Luna était couchée dans son dortoir, comme à l'habitude à cette heure tardive. Elle arrivait rarement à dormir mais préférée être allongée dans son lit avec un eternel Chicaneur à la main plutôt que de gambader joyeusement et seule dans le parc, au risque qu'une quelconque bestiole invisible ne sortant que la nuit lorsque telle étoile était à telle place ne lui fasse du mal. Son lit était près d'une fenêtre et, plongée dans le dico du doc débutant, traitant de toutes les maladies découvertes ces derniers temps, elle n'entendit que d'une oreille distraite les sons d'instrument et de voix qui lui parvenaient. Elle avait une assez grande capacité de concentration et était capable de se fermer à tout ce qu'il se passait autour. Mais Luny aimait aussi découvrir de nouvelles choses, rencontrer de nouvelles personnes, avec, c'était vrai, l'utopiste espoir tenu secret qu'une personne, un jour, ne la regarde pas comme si elle était Loufoca mais comme Luna, une jeune ,demoiselle certes un peu exentrique mais avec qualités et défauts, non ?

Elle posa son Chicaneur à côté d'elle et tendit l'oreille. C'était impressionant car, un douce brise soufflant à l'exterieur, la voix, d'un jeune homme apparement, lui paraissait tantôt déformée, tantôt puissante. Luna ressentit un pincement au coeur en entendant cette chanson douce et poignante, interpretée d'une voix un peu éraillée et triste. Luny se sentait maintenant affreusement oppréssée, là, dans son dortoir, alors qu'à l'exterieur se trouvait un musicien de talent qui chantait pour un auditoire sûrement imaginaire. Car Luna avait de la sensibilité, contrairement à ce que pouvait penser la plupart des gens.

Elle se leva en faisant le moins de bruit possible, elle se leva. Elle se cogna la tête au lit du dessus, reveilla sa voisine qui se mit à lui marmonner des injures, oublia de s'excuser, s'habilla avec un automatisme affligeant et attrapa sans faire attention ses radis, qu'elle s'accrocha aux oreilles. Après avoir attrapé une espèce de cape très étrange, elle entrouvit la porte du dortoir et se glissa dehors. Après avoir traversé des couloirs froids et déserts, où le vent murmurait des paroles indistinctes et les fantomes vous traversaient sans vous voir, elle sortit. La nuit était sombre; très sombre. Mis à part les halo de la lunes, cachés parfois par des nappes de nuage brumeux, rien n'était visible aux alentours. Ses cheveux blonds et emmêlés étaient rabattus sur son visage et lui fouettaient les joues, qu'elle avait rougies par le froid. Elle se mit à marcher, en fermant les yeux, titubant un peu. Elle aimait marcher en fermant les yeux et se laisser guider par quelque chose, cela dépendait quoi.

En l'occurence, son guide était cette voix, qui lui procurait toujours le même petit pincement au coeur et qui l'intriguait au plus haut point. Luna appreciait ceux qui arrivaient à l'intriguer. Elle se prit un abre et se mit à rire avant de continuer son chemin, bras en avant, telle une somnanbule. Après avoir contournée quelques obstacles, elle sentit que la musique se rapprochait. Au moment où elle pensait avoir atteint son but, elle se prit un buisson et sembla s'allonger non gracieusement dans celui ci. Il fallait toujours qu'elle se prenne des lits, des arbres, des personnes, des tables, des buissons, des poubelles... c'était assez pitoyable mais elle n'y faisait pas tellement attention. C'était parcequ'elle rêvait trop que cela se passait comme ça. Elle se releva et mit la cape qu'elle gardait à la main depuis le dortoir avant de lever la tête vers un jeune homme.

Jeune homme qui fut loin de la laisser indiférente. On ressentait chez lui une telle émotion, un tel ...tout. Elle était incapable de décrire ce personnage et c'était bien la première fois que cela lui arrivait. Et Luna de se dire d'arrêter de rêver et surtout de se demander comment cela se faisait; comment pouvait on, dès le premier regard, éprouver ça pour quelqu'un ?? Non, ce n'était pas possible. Elle rêvait, comme d'habitude. Il avait une douce mélancolie dans le regard, qu'il avait d'ailleurs posé sur elle. Elle lui dit d'une voix rêveuse, en le regardant de ses yeux bleus et absents:

"Bonsoir. Tu chantes très bien, tu sais.."

Elle fut alors étonnée par une attitude peu commune. Aux lieu de la regarder dans les yeux, ou de se moquer d'elle, il regardait ses lèvres avec un concentration naturelle. Il n'y avait que les sourds qui faisaient ça, où les personnes étrangement étranges ... Ou plutôt, non !! Tout le monde pouvait faire ça, pouvait le faire, oui, les préjugés, toujours les préjugés ... Mais pas aussi bien ! Elle regarda sa main tenant l'harmonica, puis ses yeux, bleus et électrique, comme caressant un doux rêve qui ne venait pas.

Luna ne savait plus du tout pourquoi elle était descendue et se demandait si elle n'aurait pas mieux fait de rester avec son Chicaneur adoré plutôt que de se retrouver dans cette embarassante situation. Tout du moins, elle l'était pour elle. C'était bien la première fois que cela lui arrivait et cela l'embétait un peu, bien qu'elle soin bien trop loin de la dure réalité pour se poser toutes les questions qui viennent normalement naturellement dans cette situation. Elle se contentait donc de regarder le jeune homme avec son air absent; il paraissait plutôt gêné par son compliment, ce qu'elle ne comprenait absolument pas. Il devait savoir qu'il chantait bien, non ?? Mais Luna n'avait pas la même vision des choses que la 'plupart' des gens, c'est à dire l'ensemble de la population qui peuplait cette école. Elle regarda le ciel. Puis le jeune homme. Puis les étoiles. Puis le jeune homme. Puis apperçut une étoile filante. Elle sourit. Elle resserra sa cape. Elle était en fait entrain d'effectuer une espèce de chorégraphie improvisée des gestes quotidiens et sa tête dodelinait au rythme d'une musique imaginaire.

Ses yeux globuleux revonrents se poser sur le visage du jeune homme ... sur la bouche du jeune homme qui souriait, et qui avait d'ailleurs un sourire assez... inexplicable en fait. Luna s'étonnait elle même. Comment se faisait il que ... qu'il lui arrive cela ?? D'ordinaire, même quand elle le voulait (car Luna voulait aussi des choses que la majorité des gens voulait, il ne fallait pas croire, comme ça), elle ne pouvait, elle n'arrivait pas à s'interesser à un quelconque garçon, qu'il soit différent, gentil avec elle, beau ... c'avait été jusque là impossible. Mh ... il fallait qu'elle arrête. Tout de suite, là.

"Non. Je n'arivais pas à dormir, car mes oreilles m'inquiètent en ce moment."

C'était tout à fait véridique, par ailleurs. Ce garçon lui plaisait, peut-être, mais Luny avait toujours su garder son naturel. Peut-être était-ce parcequ'elle oubliait assez vite que les gens pouvait la considérer comme folle. Elle ne savait plus trop.

"Je suis Luna Lovegood."

Oh. Un compliment. Pardon ?? Vous pouvez répéter ?? C'est vrai ? Ce n'est pas la peine que je me retourne pour voir si il y a quelqu'un derrière moi, c'est bien un semblant de compliment que l'on vient de m'adresser là ?? Faire de l'ironie ressemblait peu à Luna mais jamais, à part son père et quelques rares amies ne lui avaient adressé de choses gentilles, ou du moins, qui pouvait faire plaisir et c'était quelque chose d'assez agréable. Elle détacha son regard de celui de Michael, et se dit qu'il y avait un contraste étonnant entre leur deux regards, comme entre une grenouille lunaire et un Tranchesac Ongubulaire. Oh, elle ne savait absolument pas à quoi ressemblait ni l'un ni l'autre mais ces mots l'amusaient et elle était absolument persuadée de l'existance de ces dites crétaures et gardait son apparence sereine lorsque les gens lui faisait remarquer que jamais cela n'avait été prouvé. Si il fallait tout prouver, le monde n'avancerait pas, jeunes gens ... Peu importait, en fait, toujours était il que le regard de Michael était éléctrique et doux et que ses propres yeux protubérents étaient absents, hors réalité. Elle regardait les étoiles. Elle était obésée par les étoiles, ces derniers temps. Ces derniers temps, depuis quelques années tout de même ... Elle aurait sûrement était incapable d'expliquer pourquoi, non pas par flegme parceque les gens ne la comprendraient peut-être pas, mais car les mots ne sortieraient pas dans le bon ordre.

"Je te remercie, Mika."

Elle se demandait ce que voulait dire "pour toi, ce sera Mika". Est-ce qu'elle devait être flattée ? Etait-ce une éspèce de privilège offert aux personnes qu'il pouvait apprécier ?? Elle l'ignorait et l'apella tout simplement comme il l'avait demandé.

"Je pense que jouer de la musique dans la nuit est une bonne idée pour se changer les idées. Ou même pour ne pas se changer les idées, c'est excellent aussi."