Hold Me For A While

Une nuit devant la cheminée…
Un soir comme les autres. Lou, les genoux contre sa poitrine, dans une longue chemise de nuit blanche adoptant parfaitement la courbe de son corps, ses cheveux noirs détachés le long de son dos, reposants soigneusement sur son dos. La bougie qu’elle avait allumée pour éclairer la pièce et qu’elle avait déposée sur la table basse. Ces jours-ci, Lou était d’humeur changeante, ne savait ce qu’elle voulait ; faisait les cent pas chez elle ; regrettait à un moment ; à d’autres elle se disait qu’elle avait agi au mieux… Néanmoins, une sensation profonde d’un intense regret ne cessait de la hanter… Fixant les flammes dansantes de la cheminée d’un regard vide, Lou ne bougeait pas. La fatigue ne prenait pas chez elle ce soir, trop de choses la hantait, la confondait… Trop de choses la confondait dans ses sentiments.
D’une main tremblante, elle prenait puis reposait aussitôt une serviette en papiers légèrement chiffonnée car ayant trop longtemps été enfoui dans son sac à main… Sur la table, reposait son portable, silencieux. Depuis des heures et des heures, en fait depuis qu’elle était partie, depuis qu’elle avait prononcée ces mots, un sanglot dans la voix « Je suis désolée, vraiment désolée… », elle n’avait plus prononcé un seul mot depuis cet instant, comme muée dans son silence. Après avoir refermé la porte derrière elle, sa baguette toujours à la main, ses lèvres avaient tremblé et elle avait eu envie de pleurer… Mais elle ne l’avait pas fait. Elle était plus forte que l’on pouvait y croire, ne voulait pas montrer que ces simples trois mots lui avaient représentés comme une déchirure au cœur…
Elle savait une chose.
C’était qu’elle avait tendance à trop s’attacher aux gens. Et là en l’occurrence, c’était ce qu’elle avait fait. Elle avait cru… Elle avait simplement cru pouvoir avoir une vie normale, vivre normalement, mais la magie viendrait toujours la rattraper. C’était en elle. Elle devait l’accepter, elle ne pourrait faire sans… Elle devait l’accepter, comme les autres devait l’accepter comme elle l’était… Elle se demandait également si elle avait bien fait de partir ainsi, simplement sur ces mots… Il n’avait du rien comprendre, avait du se demander ce qui se passait… Ou alors, c’était peut-être mieux qu’elle soit partie ; peut-être préférait-il cela…
Pourquoi Lou avait-elle donc pris peur ? Parce que jamais auparavant elle n’avait révélé sa vraie nature à quiconque, - à aucune moldu – et donc, peut-être avait-elle craint une réaction excessive… ?
Quoiqu’il en soit à présent, elle était dans un bien bel état. Depuis deux jours, elle n’était pas sortie. Depuis deux jours, Vanessa était passée la voir, l’avait trouvée étrange mais elle n’avait rien lâchée… Elle l’avait interrogée, de nouveau, encore, sur le déroulement des évènements au restaurant. Lou était demeurée telle une carpe. Murée dans son silence. En proie à des angoisses profondes – et infondées peut-être même – mais elle ne savait plus comment réparer cela. A présent, une partie d’elle espérait pouvoir retourner en arrière…
Lentement, sa tête vacilla, ses yeux se fermèrent, sa tête pencha vers l’arrière et se déposa sur le canapé… Elle s’endormit. Elle n’était pas fatiguée ; du moins ne se sentait-elle pas fatiguée. Mais son corps tout entier criait la fatigue, angoissée et inquiète comme elle était, ne songeant qu’à une seule chose, une seule personne. Afin d’avoir un peu de paix dans son esprit, - d’y voir plus clair- elle aurait préféré pouvoir se vider l’esprit. Histoire d’y voir plus clair dans tout ce mélange de sentiments. Tout s’était passé si vite ; elle était partie si vite. Malgré ce que son cœur lui criait. Elle ne l’avait pas écouté. N’avait pas voulu l’écouter.
Elle s’en voulait…
Son corps demeurant sur le canapé du salon, son esprit s’envola en direction des rêves…
Sauf que, même dans ses rêves, ses mots, ses propres vinrent la hanter… Et la scène, incessamment, semblait se jouer et se rejouer…
Ce fut pourtant tellement étrange… Elle eut tellement l’impression que tout apparaissait réel. Plus que n’importe quel autre rêve qu’elle avait fait auparavant. Elle entendit, revit tout devant ses yeux… Logan était là ; elle aurait voulu rectifier la scène, mais elle ne pouvait que la revivre… Et ne pas la changer. Ce qui était fait était fait. Elle voyait le masque du mangemort, puis sa baguette tendue… Puis, la sienne, à présent, à elle… Et trop tard, elle avait prononcé le sort ; le mangemort s’était trouvé expulsée à travers la pièce. Et la jeune femme se tenait figée, au milieu de la pièce, le vent de la révélation s’insufflant dans l’atmosphère de la pièce… Le temps semblait figé. Lentement, doucement, elle s’était tournée vers Logan, distinguait encore davantage à présent les traits tendus par la surprise de son visage, et surtout son regard d’un bleu si profond – son estomac se serra, sa gorge se noua -… Elle se demanda, de nouveau, ce qu’il pouvait bien penser et prenant peur soudain, comme pensant voir apparaître une sorte de dégoût dans ses yeux, les mots avaient jaillit, la peur vrillée au ventre…
« Je suis désolée… »
Ces mots, dans son rêve, semblèrent résonner encore davantage qu’ils n’avaient résonnés la première fois… Et voilà que la seconde d’après, -ou une demie seconde-, Lou avait tourné les talons, et la porte s’était refermée sur elle ; la jeune femme s’était envolée telle un courant d’air courbant les épis dans un champ de maïs ou de blé ; aussi vive et aussi frêle.
Disparue… L’aurait-elle voulue qu’elle n’aurait pu rouvrir la porte. C’était un rêve, mais elle revivait ce qui s’était déjà passé. Elle ne pouvait pas le modifier…

Le plus étrange ensuite fut que tout sembla se modifier… Les images alentours se décomposèrent, pour se recomposer. Un instant avant, elle dévalait les escaliers à toute vitesse, voyant trouble à travers sa vision. Et l’instant d’après, les images s’effacèrent et se recomposèrent alors qu’elle sortait de l’immeuble. Lou s’immobilisa aussitôt. Elle n’avait pas imaginé pourtant que la nuit était tombée si vite. Le temps, avec Logan, semblait passer au ralenti. Et elle ne souvenait même plus par contre qu’en sortant il faisait si sombre – dans son vrai souvenir - . C’était bizarre. Là, il faisait nuit. Presque entièrement. Son premier réflexe fut de sortir sa baguette magique.
« Lumos » murmura t-elle et l’extrémité de sa baguette au bois léger de bouleau ; arbre symbolisant d’une élévation certaine, et d’un nouveau début…
Nouveau début, tu parles… Elle avait cru qu’elle pouvait y avoir droit, et elle avait probablement tout gâché, en quittant si vite… Son estomac était toujours noué, et elle avait toujours envie d’emprunter de nouveau les escaliers. Elle pensait toutefois qu’elle n’y serait parvenue. Pour la simple et bonne raison que le décor avait changé, qu’il n’était plus pareil. Alors que cette larme sur sa joue, était la même que celle qui avait coulé alors qu’elle avait refermé la porte derrière elle.
L’extrémité de sa baguette éclaira devant elle, d’une lumière vacillante. L’endroit semblait être désert, calme, … Elle semblait discerner des pierres, des pierres plantées dans le sol. Lou se rapprocha légèrement, de quelques pas, son pas crissant sur le gravier. Elle s’accroupit, posa sa main libre sur la pierre. Eclairant le devant de la pierre, elle put lire les inscriptions suivantes…

« Anthony Riverstones
12 sept. 1974 – 15 Mai 1995 »

Sa main se crispa sur la pierre froide, ses doigts avancèrent jusqu’à effleurer les écritures dorées, gravées sur la roche. Elle n'eut pas le temps de s'y attarder car d’un seul coup, sans prévenir, elle sembla discerner une présence dans l’obscurité… Elle sauta sur ses pieds en un temps trois mouvements et fit volte face…
Son cœur battait la chamade. Un peu trop vite, comme si la présence de l’obscurité autour d’elle était comme une prison, était annonciatrice de dissimuler milles dangers en son sein. L’adrénaline hantait ses veines cependant, la même adrénaline que lorsqu'elle s'était trouvée face à ce mangemort, que lorsqu'elle s'était interposée... Sa gorge se serra à nouveau, songeant à ce qu'elle venait de laisser derrière...
Logan.

Mais non...
Il ne fallait pas s’inquiéter.
Elle rêvait… c’était un rêve… ! Originellement, elle était chez elle près de sa cheminée.
Tut semblait pourtant réel, très réel même…Et la chaleur que dispensait normalement le feu de sa cheminée n’était pas présente ; il faisait frais. Il faisait frais même comparé à la douce chaleur ambiante de son premier rêve, où elle avait vu Logan ; cette chaleur qu’elle avait quittée ; autant la chaleur de la pièce que la chaleur humaine.
Cela semblait très loin d’un rêve… Lou ignorait si cela n’était qu’un phénomène magique, mais elle avait en tous points l’illusion de la réalité de ce lieu, de la scène…

« Qui est là ? »

Sa voix résonna dans la pénombre…
Claire, nette, mais sur ses gardes. Comme toujours...

Elle était là, dans ce cimetière, la baguette allumée et plantée sur ses pieds, prête à défendre chère sa peau… Depuis la bataille de Poudlard, depuis cette atroce bataille où elle avait vu tant de ses amis tombés – ainsi que des mangemorts évidemment mais bon ça c’était tant mieux… -, elle avait encore plus en horreur ces personnes vouées corps et âmes au Mal, qui osait se cacher derrière une cagoule et répandre le mal et le chaos derrière eux… Elle était plus que tout prête à tout pour protéger dorénavant ceux qu’elle aimait, au péril de sa vie. Le plus elle en emportait, le mieux c’était… Chaque fois que dans les journaux elle voyait une mort suspecte d’un moldu, aussitôt il lui venait à l’esprit « encore l’œuvre d’un de ces misérables insecte », et de suite, une sorte de malaise la prenait alors que s’insinuait dans ses pensées, la pensée d’un Logan aussi pâle que la mort et reposant devant ses pieds ; et elle, impuissante, devant cela. Chaque moldu qu’elle voyait tué de manière étrange dans le journal, elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer Logan à la place…
Ce qu'elle détestait par-dessus tout. Voir la flamme de la vie s'éteindre s'éteindre sur des êtres chers à son coeur... Qu'ils soient amis ou autres.
Cela la rendait folle, et pourtant encore plus déterminée à exterminer la moindre parcelle des misérables insectes qui jonchaient la terre, qui la souillaient, de leur présence… Ceux qui s’en prenaient à des personnes qui n’avaient rien demandés, eux, d’être moldus. Cela la rendait folle, et d’autant plus depuis la bataille de Poudlard à laquelle elle avait combattu, d’autant plus depuis qu’elle avait sauvée Logan…
Se précipitant à sa rescousse, elle n’avait pas réfléchir, à rien. Rien que d’empêcher ce mangemort de le tuer ne s’était trouvé dans ses pensées à cet instant, et cela lui avait donné la force d’un lion et le courage d’un fauve prête à tout pour sauver sa famille, où une mère lionne de sauver ses petits. L’amour maternel… Ou prête à out pour sauver ce qu'elle aime, tout simplement.
Alors, en ce moment présent où elle reconnut la voix vibrer dans le silence de la nuit, elle sut de qui il s’agissait et elle fit volte face, cherchant de quelle direction la voix provenait… Mais sa main qui se leva et qui tenait sa baguette eut le temps de trouver l’emplacement de l’homme, mais elle n’eut pas le temps de finir de prononcer le sort du bouclier que celui de confusion la heurta de plein fouet…

- Prot…

Oh non elle ne s’attendait pas à le voir, et certainement dans l’un de ses rêves. Non contents de hanter la vie des gens éveillés, il fallait qu’ils viennent la hanter dans leur sommeil…

« Evidemment pas », s’écria t-elle d’un ton sèche. « Et je me suis très bien passée de ta présence jusque là…Mais ravie de te retrouver enf… »

Lou porta sa main à sa tête. D’un seul coup, tout semblait lui tourner. Elle secoua la tête, mais finit par fermer les yeux… Toutes les images autour d’elle tournaient, tourbillonnaient…

Enfin, au bout d’une minute environ, tout se calma. Tout semblait… Différent. Elle ne savait pas ce qui s’était passé mais tout semblait différent…
Elle se sentait… confuse… Elle secoua la tête, essayant de retrouver ses esprits, et parvenant à els rassembler elle murmura en se pointant de sa baguette " Finite "... L'effet du sortilège s'estompa...
Elle ouvrit les yeux, tout paraissait normal… Mais elle se souvint du mangemort, de ce John, elle fit volte face, tourna sur elle-même, armée de sa baguette…

« MONTRE TOI ESPECE DE LACHE ! » cria t-elle d’une voix forte et sa voix résonna dans le silence de la nuit, « EXPULSO ! » lorsqu’elle l’eut détecté à une certaine distance d’elle…

Le sort jaillit de sa baguette, l’éclair de lumière franchit la distance jusqu’au mangemort mais… Il se produisit quelque chose. Quelque chose auquel aucun des deux ne s’attendait… C’était un rêve, et dans un rêve tout ne se passait pas comme on voulait. Parfois, certaines choses se produisaient ; des choses qui en réalité ne se passeraient pas. Là, en l’occurrence, elle ne sut pas ce qui se passa mais d’un seul coup, sa tête lui fit mal, la brûla. Pas seulement sa tête, mais tout son corps… Elle eut le réflexe de tenir sa tête entre ses mains, sa baguette toujours ancrée entre ses doigts, serrant les dents…

Que se passait-il…
Tout s’éteint en elle ; elle releva la tête. Plus aucunes brûlures. Elle se sentait… Normale. Du moins le crût-elle.

L’effet du sort n’avait pas exactement eut l’effet escompté. Amplifié par l’effet de confusion, et par le fait que dans les rêves tout pouvait arriver, les deux combattants venaient d’échanger leur corps, au lieu d’envoyer plutôt valser le mangemort…
Et ils n’allaient pas tarder à le savoir…

« Lanceflèche!!! » s’écria t-elle en dirigeant sa baguette vers l’ancien membre de l’Ordre…
Une série de flèches se dirigèrent droit en direction de son adversaire…
Mais, un dilemme demeurait. Nous étions dans un rêve.
Un rêve était… Imprévisible. Que leur réservait-il celui-là ?
A suivre au prochain épisode…

Après qu’elle eut lancé le sort qui fusa vers le mangemort, Lou sentit d’étranges picotements l’envahir, dans ses bras, dans ses jambes, dans tout son corps… Qui plus est, lorsqu’elle baissa les yeux vers ses mains et qu’elle vit que peu à peu sa baguette se transformait, prenait peu à peu la couleur verte d’un tige se recouvrant bientôt de piquants, elle la lâcha aussitôt, pestant contre cet étrange phénomène, la laissant tout de même interdite…Elle observa la baguette se colorer doucement de vert alors que les picotements de son corps cessaient ; elle se sentait… Normale. Avec cependant une étrange impression de ne plus être soi-même mais, elle se sentait on ne peut plus normale. Ses yeux observant avec étonnement qu’un bourgeon rouge se créait à l’extrémité de la baguette, elle la lâcha aussitôt alors qu’elle sentait entre ses doigts que la tige renforçait ses piquants. La fleur tomba au sol.

What’s the F*UCK ?!!!!! Une baguette qui se transforme en rose et puis quoi encore ??!!!!!!!
Non mais je rêve ou quoi ?!! … En effet, elle rêvait… Et malgré son ardent désir de se réveiller – ou même de revenir un rêve plus normal, elle doutait que cela ne se fasse. Elle devait sans doute accomplir quelque chose pour pouvoir revenir à un rêve normal… Et trouver la clé pour pouvoir y revenir. Elle aurait encore préféré revenir à son premier rêve – lui au moins était normal - ; pourquoi ne pouvait-elle pas revenir tout simplement dans cet immeuble, alors qu’elle descendait les escaliers quatre à quatre ?!!!... Elle se prit à espérer qu’elle le pourrait et ferma les yeux un instant, imaginant de nouveau le décor autour d’elle, se concentrant sur l’image de Logan, espérant ainsi pouvoir revenir dans son rêve, et quitter celui-ci qui, il fallait l’avouer, était vraiment très bizarre…

Mais en rouvrant les yeux, elle se rendit compte que rien n’avait changé. Elle était toujours dans ce cimetière, avec John en face d’elle qui avait lancé un sort afin de se protéger du sort qu’elle avait lancé. Geste inutile en fin de compte elle en était certaine car ici, ils ne semblaient pouvoir s’attaquer. Elle était prête à parier que son sort avait disparu aussitôt qu’il avait quitté l’intérieur de sa baguette – avant que ne commence la transformation en rose…-

- Lou, arrête s'il te plaît et dis moi, comment ça se fait que je soit dans ton corps?

Le mouvement que la jeune femme allait faire se stoppa – elle pouvait simplement entendre sa respiration dans les ténèbres… Soit, elle avait des troubles de l’audition, soit elle avait mal compris tout simplement ce qu’il venait de lui dire… Hein ??? Non, impossible, comment cela se pourrait-il ?!!!! Les bras ballants, elle demeurait sans aucune réaction pendant un moment. Comment ça dans SON corps ???!!!

« Tu te fous de moi c’est ça ?! Dans mon corps très drôle, comment cela serait-il possible… »

C’est alors qu’elle eut l’idée de vérifier quand même le fondement de ce qu’il venait de lui dire et qu’elle baissa ses yeux sur elle… Enfin sur lui, non sur elle… Bref, vous l’avez comprise. Sur elle mais sur SON corps à LUI … ?!!!!
Non mais je rêve là ?!!! C’était quoi cette blague ?!!!!
Et d’ailleurs, si c’était une blague, alors ce n’était pas du tout, mais alors PAS DU TOUT drôle !!!

- Rends-moi mon corps!

« Ah ah ah, c’est la phrase la plus drôle que tu ais jamais eu à dire… », répondit-elle d’une voix moqueuse en l’observant le regard cependant moins froid car de toute évidence, là, c’était elle-même qu’elle regardait. L’impression étrange de se voir au travers d’un miroir l’envahit aussitôt. « Dis-moi comment je pourrais te rendre ton corps alors que je ne sais pas moi-même comment ce … truc nous ait arrivés ?!! »

Un court silence prit place durant lequel il sembla prendre conscience de quelque chose, et elle l’entendit dire…

-Je dois dire que tu as un corps magnifique, Logan doit vraiment être heureux.

- Quoi ?!!! Je t’interdis de…

Un seau d’eau glacé semblait s’être déversé en elle – enfin en lui – non en elle, enfin vous l’avez comprise… - Entendre déjà prononcer ce nom lui fut étrange mais prononcé dans la bouche d’un mangemort de plus, lui apparaissait totalement déplacé. Qui plus est, comment pouvait-il connaître le nom de Logan… *Lou, nous sommes dans un rêve… Tout est possible, tout !*
Cela la mit hors d’elle cependant ; cela l’aurait mis hors d’elle si du moins elle ne sentait pas un truc étrange et qui lui était étrangement dérangeant… Mais comment pouvaient-ils supporter cela … ?!!! C’était terriblement gênant ce truc !!! Bon, question d’habitude sans doute, mais quand même.

Lou essaya de se concentrer plutôt sur la situation actuelle, de trouver une solution quelconque. Elle trouva bon toutefois de lui signaler…

« Et par ailleurs, il est interdit de me toucher, n’y pense même pas ! Enfin, de te toucher, non de me … Enfin tu as compris. Simplement prévention !... Bref, réfléchissons, il faut trouver un moyen rapidement pour pouvoir échanger nos corps, à nouveau… Je dois dire, je ne me sens pas très à l’aise dans le tien… En plus, j’ai l’impression de discuter avec moi-même là…»

Elle se prit pendant quelques secondes à s'observer avec attention. Enfin, à s'admirer un peu, un peu comme si c'était la première fois qu'elle se voyait... C'était vrai, elle avait quelques atouts n'empêche...
Elle se reprit enfin et se mura dans un silence obstiné, tentant de réfléchir à tout ce qui s’était enchaîné… Comment diable avaient-ils bien pu échanger leur corps ?!!! En fait, elle essayait tant bien que mal de chercher une explication logique mais un rêve pouvait-il être logique ? Elle surveillait toutefois John du coin de l’œil si l’idée lui prenait quand même malgré ses interdictions de palper un peu trop ses quelques atouts corporels…

Elle n’eut cependant pas le temps de faire quoique ce soit que les images autour d’eux se troublèrent, et que le décor se mit à onduler devant leurs yeux, les entraînant par la même occasion dans sa spirale…
Les images se recomposèrent. Un autre lieu… Il y avait énormément de soleil. Trop pour elle en tous cas. D’un elle n’y était pas habituée, et de deux cela faisait un contraste un peu trop violent avec l’obscurité du cimetière… Il faisait qui plus est une chaleur étouffante.
Lou se sentait particulièrement traitée comme un simple objet que l’on pouvait balader à tout va et elle n’aimait guère cela… Qui aimait cela d’ailleurs ?
Être trimballée selon le bon vouloir des rêves…
Vouloir, vouloir…

*Je veux retourner dans ma chambre, je veux retourner dans ma chambre !* songea t-elle en essayant d’y mettre toute sa volonté possible mais rien n’y fit. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, un désert de sable à perte de vue s’étendait devant ses yeux éblouis…
Et John était toujours là, constata t-elle en se retournant d’un côté et l’apercevant à ses côtés.

« Bon, de toute évidence, la magie ne peut nous aider puisque nos baguettes mêmes sont à présent de jolies roses ><, et nous sommes condamnés à rester ensembles jusqu’au bout du rêve... Jusqu'à ce les rêves décident de nous libérer eux-mêmes... Ou peut-être veulent-ils nous faire accomplir quelque chose mais dans ce cas j'ignore quoi ».

Lou n’aimait pas vraiment cette perspective, surtout que tout ce qu’elle désirait était de retrouver son propre corps et également son chez soi !!! Mais de toute évidence, ils ne contrôlaient plus rien ici. Les hommes pouvaient contrôler la réalité, pouvaient apprendre à la contrôler, mais les rêves ils ne le pouvaient pas.
Encore que…
Sans lui laisser le temps d’achever sa réflexion, le vent se mit brutalement à souffler autour d’eux, rabattant leurs vêtements contre eux avec force. Une tempête de sable se levait de toute évidence et mieux ne valait pas rester ici… Se coucher au sol et attendre que cela se calme ? Au risque se retrouver ensevelis sous le sable…
Au pire, ils ne craignaient rien non ?? Ils rêvaient après tout. Ils ne pouvaient donc pas mourir si ??? Il fallait prendre une décision rapidement en tous cas car à vue d’oeil, le vent forcissait. Et essayer d’avancer dans cette tempête, impossible. Déjà, ses pieds semblaient glisser, s’enfoncer dans le sol, celui-ci semblait comme glisser sous ses pieds, emporté par le vent qui se levait…La seule solution qui lui vint lui fit crier pour se faire de John…

« PENSE QUE TU VEUX CHANGER D’ENDROIT !!! DEPECHE TOI !!! Pense le de toutes tes forces ! »

Avant qu’elle n’ait pu se rendre compte, il n’y avait plus de vent, les images s’effacèrent autour d’eux puis se recomposèrent… Tout était silencieux… Tout était noir…
Pendant plusieurs minutes Lou crut encore entendre le vent siffler à ses oreilles…
Pour changer d’endroits finalement, il suffisait de le vouloir très fort. C’était comme dans un vrai rêve où l’on changeait de rêve et d’endroit en un claquement de doigt.
Tout à coup, une lumière les éclaira et les éblouit ; Lou se cacha les yeux de sa main alors qu’une voix hurlait et que des sirènes retentissaient partout autour d’eux…

- Ils sont là !!! Venez ils sont là !!...
- Je le reconnais, c’est lui ! Attrapez le, lui et la fille, c’est sûrement sa complice !

Lui ? Comment ça « lui » ?... Étant donné qu’ils avaient échangé de corps, alors « lui » c’était … « elle… ». Et elle, c’était Lou… Enfin, John d’une certaine manière mais Lou quand même.
Son premier réflexe fut de chercher sa baguette dans l’une de ses poches ; baguette qu’elle ne trouva évidemment pas. La pensée de la rose encore dans le cimetière, sur le sol, fit son apparition dans son esprit et elle maugréa des paroles qui demeurèrent inaudibles entre ses dents.
F*ck… Elle aurait pu utiliser la magie, mais elle n’avait plus de baguette ici.
Déjà, Lou faisait volte face et se mit à courir dans le sens inverse, dès que cette pensée lui vint à l’esprit. Où avaient-ils encore atterri ??!!! Et qu’avaient-il donc fait … ?! Ce n’était pas le moment de se tourner vers John pour le lui demander …
Il fallait courir.
Cependant, en entendant et reconnaissant une voix, la jeune femme– dans le corps de John u_u’ - se figea d’un seul coup alors qu’elle sentit son cœur faire un bond…
*Oh non, pitié, je veux aller ailleurs…*, pensa t-elle d'une voix particulièrement faible…
Pourvu que ce ne soit pas ce qu'elle croit... Pourvu que le décor change !!!
De toute façon c'était un rêve, alors de quoi pouvait-elle avoir peur ??!!…

Le fait de retrouver sa chère baguette à son réveil était une merveilleuse chose songea Lou mais, il demeurait qu’un problème demeurait. Quand les rêves daignerait-il les laisser retrouver leur corps respectifs et également retrouver leur réalité ? De plus en plus, Lou prenait conscience d’une chose, d’une seule chose ; une chose qu’elle regrettait à présent plus que tout et tout ce qu’elle souhaitait le plus ardemment au monde c’était retrouver son corps, se réveiller et aller immédiatement réparer ce qu’elle avait cru bon de faire mais qui en fait n’était pas la bonne solution… Son corps se mit à battre plus fort. Pourvu qu’il ne soit pas trop tard. Comme quoi, les rêves pouvaient avoir du bon quand même puisqu’il lui avait fait prendre conscience de cela.

Lou et son compagnon d’infortune se relevèrent ensuite et se mirent en chemin après que l’ancien membre des Phénix eut déterminé dans quelle direction se trouvait le sud-ouest. Ensuite, la jeune femme ne se souvint que d’une chose… Une interminable chaleur, une chaleur de plus en plus persistante au fur et à mesure qu’ils avançaient… et que le jour avançait. Lou avait l’impression de suer, de se vider de toute l’eau que contenait « son » corps. Elle ôta même son t-shirt qui lui collait à présent à la peau. Elle pouvait se le permettre, étant donné qu’elle n’était pas son corps ; elle ne ressentait pas conséquent aucune gêne quelconque. Et puis, c’était un rêve. Lou détestait les trop fortes chaleur et la voilà qu’on l’avait mise dans la fournaise en plein milieu du désert Africain. La jeune femme avait l’impression de se dessécher.

Et c’est précisément ce moment –pourquoi ce moment ? Aucunes idée…- que John lui posait uen invraisemblable à laquelle elle ne s’attendait certes pas dans ces conditions.

-Tu veux sûrement savoir pourquoi j'ai quitté les Phénix? demanda John

Moi ? Heu non pas vraiment, je songeais simplement à la manière de survivre à cette chaleur étouffante, mais je n’avais pas vraiment de telles interrogations à l’esprit en ce comment présent. Tu vois, moi, nous n’avons pas le même sens des priorités… Par ailleurs, ce qui semblait particulièrement l’agacer était que John ne semblait pas être autant accablé par la chaleur. Enfin, d’un côté c’était tant mieux, il n’aurait ainsi pas le besoin de se découvrir un peu…
Elle l’écouta donc en silence sans pour autant manifester la moindre impatience quant au moment qu’elle pensait vraiment mal choisi pour aborder ce sujet. Et puis, était-ce la réalité ? un rêve était monté au fur et à mesure, était-ce vraiment la réalité.. En plus, elle ne comprenait toujours pas une chose. Il y avait quelque chose qui clochait… Pourquoi avoir rejoint les mangemorts, tout simplement car l’Ordre l’avait rejeté, ne croyant pas à son innocence… C’était illogique, ou alors c’était faire preuve de bien peu de volonté. Lou, elle, même si l’Ordre l’avait un jour accusée à tord, certes elle aurait fait une pause de l’organisation et l’aurait quitté –au moins un temps- mais cela n’aurait as changé sa pensée sur les mangemorts et sur leurs crimes atroces et aucune sortes elle n’aurait rejoint les Mangemorts ! Quand bien même cela aurait-il été le dernier des espoir de rester envie ! … Jamais de la vie. A sa place, au pire, elle aurait infiltré les Mangemorts, mais cela aurait été une manière – et seulement une manière- de chercher à découvrir des preuves de son innocence, afin de remonter dans l’estime de ceux qu’elle considérait comme sa famille…

Elle était quelques peu décontenancée et pour toute réponse, après qu’il se maintint dans un silence de plusieurs minutes, elle finit par hausser les épaules. C’est alors qu’un phénomène magique se produisit, ou que du moins les rêves n’en firent qu’à leur tête encore… Lou se sentait glisser, s’enfoncer… Lorsqu’elle s’en rendit compte, elle se débattit, cherchant à prendre appui sur quelque chose mais trop tard, le sable l’engloutie et elle tomba de l’autre côté… Elle aurait pu croire qu’elle aurait étouffé mais il n’en fut pas ainsi. Au contraire, la couche de sable qu’elle traversa sembla extrêmement fine et elle se retrouva dans une sorte de pièce aux parois blanche et recouvert de sortes de coussins de capitonnage…
Elle ne comprenait pas…
Son sang ne fit qu’un tour et d’un seul bond, elle bondit sur la porte d’entrée qu’elle se mit à marteler en se fichant bien de se faire mal ou non…

« LAISSEZ MOI SORTIR DE LA !!! Laissez moi !!! »

C’est alors que la porte s’ouvrit et que le visage mûr d’un homme en blouse apparut

- Mademoiselle Seducere, je peux vous être utile ?
« Je pense que vous vous êtes trompés, pourquoi suis-je enfermée ici ? Qu’ais-je donc fait ?!!! »
Le gentil docteur secoua doucement la tête…
- Ce n’est pas à nous qu’il faut le demander, mais à Mr Campbell ici présent…
Camp… Camp quoi ?!!! C’est pas possible ?!!! Lou cessa de crier après son interlocuteur pendant plusieurs secondes durant lesquelles elle demeura interdite… C’est un cauchemar, c’est impossible ! A présent, ses lèvres tremblaient et des larmes allaient maculer ses joues…
« Il doit y avoir une erreur… », murmura t-elle d’une voix tremblante…
- Je ne pense pas. Vous êtes accusée d’avoir fait usage d’étranges agissements surnaturels et Monsieur Campbell ici présent a bien fait de nous prévenir car il s’est avéré que vous pouviez être dangereuse pour notre communauté…
« QU... ?!! NON ce n’est pas VRAI, vous mentez ! Je ne suis pas… Lo… Logan ce n’est p… »
Clac. La porte se referma, interrompant ses paroles et laissant Lou immobile, seule près de la porte contre laquelle elle s’appuya et se laissa tomber… Ses épaules furent secousées de tremblements soudain.
Sa voix s’était affaiblie au fur et à mesure de sa phrase…
Ce n’était pas possible, elle allait se réveiller ! Son cœur battait la chamade… A présent, elle n’était plus certaine de rien. A croire que ce rêve semblait se faire un malin plaisir de faire planer le doute en elle… La résolution qu’elle avait prise au début ne semblait plus être à présent la meilleure…
Une froideur moite sembla se distiller en elle…

Un détail flotta alors dans son esprit… Il l’avait bien appelée Mademoiselle Seducere ?? Avait-elle retrouvé son corps par quelques miracles que ce soit ?!!! Elle baissa les yeux vers elle, ne remarqua rien qui eut appartenu au corps qui pour le moment était avec John… Alors comment…
En échangeant leur corps avait-ils conservé leur identité, leur nom ? Ou les autres les voyaient-ils simplement normalement ? Etait-ils les seuls à voir qu’ils avaient échangé de corps…

La jeune femme se prit la tête entre les mains, tentant de chasser ses pensées néfastes et perturbatrices. Elle ne parvenait pas à réfléchir correctement, tout se mélangeait dans son esprit… Elle ne savait plus.
Elle ferma les yeux, voulait partir d’ici… Ne pas rester… C’est alors qu’elle rouvrit les yeux, sentant une présence près d’elle... Il y avait une autre respiration qui n’était pas la sienne et son cœur sembla se renverser en reconnaissant Logan, devant elle, un air absent dans le regard. Une sueur froide l’envahit mais celle-ci se transforma bientôt en une prison gelée lorsqu’elle constata que dans son regard se trouvait la plus grande indifférence totale… Une lueur froide posée sur elle, dans son regard, du reproche, du dégoût ou n’importe quoi d’autres que ce soit… Elle voulut lui crier que ce qu’il avait vu était erroné, qu’elle était normale, qu’elle n’avait aucuns pouvoirs magiques… Et en ce moment présent, elle souhaitait réellement ne pas en avoir, être une autre en quelques sortes. La jeune femme fut envahie de tremblement et esquissant un geste vers l’avant pour se rapprocher, elle sentit soudainement qu’une autre force l’éloignait… L’éloignait d’ici, la faisait aller très loin cependant qu’elle ne cessait de voir ce mélange de sentiments dans les yeux de l’agent… Des larmes affluèrent de ses yeux, amplifiée sans aucun doute par la vitesse avec laquelle elle remontait l’espace qu’elle avait un peu plus tôt traversé et avec laquelle elle retomba, chacun de ses membres tremblants de tout son corps. Et pourtant, le visage de Logan ne cessait de hanter son esprit. Ses lèvres se remirent à trembler.
Dans la réalité, elle s’était enfuie avant de connaître sa réaction… Ce maudit rêve faisait en sorte d’exploiter cette faille d’un possible futur, d’une hypothèse qui pouvait absolument être pour la faire douter…

Tout ceci allait finir par la rendre folle à la harceler de cette manière par le biais de ses plus profondes craintes !! Il semblait savoir mieux que quiconque quelles étaient ses peurs, il semblait savoir là où il fallait toucher pour que cela fasse le plus mal possible… Normal entre nous, les rêves viennent évidemment de notre inconscient. Par conséquent, ils savent tout de nous.
Lou fut saisie d’un tremblement.
Puis, elle entendit – ou cru entendre - John lui parler, ou elle sentit une pression sur son bras, peu importe elle était tellement bouleversée en ce moment présent par ce qu’on venait de lui faire subir qu’elle ne savait plus que penser, qu’elle ne savait plus où elle était… Ce maudit rêve mettait vraiment son psychisme à rudes épreuves c’était certain…Tellement que des larmes véritables se mirent à couler sur ses joues sans qu’elle puisse les en empêcher, n’allant en rien gâcher ses traits délicats… Une tristesse à présent se distillait sur ses traits.
Juste le trop plein d’émotions qui se libérait.

« Il faut… Il faut contrôler nos peurs les plus profondes …, » parvint-elle à articuler. « Il les exploite… Qu’importe pourquoi ou la raison pour laquelle on se retrouve dans le même rêve, il exploite nos peurs les plus profondes pour nous pousser vers nos limites… Vers nos extrémités »

Il ne faut pas les montrer… Ne pas montrer ses faiblesses.
Il faut se montrer fort.
Sur ce elle releva le visage, croisant pour la première fois le regard de John depuis qu’elle était revenue de son petit voyage…