La Tanière

Au milieu de la tempête déchaînée, le cottage s'offrait comme un havre de calme et chaleur.

Un feu crépitait dans l'âtre du séjour. C'était la seule source de lumière. Le reste de l'habitation était plongée dans une pénombre à peine tamisée par le rougeoiement des flammes.

Les hurlements du vent, troublaient la paix de l'ensemble et le sommeil du seul être vivant à s'y trouver...installé dans le divan, face au feu, un gros animal à fourrure dorée, remuait les oreilles à chaque coup de tonnerre mais aussi à chaque petit bruit qui pourrait l'alerter de l'arrivée de son maître.

Finalement, un plop caractéristique, mit fin à son attente...

Michael se secoua la neige des cheveux et se tourna vers la jeune femme blottie dans ses bras.

Nous sommes arrivés!

Sautant du divan, la bête se dirigea à grands pas veloutés vers le jeune homme...à la lumière des flammes, ses yeux dorés avaient un éclat diabolique, en découvrant la femme l'animal s'arrêta net et rugit, de façon assez menaçante.

Ne crains rien, c'est Apache...elle n'est qu'un gros chat! Viens, ici, ma belle!

Le couguar femelle avança vers son maître et se laissa gratter derrières les oreilles en ronronnant, ravie...

Le voyage fut assez mouvementé, malgré les cours de transplanages que la belle Sud-américaine avait suivis.
Jusqu'ici, la belle l'avait suivit sans rien dire, s'occupant a contrôler les battements de son cœur malmené
par ce bel auror.

La vue de leur abri lui coupa le souffle. C'était assez pittoresque mais magnifiquement accueillant, comme
un cocon douillet. Pourtant a la vue du feu crépitant dans la cheminée, son angoisse ressortit. Elle ne voulait
pas provoquer d'incident avec le feu, surtout en sachant quelle tempête se déchainait en elle.

Une bête assez incroyable se mit a rugir, la regardant de ses yeux qui lançaient presque des éclairs. Elle
n'eut pas peur de cette magnifique créature au pelage doré, qui devenait aussi douce que du miel lorsqu'elle
avait droit au caresse de son maitre.

-Et moi...? Je dos me mettre rugir pour une caresse...?

Dans la pénombre, elle éclata de rire. Bien sur elle disait ca pour le taquiner, car Shakira n'était pas
jalouse...Surtout d'un couguar, aussi beau soit il.

Le rire de la jeune femme fusa. Elle était énervée. Michael le sentit et l'animal aussi. Ce dernier alla se coucher face au feu après un regard méfiant à l'inconnue et le jeune homme s'approcha.

Apache est jalouse.

Sa voix était aussi caressante que sa main, qui trouvant le chemin vers sa nuque et la flatta doucement avant d'attirer le visage menu vers le sien .

Tu peux rester le temps que tu voudras et quand tu décideras partir, je ne te retiendrai pas.

Pendant un instant, il contempla ses traits à peine éclairés par les flammes puis sans rien dire, l'embrassa, possessif, en la sentant frémir.

Cette étrange soirée avait pris une tournure inattendue, la dernière des choses qu'il avait imaginé ou encore désiré est se retrouver chez lui, dans ce sacro saint refuge de solitude en compagnie d'une femme...d'une parfaite inconnue dont il ne savait que le nom.
Comme si cette pensée l'agaçait il s'écarta presque avec brusquerie et alla allumer deux lampes dont la lumière révéla un intérieur luxueusement douillet, assez inespéré pour un homme qui vivait seul...mais il est des choses dans la vie auxquelles il est difficile de renoncer et pour Michael, un summum de confort était plus que souhaitable.

J'espère que tu trouveras tout à ton goût, n'hésite pas à me faire savoir ce dont tu auras besoin.

Elle le regardait, une petite moue boudeuse à la bouche et il se rendit compte d'être en train de se comporter comme un véritable rustre,. Peu importaient les circonstances de leur rencontre, elle était là parce qu'en quelque sorte il avait œuvré pour qu'il en soit ainsi et elle méritait tout son respect et considération.
Mais il est des choses dans la nature de l'homme qu'on ne change pas facilement. L'arrogance est une d'elles.
Michael revint vers elle, sans trop savoir que dire pour ne pas sembler si laconique et préféra se taire. Il la prit simplement dans ses bras et procéda à l'embrasser fiévreusement, comme si sa vie en dépendait...

La belle jeune femme observa son manège, un sourire provocateur aux lèvres. Elle osa s'approcher du
couguar pour lui souffler.

-Il ne faut pas être jalouse...Je ne compte pas t'enlever ton maitre...

La créature, la fixa un instant de ses yeux brillants, puis elle se laissa calmement caresser. Shakira se
redressa au moment ou le jeune auror revenait vers elle. Il avait l'air de s'en vouloir, d'une certaine façon.
Mais sa façon de faire amusait la belle, et lorsqu'il l'embrassa fiévreusement, elle se laissa aller, pour tout
oublier, et laisser son cœur battre a la chamade.

Elle passa ses deux belle mains de pianiste dans son cou, et lui rendit avec la même intensité son baiser.

-Pour la première fois, quelqu'un m'a battu a mon propre jeu...

Le moins qu'on pouvait dire est que la jeune femme n'avait pas froid aux yeux...d'abord elle caressait Apache comme s'il s'agissait d'un gros chat puis avouait, sans aucun remords d'ailleurs, avoir été battue à son propre jeu.

Ça arrive parfois.

Michael n'était pas trop ami des longues déclarations et elle ne semblait pas les attendre non plus. C'était parfait comme ça, pas besoin de se compliquer l'existence avec des mièvreries ridicules.

Il se sentait incapable de vrai tendresse, il avait très peu connu ce sentiment au long de sa vie, mais en ce moment son corps et son esprit criaient famine de la douceur de sa bouche, de la caresse entêtante des ses mains fines, il voulait sentir son corps contre le sien et s'oublier...se perdre loin de la réalité, si peu généreuse dernièrement.

Sans un mot, il la relevait dans ses bras et entre baisers brûlants, il l'emmenait à l'étage. La chambre du maître de céans était aussi luxueuse et douillette que le reste de la maison et encore là un feu crépitait dans un âtre somptueux au pied duquel étaient tendues des soyeuses fourrures d'ours brun, sur lesquelles il déposa la jeune femme.

Elle ressemblait à un bijou doré dans un écrin sombre, belle et si jeune que pour un instant il faillit se censurer mais la tourbillon de passion les enlevait de nouveau et le bon sens resta bientôt relégué à l'oubli.

Pas un seul mot d'amour ne fut échangé au cours de cette nuit, il fut un amant doux et empressé et elle se révéla d'une volupté merveilleuse. Peu importaient les lendemains, seuls comptèrent ces moments de délicieux oubli, sans soucis des tempêtes naturelles ou humaines qui se déchaînaient au dehors...

Et quand Michael s'endormit enfin ce fut pour la première fois en très longtemps, d'un sommeil sans rêves...ou mieux dit, sans cauchemars.

Une nuit longue et passionnée, comme elle n'avait plus connu depuis longtemps. Car vous l'aurez deviné, ce
n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait dans cette situation. Pourtant, c'était la première fois qu'elle
l'avait vraiment désiré.

Lorsqu'elle se réveilla, le lendemain matin, elle eut du mal a reconnaitre les lieux. Elle eut un léger sourire,
signe qu'elle ne regrettait pas ce qu'il s'était passé cette nuit la, a la Tanière. Elle se leva, et s'habilla.
Michael avait apparemment disparu de la chambre, alors elle descendit doucement les escaliers, pour
aller le retrouver.

Rompu à l'habitude de se lever tôt, Michael s'était réveillé avec la première clarté du jour. À ses côtés, couverte de fourrures, Shakira dormait profondément, elle offrait dans son sommeil une image de douceur et innocence qu'il associait mal à la femme avec qui il avait partagé une nuit si passionnée.
L'auror se leva sans faire du bruit et après une douche rapide, descendit au rez de chaussée.

La tempête était finie, laissant un paysage scintillant de neige et un ciel pur, lavé de tout nuage. Sa mascotte l'avait rejoint alors il ouvrit la porte fenêtre du séjour et ensemble quittèrent la maison pour une courte randonnée aux alentours.

Tout en marchant, il réfléchissait aux derniers événements...même s'il ne le reconnaîtrait jamais de vive voix, la nuit passée avec la belle colombienne était parvenue à émouvoir une parcelle de son indifférence. Il n'était ni prêt ni désireux d'entamer une relation, sa liberté lui tenait trop à cœur d'autant plus que l'état des choses en dehors de ce refuge, laissait supposer que cela ne tarderait pas à changer radicalement. Ce n'était vraiment pas le moment, cela ne ferait que rendre le tout plus difficile...pourtant...

En avançant vers la maison, il l'aperçut sur le seuil de la porte fenêtre. Elle l'attendait. Il voulut sembler détendu mais quelque chose se crispa en lui. Ce qui se passerait dans les prochaines cinq minutes serait décisif...tout dépendrait de l'attitude qu'elle prendrait...de ses mots...alors Michael découvrit, avec une certaine rage, qu'il était nerveux...

En voyant que la petite maison était complètement vide, Shakira ne tressaillit même pas. Car quelque chose en
elle lui disait que Michael était quelque part dehors, et qu'il allait revenir. Alors tous en brossant ses belles
boucles dorées, elle alla s'asseoir sur un petit banc, sur le perron.

Elle n'attendait pas forcément Michael, mais elle voulait profiter du magnifique paysage blanc qui s'offrait a
elle, a l'extérieur. Serrée dans sa cape, elle démêlait lentement ses cheveux très longs.

Quand Michael apparut au oin de la rue, son cœur fit un bond, bien malgré elle. Shakira ne s'attachait pas,
elle avait promit a Michael, entre eux ce n'était qu'une relation sans lendemain, pour oublier, pourtant cette
idée la chagrinait un peu.

Elle leva ses belles billes turquoises vers lui, et lui sourit, avec douceur...Ou tendresse bien
cachée, invisible et enfouie au plus profond d'elle même.

Elle se leva, glissa ses mains dans son cou, et l'embrassa tendrement, laissant son baiser parler
pour elle, sous peine d'être déçue.

En arrivant face à elle, son sourire le reçut comme une caresse mais à ce qu'il ne s'attendait pas fut au tendre baiser qui suivit. Il en fut tout secoué et la seule chose qui lui passa par la tête fut de la pousser doucement vers l'intérieur de la maison.

Il fait froid.

La porte fermée et après avoir lutté deux secondes contre ses convictions, il la prit dans ses bras et l'embrassa á son tour, tout en se taxant de parfait idiot .
À la salle à manger, la table était dressée pour le petit déjeuner et une minuscule elfe de maison les attendait pour servir.

Il la fit s'asseoir près de lui au lieu d'à l'autre extrémité de la table, lui versa du café mais quand il la regarda ses yeux étaient de nouveau graves, peut être un peu tristes.

Bien, à toi de me dire ce que tu veux faire!

Il voulait que ce soit elle qui décide...si rester ou partir. Il avait déjà fait assez de dégâts comme ça...il ne voulait pas être le coupable de plus de misères. Il ne la quitta pas des yeux mais se garda bien de la toucher...même en le désirant.

Ce que je veux faire...Ria t'elle...Je ne veux pas abuser de ton hospitalité....

Elle sourit au petit elfe de maison qui les servit, et posa doucement sa main sur celle de Michael.
La maison semblait avoir reprit vie avec le petit matin, et la quantité impressionnante de mets disposés sur
la table du salon l'impressionna tout de même, elle n'avait vraiment pas l'habitude.

Mais elle était toujours préoccupée par ses sentiments nouveaux qui l'animaient. Elle essayait de se répéter
que Michael n'était qu'un étranger, et que leur histoire serait sans lendemain, mais elle n'arrivait pas a faire
éteindre la petite lueur d'espoir qui brillait fortement en elle, avec pour conséquence, de l'avoir brisé plus
tard.

Sa réponse n'avait pas semblé convenir a son hote, alors elle lui jeta un regard interrogatif.

La réponse de la jeune femme était vague...on ne peut plus vague alors qu'il aurait voulu la voir montrer l'audace dont elle avait fait preuve la veille. à la lumière du jour, elle semblait presque timide, douce et...nerveuse. Craignait elle la même chose que lui? Se lancer dans une relation aux lendemains aventureux n'était certes pas trop tentant mais étant donné la situation pénible dans la quelle elle se débattait lors de leur rencontre, Michael avait presque espéré une réaction différente et il ne l'en aurait pas blâmée.

Son regard de mer, chargé d'interrogations, n'aidait pas beaucoup. Pourtant il devait reconnaître que sa présence ne l'incommodait pas le moins du monde, pour une fois ça lui faisait vraiment plaisir de partager son petit déjeuner avec quelqu'un d'autre que la petite elfe de maison et Apache...tout comme se réveiller et la découvrir à ses côtés. Le souvenir de l'ardente nuit lui revint en force alors en se taxant, une fois de plus d'idiot sentimental, il enserra sa main dans la sienne et la regarda.

Mon hospitalité ne se sent pas abusée. Je te l'ai dit hier, tu peux rester autant que tu voudras mais si ta décision est de partir, je ne te retiendrai pas.

Le café refroidissait dans les tasses. L'elfe immobile et silencieuse attendait un ordre qui ne venait pas. D'où elle se trouvait Apache pressentit l'éloquence de ce silence et rabattant légèrement ses oreilles, rugit doucement.

Sur la nappe immaculée leurs mains restaient enlacées et leurs regards parlaient, sans un mot...

-Merci...

Un seul mot et tous les sentiments y étaient passés. Elle était tellement perdue...
Michael avait été très clair, l'autre soir, et ne voulait pas d'une relation plus qu'
aventureuse. Mais peut être avait il changé d'avis ? Non. Il ne fallait pas montrer
son désarroi et foncer tête baissée.

De ses longs de pianiste, elle enlaça la main de Michael, posées toutes deux sur
la table, comme la veille au restaurant.

Ce simple merci, bouleversa un peu Michael qui n'était pas trop doué pour exprimer ses sentiments. Mais vraisemblablement ce tout petit mot disait plus long qu'un discours...elle resterait. Peu importait si pour un jour ou une semaine ou qui sait si plus, si elle parvenait à supporter les étranges sautes d'humeur de son hôte.

Néanmoins il ne démontra aucune joie extraordinaire, ni rien de semblable. Il se contenta d'un sourire un peu de travers.

Si tu te préoccupes pour ta famille, je peux faire ce qui sera nécessaire pour les aider. Je ne veux plus que tu...enfin, tu me comprends. Et puis, il faudra bien que tu retournes à l'école, si c'est ta dernière année pas question que tu laisses tomber.

Cela faisait des siècles qu'il ne disait autant de mots de suite mais se sentit avec l'âme légère. Il jouait un peu au bon samaritain, pas pour faire étalage de fortune ou bon cœur, selon ses préceptes personnels...c'était simplement le moindre à faire.

Elle ne disait rien et avait baissé la tête. Il eut un certain remords...peut être prendrait elle ce geste de générosité comme s'il voulait la payer pour sa présence. Quel faux pas terrible! Il voulait se rattraper mais n'avait pas idée de comment le faire, il était trop habitué à se montrer impératif...qui sait si despotique!

Je veux te gâter, te faire plaisir. Je veux te voir sourire.

Il devait avouer avoir entendu mieux en matière de déclaration et les "je veux" revenaient trop souvent, mais espérait qu'elle ne lui tiendrait pas en rigueur...

Shakira s'arrangea pour faire taire la petit voix qui lui disait qu'elle avait peut être la chance de construire
quelque chose avec lui. Meme si cela était éphémère. Mais ce qui suivit lui fit baisser les yeux. Il proposait
donc de l'aider, il jouait un peu au bon samaritain... Etait ce pour en quelque sorte la récompenser, pour
qu'elle le laisse tranquille, ou alors voulait il vraiment l'aider, car il ressentait pour elle un peu plus que de
l'attirance physique ?

Mais la phrase qui prononça peu âpres le silence de la jeune femme la fit sourire, et ralluma une petite lueur
d'espoir dans son petit cœur de serdaigle.

-Je te promets...Je vais faire ce que je peux pour reprendre une vie normale...

C'était surement ce qu'il voulait entendre, car elle n'avait pas eu une vie normale, de toute évidence, ses
derniers temps. Elle ne s'était même plus soignée, s'occupant seulement de payer les soins de sa petite
sœur d'un an et demi, a l'hôpital depuis sa naissance.

-Réponds moi franchement maintenant...Pour fais tu tout cela pour moi ? Es tu tout aussi embrouillé
dans tes sentiments que moi ? Parce que pour la première fois, la perspective de ne rien construire avec
un homme me fait du chagrin, alors je te le dit, sinon ca nous blessera tous les deux. Je ressens pour toi
plus qu'une attirance physique, malgré mon désir de liberté. Maintenant que je te l'ai avoué, si tu
veux que je m'en aille, je ne t'en voudrai pas, et je n'aurai comme cela aucun remords.

Le jeune homme écouta ce qu'elle avait à dire sans l'interrompre. Il remerciait cette sincérité tout en sentant ce que lui coûtait ouvrir son cœur de cette façon.
Il n'avait pas lâché sa main et à moment donné se rendit compte d'être en train de serrer ses doigts fragiles avec force. Jamais une femme ne lui avait parlé avec tant de franchise, sans détours ni fausses modesties.

Non, je ne veux pas que tu t'en ailles. Tu m'as donné ta vérité, je te dois au moins part de la mienne. Je ne suis pas un type facile à vivre, je suis égoïste et autoritaire. Cela fait trop longtemps que je vis seul comme pour m'habituer à avoir quelqu'un près de moi et promettre que ça va durer la vie entière.

Il fit une pause pendant laquelle son regard s'éloigna du sien mais sa main, relâchant l'étreinte entama une caresse presque inconsciente.

Je ne t'aime pas et probablement je ne le ferai jamais, pas que tu ne mérites pas l'être et profondément, mais je ne suis pas capable d'un sentiment si noble...je ne suis pas quelqu'un de foncièrement bon, beaucoup de circonstances m'ont aigri l'existence. En plus tu dois savoir que la moitié des Mangemorts d'Angleterre me déteste et l'autre moitie veut me voir mort, comme quoi...auprès de moi, tu auras droit à des émotions trépidantes!

Après ce discours il ne lui restait plus qu'à attendre et si elle se levait et fuyait à toutes jambes il ne s'en serait pas étonné...

Mais, pendant tout ce discours, Shakira l'avait écouté calmement. Il ne refusait pas les sentiments de Shakira
mais n'arrivait pas a avoir les mêmes. Ou peut être n'arrivait il tout simplement pas a savoir ce que c'était.
Il lui fit presque mal, lorsqu'il serra ses doigts avec force, mais elle ne les retira pas.

Elle se pencha doucement vers lui, cherchant son regard perçant a l'aide du sien, doux et compréhensif.

-Je comprends ce que tu veux dire...Et sache que ça ne me fait pas peur...

Elle posa doucement ses lèvres fines et rosées dans son cou, puis sur ses lèvres, délicatement.

Elle ne s'enfuit pas. Au contraire, elle vint a lui et commença à l'embrasser avec une énorme douceur, apaisant son esprit tourmenté, lui donnant ce répit tant souhaité.

Il ne bougea pas d'un pouce, les yeux fermés, se laissant aller à une sensation, jusque là inconnue, de félicité.

Tu sais...c'est très plaisant mais je pense qu'on devrait enfin prendre le petit déjeuner avant qu'il ne soit trop tard!

Le ton de sa voix était devenu enjôleur et en le regardant la jeune femme dut certainement lui trouver un air rajeuni, comme si on lui avait ôté un poids de l'âme. Il souriait, et ce faisant ses yeux bleu sombre pétillèrent, malicieux...il était aussi content qu'un homme comme lui peut l'être.

À moins que Voldemort en personne ne débarque, ça te dirait un tour au Chemin de Traverse, cette après midi puis un dîner quelque part au Londres moldu?

Il cueillit la réponse á même ses lèvres, elle riait, heureuse alors il la prit dans ses bras...

-Avec grand plaisir !

Elle riait, son rire était apaisant, et si doux qu'un oasis dans le désert.Ses doux cheveux dorés caressèrent
un peu son épaule. Elle déposa doucement sa main sur sa joue fraichement rasées.Elle l'embrassa
délicatement dans le cou, tandis qu'il la serrait dans ses bras.

Elle se redressa enfin, et ils décidèrent de s'attaquer au petit déjeuner, le plus copieux qu'elle ait mangé en
plusieurs mois d'affilés. Elle mangea, échangeant quelques fois de doux regards avec Michael. Mais sans
parler, la parole est souvent une source de problèmes.

Il finirent enfin de manger, un quart d'heure plus tard.

-C'était vraiment délicieux !

Les jours qui suivirent furent euphoriques. Michael parvenait même à départir de son air laconique et se montrer presque bavard, charmant et aussi séducteur qu'au moment de leur rencontre.
Il emmena la jeune femme faire des courses, prenant plaisir à la voir habillée comme une princesse, il se montra généreux au dessus de toute prévision. Elle découvrit que le jeune homme aimait beaucoup la vie au monde moldu et c'est ainsi qu'il lui fit découvrir quelques endroits intéressants du Londres non sorcier.

Il ne pouvait pas éviter de remarquer que Shakira se montrait douce et soumise, ses gestes et paroles étaient empreints d'une tendresse inespérée. elle ne parlait ni de sa famille ni de sa vie avant de le connaître, ce n'est que par hasard qu'il avait découvert qu'elle appartenait à la maison de Serdaigle, c'était comme si elle n'avait pas existé avant de le rencontrer...il commença à pressentir que la jeune femme était en train de tomber amoureuse de lui et cette idée le mit mal à l'aise...
Sans l'aimer, il ne pouvait que s'en vouloir de la faire souffrir même s'il avait prévu cette possibilité et l'en avait avertie...

Il se réveillait souvent au milieu de la nuit et l'entendait respirer près de lui...sa compagnie lui était plus qu'agrèable mais il ne voulait pas se sentir traqué par un sentiment qu'il ne voulait ni pouvait comprendre...

Une semaine et demie après leur rencontre, Shakira trouva un message sur la table de chevet.

Je dois m'absenter pour une mission importante. Espère être de retour en quelques jours. Tu restes chez toi.
À bientôt.
Michael.

Pas un mot doux, pas un tu vas me manquer ou une formule dans le genre...

Il avait laissé le mot. Elle dormait et pour une seconde il fut tenté de l'embrasser mais se retint et se retira sans bruit.
La nuit était glaciale mais il quitta la maison sans s'en préoccuper, à deux pas de l'entrée...il trasplana.

Depuis leur rencontre, Shakira avait reprit des couleurs et gout a la vie, comme si toute crainte de la suite
s'était envolée. Elle découvrit le Londres moldu en sa compagnie, un souvenir qui restera gravé dans sa
mémoire. Elle avait reprit les cours, même si elle ne restait jamais a Poudlard pour la nuit.

Ce fut au petit matin qu'elle trouva ce bout de parchemin plié en quatres sur la table de nuit. Elle le lut.
Elle ne fut pas plus émue que cela, parce que, c'est normal de partir en mission, pour un auror. En plus,
elle devait passer a Sainte-Mangouste pour ses examens et pour sa petite sœur aussi. Puis elle irait dormir
avec les gitans, car de toute fois elle ne voulait pas rester seule a la Tanière.

Alors elle s'habilla et griffonna quelques mot sur un parchemin.

Envoie moi un hibou lorsque tu seras rentré.
Shakira.

Elle prit bien soin de fermer la maison et remonta la rue, direction l'hopital des sorciers....

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Une petite semaine aprés le départ de Michael, Shakira reçu comme promis une lettre a son retour de
l'école par hiboux. Elle dit simplement bonjour a ses parents et partit tout de suite pour la Tanière. Car,
il ne faut pas se fier aux apparences, Sha' était très inquiète ses derniers jours.

Toc, toc , toc

La petite elfe de maison lui ouvrit la porte et s'effaça pour la laisser passer, sans un mot.
La maison était plongée dans un silence calme, à peine rompu par la musique classique qui venait du bureau du maître de céans.

Michael était assis derrière le bureau et semblait très occupé à lire un long parchemin. Le léger grognement d'Apache, allongée prés de lui, lui fit enfin relever la tête. La jeune femme se tenait à la porte, un sourire aux lèvres et un éclat tendre et malicieux aux yeux.

Ainsi tu es venue!

Ce n'était sûrement pas le genre de bienvenue qui rend une femme folle de bonheur mais à l'heure des discours il était plutôt âpre de paroles. Il se leva et alla vers elle. Il la trouva plus jolie qu'auparavant, ses joues légèrement rosies, un peu plus pleines.

Alors, tout va bien?

Il lui flatta doucement la joue puis lui relevant le visage l'embrassa. Si ce geste était dénué d'amour il ne l'était pas de chaleur. Il ne pouvait pas se mentir lui même, la revoir lui plaisait énormément. Elle avait réussi à chasser un peu la solitude de son existence et à lui rendre un peu d'humanité...pour peu et il commençait à se sentir heureux.
Cette idée faillit l'agacer mais pour une fois, il n'essaya pas de s'y dérober, en enfouissant le visage dans sa chevelure dorée et humant le parfum de sa peau, Michael De Brent se sentit transporté par une bienheureuse sensation...pour laquelle il ne pouvait pas encore trouver le nom précis!

Bien sur que je suis venue !

Elle était heureuse de le revoir, mais se gardait bien de lui sauter au cou. Car
elle commencait a bien le connaitre, aprés cette semaine passée en sa
compagnie. Il vint simplement a elle. Lui non plus ne semblait pas malheureux
de la revoir et de penser cela lui mit un peu de baume au coeur.

Tout va bien...Grace a ton aide, ma petite soeur ne s'est pas faite
expluser de l'hopital.

Elle lui avait bien expliqué la situation de sa petite soeur d'a peine un an et
demi, et lui l'avait trés gentiment aidé. Maintenant, Harmony bénéficiait de
soins complets et adaptés.

Elle lui rendit son baiser avec autant de fièvre que lui. Ses lèvres lui avaient
manqué...Ca ne voulait pas dire qu'elle était amoureuse de lui...Vraiment ?

Il s'écarta après un dernier baiser puis s'éloigna de quelques pas en direction de son bureau. La réaction si mesurée de la jeune femme l'amusa...ainsi elle aussi prenait ses prévisions. C'était bien ainsi, moins les sentiments s'en mêleraient et moins il y a aurait du mal à déplorer.

Le jeune homme reprit sa place et lui signala un des confortables fauteuils en cuir face au bureau.

Les choses vont de mal en pire, nous avons une guerre en toutes règles et nous ne prendrons jamais assez de précautions. Je sais que ce que je vais te demander ne va pas te faire plaisir mais il faut que tu retournes à l'école et que tu y restes...tout le temps.

Il la vit se redresser prête à répliquer mais il leva la main, la sommant au silence. En ce moment son attitude n'avait rien de séductrice ni tendre, il était dur et décidé à se faire obéir.

Plus d'escapades chez les gitans pas plus que revenir ici tous les soirs, tu resteras à ta salle commune. Poudlard est en ce moment le lieu le plus sûr de tout le Royaume Uni et je ne veux pas que tu coures des risques inutiles. Cette maison ne t'offre aucune protection, surtout si on tient en compte que je suis une cible très désirée par les Mangemorts. Désolé de t'avoir fait venir pour te dire ça mais j'ai jugé que ce serait moins impersonnel qu'une lettre.
D'ici peu, cet endroit sera un autre champ de bataille et je ne tiens pas à te savoir en péril. Tes affaires sont prêtes. Dans cinq minutes, nous trasplanons à Poudlard.

Il aurait pu ajouter qu'il la voulait saine et sauve pour peut être plus tard, au cas de survivre, lui offrir une vie en paix et partager ce bonheur qu'il avait commencé à chérir mais il se tut, crânement. Si cette séparation lui faisait du mal, il n'en démontra rien. Ses paroles tout comme ses gestes furent posés, dénués de chaleur. Il était sec et précis, même si au fond de ses yeux se trouvaient tapis du chagrin et un certain désespoir...

Elle l'écouta, mais la colère bouillonait en elle. Si elle ne se calmait pas, elle
allait mettre le feu a toute la pièce. Elle ferma un instant ses pupilles azurs
avant d'expirer profondément.

-Tu es libre de m'ordonner de partir d'ici, mais pas de retourner a
Poudlard. Mon frère et ma soeur ont besoin de moi, nous n'avons plus
de famille et nous sommes tous les trois très malade, je dois m'assurer
leur bien etre.Alors non je ne partirai pas a Poudlard, je reste dans ma
famille. Chez les gitans. Tu ne peux pas m'en empecher, je suis majeure.

Elle se leva, et se tourna dos a lui, pourtant elle le voyait toujours, qui l'observait, elle baissa la tete, l'ombre l'empecha de remarquer la petite larme qui avait élu domicile sur sa joue. Elle était déterminée a rester chez les gitans, meme si Harmony était entre de bonnes mains, Luis était toujours trés mal en point. Elle ne laisserai en aucun cas mourir son jumeau.

Sa colère montait en flèche, Ses merveilleux yeux de mer lançaient des éclats dangereux et tout son être frémissait de rage mal contenue mais elle fit un effort de volonté et réussit à apaiser un peu ce caractère flamboyant.

Elle n'y alla pas par quatre chemins pour lui exprimer ce qu'elle pensait puis se levant lui avait tourné le dos. Michael ne tarda pas à se rendre compte que la jeune femme luttait à présent pour retenir ses larmes. Elle lutterait de toutes ses forces pour le salut des siens et il ne pouvait pas l'en blâmer...il aurait fait de même...si toutefois il aurait eu une famille qui mériterait l'effort.
Il se leva à son tour et allant vers elle, posa ses mains sur ces épaules frêles en la sentant frissonner.

Écoute...je ne t'ordonne pas de partir, je ne voulais pas que cela sonne ainsi...pas plus que je ne veux t'empêcher de prendre soin de tes frères.

Comme elle maintenait la tête obstinément baissée, il la retourna sans brusquerie et la força à le regarder. Une grosse larme roulait sur sa joue alors d'un geste tout à fait inespéré, Michael l'essuya d'un geste très doux.

Je ne veux pas que tu coures de danger et ce serait le cas si tu restes ici ou encore si tu te balades par là, comme si rien. Ils sont sur ma trace...ils doivent forcement savoir de ton existence et cela te transforme toi aussi en cible. Comprends moi, fais ce que je te demande, tes frères auront les meilleurs soins possibles, rien ne sera laissé au hasard et tu seras en sûreté.

Il se sentait étrangement ému face à elle, à ses larmes et sa colère.

Je t'en prie, fais ce que je te demande. Fais le, s'il te plaît!

Il caressa lentement sa joue puis, sans pouvoir l'éviter, se pencha vers elle, et effleura sa bouche d'un baiser d'extraordinaire douceur. Pour la première fois de sa vie, Michael De Brent était presque prêt à supplier, si besoin était...

La Tanière

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