Les cours étaient tous terminés depuis plusieurs heures. Cependant le couvre-feu n'avait pas encore renvoyé la plupart des élèves dans leur salles communes. Non, une grande majorité d'entre eux, ainsi que les professeurs, s'étaient rendus dans la Grande Salle pour y manger leur dîner préparé par les elfes de maisons. Cependant, ils arrivaient que sur les bancs, entre deux élèves, un espace devant une assiette vide dénonce l'absence d'un ou d'une sorcière. En effet, il était fréquent que parfois, ceux-ci sautent un repas pour des revisions d'examen de derniere minutes, pour finir en catastrophe un parchemin à rendre pour le lendemain, ou encore pour rattraper toute une nuit precedente perdue a lire un livre dont le rapport était à faire. Quelques masochistes, en plus des devoirs imposés, trouvaient le temps et l'énergie pour des travaux personnels, des recherches en bibliothèques, des sortilèges a exercer, des potions à refaire...
Catherine faisaient partie de ceux-là. Elle avait parcouru les couloirs à contre-sens des élèves qui descendaient au repas, avait pris ses ingrédients dans son dortoir, puis étaient redescendue sur plusieurs étages jusqu'au cachots vides. Là, elle alluma du bout de sa baguette quelques chandelles dont les reflets se répercutèrent sur des bocaux aux contenus visqueux et luisants.
Posant son chaudron devant elle, elle répartit dans un ordre bien précis les ingrédients requis. Elle s'appretait a refaire une potion apprise le jour même, qu'elle avait lamentablement échoué à cuisiner. Il était rare qu'elle en rate une, surtout à ce point là. C'était limite si son chaudron n'avait pas fondu. Mais à l'aide d'un sortilège apris lors de recherches sur les forgerons magiciens du moyen age, elle avait réparer les dégats et s'appretait à réhabilité son honneur en réussissant, cette fois-ci, sa potion comme personne ne l'avait jamais fait.
Poussant un soupir pour se donner du courage, elle se mit alors à trancher ses racines de mandragore en tranches régulières, à piller ses scarabées avec patience, à distiller le sang de fourmis d'afrique avec soin. Une délicieuse éffluve de parfums exotiques s'échappa du chaudron lorsqu'ele y mit les premiers ingrédients. C'était cette odeur qui l'avait alors déconcentrée. un fin mélange de bouse de gnou mêlée à de la sueur de fauve, relevée d'une note de carcasse de singe... Il ne manquait plus que le bourdonnement des mouches a cette atmosphères...
Bref, en apnée momentannée, Catherine s'empressa de rajouter au compte-goutte la bile de tatou, et de tourner le tout trois fois dans le sens des aiguilles d'une montre, puis deux dans le sens inverse, a plusieurs reprise, sur feu doux. L'atmosphère devint plus respirable...
C'est alors que, en commencant à percer les estomacs de grenouille la porte du cachot s'ouvrit en grincant. Catherine avait été si concentrée sur son travail qu'elle sursauta violemment: son couteau lui échappa, en écorchant cruellement son majeur. Poussant une exclamation de douleur et portant son doigt sanglant à se slèvres pales, Catherine se retourna vers le responsable, l'intru qui venait d'entrer...