Décidement, Benjamin n'avait pas de chance. Tout les soirs c'était la même chose. Il s'installait tranquillement pour sa nuit et Vlan ! Impossible de s'endormir.
Il s'était tourner et retourner des centaines de fois dans son lit mais rien. Avec un soupir, il se leva et s'habilla silencieusement.
Il sortit du dortoir et descendit dans la salle commune. Pas un chat. Le feu brulait tranquillement alimentait très certainement par un elfe.
Il poussa le tableau qui fermait la salle au yeux des élèves des autres maisons et s'avança dans le hall. Encore ici, personne. Il se dirigea vers le parc puis, les mains dans les poches, marcha au hasard.
Ses pas l'amenèrent à proximité du lac. Il s'assit au bord et plongea dans ses pensées.

Comme à chaque fois que sa chatte quittait le sommet de son crâne où elle passait la nuit, la Serdaigle s’éveilla.

* Zut !, pensa la jeune fille. Elle a encore filé. Méredith aura oublié de fermer la porte du dortoir.*

En soupirant, Angel sortit du baldaquin.

Alba, Alba, murmura-t-elle en se mettant en chasse.

Sa baguette illuminée d’un « Lumos », Angel fureta d’abord dans toute la pièce. Force fut de constater la nouvelle fugue de son animal de compagnie. En rageant, elle s’habilla rapidement, enfila sa cape doublée de fourrure d’écureuil et descendit tout en inspectant les recoins.
La salle commune fut traversée sans que l’ombre d’un félin n’y apparaisse. Angel sourit en y passant car c’était là, dans des circonstance identique que Jaxon l’avait embrassée pour la première fois. Ça ne s’oublie pas ce genre de chose.
Pas la peine d’y traîner, il fallait aller voir plus loin.
Couloirs, escaliers traversés, Angel se retrouva dans le hall. Son instinct aiguisé par sa relation particulière avec l’animal la poussa dehors.
Il régnait un froid assez vif qui la fit frissonner.
Toujours en éclairant ses pas, Angel chercha la trace des coussinets de sa chatte. Elle en repéra non loin et se dirigea dans la direction dessinée dans la neige. Elle marcha longtemps, les yeux rivés au sol, pistant sa fugueuse. Le « Lumos » très faible ne détaillait que le sillage laissé derrière elle par la chatte. Si bien que les abords demeuraient dans l’obscurité. La nuit silencieuse absorbait le faible crissement de ses bottines dans la poudreuse. Angel ne voyant pas latéralement, elle butta soudain sur un obstacle invisible et, Vlam, elle piqua le nez directement dans la neige.

Qu’est-ce que… commença-t-elle à pester en se redressant à demi pour dénicher la souche responsable de sa chute.

La jeune fille demeura muette de saisissement car point de bout bois près de ses pieds mais… un garçon.

Alors qu'il essayait de comprendre la tournure de sa vie, Benjamin sentit quelque chose contre sa jambe. Il baissa les yeux et vit un petit chat. Il tendit la main et le caressa. Le chat s'approcha un peu plus et le laissa faire.
Au bout de quelques minutes, il se sauva à la grande course. Benjamin essaya de le suivre des yeux mais la nuit était trop noire.
Il venait de décider de rentre quand quelque chose ou quelqu'un se prit dans ses jambes. Il sortit sa baguette et, à l'aide d'un Lumos, éclaira la scène.
Cela devait être comique à voir. Un garçon assit dans la neige dévisageant une jeune fille, tandis que celle-ci, à genoux, écarquillait de grands yeux.
Benjamin fut le premier à reprendre ses esprits. Il se leva et tendit une main à la jeune fille afin de l'aider à se relever.

Désolé ! Je ne pensais pas tomber sur quelqu'un ! enfin ... que quelqu'un me tombe dessus plutôt !

Il la regarda d'un air curieux. Il ne l'avait jamais vu auparavant. Il lui adressa un grand sourire.

Je m'appelle Benjamin Kohl.

Il serra les dents en attendant la réponse. Sa réputation l'avait-il préceder ?

Benjamin fourra ses mains dans ses poches et observa la jeune fille. Celle-ci ne paraissait pas génée de sa présence contrairement à la plupart des autres filles.

Ton chat ? Oui, je l'ai vu tout à l'heure, il est venu vers moi puis il a filé vers la forêt.

Il sourit et se retint de rire en entendant Angel fredonnait cette comptine. Avait-il eu tort ? Etait-elle génée ?

Tu es nerveuse ? C'est à cause de moi ou de la disparition de ta chatte ? dit-il en lui adressant un magnifique sourire.

Il hocha la tête quand elle parla de l'animal.

Je peux t'aider à la chercher, j'ai rien d'autre à faire !

La jeune fille faillit rire lorsque Benjamin lui demanda si elle était nerveuse à cause de lui.

* Pour qui se prend-il ?*

Peut-être se prenait-il pour un Adonis vu les nombreux regards aguicheurs qui le suivaient souvent ?
Angel n’était pas de ce type de fille à tomber en pâmoison face à un garçon si mignon soit-il. Celui-ci avait néanmoins l’air sympathique et qu’il lui propose de l’aider à retrouver sa chatte fugueuse renforça cette impression. Elle s’empressa d’accepter cette escorte inespérée car, même si elle ne l’avouerait pas, elle avait un peu peur de se balader ainsi seule dans le parc, en pleine nuit.

Merci ! C’est vraiment gentil. Elle est partie vers la forêt ? Espérons la retrouver avant ; il y a trop de mauvaises choses là-bas. J’ai essayé un « accio Alba » mais elle doit avoir du sang de flaireur, elle n’y a pas répondu.

Les jeunes gens se mirent en route, les yeux rivés sur la piste tracée.

* Si Alba est allée vers lui, c’est qu’il n’y a rien à craindre.* songea-t-elle rassurée.

La jeune Serdaigle accepta rapidement son aide et c'est à ses côtés qu'il partit à la recherche de l'animal.
Légèrement en retrait, il ne regardait pas les traces contrairement à la jeune fille. Ses yeux étaient fixés sur elle et sur la forêt dont ils se rapprochaient. Vu la vitesse à laquelle ils marchaient et celle qu'avait prit la chatte, ils ne pourraient la rattraper avant les bois.
Benjamin sourit en pensant à la phrase d'Angel. "Il y a trop de mauvaises choses là-bas" avait-elle dit. Elle était loin de la vérité. Il savait, pour y passer toutes ses nuits, quels animaux étranges habitaient ses lieux. Il connaisssait leurs points faibles mais comment réagirait la Serdaigle ? Il avait hâte de le découvrir.
Il se stoppa net en réalisant la tournure que prennait ses pensées. Il ferma les yeux quelques secondes et secoua la tête puis il rattrapa Angel et marcha à ses côtés, le regard fixé sur les traces de l'angora.

Sentir Benjamin à ses côtés rassurait Angel. Elle focalisait toutes ses pensées sur Alba. Quelque effort qu'elle fit, sa chatte ne réapparaissait pas

Il faut qu’on la trouve, déglutit-elle au bord des larmes. J’ai…

Elle allait dire le mot fatal « peur » mais se retint de justesse.
Elle courait presque dans cette neige fraîche, cherchant un signe, une trace puis, elle la distingua enfin :

Elle est là, la finaude ! Tu la vois ?

Une chatte blanche dans la neige… pas évident à dépister.

Alba, c’est moi, Angel ! Viens, viens dans mes bras.

La chatte, mutine, s’échappa plus loin.

On va devoir entrer dans la forêt, soupira Angel. Tu m’accompagnes… j’espère ?

Sa voix tremblait, elle souhaitait qu’il accepte.

Devant eux, la chatte accélèra et entra rapidement dans la forêt.

Oui, je l'ai vu ! Dis-moi tu es sûr qu'elle n'ai pas déjà venu ici, on dirait qu'elle sait exactement où elle va !

Benjamin eut un sourire narquois. Il pourrais la laisser toute seule mais si la chatte la conduisait jusqu'à ... Non, il devait l'accompagner pour la proteger et pour éviter qu'elle découvre son secrêt.

Bien sûr que je t'accompagne, je n'ai pas chercher avec toi jusqu'ici pour te laisser tomber ensuite ! Je connais cette forêt comme ma poche ! dit-il énergiquement.

Il retint un gros mot, lorsqu'il réalisa ce qu'il venait de dire. Pourvu qu'elle ne soit pas effrayer !

Benjamin fit un vague geste de la main.

Comme ma poche, j'exagère un peu mais bon ...

Il fut surprit quand il sentit la main d'Angel se glissait dans la sienne. Il la regarda et vit qu'elle avait peur. Il sourit et continua à avancer.
Ses yeux fixés sur la chatte, ils progressaient lentement. Benjamin jetait régulièrement des regard derrière eux comme s'il attendait quelque chose ou quelqu'un.
Des craquement se firent entendre sur leurs droites. Benjamin se plaça aussitôt devant Angel et pointa, le lieu d'où venait le bruit, avec sa baguette.
Un buisson bougeait doucement comme si un animal était dedans.
Tout à coup, un petit animal en sortit et Benjamin poussa un soupir soulagé tout en baissant sa baguette.
Il s'approcha de l'animal et s'accroupi pour le caresser. Il se tourna vers Angel qui le regardait bizarrement.

Je te présente Pollux, mon Niffleur. Il vit ici, c'est pour ça que je viens souvent. dit-il en souriant.

Benjamin sourit et regarda Angel.

Je l'ai trouvé tout bébé, il était blessé. Je l'ai soigné et depuis il m'obéït.

Angel s'approcha et s'accroupi à côté de lui.

Approche ta main doucement pour qu'il te sente et après tu pourras le caresser.

Benjamin ne quitta pas la jeune fille du regard. Il était troublé par sa si proche présence. Il détourna le regard et chercha des yeux la petite chatte. Elle était assise plus loin les fixant de son regard perçant. Il frisonna en se rappellant sa rencontre avec d'étranges animaux dans cette partie de la forêt.

Quel étrange effet que de sentir ce poil si dru mais si doux sous ses doigts. Angel était… aux anges. Elle avait toujours aimé les créatures, quelles qu’elles soient. Un niffleur domestiqué ? Décidément cette nuit était pleine de surprises. Tout en caressant l’animal, Angel chercha aussi son Alba. Elle ne tarda pas à la distinguer, sagement assise à proximité.
La jeune fille se redressa et s’approcha du chat.

Fini de jouer, ma belle ! On doit rentrer au château. Il y fait bien plus chaud qu’ici, tu ne trouves pas ?

Cela pouvait paraître idiot de parler ainsi à une créature mais Alba et Angel avaient noué des liens dépassant ceux ordinaires. Elles se comprenaient même sans tous ces mots.
La chatte répondit enfin à l’appel. Angel la prit dans ses bras et revint vers le garçon au niffleur.

Ils ne sont pas effrayés l’un par l’autre, c’est un bon signe, sourit-elle.

Benjamin regarda Angel s'éloignait. Il soupira et se releva. Il glissa les mains dans ses poches et admira la jeune fille. Elle marchait d'un façon très gracieuse et ... Par Merlin ! Ne pouvait-il pas penser à autre chose ?
Il baissa les yeux sur son niffleur qui s'était installé contre ses jambes. Benjamin avait hérité de sa mère, sa facilité a comprendre les animaux. Il sourit en se rappellant le jour où il avait trouvé la petite boule de poils.
Angel revint vers lui, sa chatte dans ses bras.

Pollux n'est pas très sauvage. Je l'ai habitué à connaïtre divers animaux. dit-il en souriant à la jeune Serdaigle. Maintenant que tu as récupérer ta chatte, on rentre ?

Comme s'il avait comprit, Pollux s'éloigna doucement vers le bosquet où il était apparut.

Je crois que ce serait le mieux, non? sourit-elle.
Ton niffleur semble avoir compris que nous partions. ça doit être fort utile, ce genre d'animal. T'a-t-il déjà découvert un trésor?

Elle le taquinait un peu, juste histoire de plaisanter.
Angel avait, évidemment, entendu pas mal de racontards sur le dos de ce séduisant garçon. Si elle avait le malheur de se vanter de cette escapade nocturne en sa compagnie, les gorges chaudes s'en donneraient à coeur joie. Elle n'y tenait pas. Déjà qu'elle avait des ennuis parce qu'elle sortait avec Jaxon... On allait la traiter de divers noms dont elle se passerait bien.
Ils marchèrent en silence, la fourrure soyeuse d'Alba faisait un chaud manchon à ses doigts nus.
Pourquoi fallut-il que son pied trouve ce trou invisible sous la neige? Hop! Une cheville qui se tord, elle cria en lâchant son chat.

Benjamin regarda Angel en souriant.

Un trésor ? Pour le moment, non, mais je ne suis pas toujours avec lui alors il a peut-être découvert quelque chose et le garde pour lui !

Il glissa les mains dans ses poches et marcha silencieusement au côté de la Serdaigle. Pour la première fois depuis longtemps, il se promnenait avec une fille qui ne craquait pas pour lui. Cela faisait bizarre mais il était content. Il se sentait mieux ainsi.
Tout à coup, Angel cria et s'écroula à ses côtés, il se tourna et vit le pied de sa camarade, en mauvaise posture, dans un trou. Il s'accroupi et passa délicatement ses mains autour de sa cheville.

Ne bouge pas. Je vais t'aider.

Il la dégagea doucement puis la regarda.

Je crois que tu t'es foulée la cheville. Il faut que tu évite de poser ton pied.

Il la souleva du sol et la prit dans ses bras puis il se redressa et regarda le château. Il n'était pas très loin et la jeune fille paraissait assez légère.

Merlin qu’elle avait mal ! Galant et prévenant, le garçon s’occupa d’elle. Il dégagea son pied où il constata une entorse. Il lui recommanda de ne pas poser le pied au sol.

* Comment on rentre ? A cloche-pied ? * s’interrogea-t-elle. A son grand étonnement, faisant preuve d’une grande vigueur, Benjamin la souleva dans ses bras.

Tu… Tu vas me porter jusqu’au château ? Mais… et Alba ? Je l’ai lâchée, elle…

En regardant par-dessus l’épaule de son sauveur, Angel distingua la chatte angora qui, patiemment, attendait qu’ils se mettent en route.

C’était très curieux d’être véhiculée de la sorte. Cela lui donnait vaguement l’impression d’être une héroïne de contes pour enfants. N’empêche que si Jaxon avait vent de cette aventure, il n’apprécierait certainement pas. Elle laissa donc son « prince » l’amener jusqu’aux marches désertes avant de demander:

Tu peux me poser, maintenant. Je saurai bien trouver l’infirmerie toute seule. Merci… pour tout.

Elle lui offrit son plus franc sourire en dédommagement des efforts déployés et commença à clopiner jusqu'au hall.Elle grimaçait à chaque pas, se traitant d'idiote d'avoir voulu marcher seule. Avce un rictus d'embarras, elle se retourna pour voir si Benjamin était encore là.

Benjamin avançait en direction du chateau. Son fardeau ne pesait pas bien lourd.

Ne t'inquiète pas pour elle ! dit-il en faisant un signe de tête vers derrière lui.

La petite chatte avait très bien comprit ce qui se passer et suivait tranquillement les deux jeunes gens.
Il déposa la jeune Serdaigle en haut des marches de l'entrée et la regarda avançer en boitant. Les mains sur les hanches, il souriait. Il comprenanit très bien que la jeune fille ne veuille pas être vu en sa compagnie mais là c'était une question de santé.
Lorsqu'elle se retourna pour voir s'il était toujours là, il ne put s'en empêcher. En trois pas, il fut à ses côtés, il la souleva à nouveau et entra dans le hall.

Désolée, mais avoue que tu souffre trop pour marcher. Ne t'inquiète pas pour ta réputation, je m'arrangerais avec ceux qui essayeront de t'embêter.

Il se dirigea vers l'infirmerie, la petite chatte sur ses talons.

Sa reconnaissance envers le Poufsouffle fut sans borne. Il n'avait pas hésité à la reprendre dans ses bras vigoureux pour la porter jusqu'à l'infirmerie.
Ceux qu'ils croisèrent leur firent des yeux ronds; les commentaires îraient sûrement bon train avant peu.
Benjamin assura qu'il s'arrangerait pour faire taire les mauvaises langues mais elle redoutait la réaction de Jaxon s'il apprenait ça d'une manière ou d'une autre. Elle crut bon de prévenir son chevalier servant:

Mon petit ami, Jaxon Lown, ne verra peut-être pas d'un bon oeil que je me sois laissée porter par d'autres bras que les siens.

Elle se mordit la lèvre en réalisant ce qu'elle venait de dire. Jaxon était aveugle! Comment osait-elle parler de "voir". Heureusement la porte de l'infirmerie se dessina à proximité. Ils y entrèrent.

[suite infirmerie ou ailleurs?]