Au secours!!! (OU)

Le soir tombant, après une journée assez exténuante passée á l'installation, Charlie commença à sentir quelque chose de semblable à
la faim. Il est vrai qu'au lieu d'un solide déjeuner elle s'était contentée d'un en cas, apporté par un elfe de maison, dont l'apparition manqua de peu de la faire hurler...à New York, pas d'elfes!

Il lui faudrait donc se décider à descendre pour se rendre à la Grande
Salle où elle était supposée de rencontrer non seulement les professeurs mais aussi la plupart des élèves. La curiosité la tenaillait, pensant comme la parfaite professionnelle qu'elle était, Charlie Wolff voyait là une opportunité unique d'observer cette petite société si particulière, sûrement pas exempte de problèmes et angoisses surtout par les temps qui couraient!

Elle s'habilla soigneusement, choisissant pour cette occasion une robe
violette à fermoir d'or, particulièrement seyante mais qui lui donnait
l'étrange sensation d'être déguisée...enfin, encore une chose à laquelle elle devrait s'habituer!
Essayant de marcher correctement sans s'emmêler dans les plis de la robe, elle parvint aux escaliers et commença à les descendre d'un air digne et posé. Il lui semblait avoir lu quelque part que les escaliers de Poudlard étaient très particuliers mais ignorait à quoi on pouvait bien faire référence...

Charlie le sut, trois minutes plus tard, entre le deuxième et premier étage, quand soudain son escalier...commença à changer de direction, se déplaçant allègrement vers la gauche...puis vers la droite...
La psychiatre new-yorkaise abandonna toute pose d'élégante maîtrise de soi et commença à hurler de plus belle, accrochée à la rampe comme un naufragé à sa planche de salut. Une vague déferlante de paranoïa la submergea...pour elle l'escalier ne se contentait pas de se déplacer sur le plan horizontal...à son avis, il commençait à tanguer, à monter...et Merlin sait quelles autres cabrioles!

Un spectacle absolument fascinant...la nouvelle psy de Poudlard, tout en violet, accrochée à la rampe comme une tique moldue au dos d'un chien, hurlant comme une possédée...exactement l'image qu'on attend de qui est supposé de percer les secrets de l'âme pour l'apaiser.

Au secours!!! Arrêtez ces escaliers!!!

Elle pressentait qu'un vol plané, denué de la grâce la plus élementaire s'en suivrait...quelle somptueuse entrée en scène, Charlie!

Par tous les diables...arrêtez ce truc!!!

Angel se dirigeait vers la grande salle,dîner oblige,. Elle dévalait joyeusement les marches de l’escalier monumental lorsqu’elle perçut un cri, un appel, assez paniqué :

Par tous les diables...arrêtez ce truc!!!

Effarée, Angel descendit davantage et assista à un spectacle trop familier. Quelqu’un – cette fois une dame inconnue – était prise aux pièges de l’escalier infernal.Elle semblait au bord de l’hystérie si bien que le bon sens d’Angel la força à intervenir :

Ne paniquez pas Madame ! cria-t-elle. Les escaliers de Poudlard n’en font qu’à leur tête. D’ici peu, il va s’arrêter. Je…

Avec effroi, Angel revécu en un instant l’épisode où elle avait embarqué un lustre pour changer de direction. Plus jamais elle ne voulait faire ça.

Ne faites rien. Laissez-vous porter. Il vous conduit vers moi.

Lentement mais sûrement, la volée de marches pivota. Angel vit Charlotte se rapprocher et elle la cueillit au passage.

Ça va ? Vous vous sentez bien ?

Deux mains se joignirent.

Ces jeunes mains tendues pour la sauver! Charlie sentit un élan de profonde gratitude. Une fois en sûreté sur terre ferme, la psy de Poudlard essaya de remettre un semblant d'ordre dans sa tenue puis écartant la masse de cheveux blonds qui lui tombaient sur le visage, regarda la jeune fille qui l'avait tirée de ce cauchemar d'escalier.

Quelle gentille frimousse, ces yeux bleus reflet d'une âme pure!

Tu m'as sauvée la vie, ma chérie...sans toi, qui sait où j'aurais atterri!, elle l'étudia, discrètement, mine de rien...pas la moindre trace de névrose en elle, une certaine timidité mais un esprit téméraire, comment t'appelles tu, ma chérie?...Je suis arrivée ce matin...quel endroit fascinant...mais dis moi...ces escaliers...ils sont toujours comme cela ou ils réservent leurs mauvais tours aux nouveaux arrivants?, tout en parlant Charlie fouillait dans sa poche d'où elle tira enfin un élégant réticule et de là une carte de visite, je suis Charlotte Wolff, la nouvelle psy!, avec un sourire on ne peut plus chaleureux elle lui fourra la carte dans la main, pour si jamais tu as besoin de parler...tout simplement, de n'importe quoi...ma porte sera toujours ouverte pour toi!...et maintenant, si tu es si gentille de me montrer où est la salle à manger...on peut bavarder en chemin!

Si la jeune fille était quelque peu interloquée par l'abondance de son verbe, elle n'en démontra rien, au lieu de cela, elle arbora un gentil sourire, en rougissant un petit peu et la guida à travers le hall...

La Serdaigle réceptionna la jeune femme échevelée. Elle lui en débita des paroles. Angel ne put en placer une avant que l’autre ne lui demande de la guider vers la salle à manger. Pas de problème pour Angel. Elle entraîna la nouvelle arrivante en s’étonnant qu’un Psy soit incorporé à Poudlard.

Enchantée de vous connaître Miss Wolff, je suis Angel Grisham, 5ème année chez Serdaigle. Les escaliers font ça souvent ; c’est embêtant mais pas dramatique. Personne n’a jamais réussi à les calmer.

Elles descendirent jusqu’au hall où s’ouvrait la grande salle. Angel s’amusa de l’air surpris de sa compagne. La vaisselle d’or et la multitude de plats proposés aux papilles avait de quoi en étonner plus d’un.

La table des professeur est tout au bout.

De nombreux visages se tournèrent vers ce couple inédit ; Angel sentit les joues lui cuire intensément. Néanmoins, elle escorta dignement la Psy jusqu’à la table où siégeaient divers enseignants.

Mrs McGonagall, voici Miss Wolff, débuta-t-elle les présentations. Excusez-moi, mais ma place est là-bas.

Angel salua et s’éclipsa le plus rapidement possible.