Le domaine secret de Dess et Hiro.

Le retour en Angleterre fut trop bref aux yeux de Dess. Elle découvrit avec joie et tendresse ce que son époux lui avait préparé : une habitation divine. Idéalement située à Pré-au-Lard, cette petite maison ne payait guère de mine vue de l’extérieur avec sa barrière de bois bancale et plein de mauvaises herbes devant. Pourtant, une fois la porte franchie… c’était un palace époustouflant qui se déployait. Un hall gigantesque pavé de gré noir et blanc donnait sur un escalier magistral. Sur la droite, Dess découvrit un salon où fauteuils, canapé de cuir noir ainsi que table de verre ne semblaient que l’attendre. Une cheminée à feu ouvert s’incrustait dans un des murs décoré de tissus tendus de velours verts et or. Une salle à manger gigantesque y jouxtait. Dess admira l’agencement de la table en chêne massif où douze convives pouvaient se tenir à l’aise. Des armoires aux vitrines étincelantes espéraient les bibelots que les nouveaux époux ne manqueraient pas d’y caser.

Tout au fond s’ouvrait la cuisine. Dess en eut les larmes aux yeux quand elle la visita. Rien n’avait été négligé ; elle pourrait y exercer tous ses talents de parfaite ménagère.

Main dans la main, Hiro mena sa femme à l’étage. Leur chambre était vaste, avec une vue splendide sur la campagne environante. Un lit… somptueux où ils pourraient jouer à tout ce que l’imagination engendrerait. Une salle de bains grand luxe côtoyait ces lieux. Deux autres chambres s’ouvraient sur ce palier.

Il ne leur restait qu’une demi journée de congé. Dess, se jetant dans les bras de son mari, sut comment la combler.

Leurs vies de professeur à Poudlard allait reprendre. Hiro et Dess ne cessait de sa faire des calins toute la journée comme pour palier au manque affectif qu'ils devraient se ressentir le lendemain pendant ses quelques heures où ils ne se verraient pas. Depuis leur retour de ce voyage époustouflant où ils s'étaient mariés, et tant aimé, dess et hiro agençait leur maison comme il le voulait. Apparament une chambre de plus était en cours d'agencement aussi comme si Dess resentait quelque chose. Pour hiro, les signes ne le trompait pas. Il avait trop l'habitude de scruter les gens, de voir leur petite manie afin de mieux les exterminer, mais là c'était autrement. Il sentait que quelque chose perturbait dess sans qu'elle ne le sache. Ceci l'intriguait un peu, mais il se doutait, la nature humaine était bien faite que l'on soit sorcier ou moldu, il y a des signes qui ne trompait pas.

- Ce petit chez nous est parfait ma chérie. Tu ne trouves pas ? un peu calme mais pas mal. Le pire c'est que nous n'allons pas en profiter beaucoup car nous repartons à Poudlard demain !!!

Les jours avaient passé. Dess et Hiro avaient commencé leur vie commune avec entrain. S’éveiller lovée au creux des bras de son mari était un bonheur sans borne pour la fraîche épousée. Hiro… Elle était sienne à jamais, serment inviolable ou pas. Tout, elle ferait tout pour le satisfaire, du plus petit détail au grand déballage de sentiments.
Se glisser hors du lit douillet à l’aube afin de lui préparer son petit déjeuner, vérifier la netteté du linge, de la vaisselle, des lieux, tous ces gestes banals enchantaient Mrs Shima quoiqu’elle ne se sentît pas du tout dans son assiette. Quelque chose clochait dans son organisme depuis la croisière nuptiale, et elle ne sut d’abord à quoi attribuer ces dérangements. Elle ne mangeait presque plus, donnait ses cours le cœur au bord des lèvres tout en préparant une chambre supplémentaire.

- Pourquoi ce lit ? Il est trop petit pour une chambre d’ami. Je deviens folle.

À grands coups de baguette, elle refaisait sans cesse la décoration, n’arrivant pas à trouver le juste ton. Rose, bleu, des nuages, des fées…
Puis… la sentence tomba tel un couperet. Dess n’avait jamais eu de cycle régulier. Un retard de plus ne l’avait pas alertée. Dans les bras de Hiro, après un épisode de nausée incontrôlable, la vérité l’éblouit : elle attendait un enfant, leur enfant. La terreur la saisit à l’idée d’un rejet, d’un refus de son époux d’assumer cette future paternité. Mais non. Son Hiro, celui qu’elle adorait, parut le plus heureux des hommes à l’idée de devenir père.
Elle fit taire les voix qui se moquaient de sa décision de mener cette grossesse à terme. Prophétie ou pas, elle était SA femme : l’enfant naîtrait.
Néanmoins, les choses ne se présentaient pas sous leur meilleur jour. Dess dépérissait à vue d’œil. À croire que cette nouvelle vie qui palpitait en elle lui pompait toute substance.
* C’est un garçon, j’en suis sûre, je le veux.*
Contrainte d’assumer ses fonctions de professeur, soumise à examen comme futur membre de l’Ordre auquel elle ne pouvait déroger, déjà de faible poids, Dess fondit davantage. Sous l’œil soucieux de son époux, elle souriait faiblement :

- C’est normal ! L’éminent médicomage de Ste Mangouste – le Dr Health – m’a assuré que tout était en ordre. J’ai besoin de vitamines, c’est tout.

C’était faux. Dess détestait mentir ; elle n’avait pas choix.
Le médicomage avait été clair :

- Cet enfant met votre vie en danger. S’il accroît certains… de vos pouvoirs, il vous tuera, à 90 % sûr.
- C’est le vœu le plus cher de mon mari. Advienne que pourra. J’ai 10% de chance, je la tente.

Dess opacifia tous ces dialogues avec le praticien. Hiro, occlumens- legillimens hors pair, ne saurait rien.
La seconde chambre s’orna de motifs bleus. En pleurant et riant à la fois, la future mère s’évertua à garder bonne figure, dans la mesure du possible. Elle feignit l’humeur enjouée, l’allégresse en répondant avec passion aux démonstrations éperdues de la flamme de son époux. Mais Hiro n’était pas aveugle... et elle était incapable d’une traîtrise quelconque.
Ce qui la minait le plus, c’étaient les absences de son mari. Parfois, même au beau milieu d’ébats torrides, il désertait la couche conjugale pour se rendre… ailleurs.
Ça… Dess le supportait de moins en moins. Sa grossesse lui mettait les sens à vif, elle ne pouvait plus nier ce à quoi Hiro s’adonnait au service du Seigneur des ténèbres. Songer que ces mains caressantes avaient peut-être commis un acte impardonnable, juste avant… la révulsait. Elle aimait son époux, le défendrait jusqu’à donner sa propre vie, néanmoins… quel souci.
Pour racheter les actes que Hiro commettait sous son autre visage, Dess s’était mise à participer à des contre-attaques. S’il partait en mission dans son camp, elle aussi mais dans l’autre.
* Puissions-nous ne jamais avoir à nous affronter, je ne sais pas comment ça tournerait.* songeait-elle anxieuse.
La seule chose dont elle était à peu près certaine, c’était que, porteuse de la descendance de Hiro, celui-ci hésiterait à lui faire du mal, du moins... elle l'espérait.

L'un des jours suivants, Shima avait été averti par des espions postés au ministère que leurs membres allaient mettre des patrouilles un peu partout dans les domaines où résidaient des sorciers afin d'entraver la bonne marche des mangemorts. Shima avait reçu l'ordre d'en bébusquer quelques uns afin de les mettre hors d'état de "non-nuire".
C'était l'un de ses beaux matins là, alors que tout était calme à l'horizon et que la lumière du jour n'était pas encore apparue, qu'hiro s'extirpa discrètement du lit. Malheuresement pour lui et peut être bientôt pour elle, il fût rejoint par celle qu'il aimait plus que tout au monde alors qu'il avait alerté les mangemorts pour exterminer une auror qui patrouillait non loin de chez lui. Une multitude de sorts avaient été jetés sur la jeune auror et Dess avait réussi au moins à épargner la jeune femme de l'endoloris que son conjoint venait à peine de lancer. Hiro était venu prendre dess par la force pour transplaner dans leur habitat pour avoir quelques explications. A priori , la scène qui allait suivre allait devenir très tendue pour le couple, Shima se sentant aussitôt trahi par sa jeune épouse...
C'est alors qu'il attérirent dans le salon de leur résidence douillette avec un shima fou furieux, en colère, marmonant des choses intérieurement et commençant par hurler sur sa femme...

- Mais Qu'ess qui t'as pris à la fin !!! Je ne veux pas que tu interviennes dans mes affaires !!! Ce n'est pas comme ça que tu parviendras à me faire devenir ce que je n'ai pas envie de devenir pour l'instant. Sache que ce n'est pas en employant les méthodes extrêmistes des mangemorts que tu parviendras à me soumettre à toi !!! Tu prends des risques en plus !! et des risques aussi pour notre enfant !!! Pourquoi es tu venu ? J'espère que tu as au mois une seule bonne raison, car je risque de franchir le palier de cette porte pour quelques temps !!! et ne me ments pas s'il te plaît, je me suis juré de ne pas entrer dans ta tête pour lire tes réelles pensées, mais dans un jour comme aujourd'hui, je risquerai de compromettre mes souhaits...

Hors de lui, fou furieux, c'était à priori des mots pas très fort pour exprimer ce que pouvait ressentir celui qui était nommé depuis peu le Bras Droit du Seigneur des Ténèbres. Si cet incursion lui parvenait aux oreilles, shima pouvait être sûr d'être réprimender voir être tuer par son propre "patron". Peut être Dess ignorait comment le Seigneur des Ténèbres pouvait réagir même face à ses alliés. Il était intraîtable et d'une certaine façon, elle venait sans doute mettre aussi la vie de son mari en péril. Il savait pertinament qu'il ne serait pas à la hauteur de Lord Voldemort...

Elle ne comprit absolument pas ce qui se passa. Elle était certaine que son sortilège avait fonctionné puis tout s’était enchaîné à la vitesse de l’éclair. Un tourbillon de vent, une main au collet et crac, elle avait atterri au milieu de leur salon. Complètement perdue, elle contempla son époux qui l’arrosait d’un sérieux savon. Il ne la frappa pas physiquement mais chaque mot fut ressenti comme une gifle. Hiro, fou de rage, clamait haut et fort sa réprobation.
Dess encaissa la diatribe acerbe sans un mot. Elle se contenta de se tasser sur elle-même en attendant que l’orage passe. Ce qui dura… un bon moment. Lorsqu’il l’accusa de mettre l’enfant en péril, elle se mordit la langue pour ne pas répliquer et claquemura son esprit au cas où son époux voudrait le visiter.

* Il ne faut pas qu’il sache que l’enfant a plus de chance que moi de rester en vie*

Ne mens pas ! cracha son mari.

Nouvelle gifle verbale. Eperdue de tristesse, Dess leva ses grands yeux noisette aux cernes profonds vers ceux si sombres de son mari en proie à la fureur. Elle devait parler, tenter de le calmer. Elle déglutit, la voix pleine de larmes :

Je ne t’ai jamais menti * sauf par omission * et n’ai pas l’intention de commencer. Je ne sais pas pourquoi je suis allée là-bas. Quelque chose m’y a poussée ; j’ai transplané sans donner d’autre destination que… toi. Ce que je sais, par contre, c’est que je n’ai pas pu supporter qu’une bande de… de…

Elle ne trouvait plus ses mots.

Qu’à cinq vous vous en preniez à une pauvre femme solitaire. Je n’ai pas réfléchi. L’instinct seul m’a fait agir.

C'était la vérité pleine et entière. Puis, sans qu'elle le veuille, et à sa plus grande surprise, Dess surprit une pensée de son mari.
L’allusion de Hiro à ce que lui ferait le Seigneur des Ténèbres en cas de manquements à ses devoirs fit chanceler Dess. Ça, elle n’y avait jamais songé. Tout le sang se retira de son visage qui devint plus cireux que celui de son époux. Ses yeux s’agrandirent d’effroi :

Il… il s’en prendrait à… toi ?

La tête lui tourna, elle papillonna des cils.

* Hiro, non, jamais. Je ne le supporterais pas.*

Tout devint noir.

Hiro percevait la détresse de sa femme. Il espérait au moins qu'elle ait compris que le fait d'aller s'interposer était dangereux pour elle, pour lui, pour l'enfant....pour leur amour. Il s'approcha de Dess qui paraissait effondrer sur place et lui pris la main. Elle pouvait alors sentir les palpitations du coeur de shima à travers ses doigts. C'était l'une des choses les plus extraordinaires qu'ils arrivaient à faire ressentir lorsque les émotions le submergeait, et qu'elles soient positives ou négatives. Le nom qu'il portait n'était pas juste que des lettres attachées les unes aux autres. De part ces simples mots, "hiro shima", il pouvait émettre telle la bombe qui portait son nom un souffle des plus dévastateurs. Celui ci s'amplifiant en même temps que sa colère. Telle une onde de choc allant se répercuter sur ses ennemis. L'histoire avait un nom et lui portait ce nom. Qu'adviendrait-il de ce grand gaillard une fois sa misérable vie de mangemort terminée ? Peut être une nouvelle prophétie à découvrir...Il l'écouta s'expliquer, essayant d'apaiser sa colère, il savait que son instinc de femme à l'âme pure l'avait poussé à aider cette auror mais il lui expliqua une dernière chose...

- Le Seigneur des ténèbres s'en prendrai pas seulement à moi. Il commencerait par toi, rien que pour m'anéantir. Tu dois savoir qu'une fois mangemort on ne peut quitter le Seigneur des Ténèbres. Il nous est impossible de le trahir, si on le quitte on meurt. Une seule chose peut nous remettre dans le droit chemin. Qu'il périsse lui même......

Au moment où il lâcha ses derniers mots, hiro lâcha précipitament les mains de Dess. Comme s'il venait de dire une injure envers son maître. Il leva alors des yeux de chien battu vers son épouse et sans un mot quitta la pièce et se dirigea vers la porte d'entrée de la maison. Il ouvrit celle ci et juste avant de partir il lui dit...

- Mon bras gauche me fait mal. Tu sais ce que celà veut dire. Et pour que ça me fasse mal à moi, tu sais de qui ça peut provenir ? Il me semble que je dois aller m'expliquer. Je ne dois pas le faire attendre. Peut être à tout à l'heure... Sâche que je t'aime Dess....

Shima posa un pied au dehors se retourna brièvement pour l'apercevoir encore une fois avant de partir et un grand Craaaac sonore se fit entendre ... shima se volatilisa telle une poignée de sable jetée dans les airs et sans que rien n'en tombe sur le sol...

Elle avait été à deux doigts de s’évanouir mais Hiro lui avait pris la main et par une étrange magie des forces étaient revenues en suffisance pour que Dess puisse écouter le monologue de son époux. Avec effroi, elle enregistra tous les mots si lourds de sens. Comment avait-elle pu être aussi aveugle ? Si elle n’était pas idiote au point d’ignorer les atrocités commises par Voldemort et ses sbires, pas une fois elle n’avait imaginé à quoi Hiro était confronté quasi quotidiennement. Il devait déjà avoir suffisamment de problèmes sans qu’elle, sa femme, en ajoute. Il ne l’avait pas dit, néanmoins le message était clair : Hiro avait peur pour eux trois. Quelle écervelée ! Pourtant, elle n’avait pas expressément voulu se mêler à ce qui ne la regardait pas. Bien sûr, du fait de son implication plus profonde aux forces du bien, cela devait se produire tôt ou tard et probablement hélas… se reproduire. La dernière phrase de Hiro avant de s’évaporer flotta longtemps dans les oreilles de Desdémone. Il l’aimait… Elle le savait et elle, elle était folle de lui. Qu’il lui arrive malheur par sa faute… Les larmes inondèrent ses joues. Elle secoua sa crinière blonde comme pour s’éveiller d’un cauchemar. Une autre phrase de son époux lui revint en mémoire :

Il nous est impossible de le trahir, si on le quitte on meurt. Une seule chose peut nous remettre dans le droit chemin : qu'il périsse lui-même...

Un sourire farouche éclaira alors les traits de la jeune femme qui, tel un défi, lança aux murs de la pièce :

Il périra ! Un jour ou l’autre notre monde sera débarrassé de ce monstre. Et ce jour-là, tu seras libre, mon amour. Foi de Desdémone, je m’y emploierai.

Intérieurement, elle ajouta :
* Mais je serai très prudente, n’aie crainte.*

Dess se fit la promesse de ne plus risquer que l’un ou l’autre soit soupçonné dans aucun camp. Elle obéirait à l’Ordre mais il passerait après la propre sécurité de son couple.

Trois jours ! Pas l’ombre d’un signe depuis ce temps. Desdémone ne s’affolait pas mais se désolait affreusement. Son époux adoré n’avait pas reparu depuis leur discussion animée. Par la première bague qui lui avait offerte, celle de sa propre mère, Dess savait que Hiro était vivant et qu’il allait bien. Il avait souffert, s’était énervé, avait repris son autre visage ; la bague traduisait ses émotions. La jeune femme avait cru perdre son doigt tant la bague était devenue brûlante à un moment. Là, elle avait eu très peur car cela ne pouvait signifier qu’une chose : son mari souffrait. Et s’il souffrait, c’était à cause d’elle et de sa bêtise. À son chagrin de la solitude, s’ajoutait celui de la culpabilité. Elle n’en revenait pas d’avoir été aussi inconsciente des dangers provoqués par ses actes irréfléchis. Pourtant… elle devait reconnaître que si c’était à refaire, elle le referait. Jamais elle ne parviendrait à supporter ces tortures, ces exactions, ces meurtres commis par… cette bandes d’immondes personnages dont son époux faisait partie.
Il fallait que ça cesse. Voldemort devait périr. Que fabriquait donc le fameux « élu » dont elle avait entendu parler un peu partout ? Il était peut-être mort ? Ou bien il se cachait comme un pleutre en laissant les autres se faire occire à sa place ?
Tant d’heures passées seule dans sa belle demeure avaient plongé Dess dans un tourbillon de pensées diverses. Une fois rentrée de Poudlard, elle s’installait dans un rocking-chair, prenait ses aiguilles à tricoter et laissait son esprit dériver tout en montant ses mailles. Elle ne faisait strictement rien d’autre que de composer la layette du bébé.
* Ce sera un mille pattes vu le nombre de chaussons déjà terminés*

Elle gambergeait ainsi à longueur de temps, oubliant même de se nourrir normalement. Un truc ou l’autre se laissait grignoter, parfois…
* À quoi bon manger ? Mon corps ne retient pas la moitié.*
Son poids avait encore diminué, ses sortilèges bien appliqués dissimulaient efficacement sa décrépitude progressive.
Elle en avait imaginé des choses pendant ces séances tricots.
* Quand Hiro rentrera, on s’enfuira, loin, très loin. Non, le monstre le rappellera et le torturera ou pire. Quand il rentrera, je lui promettrai de ne plus recommencer. Non, tu en seras incapable. Me pardonnera-t-il complètement ? Reviendra-t-il, seulement ?*

Ce soir là fut identique. Dess tricotait en rêvassant.
Plus ses pensées s’attardaient sur son époux, plus elle s’interrogeait sur cette double personnalité. Comment pouvait-on être à la fois si bon et si mauvais ? D’accord, il n’avait pas reçu une éducation traditionnelle du côté du bien, mais… il savait être tellement… charmant, doux… Elle ne comprenait pas, tout en continuant à l’aimer follement.

* De plus, il a tué ses parents et semble croire que l’histoire va se répéter. Ne m’a-t-il pas épousée juste pour changer ou au contraire provoquer…*

Pour se tourmenter, Dess était championne. Une femme qui pense trop finit par imaginer des choses là où il n’y a rien. Elle approfondit les raisons qui auraient pu pousser Hiro au meurtre de ses parents. Ceux-ci avaient dû commettre quelque chose d’absolument monstrueux, de tellement effroyable que…

* Auraient-ils tué son jumeau ? Il m’a parlé de son frère disparu sans trace et…*

Une idée jaillit. C’était… dément, énorme ! Mais… pourquoi pas ?

* Cela expliquerait bien des choses. En fait… tout ! *

Comme électrisée par sa soi-disant découverte, la jeune femme se leva d’un coup, laissant choir son ouvrage. Au même moment, un crac sonore retentit. Hiro se matérialisa sous ses yeux affolés.

Il venait de transplanner jsute devant la porte de l'habitation et avait saisi la poignée pour entrée rapidement. Il venait de commettre pas mal de transplanage et les sensations qu'il éprouvait à chaque fois ne l'amusait guère. En effet ,déplacer une telle carrure était plutôt difficile pour lui. Quoiqu'il en soit , il n'était pas en mesure d'expliquer à Dess qu'il venait de trasnsplaner des abords de poudlard vers le japon , puis de repartir vers l'écosse, avant de rejoindre Pré-au-lard. Il venait une nouvelle fois de faire quelque chose de pas très net, et celui que l'on surnommait Celui-qui-est-Trop-Grand-Pour-Ne-Pas-Être-Louche ne s'entendait pas une nouvelle fois expliquer à Desdémone qu'il venait de faire boire une nouvelle fois à ce vieux Flitwick du polynectar pour qu'il prenne sa place dans une mission dont il voulait ne pas se faire reconnaître et ainsi y échapper. C'est à ce moment là qu'il entra et vit sa femme avec des yeux affolés...

- Que se passe-t-il ? Je suis désolé d'être parti aussi longtemps mais il fallait que je fasse le point avec moi même. Et puis deux ou trois petites choses à faire en plus de poudlard dont je voudrais que nous n'abordions pas le sujet ensemble aujourd"hui s'il te plaît....

Le professeur de Sortilèges ne savait pas comment Dess allait réagir à sa dernière phrase surtout qu'il l'a voyait un peu affolé et ne savait toujours pas pourquoi elle était dans cet état. Soudainement, il en vain peut être un peu trop rapidement à la conclusion que quelque chose de grave était arrivé au bébé et il s'en voudrait si c'était de sa faute de part le fait qu'il soit un peu trop absent ses derniers temps.

Il était là !!! Dess en eut une sorte d’éblouissement. Son air affolé devait intriguer son mari, elle se jeta sur lui et l’étreignit éperdument.

Le bébé n’a rien, je t’assure. Je n’ai rien fait de contraire. Je suis tellement contente que tu sois revenu. Viens, assieds-toi. J’ai un tas de choses à te dire.

Elle le tracta jusqu’au divan où elle le poussa [je sais que je joue à ta place mais c’est obligé] Dès qu’il fut installé, elle fit apparaître un whisky pur feu qu’elle lui fourra en main puis s’assit sur ses genoux. De ses lèvres enflammées, elle lui picora tout le visage en ponctuant chaque baiser d’un « je t’aime » fougueux et d’un « pardon » non moins passionné. Quand leurs lèvres se joignirent, Dess répondit avec entrain. Elle aurait voulu prolonger cet instant magique mais ce qui l’avait paniquée était toujours présent dans sa tête ; il fallait que ça sorte. Elle se décolla et plongea ses yeux noisette dans ceux azur de son époux :

Mon chéri, je sais, enfin je crois savoir ce qui cloche en toi. Je me trompe peut-être, j’ai pensé à tant de choses depuis ton départ. Je me suis demandé si… ( Dur de sortir un truc pareil, elle ne savait par où commencer) si tes parents n’avaient pas… fusionnés leurs enfants. Que tu posséderais… ton frère jumeau en toi ? Vous ne seriez qu’une seule et même personne qui réagirait différemment selon les circonstances. Si c’est le cas, la solution est là : il faut vous séparer. Je te veux, toi ! Pas l’autre.

Elle avait vidé son sac. Qu’importe ce qu’il répondrait, elle était trop heureuse qu’il soit de retour. Elle l’enlaça plus voluptueusement prête à accueillir tout ce qu’il désirerait lui offrir.

Shima était vite rassuré. Le fait qu'elle et le bébé n'ait rien le soulagea rapidement. De longues discussions s'enchaînèrent et les petits calins également. Parsemés de baisers plus ou moins langoureux. Celà faisait quelques jours qu'ils ne s'étaient pas vus et il fallait un peu ratrapper le temps perdu. A ce moment là l'alliance de Dess et le médaillon de Shima n'étaient certainement pas bouillant. Le calme après la tempête s'était installé jusqu'à ce que Dess repris de plus belle dans sa recherche, voir sa quête d'avoir à la maison un époux uniquement tendre et affectueux.

En effet, elle démarra par un mot qui heurta la sensibilité de shima, si tenté qu'il en ai une. "je crois savoir ce qui cloche en toi". Les yeux ronds comme des billes, il venait de s'apercevoir qu'elle trouvait que quelque chose clochait en lui. Pour lui tout allait bien ou presque, puisqu'on essayait apparament de lui trouver une maladie quelconque. Malade il l'était sûrement mais n'en déplaise à sa femme , Shima était un malade mental de première ordre. Puis ses explications s'enchainèrent et hiro se calma à nouveau car en matière de sorcellerie, et il le savait, tout était possible. Il tenta bien de la raisonner en lui disant...

- Tu sais Dess. Pour moi il n'existe pas Le Bien ou Le Mal. Mais il y a nos actes. Et Nous représentons ce que nous faisons voir de nous même... C'est mon humble avis...

..Mais il se rendit compte à l'évidence que Dess essayait de trouver quelque chose à se raccrocher. Et il savait aussi que infime soit le pourcentage, elle pouvait avoir raison. Cependant il ne voulait en aucun cas se retrouver comme une bête de foire ou un cobaye à qui on essayerait de séparer quelque chose en lui tel deux siamois collés l'un à l'autre. Pour l'instant il en était hors de question et il lui fallait un peu de temps pour dégérer ce qu'il venait d'entendre. Mais à priori, cette solution allait hanter ses nuits dans les jours , les semaines voir les mois qui allaient suivre...

- Qui sait...peut être as-tu raison...Mais je ne connaît aucun cas semblable à celui là...Tu crois qu'ils ont déjà eu des cas comme ça toi , à Ste Mangouste ? De toute façon, je n'irai pas là bas...du moins pas pour l'instant... J'ai d'autres choses à faire de plus important...D'ailleurs...j'ai des élèves à éduquer...Ahhh..et il faut aussi que je te dise que je rentrerai un peu tard de Poudlard ces semaines à suivre. Il y a une élève à qui je propose mes services pour l'aider à progresser en Sortilèges avant qu'elle ne quitte Poudlard...Tu vois je ne si pas si mauvais que ça dans le fond.

..Shima savait jouer des mots. Mais la chose qu'il savait aussi bien faire était de trompé tout son petit monde. Ok, il ne voulait être offensant envers Dess, puisqu'il l'aimait plus que tout au monde. Mais il ne lui avouerait pas que ses cours particuliers avaient pour but de faire provoquer chez une jeune élève de Serpentard, son désir de devenir mangemorte...Ce shima était vraiment un personnage troublant. Et tant que ses parties siamoises, selon Dess, ne seraient pas séparés pour de bons, il resterait un personnage à double visage... La seule chose qu'on pouvait donc espérer pour elle, c'était qu'elle ait raison....

Dess sentait en elle monter les vagues de désirs intenses à partager avec celui qui était le maître de sa vie et qui lui avait tant manqué. Il n’avait au moins pas ri de ses idées peut-être absurdes sur le fait que leurs parents avaient fusionné les jumeaux.

* J’ai raison, j’en suis persuadée. A moi de t’amener à l’accepter.*
Puis son époux déclara :

Il y a une élève à qui je propose mes services pour l'aider à progresser en Sortilèges avant qu'elle ne quitte Poudlard...Tu vois je ne suis pas si mauvais que ça dans le fond.

C’était étrange comme sensation : une flèche au cœur. Un fameux pincement de déception, en tout cas. Il allait encore la délaisser…
Depuis que ce bébé se développait en elle, Dess était devenue extrêmement lucide et… clairvoyante. Elle sut immédiatement, sans le chercher ni le vouloir, que si ce n’était pas un mensonge, ces propos n’étaient qu’une demi-vérité cachant un but beaucoup moins anodin que celui énoncé. Elle se retint de répliquer, elle n’avait pas la combativité nécessaire pour cela, en ce moment. Ses projets étaient tout autre, très fortement orientés vers l’étage au lit gigantesque. Elle se dégagea des bras de son mari et sourit :

Tu veux manger… avant ou… après ?

Elle lui tendit une main ; son regard et son sourire chargés d’une tendresse infinie étaient sans équivoque sur ses intentions.

Lorsqu'il annonça son petit monologue, le grand shima s'aperçut que le cerveau de Dess s'était accéléré à la vitesse de la lumière. On pouvait dire que ça cogitait fort la dedans. Il se demanda d'ailleurs si elle ne pensait pas qu'il la trompait avec une élève de dernière année. En effet à 17 ans les sorciers sont considérés comme majeur et Dess aurait pû avoir le sentiment que son maître à elle avait quelques petites aventures avec des jeunes élèves n'ayant pas froid aux yeux pour aguicher un tel professeur. Son orat et son charisme avaient déjà fait ses preuves à Poudlard et il el savait. De temps à autres des petits gloussements se faisaient entendre dans sa classe ou dans les couloirs qu'il traversait.
Mais...Shima était un homme d'honneur, même si le cerveau de dess avait l'air de fonctionner parfaitement sur ce qu'il venait de lui dire en dernier, il n'était pas entré dans sa tête et n'était donc pas venu à la conclusion que ce n'était pas du tout à ça qu'elle pensait . Et en homme d'honneur qu'il était, rien de tel de ce que lui imaginait qu'elle perçoit ne s'était produit. Il n'y avait même pas pensé un seul instant. Il contempla ses yeux noisettes , c'est elle qu'il aimait à ce moment de sa vie. lorsqu'elle lui annonça ...

- Tu veux manger… avant ou… après ?

- Après !!! il me semble que j'ai dû louper quelques épisodes ces derniers jours !!!

Desdémone s’étira le sourire aux lèvres. Pourtant, ses traits reflétèrent très vite la déception lorsque la main qu’elle promenait yeux clos sur l’oreiller d’à côté ne rencontra pas la chevelure attendue.

* Il avait dit qu’il rentrerait tard, pas qu’il partirait tôt.*

Ses paupières s’ouvrirent sur la couche désertée, elle soupira.

* Il est peut-être encore en bas ?*

Elle sauta hors du grand lit mais dut se rasseoir tant la tête lui tourna.

*Inutile de se presser, je sens bien qu’il n’est plus ici *

Elle ramassa sa robe de chambre dont elle couvrit son corps nu et se dirigea vers la salle de bains.
Une longue douche l’aspergea, ce qui lui enleva un peu de ses idées noires.
Hiro était rentré, elle aurait dû être folle de joie. Cette folle nuit d’amour aurait pu la rassurer, mais… Non que son époux ne se soit pas montré à la hauteur, loin de là, elle avait néanmoins perçu comme une certaine froideur, un éloignement, comme s’il avait eu… la tête ailleurs.

* Il se lasse de moi… je l’étouffe. Il ne revient qu’à cause de l’enfant et de ce serment inviolable.*

Toujours la même rengaine serinée à longueur de temps lui minait profondément le moral.
La longue chevelure séchée d’un sort bien appliqué, elle se vêtit avec lenteur puis descendit à la cuisine. Tout y était net, propre et rangé, elle n’avait même pas à l’accuser de créer du désordre, Hiro était parfait… sauf quand il revenait avec du sang sur ses vêtements. Là, Dess devenait presque folle de désespoir.
Machinalement, elle ordonna à la théière de remplir son office. Elle eut immédiatement un breuvage bouillant à sa disposition ; elle le savoura à petites lampées laissant ses voix intérieures se combattre avec entrain :

* Il ne t’aime pas… Si ! Il te trompe… NON ! Tu prends tes désirs pour des réalités… peut-être.*

FICHEZ-MOI LA PAIX ! cria-t-elle en se levant si brusquement que sa tasse se brisa. Elle la répara aussitôt sans y porter attention.

Elle était déchirée entre deux options aussi cruelles l’une que l’autre : partir ou rester. Quel choix !

* Rester et le voir se détacher de moi jusqu’à m’ignorer totalement, voire me tromper sous mon nez est inconcevable. Partir… c’est à moitié mourir mais...*

Elle soupçonnait quelque chose depuis la veille où elle s’était rendue à Ste Mangouste chez le docteur Health. Il surveillait sa grossesse avec attention et lui avait demandé ce qui avait changé depuis quelques jours car il la trouvait plus en forme ainsi que le bébé. Elle n’avait su que dire mais cette question l’avait poursuivie longuement.
La réponse, elle la pressentait tout en refusant de l’admettre. C’était si peu acceptable de penser que…

On verra ce qu’en pense Charlie… songea-t-elle à voix haute.

Elle se frappa soudain le front :

Triple idiote ! Charlie vient dîner ce soir ! J’ai complètement oublié de le dire à Hiro.

Tracassée pour d’autres motifs, Dess se mit à arpenter le tapis du salon où ses réflexions l’avaient menée.

Comment le prévenir ? Je ne sais même pas où il est. Pas question de transplaner vers lui au risque de le surprendre en compagnie de Mangemorts ou… autre. Courir au château ?
Elle aurait l’air fine de le chercher partout. Le feu parlant ? C’était risquer aussi de le surprendre et il fallait qu’une cheminée soit à proximité. Si seulement, ils avaient possédé un hibou

Il n’y a qu’une solution, soupira-t-elle en empoignant sa baguette.

Elle pensa au tout premier baiser échangé avec son époux, son cœur s’emballa :

Spero Patronum !

Un long félin au pelage d’argent tacheté émergea de la baguette.

Trouve Hiro. Dis-lui qu’il n’y a rien de grave, que je m’excuse de le prévenir ainsi : nous avons une invitée ce soir à dîner. Ce serait bien s’il savait venir. Si pas… ce n’est pas grave. Va !

Le serval la salua puis fonça vers le mur où il se fondit sans bruit.
Demeurée seule, Dess se gratta la tête. Qu’allait-elle proposer comme menu ce soir ? Elle retourna à la cuisine y vérifier ses provisions. Au moins la préparation de ce repas, lui changerait-elle les idées.

S’activant des heures durant en bénissant ces tâches qui lui libéraient l’esprit, Dess utilisa peu la magie, histoire de prolonger le plaisir au maximum. Sa table serait à la fois simple et raffinée. Elle s’était décidée pour une crème aux châtaignes qui serait suivie d’un cocktail de fruits de mer au pamplemousse. Un sorbet au citron servirait de trou Normand. Les poussins farcis à l’estragon accompagnés de tagliatelles devraient ravir les palais ainsi que l’omelette norvégienne de clôture.
Les préparatifs culinaires s’alternèrent avec un astiquage profond du salon où le nappage immaculé de la table supporta argenterie, cristal et porcelaine avec une rigueur digne du restaurant le plus chic.

Des fleurs ! C’est tout ce qui manque, dit-elle en jugeant du résultat de son labeur.
Deux montages d’orchidées vinrent compléter l’ensemble, Dess sourit enfin.
Il ne restait qu’une seule chose à arranger : elle-même.
Curieusement, c’est ce qui lui donna le plus de mal. Amaigrie, l’air souffreteux, elle dut déployer des trésors d’artifices pour resplendir dans sa robe de soie rose et bordeaux qui mettait sa gracile silhouette en valeur. Le visage peu maquillé, les yeux noisette rehaussés de fard vert et agrandis de Khôl, elle se trouva digne d’être au goût de son époux.
Maintenant, attendre sa psy favorite et celui que réclamait son cœur.
Le soir tombait, elle descendit l’escalier la menant au salon. La douleur fut si intense qu’elle dut se raccrocher à deux mains à la rampe pour ne pas dévaler les marches. Haletante, elle s’assit en comprimant sa poitrine oppressée.

Hiro… Non ! Pas ça !

La tête lui tournait, des images affluaient : Hiro tenait une femme blonde dans ses bras !

POURQUOI ? hurla-t-elle tel un animal mené à l’abattoir.

Dess ferma les paupières mais cela n’arrêta pas ses visions. Ce coup de Jarnac trancha le dernier fil de son hésitation. Elle sut enfin ce qu’elle devait accomplir, quitte… à en mourir.

Depuis sa dernière entrevue avec la belle Mrs.Shima, Charlie avait eu le temps de longuement penser aux problèmes et déboires de sa toute nouvelle amie...Elle ne voyait pas trop de quelle pourrait être la bonne solution pour la jeune sorcière américaine mais il était clair
que ce n'était pas l'assistance d'un psychiatre qui lui faisait défaut,
elle était assez confuse, certes, mais qui ne l'aurait pas été à sa
place avec un mari comme le sien!
Charlie bénissait l'heure où elle avait décidé de ne pas se marier...les hommes créent des problèmes, vous séduisent et vous
brisent le cœur puis s'en vont sans plus si la charge devient trop lourde. Avec un sourire attendri elle songea à son vieil ami Sean...lui, il était différent, aimable et attentif à ses moindres
désirs, patient et dévoué...depuis des années il invoquait leur
compatibilité et lui demandait de l'épouser mais Charlie, femme pratique, se disait qu'un fois l'anneau au doigt tout changerait forcement...et elle n'avait aucune envie de changes!

Elle se prépara soigneusement pour la soirée en se demandant si le mari de Desdémone l'honorerait de sa présence mais pressentait qu'il n'en serait rien, mais cela n'avait qu'une importance secondaire...en ce moment le professeur de cuisine de Poudlard avait besoin d'une amie, d'une épaule sur laquelle décharger le fardeau de ses soucis et Charlie Wolff était toute prête à assumer ce rôle.
Satisfaite enfin de son aspect, Charlie récupéra sur une table du
séjour, le cadeau préparé pour Mrs. Shima...un cristal de la Vie, ramené d'un voyage au Tibet, monté en pendentif. Une fois passé au cou il éloignait les mauvaises vibrations et apportait la sérénité...un beau bijou qui non seulement irait à merveille à son amie mais qui l'aiderait à surmonter les épreuves.
C'est ainsi qu'après avoir trasplané au Pré au Lard, Charlie chaudement emmitouflée dans sa cape de fourrure, arriva à sa destination... une maisonnette sans grande allure, entourée d'un jardin d'aspect sauvage.
La New-yorkaise sourit, ayant glané ca et là quelques informations sur les Shima, elle était sûre que cet extérieur quelque peu délabré
cachait une demeure accorde à leur importance et fortune.

Desdémone en personne lui ouvrit la porte, elle souriait mais Charlie ne fut pas dupe...sous les artifices d'un maquillage soigneux elle devinait sa pâleur et l'éclat de ses yeux soulignés de khôl trahissaient une angoisse mal dissimulée.

Bonsoir, Desdémone, dit gaiement Charlie en franchissant le seuil, j'espère ne pas être en retard...tu es en beauté, cette robe te sied à merveille, elle abandonnait la rigueur du "vous" qu'elle s'imposait toujours pour traiter ses patients, par Merlin, quelle somptuosité!, son exclamation fut de véritable admiration en découvrant le luxueux intérieur, quelle belle demeure...décidément il faudra que je fasse quelque chose avec mon intérieur!, son rire joyeux fusa et elle mit entre les mains de son amie le cadeau richement emballé et enrubanné, voici un petit quelque chose pour toi...j'espère que ça te plaira!

Elle avait ouvert la porte à sa visiteuse. Si son apparence était sereine, Dess était pourtant affreusement blessée. Le poignard de son époux n’aurait pas causé plus de dégâts que ce que les visions avaient provoqué. Le cœur de Desdémone était réduit en charpie. Elle ferait bonne figure mais était morte intérieurement. Charlie ne fut pas dupe une seule seconde. Elle riait sans doute pour dissimuler sa gêne.

Entre, ma chérie. Je suis vraiment contente que tu sois là. J’ignore si Hiro viendra. Il est… très occupé en ce moment. Ça n’a aucune importance. Tu n’aurais pas dû. Merci.

Elle accepta le paquet remis par son amie puis emmena Charlie à la salle à manger richement décorée.

Hiro aime faire les choses... en grand. Assieds-toi, je t’en prie.

D’un geste, sans baguette, Dess fit apparaître un plateau garni de flûtes de champagne et de zakouski. Ses pouvoirs augmentaient de façon surprenante, elle n’y faisait même plus attention. Elle laissa sa visiteuse se servir alors qu’elle déballait son présent. Un profond soupir s’échappa face au miroitement du cristal qui l’éblouit.

Un cristal de vie ! C’est magnifique, ma chérie.

Le bijou lançait ses feux dans la pièce, y créant un kaléidoscope de reflets scintillants. Dess en connaissait le pouvoir, les larmes perlèrent sous ses paupières fardées.

C’est exactement ce dont j’ai besoin.

Elle se le passa au cou ; un immense réconfort la submergea. Elle osa affronter le regard interrogateur de Charlie :

Hiro est avec une autre femme, avoua-t-elle d’un trait. Ne me demande pas comment je le sais, mais c’est un fait.

Le cristal l’apaisait, elle pouvait parler sans s’effondrer :

Je vais partir. Je dois partir. Le docteur a dit…

Elle se pencha vers l’oreille amie et y déversa les dernières nouvelles.

Tu comprends ? dit-elle en se redressant. Même sans cette trahison, ma place n’est plus ici.

Elle éclata de rire :

Ne tire pas cette tête ! Je vais bien. Je vais même aller de mieux en mieux maintenant. J’aurai besoin de toi, si tu veux bien d’ici… quelque temps.
Si nous passions à table ?

Elle parlait, parlait pour tenter de brouiller les cartes. C’était idiot, Charlie avait tout compris ; elle en était certaine. Sauver les apparences ? Peut-être. Quelle tête tirerait-elle si son époux volage apparaissait à cet instant ? La question ne se poserait sûrement pas. Un claquement de doigts commanda la soupière :

Crème de châtaigne. Tu connais ? ça va te plaire.

Le cristal bienfaisant lénifiait sa douleur. Elle riait alors qu’elle aurait volontiers hurlé.

Le repas s’était étiré en longueur. Charlie tenta de rassurer la maîtresse des lieux… en vain. Aucune parole ne perça sa carapace. Dess souffrait intensément en vivant de l’intérieur les frasques de son époux volage. Si elle essaya de feindre l’indifférence, elle était néanmoins cruellement blessée. La soirée s’acheva sans que le mari ne se montrât, ce qui ne l’étonna pas le moins du monde. Après le dessert, elle servit du café s’excusant de son manque d’entrain et de l’absence de Hiro. Elle avait raccompagné Charlie à la porte et lui avait souri :

« Tout ira bien, ne t’inquiète pas. Viens, dans quelque temps, quand je t’appellerai, s’il te plaît. »

Un bisou sur la joue, la femme bafouée se retrouva seule.
Elle l’avait su dès le début de leur relation, Hiro serait l’unique. Qu’il la dédaigne, la trompe, elle s’y était préparée. Dess est comme beaucoup de femmes : elle se donne entièrement ou pas du tout. Lui… c’était devenu son seul univers, sa raison d’être, son soleil.
Des nuages… avec un spécimen aussi complexe, elle savait qu’il y en aurait. Mais il l’avait conquise… sans demi-mesure ; elle serait sienne à jamais qu’importe le temps. Là, une décision s’imposait. Elle allait devoir écrire le plus immonde des mensonges dans son intérêt, dans leur intérêt. Les mots refusaient de s’inscrire. La plume tremblait. Elle dut s’y rependre à plusieurs fois avant d’arriver à pondre un texte acceptable :

~~Hiro~~
~~Mon chéri~~
~~Mon adoré~~
« Toi, mon âme,

Ces mots seront les derniers que tu verras issus de ma plume avant longtemps. Je sais tout. Ne te demande pas comment, mais je le sais, j’ai tout vu. Je ne t’en veux pas… trop.
( Dess sourit tristement en apposant ce « pas trop » alors qu’elle voulait écrire « je t’en veux énormément »)
Je peux tout comprendre et accepter. Je t’aime plus que ma vie. Si je n’en ai aucune envie, c’est l’amour qui me pousse à partir et pas tes infidélités.
Si tu es tout pour moi, je ne suis qu’un fardeau pour toi. Tant que le Seigneur des ténèbres régnera, que ton jumeau végétera en toi, il n’y aura pas d’issues pour nous. Tu craindrais son courroux, je pleurerais beaucoup. Pourtant, je te croyais homme d’honneur, que tu aurais du respect pour moi, il s’avère que ce n’est pas le cas. Fidèle à ton maître, oui ; pour le reste… Je suis déçue mais t’aimerai toujours. ( la sincérité transparaissait dans ces mots)
Je dois maintenant t’avouer quelque chose de terrible ( De lourdes larmes s’écrasèrent sur le parchemin): l’enfant, notre enfant chéri, le fruit de nos folles étreintes… n’est plus. Je l’ai perdu il y a trois jours dans une chute d’escaliers à Poudlard. Je n’ai pas osé te le dire, persuadée que tu m’en voudrais et me rejetterais. Tu n’as pas attendu de le savoir pour m’écarter de ta route, hélas. J’implore ton pardon. Je désirais tant ce bébé, ce petit garçon.
Après notre légère dispute, j’étais si heureuse que tu reviennes vers moi avant de comprendre que c’était ce bête serment inviolable qui t’obligeait à le faire. Tu ne veux plus de moi, tu en fréquentes déjà une autre… je suis désolée mais je ne m’inclinerai pas, je sais que ton côté Mangemort te fait commettre bien des sottises ; celle-la en est une, entre autre.
Je vais m’éloigner, disparaître un moment de ta vie mais je reste ton épouse. Tu vois, j’anticipe le jour où tu réaliseras que tu ne sais pas te passer de moi. Il viendra. Que tu le veuilles ou non, il existe entre nous quelque chose de très fort et de bien plus puissant qu’un seul complément des sens. Tu ne peux renier tout ce qui s’est passé entre nous. La bague de ta mère ne s’y est pas trompée : elle m’a immédiatement acceptée. Elle sait que je suis celle qu’il te faut, mon amour. Grâce à elle, nous sommes réunis par un lien magique. Je ne sais pas si tu vas comprendre le pourquoi de ce que je vais faire dans quelques minutes. »

Dess posa sa plume. Sur le bureau, à proximité, deux bols contenaient des liquides peu appétissants. Lentement, elle ôta les bagues qui ornaient ses doigts, toutes des cadeaux de son mari. Elle ne conserva que son alliance à la main droite. A l’annuaire gauche brillait un lourd bijou à la forme unique : la bague des Akisuki. Celle-ci refusait de quitter son doigt depuis le jour où Hiro la lui avait passée. Dess avait dit qu’elle ne s’en séparerait qu’à sa mort. D’une certaine manière, elle se sentait morte.
La jeune femme s’essuya les yeux d’un revers de poignet. L’instant était grave, tout devait aller très vite car dans une minute, Hiro saurait que quelque chose d’anormal se produisait.
Debout, la main gauche bien à plat sur la table, Dess appliqua sa baguette à la jonction de l’articulation supérieure. Elle inspira un grand coup et lâcha :

« Sectumsempra »

Le doigt fut tranché net. Dess plongea immédiatement la main mutilée dans la solution bleue. Douleur et hémorragie cessèrent aussitôt. Elle prit le doigt bagué qu’elle immergea dans l’autre bain préparé.
Elle l’y laissa le temps de terminer sa missive qu’elle écrivit à toute vitesse.

La bague de tes ancêtres ne quittera ce doigt qu’à ma mort physique. J’ai rendu mon annulaire indestructible. Tu pourras me les rendre lorsque tu auras compris que notre amour est éternel. Si je la portais, tu saurais trop facilement où me trouver or, il ne le faut pas pour l’instant.

Je t’aime trop,

Dess, ton épouse à jamais.

Tout était prêt. Dess embrassa le parchemin qu’elle plia, sortit le doigt de son bain et le posa près de l’enveloppe, bien en évidence sur le bureau.

Son bagage tenait en peu de choses, le tout fourré dans un petit sac de voyage. Chavirée, une main sur le ventre, elle soupira :

Nous n’avons pas le choix.

Elle tournoya sur elle-même avant de disparaître dans un crac sonore.

Shima était réellement fort occupé ces temps çi. Oh non pas à batifoler avec la femme de Lucius Malefoy, mais à servir son maître. Ce que Dess ne savait pas, c'est qu'aujourd'hui son époux avait commis l'irréparable. Il venait de Kidnapper sous les yeux des élèves qui étaient présents à leur mariage, Harry Potter. Celà faisait maintenant quelques heures que le seigneur des ténèbres les avait rejoint mais juste avant qu'il ne change d'endroit, shima avait ressentit la mauvaise sensation que lui procurait la bague des shima. Il savait alors que quelque chose se passait pour Dess et il craignait déjà de voir sa femme et l'enfant qu'elle portait blessés ou pire encore. Shima avait alors laissé son maître continuer la mission sans lui prétrextant faire diversion aux aurors. Mais l'autre idée de Shima était de transplanner chez lui. Là où a priori il devait retrouver sa femme. Il ne s'était pas vu depuis des jours, et d'ailleurs ils ne faisaient que se croiser. Hiro ne s'était même pas aperçu que sa femme avait des pouvoirs de plus en plus puissants. D'ailleurs, elle, pour les avoir, elle ne devait pas invoquer des démons. Lui, le faisait. S'il s'était rendu au moins compte que quelque chose clochait en elle, mais surtout dans leur couple, il n'aurait pas tombé sur cette lettre lorsqu'il rentra dans sa demeure étrangement calme et vide. Pour être calme ça l'était, il venait de quitter une pièce où le Seigneur des Ténèbres torturait Harry Potter.
Shima trouva la lettre sur la table, et en lisant la moitié de celle-ci pris déjà une chaise pour s'asseoir. Une colère montait en lui. Il venait d'apprendre qu'il venait de perdre son fils. Une larme commençait à couler sur sa joue, puis deux...puis quelques sanglots. Il repris alors la lecture et vit que Desdémone venait de le quitter. Mais elle précisait qu'elle l'aimait toujours. C'est alors qu'il posa ses yeux sur le doigt de Dess qui était coupé net et qui comportait la bague de la mère d'hiro . Shima fut stupéfait, elle s'était sectionné un doigt pour pas qu'il ne la retrouve. Hiro était effondré. Pour une fois il n'était plus maître de la situation.
Il se leva au bout de quelques minutes, sortit une bouteille de pur feu et en pris une gorgé comme pour essayer de se remettre de ses émotions. Mais là il en avait pris un sacré coup sur la tête. Il regarda alors la bouteille, la leva à hauteur de ses yeux et au lieu de la finir , il la lança contre le mur où elle s'explosa. Au même instant il aperçu sur sa gauche une ombre. C'était juste un chat qui sétait apposé sur la fenêtre à l'extérieur de l'habitation. Shima devenait parano et en plus il n'était pas d'humeur à acceuillir des bêtes pour l'instant. Il pointa sa baguette vers la bêtre et lança...

- AVADA KEDAVRA !!!

La fenêtre fût litéralement explosé, et le chat lui raide mort sur le sol en contre bas. La détonation et le bruit du verre brisé fit sortir quelques voisins de chez eux se demadnant ce qu'il venait de se passer. Shima regarda une nouvelle fois, le doigt dans le bol et en un instant appliqua la marque des mangemorts qui apparaissait au dessus de la maison. Les habitants du quartier était pétrifiés à l'extérieur. Ils ne voyaient pas Shima. ils ne savaient donc pas que c'était lui l'instigateur de la marque. Il avait encore une idée derrière la tête. Peut être faire croire que dess Et Hiro se sont fait attaquer par des mangemorts et qu'elle y avait perdu un bout de doigt...quoiqu'il en soit...Hiro tranplana fou de rage laissant la maison ...vide...

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Le domaine secret de Dess et Hiro.

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