Deux jours, deux jours que Fred n'avait pas mis les pieds dans cet appart', deux jours qu'ilétait parti à la recherche de l'homme qui avait osé s'en prendre à Lara, sans grand résultat. Il était fatigué, et totalement anéanti. Il n'avait qu'une hâte, pouvoir se reposer un peu.

Mais quand il entra dans l'appartement, le rouquin s'apperçut que son frère était là. Aille, ce sourire ... il n'était pas au courant. Pas au courant de ce qui c'était passé au Terrier, pas au courant de la mort de leurs parents. A la remémorations de ces souvenirs, il sentit les larmes lui monter aux yeux.

Il ne fallait pas qu'il craque, pas maintenant. George devait sans doute se poser des questions, se demander pourquoi Fred était dans un tel état, pourquoi il parraissait si ... vide. C'était le mot, vide. Sans prendre la peine de saluer son jumeau, le jeune homme l'attrappa par le bras et le fit s'asseoir sur le canapé. Il respira un grand coup, et se lança.

"George ... il faut que ... que je te parles."

La voix du vendeur de Farces n'était pas celle guillerette et pleine d'humour qu'on avait l'habitude d'entendre. On avait plutôt l'impression que chaque mot énoncé lui demandait un véritable effort, comme s'il était presque trop dur pour lui d'ouvrir la bouche.

Ok bon, ça n'allait pas être facile. Zenattitude, son frère était entrain de faire de l'humour sans même se douter que ce qu'il disait était vrai. A ses paroles, Fred ne put se retenir, les larmes commencèrent à couler, lentement, le long de son visage. Comment allait-il pouvoir annoncer cela à son frère?

Il releva la tête, plongeant son regard triste dans celui, joyeux, de son frère. Regard qui risquerait de beaucoup moins pétiller après les révélations que le rouquin allait lui faire. Il respira un grand coup, essayant de se donner du courage, de lui dire.

"Y'a ... eu une, une attaque au Terrier. Quand on a ouvert la porte, IL était là, devant nous ... et papa ..."

Fred prit sa tête dans ses mains. C'était dur pour lui, tellement dur de se rappeler ces horribles souvenirs. De se remémorer son père, étendu, mort, au sol. Et sa mère, qui n'avait pas tardé à connaître le même sort. Tout cela était tellement injuste, ils formaient une si belle famille.

"Mort ... devant nous, par terre! Et là ... maman a voullu le tuer, LUI! Alors, il a levé sa baguette et ..."

Fred tremblait, les larmes coulant abondamment sur son visage. Raconter ce qui c'était passé ne faisait qu'accentuer l'idée que tout était de sa faute, qu'il aurait dû faire quelque chose! Mais non, il n'avait rien pu faire, il était ... trop faible.

"IL .. IL l'a ... tuée! Sous mes yeux George! Sous mes yeux ..."

Fred restait là, tremblant, n'osant rien dire de plus. A vrai dire, il redoutait la réaction de son frère. Réaction qui ne se fit pas attendre. George se leva, le visage ruisselant de larmes lui aussi, hurlant sa colère dans tout l'appartement. C'était trop pour Fred, voir son frère ainsi ...

"George arrête ... je t'en pris!"

Il avait dit ses mots de façon suppliante, voir son jumeau comme ça ... La douleur était trop forte, beaucoup trop forte. Il le vit finalement se rasseoir, et Fred leva alors les yeux verts lui, embués par les larmes. Il s'en voulait, il s'en voulait de rien avoir pu faire, de ne pas avoir pu les sauver. Tout était de sa faute.

"Je suis désolé ... désolé ... j'ai rien pu faire ..."

Mais ce n'était pas le moment de se laisser envahir par la rage et la souffrance. Le rouquin avait autre chose à dire à son jumeau, quelque chose d'aussi grave et important. Il fallait qu'il lui dise, il avait le droit d'être au courant. C'était son jumeau après tout, ils devaient tout partager.

"Y'a ... autre chose ..."

Le jeune homme ferma les yeux quelques instants, essayant de se donner du courage. Comment s'y prendre? Comment expliquer à George que, dans quelques mois, il serait ... tonton? Autant y aller franco, ne pas tourner autour du pot. Fred inspira un grand coup, ses eyux fixant ceux, identiques, de sa moitié.

"Lara est ... elle est ... enceinte."

Voilà, c'était dit. Or, malgrès cela, il n'avait pas l'air des plus heureux de cette nouvelle. Peut-être était-ce tout simplement le fait qu'il n'était pas le père de cet enfant? Que Lara avait été agressé avant leur rencontre par il ne savait quel inconnu? Parce-que cette révélation n'avait fait qu'aggrandir le gouffre qui s'était formé en lui?

"Laisse-moi finir ... s'il te plaît."

Les larmes redoublèrent sur le visage du rouquin. Il aurait dû être heureux, heureux d'apprendre qu'il allait être papa. Mais ce n'était pas le cas. Tout simplement parce-que ce n'était pas lui le père de cet enfant, parce-que sa femme était enceinte, mais pas de lui. La tristesse se lisait sur son visage, il n'arrivait pas à retenir ses larmes, tout ce qui lui arrivait été bien trop dur à supporter.

"Elle est enciente de cinq mois ... et ça fait cinq mois qu'on se connait ..."

Ne tenant plus en place, Fred se leva précipitamment, avant de commencer à faire le tour du canapé, comme une tentative désespérée de garder son calme. Mais il n'y arrivait pas, il était tellement détruit, détruit par tout ce qui lui était arrivé ses derniers temps. Alors, dans un murmura à peine audible, il se tourna vers son frère, et lui murmura ces quelques mots:

"Ca fait quatre mois qu'on est en ... ensemble."

Enfin, George avait comprit. Comprit que Fred n'était pas le père, que Lara portait l'enfant d'un autre. Le rouquin essuya les larmes qui continuaient de couler le long de ses joues, sans grand résultat. Il avança alors jusqu'à la fenêtre et l'ouvrit. De l'air, il avait besoin d'air, de pouvoir respirer.

"Je traque ce salopard depuis des jours! Sans résultat! J'ai aucune piste, rien!"

Le jeune homme se tourna une fois de plus vers son jumeau, le visage désormais déformé par la rage. Cet homme, celui qui avait osé s'approcher de Lara ... il le retrouverait, oh oui qu'il le retrouverait, même s'il lui faudrait des années pour ça! Et le jour où il le retrouverait ...

"Quand je l'aurais retrouvé, parce-que je leur retrouverais, tu peux en être sûr! Quand je le retrouverais, je le tuerais, de mes propres mains!"

Il avait hurlé, hurlé cette dernière phrase, laissant aller sa peine et sa colère. Tremblant de tout son corps, il se laissa alors glisser le long du mur, enfouissant son visage dans ses mains. Pourquoi? Pourquoi est-ce que tout ça lui arrivait à lui? Tout ce qu'il voulait, c'était mener une petite vie tranquille, fonder une famille, et au lieu de ça ...