentes dans la même cellule qu'Eryn.

L'autre femme se mit à rire avec son amie. Elles semblaient surement penser que la sorcière avait un espagnol limité et ne les comprenait pas. Ou elles se fichaient de la provoquer.

- Je ne suis pas américaine mais anglaise ! précisa inutilement Eryn les mains sur les hanches et les sourcils froncés dans un espagnol parfait.

Bien qu'elle ait toujours un petit accent anglais, Eryn parlait cette langue avec facilité. Pour cause, elle et Jackson avaient vécus en Amérique Latine pendant une longue période, ce qui leur permit de vite apprendre l'espagnol. C'était pourquoi Eryn n'avait eu aucun problème à suivre le Mangemort qu'elle traçait jusqu'ici. Cuba, elle connaissait.

- Pour qui tu te prends la blanche ?

La cubaine se leva et s'approcha d'Eryn jusqu'à frôler son visage du sien. C'était de la provocation pure, le genre de situation dans laquelle quelqu'un aurait jugé prudent de se la jouer profil bas. Mais pas Eryn.
Jamais Eryn.

- Reste tranquille ou tu vas le regretter..., menaça-t-elle.

Quelques secondes plus tard, Eryn était au sol en train de frapper la femme qui était pourtant deux fois plus large. Son amie et les autres dans la même cellule se mirent à l'encourager, excitées par la bagarre qui venait de commencer. Eryn qui avait fait de la boxe thaïlandaise depuis ses seize ans ne mit pas longtemps à la mettre K.O.
Des gardes entrèrent et saisient la jeune femme normalement rousse afin de l'empêcher de frapper sa camarade de cellule. Finalement, elle fut traînée dehors et emmenée dans une autre salle où tournait un ventilateur au plafond. Au moins un point positif.

- Où est-ce que vous m'emmenez ?! JE VEUX MON AVOCAT ! hurla-t-elle tandis qu'on la poussait dans la salle sans ménagement.
- Ton avocat arrive, lui dit un des policiers. Reste ici et tranquille !

Eryn grogna, frustrée. Pourquoi mettait-il autant de temps ?! Elle l'avait appelée dès qu'elle avait comprit que tout devenait compliqué pour elle.
Sentant les perles de sueur sur sa peau, Eryn tenta de se calmer, les yeux dans le vide. Ce Mangemort l'avait bien eue... Un de plus à qui elle fera la peau avec une intention particulière.
Elle ne savait combien de temps elle était restée dans cette pièce, à écouter le ventilateur tourner encore et encore, à repenser aux erreurs qu'elle avait commises dès qu'elle était entrée sur le territoire cubain, mais elle sut que ce fut après un temps bien trop long à son goût que la porte s'ouvrit à nouveau, laissant entrer l'homme qu'elle désirait le plus voir.

- Belitum ! s'exclama-t-elle en se précipitant vers lui. Enfin !

- Maître Isaac Belitum, avocat anglais. Une chance que je me sois trouver à La Havane en même temps que ma cliente.

Eryn posa les yeux sur Belitum et parvint à mieux respirer, comme si la température de la pièce avait diminué d'une bonne dizaine de degrés. Il était en costume trois pièces, rien d'étonnant. Elle aurait été surprise de le voir débarquer en chemisette et jean.
Cependant, quand il la regarda, Eryn ne put s'empêcher d'être... refroidie. La jeune femme venait surement de le déranger à un moment crutial. Peut etre même que le gouvernement anglais était en cause !

- J'écoute...
- Laissez-nous seuls. Je veux parler à mon avocat en privé, dit-elle en espagnol au policier encore présent dans la pièce.

Ce dernier ne sembla pas apprécier le ton utilisé par Eryn mais elle s'en fichait. De plus, la présence de Belitum eu le don de ne pas le faire hésiter longtemps. Il était censé être avocat... A croire que fréquenter des Mangemorts avait légèrement détint sur elle. Eryn parlait avec de plus en plus d'arrogance quand elle avait affaire à quelqu'un qu'elle n'appréciait pas.
Une fois que le policier quitta la pièce, Eryn se tourna vers Belitum. Bon, il n'était pas content. La jeune femme se mordit la lèvre, avec des airs d'enfant qui sait qu'il a fait une bêtise et qui doit raconter lui même ce qui s'est passé. Le tout dans un silence explicite. Et le pire dans tout ça, c'est que c'était effectivement le cas. Eryn avait faut une grosse bêtise et Belitum était ici pour la tirer d'affaire. Peut être même en profiterait-il pour lui faire la morale...
La jeune femme aujourd'hui brune retourna auprès de la fenêtre et regarda la rue, les yeux vides, tournant le dos à Belitum. Avec dégoût elle essuya la sueur sur son cou et respira profondément. Par où commencer ?

- Merci d'être venu, dit-elle finalement. C'était un début.

La jeune femme saisit sa chevelure et la souleva, laissant l'air trop rare caresser sa nuque poisseuse. Que devait-elle lui dire ? Toute l'histoire ? Ce n'était pas vraiment nécessaire après tout. Il n'avait besoin de savoir que les raisons de son arrestation, pas celle de sa présence à Cuba.

- J'étais à l'aéroport quand on m'a arrêtée, dit-elle finalement la faitgue se lisant dans ses mots. Et des policiers sont venus vers moi en disant qu'on m'avait vue acheter de la drogue...

La jeune femme soupira à nouveau. Maintenant qu'elle racontait cette histoire, la sorcière réalisa à quel point elle avait été stupide. Le Mangemort l'avait menée tout droit à l'aéroport où elle s'était faite bêtement arrêtée. Heureusement pour elle, la jeune femme eu le temps d'envoyer son sac qui contenait toute sa vie - magique - jusque dans sa chambre aux Trois Balais en Angleterre, avant que la police ne mette la main dedans. Cependant, maintenant elle était en plus d'être accusée de trafic de drogue, sans papier.

- Après m'être débarrasée de mon sac, je me suis retrouvée ici. Voilà.

Eryn se tourna vers Belitum. La situation était-elle si désespérée ?

- Peters, pourquoi étiez-vous à La Havane ? Je dois savoir...Et pas de mensonges !!

Eryn se raidit quand il posa sa main sur son épaule. Elle se dégagea lentement et fronça les sourcils. Pas de mensonges ? Il la connaissait surement mieux qu'elle ne le souhaitait. Après tout, Eryn passait son temps à mentir, ne serait-ce que sur son apparence. Elle était bien brune et au teint légèrement alé aujourd'hui alors qu'habituellement, sa peau était d'un roux enflammé et sa peau d'un blanc de lune.
La jeune femme soupira à nouveau et se dirigea vers la table où elle s'installa sur la chaise bancale en métal. Le meuble était frais. Soulagée, Eryn posa son front dessus, les bras autour de sa tête. La sorcière resta ainsi un moment avant de se redresser et de mettre ses mains sur son visage. Puis, résignée, elle les posa sur la table, à plat.

- Pourquoi ? dit-elle avec un rire sans joie. A votre avis, Belitum ? Que ferait une femme comme moi à Cuba ? (elle se leva de sa chaise, lui tourna le dos et croisa les bras) J'étais sur une piste, évidement ! Plus que ça même ! J'avais le Mangemort sous le nez. J'étais sur le point de l'avoir, mais cet imbécile s'est rendu à l'aéroport où je l'ai perdu de vue un instant... Enfin, l'imbécile dans l'histoire c'est plutôt moi ! Je suis dans une prison Moldue et sans papier. J'ai manqué de transplaner à plusieurs reprises, pensant que vous ne viendriez pas. (elle se tourna vers lui et lui souria légèrement) Mais vous êtes venu.

La jeune femme brune fit le tour de la table et revint vers lui, près de la fenêtre. Là, elle resta silencieuse et leva les yeux vers Belitum, espérant qu'il puisse la sortir de là.
Rapidement.

Eryn vit une lueur passer dans les yeux de Belitum. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres quand il se mit à être plus actif. Apparement la solution était toute trouvée. La jeune femme se senti plus énergique tandis qu'elle écouta l'homme.
Il avait visiblement décidé d'agir par magie. Transplaner et demander une Brigade d'Oubliator. La jeune femme brune l'observa un instant. S'il faisait intervenir ces gens sans hésitation et pour une raison qui ne le concernait pas directement, c'était forcément qu'il avait sa place dans le Ministère... Eryn souria un peu plus. Elle avait vraiment bien fait de lui sauver la vie ce jour là. En agissant ainsi, la sorcière s'était fait un allié de poid parmi les membres du Ministère de la Magie.
A peine eu-t-il terminé qu'il quitta la pièce.

- Bel...euh...

Les mots périrent sur ses lèvres tandis que la porte se referma sur lui. Eryn eu une grimace amusée face à la situation. Quand Belitum décidait d'agir, il ne perdait pas de temps... Après tout, il était surement très occupé et elle l'avait dérangé.
La jeune femme s'apprêta à s'installer sur la chaise et attendre tranquillement que Belitum soit de retour, cependant les choses furent plus compliquées...

- Toi, maintenant tu reviens en cellule, lui un gardien.

Eryn hocha la tête et le suivit tranquillement. Le sourire amusé de ce dernier ne la rassurait pas. Que se passait-il ? Une fois devant sa cellule, Eryn comprit en voyant les femmes présentes se relever, sourire et faire craquer leurs points qu'elles avaient l'intention de s'amuser avec elle.

- Bonne chance, lui murmura le gardien avec sadisme.

La sorcière jura dans sa tête et entra. Les premiers temps elle se contenta de rester face aux autres femmes et respirer profondément, sachant très bien que d'une seconde à l'autre, elle allait se faire attaquer. Pourquoi ? Pourquoi devait-elle se battre partout où elle se trouvait ? Pourquoi ne pouvait-elle pas réfléchir avant d'agir ? Pourquoi ?!
Comme elle s'y attendait, quelques secondes plus tard Eryn était en pleine bagarre qui virait très rapidement à la générale. La jeune femme parvint à se défendre les premiers temps, en mettant quelques unes de ses adversaires K.O mais rapidement elle s'épuisa et se retrouva au sol, rouée de coups.

La jeune femme brune poussa un cri de douleur au sol. Ses camarades de cellule venaient de lui la frapper en plein ventre pour la énième fois. Les larmes aux yeux, du sang coulant de son nez, Eryn serra les dents.
La douleur était si forte qu'elle n'arrivait plus à bouger, simplement capable de subir. Pourtant, ce n'était rien comparé à ce qu'elle avait déjà vécu. Après tout, comment ces simples femmes, aussi nombreuses soient-elles, pouvaient être assez fortes pour provoquer la même intensité, la même souffrance chez Eryn que le pire Doloris que Smith lui ai lancé ?
Les yeux fermés, Eryn encaissa le nouveau coup, se laissant à nouveau sombrer dans la douleur, dans le noir. Sa respiration devint régulière malgré ce qu'elle subissait, ce qui était mauvais signe.

- OU EST LA CELLULE D'ERYN PETERS ? OU EST LA CELLULE D'ERYN PETERS !

La voix de Belitum sembla venir de loin, d'un autre monde. La jeune femme, allongée sur le sol froid de la cellule ne la reconnu pas immédiatement. Puis elle rouvrit les yeux. Belitum arrivait enfin, il allait faire cesser sa souffrance. Eryn s'appuya sur les avants bras, soupirant. Une autre la frappa à nouveau et la refit tomber sur le ventre. Etouffant une exclamation de douleur, la sorcière tenta de reprendre le contrôle de son corps, de se défendre malgré la souffrance.
Cependant une femme plus forte que les autres souleva Eryn par sa chevelure habituellement de feu avant de lui flaquant un puissant cou de poing et la laisser tomber au sol.

- LASHLABSK ! Ça va ? Dîtes-moi que ça va !

Eryn rouvrit les yeux avec peine. Belitum la tenait par les épaules, ce qui fut uniquement pour ça qu'elle parvint à être redressée pendant plusieurs secondes. Clignant des yeux bêtement, la sorcière se remit lentement de ce qu'elle venait de subir.
Et tout ça par sa faute.
Douchement, elle hocha la tête afin de lui dire qu'elle allait bien. Après tout, elle avait vu pire.

- i HIJO DE PUTA ! ¿ Qué has hecho ?

Respirant plus vite, Eryn fronça les sourcils. Avec un rapide cou d'oeil, elle remarqua la baguette de Belitum non loin d'eux. Evidement. Aussi bon sorcier soit-il, il n'en restait pas moins un homme de bureau et non un combattant. Jamais un combattant aurait laissé sa baguette posée derrière. C'était tellement inconscient.
La sorcière fit semblant de vouloir se redresser pour s'approcher de la baguette. Quand elle vit les femmes reculer, elle comprit qu'elles avaient remarqué qu'il y avait du paranormal dans l'air et qu'Eryn y était pour quelque chose.

- Reste tranquille toi ! lui cria le policier.
- Je fais ce que je veux ! le provoqua bêtement Eryn. Si tu veux tirer fais-le !
- NE ME PROVOQUES PAS !
- Et pourquoi ? Tu as sorti ton arme ! Alors tire !
- Espèce de...!

Il perdait le contrôle. Eryn saisit l'occasion et sauta littéralement au sol afin d'attraper la baguette d'Isaac. Elle se fit mal mais ne s'en soucia pas. Après tout, au point où elle en était...

- STUPEFIX !

Dans un bruit sourd le policier tomba au sol. Les femmes de la cellules se collèrent contre les parroies de la cellule, priant face à ce qu'elles venaient de voir. Tendant une main à Belitum, Eryn se releva.

- Partons.

- C'est une bonne idée ! Suivez-moi !

Eryn emboita le pas à Isaac mais refit un demi tour, donnant un dernier et puissant coup de pied à l'une des femmes qui l'avait frappée. C'était tout Eryn ça. Même dans ce genre de situation, il fallait qu'elle en rajoute une couche. En plus, c'était elle qui avait provoqué ce massacre. Si seulement elle était moins fière et emportée, elle aurait beaucoup moins d'ennemis. Mais la jeune femme aimait être détestée. Vivre dans un climat de haine constante lui permettait de ne jamais faiblir, être constamment redoutable.
La jeune femme courut à la poursuite de Belitum afin de sortir de la prison en sa compagnie. La suite des évènements fut très rapide. Eryn se contenta de le laisser gérer la situation. Avec amusement, elle remarqua qu'il mit plus de difficultés qu'elle à entrer dans le Ministère Cubain dont le passage se faisait par une poubelle. Craignant uniquement pour ses cheveux, Eryn n'hésita pas pour autant. Elle avait couché avec Smith, pourquoi ne passerait-elle pas par une poubelle ?
Une fois dans le bâtiment, la jeune femme eu le plaisir d'observer Belitum en pleine action. Il parlait, se déplaçait avec assurance. Tout ce qu'il faisait, il le faisait en sachant très bien de quoi il s'agissait. La jeune femme rousse ne put s'empêcher de l'admirer. Il n'était pas un simple homme de bureau. Il avait des épaules et était capable de supporter un certain nombre de responsabilités plus lourdes les unes que les autres.
Surtout quand elles portent le nom d'Eryn Peters.
La sorcière se dit qu'un homme comme lui à la tête du Ministère ne serait pas une mauvaise chose. Petite tendance paternaliste, charisme, efficacité. Oui, il pourrait faire de grandes choses.
Sur ses talons, silencieuse comme c'était très rare venant d'elle, Eryn le laissa entièrement gérer la situation. Après tout, elle avait fait assez de bêtises comme ça. Une fois que tout fut réglé, Belitum la conduisit jusqu'à la sortie.

- Merci Belitum, dit-elle à peine dehors. Je vous revaudrai ça.

La jeune femme eu alors un geste qu'elle n'avait jamais. Le genre de chose qu'Eryn Peters ne fait pas. Non, Eryn Peters, elle, elle brise des mâchoires, provoque des explosions ou catastrophes en tout genre mais ne prend pas les gens dans ses bras pour les remercier.
Pourtant elle venait de le faire avec Belitum.
En d'autres circonstances, elle se serait contentée de simples mots mais ce qu'elle ressentait pour Belitum se devait d'être exprimé différemment. Il était un bon sorcier et l'avait prouvé à plusieurs reprises. Quand elle l'avait appelée, il n'a pas agit comme n'importe quel politicien en lui disant que son emploi du temps était chargé, envoyé sous sous-fifre ou même ignoré son appel. Non, il était venu le plus rapidement possible. Pour ça, Eryn lui était reconnaissante. Mais ce qui valait également ce geste était le respect qu'elle lui portait. Le voir agir ainsi dans le Ministère cubain avec une telle assurance le fit monter dans son estime. La jeune femme rousse aimait l'assurance chez un homme, et tolérait l'arrogance. Jusqu'à un certain niveau sur l'échelle de Smith (celle qu'elle s'était faite mentalement afin de juger de l'arrogance dont faisait preuve les gens autour d'elle. 10 étant le niveau maximum et que seul Smith avait atteint lui même).
Cependant, à peine l'eu-t-elle touché qu'elle le lâcha brusquement. La jeune femme venait de se faire tabasser à sang et souffrait d'un peu partout. Sa lèvre était enflée et elle avait mal aux côtes.

- Où voulez-vous allez, ma chère ?
- A moins que vous ne sachiez comment me remettre à neuf, l'hôpital, dit-elle en touchant sa bouche d'un rose presque rouge du bout des doigts. J'ai vraiment mal.

[HJ : Isychou Mon seul amant a été mon mari et récemment Smith. Tu trouves que ça fait nympho, deux hommes dans sa vie ? (heu ]






- Vous m'avez déjà fait passer pour un avocat...Vous ne ferez pas passer pour un infirmier !!

Eryn eu un éclat de rire cristallin. Le genre de chose que l'on entend que très rarement d'elle. Une des rares preuves comme quoi elle fut un jour une femme heureuse. Vivante. Mais Belitum la faisait vraiment rire. Elle sentait que derrière ce costume se cachait un homme très drôle et qui sait ? Charmant.
Toujours aussi discrète, la jeune femme laissa Belitum trouver l'hôpital. Elle aurait tout aussi bien put demander son chemin elle même, parlant espagnol, mais l'homme semblait ravit de l'aider et faisait les choses bien, alors pourquoi l'en empêcher ?
Finalement, ils arrivèrent à l'hôpital. La rouquine – aujourd'hui brune – laissa Belitum derrière elle tandis qu'elle fut conduite dans une salle afin d'être soignée. Une infirmière s'occupa d'abord d'elle.

- Mon dieu..., dit-elle en se tenant le visage entre les mains.

Elle venait de demander à Eryn de retirer son débardeur, dévoilant le carnage subit lors de son séjour en prison. La jeune femme réalisa uniquement à la tête de l'infirmière à quel point cela ne devait pas être beau à voir. Mais elle s'en moquait, quand elle rentrerait, elle soignerait tout ça par magie. Elle avait ce qu'il fallait dans sa chambre aux Trois Balais.
La peau toujours trop blanche pour une cubaine d'Eryn était marquée de part et d'autre de bleus et autres coupures. En soutien gorge, la jeune femme tenta de voir par elle même le tout mais elle en avait aussi dans le dos.

- Ma pauvre, vous devez souffrir le martyre, lui dit l'infirmière avec compassion. Je vais chercher le docteur Jones, il doit faire des points de suture.
- Merci, répondit simplement Eryn.

En fait, maintenant qu'elle était dans la salle, Eryn n'avait pas vraiment mal. C'était plutôt lorsqu'elle bougeait qu'elle souffrait. Il lui fallait des anti-douleur. Pour l'instant, elle resta assise sur le haut lit de consultation, balançant ses jambes dans le vide, avec des allures de petite fille.
Le docteur Jones fit alors son entrée. Il cligna des yeux un instant. Eryn ne sut si c'était parce qu'elle était couverte de bleus ou parce qu'elle n'éprouvait aucune honte à être en soutien gorge devant lui. Après tout ce n'était pas un homme mais un médecin.
Nuance.

- Bonjour, je suis le docteur Jones, dit-il avec un sourire automatique.

Sans attendre de réponse de sa patiente, il entreprit de la consulter. De temps en temps, il émettait des exclamations de surprise en voyant l'état de son buste.

-Jones, dit-elle d'un air pensif tandis qu'il s'occupait d'ausculter son dos. Vous êtes américain ?
- Mon père oui, répondit-il en parlant au dos de la jeune patiente. Ma mère est cubaine. Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda-t-il en changeant de sujet.

Il saisit le bras gauche d'Eryn et le leva puis se mit devant elle afin de suivre la longue et fine cicatrice qui allait jusqu'au bat droit de son ventre. Cette blessure n'était pas ordinaire, elle était magique. Bien que provoquée par un sort, on avait l'impression qu'une lame avait tranché la peau de la jeune femme. Elle se souvenait d'ailleurs de cette nuit où plus que jamais elle avait souhaité mourir. Le maléfice lui rongeait la peau et la vidait de son sang. Si John Pears n'avait pas été là pour elle...

- On dirait un coup de poignard, dit-il pensif. Qui vous a fait ça ? Et les coups ?

Le regard du médecin se fit plus froid, comme s'il la défiait de mentir.

- Je me bats beaucoup, dit-elle simplement.
- Si votre mari ou fiancé vous frappe, vous ne devez pas avoir peur de parler. On peut vous protéger ! dit-il à voix basse.

Eryn éclata de rire. Elle ? Une femme battue ? C'était bien la meilleure ! Si seulement Belitum ou même Peter pouvait entendre ça ! Ils riraient bien aussi.

- Je ne suis pas une femme battue, répliqua-t-elle avec un sourire. Je vous assure. J'ai seulement besoin de quelque chose pour la douleur.

Apparemment le médecin ne fut pas satisfait de sa réponse, persuadé qu'elle mentait pour protéger son soit-disant petit ami violent.
Très drôle, vraiment très drôle.
Cependant, un grand bruit se fit entendre dehors. Des cris furent poussés et une infirmière vint appeler le docteur Jones. La panique régnait dans les lieux et Eryn leva les yeux au ciel.
Pas tranquille deux minutes !

- Vite ! Il faut partir ! Il y a un fou dehors ! lui cria l'infirmière.
- Mon débardeur !

Eryn le chercha mais pas moyen de mettre la main dessus.

- Pas le temps ! la pressa l'infirmière. L'homme est armé !
- Je vais pas sortir comme ça ?! s'indigna Eryn.

La soignante saisit l'anglaise par la main et la traîna hors de la salle en jean et soutien gorge. C'était la honte. Eryn était toute rouge et en plus, elle avait mal. La jeune femme commença clairement à s'énerver. Quand les choses n'allaient pas dans son sens, elle prenait la mouche.
Dans ce cas, elle faisait la taille d'une armoire à glace chargée d'un fusil.
Quand la rouquine vit que l'homme se tenait face à Belitum, son cerveau ne mit pas longtemps à la faire agir. Ni une, ni deux, la jeune femme saisit un plateau en métal où se trouvait du matériel, le tint à deux mains et de toute la force de son corps – c'est à dire beaucoup – frappa l'homme qui lui tournait le dos en plein crâne. Ce dernier tomba au sol à plat ventre, dévoilant à Belitum la jeune femme qui venait de le mettre à terre.

- Pfiou ! dit-elle en rejetant ses cheveux châtain en arrière, une main sur la taille. Bon, maintenant je veux mes médicaments.

Réalisant qu'elle n'était pas vêtue, Eryn croisa les bras sur sa poitrine, les joues roses. Les gens autour d'elle se mirent à applaudir son courage. La jeune femme, elle, voulait seulement partir de ce pays de fou le plus vite possible.

- Bon...on fait quoi maintenant ?

Les joues en feu, Eryn saisit brusquement la blouse que lui tendit une infirmière. La jeune femme la remercia rapidement en espagnol et se couvrit. Bon, un détail de réglé.
Gênée, la sorcière mit ses cheveux derrière ses oreilles et tenta de s'exprimer le plus clairement possible mais les gens venaient la remercier, la félicité pour son acte perçu comme courageux alors que totalement imprudent. C'était l'Amérique Latine ça, reconnaissante. En Europe, elle aurait eu un merci et basta.

- Hum... Un endroit calme serait le bienvenu ou du moins sans catastrophe au menu, dit-elle avec un sourire. Et j'ai vraiment faim.
- Senorita ?

La jeune femme rejeta ses cheveux en arrière et se tourna vers l'infirmière qui se trouvait derrière elle, un sac en papier dans la main.

- Pour vous remercier, ce sont les médicaments demandés.
- Merci beaucoup, répondit Eryn.

La sorcière prit le petit sac en papier et y vit des plaquettes de médicaments, de quoi soigner la douleur de ses coups reçus.

- Ca vous dit de manger cubain ? demanda-t-elle subitement à Belitum. Par contre, je n'ai pas une noise sur moi !

Eryn se mordit la lèvre avec un air faussement désolé au visage. En fait, elle s'amusait plutôt bien.

- Heureusement que j'ai de l'argent, répondit Isaac avec une fausse mou boudeuse. Allez chercher vos affaires et on y va...

Eryn eu un sourire. La jeune femme se contenta de mettre les mains dans les poches arrières de son jean et de hausser les épaules. Elle n'avait pas d'affaires ! Déjà prête à partir. Une autre femme était venue lui donner son débardeur mais comme il était tâchés de sang Eryn ne pouvait pas le porter. Elle se contenta donc de la sorte de chemisette bleu ciel qu'on lui avait donné.
Cependant, avant de partir, la jeune femme demanda un verre d'eau et prit autant de comprimés que possible pour calmer la douleur. La médecine Moldue, aussi efficace soit-elle était d'une lenteur exaspérante ! La rouquine devait subir les reflux de douleur et attendre, impuissante.
Finalement ils arrivèrent dans un restaurant qui n'était pas luxueux mais Eryn adorait. Elle n'était de ces femmes qui aimaient le luxe et tout ce qui brilla. La rouquine préférait de loin les vieilles choses, ce qui était authentique. C'était d'ailleurs pourquoi elle avait vécu parfaitement heureuse pendant son tour du monde avec Jackson dans leur toile de tente magique, qui une fois montée laissait place à un petit appartement chaleureux, la plupart du temps en désordre et dont le mobilier était totalement déparaillé mais harmonieux.
Ce fut pourquoi Eryn appréciât tout de suite le petit restaurant. Les chaises en bois, les tables qui l'étaient tout autant et où certains clients avaient gravés des choses au couteau, surement en attendant d'être servis. Le ventilateur au plafond qui tournait avec une lenteur paresseuse, la musique entraînante qui s'échappait de la radio grisonnante.
Elle s'installa à une table en compagnie de Belitum et commanda. Ce serait un énorme hamburger et des frites pour elle. Eryn avait vraiment faim et bien qu'elle se trouvait en Amérique Latine, elle savait que les hamburgers étaient aussi courants que délicieux, sur toutes les cartes. Pour cause, elle y avait vécu plusieurs mois.

- Je disais que j'espérais vivement que vous avez su tirer des leçons de ce qui s'est passer aujourd'hui, hein...Vous m'avez interrompu dans un moment crucial, et je compte bien à ce que cela ne se reproduise plus...n'est-ce pas ?

Eryn fit la moue. Il était clair que dans son expression amusée, elle ne pouvait pas lui promettre qu'elle serait sage, c'est aussi possible que de demander à un Moldu de faire apparaître un Patronus.

- Belitum, commença-t-elle avec un sourire en coin amusé. Je peux uniquement vous promettre de ne plus vous déranger. Vous avez fait beaucoup pour moi et je vous en suis très reconnaissante. Mais, en tirer des leçons... Je ne crois pas.

Le serveur revint avec leurs plats et Eryn saisit son hamburger avec faim.

- Bon appétit ! dit-elle en français, un sourire aux lèvres.

La jeune femme rousse croqua à pleines dents et mangea avec gourmandise. Beaucoup de femmes n'aimaient pas manger devant un homme, de peur de passer pour des boulimiques, mais Eryn, elle s'en moquait totalement.
Elle avait faim !