Si j'étais belle et superficielle, ce jeune homme me regarderait, sûrement. Sans aucun doute même. Le jeune homme en question est un mini coq ayant appris depuis peu qu'il était un des plus beaux gosses peuplant le lycée où je continue de suivre sans encombre un cursus scolaire parfait. Grand et élancé, il ne rate jamais une occasion de bomber le torse pour faire ressortir, sous son t-shirt blanc et moulant, sa peau mat et ses pecteraux d'athlètes. Après réflexion, c'est en fait un coq de bascour, entouré de poule gloussant et se chamaillant en poussant d'insuportables caquètements aïgus et bref, roucoulant tel des pigeonnes en lui lançant des regards assassins et envoutants, auquels il répond le plus souvent par un sourire rayonnant, découvrant une rangée de dent blanches et bien alignées. Agrémenté d'une petite tape sur l'arrière train, parfois... Quelle magnifique récompense !! Il a de magnifiques plumes capillaires, dont il prend grand soin et dans lesquelles ils passe souvent des mains parfaites, longues et fermes, bronzées à point ... mh. C'est un pur délice pour les yeux que de regarder ce corps parfait se mouvant et évoluant avec grâce au milieu des beautées qui lui collent au derrière sans une seconde de répit. Voilà. C'est le jeune homme dont je suis follement amoureuse. Mais si j'étais plus réaliste, je me rendrais vite compte qu c'est totalement impossible. Oh... et j'allais oublier de vous dire son seule défaut. Il s'appelle Arnold.
Si j'étais belle et superficielle, je ne serais plus moi. Je m'appelle Rose et suis totalement l'opposé de ce bel appolon que j'aime m'imaginer en train de m'embrasser. Lui aime l'argent, l'apparence exterieur, les musiques telles le rap, dire des choses inutiles et puériles, ne pas évoluer et rester un perpetuel enfant trop gâté, draguer, tout faire pour ressembler aux autres et qu'on ne le juge pas "exentrique" ou autre. Mais son passe temps favori est sans aucun doute de sortir, d'aller à des soirées organisées par les plus populaires, où il est invité à tous les coups et où l'apothéose des sulfureuses jeunes filles se donnent rendez vous. Et il a toujours une cigarette qui pend à ses lèvres (d'autre part parfaites, il faut l'avouer ...). Je ne comprends vraiment pas pourquoi ce mec m'attire à ce point, pourquoi il m'obsède et vient me hanter jusque dans les bras de Morphée. Toujours est-il que je suis de taille moyenne et passe partout. Je ne me maquille pas et m'habille le matin de ce qui me passe sous la main, souvent de larges t-shirt qui me servent de tuniques sur des colants de toutes les couleurs. J'aime l'art et écouter du jazz en regardant le soleil se coucher, assise sur une branche d'un arbre de la parcelle de forêt appartenant à mes parents. J'ai des rêves utopistes, je n'arive pas à m'exprimer et mes paroles sont le plus souvent dénuées de sens, traduisant des pensées iréelles. Tout en essayant de ne pas me faire trop mal voir, le regard des autres ne m'importe pas plus que cela et mes amis sont surtout des gens qui aiment rire et aller au théâtre, préférant le calme à l'agitation. Hum ... Enfin voilà les présentations faites et (écoutez bien, mes enfants) je vais vous conter l'histoire de Rose et Arnold.
Aujourd'hui est un jour qui commence comme tous les autres. Banal comme qui dirait. Mais si seulement mon reveil avait oublié de se mettre les pendules à l'heure et n'avais pas sonné ... C'aurait été plus facile. Bref, il est six heures et demie et mon reveil me hurle dans le oreilles de son cri strident qu'il est l'heure d'aller prendre une douche. Après avoir difficilement trouvé la salle de bains, une douche rapide et je suis déjà dans la cuisine, à moitié habillée, mes cheveux noirs bouclés, en l'occurence mouillés retombant en désordre sur mes épaules. J'enfile difficilement ... un grand t-shirt orné d'un dessin de Andy Warhol, jette un sucre dans mon café noir. Car c'est un detail que j'avais oublié de vous préciser; je suis insomniaque et prends donc tous les matins un énorme bol de café noir pour tenter de me reveiller, bien que cela ne cache pas mes cernes. Berf, j'enfile le dit t-shirt sur des collants rouges vifs, boit en vitesse le café, saute dans mes chaussures plates ayant appartenues à ma mère, prends mon sac en cuir marron, une espèce de sacoche à double lanière, dont une est tellement usée qu'elle ne tardera pas à se décrocher. Je prends au passage une pomme et mon i-pod, seul accessoire récent de ma panoplie. Il est sept heures et j'ai encore un champs plein de brouillard à traverser pour arriver à mon arrêt de bus, qui m'acheminera en une petite demie-heure vers mon lieu de travail, à savoir le lycée, où m'attend la plus grosse honte de toute ma vie. Mais je l'ignore encore. Je débarque à l'école, un écouteur dans une oreille, une pomme à moitié mangée à la main, des cernes noir pour tout maquillage, un sourire rêveur enn chantonnant doucement et marchant bizarrement au rythme de la musique. Je monte vers mon premier cours, les maths. Je prendrai comme d'habitude le cours en écoutant d'une oreille ce que raconte le prof et de l'autre ma meilleure amie qui me racontera son week-end.
La demie journée s'était passée tranquillement. J'ai passée la matiné à dévorer des yeux "l'être parfait" qu'est ... Arnold, ait répondu plusieurs fois à des questions, ai reçu des notes convenables et ai eut un débat animé avec quelques amis sur comment apprivoiser son gros orteil. J'ai mangé à midi, ce qui est tout à fait normal, non ? Je me rends à présent à mon premier cour de l'après midi, à savoir Lettres. Je me dêpèche car je suis en retard; la sonnerie a retenti il y a maintenant une dizaine de minutes mais j'étais entrain de boire un café au foyer et j'ai décidée de prendre mon temps ... Malgré les quelques libertés que je me permet, j'ai de bons résultat alors... Toujours est-il que, arrivée devant ma salle de cours, je tappe discrètement et entre sans attendre. Et là, c'est le drame. La pire chose qu'il me soit arrivée dans ma courte et misérable vie. Arnoldichounet est au tableau, en train de faire un exposé sur les genres théâtraux. Obnubilée par sa beauté parfaite, je continue à avancer tout en le fixant avec amour, d'un regard de braise, tout en agitant mon sac au rythme de mes pas. Tout d'un coup, la lanière défaillante de ma sacoche se détache, et, entraînée par le mouvement que je lui ai imprimée, m'entraîne en avant. Je glisse et tout se passe auu ralenti: mes collants se déchirent bruyemment sur le bord d'une table et mon t-shirt se relève alors que je tombe en avant. Je m'étale alors comme un vulgaire chewing-gum qu'on aurait négligemment jeté par terre. Alongée là, empétrée dans la honte, je me rends alors compte que mes collants ne sont plus et qu'ils ont laissés découverte la culotte à fleur que j'ai du emprunter à ma petite seur ce matin et qui me boudine horriblement. J'entends les éclats de rire autour de moi et quelques brides de sarcasmes: "Déjà que l'exentrique plane, eh bien là elle vole !!". Oui. Il paraît que je suis exentrique. Allez savoir pourquoi? Toujours est-il que j'aimerais en ce moment même qu'un fée déscende du ciel et me dise d'un ton doux et bienveillant:
"Ne t'en fait pas, mon enfant, je t'ai creusé une grotte ou tu pourras vivre en hermite aussi longtemps que tu le souhaiteras."
Ou juste un nid de taupe s'il vous plaît maraîne la fée, au moins je pourrais m'y étouffer. Mamma mia, et depuis tout ce temps, je suis retsée à terre, les fesses à moitié à l'air un air absent sur le visage alors qu'à moitié déshabillée. Je me relève lentement, tire nerveusemment sur les pans de mon t-shirt pour qu'il recouvre mes jambes aux collants éffilés. J'ose un regard vers Arnold, qui, mort de rire, a dessiné une dinde en train de sa casser la figure avec un sac cassé. Et le prof, qui n'a pu s'empêcher de rire non plus, ne lui dis rien et se contente d'essuyer les petites larmes d'hilarité qui lui maquillent le coin des yeux. Je ne sais plus où me mettre, oùaller, où je suis. Je me dirige doucement vers une place du fond et là, c'est l'apothéose, je me rends compte qu'une partie du contenu de mon sac s'est renversé par terre et qu'une photo garnd format en noir et blanc de Arnold est exhibée là, au milieu de tous. C'en est trop. Je ramasse au vol tous mes cahiers, déchire la photo de l'amour de ma vie en preuvre de mon coeur brisé, jette violemment les morceaux dans une corbeille à papier qui se prend toute la misère du monde dans la tête et part en claquant la porte derrière moi. Je èrre pendant un moment, faisant un sourire désabusé à toutes les personnes se retournant sur mes fameux collants et m'assois à côté d'un clochard pour parler avec lui. Après une heure, j'ai un nouvel ami et il m'a remonté le moral en me faisant relativiser. Je rentre pourtant chez moi la tête basse, un goût amer dans la bouche.
Je suis maintenantdans mon lit. Il est trois heures du matin et l'insomnie est plus présente que jamais. Je n'irais pas au lycée demain. Le temps que j'oublie un peu ce qu'il s'est passé. Je ne sais pourquoi mais, tout en dessinant, je pleure à chaude larmes. Ce mec est pourtant une immondice d'hypocrisie et de suprficialité et il ne m'attire plus du tout maintenant. Mais c'est plutôt la deception. Jusque là, j'avais le puéril espoir que son caract-ère ne soit qu'une facette pour cacher qu'il était à l'interieur quelqu'un de vraiment différent. Car beau. Si seulement j'arrêtais de rêver comme une enfant. Si seulement je pouvais grandir pour être tellement usée que je serais blasée. Si seulement j'étais restée couchée ce matin !!!...