Soirée incroyable (PV Darkos)

Pendant le dîner ils avaient bavardé à bâtons rompus de tout et de rien, sans se soucier des regards ou commentaires de leurs camarades...ce n'était pas tous les jours qu'Opal rencontrait un garçon avec qui s'entendre si bien et elle s'en donna à cœur joie en lui racontant une paire d'anecdotes de son chez soi, de ces amis qui lui manquaient tant...et il faut dire que la jeune australienne était assez folklorique au moment de tenir une conversation, mais étant donné que Darkos ne semblait pas gêné par ce détail, leur soirée débutait sous des augures prometteurs.
La perspective de l'aventure qu'ils étaient sur le point d'initier les anima à se sentir plus en confiance et quand le repas prit fin on pouvait dire que déjà une solide amitié unissait, ces deux là. Ils se séparèrent dans le Hall, Darkos devant se rendre à sa salle commune pour récupérer quelques affaires qu'il jugeait nécessaires emmener. Opal, quant à elle, après s'être assurée que personne ne faisait attention à elle, se faufila discrètement vers la sortie et le plus normalement du monde prit la poudre d'escampette.
La nuit était bel et bien tombée, l'air avait rafraîchi et la lune brillait de toute sa ronde face, se reflétant sur la surface argentée du lac...une nuit parfaite pour une escapade!

En marchant sans se presser, Opal parvint à l'orée de la forêt et se disposa à attendre le jeune Gryffondor. Un calme presque surnaturel semblait envelopper la nature entière, rendant l'endroit plus mystérieux encore...à quelques pas, les grands arbres s'élevaient vers le ciel, cachant presque les étoiles et la lune, tout y serait sombre...de quoi terrifier un esprit sensible, mais la jeune fille préférant ne pas y penser, se mit à siffloter comme si rien ...baguette en main, pour si jamais!
Enfin, au bout d'un temps qui lui sembla plutôt long, elle aperçut une silhouette humaine avançant rapidement vers elle...Opal espéra de tout cœur que ce fut Darkos, sinon elle aurait l'air bien maligne, plantée là comme un navet, offrant une cible parfaite en cas d'attaque...

Après ce moment passé sous un arbre du parc de Poudlard, Darkos et Opal, qui s’étaient rencontrés quelques jours plus tôt lors d’une réunion de l’Armée de Poudlard, avaient décidé d’aller cette nuit s’entraîner dans la Forêt Interdite. Ils avaient tous les deux cette même envie de progresser pour pouvoir se battre et se défendre des Forces du Mal. Cette escapade semblait dangereuse mais ils avaient tous les deux besoin de quelque chose de plus difficile qu’un entraînement dans une salle. Ils devaient vraiment vaincre leurs peurs, et le lieu le plus adaptés à Poudlard était la Forêt Interdite.

Après être rentrés dans le château, les deux jeunes amis s’étaient rendus dans la Grande Salle pour le diner. Contrairement à leurs habitudes, ils n’avaient pas mangé à leurs tables de maisons respectives – Gryffondor pour Darkos et Poufsouffle pour Opal – mais avaient manger ensemble. D’habitude, il n’y avait presque que les élèves en couple avec des personnes de maisons différentes qui mangeaient ensemble mais Opal et Darkos se fichaient de ce qu’on pouvait dire. Ils avaient beaucoup rit pendant ce repas, et avaient beaucoup parlés. Une vraie complicité s’était crée entre les deux jeunes sorciers. Le repas avaient été, comme d’habitude, très bon. Les elfes de maison de Poudlard avaient un vrai don pour la cuisine. Darkos avait mangé du poulet et des pommes de terre, puis avait prit une part de gâteau en dessert. Ensuite, ils s’étaient séparés. Darkos devait aller chercher quelque chose dans sa Salle Commune.

Darkos s’était dépêché de monter les escaliers, espérant ne pas être repéré. Il n’y avait pas beaucoup de chances pour que cela se produise puisque la plupart des élèves étaient en train de manger à cette heure ci. Darkos franchit le portrait de la Grosse-Dame puis s’engouffra dans la salle. Il n’y avait personne. Darkos monta dans le dortoir des garçons puis fouilla dans sa valise. Après quelques secondes, il trouva ce qu’il était venu chercher : deux petites potions qui lui avaient été données par un ami, et qui soignaient les blessures et annulait les effets du poison. Cela allait peut être leur être utile et il valait mieux être prudent. Darkos sursauta soudain. Quelqu’un avait fait du bruit derrière lui ! Il se retourna et fit que ce n’était qu’un de ses camarades qui dormait déjà et qui s’était retourné dans son lit ! Darkos redescendit le plus vite qu’il pu.

Le jeune Gryffondor sortit du château sans être vu. Il avait fait très attention, à chaque fois qui changeait de couloir ou d’escalier. Une fois dans le parc, Darkos observa la lune. Elle était pleine. Les loups-garous seraient donc de sortie cette nuit, ils devraient être prudents. Darkos aperçu soudain une silhouette près de la Forêt. C’était sans doute Opal. Darkos avança doucement vers elle. Lorsqu’il arriva à son niveau, il fit qu’elle avait eu peur que ce soit quelqu’un d’autre. Darkos lui sourit puis lui dit en plaisantant :

« Je t’ai manqué c’est ça ? C’est bon j’ai prit mes potions. On y va ? »

Quand la silhouette arriva à sa hauteur, Opal ne put que laisser échapper un soupir de soulagement, c'était bien Darkos et pas un rôdeur quelconque.

Je t'ai manqué, c'est ça?, demanda t'il en ton de plaisanterie.

Oui!, avoua platement la jeune fille en souriant, celui ci n'est pas précisément un endroit très accueillant...surtout les soirs de pleine lune! Alors, tu as tout ce dont tu avais besoin?...Moi j'ai mon boomerang et deux ou trois trucs utiles, elle tapota son sac avec un petit sourire entendu. Darkos était loin de s'imaginer tout l'attirail que la jeune Poufsouffle trimballait dans sac de cuir avachi et informe, à part son arme aborigène, il y a avait de la Branchiflore, un Bézoard, un couteau de poche de manufacture suisse, réduit à sa minime expression un vieux tapis persan d'allure inoffensive mais qui en fait volait, une boussole et encore une quantité de choses sans grande importance comme des chewing gums et des épingles à cheveux!

Et tout à coup, en rompant le silence de la nuit, un long hurlement fusa dans l'obscurité. Opal, qui ne s'y attendait pas du tout, bondit littéralement dans les bras de Darkos en sentant les cheveux se dresser sur sa nuque.

OUps! Pardon, bafouilla en s'écartant, ça m'a prise de court...sinon, j'ai pas l'habitude de sauter au cou des garçons!, elle esquissa un sourire mi gêné mi amusé , allons y...ce n'était qu'un loup..., enfin, elle espérait sincèrement que ce serait ainsi...

Darkos venait d’arriver à la hauteur de Opal. Elle lui demanda s’il avait tout ce dont il avait besoin. Darkos sourit. Il se remémora du moment où il avait acquis les potions. Un de ses meilleurs amis lui avait donné un soir, dans la salle commune. Ils étaient sortis quelques minutes plus tard dans Poudlard, alors qu’il devait être trois heures du matin. Ils devaient se rendre dans les cachots pour affronter leur groupe rival, composé de membres de Serpentards. Ce fut un échec puisque lorsqu’ils arrivèrent, les Serpentards sortirent de derrière eux et les stupéfixèrent tous ! Toute la nuit, ils étaient restés ici, immobiles dans le couloir des cachots. Ils avaient même vu rogue passer devant eux mais il avait souris était repartis. Le jeune Gryffondor ne l’avait jamais vraiment apprécié mais depuis, il ne l’aimait pas du tout !

Darkos s’interrogea sur les objets qu’avait emmenés Opal. Le boomerang l’intriguait. Il n’en voyait pas trop l’utilité mais peut être qu’il allait leur servir cette nuit. Que pouvaient bien être les autres objets ? Peut être des objets magiques comme des balais, des capes ou autres … Il se perdit dans ses pensées quelques seconde avant de reprendre ses esprits

Ok je suis impatient de voir ça ! Moi j’ai pris quelques potions qui guérissent les blessures et qui annulent les effets des poisons. Ca peut être utile !

Soudain, un cri terrifiant perça le calme de cette nuit de pleine lune. Un frisson parcouru Darkos et ses cheveux se dressèrent sur sa tête ! Opal elle aussi avait été très surprise par ce cris et elle avait sauté dans les bras de Darkos. Ils se regardèrent un moment, yeux dans les yeux. Ils avaient vraiment eut très peur. Après un moment, Darkos la reposa sur le sol et elle s’écarta. Darkos lui sourit

Ce n’est rien ! Moi aussi j’ai été très surpris ! A mon avis, des choses comme ça vont arriver au cours de la nuit. Allons y. J’espère que ce n’est qu’un loup !

Darkos rit puis ils ‘engouffrèrent tous deux dans la Forêt …

Il avait du sens de l'humour, ce qui était parfait, à l'avis d'Opal, elle avait du mal à s'entendre avec des gens coincés et Merlin sait que ça abondait dans le coin.

Le silence était revenu mais tous les deux savaient que ce ne serait pas pour longtemps, mais au moins ça ne les prendrait pas de court comme ce premier hurlement...pas besoin de sauter au cou de Darkos chaque fois qu'une bête de la forêt se ferait entendre!
Une fois entre les arbres centenaires l'obscurité était quasi totale, un petit Lumos plus tard et un faible faisceau de lumière se dégageait de leurs baguettes, leur permettant de voir quelques mètres au delà de leurs nez...L'ambiance n'était pas à la fête dans ce coin du monde, ça donnait des frissons au plus brave et le peu de clarté lunaire aidant, ombres et silhouettes prenaient un aspect extraordinaire et fantasmagorique.

Ils marchaient depuis un moment, en silence quand un craquement se laissa entendre face à eux.

Tu as entendu ça?, s'enquit Opal à voix basse, ce qui évidement était une question plus qu'idiote parce que le jeune Gryffondor ne semblait pas avoir démontré avoir des problèmes auditifs, ce n'est pas très grand...parce que c'est un bruit tout petit!, voilà, c'était parti pour la ronde de raisonnements farfelus.

Un autre craquement, plus discret s 'en suivit. Opal retenait sa respiration et sans s'en rendre presque compte avait agrippé la manche de Darkos quand de derrière les fourrés jaillit un jeune daim...pendant quelques instants humains et animal se fixèrent sans proférer un son ni bouger d'un poil, puis aussi soudain qu'il était venu le daim disparut d'un bond de l'autre côté du sentier.

Mignon!, souffla Opal, qui sans doute avait eu des pensées plus inspirées dans sa vie. Elle était néanmoins très consciente de leur peu d'expérience...si au lieu d'un daim inoffensif cela avait été un loup-garou ils auraient été dans des sales draps...ils étaient étaient restés là, sans réagir, comme des touristes japonais devant la Tour Eiffel, alors reprenant un peu ses esprits elle ajouta, tu as pensé à la possibilité que ce soit une autre chose? Je crois qu'il faudrait être...un peu plus...enfin, tu me comprends...à la défensive...après tout mieux stupéfixer un lapin que rester là comme des andouilles!
Elle termina sa déclaration par un sourire en coin...sans lâcher la manche du jeune homme, à supposer que ça la rassurait!

Darkos et Opal s’étaient enfin décidés à entrer dans la Forêt Interdite. Darkos avait sortit sa baguette de sa poche et avait prononcé la formule « Lumos ». Une lumière bleutée était apparue au bout de sa baguette et éclairait à quelques mètres autour d’eux. Opal fit de même et ils purent voir encore un peu plus loin. Les deux élèves avançaient sans un bruit, dans les ténèbres de la forêt. L’atmosphère qui y régnait était terrifiante. Une brume blanche et fantomatique flottait entre les arbres et réduisait encore leur champ de vision.

Quelques minutes plus tard, alors qu’ils avançaient, proche l’un de l’autre, Darkos sursauta. Il avait cru voir quelque chose dans un arbre, juste sur leur droite. Après avoir regardé de plus près, Darkos se rendu compte que ce n’était qu’un corbeau. Il avait eut très peur mais à présent, cela était passé. Il jeta un bref regard vers Opal puis rigola doucement, de peur d’attirer l’attention d’animaux ou d’autres choses sur eux.

A présent, la lumière émise par le clair de lune perçait difficilement à travers la végétation de la forêt qui se faisait de plus en plus dense. Alors que les deux amis arpentaient un petit sentier de terre dégagé, un bruit de brindille qui se casse rompit la tranquillité de la Forêt. Opal lui demanda s’il avait bien entendu le bruit mais Darkos ne lui répondit pas. Il savait à peut prêt d’où provenait le bruit mais il était tétanisé. Opal déduisit que ce devait être un petit animal. Darkos était d’accord avec elle mais la peur le fit rester sans voix. Tenant toujours sa baguette dans sa main droite, il la leva au dessus de sa tête pour essayer de voir un peu plus loin, mais le buisson était toujours hors d’atteinte de leur champ de vision. Darkos sentit la main d’Opal serrer son bras. Il ne bougea pas et quelques secondes plus tard, une sorte de biche traversa le sentier. Darkos lâcha un soupir de soulagement. Heureusement que ce n’avait pas été quelque chose de moins inoffensif car les deux aventuriers n’avaient pas bougé d’un poil.

Darkos pivota sur lui-même et se retrouva face à Opal, nez à nez à quelques centimètres. Ils avaient eut tous deux très peur et Opal lui tenait toujours le bras. Elle trouvait la bête mignonne. Darkos n’avait pas eut le temps de trop s’attarder sur l’animal. Opal avait raison. Ils devaient être plus prudent à l’avenir, quitte à stupéfixer de petits animaux. Finalement, heureusement qu’ils étaient venus ici juste tous les deux parce qu’avec des premières années, cela n’aurait pas été facile du tout, déjà qu’eux s’étaient déjà laissés surprendre. Darkos lui sourit puis lui dit dans un souffle :

« Oui tu as raison. Maintenant, on ne prend plus de risque, cela pourrait s’avérer très dangereux. »

Darkos la regarda dans les yeux, le visage à quelques centimètres du sien …

Oui, tu as raison, Maintenant on ne court plus de risque, cela pourrait s'avérer très dangereux.

Wow! Il lui avait donné la raison et en principe ce n'était pas de que les garçons font le plus volontiers du monde face à une fille...et puis son regard, fixé dans le sien, avec une intensité presque troublante...et leurs visages, si proches qu'Opal soupçonna que si elle bougeait tant soit un peu, leurs nez se toucheraient...
Cette simple idée la cloua sur place, en fait elle n'avait pas trop envie de bouger, non plus. La situation avait beau être inespérée, c'était beaucoup plus agréable être là, face à un beau garçon, qu'à courir dans le noir...bon, ils étaient dans le noir, dans une forêt dangereuse, sûrement entourés de créatures pas trop sociables mais en cet instant précis, tout cela semblait avoir perdu toute importance...ou presque, après tout elle se sentait tout à fait rassurée en le sentant proche, tant et si bien qu'elle n'avait pas songé à lâcher son bras même si ce geste était tout à fait hors de sa conscience...

Tu as...les yeux bleus!, souffla t'elle avec énorme conviction comme si de cette découverte dépendait le salut de l'Humanité et sans trop savoir comment leurs visages étaient plus proches...
Pendant une fraction de seconde, Opal eut une pensée pleine de bon sens...mais étrangement, celle ci se dilua en silence...

A ce moment là, Darkos et Opal étaient très proche. Ils venaient d’avoir très peur et Opal tenait toujours la manche du jeune Gryffondor. Cela aurait pu paraître étrange de voir les deux amis si proches dans une telle situation mais ni l’un, ni l’autre ne bougeait. Darkos eut bien l’idée de se reculer mais il demeura de marbre, son regard perdu dans celui d’Opal. Il se passait quelque chose d’unique entre eux, que le sorcier ne comprenait pas.

Darkos se perdit dans ses pensées pendant deux secondes. Il repensa aux loups-garous. Il avait eut un cours de Défense Contre les Forces du Mal sur eux mais depuis l’arrivée de la nouvelle directrice, plus aucune pratique n’était enseignée et il ne savait donc pas se défendre d’eux, au cas où certains les attaqueraient. Darkos détestait cette femme aux origines françaises qui avait modifié l’instruction à Poudlard, mais aussi certaines règlementations. Ainsi, plus aucune sortie à Pré-Au-Lard n’était prévue ! C’était également pour ça que l’Armée de Poudlard avait été formée. C’était d’ailleurs là bas que Darkos et Opal s’étaient rencontrés …

Opal lui dit alors qu’il avait les yeux bleus. Il ne comprit par pourquoi elle lui avait dit cela mais poussé par un élan soudain, le jeune Gryffondor approcha lentement sa tête de celle d’Opal. Ils n’étaient plus qu’a quelques centimètres et Darkos s’apprêta à embrasser Opal … lorsque soudain, il entendit un bruit derrière eux. Darkos se recula précipitamment, prit la main de son amie, pointa sa baguette vers l’endroit d’où était venu le bruit puis chuchota la formule :

« Petrificus Totalus ! »

Ils entendirent un petit bruit sec. Darkos avait touché sa cible. Ils s’avancèrent tous deux vers le buisson que Darkos avait visé, à la lumière de leurs baguettes …

Un bruit! Juste en ce moment...la magie de cet instant unique éclata comme une bulle de savon. Cette fois, Darkos réagit au quart de tour et envoya un Petrificus Totalus aux buissons derrière lesquels venait le bruit...Le son mat d'une chute les avertit que la cible était touchée!

Darkos la prit par la main et contenant la respiration, ils avancèrent ensemble vers l'endroit, la lumière de leurs baguettes formait un cercle de rassurante clarté...

Par les barbes de Merlin!, marmonna Opal en découvrant...un petit centaure joliment ficelé comme un saucisson, qui les fixait de ses grands yeux emplis d'épouvante, Darkos...on est...fichus!

Et elle avait raison de le penser, les centaures ne sont pas des créatures solitaires et encore moins se traitant d' un si jeune exemplaire, sans doute sa mère serait dans les alentours et le reste de la tribu pas trop loin...ce qui ne tarda guère à être confirmé...la forêt si calme jusqu'à ce moment sembla prendre vie...on entendit des voix qui s'approchaient ainsi que le martèlement de sabots...signal sans équivoque que les centaures étaient à la recherche de leur petit.

Un regard suffit, en tacite accord, les jeunes gens firent demi tour et s'éloignèrent en courant de l'endroit...mais où aller? Tout le monde savait que les centaures sont des fins limiers et s'ils avaient l'intention de les poursuivre, ils ne donnaient pas cher pour leur peau...ces créatures seraient très fâchées qu'on ait attenté contre un des leurs!
Ils couraient à perdre haleine, sans faire attention aux ronces qui déchiraient leurs vêtements et leur peau, aux branches basses qui leur fouettaient les bras et...

Aille! Darkos...aide moi!, gemit la Poufsouffle, sa chevelure emmêlée dans une branche la retenait douloureusement...elle offrait une piètre allure, une autre branche l'avait trouvée au visage et une zébrure brune courait sa joue, son uniforme était déchiré et l'éclat de ses yeux laissait deviner un certain désarroi en se sentant ainsi happée...

On n'entendait plus les centaures mais il ne fallait pas se fier de cela...mais les cheveux semblaient férocement pris dans la branche, Opal se maudit de ne pas les avoir attachés, alors d'une voix blanche elle dit:

Dans mon sac, il y a un couteau de poche...prends le, Darkos...et coupe moi les cheveux...on ne peut pas rester là...fais vite!!!, et ça ne lui faisait aucun plaisir de dire ça...elle tenait beaucoup à sa chevelure!

Au moment où Darkos allait embrasser Opal, ils avaient entendu un bruit et Darkos s’était tout de suite retourné, avait pris la main de son amie et avait jeté le sortilège « Petrificus Totalus ». Il avait surement du toucher sa cible puisque quelques secondes plus tard, ils entendirent le bruit d’un corps qui s’écrase sur le sol. Avançant à petits pas vers le buisson d’où provenait de petits bruits, leurs baguettes comme seule source de lumière, les deux acolytes avaient peur. Leur peur fut d’autant plus grande lorsqu’ils virent la créature que Darkos avait pétrifiée : un centaure. Il n’était encore qu’un bébé mais quelques minutes plus tard, ils entendirent des cris dans la Forêt, ainsi que des bruits de sabots qui martelaient le sol. Opal lui dit qu’ils étaient fichus. Ils devaient faire vite car le reste de la tribu des centaures n’allait pas tarder à arriver.

« Allons-y ! »

Darkos la regarda avec de grands yeux. Les centaures n’étaient pas des créatures les plus sociables. Bien que dotés d’une intelligence presque humaine, la haine qui s’était établie depuis des siècles entre centaures et sorciers ne présageait rien de bon pour les deux amis. Ils devraient également aller très vite car la vitesse des centaures, combinée à leur talent de pisteur leur permettrais de les retrouver et de les rattraper en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire.

Darkos et Opal firent alors demi tour, toujours main dans la main, et se mirent à courir dans le sens opposé, les cris des centaures se faisant de plus en plus proches. Darkos prit les devants. C’était le bon moment pour entrer dans la petite grotte qu’il voulait lui faire visiter. Courant à toute hâte, les deux sorciers ne firent pas attention et passèrent près de ronces. Les cheveux d’Opal se coincèrent dedans et Darkos l’entendit gémir. Il se retourna et fit qu’elle s’était coincée les cheveux. Elle lui montra son sac et lui demanda de couper ses cheveux avec un couteau de poche qui était dedans. Cependant, Darkos allait procéder autrement. Il ne voulait pas abimer les cheveux d’Opal. Il prononça une formule et une potion sortie de l’extrémité de sa baguette. Son sortilège d’Apparition avait fonctionné ! Il saisit le flacon puis s’avança vers Opal. Il le déboucha puis s’appliqua à ne laisser tomber qu’une seule goutte, sur la tige des ronces pris dans les cheveux de son amie. Quelques secondes plus tard, la tige disparue, ne laissant derrière elle qu’une fumée blanchâtre et libérant les cheveux d’Opal intacts, juste un peu emmêlés. Heureusement que Darkos n’avais pas mit la goutte sur les cheveux d’Opal sinon, elle n’en aurait plus eut du tout !

Ils reprirent leur course effrénée à travers la Forêt, toujours main dans la main. Une dizaine de minutes plus tard, ils arrivèrent devant l’entrée de la grotte. Ils étaient à bout de souffle. Le jeune Gryffondor montra l’entrée à Opal. C’était un gros trou dont on ne voyait pas le fond …

« Tu as confiance en moi ? »

Opal essaya de se tenir tranquille en attendant que Darkos libère ses cheveux mais voilà qu'au lieu de prendre le couteau il utilisa la magie et fit apparaître une fiole à l'extrémité de sa baguette. Elle voulut lui demander de quoi il s'agissait mais le moment n'était certainement pas à la conversation vu que la tâche demandait toute la concentration du jeune homme.

Sa chevelure était intacte...miracle! Avec un sourire rayonnant de reconnaissance Opal se tourna vers Darkos et si la situation n'aurait pas été si angoissante elle l'aurait volontiers embrassé, mais elle préféra en rester là pour le moment et au lieu de cela suivit docilement le Gryffondor dans une course effrénée. La Forêt ne semblait pas avoir de fin et il leur semblait, à tout moment, entendre les centaures sûrement lancés sur leur trace.
Elle se sentait rassurée par cette main forte qui retenait la sienne mais ne pouvait s'empêcher d'avoir peur...cette petite escapade menaçait de se transformer en une aventure risquée!
Enfin, après ce qui semblait des heures à courir sans s'arrêter en franchissant tout sorte d'obstacles ils arrivèrent devant l'entrée d'une grotte.

Tu as confiance en moi?

Opal le dévisagea avec un sourire éteint.

*Confiance en toi? Bien sûr que oui, grand nigaud, sinon tu crois que je serais là à courir comme une malade, avec les centaures à mes trousses au lieu de rentrer gentiment au château...non, en fait je cours derrière toi rien que pour tes beaux yeux et parce que je meurs d'envie que tu m'embrasses...l'ambiance est parfaite pour ça...*

Ces pensées se bousculaient dans sa tête mais elle se mordit la langue et se contenta de lui sourire comme un ange en disant:

Oui, bien sûr, j'ai confiance en toi...tu connais déjà cet endroit?...parce que pour être sincère, moi les grottes...ça ne me rend pas folle de joie!, mais le regard et le sourire du jeune Gryffondor étaient pour faire fondre sa réticence comme de la neige au soleil...

Les deux amis s’étaient arrêtés devant une sorte de gouffre, derrière un buisson. Main dans la main, ils venaient de courir à travers la Forêt pour fuir les centaures à leur recherche. La nuit était toujours aussi sombre et seule la lune avait éclairé leur chemin.

Darkos connaissait bien ce gouffre dont on ne voyait pas le fond. Il avait pensé y emmener Opal pendant leur discussion dans le parc, mais dans d’autres circonstances … A présent, cette grotte était le seul endroit où ils pourraient éviter de se faire enlever par les centaures. La grotte était magnifique. Darkos et des amis, avec l’aide d’adultes avaient réussit à ensorceler le et il était devenu comme le plafond de Poudlard, c'est-à-dire qu’il reflétait le ciel.
Lorsque son amie lui dit qu’elle avait confiance en lui, le jeune sorcier sourit. Il s’y attendait mais avait quand même eut un doute. Même en ayant confiance en lui, il aurait trouvé normal qu’on ne se jette pas avec lui dans un précipice dont on ne voit même pas le fond.

« Très bien ! Ne t’inquiète pas je connais très bien cet endroit et je suis sûr qu’il te plaira ! C’est un endroit magnifique que j’ai un peu aménagé avec l’aide d’amis. Enfin bref tu verras par toi-même. »

Toujours main dans la main, Darkos jeta un dernier regard vers Opal avant de sauter ensemble dans le gouffre. La chute fut longue, très longue et dans une obscurité totale lorsque soudain, ils s’arrêtèrent, planant à quelques centimètres du sol, avant de retomber sur le sol sans dommage. Darkos lança un sortilège de Lumos afin d’y voir plus clair puis aida Opal à se relever, tout en lui souriant. Ils se trouvaient dans une petite pièce sans porte. Darkos s’approcha alors d’un mur et le regarda très attentivement.

*C’est celui là !*

« Voilà on est presque arrivé mais même si c’est pas exactement comme ça que je voulais te montrer cet endroit, j’aimerais quand même que ça reste une surprise. »

Ainsi, Darkos passa derrière Opal et mit ses main devant ses yeux. Ils avancèrent doucement, riant tous deux et passèrent à travers le mur.

Ils arrivèrent alors dans la chambre principale de la grotte. Celle-ci était totalement différente. Le sol était en terre et de l’herbe douce et fraiche poussait dessus. Un peu plus loin devant eux, un petit lac était approvisionné en eau par une magnifique cascade autour de laquelle des fleurs poussaient. Il y avait également un arbre, un grand chêne, que Darkos et ses amis avaient fait pousser ici pour faire de l’ombre, lorsqu’il faisait jour dans la grotte, grâce au plafond magique. En ce moment, la nuit était calme, sans aucun nuage et on pouvait voir des étoiles, ainsi que la pleine lune.

« Bienvenue dans mon jardin secret ! »

Et Darkos enleva ses mains de devant les yeux d’Opal pour la laisser regarder la grotte. Il avança à côté d’elle et sans même sans rendre compte, saisit tendrement sa main …

Voilà! Elle était devenue folle pour de bon...il fallait bien l'être un peu pour se lancer la tête la première dans une situation si échevelée et maintenant, au pied de ce gouffre sans fond, elle semblait ne pas voir d'inconvénient à y plonger comme si c'était la piscine du voisin.

*Opal McLane, tu es bonne pour Ste. Mangouste!*

Sans aucun doute mais l'excitation de la découverte était irrésistible, cette trépidante sensation de curiosité et crainte aiguillonnait son esprit, le mettant à vif...et puis, la compagnie de Darkos aidant, la jeune australienne se sentait prête à faire plus de folies qu'à l'ordinaire...en plus il assurait connaitre parfaitement les lieux...de toutes façons avec la tribu de centaures à leurs trousses, les alternatives étaient plutôt restreintes...c'était ça ou...ça!

Main dans la main ils sautèrent! Étrangement, Opal n'avait plus peur...cette chute libre dans l'obscurité la plus totale était une expérience saisissante et l'arrivée au fond d'inespérée douceur...bien entendu, elle n'avait jamais supposé qu'elle atterrirait comme un sac de patates mais se poser si soyeusement tenait du rêve.

Un Lumos plus tard et elle découvrit l'endroit, rien de quoi sauter de joie mais déjà Darkos se dirigeait vers un mur:

Voilà on est presque arrivé mais même si c’est pas exactement comme ça que je voulais te montrer cet endroit, j’aimerais quand même que ça reste une surprise, déclara t'il en lui souriant.

Si elle était arrivée jusqu'ici ce n'était pas un simple mur qui mettrait en échéance les surprises de cette soirée et Opal tenait absolument à savoir ce qui suivrait. Décidément Darkos voulait que la surprise soit totale, il se mit derrière elle et lui couvrit les yeux de ses mains...En riant comme des gosses ravis, ils avaient traversé le mur...même si Opal ne sentit absolument rien...

Bienvenue dans mon jardin secret!, dit il doucement au temps de la laisser regarder.

OH,my God!..., les yeux écarquillés au maximum Opal McLane découvrait cet endroit féérique...insoupçonné. Ils étaient à beaucoup de mètres sous la terre et pourtant elle pouvait voir le ciel nocturne, constellé d'étoiles, la ronde face de la lune...et puis ce pré d'herbe douce, la cascade et le petit lac, c'est...incroyable...merveilleux...

*Zut, McLane! Tu t'es tapé fort sur le crâne en tombant...tu hallucines...*

Mais comme pour la tirer de cette idée, Darkos s'emparait tendrement de sa main alors elle se tourna vers lui.

C'est un endroit merveilleux, susurra t'elle, je n'aurais jamais crû...que ce soit...possible...merci de m'avoir...amenée ici!, tout à coup son cœur battait la chamade et elle se sentit incapable de placer un mot de plus...ce qui n'était sûrement pas un inconvénient...loin de là!

Darkos rigola quand Opal dit « Oh, my God! » Apparemment, elle aimait bien ce lieu. Darkos se remémora de tous les bons moments passés ici, depuis qu’il l’avait découverte par hasard, en tombant dans le fossé. Il s’était ensuite énervé, se pensant coincé ici et imaginant déjà un funeste destin et avait lancé une pierre vers le mur. Celle-ci l’avait traversé et le jeune Gryffondor était lui aussi passé à travers, n’ayant pas d’autres solutions.

Au départ, la grotte n’avait pas son plafond reflétant le ciel mais une voute en pierre. La cascade était là, bien sûr, ainsi que le petit lac et l’herbe. C’est d’ailleurs cela que Darkos avait trouvé mystérieux. Comment l’herbe était-elle arrivée là ? Puis à mesure des explorations qu’il avait faite. Ainsi, il avait découvert qu’il n’était pas le seul à avoir trouvé ce lieu. Des noms étaient gravés sur un mur. Darkos était sûr que d’autres mystères restaient encore non élucidés ici et c’est ce qui faisait un peu le charme du lieu.

Une nouvelle fois, les deux amis se trouvaient face à face, se tenant les mains, yeux dans les yeux. Il se passait vraiment quelque chose d’unique, de merveilleux entre eux. Leur complicité augmentait de secondes en secondes. Le jeune sorcier n’avait jamais rien vécu d’aussi fort, d’aussi magique. Opal le remercia de l’avoir emmené ici. Darkos lui répondit par un clin d’œil malicieux. Cet endroit était le plus bel endroit au Monde pour Darkos et il voulait le partager avec son amie.

« C’est normal Opal. Cet endroit est pour moi le plus beau au Monde et je voulais te le faire partager … Au fait tes cheveux ça va ? Tu n’as plus mal ? »

Darkos avait réussit à les sortir des ronces. Elle qui avait envisagé de les couper pour partir devait être ravie de les avoir gardé intactes. La potion que Darkos avait utilisée était une potion très puissante qui pouvait faire disparaitre tout ce qui entrait en contact avec elle. Elle pouvait être très dangereuse mal utilisée ou entre de mauvaises mains, c’est pour cela que Darkos était un peux tendu au moment de déposer une unique goutte sur une branche de ronces d’un centimètre.

Puis Darkos s’approcha d’Opal, un large sourire aux lèvres. Tous deux rigolèrent comme des enfants, puis ils s’allongèrent dans l’herbe et se mirent à rouler. Tout était si merveilleux, si simple avec Opal … Ils s’arrêtèrent de rouler une fois au bord du lac. Tous deux riaient et reprenaient leur souffle, Opal au dessus de lui …

L'endroit était tout simplement époustouflant! La jeune fille n'en revenait pas de se trouver là. Elle était prise dans un tourbillon d'émotions différentes...l'exaltation , la curiosité, une certaine crainte, la joie démesurée de la découverte, la tendresse que lui produisait la proximité de Darkos, l'émotion de l'attirance devinée à la fois qu'une timidité jusque là inconnue venait tout emmêler. Opal était trop habituée à voir les garçons comme ses pareils comme pour penser à flirter avec eux...ça ne lui passait pas par la tête et pourtant elle savait qu'elle était en train de flirter avec le jeune Gryffondor avec une effronterie...que d'autres auraient cataloguée...d'émouvante et gauche!

C'est normal, Opal. Cet endroit est pour moi le plus beau du Monde et je voulais te le faire partager... Au fait, tes cheveux, ça va? Tu n'as plus mal?

Elle le regarda avec un sourire béat mais se rattrapa tout de suite:

Mes cheveux?...Ils vont bien, merci...je ne sens plus rien, à part qu'ils sont toujours là!, et cette fois son sourire perdit son air bêtasse pour être franchement ravi...et soulagé que la situation dérive si gentiment vers la normalité, cet endroit est super génial...

À son tour le large sourire de Darkos fut lumineux et sans trop savoir pourquoi ils commencèrent à rire . La bonne vieille sensation de se trouver avec un camarade eut le dessus et ne pouvant se résister, Opal se laissa aller sur l'herbe, de sitôt imitée par le jeune homme...Entre rires, ils roulèrent comme des enfants insouciants sur l'herbe douce. Le bord du lac était tout proche quand ils s'arrêtèrent, essoufflés, en riant toujours!
Opal regarda le jeune homme, par un comique hasard, elle se trouvait sur lui. Pendant un instant, elle le considéra, soudain très sérieuse puis de façon tout à fait inespérée inclina son visage et l'embrassa rapidement sur la bouche...avant de cacher son visage sur l'épaule masculine...en proie d'une crise de fou rire.

Excuse-moi...ex...cuse moi!, parvint t'elle à dire secouée d'hilarité, c'est tellement idiot...de rire...mais je...n'y peux rien...Dieux! tu es...le premier garçon que j'embrasse..., elle s'essuya les larmes qui lui roulaient sur les joues de tant rire, c'est...c'est une réaction nerveuse...tu vas croire que je suis folle pour de bon!...Je suis folle pour de bon!...Tu...tu ne...m'en veux pas?

Les deux amis jouaient tous deux à un jeu de séduction. Qui aurait pu croire ça de Darkos, il y a encore quelques mois, il n’aurait jamais proposé une escapade à travers la Forêt Interdite à une fille, de peur qu’elle refuse, mais également parce que Darkos était quelqu’un de très timide. Depuis sa plus tendre enfance, sa peur l’avait pénalisé. Ainsi, quelques années auparavant, il voyait tous ses amis sortir à Pré-Au-Lard avec leur petite amie, passer la Saint-Valentin avec elle …

Mais Darkos avait beaucoup changé. Il avait réussit à vaincre son doute et depuis, il prenait sa revanche et tentait de rattraper toutes ces années perdues ! Les deux amis parlèrent alors des cheveux d’Opal. Elle lui assura qu’elle n’avait plus mal et le remercia. Darkos lui répondit par un clin d’œil. On pouvait réellement voir la complicité qui était désormais bien présente dans les relations des deux sorciers. Darkos ressentait vraiment quelque chose de fort pour Opal, beaucoup plus que de l’amitié … Il ne pouvait trouver les mots pour décrire ce qu’il vivait

« Oui je l’adore vraiment. Je l’ai découvert en tombant dans le trou ! Sauf qu’il n’y avait pas encore le sortilège de lévitation en bas et je me suis écrasé ! Je ne sais pas quel miracle s’est produit mais je ne me suis rien cassé !

Darkos éclata de rire, bientôt imité par Opal. Ils se couchèrent dans l’herbe épaisse, douce et fraîche de la caverne, puis commencèrent à jouer ! Ainsi, ils roulèrent, passant chacun à leur tour au dessus de l’autre, entre éclats de rires. Darkos se sentait vraiment ailleurs, lors qu’il était avec Opal. Il décollait et s’envolait vers d’autres contrées féériques, un peu comme cette grotte. Il avait l’impression de planer, main dans la main, avec elle …

Puis, ils s’arrêtèrent de rouler, car ils étaient arrivés au bord du petit lac. L’eau était d’un bleu profond. Elle était étonnement pure pour de l’eau ruisselant à travers une grotte et qui plus est, elle était à bonne température. Darkos s’y était déjà baigné et cette eau était toujours bonne, quelle que soit la saison.

Opal au dessus de lui, ils se regardèrent pendant un moment avec une grande intensité. Après quelques secondes, Opal l’embrassa. Le cœur de Darkos battait à la chamade. Il ne pouvait pas décrire sa joie ! Il était l’homme le plus heureux du monde. Il trouva ce baiser un peu bref mais entre deux fou rires, Opal lui avoua qu’il était le premier homme qu’elle embrassait. Elle lui demanda s’il lui en voulait. Comment pourrait-il lui en vouloir. Elle venait de lui offrir la plus belle chose au Monde. Soudain, un idée traversa l’esprit de Darkos. Il se demanda :

* Est-ce que l’eau est aussi chaude que d’habitude ?*

Puis, il fit rouler une nouvelle fois Opal sur le côté et ils tombèrent tous deux dans le lac, riant de plus belle. En effet, l’eau était parfaite ! Ils nagèrent vers le centre du lac et Darkos prit alors Opal dans ses bras. Il lui chuchota à l’oreille : « Je t’aime », avant de l’embrasser passionnément …

Tout se déroulait extraordinairement vite, à l'avis d'Opal...d'abord leur fuite à travers la forêt, l'arrivée à cette grotte de rêve, leurs rires, la complicité qui grandissait de minute en minute, cette délicieuse sensation de chaud au cœur en se regardant, ce baiser, le premier qu'elle ait osé donner à un garçon...suivi d'une inexplicable crise de fou rire et puis le tout couronné par un plongeon dans le lac.

Opal riait tant et si bien qu'elle faillit avaler la tasse. La Poufsouffle se félicita d'avoir laissé tomber son sac sur la berge ainsi que sa cape, sinon elle se voyait déjà coulant à pic comme une pierre mais l'instant n'était pas à ce genre de considérations ...L'eau était d'une tiédeur divine, encore un de ces petits miracles privés auxquels on a droit dans un endroit comme celui là!
En quelques brassées, ils avaient atteint le centre du petit lac. Opal ne pensait plus, elle se laissait aller placidement à l'intense ravissement du moment, sans arrières pensées...il faisait vraiment bon de se trouver là, avec Darkos.
C'est alors que se passa ce à quoi elle n'était pas tout à fait préparée...le jeune homme la prit dans ses bras. La première réaction de la jeune australienne fut de sourire, tout bêtement mais déjà il se penchait vers elle et lui chuchotait à l'oreille:

Je t'aime!

Jamais elle n'aurait supposé qu'un aveu si simple aurait le pouvoir de lui ôter le don de la parole surtout quand il fut suivi d'un baiser passionné qui lui fit perdre pied dans la réalité la plus élémentaire, Opal McLane se sentit sombrer dans un tourbillon d'indescriptibles...elle était affolée, surprise, émerveillée...bercée par cette tendresse inattendue.
Elle se sépara et le regarda avec des yeux comme des soucoupes, incapable de proférer le moindre son, essayant de penser à quelque chose de cohérent, mais cela s'avérait tout simplement impossible...rien d'autre n'existait, à part eux, dans ce lac...sans paroles, parce qu'elles devenaient tout à coup superflues alors, sans trop savoir que faire, elle lui caressa doucement la joue puis ses doigts s'emmêlèrent dans ses cheveux et lentement, attirant le visage du jeune homme vers le sien, elle l'embrassa de nouveau avec une toute nouvellement acquise et maladroite volupté.

Je suis heureuse!, avoua t'elle entre deux baisers, très!, ce n'était sûrement pas l'aveu le plus inspiré du monde mais en cet instant précis les pensées tourbillonnaient dans la tête d'Opal comme un essaim de petits papillons et elle se sentait incapable d'en attraper une...

Tout s’était passé très vite après leur premier baiser. Ils avaient juste eu le temps de déposer leurs affaires sur le côté et déjà, Darkos et Opal avaient roulé dans l’eau. La question de Darkos eut vite une réponse. L’eau était toujours aussi bonne ! Quelle que soit la saison, elle gardait la même température ! Encore un autre mystère si plaisant de ce lieux. Le lac n’était pas trop profond. Ils avaient souvent pied, sauf à un endroit, près de la cascade, d’où Darkos s’était déjà amusé à sauter. C’était surement par là que l’eau partait. La lune et les étoiles se reflétaient à la surface de l’eau et rendaient cette baignade encore plus plaisante.

Tous deux étaient enlacés au milieu du lac. L’eau leur arrivait au dessus de la taille. Le tee-shirt de Darkos était trempé et lui collait à la peau, mettant en valeur sa musculaire, pourtant pas si développée que ça. Darkos s’était approché d’Opal et lui avait glissé à l’oreille : « Je t’aime ! ». Ses mots, si forts soient-ils, faisaient pâle figure à côté de ce que ressentait Darkos. Il espérait de tout cœur que cela soit réciproque. Puis sans attendre de réponse, le jeune sorcier avait embrassé tendrement et avec passion la femme qu’il aimait tant. Il se sentait tellement bien avec elle. Rien ne pouvait briser ce moment.

Puis se regardant yeux dans les yeux, les deux tourtereaux restèrent sans voix. Aucune parole n’avait de sens désormais. Seuls eux deux comptait et rien d’autre n’existait plus. Ni l’un ni l’autre ne bougèrent, tous deux pris dans cet instant de tendresse si forte, puis Opal lui caressa la joue. Le contact avec ses doigts le firent frissonner quelque peu. Puis la main de sa tendre passa dans ses cheveux puis elle l’attira vers lui. Darkos mit sa main droite dans son cou tandis que l’autre vint se poser sur les hanches d’Opal. Ils échangèrent de nouveaux un baiser, plus long. Ce baisser était passionné, leur relation fusionnelle.

Après un moment, Opal lui avoua qu’elle était heureuse. Le cœur de Darkos fit un bon dans sa poitrine, ils ressentaient la même chose l’un pour l’autre, c’était le début d’une belle et longue histoire d’amour entre les deux sorciers, qui se connaissaient depuis quelques semaines. Tout de suite, ils ‘étaient attirés et leur relation avait été très vite très forte. Opal posa sa tête sur l’épaule de Darkos. Ils étaient toujours enlacés au milieu du lac, vêtements trempés.

« Moi aussi Opal … » Un sourire malicieux apparu sur son visage. Une idée venait de lui traverser l’esprit … « Je … »

Darkos ne finit pas sa phrase. Il bascula vers la gauche avec Opal et tous deux se retrouvèrent sous l’eau, un large sourire aux lèvres. Toujours sous l’eau, ils s’embrassèrent malicieusement …

Cette soirée commençait à prendre une tournure inattendue...tout se déroulait à des vitesses vertigineuses et Opal se sentait grisée par ce tourbillon d'émotions nouvelles qui lui tombaient dessus avec la force déferlante d'une vague de fond.

Elle était là, au milieu d'un lac, dans les bras d'un garçon qu'elle ne connaissait que depuis quelques semaines en l'embrassant comme si de cela dépendait le salut de son âme! C'était une expérience toute neuve pour la jeune demoiselle de Kelamera et cela lui faisait perdre un peu la tête! Darkos était tout ce dont une fille peut rêver...il était beau, jeune, aimable, intelligent, tendre, attentionné et même si Opal se sentait très bien avec lui, elle n'était pas habituée à ce genre de situations , ses relations avec la gent masculine s'étaient bornées jusque là...à être considérée comme l'une d'eux...ce qui évidement ne l'avançait pas grand 'chose!.

En relevant un peu la tête elle l'écouta dire:

Moi aussi, Opal!, puis un sourire malicieux avait éclairé son beau visage et ce qu'il allait dire se limita à un : Je...

Son expression était celle d'un chat gourmand et la jeune fille ne put que sourire à son tour , déjà il la faisait basculer de côté et ils se retrouvaient sous l'eau.

Un univers aquatique éclairé par la clarté laiteuse de la lune s'offrit à leurs yeux mais qui y faisait attention?. Embrasser quelqu'un sous l'eau était une expérience à ne pas rater et Opal la trouva très édifiante mais au bout de quelques secondes, elle commença à manquer d'air et se séparant du jeune homme remonta vivement à la surface pour y prendre une bonne bouffée d'air.

C'est alors qu'un bruit insolite la ramena brusquement à la réalité...une chute de pierres!...et pas de petits cailloux, ce son énorme ne pouvait que présager le pire...surtout quand on est dans une grotte à quelques dizaines de mètres sous terre.

Le Gryffondor refaisait surface à ses côtés, arborant un sourire d'incandescente séduction mais le regard affolé d'Opal se chargea de l'alerter sur l'imminence d'un désastre.

Des pierres! Des grosses pierres sont tombées...il y a eu un éboulement!, d'un doigt tremblant elle montra le mur par lequel ils avaient eu accès à la grotte, c'est l'entrée...je crois que l'entrée...s'est effondrée!

Opal McLane n'était pas lâche mais si ce qu'elle supposait était vrai...cet endroit merveilleux et magique, se transformerait en leur tombeau, du coup elle sentit son beau courage flancher et ne trouva rien de mieux que se réfugier dans l'étreinte rassurante de son bien aimé compagnon d'aventures.

Je commence à avoir vraiment peur!, souffla t'elle, quand j'ai entendu ce bruit...j'ai pensé que le toit de la grotte allait nous tomber sur la tête, elle frotta doucement sa joue contre celle du jeune homme, heureusement que tu es là...tu ne crois pas...qu'on devrait aller y jeter un coup d'œil?

L'esprit fonceur reprenait le dessus, même amoureuse Opal demeurait la même...elle ne se laisserait pas avoir par un pendable mauvais tour du destin!

Cette nuit, jamais Darkos n’allait l’oublier. Après une course poursuite effrénée et pleine d’action à travers la Forêt Interdite, il s’était retrouvé avec Opal dans sa grotte, dans laquelle ils avaient été contraint de se réfugier parce que des centaures étaient à leurs trousses. Ils s’étaient ensuite roulés dans l’herbe et s’étaient embrassés, un moment magique ! Jamais il n’avait vécu tant d’émotions en un si court laps de temps, et la soirée n’était pas encore finie !

A présent, les deux amoureux étaient en train de s’embrasser sous l’eau. Cela faisait une étrange impression, un savant mélange de douceur et de bien être. Sauf que l’inconvénient de ce genre de baiser, c’est qu’il a toujours une fin ! A moins d’utiliser un sortilège ou une potion, ils ne pouvaient pas rester indéfiniment sous l’eau sous peine de se noyer ! Après un moment, Opal rompit le baiser et remonta à la surface.

Darkos resta un moment sous l’eau. Il adorait l’univers aquatique. Il trouvait ce lieu féérique et plein de mystères. Ce lac n’était pas très profond. Ils avaient presque toujours pied sauf à un endroit, où Darkos sautait depuis la cascade. Il n’avait jamais atteint le fond et avait toujours dit qu’il faudrait qu’il y vienne avec de la branchiflore pour explorer, mais sans jamais le faire …

Darkos remonta enfin à la surface, un large sourire aux lèvres, sortant d’un lieu paisible, mais son retour à l’air le fit revenir dans la réalité. En effet, le regard d’Opal n’annonçait rien de bon. Elle lui apprit alors que lorsqu’il était sous l’eau, elle avait entendu un bruit d’éboulement, provenant de l’entrée …

Cela ne présageait rien qui vaille ! Les centaures avaient finalement retrouvés leur piste. Jamais Darkos n’aurait pensé qu’il puisse être en danger ici, entouré d’une importante épaisseur de roche, à une quinzaine de mètres sous le sol. Un sentiment d’énervement prit alors le jeune anglais. Il était si bien ici, avec Opal et il fallait que les centaures viennent tout gâcher.

La peur prit alors Opal, qui se réfugia dans ses bras. Darkos la serra contre sa poitrine, battant à la chamade. Elle avait peur, peur de mourir ici, peur que cette si magnifique grotte se transforme en cercueil. Le sorcier sentit alors la peur monter en lui et tenta de la dissimiler à Opal. Elle avait besoin d’être réconfortée, consolée et c’est ce que Darkos allait faire. Toutefois, il ne pouvait chasser de sa tête l’impression qu’il avait de voir les murs et le plafond avancer vers eux, rétrécissant leur espace peu à peu …

Ne t’inquiète pas ! Ici on ne craint rien. On va aller voir ça de plus près et puis on avisera. J’espère que ce n’est pas trop grave.

Darkos la regarda dans les yeux et lui fit un clin d’œil. Ils se dirigèrent ensuite vers le mur d’où ils étaient entrés dans la grotte. La tension monta d’un cran lorsque Darkos avança sa main vers le mur. Il passa au travers, mais pas pour longtemps. En effet, il sentit vite quelque chose s’opposer à sa main, quelque chose de froid, de dur, de rêche … De la pierre, beaucoup de pierres. Lorsque Darkos retira sa main, son expression le trahit et Opal comprit tout de suite ce qui se passait …

Des larmes se mirent à couler sur le visage de sa bien-aimée. Elle se voyait sans doute déjà coincée ici pour toujours. Darkos la prit alors dans ses bras et sécha ses larmes. Pendant une dizaine de minutes, ils restèrent ainsi, l’un contre l’autre, sans un bruit. Darkos releva alors la tête d’Opal et lui dit :

On va s’en sortir ne t’en fait pas ! Tu sais, l’eau du lac vient de la cascade. Elle doit forcément partir par un endroit du lac sinon, la grotte serait pleine d’eau. On pourrait peut être essayé de sortir par là. Qu’est ce que tu en dis ?

Le jeune sorcier approcha une nouvelle fois son visage de celui d’Opal et l’embrassa …

La situation était trop angoissante comme pour garder le sang froid. Elle voulait à tout prix se montrer brave mais la sensation oppressante de ces murailles de pierre qui les enfermaient, eut raison de son courage...surtout quand Darkos passa la main dans le mur d'accès...et ne rencontra que pierre massive de l'autre côté. Ils étaient bel et bien pris au piège. Les centaures avaient eu raison d'eux, avec malice et méchanceté... La jeune australienne pouvait comprendre qu'ils leur en veulent pour avoir touché à un de leurs rejetons mais de là à les condamner à mort ...et surtout à une mort si cruelle, pour une erreur qui n'avait, à la fin, rien d'irrémédiable!?

Serrée contre Darkos, elle essayait de calmer les battements affolés de son cœur mais devinait que le jeune homme était presque aussi affolé qu'elle, bien qu'il fit des efforts pour ne le démontrer. Elle ne l'aima que plus pour cela! Il ne pouvait pas lui cacher que leur situation était vraiment très précaire, les pierres éboulées scellaient toute possible sortie...

Kelamera, sa famille, ses amis...Angel...tout cela faisait tout à coup partie d'un passé qu'elle languissait déjà de tout son cœur et d'un futur sans doute aussi inaccessible que la lumière du jour...Un atroce nœud de douleur se forma à sa gorge et sans pouvoir s'en empêcher, Opal éclata en sanglots, la tête nichée dans le cou du jeune anglais.
Alors, d'un geste plein de douceur, il lui releva le visage et essuya ses larmes, avec un reniflement, Opal essaya de sourire mais ce ne fut pas tout à fait réussi, le moment s'y prêtait mal...Les bras de Darkos étaient en cet instant sombre, son refuge le plus sûr et le plus doux, elle y resta, lovée comme une enfant qui cherche a être rassurée, jusqu'à ce que le battement de leurs cœurs s'apaise lentement.

On va s’en sortir ne t’en fais pas ! Tu sais, l’eau du lac vient de la cascade. Elle doit forcément partir par un endroit du lac sinon, la grotte serait pleine d’eau. On pourrait peut être essayé de sortir par là. Qu’est ce que tu en dis ?

Il la regardait droit dans les yeux en disant cela et la jeune fille voulait pouvoir partager cette assurance, c'était un but auquel s'accrocher pour ne pas perdre la raison!
Darkos se penchait vers elle et leurs bouches se frôlèrent en un baiser de merveilleuse tendresse.

Je t'aime!, susurra t'elle à même ses lèvres, même si on est dans un pétrin affreux...je sens que je t'aime!, d'une main encore un peu tremblante elle caressa son beau visage, lentement, se prélassant à le regarder, tu sais...mal ou bien, je suis heureuse d'être ici...avec toi!, elle l'embrassa à son tour, très doucement avant de poursuivre, mais...il faudrait penser...à nous sécher un peu...pas question d'attraper en plus une pneumonie...et puis on pensera à une solution...tu ne crois pas? , le cœur plus léger elle se défit de son étreinte et courut chercher sa baguette. Un instant et un sortilège plus tard, leurs vêtements étaient secs . Elle lui adressa un petit sourire mutin et le prenant de la main l'entraîna vers l'endroit où ils avaient laissé choir leurs affaires...

Sérés l’un contre l’autre, pris au piège dans cette grotte, les deux sorciers pensaient au pire. Darkos pensa tout d’abord à ses parents. Que feraient-ils s’ils n’avaient plus de nouvelles de lui ? Darkos pensait que son père, le Ministre de la Magie, utiliserait ses pouvoirs pour le retrouver. Sa mère, elle, serait partit seule en direction de Poudlard pour le chercher et n’aurait arrêtée qu’une fois son fils trouvé. Darkos els aimait beaucoup et une larme apparue sur ses yeux. Il savait très bien que s’ils ne se sortaient pas d’ici par eux-seuls, ils mouraient ici car même si on les retrouvait, ce serait surement après quelques jours, et combien de jours pourraient-ils tenir ici ? Ils n’avaient pas de nourriture et c’était impossible d’en faire apparaitre par magie. Pour l’eau, il y avait bien le lac mais l’eau ne devait pas être très bonne à boire …

Darkos ne voulait pas inquiéter Opal avec ses interrogations, bien au contraire. Il souhaitait la consoler, la motiver, lui redonner le moral et par-dessus tout, la faire sourire et la rendre heureuse. Son amour pour Opal était devenu sa plus grande force. Il se sentait capable de réaliser n’importe quoi, avec elle à ses côtés et c’est grâce à sa présence que Darkos gardait la tête haute, apercevant peu à peu une lueur d’espoir….

Lueur qui devint encore plus grande lorsqu’elle lui dit qu’elle l’aimait, juste après un baiser. Elle lui avoua également être heureuse ici, avec lui, malgré la situation dans laquelle ils se trouvaient. Darkos la regarda alors avec une grande intensité, ses yeux humides témoignaient de l’émotion qui le submergeât alors. Jamais il n’avait rien ressentit d’aussi fort. Il n’aurait pu trouver les mots, mais se contenta de l’embrasser à nouveau, d’un baiser unique, un des plus magiques qui soit… Lorsqu’ils s’arrêtèrent, ils restèrent face à face, proche l’un de l’autre. Darkos sentait ses lèvres frôler celles de sa tendre et douce à chaque parole qu’il prononçait :

« Oui tu as raison on ne va pas rester tout mouillés, on va attraper froid ! »

Opal courut alors vers l’endroit de la berge où ils avaient laissés leurs affaires, dont leurs baguettes. Elle revint aussi vite qu’elle était partit, sa baguette et celle de Darkos dans la main. Elle lui tendit et Darkos la remercia. D’un bref geste du poignet, des petites étincelles jaillirent de sa baguette dans sa direction puis disparurent au contact de ses vêtements qui devinrent aussi sec et chauds. Il n’avait plus la sensation étrange de son jean tout mouillé collé à ses jambes.

Opal elle aussi était sèche. Tous deux s’approchèrent l’un de l’autre et se prirent la main. Ils se dirigèrent ensuite vers le reste de leurs affaires, qu’ils avaient déposé au bord de l’eau avant de sauter dedans. Darkos avait juste sa veste tandis qu’Opal avait prit plusieurs choses dont Darkos ignorait la nature, dans un sac à dos. Lorsqu’il remit sa veste, un bruit de fioles qui s’entrechoquent perça le silence de la grotte. Darkos sourit à Opal, qui s’était retournée, alertée par le bruit. Il s’approcha d’elle et la prit par les hanches. Le jeune anglais regarda alors le ciel et vit une étoile filante passer…

« Oh regarde ! On dirait que la chance tourne ! »

Même avec des vêtements confortablement secs, Opal avait un peu froid, elle l'attribua en partie à son état de nerfs...après tout, ils se trouvaient dans une drôle d'impasse et ce n'était pas précisément ça qui la faisait se sentir le plus en forme.
Sa belle cape, doublée de fourrure était déchirée par endroits, après leur course folle dans la forêt, d'un coup de baguette elle la remit en état et l'enfila avec un soupir d'aise. Darkos, à son tour mettait sa veste, laissant entendre le caractéristique bruit de fioles s'entrechoquant. La jeune fille lui lança un coup d'oeil intrigué:
Qu'est ce que tu gardes là?, s'enquit elle, curieuse alors qu'il posait les mains sur ses hanches avec un sourire.
dis...

Mais l'attention du jeune homme s'était détournée vers le ciel constellé d'astres brillants, qui tenait lieu de plafond....une lumineuse étoile filante venait de le traverser.

Oh, regarde! On dirait que la chance tourne!

Il faut demander un voeu!,assura t'elle avec un sourire, ça ne rate jamais...les étoiles tiennent parole! Tu vas voir...ça marchera!, elle déposa un baiser d’abord sur son menton puis sur ses lèvres, on pourra sortir d’ici…d’une façon ou d’une autre, ensemble nous y réussirons. Demain…nous explorerons bien cette caverne puis le fond du lac…nous chercherons une sortie…,elle désirait se montrer pleine d’entrain et optimisme, éloigner à tout prix cette sensation d’inéluctable malheur mais sa voix se brisait et des nouvelles larmes étaient sur le point de lui échapper, tu sais…on…a pourtant tout de notre côté…toi, tu es un brave Gryffondor…et moi, je suis…complètement folle !

Un petit rire nerveux lui échappa , elle appuya le front contre l’épaule masculine et ferma les yeux pour lutter contre l’envie de pleurer. Elle ne voulait pas offrir l’image pathétique d’une fille éplorée…se plaignant de tout, craignant son ombre. Elle ne voulait pas laisser à Darkos tout le poids de la détermination…il était très secoué, lui aussi et avait autant besoin qu’elle d’être réconforté.

Nous rentrerons chez nous, dit elle en relevant le visage et découvrant son expression bouleversée,
demain…nous rentrerons à l’école…et on va nous coller une retenue inoubliable et Merlin sait il quoi d’autre…mais tout ira bien…, elle attira son visage vers le sien, embrasse-moi plutôt et ne te fais pas de la bile…nous sommes vivants et j’ai une boîte de biscuits dans mon sac…et aussi un tapis volant…et tu ne m’as pas encore dit ce que tu as dans les poches !

Elle réussit à le faire rire et peu après, ayant déballé et étendu le fameux tapis sur l'herbe et fait un petit feu, ils s'accommodèrent face aux flammes en essayant de maintenir une attitude relâchée...comme s'il ne se passait rien, comme si cette soirée incroyable n'avait été que le bonheur de découvrir leur amour et cet endroit magique...

Darkos rigola quand il vit le regard surpris d’Opal, lorsqu’un bruit de fioles provenant de son manteau avait percé le silence de la grotte. Ces fioles contenaient une puissante potion, qu’un ami lui avait donnée. Elles avaient été réalisées en cours de potions, à Poudlard. Darkos n’aimait pas tellement cette matière. Il la trouvait très utile mais il la négligeait un peu, au profit des sortilèges. Il préférait de loin s’entrainer à jeter des sorts plutôt que de couper des racines de plantes inconnues, de peser des ingrédients et de laisser mijoter un potion pendant des heures tout en la remuant toutes les cinq minutes. Il trouvait cela un peu trop long. Il est vrai que Darkos n’était pas quelqu’un de très patient, même s’il savait attendre pour certaines choses …

Opal suivit elle aussi le regard du bel anglais. Il adorait l’Astronomie. Tout ce qui touchait aux astres et au ciel de près ou de loin était son domaine. Il pouvait passer des heures à regarder les étoiles sans jamais se lasser. Il se remémora de nuits passées avec des amis dans la tour d’Astronomie à faire leurs devoirs en temps réel ! C’était beaucoup plus amusant de le faire de cette façon plutôt que de regarder des photos du ciel dans des livres.

Opal lui parla alors de vœu. C’était la tradition chez les sorciers également de faire un vœu lorsque l’on voyait une étoile filante. Tout ce qu’on voulait pouvait alors se réaliser. Darkos n’y croyait pas tellement, même s’il s’empressait de faire un vœu à chaque fois qu’il en voyait une. Cette fois ci n’y manque pas. De plus dans cette situation, il croyait à tout, Opal à ses côtés et il était sûr que son vœu se réaliserait

*Je voudrais sortir d’ici, avec Opal, et que nous vivions heureux, ensemble*

Sa bien aimée déposa un baisé sur son menton puis sur ses lèvres. Le contact doux des lèvres pulpeuses d’Opal le faisait frémir à chaque fois. Opal lui parla alors de sortir de la caverne mais sa voix se brisa soudain. Cela lui faisait mal d’envisager à chaque fois le pire. Elle se voyait sans doute déjà morte ici, mais Darkos allait tout faire pour que cela n’arrive pas …

« Oui on verra ça demain ! Là il se fait déjà tard. Je ne sais pas l’heure exacte mais on a du partir du château vers dix heures. J’ai perdu la notion du temps avec cette cavale dans la forêt. Ne t’inquiète pas on s’en sortiras. Mais je ne veux pas que tu dises que tu es folle. Tu ne l’es pas du tout … Je t’aime … »

Darkos l’embrassa à nouveau puis Opal rigola. Elle s’appuya contre son épaule. Darkos posa sa tête sur la sienne et lui frotta délicatement le dos pour la réconforter. Leur union était fusionnelle. Darkos voulait réconforter sa moitié, lui assurer que tout allait bien se passer, qu’ils sortiraient, qu’ils seraient ensemble, qu’ils seraient heureux pour toujours … Il ne voulait pas la voir triste. Cette soirée, il allait lui faire oublier où ils étaient, il allait lui faire oublier qu’ils étaient bloqués ici et ils allaient passer un bon moment tous les deux …

Oui ne t’en fais pas pour ça. Cette soirée va être belle, on va tous les deux laisser notre problème jusqu’à demain matin et tu verras que tout va bien ce passer. Après si on doit se prendre une retenue, et bien on ira, au moins, on sera ensemble et c’est le plus important non ? Opal attira son visage vers le sien et lui demanda de l’embrasser. Leurs lèvres entrèrent à nouveau en contact, pour un des plus beaux baisers qui soit. Des biscuits ! Eh bien tu vois on n’est pas si mal ! Un tapis volant en plus ! Sympa ! Quand j’étais petit, je suis allé en voyage en Orient avec mes parents et là bas, des gens faisaient des courses avec ! Ca ne va pas aussi vite qu’un balai mais les sensations sont totalement différentes ! C’est merveilleux !

Darkos rigola. Ils étaient bien finalement, dans ce lieu magnifique, malgré qu’ils soient enfermés. Le plus important pour Darkos était d’être avec Opal. Ils penseraient à sortir d’ici demain matin. Pour l’instant, ils allaient se reposer et passer un bon moment. Ils s’allongèrent tous deux sur le tapis, légèrement de profil, appuyés sur le coude, face à face, yeux dans les yeux. Le tapis s’éleva à quelques mètres dans les airs. Tous deux s’embrassèrent langoureusement et passionnément …

Mais je ne veux pas que tu dises que tu es folle. Tu ne l’es pas du tout … Je t’aime … »

Elle découvrit à cet instant la véritable signification de "fondre de bonheur, les jambes en coton, tout son être dilué en un soupir. Elle aurait voulu trouver les paroles exactes pour traduire ses propres sentiment mais n'en trouvait aucune qui puisse, tant soit un peu, résumer cette sensation exaltée qui affolait son cœur.
Les yeux dans les yeux, elle sentait se noyer dans son regard bleu...et elle ne pensait plus. À quoi bon? Le bonheur l'avait touchée. L'amour de Darkos la sauvait de ses craintes, l'emportait au delà de passé et futur, ne lui laissant que ce moment précieux.

C'était si bon d'entendre leurs rires, insouciants et heureux, se multiplier en échos sous la voûte de pierre.
La lune avait fui vers l'horizon, restaient les étoiles, tel mille feux dans l'écrin de la nuit. Ils avaient perdu la notion du temps, seuls comptaient ces instants où la magie les berçait au creux d'un rêve.

Émergeant d'un baiser torride, Opal réalisa qu'ils flottaient entre le lac et le firmament, sur leur tapis enchanté. Essayant de prendre un air sérieux, elle se pencha un peu par dessus bord en disant:

Si on se fiche en l'air, ça va faire une nouvelle baignade...et je t'assure, que j'en ai pas du tout envie, elle donna un ordre bref et le tapis retourna, diligemment, se poser sur la berge, voilà qui est mieux, en remarquant que Darkos la considérait d'un œil hilare et malicieux, elle crût bon se défendre, j'ai trop peu d'heures de vol sur ce machin...ça me fait tout drôle d'être suspendue dans les airs...

Il la reprenait dans ses bras et elle s'y lova en souriant. Le feu se mourait mais ils n'y prêtèrent aucun attention, fatigue et émotions avaient lentement raison d'eux. Elle s'endormit, la tête sur l'épaule de Darkos, un sourire heureux errant sur ses lèvres.

La clarté pâle d'un matin d'hiver éclairait à peine la grotte quand la jeune australienne entrouvrit les yeux, perdue encore dans le rêve. Opal mit un instant pour réaliser que tout n'avait pas été fruit de son imagination. Un bras musclé la retenait sur place et en se retournant très lentement, elle découvrit le jeune homme qui dormait profondément. Une bouffée d'amour lui emplit le cœur au souvenir de la nuit passée, alors, placidement, elle referma les yeux et essaya de se rendormir.

Impossible! Le sommeil ne revint pas, trop d'idées s'étaient mises à trotter dans sa tête. Dans quelques heures, à l'école, tous se rendraient compte de leur disparition, Opal imagina facilement l'émoi que cela causerait, que se passerait il alors? En tout cas, eux, ils essayeraient par tous les moyens de sortir de ce piège qu'était devenue la grotte...et à leur retour...Elle préféra ne pas y penser...on les punirait pour leur escapade, sans doute...peut être avertirait on leurs familles...Cette idée la fit frissonner en s'imaginant la réaction de ses parents en apprenant que leur fille s'ètait enfuie la nuit avec un garçon de septième année et n'était rentrée que Merlin sait quand...Son père pousserait des hauts cris et sûrement exigerait qu'elle rentre d'immédiat à Kelamera...seulement d'y penser, Opal fut près de se mettre à pleurer, elle ne voulait pas quitter Darkos...son seul désir était rester à ses côtés pour affronter ensemble ce que le futur voudrait bien leur déparer...

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