Luna était tranquillement installée dans l'herbe, préoccupée. Cela lui arrivait d'ailleurs plus souvent qu'il ne pouvait y paraître. La petite Loufoca devenue jeune fille, l'étrange Loufoca et ses précieux radis, le peu fréquentable Loufoca et son dialecte bizarre, Loufoca la rêveuse, l'imaginaire, la fantasmagorique Loufoca. Tellement de personnes pensaient avoir cernés Luna. Savoir qu'elle était juste folle, peut-être un peu bébête sur les bords, "hors-sujet" comme dirait l'autre. Et cela la tracassait. Pas beaucoup, non, et tracasser n'était peut-être pas le mot approprié. Il fallait plutôt dire qu'elle réfléchissait à une question des plus banale, universelle et où il existait peu de surprise et en même temps, où l'étonnement était toujours présent: le perception des personnes entre elles et le propre de l'homme, à savoir juger sans connaître et se fier aux apparences. Comment dire ... Luna s'en fichait royalement, de ce que pouvait penser la masse des moutons bêlants qu'étaient la plupart de ses camarades mais elle voulait juste ue chose, même si elle ne le disait pas bien évidemment. Elle aurait souhaité rencontrer quelqu'un qui lui parle sans la regarder avec des yeux moqueurs, quelqu'un qui l'écoute avec attention raconter des choses loufoques qui avait pour elle de l'importance. Quelqu'un qui comprenne une infime parcelle de ce qu'elle pouvait ressentir. Et tout ceci en sachant pourtant parfaitement qu'elle était la dites Loufoca. Mais elle savait aussi qu'elle oublierait rapidement ces utopies enfantines, car elle avait son caractère bien à elle et, comme dit précedemment,ce que pouvait penser les gens d'elle ne l'interessait que peu.

Elle leva des yeux rêveurs vers un oiseau perché dans un arbre et occupé à s'ébouriffer les plumes. Elle eut un sourire flottant; pour elle les oiseaux étaient le symbloe de la liberté. Elle se leva et commença à avancer d'une démarche lunaire vers l'entrée de Poudlard. Elle entendit les habituels rires et moqueries dans son dos en traversant le parc ... Les gens n'avaient-ils donc que cela à faire ?... Apparement, oui. Une des passions de la jeune filles, mise à part les Ravegourdes, les Ronflaks Cornus et les maladies bizarres était le chocolat. Le chocolat, à ses yeux, était quelque chose d'infiniment doux, de suprenant, de pétillant, de malicieux aux vertus insoupconées. Le chocolat était un monde étranger où l'on parlait une langue différente de toutes les langues existantes sur terre, et qui ressemblait peut-être au dialecte des peuples moldus (en disparitions, d'ailleurs) vivant au Zimbabwe. Bref ...Luna était maintenant sortie de Poudlard et, sans vraiment savoi comment elle s'était retrouvée là, elle se fit bousculée et emportée par la foule du chemin de Traverse.

En vérité, elle pensait savoir comment elle était arrivée là mais elle préférait garder cela secret. Ses doux yeux rêveurs se posèrent sur le brouhaha produit par une foule en délire se déplaçant de boutique en boutique, d'un air tellement surexité qu'il ne prenait même pas la peine de s'arrêter ne serait-ce qu'un instant devant un magasin qui aurait pu leur plaire et ratant toutes les devantures qui valaient la peine d'être vu. Sauf devant le magasin des balais volant, somme à l'habitude. Une masse impressionante de sorciers de tous âges et sexes étaient agglutinés devant cette vitrine où les dernières "tendances quidditch" étaient affichées et exhibées. C'était assez affligeant. La joncheruine. C'était en ce moment même ce à quoi pensait Luna. En plus de cette oreillite qu'elle remarquait ces derniers temps chez elle et différent condisciples, la Joncheruine refaisait son apparition; c'était assez inquiétant, il fallait l'avouer. Après avoir bousculé plus ou moins violemment trois personnes et fait tomber un homme à l'air revêche, après une conversation animée avec un poteau, après avoir compté toutes les personnes qui pouvait potentiellement êtres atteintes de Joncheruine dans cette rue, après ... elle se retrouva sans encombres à la Chocolaterie Wonka.

Des saveurs ... des odeurs ... des couleurs ... des voix ... dès qu'elle rentrait dans cette univers ireel, Luny avait plus l'air d'une marginale que jamais. Elle ferma les yeux et se dirigea en titubant, en zigzaguant entre les gens vers l'odeur la plus attirante de la boutique (qu'elle ne savait qu'un avant goût de l'usine ...). Elle passait une main délicate (oui ... oui ... délicate, c'est bien cela ...) sur la étagères remplies de rêves inachevés, de recherche de perfection, de formes indistinctes... Tout ce monde cousu de saveurs, tout ce monde mené d'une main fragile de maître qui vole trop haut, Willy Wonka. Elle ne l'avait vu qu'une seule fois. Il était assez différent des autres personnes, oui, assez différent. Elle n'avait vu chez lui aucun trace d'une quelconque maladie, et aucune trace d'hypocrisie. Juste de l'originalité... Le nez en l'air reniflant doucement et avec délice, ses paupières tombants toujours sur ses yeux bleux, sa main touchant toujours avec étonement le contenu des étagères, elle s'arrêta bientôt. Sa main se retira et elle ouvrit les yeux. En face d'elle se trouvaient les chocolats les plus apétissants et à l'odeur la plus complexe qu'elle ait jamais vu de toute sa vie. Et un garçon. Plein de tatouages. Qui regadrait lui aussi ces étranges chocolats.

Luna regardait le jeune homme d'un regard inhabituellement perçant. D'ordinaire, ses yeux globuleux étaient absents et vague, comme si elle parlait en pensant à autre chose (ce qui était, la plupart du temps, totalement véridique). Cependant, le jeune homme lui paraissait assez rigolo et étonnant et c'était ce qui lui plaisait bien. Elle était amusée. Il était vraiment étrange, apparement très sociable mais Luna se doutait pourtant que cela ne devait pas être tous les jours facile pour lui. Enfin ... facile ou difficile étaient de bien grands mots. Pour elle, Loufoca comme dirait l'autre, il était facile d'ignorer toutes les moqueries et plaisanteries faites dans son dos. Mais malheureusement, elle était loin d'être assez insouciante pour s'empêcher d'y réfléchir. Elle se posait pas mal de questions imbéciles et banales.

"Oh oui, j'aime beaucoup Neville, il est très gentil. Je pense qu'on se comprend tous les deux. Tu as rencontré Neville ?"

Luna ne se méfiait pas du jeune homme. Houlala ... il lui était difficile d'ailleurs de mettre les mots, puisqu'elle se "méfiait" rarement des gens. La pluaprt du temps, elle savait seulement qu'ils étaient des "faux" amis. En effet, combien de fois les gens venaient lui parler pour mieux pouvoir se moquer d'elle ensuite. C'était assez pitoyable. Quoique ... qu'est-ce qui ne sera pas pitoyable au moins aux yeux d'une personne ?? Rien, sans aucun doute. Luna se sentait assez en confiance avec le jeune homme et c'est pourquoi elle lui demanda:

"Tu as déjà entendu parler des Ronflaks Cornus ? Ce sont des animaux formidable. Si, je t'assure."

En fait, elle n'avait pas tellement besoin d'être en confiance pour évoquer, où même faire une allusion à son animal préféré et chéri. Cela la laissait d'ailleurs à chaque fois plus étonnée qu'on lui rit au nez lorsqu'elle en parlait. Quoi de plus naturel qu'un Ronflaks Cornus ? C'était comme quand ses camarades parlaient avec un air d'adoration non dissimulé d'un chat, d'un chien, d'un hibou ou d'un crapaud ... Luna se laissa brusquement tomber, regarda d'un oeil distrait les bonbons placés les plus bas. Elle les trouvaient tous apétissants et charments. Elle avait l'étrange impression que chacunes de ces minuscules explosion de saveurs avaient une histoire. Elle toucha délicatement de l'index un chocolat sans forme définie, lui faisant un peu songer à une exposition d'art abstrait qu'elle avait un jour pu observer dans le monde moldu. Elle murmura:

"Oh ... on dirait la lune. C'est vraiment magnifique."

Elle s'était relevée et dévorait toujours d'un regard à l'expression indéfinissable ce chocolat qui n'avait pas grand chose à voir avec la lune, mais qui lui évoquait tout de même cette espèce de sensation bizarre qui l'habitait lorsqu'elle regardait le soleil se coucher, puis le ciel noir et enfin lune et étoiles ... Elle n'entendit que vaguement la question de ... elle ne savait même pas comment il s'appelait. Elle ne voyait pas de rapport direct entre Neville et le choix des bonnes choses car, même adorant Neville, le bon goût n'était pas ce qui dominait chez lui. Mais bon. Plus de la moitié de l'école pensait ça d'elle aussi alors...Elle lui tendit le chocolat qu'elle tenait à la main et lui dit:

"Tu devrais prendre les lunes. Je prends toujours des chocolats de toutes les couleurs. C'est vraiment beau."