Nuit de pleine lune pour Rouge & Or [Fe]

Cela fait plusieurs mois que Remus attend ce jour. Et il a fallu que ça tombe dans une si mauvaise période. L'Ordre l'a prévenu qu'une attaque contre Lara Down est prévue, mais il est partagé entre le fait d'assister à la naissance de son enfant ou de voir la naissance de leur sauveur à tous. Car oui, Fred Weasley et Lara Down attendent un petit garçon, annoncé comme celui de la Prophétie. Le Prince des Ténèbres qui rétablira l'ordre dans le monde des sorciers. Mais rien que le mot Ténèbre et la facon dont il a été concu, n'annonce rien de bon.

Nymphadora a eu ses premières contractions dans la soirée et ils se sont dépêchés de rejoindre Ste Mangouste. L'hôpital le plus sécurisé du monde des sorciers. Depuis sa nomination, Lupin a fait placer un groupe d'Aurors dans toutes les zones à risques, tel que Poudlard, Gringotts, Ste Mangouste. Voldemort a augmenté ses attaques et leur puissance de frappe. Et ils attendent tous qu'il veuille récupérer l'enfant des Weasley. D'un côté il est bien content d'être ici, à l'abri, avec les gens qui comptent le plus pour lui.

Douleur. Douce douleur qui lui broie lentement le ventre, la crispant soudainement. Pourquoi fallait-il que ça arrive aujourd’hui, alors qu’ils sont tous au Square, à se battre peut être ? Cette idée fît frémir légèrement l’Auror, qui lança un regard entre peur et excitation à Lupin … Il était là. Il était resté. Alors qu’il savait qu’on avait besoin de lui, comme on avait besoin d’elle, là bas. En réalité, on avait besoin de tout le monde, pour aider Lara, et se défendre si quelque chose tournait mal … Et il y avait beaucoup de chance que tout tourne mal. Du moins Tonks le voyait ainsi. Une nouvelle contraction la fît frémir, alors que quelques larmes perlaient sur le coin de ses yeux. Quel douleur, pour juste un petit être, pour l’instant encore au chaud dans le ventre de sa maman … plus pour longtemps maintenant.

La main de Tonks se leva, doucement, fébrilement, venant se refermer sur celle du Loup Garou, alors qu’elle esquissait une petite grimaçe. Mal, mal … ne pas penser, ne pas penser …. Ou à autre chose. Mais déjà, ses idées repartaient vers l’Ordre. Dans un murmure difficile, luttant contre elle même et ce qu’elle voulait en réalité, elle chuchota
- On devrait être là bas .. Vas …. – Vague de douleur, lente douleur qui lui déchira le ventre, avant qu’elle ne reprenne ce qu’elle venait de tenter de dire – Vas les rejoindre si tu veux ….-
Mais dans toute ses expressions, jusque dans ses yeux, on pouvait lire la réalité : elle ne voulait pas le voir partir … Pas maintenant, alors qu’elle se sentait au supplice, qu’elle sentait son monde s’écrouler, et que la douleur – fichue douleur – se faisait de plus en plus grande, comme annonciatrice de celle qui viendrait plus tard, quand petit bébé ferait son entrée dans le monde réel …

Partir loin d'elle en cette si belle nuit ? C'est bien la dernière chose qu'il aimerait faire. Sa place est là. Auprès de sa belle et de leur futur bébé. Une petite fille d'après les médecins. Que rêver de mieux. Ses yeux... Ou plutôt son nez... Il est là à imaginer à quoi elle ressemblera tandis que ses amis combattent pour protéger le futur bébé de la Prophétie. La seule chose qu'il espère c'est que son armée d'Aurors en viendront à bout.

"Non... C'est ici qu'est ma place..." dit-il avec un petit sourire. "Et puis ils n'ont rien à craindre. Le repère est protéger par une magie qui dépasse celle de Voldemort. Aucun Mangemort ne pourra franchir la porte." acheva t'il pour la rassurée. D'ailleurs il le sait bien. Même si les Mangemorts trouvent le repère, ils ne pourront pas y entrer. Dumbledore y a placer une Magie qui empêche toute personne de mauvaises intentions à franchir le seuil de la porte.

La jeune Auror l’écouta attentivement, tentant de se laisser bercer par ce qu’il disait … mais elle n’y arrivait pas. Comme si ce qu’il disait été fragile, précaire, et pouvait tomber d’une seconde sur l’autre … Et pourtant, il devait avoir raison : Jamais le grand Lord ne s’était aventuré au Square, pourquoi en serait-il ainsi en ce sombre jour ? Non, non, il ne devait pas en être ainsi … Et voilà, elle s’était persuadée que tout allait au mieux. Un court instant, alors qu’elle redressait sa tête, son regard vint se planter dans celui du Loup Garou, exprimant toute sa gratitude, son bonheur, son amour …

Mais ce bref instant de douceur pour Tonks fût brutalement arrêté par une nouvelle vague de douleur, qui lui plia le corps, lui rendant la respiration difficile, pendant quelques secondes. Ses yeux n’exprimait plus que sa souffrance, et sa main s’était violemment resserré sur celle de Remus ….. Un léger gémissement échappa à ses lèvres, alors qu’une infirmière venait en courant, comme affolée par ce bruit soudain ….. Et elle sourit. Le travail de Tonks commençait, maintenant, et instinctivement, elle savait qu’elle allait souffrir ….

Le Marauder est resté pendant tout ce temps auprès de la jeune femme. Quand elle a commencée à pousser, elle est entrée en transe et ils ont bien cru qu'elle y passerait, mais une fois le bébé sortit de son corps, tout est rentré dans l'ordre. Un miracle selon la sage femme.

Lupin se tient là, debout devant la jeune femme, mais dos tourné à elle, attendant qu'elle se réveille, et regardant par la fenêtre en émettant des petits bruits bizarres. Il fait mumuse avec le petit bébé qu'il tient dans ses mains. Une jolie petite fille avec quelques cheveux sur la tête dans une petite mèche de couleur rose. Apparement, elle a tout de sa mère...

Douleur lancinante, longue souffrance. L’accouchement avait été dure, et depuis la vague qui l’avait momentanément plié dans son lit, la jeune Auror ne se souvenait de plus grand chose .. A peine quelques taches de couleurs flous, qui lui revenaient lentement, alors qu’elle se reprenait ses esprits.

Quelques bruits attirèrent son attention, à peine eût-elle les yeux ouverts. Son regard se posa sur Lupin, qui lui tournait le dos, semblant jouer avec la petite …. Puisque c’était la seule chose qu’elle avait comprit, et parfaitement assimilé : c’était une fille. Quelques noms tournaient dans son esprit encore légèrement endormie, mais Tonks n’en avait pas choisit un précisément : peut être même Lupin s’en était chargée. Depuis combien de temps dormait-elle ?

Dans un vague mouvement, toujours silencieuse, comme sans voix, elle se tourna pour observer à travers la fenêtre, laissant son regard divaguer sur la lune … Que cette dernière était jolie, si blanche, si ronde … Un court instant, elle ne réagit pas, fixant toujours l’astre blanchâtre dans le ciel. Et soudainement, son souffle se coupa, elle hoqueta. Et, d’une voix aussi blanche que son visage brutalement trop pâle, elle chuchota
- Ré … Rémus .. La .. La lune !-

Remus regarda le petit bébé qu'il portait dans ses bras quand il entendit Tonks derrière lui. Il leva les yeux effrayé, en direction de la lune. Bien ronde. Majestueuse dans la voute étoilée. Mais étrangement, sans avoir pris la moindre potion, sans avoir changé quoi que ce soit à ses habitudes, l'effet attendu ne se produisit pas. Il se tourna vers sa bien aimée, partagée entre la crainte et la joie. Mais son regard vacilla en direction de la porte d'entrée. Une explosion s'est fait entendre provenant du hall d'entrée et des cris s'en suivirent. Il s'approcha de Tonks et sans se poser d'avantages de questions, il déposa le bébé dans ses bras.

"Ca va aller ?" s'assura t'il avant de sortir sa baguette quand un Auror poussa la porte d'entrée. Remus fit volte face rapidement croyant que c'est le Mage Noir, et quand il apperçu l'un des lieutenants de son armée d'Aurors, il abaissa sa baguette.

///"C'est lui... Il a déjà tué trois des nôtres !"

Lupin se tourna vers Tonks mais à peine fit-il dos à l'Auror qu'un jet de lumière verte toucha ce dernier et il tomba à terre. Lupin sentit des gouttes de sueur le long de son front. Il se passa la main dessus, se sentant quelque peu mal, sans doute la peur d'affronter Voldemort. Car quand il se tourna vers la porte d'entrée, le Mage Noir est là, face à lui, et Remus sent déjà sa baguette tremblée.

La peur emplissait doucement l’esprit encore rêveur de l’Auror. Mais elle n’était rien, comparée à la terreur qui vint s’insinuer dans ses veines, quand l’explosion retentit… Aussitôt, elle sembla sortir de sa torpeur, ses sens s’éveillant et s’aiguisant, alors que Rémus lui déposait délicatement la puce dans ses bras.

|Remus|"Ca va aller ?"
Il rigolait ? Comme si ça pouvait aller … Ses yeux s’emplissant de larmes, brouillant son regard perdu, elle blottit tant bien que mal la puce contre son cœur, dans un reflexe instinctif. Puis, d’une voix minuscule, bien lointaine de celle qu’elle avait habituellement, Tonks chuchota
- Non Rémus .. je t’en supplie …-

Là, elle aurait été prête à tout, même à échanger sa place avec celui qu’elle aimait, juste pour que tout aille bien, qu’elle soit sure de revoir le Loup Garou en parfaite santé …. Mais elle savait qu’elle ne pouvait rien y faire. Alors, la jeune se contenta d’observer l’arrivée de l’Auror, qui tomba quelques secondes après …. Et le mage noir était là.

Elle avala sa salive, tentant de remettre de l’ordre dans ses idées, puis finalement pivota sur le lit. Sa décision était prise. L’amour rend aveugle, donne des ailes … ou des idées légèrement suicidaire. Où était sa baguette ? Qui était cette crotte de hiboux qui lui avait prise ?! Tant pis ... Sans bruit, de façon à ne pas alarmer Lupin, elle se leva, ses yeux implorants, et fît un pas ou deux vers son amant .. Non, non, il ne devait pas mourir …. Et puis, pourquoi venait-il ? Pourquoi était-il là ? Il n’avait pas eût le petit de Lara, et voulait donc se venger ? Non, non, ce n’était pas logique ….

Et la petite, quant à elle, observait tout, de ses yeux curieux, produisant par instant de petits bruits joyeux …

Remus regarda vers son Auror à terre et il sentit Tonks bougée. Il aurait aimée lui dire de rester tranquillement allongée, mais il ne peut se permettre de jetter le moindre regard ailleurs que sur sa cible. Voldemort saisira le moindre manque d'attention du Ministre pour frapper fatalement sa cible.

///"Donnez moi l'enfant !" ordonna t'il en pointant dangereusement sa baguette sur Lupin.

"Il n'en est pas question !" répondit le loup garou en répondant sur le même temps. Il eu de plus en plus du mal à rester concentrer, à cause d'une douleur dans l'abdomen. Comme si le loup garou souhaitait sortir de lui mais une barrière invisible le repousse en arrière à chaque nouvelle tentative. Quelque chose qu'il n'arrive pas à expliquer.

///"Dans ce cas..."

Sans prononcer la moindre parole, un jet de lumière verte sortit de la baguette du Mage Noir et Remus tomba à terre avant même que le sort ne l'atteigne, sentant une douleur trop intense montée en lui. Le jet se perdit dans le mur derrière lui et quand Voldemort voulu s'approcher de Tonks pour prendre l'enfant, il s'arrêta net.

Aurora a tout d'une enfant banale. Elle ne voit le mal en rien. Ses petits cris joyeux et son regard attendrit envers le Mage Noir le prouvent. Mais si une chose fait de cet enfant quelqu'un d'extraordinaire et bien plus qu'une simple nouveau né de Ste Mangouste, c'est cette peur qui se lit dans les yeux de son agresseur.

Voldemort se recula de quelques pas, sentant quelque chose le brûler à l'intérieur et sentant en même temps le pouvoir de sa baguette lui échapper. Il vit que l'enfant ne correspond pas à ce qu'il attendait, qu'il s'agit d'une fille et non d'un garçon, et il se remémore la Prophétie expliquant que les deux ne formeront qu'un. Non pas lui et l'enfant, mais eux... La mère et son bébé. Mais qui est la mère ?

Et si ce qu'on lui a caché n'est pas que l'enfant des Weasley n'est pas celui de la Prophétie, mais que le Prince des Ténèbres n'était pas sur le point de naître ? Il réalisa petit à petit à quel point on a abuser de lui et quand il regarda une nouvelle fois l'enfant, il sentit une fois encore ses forces diminués. L'équilibre n'est pas rendue. Elle n'est que bon... Elle ne pourra donnée naissance qu'a quelque chose qui ne sera que mauvais. Il lui suffira d'attendre. Et quelque chose lui dit que ça ira bien plus vite que prévu. Après tout, la Prophétie de sa mère fait référence à une nouvelle année, et il sait très bien qu'elle est cette année. Le Prince sera déjà né d'ici là. Il ne sait pas comment, mais il sait que ça se fera. Et il sera là avec son armée.

Un voile noir enveloppa le corps du Mage Noir et il disparu comme il est venu. Lupin resta à terre, sentant son corps se vider et le loup garou qui est en lui mourrir à petit feu, l'emportant avec...

La jeune Auror se tenait là, frêle, Aurora blottit contre son cœur, ses yeux flamboyants fixant le Lord. Malgré la fatigue et la peur qui se déversait doucement en elle, elle ne bougeait pas, faisant face au Mage Noir. La terreur avait disparût, lentement, ne laissant plus qu’une boulle d’anxiété qu’elle ne connaissait que trop bien, pour l’avoir ressentit face au combat …. Face à la mort. La mort qui jaillit d’un trait vert de la baguette de Lupin, sans même qu’elle n’ai le temps de réagir. Et soudainement, il s’abattit au sol. Tout lui semblait si lointain, si lointain, qu’elle n’avait pas l’impression de pouvoir réagir.

Aussitôt, les larmes coulèrent sur les joues de Tonks, dans une vague lente, douce … Déferlante de goutte, qui vinrent s’écraser au sol, alors que Voldemort s’avançait vers les deux, implacable. Avec lenteur et gravité, elle fit un pas, un unique pas à reculons, s’éloignant de celui qui était le mal incarné … et qui s’arrêta.
A cette instant, il s’arrêta net. La douleur semblait l’envahir, et d’un coup, il disparût … laissant une Tonks complètement déboussolée. Pourquoi était-il venu ? Pourquoi était-il partit ? Que voulait-il ? Ou plutôt, pourquoi voulait-il Aurora ? C’était … impensable !

Cependant, une magicomage s’empressa, emmenant Lupin dans la pièce d’à côté, sous les exclamations de l’Auror …. Qui se dépêcha de déposer Aurora dans un berceau, la couvrant avec douceur et amour, les larmes coulant encore et toujours sur ses joues pâles. Le bébé lui tendait les mains, braillant avec une gaieté sans pareille, et pourtant sa mère devait aller le retrouver … Plusieurs magicomages tentèrent d’arrêter Tonks, qui força le passage, vacillante, vers la pièce qui contenait Lupin…. Et elle se précipita sur lui, ses mains frolant avec peur son front et ses yeux trahissant son inquiétude.

- Rémus .. Je t’en supplie …-

Petit à petit le Marauder retrouva l'usage des membres de son corps, et il reprit connaissance. Les Médicomages ont eu beaucoup de boulot entre la mort de nombreux Aurors et les blessures qu'à infligé Voldemort au personnel de l'établissement. Dès son départ, un nouveau commando d'Aurors a envahi les lieux et à pris part à la protection de l'établissement.

Remus ouvrit les yeux tout doucement, et il sentit une douce main qu'il connait bien, reposée sur son front. Il la regarda avec un petit sourire très fatiguée.

"Elle.... Elle va bien... ?" réussi t'il à dire avant de sentir la fièvre montée à nouveau. Quelque chose se produit au plus profond de lui et il n'arrive pas à l'expliquer.

"Le... Il tente de sortir mais..." tous les mots qu'il prononce sont comme une puissante douleur qui surgit au fond de lui et qui le ronge tout doucement, le tuant à petit feu. Il resta la tête reposée contre son oreiller et bougea le moins possible, tentant de comprendre ce qui a pu lui arrivé et pourquoi.

Tonks laissait ses mains se promener doucement sur le front, le visage, de son homme, son regard trahissant son inquiétude immense. Puis, lentement, elle vit ses yeux s’ouvrir, alors que les larmes de l’Auror coulait doucement sur son Tshirt. Une lueur d’espoir se glissa dans ses prunelles, avant qu’elle ne chuchote de sa voix brisée, inquiète :
- Oui … Oui, elle va bien .. mais toi mon cœur !-

Ce fût sa réponse qui finit de l’affoler. Il ne savait pas sortir ? Mais que se passait-il ? Pourquoi cette soudaine douleur qui venait l’habiter, pourquoi le Loup Garou restait-il comme bloqué au fin fond de Rémus ? Encore des questions sans réponses, qui venaient s’ajouter à toute celle qui emplissaient déjà son esprit. Après un court instant de reflexion, la jeune se pencha, frôlant les lèvres du Marauder. Puis, elle se redressa.

- Mais …. Pourquoi ? Enfin …. Il devrait être dehors !-

Encore une fois, Tonks tentait de paraître plus forte qu’elle ne l’était, et tentait désespérément de ne pas laisser pointer son inquiétude … Vain essai, puisque la moindre de ses attitudes laissait pointer une trace de cette peur qui l’envahissait maintenant complètement.
Enfin, dans un dernier souffle, se perdant dans ses pensées, dans ses multiples interrogations, elle demanda
- Mais ... POurquoi est-il venut ?-

Ca lui fit si mal de la voir pleurer, de voir son coeur saigné. Comment tout cela a t'il pu arrivé ? Comment as t'il pu lui cacher cela ? Et pourquoi il a écouté Rogue en ne prenant qu'une petite escorte pour Tonks, l'enfant et lui ?

Venir avec une armée aurait éveiller les soupçons et Voldemort serait arrivé avant la naissance de l'enfant, mais venir accompagné que de quelques Aurors n'était pas plus ingénieux. Il la regarda, la contempla, sentit sa force lui revenir petit à petit et il détourna son regard de la jeune femme, honteux de lui avoir mentis.

"Il... Il est venu la cherchée..." Son teint devint plus livide qu'il ne l'était déjà. "Notre fille... On..." Il arrêta de parler quelques instants pour reprendre son souffle, tout en repensant à ce qui s'est passé. Puis son regard croisa celui de sa tête colorée. "Pardonne moi..." Son regard se perdit une nouvelle fois dans le vide quand un médicomage entra dans la pièce.

///"Monsieur le Ministre... ?" dit-il un peu gêné de peur de les déranger, mais la nouvelle en vaut la peine. Lupin lui fit un petit signe pour lui demander de parler.

///"On a découvert la raison pour laquelle la transformation ne s'est pas faites... Et je dois dire que ça ne s'était jamais vue..."

Lupin aurait voulu lui dire d'en venir au but, mais le médecin n'eu pas besoin de l'entendre parler pour comprendre.

///"Il est sur le point de mourrir..."

Le coeur de Lupin vacilla. Son Loup Garou mourrir ? Il sait très bien ce que cela signifie, et il ne comprend pas comment cela est possible. Quoi qu'il en soit, un Loup Garou ne peut pas vivre sans son côté animal, et si l'un des deux meurt, l'autre ne tardera pas à le rejoindre.

///"Je suis désolé..." ajouta t'il avant de quitter la salle, sans solution pour le jeune couple.

Inlassablement, l’Auror frôlait le Loup Garou, avec un douceur impensable. Elle retenait légèrement sa respiration, ayant peur de ce qu’il allait dire, de ce qui était la vérité. Lui avait-il encore caché quelque chose, et quelque chose d’important ? D’apparence oui … Mais pourquoi ?! Une nouvelle fois, l’espoir vacilla dans son regard, alors qu’elle sentait l’anxiété venir s’ajouter à toute ces peurs. Puis, il expliqua. Un court instant, elle ouvrit la bouche, comme pour parler. Mais aucun bruit ne sortait. Ce … Non. Impossible. Non, elle ne comprenait pas … Mais pourquoi maintenant évitait-il son regard ? Son esprit se brouilla, alors qu’elle tentait désespérément de remettre de l’ordre dans ses pensées. Une fraction de seconde avant que le magicomage n’entre, elle réussit à chuchoter, d’une voix aussi livide et implorante que son visage ne l’était.
- Je … Que … Explique moi Rémus, je t’en supplie –

Puis, le temps que le magicomage ne parle, elle détourna son attention du Loup Garou, fixant celui qui portait une nouvelle impensable. Pendant quelques secondes, encore une fois, elle resta sans voix, ses yeux s’écarquillant de surprise, les larmes s’arrêtant alors qu’elle tentait désespérément de traiter l’information qu’elle ne voulait pourtant pas comprendre … Néanmoins, elle finit par réaliser. Le Loup Garou était entrain de mourir. Lupin mourrait aussi. Aussitôt, l’Auror hoqueta de douleur, avant d’enfouir son visage dans le cou de son amour, les larmes coulant violemment le long de sa tête, avant de s’écraser sur la nuque de Rémus. Et, elle chuchotta, dans un bredouillement presque incompréhensible
- Non .. Pas .. Impo … Possible …-

Remus la sentie venir se blottir dans son cou, un endroit où elle vient dès que ça ne va pas. Et on ne peut pas dire qu'ils vont au mieux en cet instant précis. Il passa difficilement une main sur son dos et tenta de la rassurée avant de la repoussée délicatement pour pouvoir la regardée dans les yeux.

"On n'aurait jamais du faire cela mais on a pas eu le choix..." Tout en parlant, le Ministre commenca à se sentir de mieux en mieux, comme si les effets de sa maladie s'effacent comme par magie. Mais il sent toujours cette douleur au fond de lui et ce Loup Garou qui tente de s'échapper.

"On était pas sûr que ce soit elle... On se doutait qu'il y'aurait eu des attaques, mais pas de cette envergure..." Il tenta de trouver les mots qu'il faut pour ne pas la choquée, ni même la blessée et pour pas qu'elle lui en veuille de trop.

"Crois moi... J'ai tout fait pour pas qu'il l'ait..." acheva t'il en la regardant dans les yeux, tentant de voir ce qu'elle pense de lui en cet instant.

Pendant quelques secondes, l’Auror resta immobile, respirant l’odeur de Remus, sentant la douceur de sa peau, sanglotant silencieusement. Non, il ne pouvait pas mourir, sans entraîner son humain … et le Marauder ne pouvait pas mourir. L’idée était impensable, et pourtant Tonks avait l’impression de vivre ce cauchemar. Peu de fois la réalité avait été si dur, rarement elle s’y était cognée avec tant de force. Et la journée n’était pas finit, et ça lui faisait peur. Cependant, quand avec une douceur infini il la repoussa, elle se laissa faire. Son regard perdu, lointain, ne fixait rien. Oui, elle ne comprenait plus, elle ne voulait pas comprendre. Mais, la jeune s’obligea à l’écouter, tentant d’arrêter le flot de larme qui dévalait ses joues avec lenteur.

Et, ce qu’elle entendit, ce qu’elle comprit la choqua un peu… Et ramena l’Auror brutalement à la réalité. Des attaques. Il y en avait eût aussi du côté de Lara. Et peut être des morts. Aussitôt, le cœur de Tonks accéléra, alors qu’une vague d’anxiété pointait dans son regard. Puis, elle se força à se calmer, laissant ses yeux se perdre dans ceux du Loup Garou …. A côté de cette anxiété, on ne pouvait lire que son amour pour Rémus. Elle lui faisait confiance, elle ne pouvait lui en vouloir. Après quelques secondes de silence, sa voix s’éleva, douce et lente, encore brisée par de légers sanglots
- Et il ne l’a pas eût ….-

Un triste sourire naquit sur son visage, lent et léger. Que faire ? Qu’avait-il ?

Remus sentit une douleur profonde l'atteindre quand un nouveau Madicomage entra dans la pièce avec la petite Aurora dans ses bras, croyant faire cela pour le bien de Lupin s'il voit son enfant. La douleur s'accentua et le Médicomage partit avant de revenir sans l'enfant cette fois. Plusieurs heures passèrent avant que Remus reprit connaissance. Il ouvrit tout doucement les yeux et entendit le Médicomage parler avec Tonks et lui expliquer que selon lui, la maladie de Remus est due à la présence de leur enfant, même s'il ne peut l'expliquer.

Lupin se souvint de ce que disait la Prophétie et de ce que leurs recherches avec le maître de potions ont donnés. Tout ce qui est mauvais est détruit par l'élue qui n'a que du bon en elle. C'est de cette manière qu'ils comptaient se protéger et protéger l'enfant. Mais il n'avait jamais pensé que ça l'affecterait également ou plutôt que ça tuerait le loup garou qui est en lui et il ne vit qu'une solution.

Quand il ouvrit les yeux, ses forces sont revenues. Aurora a été mise dans une pièce d'un autre secteur de l'hôpital pour éviter tout contact avec lui. Il regarda autour de lui dans la pièce et vit Tonks, toujours là, à attendre son réveil. Il vit également que le jour s'est levé et que le soleil laisse déjà rentrer quelques rayons à l'intérieur de la pièce.

"Il va faire chaud aujourd'hui..." se contenta t'il de prononcer avec un peu de mal.

Pendant plusieurs minutes, ils s’étaient regardés. L’amour dans leurs regards, l’amour dans chacun de leurs gestes. Et pourtant, l’impression de calme, de plénitude qui s’était installé fût soudainement brisé, avec brutalité. A l’instant où un Magicomage pénétra dans la pièce, tenant leur fille dans ses bras, la petite puce criant, gazouillant gaiement, Rémus se tendit, violemment, semblant souffrir, semblant mourir d’un mal qui le rongeait intérieurement, sans que l’Auror ne puisse le comprendre. D’où venait cette douleur ? Une petite liaison commença à se faire, lentement mais sûrement, dans l’esprit de l’ancienne Gryffondor, qui retint un court instant sa respiration déjà difficile …. Non, non, c’était impossible !
Avec une délicatesse infinie, l’Auror borda le corps de son Loup Garou dans une grosse couette épaisse, recalant ses oreillers, retenant difficilement les larmes qui menaçaient de couler.

Longues heures, intenable attente …. Elle ne quittait Lupin que pour aller jeter un coup d’œil à Aurora, même si elle était sûre et certaine que cette dernière allait bien, puisqu’elle était sous la protection de plusieurs autres Aurors, et qu’une nourrice s’en occupait parfaitement. Et, rapidement, elle revenait au chevet du Loup Garou, reposant sa main sur le torse de ce dernier. Alors que les minutes, les dizaines de minutes passaient, les traits de la jeune se tiraient, la fatigue s’inscrivant lentement sur son visage. Et soudainement, la porte s’ouvrit. Le magicomage entra, et d’une voix étonnement douce, demanda à parler à Mademoiselle Tonks … Aussitôt, dans un bond, elle se précipita vers lui, une lueur d’espoir aveugle se glissant dans son regard. Oui, ils devaient avoir trouvé – enfin trouvé ! - … Mais, son rêve se brisa, avec une brutalité inouï, quand le jeune homme se mit à lui murmurer …
- Mademoiselle … Nous savons … Enfin… Nous devinons serait un meilleur mot … Monsieur le Ministre … Son Loup Garou meurt. La cause est simple, même si nous ne pouvons l’expliquer : Aurora tue le loup qui est en lui …-
Le pauvre Magicomage qui venait annoncer cette bien triste nouvelle, se retira bien vite. Et, dans un geste délicat, Tonks se retourna. Les perles salées roulaient sur ses joues, avec une lenteur et un chagrin infini, alors que son regard complètement perdu se posait sur son Rémus. De nouveau, elle étouffa un sanglot. Et ce jour aurait dû être son plus beau … Pourquoi fallait-il que cette maudite guerre gâche tout ?! Pendant quelques secondes, elle fût partagée entre l’envie d’hurler de douleur, ou de rage. Mais pourquoi ?! Mais, bien vite, la désolation reprit le dessus dans l’esprit de l’Auror, qui retourna s’assoire. Cette fois ci, elle décala sa chaise, de façon à voir aussi dehors, comme refusant de rester cloîtrer dans son malheur … et souhaitant aussi – et surtout – réfléchir, choisir, essayer de trouver un moyen … leur futur s’assombrissait encore plus, lentement mais sûrement.

Avec douceur, elle prit la main de Lupin, et referma, enlaça ses doigts. Et la longue attente reprit, lente et presque décourageante, alors qu’elle frémissait. La chaleur des pleurs laissait place à la froideur des sanglots, et personne pour ne l’aider. Il dormait – et il devait dormir – et sa mère, ou Sirius, personne n’était là. Peut être elle s’était assoupie – elle ne se souvenait même plus – mais maintenant le soleil laissait rentrer de petits rayons de soleil dans la pièce, l’éclairant chaleureusement, mais ne brisant aucunement le silence, ou la douleur qui résidait dans le lieu. Tonks se tenait debout, appuyée contre le carreau, immobile et soucieuse … Mais, le calme fût troublé, par une voix qu’elle ne connaissait que trop bien : Rémus. Aussitôt, son regard d’une pâleur maladive se retourna vers son amour, et elle chuchota
- Oui ….-
Avec douceur, elle s’approcha, venant repousser quelques mèches qui tombaient devant ses yeux. Puis, avec amour, elle posa ses lèvres contre celle du Loups Garous ..

Les premiers rayons du soleil caressant sa peau, Remus garda le silence. Le sujet qui lui tient le plus à coeur l'a conduit jusqu'ici. Pendant toute la journée il est resté là, appuyer contre un arbre, à attendre la nuit tombée, à attendre qu'il trouve le temps de le rejoindre. Et c'est ce qu'il fit, à la tombée de la nuit. Le maître de potions arriva avec une malette en main, ce qui ne ressemble pas à ses habitudes. Sa robe de sorciers se relevant au rythme du vent et ses yeux d'un noir intense, rencontrèrent ceux du Marauders. Rogue le regarda comme s'il lui en voulait pour quelque chose. Une chose horrible à ses yeux.

Remus pris la malette et échangea quelques mots avec le Prince au Sang Mêlé avant que ce dernier disparaisse aussi rapidement qu'il soit venu. Des Tue Loup, une potion dans Lupin aura bien besoin durant son voyage. Assez de réserves pour plusieurs pleines lunes. Il transplana à son tour et arriva devant sa maison. Celle de Nymphadora et de lui. Elle l'attendait devant l'entrée, et il déposa le sac à ses pieds avant de s'avancer vers elle, le coeur battant à tout rompre. Il resta là, à la fixée quelques minutes sans savoir quoi dire, ni quoi faire. Il aimerait lui dire tant de choses, mais ils ont trop peu de temps. Et il ne voudrait pas gâcher leurs dernières minutes.

"On a pas d'autres choix..." se contenta t'il de prononcer tout doucement.

Elle avait d’abord hurlé. Hurlé de rage, de peur, de désespoir. Puis cette peine s’était transformé une nouvelle fois en haine. Une haine qui s’était échappé par des cris, par un acharnement au travail, par quelques nuits sans dormir. Et cette même haine s’était muée lentement en une véritable douleur, qui ne la quittait plus, qui la suivait à chaque secondes .. Quand enfin l’Auror trouvait le sommeil, des images des plus horribles s’imposaient à son esprit, venant gêner ses rêves. Et elle se réveillait, inlassablement. Elle n’était plus que l’ombre d’elle même, ses cheveux ne brillant plus, d’une pale couleur rose, bien lointaine de l’original. Tout lui tombait dessus, bien trop rapidement … La maladie de Rémus .. la mort de sa mère .. Les coups étaient trop durs, et pourtant elle donnait l’impression de tout encaisser silencieusement, puisque maintenant elle ne parlait plus, ne se plaignait plus. Mais on ne pouvait plus voir de gaieté dans son regard, et ses gestes étaient devenus machinaux, alors que son cœur, son esprit était bien loin de ce qu’elle faisait.

Depuis le début de la journée, il était partit. La maison semblait bien vide à Tonks, qui s’y sentait si seule … Silencieusement, elle étouffa un sanglot. Oui, elle ne craquait que seule, sous la douche, ou quand il n’était pas là. Car en effet, l’Auror savait que pour lui aussi s’était dur .. Et pourtant ..
Une douce larme coula. Dans un geste rageur, elle l’effaça, et partit s’assoire devant sa porte. Sa tête se reposa contre le panneau de bois, alors qu’elle l’attendait. La nuit doucement tombait, les rayons du soleil décroissaient, et pourtant elle l’attendrait. C’était sur. Sur et certain. Avec douceur, ses genoux vinrent se replier sur sa poitrine, et elle glissa sa tête entre ses bras appuyés sur ses jambes. Et lentement, les larmes coulèrent, s’écrasant sur ses vêtements noirs … Oui, elle n’était que l’ombre d’elle même … et ce n’était pas la f in de cette catastrophe, la jeune le savait .. la douleur ne serait que croissante, quand elle se retrouverait seule dans la maison, dans leurs nids, avec juste Aurora …

Soudainement, un bruit la fît sursauter. Aussitôt, elle se releva, tentant de retrouver cette impression de non émotions … Mais les perles salés qui roulaient sur ses joues étaient là pour la démentir. Et alors qu’il s’avançait vers elle, l’Auror se jetait dans ses bras, laissant encore une fois couler les larmes, l’enserrant. Tant de souvenirs, tant de bonheur .. si grande douleur …
"On a pas d'autres choix..." se contenta t'il de prononcer tout doucement. Le regard perdu de Tonks se releva dans le sien, alors qu’elle se perdait dans sa contemplation .. Puis d’une voix brisée, douce et trop perdue, elle chuchotta
- On a toujours le choix mon Rémus .. je t’en pris …-

La douce froideur de la nuit glaca le loup garou quand la jeune femme le serra dans ses bras et prononca cette phrase qui lui fit si mal. Le choix... Il ne l'a jamais eu. Il n'a pas demandé à être mordu, il n'a pas prié d'être le père de l'enfant de la Prophétie...

Il n'a jamais eu le choix, et aujourd'hui encore, ça n'est pas lui qui prend la décision de partir. Il ne fait que suivre ce choix qui lui est imposé. La seule issue pour survivre et trouver le moyen de se protéger pour pouvoir les protéger.

"Pardonne moi..." murmura t'il à l'encontre de la jeune femme avant de mettre un terme à leur étreinte. Il se recula tout doucement et la regarda dans les yeux, tentant de rester fort et de ne pas lui montrer cette peur qu'il ressent en lui.

Cette crainte de ne jamais plus poser son regard sur elle, de ne pas trouver ce qu'il part chercher. Il la contempla quelques minutes avant de lui faire un petit sourire rassurant. Sans doute le plus beau qu'il ne lui a jamais fait. A cet instant il la trouva plus belle que jamais.

Même avec ses petites larmes coulant le long des joues de la Gryffondor, il la vit comme il l'a toujours vue. Un ange dans ce beau décors. Un ange aux cheveux colorés.

La saccoche posée un peu plus loin apparue dans la main du Gryffondor et sa baguette ne fit qu'un petit tour dans sa main avant de disparaître, emportant avec elle le loup garou.

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