Dans une rue commerçante bondée de monde, une jeune femme brune s'arrêta un instant afin d'observer son reflet. Ses cheveux étaient mit longs, ondulés et dont le marron rappelait avec gourmandise celui du chocolat.
Apparemment satisfaite du résultat, Eryn Peters sourit à son reflet. Les épaules droites, la démarche fière, la jeune femme aujourd'hui châtain se remit en marche parmi la foule Londonienne. Un changement de couleur de cheveux n'était pas grand chose, mais Eryn sentait que ce serait suffisant pour qu'on ne fasse pas attention à elle alors qu'elle se rendrait au Ministère de la magie. Il fallait qu'elle parle à Peter de toute urgence, et si possible à Belitum.
Regardant par dessus son épaule, la jeune femme entra dans la petite ruelle afin d'atteindre l'entrée des visiteurs. Eryn avait une piste à vérifier. Le genre de chose que seul un Auror du Ministère pouvait vérifier lui même. Depuis ces derniers temps, elle arrivait plus facilement à parler à Peter, les choses étaient presque redevenues normales. Ou du moins, elle se mentait à elle même à tel point qu'elle commençait à le croire sincèrement.
Mais si Eryn était particulièrement tendue c'était parce qu'elle savait qu'elle avait de fortes chances de tomber sur Smith. Celui la... Rien que d'y penser elle en avait des nausées. Au moins, le fait qu'il soit diplomate était un avantage, il y avait de fortes chances pour qu'il ne soit pas dans son bureau.
La jeune femme se laissa descendre sous terre, l'esprit perdu dans ses pensées.
Elle n'aimait vraiment pas le Ministère de la magie, toujours bondé de monde, toujours avec des gens pour vous observer. C'était pour elle une véritable épreuve.
La jeune femme brune attacha son badge sur sa poitrine et avança parmi la foule. Comme elle s'y attendait, il y avait des centaines de personnes qui circulaient dans toutes les sens. Certains apparaissaient ou disparaissaient grâce aux cheminées contre les murs. Le bruit était stressant, Eryn voulait fuir. La jeune femme tenta d'apercevoir le plan mais la foule devant rendait la chose impossible.
Agacée, tendue, Eryn jura et se dirigea vers ascenseur. Tant pis, elle improviserait. De justesse, la sorcière parvint à se faufiler dans l'un d'entre eux avant que les portes ne se ferment.

- Bien joué, lui dit un homme avec un sourire amical qu'Eryn lui rendit à moitié.

La jeune femme compta les secondes, exaspérée de se trouver ici. L'ascenseur était blindé et l'homme à côté d'elle portait une bouteille apparemment lourde. On aurait dit une potion se trouvant entre le liquide et le vaporeux.
Les portes s'ouvrirent et quelqu'un sorti. Cependant, en passant, la personne fit tomber la fiole du monsieur qui se brisa et dégagea une odeur épouvantable. La cohue que provoqua l'accident fit que tout le monde se précipita hors de l'ascenseur sans se soucier de savoir si c'était le bon étage ou non. La fumée était épaisse et verdâtre. Par réflexe, Eryn alla le plus loin possible de l'endroit sinistré jusqu'à arriver à une suite de bureaux.

* Maintenant les escaliers * se dit-elle en les cherchant des yeux.

Rien à part des portes et des gens assis à des bureaux séparés par des cloisons. Eryn reconnu tout de suite la différence de grâce entre ceux se trouvant là et ceux derrière les superbes portes en chêne. Les gens la regardaient d'un œil curieux. Il était clair qu'elle était perdue mais évidemment, personne ne vint à son aide.
La jeune femme brune observa les plaques accrochées aux portes avant d'en voir une qui lui glaça le sang.




La jeune femme senti son coeur battre plus vite tandis qu'elle comprit devant quelle porte le destin venait de la guider. C'était une horreur, une cruauté de la vie ! Se sentant presque fiévreuse, la jeune femme tourna les talons. Il ne fallait pas qu'elle le voit, surtout pas après ce qui s'était passé entre eux !

Eryn était déjà prête à fuir mais avant qu'elle ne se décide par quel côté, la porte derrière elle s'ouvrit. Avec des battements de cœurs rapides, la jeune femme se retourna.
Smith.
Comment être moins chanceuse ?

- Tiens, Peters.

La jeune femme se retourna lentement vers lui. Appuyé nonchalamment contre la porte, les mains dans les poches, la chemise légèrement ouverte, Eryn leva les yeux au ciel.
Sexy. Elle le trouvait sexy !
Une bouffée de chaleur l'envahit tandis qu'elle fronça les sourcils, en colère contre elle même. Depuis quand était-elle attirée par Smith ? Non, ce n'était pas ça. Impossible. La nuit passée ensemble ne changera rien à la nature de leurs relations, absolument rien.

- Tu m'excuseras, j'ai de l'argent mais je suis en plein travail, je ne pourrai donc pas t'offrir ce dont tu rêves.

Et voilà ! Il venait de lui donner la preuve dont elle avait besoin. Une humiliation de plus. Il savait qu'elle avait aimé, trop même et lui ne cesserait jamais de le lui rappeler.
Quelle plaie !
Eryn respira profondément afin de se contrôler. Exploser de rage en plein ministère n'était surement pas la meilleure chose à faire. Et pourtant, elle bouillonnait d'envie de lui briser la nuque, à mains nues.

- N'oublies pas de fermer la porte derrière toi Peters, j'aimerai un peu de silence.

Clignant des yeux, la jeune femme brune bloqua un instant. Il l'invitait dans son bureau ? Ce n'était surement pas bon signe... Et puis, pourquoi pensait-il qu'elle le suivrait ? Pourquoi aurait-elle eu envie d'être en sa compagnie ? La jeune femme eu un sourire. Il était Aaron Smith. Il pensait toujours que tout le monde ne souhaitait rien d'autre que sa présence.
En colère mais curieuse, la jeune femme le suivit malgré tout.
La pièce était comme chez lui. Sobre et élégante. Eryn remarqua les piles de dossiers sur son bureau ainsi que le chocolat. Quand elle referma derrière elle, la jeune femme eu un mauvais présentiment. Plus aucun bruit de l'extérieur ne parvenait dans le bureau. Ils étaient totalement isolés.

- Que me vaut le plaisir de ta visite, Peters ?

Eryn lui jeta un regard méprisant. Il était tout content de lui apparemment. L'imbécile. Il pensait sérieusement qu'elle s'était rendue ici pour le simple plaisir de les voir lui et sa grosse tête ?
La jeune femme croisa les bras sur sa poitrine et fronça les sourcils. Elle commençait à avoir chaud. Être en sa présence la faisait étouffer et voir que lui le vivait très bien l'agaçait d'autant plus.

- Cesse de croire que ma vie tourne autour de toi, Smith, dit-elle d'un ton méprisant. Je ne suis pas ici pour te rendre visite mais pour affaire. (elle détourna le regard) Je me suis perdue.

La jeune femme rejeta ses cheveux noirs en arrière et adopta une attitude provocante, afin de le convaincre, de se convaincre que rien n'avait changé entre eux. Eryn fit le tour du bureau et s'assit doucement sur le bord, parfaitement à l'aise avant de prendre un morceau de chocolat et de le manger sans lâcher Smith du regard.

- Je suis désolée de te priver d'un si grand moment de plaisir, mais je n'ai pas de temps à perdre, dit-elle en arquant un sourcil.

Elle eu un sourire explicite et son regard se fit brillant. Non, rien ne changerait entre eux. Il ne fallait surtout pas.

[HJ : OMAGAD ]





- Oh, tu sais Peters ...

Eryn se raidit. Elle s'attendait à ce qu'il lui lance un autre pic. Un pieux même s'il en avait l'occasion. Cependant, il n'en eu pas le temps. Un petit son vint briser la fin de sa phrase. La jeune femme brune regarda autour d'elle afin d'en connaître la source mais Smith fut plus rapide qu'elle, sachant apparemment de quoi cela s'agissait. Bien qu'aucun son ne provienne de l'extérieur de la pièce, le diplomate était malgré tout informé par ce signal de la présence de visiteur.
Avant même de comprendre se qui se passait, le jeune homme la saisit et la fit descendre de son perchoir. L'espace d'une seconde, Eryn eu la bête idée - et pourtant raisonnable - qu'il la cacherait, honteux qu'on ne découvre qu'une femme comme elle se trouvait dans son bureau. Et pourtant, comme à chaque fois depuis ces dernières rencontres, Smith eu une réaction tout à fait anormale. Le jeune homme saisit Eryn et l'embrassa. Ce qui se passa dans la tête de la sorcière fut totalement improbable. Premièrement, ce fut son instinct de survie qui parla en premier. Elle se tendit, les épaules hautes et voulu le repousser, le frapper. Mais très vite – trop vite – elle se détendit et lui rendit son baiser. L'électricité qui la saisit à cet instant était cruelle car terriblement interdite. La main de l'homme sur sa joue lui parut étrangement fraîche. Peut être parce que la température de son corps avait augmenté en flèche. Encore une fois, elle s'était assise sur le bureau du Mangemort et encore une fois, cela s'était soldé par un baiser.
Note à elle même : ne plus s'asseoir sur le bureau de Smith.
Quand le baiser cessa, ce fut pour elle une libération. Encore une fois, il était parvenu à prendre le contrôle de son esprit. Elle était faible. Elle était minable. Totalement choquée, Eryn resta figée, incapable de bouger, la bouche légèrement ouverte.
Smith venait encore de l'embrasser.
L'homme qu'elle s'était jurée de tuer – le plus cruellement possible – de ses propres mains venait encore de l'embrasser.

- Je suis désolé, ma chérie, mais je suis au travail. Je serai là ce soir, ne t'inquiètes pas.

Chérie ? Ce fut surement la seule fois où Smith lui parla avec autant de douceur. Évidemment, il jouait la comédie. Bien trop choquée pour entrer dans son jeu, la jeune femme se contenta de le dévisager.

- Tiens donc, Josh Jagelski, tu n'étais pas censé être en vacances ?
- Oh si, Aaron, mais il fallait que je te déposes ce dossier avant de partir. Bon, je file, à plus !

Eryn se tourna vers le nouvel arrivant dont elle avait subitement oublié la présence. Son cœur battait encore très vite et elle était légèrement à côté de la plaque. Ce dernier l'observa discrètement. La sorcière n'y prêta pas attention, reportant son attention sur Smith.
C'était pour ça ?! Il l'avait embrassée juste parce qu'un collègue entrait dans la pièce ? Eryn pensait très sincèrement que le diplomate l'aurait plutôt faite passée pour une assistance, une cliente, une prostituée plus justement. Mais non, il l'avait embrassée et appelée chérie. C'était tellement improbable car au lieu de la rabaisser aux yeux du premier venu, il l'avait au contraire mise en valeur. Il avait fait d'elle son unique.
Eryn détestait ça.
Il ne fallait pas que les choses changent entre eux et elle était la première coupable. L'attirance qu'elle ressentait pour lui était cruelle et contre nature. Smith était un Mangemort, il l'avait humiliée, il avait brisé sa dignité et cette nuit passée dans ses bras ne changerait rien, bien au contraire. Elle savait qu'elle avait commit une erreur en allant jusqu'au bout avec lui. Comment tuer l'homme qui vous a autant comblée ?
L'homme quitta le bureau mais Eryn ne le vit pas, elle regardait Smith de ses yeux brûlants, les joues légèrement teintées de rose. Elle était tellement en colère contre lui !
Contre elle même.
Quand il lui indiqua le siège en velours, la jeune femme refusa par pur esprit de contradiction de s'y asseoir et pencha plus pour le bureau. Se souvenant des conséquences, elle changea immédiatement d'avis et se contenta de rester debout, à l'autre bout de la pièce.
Loin de lui et son corps.

- Smith, dit-elle avec un sourire amusé bien que ses yeux traduisent sa rage. La prochaine fois que tu veux m'embrasser, cherche au moins une excuse meilleure que celle-ci !

Elle rejeta ses cheveux couleur chocolat en arrière et lui tourna le dos.

- Tiens, Peters. Quelle est la différence entre une blonde et une rousse, au lit ?

Sans même le regarder, Eryn senti que Smith était content de lui. Le dos de la jeune femme se courba un instant, se demandant ce qu'il allait lui faire subir encore. Elle ferma les yeux et respira profondément avant de se tourner vers lui, l'air clairement agacée.

- L'une a couché avec minable et pas l'autre ? proposa-t-elle comme réponse en sachant pertinemment que ce n'était pas la bonne.

La jeune femme observa Smith dans les yeux, s'approchant de son bureau sans pour autant faire le tour et s'installer dessus comme elle l'eut fait peu avant.
Pourquoi était-elle entrée ?!

Aaron venait de s'asseoir à nouveau sur sa magnifique chaise de velours, une chaise de roi, on pouvait la qualifier comme telle. Il gardait toujours son même sourire arrogant, répugnant sur les lèvres, qui voulait simplement dire qu'il allait pourrir la vie de Peters, après la nuit qu'ils avaient passés ensemble. Cette nuit était comme un cadeau d'adieu pour Peters, et maintenant tout allait mal tourné pour elle. En général, c'était toujours comme ça que cela se passait pour elle, mais cette-fois ci, Aaron allait passer à l'étape d'au dessus. Non, il n'allait pas éliminer Peters, il n'allait pas encore le faire. Pour l'instant, il avait juste besoin de jouer avec elle, de lui retourner le cerveau pour son plus grand plaisir et pour faire souffrir Peters. A partir de maintenant, c'était une guerre sans-merci qui allait démarrer, et Aaron allait vraiment rentrer dans son rôle de Mangemort, et réprimer son ennemie, l'Auror.

- Smith, dit-elle avec un sourire amusé bien que ses yeux traduisent sa rage. La prochaine fois que tu veux m'embrasser, cherche au moins une excuse meilleure que celle-ci !

Aaron leva ses yeux flamboyants et fixa Peters droit dans les yeux, un grand sourire aux lèvres. Il savait quel était le meilleur moyen pour provoquer et humilier Peters. Il fallait que Aaron lui rappelle sans cesse par divers moyen la nuit qu'ils avaient passé, et cette nuit dont Peters avait eu si honte. Il ne prit pas la peine de répondre à sa boutade, et attendit qu'elle réponde cette fois à sa blague. Il y avait deux solutions. Soit elle décidait de ne pas répondre et de l'ignorer, soit elle décidait de répondre en le provoquant, en l'humiliant. Elle avait choisi la deuxième solution.

- L'une a couché avec minable et pas l'autre ? proposa-t-elle comme réponse en sachant pertinemment que ce n'était pas la bonne.

Aaron ne put s'empêcher de lâcher un rictus pour venir ponctuer la réponse de Peters. Elle était tellement ... prévisible, que Aaron trouvait que ses réponses n'avait plus aucune saveur, cette saveur que Aaron aimait tant auparavant, et qui mettait du piment à leur relation. Alors que maintenant, leur relation était devenue banale, routinière, ce qui dérangeait Aaron. Il fallait qu'il se passe des choses qui n'étaient pas habituelle. Il prit un chocolat, le mangea, puis regarda Peters et lui dit, d'une voix amusée.

- La Blonde laisse partir quand l'homme a eu du plaisir, alors que la rousse laisse partir quand ELLE a eu son plaisir. Il haussa les sourcils. Comme quoi, je suis un dieu au lit, Peters.

- La Blonde laisse partir quand l'homme a eu du plaisir, alors que la rousse laisse partir quand ELLE a eu son plaisir. Il haussa les sourcils. Comme quoi, je suis un dieu au lit, Peters.

- Ah. Ah. Ah, dit-elle sans sourire.

Eryn eu finalement un rire sans joie. Le pire, c'était qu'elle était certaine qu'il le pensait vraiment.
Non. Le pire, c'est qu'elle aussi le pensait.
Mais s'il y avait bien une chose qu'elle n'avouerait jamais, même sous la torture, ce serait ça. La jeune femme le regarda dans les yeux et ressenti immédiatement une haine assassine la saisir. Elle détestait tout chez lui. La moindre chose qu'il faisait, jusqu'à respirer, l'énervait. Sa rage envers lui était d'autant plus grande qu'elle était alimentée par une attirance fortement refoulée. Temps qu'elle se concentrait sur ce qu'elle ne supportait pas chez lui, tant qu'elle se souvenait qu'il était l'homme le plus horrible qu'elle n'ait jamais rencontré, Eryn ne penserait plus à cette nuit qui ne serait alors rien d'autre qu'un cauchemar.
La jeune femme rejeta ses longs cheveux chocolat en arrière et posa les mains sur les hanches. Soit. Smith voulait faire de l'humour, alors il en aurait. Une sourire malicieux aux lèvres, Eryn observa le Mangemort dans les yeux.

- Les hommes sont comme le café. Les meilleurs sont riches, chauds et peuvent te tenir éveillée toute la nuit.

Un sourcil arqué, le regard explicite, Eryn marqua un temps d'avant d'ajouter :

- J'ai dormi comme un bébé dans tes bras cette nuit là, Smith. A ta place, je me poserais des questions. Et si tu étais si sur de tes compétences, tu arrêterais de vouloir me convaincre que tu es effectivement un Dieu au lit. Enfin, je te l'accorde. Hypnos te convient parfaitement.

La jeune femme lui fronça légèrement le nez avec un sourire aux lèvres. Elle aimait se moquer de Smith. Lui dire que ce n'était qu'un bon à rien. Néanmoins, parfois elle avait l'impression qu'ils n'étaient rien d'autre qu'un vieux couple et ça l'ennuyait profondément. Mais bon. Un vieux couple ne passe pas une nuit aussi volcanique que celle qu'ils ont eut.

- Ah. Ah. Ah, dit-elle sans sourire.

Aaron avait baissé la tête, pour regarder les dossiers qui étaient sur la table, attendant la réaction de Peters. Il releva la tête et la regarda rire, d'un rire vide qui signifiait qu'elle pensait la même chose que lui, qu'il était un dieu au lit, mais qu'elle ne voulait pas l'avouer. Elle avouait que derrière son rire, elle réfléchissait et se disait que oui, il avait raison. Mais ça, Aaron n'en avait vraiment pas besoin, il le savait très bien ce qu'il était et de quoi il était capable. Il n'avait nullement besoin qu'une sorcière de second degré vienne le lui rappeler, son avis n'était vraiment pas important. A vrai dire, il n'avait même pas envie de répondre à cette grosse ciereté de Peters. Ne pas rire de ses blagues, c'était vraiment la pire chose. Il la regarda droit dans les yeux, tandis qu'elle prenait son air supérieure qui ne lui allait pas du tout et rejeta ses cheveux en arrière, avant d'ajouter :

- Les hommes sont comme le café. Les meilleurs sont riches, chauds et peuvent te tenir éveillée toute la nuit.

Elle marqua un arrêt dans sa phrase. Aaron la regarda, en écarquillant les yeux, de stupeur. Il savait, qu'une fois de plus, elle allait encore l'humilier. Il le savait, c'était sûr. Elle allait tenter de l'écraser, de le traiter encore une fois d'impuissant sexuelle alors qu'elle avait passé la meilleure nuit de sa vie dans ses bras. Mais ça, Aaron ne s'en souciait pas. En l'humiliant sur ce sujet là, elle ne faisait que le conforter dans l'idée qu'il était le meilleure, et ça elle ne s'en rendait peut-être même pas compte. Après tout, n'oublions pas que Peters était une Auror, et que son quotient intellectuel est donc limité, voire même pire que ça. Après un court arrêt, elle reprit, de sa voix toujours marquée de railleries :

- J'ai dormi comme un bébé dans tes bras cette nuit là, Smith. A ta place, je me poserais des questions. Et si tu étais si sur de tes compétences, tu arrêterais de vouloir me convaincre que tu es effectivement un Dieu au lit. Enfin, je te l'accorde. Hypnos te convient parfaitement.

Cette-fois ci, Aaron écarquilla les yeux le plus qu'il pu. Il se leva d'un bon, d'une tête totalement étonnée. Il s'approcha de Peters, gesticulant avec ses mains.

- QUOI ? Ce n'est pas du tout ce que tu crois.

Il regardait Peters d'un oeil bienveillant, presque gentil. C'était trop beau à voir.

- Eryn, ne crois pas que je te remémore à chaque fois cette soirée pour te faire du mal, parce que tu as couché avec un Mangemort. C'est simplement parce que je l'ai pleinement appréciée. Je t'aime, Eryn.

Aaron avait relevé la tête, et regardait Peters droit dans les yeux. Il avait un de ses yeux plissé, comme pour appuyer son proposer, marquer pleinement ce qu'il disait. Puis, au bout de quelque instant, un sourire s'esquissa sur son visage et il baissa la tête, réprimant un rire. Il releva la tête, regardant Peters droit dans les yeux, un grand sourire aux lèvres, toujours en réprimant un rire.

- Je suis désolé, je peux pas garder mon sérieux. Je suis trop content.

A cet instant, toute trace de rire, de sourire - tout aussi arrogant fut-il - disparut de son visage, et il garda un visage neutre, avec des yeux remplies de méchancetés.

- J'ai brisé le peu de dignité qu'il te restait, Peters. Je sais que, depuis cette soirée, tu ne fais qu'y penser, tout en pensant à Adams, qui se morfondrait en l'apprenant. Dans tous les cas, mon plan a marché. Tu perdrait sûrement Adams en lui avouant la vérité, et cela te briserait le coeur. D'un autre côté, tu culpabiliseras toujours en l'embrassant, en couchant avec lui. Je suis un génie, Peters, et je t'ai brisée.

Il était assez rare de voir autant de méchanceté sur son visage. En général, il avait toujours son petit sourire arrogant, alors que là, son visage était dénuée de tout sourire. Ses yeux flamboyaient, regardant Peters.

- QUOI ? Ce n'est pas du tout ce que tu crois.

Eryn sursauta. Smith n'était pas de ceux qui s'emportent. Ou du moins, quand ils le font, ils lancent un sort par surprise, lâchement.

- Eryn, ne crois pas que je te remémore à chaque fois cette soirée pour te faire du mal, parce que tu as couché avec un Mangemort.

* C'est ça. Enfonce le couteau dans la plaie... * se dit-elle.

- C'est simplement parce que je l'ai pleinement appréciée. Je t'aime, Eryn.

La jeune femme ne fut même pas surprise. A peine eu-t-il terminé sa phrase qu'elle eut un éclat de rire. Non franchement c'était décevant. Elle s'attendait à mieux, mais le coup de la déclaration était tellement improbable que c'en était profondément ennuyeux. Alors comme ça, Smith s'essoufflait dans la méchanceté ? Apparemment.

- Je suis désolé, je peux pas garder mon sérieux. Je suis trop content.

Eryn arqua un sourcil et cessa de sourire. Ce qui rendait Smith content n'était pas bon pour elle.
Jamais.
La jeune femme se raidit. Elle ne supportait pas de le voir sourire. Cependant, Eryn vit sur son visage le changement radical d'expression. Le Mangemort ne paraissait plus du tout fier de lui et eu un regard dur, comme ceux qu'il lui accordait avant.
Bien avant.
Eryn se méfia d'autant plus.

- J'ai brisé le peu de dignité qu'il te restait, Peters. Je sais que, depuis cette soirée, tu ne fais qu'y penser, tout en pensant à Adams, qui se morfondrait en l'apprenant. Dans tous les cas, mon plan a marché. Tu perdrait sûrement Adams en lui avouant la vérité, et cela te briserait le coeur. D'un autre côté, tu culpabiliseras toujours en l'embrassant, en couchant avec lui. Je suis un génie, Peters, et je t'ai brisée.

Eryn cligna des yeux. Puis elle eu un véritable fou rire. La jeune femme éclata d'un rire cristalin, des larmes glissèrent sur ses joues tandis qu'elle réalisait ce que venait de lui dire son pire ennemi. Jusqu'au bout, il serait ridicule. Le spectacle dura quelques minutes puis la jeune femme parvint à reprendre son souffle, essuyant ses larmes aux coins des yeux.

- Smith..., dit-elle avec des airs de mère, un sourire aux lèvres. Bien que je sois surprise que tu saches quels sont les liens que j'entretiens avec Peter, ta réaction ne m'étonne pas. Tu es tellement arrogant que tu penses honnêtement que je ne pense qu'à toi lorsque je suis dans les bras d'un homme. (elle perdit légèrement son sourire et baissa la voix) Navrée de te décevoir Smith, mais les autres fois où je me suis envoyée en l'air depuis toi, ton nom n'a pas frôlé mon esprit une seule fois. (elle lui tourna le dos en s'éloignant et parla plus fort) Et puis, je n'avais pas envie de me retrouver à nouveau la tête dans la cuvette. (elle se retourna à nouveau vers lui et lui lança un regard glacial) Saches que Peter est au courant de ce qui s'est passé et que je ne suis pas prête de le perdre à cause d'une ordure dans ton genre !

La jeune femme rejeta ses cheveux couleur chocolat en arrière et mit la main sur la poignée prête à partir.

- Au plaisir de te revoir à ton enterrement, Smith.

Aaron était plutôt content de ce qu'il venait de dire, et il l'affichait d'ailleurs avec un grand sourire, digne de la crème Hollywoodienne. L'élite, dirons-nous. Mais ça, Aaron le connaissait bien, faisant partie lui-même de cette élite, dominé par la connaissance et l'intelligence. Il était donc tout à fait normal qu'il en fasse partie, et qu'il fasse même partie de ses plus grand membres.
La seule chose qui lui faisait tort pour le moment était son âge, en effet on le croyait encore trop jeune pour exécuter des choses formidables. Ah là là, ces imbéciles de vieillards, ils feraient mieux de radoter dans leur coin et de laisser la place à des jeunes beaucoup plus compétent et intelligent qu'eux, comme Aaron, par exemple. En fait, on peut très bien retirer le " par exemple " puisqu'il n'y a que Aaron. Bref, je m'arrêterai là pour cette divagation, ayant fait un récit sur les compétences d'Aaron Smith, tout ça en partant d'un sourire. Mais, je sais que vous avez savouré ce moment de description, car Aaron est juste admirable. C'est un être à part entière, que l'on peut distinguer de deux manières : quand on ne le connaît pas, on le
remarque tout d'abord par son physique avantageux, musclé, sexy, craquant. Et, quand on le connaît un peu, on est encore plus subjugué par sa culture et son intelligence hors du commun.

Quand il eut fini son discours, il guetta la réaction de Peters, en le regardant droit dans les yeux. A vrai dire, il ne s'était pas du tout attendu à une tel réaction. En effet, la jeune femme se mit à exploser de rires, elle riait aux larmes, devant le nez d'Aaron. Aaron plissa les yeux et la regarda, elle qui était en plein fou rire. Pour une fois, Aaron n'avait aucun sourire sur le visage. Il était même plutôt furieux, agacé par la réaction d'Eryn Peters. Ainsi, elle avait décidé de nier jusqu'au bout ce qu'elle ressentait pour Aaron. Très
bien, elle allait le regretter amèrement. Au bout de quelques minutes, elle reprit son sérieux et dit, d'une voix tremblante, menaçant de tomber à nouveau dans la rigolade.

- Smith..., dit-elle avec des airs de mère, un sourire aux lèvres. Bien que je sois surprise que tu saches quels sont les liens que j'entretiens avec Peter, ta réaction ne m'étonne pas. Tu es tellement arrogant que tu penses honnêtement que je ne pense qu'à toi lorsque je suis dans les bras d'un homme.

- Tu es surprise que je sache quels sont les liens que tu entretiens avec Adams ? Cet imbécile d'Auror qui n'a pas pu s'empêcher de baisser les yeux devant moi quand je l'ai rencontré dans le hall ? Tu me déçois beaucoup Peters, j'aurai encore préféré que tu sortes avec Dinozzo, plutôt qu'avec cet écervelé.

Aaron haussa les épaules, tout en regardant Peters. Malgré tout, il se posait tout de même une question, que l'on pourrait presque qualifier d'existentielle, et cela à propos de Peters. En effet, Aaron ne comprenait rien à l'étrange ennemie que le hasard lui avait donné. Tout d'abord, il n'aurait jamais pensé avoir une femme comme ennemie, mais jamais non plus un caractère comme celui de Peters.

- Navrée de te décevoir Smith, mais les autres fois où je me suis envoyée en l'air depuis toi, ton nom n'a pas frôlé mon esprit une seule fois. (elle lui tourna le dos en s'éloignant et parla plus fort) Et puis, je n'avais pas envie de me retrouver à nouveau la tête dans la cuvette. (elle se retourna à nouveau vers lui et lui lança un regard glacial) Saches que Peter est au courant de ce qui s'est passé et que je ne suis pas prête de le perdre à cause d'une ordure dans ton genre !

- Tu me fais bien rire, Peters. Il faudrait déjà qu'il y ai des autres fois où tu te sois envoyée en l'air, ce qui n'est pas arrivé. Il est facile de voir quand quelqu'un ment Peters, ce pourquoi je me permet d'affirmer tout ce que je dis.

Aaron, cette-fois, avait retrouvé son sourire arrogant et regardait Peters droit dans les yeux, avec une intensité rare. Ainsi, elle comptait nier jusqu'au bout, eh bien Aaron allait à chaque fois lui prouver le contraire. Elle se dirigea vers la porte du bureau d'Aaron et posa sa main sur la poignée, rejetant ses cheveux en arrière. Puis, elle se retourna et dit :

- Au plaisir de te revoir à ton enterrement, Smith.

- Tu sais Peters, le cœur humain ne peut contenir qu'une certaine quantité de désespoir. Quand l'éponge est imbibée, la mer peut passer dessus sans y faire entrer une larme de plus. Ce que je vient de dire, met le en relation avec ce qui t'arrive en ce moment. De ton côté, l'éponge est imbibée, Peters.

Aaron perdit son sourire, toujours en regardant Peters. Il saisit un des dossiers qui se trouvait sur son bureau et le plaça devant lui, avant de commencer à le lire. Elle avait deux choix maintenant. Elle pouvait très bien partir, où alors rester et demander des explications à Aaron, où encore l'humilier ou le provoquer. La balle était dans son camps.

La main sur la poignée, Eryn savait qu'elle fuyait littéralement face à Smith. Mais que faire d'autre ? Se battre ? En plein Ministère ? Impossible. Rester à discuter de la pluie et du beau temps, de la haine qu'ils ont en commun?
De cette nuit qu'ils ont désormais aussi en commun ?
C'était purement impossible. Eryn ne voulait pas. Plus elle le regardait, plus elle avait envie de vomir. Ce dégoût que lui inspirait Smith n'avait de seul lien qu'avec sa Marque et tout ce qu'elle supposait. Cruauté, arrogance, sadisme... Car Eryn le savait, si Smith n'avait pas été Mangemort, il lui aurait surement plu. Mais la Marque des Ténèbres effaçait toutes possibilités de sentiments aussi purs et précieux que la tendresse et la compassion pour ne laisser place qu'à la haine et la luxure. Ca aussi elle le savait, avec Smith elle n'avait pas fait l'amour, elle s'était juste envoyée en l'air, rien d'autre.

- Tu sais Peters.

Quand elle l'entendit parler, son coeur cessa de battre à nouveau. Allait-il l'humilier une seconde fois ? Trop faible pour en supporter davantage, Eryn se contenta de s'arrêter nette dans son geste, sans pour autant se retourner et le regarder dans les yeux.

- Le cœur humain ne peut contenir qu'une certaine quantité de désespoir. Quand l'éponge est imbibée, la mer peut passer dessus sans y faire entrer une larme de plus. Ce que je vient de dire, met le en relation avec ce qui t'arrive en ce moment. De ton côté, l'éponge est imbibée, Peters.

C'était ce qu'il lui avait dit de plus cruel car de plus vrai. Son ton n'était plus arrogant ou méchant, il parlait comme s'il exposait des faits et ce fut pourquoi ses mots la perturbèrent plus que s'il les avait prononcés autrement. Il avait raison, un point c'est tout.
Eryn eu un rire sans joie avant de se retourner finalement vers Smith. Elle ne voulait pas, elle était bien plus forte que ça et pourtant, au foyer de ses pupilles où brûlait habituellement un feu d'enfer naquirent des larmes.

- Il y a bien longtemps que mon éponge est noyée, Smith. Je sais.

Elle lui jeta un dernier regard qu'elle voulu haineux mais Eryn ne sut jamais comment le Mangemort l'interprêta. Sa vie n'était rien d'autre qu'une suite de désastres dont le plus grand et le plus destructeur portait le nom de Smith. Elle avait perdu l'amour de sa vie, son enfant, son bonheur, son amitié avec Peter et maintenant sa dignité avec le Mangemort.
Eryn avait prêté son âme au diable le temps d'une nuit et maintenant, elle en payerait le prix fort à chaque fois qu'elle se retrouverait en la présence de Smith.
Quand elle ouvrit la porte et retrouva le bruit assourdissant du Ministère, Eryn se jura que lors de leur prochaine rencontre, elle serait plus forte et destructrice.
Elle lui fera payer cette nuit.
La jeune femme claqua la porte derrière elle et quitta les lieux le dos droit.







[HJ: Comme toujours, merci pour ce rp ]